WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le productivisme et le droit international de l'environnement

( Télécharger le fichier original )
par Carlos NGOUFACK
Université de Limoges - Master II 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Conclusion

La conférence de Stockholm marque sans doute un tournant décisif dans la volonté humaine de la protection de son environnement. Ce fut la première fois qu'une conférence internationale organisée sous les auspices des Nations Unies se consacrait uniquement aux questions d'environnement. Mais malheureusement, une quarantaine d'année plus tard, force est de constater que la protection de l'environnement marque le pas et fait parfois des bonds en arrière.

La raison de cette politique du un pas en avant, deux en arrière et trois de coté est due en majorité à un droit international de l'environnement qui cherche encore sa voie. La jeunesse du droit international de l'environnement est un handicap majeur. Cette jeunesse a entraînée une mauvaise appréhension du problème fondamental de l'environnement. Le droit international s'est donc toujours attelé à combattre les effets au lieu de s'attaquer à la conséquence.

La dégradation de l'environnement est un problème systémique, et la solution doit aussi être administrée en vue de corriger le système. Il est de nos jours indéniable et incontestable que le productivisme est le facteur principal de dégradation de l'environnement à l'échelle mondiale.

Le productivisme qui va au delà de la simple attitude à privilégier le développement de la production et à chercher avant tout l'accroissement de la productivité est un système plus global qui prévaut actuellement à l'échelle planétaire. Il ne s'agit pas de croire qu'il suffit à quelques individus de prendre quelques décisions de non alignement pour espérer changer la donne de la destruction de l'environnement. Il s'agit ici de s'opposer à un système universel ancré dans les mentalités de l'humanité depuis plus de cinq siècles.

Le productivisme contribue massivement à la destruction de l'environnement, cela est indéniable de nos jours. Mais la bataille contre ce fléau s'annonce compliquée et nécessite une riposte comparable à l'attaque. Et cette solution, si elle ne peut être apportée par le seul droit international de l'environnement, ne peut se passer de celui-ci.

Nécessité se fait donc de mettre sur pied une DIE suffisamment fort pour tenir tête au productivisme et faire changer de cap avant la collision qui semble inévitable et qui serait fatale à l'humanité.

Des moyens et des mécanismes de lutte contre la dégradation de l'environnement ont été mis en place. Le DIE a connu un développement sans pareil et est devenu un droit autonome et majeur malgré sa relative jeunesse. Mais les moyens mis en place jusqu'alors sont autant pléthorique qu'ils sont inefficaces.

Cette incapacité du DIE à protéger l'environnement est palpable concrètement au regard de l'avancée implacable de la destruction de l'environnement. Cette situation appelle le renforcement du DIE déjà en place de manière à le rendre capable de tenir tête au fléau qu'est le productivisme de même qu'aux fléaux qu'il occasionne.

Le renforcement du DIE passe par l'abandon de certains principes, le renforcement de certains mécanismes de protection et l'institution de nouveaux.

Le premier et principal principe à être abandonné devra vraisemblablement être le monopole étatique. La reconnaissance de nouveaux acteurs sur la scène internationale devra être institutionnalisée. Cette reconnaissance devra s'accompagner d'une reconnaissance parallèle de certains droits qui jusqu'alors étaient reconnus aux seuls Etats. C'est le cas notamment du droit de saisine des juridictions internationales. L'exemple de l'UE est à ce titre un exemple qu'il serait fort intéressant de transposée à l'échelle universelle. La reconnaissance de prérogatives concrètes aux nouveaux acteurs devra aussi s'accommoder d'un système d'ingérence. Un système qu'il faudra profondément remodeler afin de le démocratiser.

L'inefficacité des mécanismes de protection rappelle le besoin soit de les adapter, soit les modifier, les abandonner ou en instituer d'autres. Ceux qui devront être abandonnées seront certainement ceux faisant appel à une compensation financière. Cela en raison de l'impossibilité de patrimonialisation de l'environnement. Rappelons tout de même que tous les mécanismes ne sont pas sans intérêt dans le cadre de la protection de l'environnement, il faudrait juste renforcer leur coercition.

L'un des moyens de renforcement du DIE sera sans doute son uniformisation. Il n'existe pas à ce jour une institution capable de défendre pleinement l'environnement. Il existe au contraire une multitude d'institutions qui se prévalent de la compétence en matière de protection de l'environnement. Mais ces compétences s'entremêlent, s'entre chevauchent et se fragilisent. Cette pluralité normative contribue à fragiliser encore un peu plus le DIE. L'idée de la mise sur pied d'une institution internationale chargé d'uniformiser le DIE a ainsi vu le jour mais tarde à se matérialiser. Pourtant cette institution parait indispensable de nos jours. « La question n'est pas de décider si l'on veut ou pas un mécanisme international en matière de politique de l'environnement. Il s'agit de savoir concrètement quelle institution on veut. Dans ce cadre, la logique d'une OME s'impose clairement. Aucun Etat, aussi puissant soit-il, ne peut se protéger des menaces environnementales en agissant seul » disait déjà fort à propos Daniel C Esty.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984