UNIVERSITÉ DE LIMOGES
FACULTÉ DE DROIT ET DES SCIENCES
ÉCONOMIQUES DE LIMOGES
PROGRAMME UNIVERSITÉ PAR SATELLITE
AGENCE UNIVERSITAIRE DE LA FRANCOPHONIE
(AUF)
MASTER DROIT INTERNATIONAL ET COMPARÉ DE
L'ENVIRONNEMENT
Formation à distance, Campus Numérique
« ENVIDROIT »
LE SYSTÈME DE PRÉVENTION ET DE GESTION
DES CATASTROPHES ENVIRONNEMENTALES AU CAMEROUN ET LE DROIT INTERNATIONAL DE
L'ENVIRONNEMENT
Mémoire présenté par
TAHITIE BEN TCHINDA NGOUMELA,
Sous la direction de Monsieur le Professeur
BERNARD DROBENKO,
Professeur des Universités, Université du Littoral
Côte d'Opale, Associé au CRIDEAU
AOUT/2010
UNIVERSITÉ DE LIMOGES
FACULTÉ DE DROIT ET DES SCIENCES
ÉCONOMIQUES DE LIMOGES
PROGRAMME UNIVERSITÉ PAR SATELLITE
AGENCE UNIVERSITAIRE DE LA FRANCOPHONIE
(AUF)
MASTER DROIT INTERNATIONAL ET COMPARÉ DE
L'ENVIRONNEMENT
Formation à distance, Campus Numérique
« ENVIDROIT »
LE SYSTÈME DE PRÉVENTION ET DE GESTION
DES CATASTROPHES ENVIRONNEMENTALES AU CAMEROUN ET LE DROIT INTERNATIONAL DE
L'ENVIRONNEMENT
Mémoire présenté par
TAHITIE BEN TCHINDA NGOUMELA,
Sous la direction de Monsieur le Professeur
BERNARD DROBENKO,
Professeur des Universités, Université du Littoral
Côte d'Opale, Associé au CRIDEAU
AOUT/2010
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE ...........................................
........... P. 7
PREMIERE PARTIE : L'INFLUENCE DU
DIE SUR LE SYSTEME DE PREVENTION ET DE GESTION DES CATASTROPHES
ENVIRONNEMENTALES.......................................................... P.
12
CHAPITRE I : LES FONDEMENTS DU
SYSTEME DE PREVENTION ET DE GESTION DES CATASTROPHES
ENVIRONNEMENTALES.............. P. 14
Section 1 : Le cadre juridique du
système......................................... P. 14
Section 2 : Les fondements
institutionnels....................................... P. 18
CHAPITRE II : LA RECEPTION DU DIE
DANS LE SYSTEME DE PREVENTION ET DE GESTION DES CATASTROPHES
ENVIRONNEMENTALES...............P. 26
Section 1 : La cartographie des
catastrophes environnementales au Cameroun...P. 26
Section 2 : Les objectifs du
système..................................................... P. 34
DEUXIEME PARTIE : L'EFFICACITE DU SYSTEME
DE PREVENTION ET DE GESTION DES CATASTROPHES ENVIRONNEMENTALES AU
CAMEROUN..............................................................................P.
41
CHAPITRE I : LES CONTRAINTES ET LES
PROBLEMES ACTUELS DU SYSTEME DE PREVENTION ET DE GESTION DES CATASTROPHES
ENVIRONNEMENTALES.............................................................P.
43
Section 1 : Les contraintes
techniques du système.................................. P. 43
Section 2 : La mise en oeuvre du
système.............................................P. 49
CHAPITRE II : LES STRATEGIES ET
LES PERSPECTIVES D'AMELIORATION DU SYSTEME DE PREVENTION ET DE GESTION DES
CATASTROPHES
ENVIRONNEMENTALES........................................................... P.
54
Section 1 : Les stratégies
nationales.................................................P. 54
Section 2 : Les perspectives
internationales........................................ P. 59
CONCLUSION
GENERALE.........................................................P. 63
LISTE DES ABREVIATIONS
AGEE : Groupe consultatif international sur les situations
d'urgence environnementale
AES SONEL: American Energy Service Société
Nationale d'Electricité
Amucam : Association des Médecins Urgentistes du
Cameroun
CNPC : Conseil National de Protection civile
DIE : Droit International de l'Environnement
DPC : Direction de la protection civile
FAUSI : France Aide Urgence Secours International
FCRCR : Fédération Internationale des
sociétés de la Croix Rouge et du Croissant Rouge
FEICOM : Fonds Spécial d'Equipement et d'Intervention
Intercommunale
FIPOL : Fonds de lutte contre la pollution maritime
HCR : Haut Commissariat pour les Réfugiés
ISDR: International Secretariat for Disaster Reduction
JIPC : Journée Internationale de la Protection Civile
JMPC : Journée Mondiale de la Prévention des
Catastrophes
MINATD : Ministère de l'Administration Territoriale
et de la Décentralisation
Minatd : Ministre de l'administration territoriale et de la
décentralisation
MINRESI : Ministère de la Recherche Scientifique et
de l'Innovation
MINSANTE : Ministère de la Santé
OCHA : Office for Coordination of Humanitarian Affairs-
Bureau pour la Coordination des affaires humanitaires
OIPC : Organisation Internationale Protection Civile
OIG : Organisation Intergouvernementale
ONG : Organisation Non Gouvernementale
ONR : Observatoire National des Risques
ONU : Organisation des Nations Unies
ORSEC : Organisation des Secours
OSRN : Observatoire Sous-régional des Risques
Naturels
Op.cit. : déjà cité
PC : Protection Civile
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
PPR : Plan de Prévention des Risques
SNH : Société nationale des Hydrocarbures
UNICEF : Fonds des Nations unies pour l'Enfance
INTRODUCTION GENERALE
I- Contexte de l'étude
Décembre 2004, un tsunami meurtrier dévasta la
zone de l'Indonésie et ses environs, plus tard1(*) ce fut au tour des Etats-Unis de
subir les affres de l'Ouragan Katrina, ou encore Haïti qui a vu sombrer
des milliers de ses habitants sous les décombres d'immeubles
causés par un tremblement de terre en Janvier 2009. Sans oublier les
mois de juin, juillet, août 2010 pendant lequel le Brésil, la
Côte d'Ivoire ou encore la Chine ou le Pakistan qui à l'heure
actuelle ne comptent plus leurs morts ou les disparus au cours des inondations
en cette saison.
Le Cameroun comme ces pays du monde n'est malheureusement pas
épargné de ces catastrophes puisqu'elles sont enregistrées
dans diverses régions du pays. En effet, les inondations, les
tremblements de terre, les éboulements de terrains, les
émanations de gaz pour ne citer que celles là sont le lot des
catastrophes environnementales auxquels doit réagir le Cameroun parmi
d'autres pays sur le globe terrestre. C'est probablement cet état de
choses qui a fait dire que «Sur dix catastrophes, neuf sont
désormais liées au climat. Les catastrophes
enregistrées au cours des 20 dernières années sont
passées de 200 à plus de 400 par an », 2(*)ce qui démontre l'ampleur
du phénomène.
Celles-ci laissent sur le carreau si ce n'est des morts par
milliers, ce sont des dégâts matériels suffisamment
importants poussant les populations à se déplacer et à se
recaser parfois à des endroits très
éloignés de leur résidence habituelle.
Au regard de l'urgence de ce phénomène, il a
paru indispensable de prendre des mesures appropriées pour
empêcher ou tout au moins réduire la survenance ainsi que les
effets de ces catastrophes environnementales. Le DIE s'est
intéressé à cette situation n'épargnant personne,
d'où l'apparition à l'échelle planétaire du
système de prévention et de gestion des catastrophes
environnementales, auquel nous nous intéresserons en prenant le cas du
Cameroun.
Le Cameroun, puisque nous parlons de lui, est un pays
situé au coeur de l'Afrique Centrale. Placé sous la domination
allemande dans un premier temps, il fut ensuite par le biais de la
Société des Nations placé sous administration
française et anglaise par la suite. La partie orientale3(*), sous administration
française, obtient son indépendance en 1960 comme d'autres pays
de l'Afrique. Il a pour pays limitrophes le Congo, le Gabon, la Guinée
Equatoriale, le Nigéria, la République Centrafricaine et le
Tchad. Sa forme est celle d'un triangle dont la base longe le
2ème degré de latitude Nord. Avec sa superficie
évaluée à 475 442 kilomètres carré et
sa population, selon le dernier recensement, de 19 406 100
habitants4(*)
répartie sur 10 régions et 58 départements, il l'un des
pays les plus peuplés d'Afrique. Sa population est en effet un melting
pot de plusieurs tribus5(*)
.
C'est un pays riche en ressources naturelles
forestières, minières agricoles et pétrolières, ce
qui fait de lui un monument au sein de la sous région de l'Afrique
Centrale. Suite à la dévaluation de sa monnaie en début
1994, le Franc CFA, le Cameroun a connu une régression économique
marquée par la baisse de sa production et une baisse drastique des
salaires des employés de la fonction publique. Cependant la croissance
reprend peu à peu.
En dépit de ses multiples richesses, le Cameroun tarde
à véritablement émerger à cause de plusieurs maux
dont la corruption, le chômage, un accroissement du domaine informel
où se trouvent plusieurs habitants, pour ne citer que ceux là.
Il a cette particularité de regrouper en son sein des
climats, de cultures, d'ethnies qui se retrouvent dans presque tous les pays
africains, ce qui lui a valu d'être qualifié d'Afrique en
miniature. Son climat se subdivise en deux grands ensembles, le climat
équatorial caractérisé par des pluies abondantes, des
températures élevées, et le climat tropical avec des
températures élevées et des pluies peu abondantes6(*).
Cette particularité a cependant son revers de
médaille puisqu'il « semble également
refléter dans sa complexité le continent en matière de
risques naturels et technologiques »7(*).
C'est ce dernier type de catastrophe8(*)qui a tiré la sonnette
d'alerte. Puisqu'à partir de cette période, le Cameroun a pris
des mesures qui ont fondé véritablement les prémices de
son système de prévention et de gestion des catastrophes9(*). Il n'existait pas en effet de
cadre juridique proprement dit régissant la prévention et la
gestion des catastrophes environnementales avant 1986. Dès cette
période, le Cameroun a continué à accroitre son
système législatif en la matière cherchant par la
même occasion à jouer un rôle dans la protection de
l'environnement, objectif principal du droit international de l'environnement
en ce 21ème siècle.
Toutefois pour pouvoir mener à bien notre étude,
il est nécessaire d'apporter une clarification dans les concepts de
notre sujet.
II- Définition des concepts
Selon le dictionnaire Le Robert, la prévention
désigne l'ensemble des mesures qui visent à empêcher une
chose fâcheuse de se produire.
La gestion quant à elle implique l'action ou la
manière de d'administrer. Elle est appréhendée par un
Professeur comme «la mise en oeuvre des règles de
sécurité civile et de réparation des dommages lors de la
réalisation des risques »10(*). Dans notre cas de figure, il s'agit de voir
comment le Cameroun réagit aux différentes catastrophes
environnementales qui surviennent.
En ce qui concerne la catastrophe environnementale ou
écologique elle est perçue comme « un
événement mettant en danger un ou plusieurs
écosystèmes »11(*) . Certains experts ont une définition
plus scientifique de ce mot à savoir : « le
résultat de l'impact d'un aléa naturel sur un système
socio-économique ayant un certain degré de
vulnérabilité qui empêche la société ou la
population touchée de faire face comme il convient à cet
impact »12(*). Ainsi, il est admis de façon unanime
qu'une catastrophe génère inévitablement un impact
négatif ; cet impact est encore plus perceptible lorsqu'il s'agit
d'une catastrophe environnementale parce que ses effets se ressentent tant sur
l'environnement que sur les populations et même sur l'économie du
pays qui subit la catastrophe.
Relativement au droit international de l'environnement, il
est une branche du droit international public qui traite des questions
environnementales. Selon Wikipédia, le droit de l'environnement a
« pour objet l'étude ou l'élaboration des
règles juridiques concernant l'utilisation, la protection, la gestion ou
la restauration de l'environnement sous toutes ses formes ».
C'est un droit d'origine récente13(*) qui peine encore à
trouver ses marques. En effet, peu de personnes sont conscientes du danger qui
guette la terre à long terme, ce qui les pousse à ne pas s'y
intéresser. Cependant, contrairement à d'autres branches du droit
dont les règles visent à sauvegarder une situation existante,
celles du droit de l'environnement sont tournées vers l'avenir ; la
protection ainsi que la prévention des atteintes à
l'environnement sont ses objectifs. De ce fait, il s'avère être un
droit dynamique, un droit qui ne cesse de se modifier tenant compte des
détériorations et des avancées scientifiques sur la
maitrise de l'environnement.
Les termes de notre sujet étant définis, il
importe de relever que le concept de prévention et de gestion des
catastrophes environnementales est connu au Cameroun et un peu partout ailleurs
sous le vocable de protection civile14(*) regroupant des textes juridiques, des structures pour
pallier aux événements désastreux pouvant survenir dans le
pays. Pays qui se trouve être un pays en voie de développement en
plus d'être le condensé des particularités culturelles et
climatologiques des pays de l'Afrique et par ricochet plus exposé aux
conséquences des catastrophes environnementales d'où tout
l'intérêt de notre étude.
III- Intérêt du sujet
La population mondiale et celle du Cameroun avec croît
à une vitesse exponentielle, les activités se diversifient ce qui
augmente également les possibilités de catastrophes
environnementales. En l'état actuel des choses, l'importance des
dégâts matériels, économiques et humains
causés par ces catastrophes tant dans le monde qu'au Cameroun n'est plus
à démontrer. Les Etats-Unis par exemple ont vu le prix du
pétrole diminuer à cause des inondations. Quoique les
catastrophes n'épargnent aucune partie de la terre, les
conséquences sont plus ressenties dans les pays en voie de
développement et dans les pays sous développés.
C'est partie de cette constante que la communauté
internationale par le biais du DIE s'est penchée sur le sujet de
façon plus spécifique en instituant par exemple les
journées relatives aux catastrophes. En ce qui concerne le cas du
Cameroun, ce n'est qu'après la survenance de la catastrophe du Lac Nyos
le 21 août 1986 et dont le souvenir reste encore présent pour les
populations, que son système législatif s'est
véritablement penché sur la question de la prévention et
de la gestion des catastrophes.
Afin de faire face et éviter que ces catastrophes ne
connaissent plus cette ampleur, le Cameroun a mis en place une politique
regroupée sous le vocable de protection civile par l'élaboration
de plusieurs textes juridiques et l'organisation de diverses structures
traitant de la question. Le droit international de l'environnement quant
à lui a fait de la protection de l'environnement son leitmotiv en
réitérant le devoir de tout un chacun de prendre au
sérieux la dégradation de l'environnement :
« l'homme a un droit fondamental à la liberté,
à l'égalité et à des conditions de vie
satisfaisantes dans un environnement dont la qualité lui permette de
vivre dans la dignité et le bien être. Il a le devoir solennel de
protéger et d'améliorer l'environnement pour les
générations présentes et futures »15(*).
IV-
Problématique
Tout compte fait, le Cameroun a transposé ce principe
dans son ordonnancement juridique « Toute personne a droit a un
environnement sain. La protection de l'environnement est un devoir pour tous.
L'Etat veillera à la protection et la défense de
l'environnement »16(*). C'est pour concrétiser ce principe que
le Cameroun a mis sur pied un système qui lui permette de faire face
à cette dégradation en réduisant les catastrophes
environnementales.
Aussi partant de ces considérations, le sujet qui nous
intéresse amène à se poser la question de savoir si tel
qu'élaboré aujourd'hui, le système de prévention et
de gestion des catastrophes environnementales en vigueur au Cameroun est-il
apte à répondre aux défis du droit international de
l'environnement notamment en ce qui concerne les catastrophes
environnementales.
En d'autres termes, il faudra voir si les exigences du droit
international de l'environnement se rencontrent dans le système de
prévention et de gestion des catastrophes environnementales dans ce
pays.
V- Plan de
l'étude
Nous démontrerons ainsi le long de notre
étude que le DIE a certes eu une influence assez marquée sur
le système de prévention et de gestion des catastrophes
environnementales au Cameroun (1ère partie). Cependant il ne
faudrait pas manquer de vérifier si cette influence est
véritablement suivie et c'est précisément ce sur quoi
s'attèlera la suite de notre étude à savoir
l'efficacité de ce système de prévention et de gestion des
catastrophes environnementales au Cameroun (2ème partie).
PARTIE I :
L'INFLUENCE DU DROIT
INTERNATIONAL DE L'ENVIRONNEMENT SUR LE SYSTEME DE PREVENTION ET DE GESTION DES
CATASTROPHES ENVIRONNEMENTALES AU CAMEROUN
Les enjeux du DIE aujourd'hui sont tels qu'il est impossible
de ne pas s'y intéresser. Le monde doit faire face à des
changements climatiques qui surviennent sans crier gare. A l'exemple de la
Russie ces jours, il se remarque une inconstance dans l'évolution du
climat.
Membre de l'ONU, le Cameroun n'a pas manqué de
s'engager aux cotés des autres Etats dans la protection de
l'environnement. Ce qui dans le concret s'est traduit par la ratification de la
plupart des conventions en vigueur concernant le DIE et à transcrire
celles-ci dans son droit interne. Qualifié, de par l'existence de ces
conventions qui ont force obligatoire, de droit dur ou « hard
Law », le DIE a su imposer cet aspect dans la plupart des pays. Par
là, il donnait l'occasion aux Etats de transposer dans leur
ordonnancement juridique les dispositions internationales.
Ainsi tenu par ses engagements au niveau international, le
Cameroun s'est arrimé à la position internationale en ce qui
concerne la prévention et la gestion des catastrophes environnementales.
C'est dans cette logique qu'il a jeté les bases de son système de
protection civile. Il sera donc question dans cette partie d'établir ces
bases du système de prévention et de gestion des catastrophes
environnementales au Cameroun à travers ses fondements (Chapitre 1) mais
aussi à travers la réception du DIE dans ce système, objet
de notre étude (Chapitre 2).
CHAPITRE I :
LES FONDEMENTS DU SYSTÈME DE PRÉVENTION
ET DE GESTION DES CATASTROPHES ENVIRONNEMENTALES AU CAMEROUN
Les catastrophes environnementales ont donné
matière à réflexion et des moyens de lutte ont
été adoptés par le DIE. A l'instar de ce droit, le
Cameroun a fait sienne cette architecture en instituant des textes sur la
protection civile, mais également s'est forgé un cadre
institutionnel y relatif.
De ce fait, nous nous pencherons sur Ce système qui
comme d'autres, repose principalement sur un cadre juridique (Section 1) et des
institutions (Section 2).
Section 1 : le cadre juridique du système
au Cameroun
Parler de ce cadre juridique revient à faire une
incursion dans le domaine international à travers les instruments
juridiques qui y sont en vigueur (§1). Suite à cela, nous nous
appesantirons sur la diversité des textes nationaux qui se retrouvent
dans la législation camerounaise (§ 2).
§ I- Les instruments juridiques internationaux
Michel Prieur relevait à juste titre que
« Chacun sait que l'environnement n'a pas de
frontières ; c'est pour cette raison que les Etats ont
été obligés d'élaborer de nouvelles règles
de droit international pour lutter contre les pollutions, pour protéger
la faune et la flore... »17(*).
Le Cameroun a ainsi fait sienne de cette pensée car il
signataire aujourd'hui de textes internationaux relatifs en la protection de
l'environnement notamment dans le secteur qui nous intéresse à
savoir la prévention et la gestion des catastrophes environnementales.
Le droit international de l'environnement s'est intéressé aux
conséquences que génèrent les catastrophes qui surviennent
et a établi une convention cadre d'assistance en matière de
protection civile (A).
À coté de cet instrument international, le
Cameroun s'est associé à d'autres pays afin de mieux
appréhender le phénomène de catastrophes environnementales
(B).
A. La
convention cadre d'assistance en matière de protection civile
Actuellement la seule qui régit le domaine du DIE que
nous étudions, cette convention est l'oeuvre de l'Organisation
Internationale de Protection Civile. C'est en Octobre 1998 à Beijing en
Chine que ce projet de convention a été adopté lors de la
11ème conférence mondiale sur la protection civile.
Deux ans plus tard18(*),
il sera finalisé à Genève en Suisse.
Cette convention part du postulat selon lequel les Etats
doivent constituer une force unique pour pouvoir endiguer la montée des
catastrophes et renforcer la coopération ainsi que la solidarité
qui doit exister entre ces Etats.
Constituée de sept articles donnant une
définition aux termes relatifs à la protection civile19(*), elle énonce
également les principes que doivent respecter tous les Etats parties
à la dite convention. Parmi ces principes, se rencontre celui que l'on
pourrait qualifier d'acceptation. Il signifie qu'une aide ne peut avoir lieu
que si l'Etat en difficulté demande ou accepte de l'aide d'un autre
pays. A travers ce principe se retrouve aisément le droit de non
ingérence si cher aux pays. Cette convention vise également
à favoriser l'égal accès à l'aide dans les pays
bénéficiaires. Elle a pour objectif d'aider les pays
principalement ceux en voie de développement à faire face aux
difficultés qui surviennent généralement lors des
catastrophes environnementales, lesquels ne sont pas dans la plupart des cas
préparés à ces faits de leur situation
économique.
Si cette convention édicte des droits à faire
valoir, elle mentionne également des devoirs ou des obligations à
respecter pour une optimisation de l'aide. A ce sujet et à titre
d'exemple il s'agit pour l'Etat Bénéficiaire20(*) de définir exactement
ce qu'il attend de l'extérieur en fonction de la menace à
laquelle il fait face.
Le Cameroun a intégré cette convention dans son
ordonnancement juridique par le décret n°2002/018 du 18 Janvier
2002.
Quoique déjà en phase avec la communauté
internationale, le Cameroun s'est également associé à ses
pays frontaliers, question de se pencher sur leurs problèmes respectifs
en matière de catastrophes environnementales.
B.
Les instruments régionaux
Conscient que la lutte contre les catastrophes ne peut se
faire de manière isolée, des pays ont eu l'idée de se
regrouper pour faire face à cette montée en puissance des
incidents environnementaux. Prenant le cas de l'Afrique Centrale, sous
région à laquelle appartient le Cameroun, c'est ainsi que du 7 au
9 Octobre 2005, se tenait au monastère des Bénédictins de
l'hôtel Mont Febe à Yaoundé, une rencontre organisée
par l'Organisation Islamique pour l'éducation, les sciences et la
culture en appui avec le MINATD. Cet atelier qualifié à juste
titre d'un atelier sous-régional21(*) avait pour objectif de mettre sur pied un
Observatoire sous-régional des risques naturels. Cet observatoire
devrait permettre à chaque pays présent de mettre sur pied son
observatoire national, ceci en fonction des risques présents dans chaque
pays, en prenant pour modèle l'observatoire sous régional.
Au cours de cet atelier a été élaboré un projet de
convention sur l'observatoire. Ce projet de convention part du constat que
l'Afrique Centrale est exposée à une multitude de catastrophes,
ce qui contribue à fragiliser leur économie qui n'est
déjà pas très stable. Cette convention n'a malheureusement
pas encore été adoptée mais des progrès ont
été faits pour lutter contre les catastrophes.
C'est ainsi qu'au cours de la deuxième réunion
de consultation de la plateforme régionale africaine de réduction
de risque de catastrophes22(*), des évaluations ont été faites
pour déterminer à quel niveau se situait les pays africains dans
la mise en oeuvre du cadre d'action de Hyôgo. Pour ce qui est de la
CEEAC, un projet de politique sectorielle en matière de réduction
des risques des catastrophes a été élaboré et
devrait être soumis à l'approbation des ministres en charge de la
gestion des catastrophes et adopté par les chefs de l'Etat de la CEEAC
lors de leur sommet.
II- La diversité des textes nationaux
Le Cameroun a du subir les affres d'une catastrophe majeure
pour revoir son arsenal juridique relatif aux catastrophes environnementales
à savoir la loi portant réorganisation générale de
la protection civile(A). D'autres textes sont intervenus par la suite pour
compléter ces textes(B).
A-
La loi portant réorganisation générale de la protection
civile
Bien qu'il y ait eu d'autres textes juridiques
précédents celle-ci23(*), c'est la loi n° 86/06 du 6 Décembre 1986
portant réorganisation de la protection civile qui actualise vraiment le
système juridique du Cameroun en la matière. Elle vient en
remplacement de la loi n°67-LF-9 du 12 Juin 1967 portant organisation
générale de la protection civile jugée obsolète au
regard des événements qui se sont produits.
C'est en effet suite à la catastrophe du Lac
Nyos24(*)que plusieurs
mesures concrètes ont été prises. Une conférence
scientifique25(*) a
été organisée à Yaoundé avec pour objectif
entre autres de définir les causes de cette catastrophe et
élaborer un plan de secours pour les populations en cas de catastrophes
futures. L'article premier de cette loi donne de la protection civile la
définition suivante « la protection civile consiste
à assurer en permanence la protection des personnes, des biens et de
l'environnement contre les risques d'accidents graves, de calamités ou
de catastrophes, ainsi que contre les effets de ces sinistres ».
Elle introduit une nouvelle dynamique en fonction des événements
récents.
A la suite de cette loi réformatrice dirait-on,
d'autres textes sont intervenus pour renforcer le système de
prévention et de gestion des catastrophes au Cameroun.
B-
Les textes supplémentaires du système
Il n'est pas superflu de dire que le Cameroun dispose d'un
arsenal de textes en la matière. Quoique ces textes ne se rapportent pas
directement à la protection civile, ils contribuent à
l'harmonisation de ce système dans tous les secteurs de la
société.
Relevons dans cette catégorie l'instruction
présidentielle n° 02/CAB/PRC du 18 Janvier 1968 sur la sauvegarde
et la protection des installations civiles d'importance vitale. Quelques jours
avant cette instruction, intervenait le décret n° 68-DF-7 du 15
Janvier 1968 sur la protection des installations civiles d'importance
vitale.
Il faut citer en outre le décret n° 95/232 du 6
novembre 1995 portant organisation du ministère de l'Administration
Territoriale, il fut remplacé par le décret n° 98/147 du 17
juillet 1998 portant organisation du ministère de l'administration
territoriale26(*).
Au titre des textes touchant principalement le système
de protection civile, il existe le décret n° 96/054 du 12 mars 1996
fixant la composition et les attributions du conseil national de la protection
civile ; l'on récence aussi le décret n° 98/031 du 9
mars 1998 portant organisation des plans d'urgences et des secours en cas de
catastrophes ou de risques majeurs.
Après cette étude des textes, examinons
maintenant les institutions en vigueur qui se rapportent au système.
SECTION 2 : LES FONDEMENTS
INSTITUTIONNELS
Pour appliquer ces textes précités, ont
été mises sur pied des institutions. La direction de la
protection civile, l'une de ces institutions, est l'organe principal qui
s'occupe de détecter et de coordonner les actions relatives à la
prévention et à la gestion des catastrophes (§ 1).
A coté de celle-ci, d'autres institutions, non moins
importantes, soutiennent l'action de cette institution sus citée (§
2).
§I- La direction de la protection civile, organe
principal
L'application des textes suscités doivent se faire dans
le cadre d'une structure et sous son contrôle. Les NU, initiateurs de
conférence sur les changements climatiques, font de la prévention
et de la gestion des catastrophes un défi. A ce titre leurs institutions
qui ont vocation internationale ne peuvent pas être au fait des
situations particulières dans chaque pays membres.
Des structures sont donc crées ; au Cameroun,
cette structure a pour nom la Direction de la Protection Civile. Pour mieux
cerner cet organe nous nous attarderons sur sa composition (A) pour ensuite
s'appesantir sur ses missions(B).
A-
La composition de la direction de la protection civile
La direction de la protection civile est un organe qui existe
au sein du ministère de l'administration territoriale et de la
décentralisation. Précédemment crée sous la forme
de cellule, elle ne devient Direction qu'en 1995 par le décret
organisant le MINAT27(*).
En effet, c'est en 1961 que cette cellule voit le jour au sein de la direction
des affaires politiques du ministère délégué
à la présidence chargé de l'administration territoriale
après l'indépendance du pays.
Son siège actuel se trouve à Yaoundé, au
sein du ministère de l'administration territoriale où elle y
occupe des bureaux. Sa supervision est effectuée par ce ministère
qui doit approuver chaque action à mener. Placée sous
l'autorité d'un directeur28(*), elle comprend en son sein une cellule des
études et de prévention ainsi qu'une sous direction de la
coordination et des interventions.
La première est sous l'autorité d'un chef de
cellule. D'après les dispositions de l'article 53 du décret
n° 2004/320 du 8 Décembre 2004 portant organisation du
gouvernement, elle est chargée :
- « des études relatives aux mesures de
protection civile ;
- De la préparation des stages de formation des
personnels de la protection civile ;
- De l'examen des demandes de transferts de
corps ».29(*)
Le second organe quant à lui30(*)est sous la gouverne d'un
sous-directeur et se charge de :
- « l'organisation de l'assistance ;
- De l'examen des requêtes en indemnisation et des
aides financières en faveur des personnes victimes des
calamités ;
- Du contrôle de l'utilisation des
aides ;
- De la coordination des moyens mis en oeuvre pour la
protection civile ».31(*)
Pour mener à bien ses missions, elle s'entoure
également de diverses structures qui travaillent toutes en synergie pour
des actions spécifiques. Citons à ce titre la Croix Rouge
Camerounaise, le Ministère de la santé, le Corps National des
Sapeurs Pompiers, le service d'assistance médicale d'urgence, l'institut
des recherches géologiques et minières pour ne citer que
celles-là.
Depuis quelques années, la DPC produit un rapport
appelé Rapport sur l'Etat de la Protection civile au Cameroun, qui
résume l'évolution de ses actions ainsi que ses objectifs en
fonction de l'actualité internationale. Publié avec l'appui de
diverses structures internationales.
Le dernier rapport date de l'année 2008-2009 ; il
a pour thème : « La protection civile par les
gestes qui sauvent ». Ce rapport est l'occasion de revisiter le
chemin parcouru et de dresser un état des lieux à savoir en
l'espèce le tableau des catastrophes enregistrées durant
l'année 2008. Une fois ce travail accompli, des stratégies sont
élaborées. A la fin de ce rapport, une étude menée
sur les gestes de premier secours en cas de catastrophes au Cameroun. De cette
étude, il ressort par exemple que près de 88,1 % de la population
n'ont pas reçu une formation sur les gestes de premier secours.
Quoique cette direction semble avoir des organes qui l'aident,
son action est mal connue des populations ; d'aucun ne connaissent
même pas son existence tant ses actions ne sont menées tambour
battant que lors des catastrophes32(*).
Nous venons de voir la structure interne de la DPC, celle-ci
ayant des missions définies que nous allons examiner par la suite.
B-
Les missions de la direction de la protection civile
Au même titre que les institutions internationales, il
faut remarquer que l'étude des textes régissant la protection
civile révèle qu'elle a quatre principales missions : la
prévention, la préparation, l'intervention et la
réhabilitation.
Son action se situe en amont et en aval de la catastrophe
c'est-à-dire avant que la catastrophes n'interviennent et après
celle-ci pour pouvoir repérer des pertes subies par des familles.
En amont les deux premières phases, la
prévention et la préparation.
Le DIE fait de la prévention une de ses
priorités pour lutter contre la dégradation de l'environnement et
par ricochet de la survenance des catastrophes. C'est donc ici au Cameroun
l'application d'un des principes, le principe de prévention, de la
déclaration de Rio. Elle rentre également dans le cadre d'action
Hyôgo33(*) qui, sous
l'impulsion de l'ONU, vise à élaborer et à appliquer des
règles de prévention.
Concrètement son application revient à
identifier les risques auxquels les populations sont exposées. Il s'agit
en fait d'un travail d'experts tels des géographes, des géologues
entre autres. Les résultats de cette première étape
conduiront à la deuxième mission que doit remplir la DPC.
La préparation, c'est la deuxième phase, quant
à elle se résume à informer ces populations et leurs dire
quelles actions mener lors de la survenance de ces catastrophes. A ce propos,
plusieurs personnes sont formées dans des domaines divers comme la
médecine, la géographie pour cerner les risques et même des
psychologues prêts à intervenir auprès de ces populations
souvent abandonnées à elles sans soutien moral.34(*) Le Cameroun a, sur ce plan, en
projet l'ouverture d'une école régionale de la protection civile
avec l'appui de l'Organisation internationale de la protection civile. De
manière concrète, il s'agit d'éditer des revues
destinées à une large frange de la population, d'organiser des
séminaires accessibles à tous accompagnés de campagnes
médiatiques pour sensibiliser les habitants des zones à risques.
A ce propos, la DPC avait comme objectifs entre autres dans son plan d'action
pour l'année 2009 de prendre des tranches d'antennes dans des
médias pour parler des questions touchant aux risques
environnementaux.
Il est constant que l'on ne peut empêcher une
catastrophe ; c'est ce qui justifie l'existence des deux dernières
missions. C'est ainsi qu'en aval, il s'agira de l'intervention et de la
réhabilitation, actions qui se présentent lorsque la catastrophe
est survenue et nécessite une réponse immédiate, question
de limiter les dégâts.
En ce qui concerne l'intervention, la DPC se doit de placer
ses équipes sur le terrain pour apporter les premiers soins aux
sinistrés dans les plus brefs délais35(*). C'est à ce niveau que
se ressent l'importance des secouristes, des bénévoles qui
doivent être formés pour gérer de telles situations. La
réaction doit être immédiate, ces bénévoles,
médecins ou secouristes devant nécessairement se rendre dans la
zone sinistrée. A ce niveau se ressent l'importance des infrastructures
de communication telles que les routes.
Dans la plupart des cas au Cameroun, des comités de
crise sont mis sur pied pour endiguer la crise.
La réhabilitation quant à elle se situe plus une
fois que le premier choc de la catastrophe est maitrisé. Il s'agit ici
pour la DPC et ses organes de recaser les victimes, les indemniser s'il ya lieu
et de réparer les atteintes faites à l'environnement. Les
assureurs doivent ainsi travailler en étroite collaboration avec la DPC
pour éviter de renforcer la situation de détresse dans laquelle
se trouvent déjà les victimes.
Ces missions sont celles que le DIE estime indispensables pour
résorber l'accroissement des catastrophes environnementales.
En clair, il s'agit pour cette structure de coordonner toutes
les actions de prévention et de gestion des catastrophes, des relations
avec des organismes nationaux et internationaux de la protection civile, de
l'usage de toute autre mesure susceptible de promouvoir la protection civile au
Cameroun. C'est encore elle qui recueille les aides internationales, elle est
l'organe coordonnateur de toute la protection civile, toutes les actions
menées ou à mener le sont sous son
« contrôle ».36(*)
La DPC est certes l'organe principal mais l'action du
système de prévention et de gestion des catastrophes serait
moindre sans l'existence des autres organes.
II- Les autres structures du système
Le Cameroun a adhéré à plusieurs
organisations internationales susceptibles de l'aider à mettre sur pied
et à améliorer son système de prévention et de
gestion des catastrophes environnementales. Ces structures se regroupent en
structures internationales (A) et nationales(B).
A-
Les structures internationales
Comme nous l'avons souligné supra, le Cameroun ne fait
que s'arrimer aux avancées du DIE en la matière puisque la
communauté internationale avait déjà pensé à
mettre sur pied diverses institutions.
Ces institutions peuvent être classées en deux
catégories, les unes qui regroupent les démembrements de l'ONU et
l'autre étant un regroupement des Etats. Dans la première
catégorie, il y'a l'OCHA qui en plus de collaborer avec des
gouvernements, collabore aussi avec d'autres structures de l'ONU.
Crée en 1992 d'abord sous le nom de DHA, elle n'est
devenue OCHA que depuis 1998. Comme son nom l'indique, son rôle est
d'apporter une aide matérielle, physique et morale aux victimes de
différentes catastrophes (bombes, guerres civiles...). Cette structure
s'est notamment illustrée lors des affrontements en Irak ou lors du
déminage de certaines zones en Afrique.
Le Cameroun, notons le, n'est pas directement membre de cette
structure37(*).
Une autre structure crée par l'ONU c'est l'ISDR. Cette
dernière voit le jour en 1990 et vise principalement à
conscientiser toutes les couches de la société relativement aux
catastrophes environnementales. Elle insiste sur la prévention et la
réduction de la vulnérabilité des risques.
L'ONU a récemment mis sur pied une autre instance qui
se charge uniquement de s'activer dans le domaine de la prévention, il
s'agit de la Stratégie Internationale de prévention des
Catastrophes (SIPC). Elle est composée d'une équipe
spéciale et d'un secrétariat inter organisations qui remplissent
ses objectifs.
Dirigée par le secrétaire général
adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires, l'équipe
spéciale est l'organe qui élabore des politiques de
prévention en matière de catastrophes38(*). Le secrétariat inter
organisations quant à lui se charge de procéder à des
campagnes de sensibilisation, de publier des revues y ayant trait pour informer
les populations.
En ce qui concerne ses objectifs, ils sont regroupés en
quatre qui se présentent comme suit :
1. Sensibiliser le public à l'importance de comprendre,
dans son ensemble, les risques, la vulnérabilité et la
prévention des catastrophes;
2. Obtenir de la part des autorités publiques
l'engagement de mettre en place des mesures et des politiques de
prévention des catastrophes;
3. Encourager les partenariats interdisciplinaires et
intersectoriels, notamment le développement de réseaux de
réduction des risques;
4. Améliorer les connaissances scientifiques.
L'AGEE quant à elle est une institution
supplémentaire que l'ONU a mise sur pied et qui poursuit de
manière générale les mêmes objectifs que celles
précédemment citées. En effet, cette structure regroupe
les experts ainsi que les responsables des structures en charge de la gestion
des catastrophes dans le monde. Elle se réunit tous les deux ans et au
cours de ces rencontres les participants sont invités à un inter
échange avec pour finalité de faire évoluer le
système de gestion des catastrophes. Le Cameroun par le biais d'une
délégation a pris part active eu dernier sommet39(*) de ce groupe et en est
ressorti grandi.
Il a été au cours de cette rencontre
nommé membre du conseil de pilotage de ce groupe
« traduisant ainsi la ferme volonté de cette structure
onusienne d'entretenir avec notre pays une coopération fructueuse et
dynamique »40(*). Par voie de conséquence, il faut
remarquer que cette nomination démontre que le Cameroun s'arrime bien
aux Objectifs du DIE. Aussi fort de cette nouvelle donne, le Cameroun devrait
s'efforcer de revisiter son cadre de prévention et de gestion des
catastrophes environnementales puisque désormais il pourra servir de
modèle aux autres pays membres de ce groupe notamment dans sa sous
région, l'Afrique centrale.
Les Etats ont eux aussi pensé à se regrouper
pour faire face à la montée en puissance des catastrophes, ils
ont à cet effet mis sur pied l'OIPC, l'Organisation Internationale de
Protection Civile.
Celle-ci est une OIG dont l'objectif est de contribuer au
développement des systèmes de protection civile ainsi que la
sauvegarde des biens et de l'environnement face aux catastrophes naturelles. La
particularité de cette OIG est qu'elle ne regroupe en majorité
que des organes de protection civile
Le DIE ne peut se pencher sur des problèmes
spécifiques de chaque pays, il se contente donc de mettre sur pied des
institutions internationales qui servent dans la plupart des cas de
modèles aux institutions nationales.
S'affilier à ces organes internationaux est certes
bénéfique mais le Cameroun doit tenir compte de sa
particularité et créer des structures nationales.
B-
Les organes nationaux
Le Cameroun s'est doté à la suite de la DPC
d'autres organes promouvant la lutte contre les catastrophes naturelles. A ce
titre on peut citer le CNPC, l'ONR et le PNPGC.
Le Conseil National de la Protection Civile voit le jour par
décret n° 96/051 du 12 Mars 1996 fixant la composition et les
attributions de celui-ci. Parlant de sa composition, le CNPC est sous la
tutelle du secrétaire général de la Présidence de
la République ; il comprend une dizaine de ministères et des
organismes impliqués dans les activités de protection civile.
L'organe exécutif quant à lui est un comité technique et
le secrétariat est assuré par la DPC. Il est relayé dans
les régions et les départements à travers des
comités techniques régionaux et départementaux.
Le Cameroun a également mis sur pied une autre
structure dont la mission quant à elle se résume à la
prévision des catastrophes ; il s'agit de l'Observatoire National
des Risques(ONR).
Cet organisme naissant par arrêté n°037/PM
du 19 mars 2003 le biais du gouvernement est chargé de détecter
tous les signes avant coureurs d'une catastrophe afin d'informer les
populations et réduire les conséquences de celles-ci. Ses bureaux
se trouvent au sein de la DPC. Elle n'est pas une extension de la DPC mais son
rôle est essentiellement d'assister la structure principale41(*) en collectant, traitant et
diffusant les informations sur les catastrophes. De ses dispositions finales,
il ressort que cette structure par le bais de son coordonateur doit adresser un
rapport trimestriel au minatd lui faisant part du fonctionnement de la
structure ainsi que de ses difficultés éventuelles ainsi qu'un
rapport semestriel au Premier ministre.
La récente structure visant à peaufiner le
système de prévention et de gestion est le Programme National de
Prévention et de Gestion des Catastrophes (PNPGC)42(*). S'il ne s'agit pas d'une
structure au sens premier du terme, ce programme a essentiellement vocation
préventive comme la structure précédente43(*). En effet il s'agit d'un vaste
champ d'action élaboré sous forme de plans avec souci de
répondre aux préoccupations touchant tous les domaines
liés aux catastrophes.
Plusieurs actions ont déjà été
menées sous la houlette de ce programme au titre desquelles
l'organisation des ateliers de formations pour les dirigeants sur le
thème de la prévention et de la gestion des catastrophes, une
visite du Mont Cameroun après l'éruption volcanique du mois
d'Aout 2000.
A ce jour les retombées visibles ne sont pas encore
perceptibles dû probablement aux conditions financières vu la
situation économique du pays mais le prix d'une inondation ou d'un
incendie est souvent plus lourd à payer que les mesures
préventives qui auraient pu être prises avant le
déclenchement de la catastrophe.
Nous venons de présenter comment à travers ses
textes et institutions comment le système de prévention et de
gestion des catastrophes environnementales remplit les exigences du DIE sur cet
aspect. Examinons maintenant comment ce nouveau droit est
matérialisé dans ce système.
CHAPITRE 2 :
LA RÉCEPTION DU DIE DANS LE SYSTÈME DE
PRÉVENTION ET DE GESTION AU CAMEROUN
En 2002, a été adopté lors du sommet de
la Terre44(*) le plan
d'action de Johannesburg. Celui-ci regroupait les mesures prises par les
participants pour réduire les catastrophes. La participation du Cameroun
à cette conférence lui a donné l'opportunité
d'intégrer le DIE dans la culture camerounaise, toute chose qui facilite
la constitution de son système de prévention et de gestion des
catastrophes environnementales.
Cependant pour pouvoir mieux cerner les contours de cette
intégration, un aperçu des catastrophes ayant touché le
Cameroun ces dernières années est nécessaire (Section 1).
Après cette présentation nous verrons que les conséquences
qui ont suivi ne l'ont pas empêcher de remplir ses objectifs (Section
2).
SECTION 1 : LA CARTOGRAPHIE DES CATASTROPHES
ENVIRONNEMENTALES
Cette cartographie des catastrophes est assez
étoffée, le Cameroun étant un pays situé sur une
ligne de faille très mouvementée. Parmi les classifications, on
peut retenir celle en fonction de l'ampleur des catastrophes45(*).
Une classification de ces catastrophes conduit à
distinguer les catastrophes naturelles (§1) ainsi que les catastrophes
technologiques (§ 2).
§ 1 : Les différentes catastrophes naturelles
des dernières années au Cameroun
Ce sont des événements d'origine brutale qui
sont en relation avec des événements climatiques. L'idée
est répandue que l'on ne peut certes pas les prévoir mais leur
survenance peut conduire à mener des études et recherches pour ne
serait ce qu'en atténuer les effets. Le bilan tant sur le plan humain
que financier est souvent très lourd surtout pour les pays sous
développés ou en voie de développement comme c'est le cas
du Cameroun.
Au rang des catastrophes naturelles que le Cameroun a eu
à gérer se retrouvent également les
épidémies46(*), la sècheresse qui causent la famine, les
glissements de terrain, des naufrages47(*) ou encore des invasions d'insectes qui
détruisent les récoltes particulièrement dans la
région de l'Extrême-Nord, déjà très
handicapée par la nature48(*). Quoique ces catastrophes soient la cause de
chamboulements dans les zones concernées et même pour de
nombreuses familles qui sont souvent abandonnées à leur sort, ces
catastrophes passent dans la plupart des cas inaperçues. Nous ne
relèverons donc ici que les catastrophes naturelles les plus
récurrentes.
Le Cameroun a ainsi enregistré des inondations et des
émanations de gaz toxique (A) ainsi que des éruptions et des
séismes (B), ces deux types ayant des incidences pas très
reluisantes qui freinent le développement du pays.
A-
Les inondations et émanations de gaz toxique
Le Cameroun a enregistré à plusieurs reprises
des cas d'inondation et ce dans diverses régions du pays que ce soit
dans des zones urbaines ou rurales. Les inondations sont certes
saisonnières mais leur arrivée entraîne des
conséquences parfois irréversibles. En effet la position du
Cameroun49(*) favorise la
survenance des inondations, la région de l'extrême-Nord50(*) particulièrement
étant réputée pour ses orages forts destructeurs.
Plusieurs facteurs supplémentaires contribuent à
la survenance des inondations notamment des pluies torrentielles, le
déboisement, l'érosion qui appauvrissent les sols qui deviennent
incapables de retenir les grandes quantités d`eau. De même,
l'installation anarchique des populations augmente ces risques. Les populations
sont en effet assez mal informées sur les plans d'urbanisation quand ils
existent ; les constructions sont faites dans des zones
marécageuses comme c'est le cas dans les quartiers tels que
Bépanda, un quartier populeux de la ville de Douala. Par
ailleurs la proximité des fleuves dans la partie Nord du pays avec les
habitations risque d'aboutir à des inondations dues à
l'affaissement desdits fleuves. Dans cette zone, le climat est assez
particulier. Il se trouve en effet qu'il ya un certain
déséquilibre ; à une longue saison sèche de
novembre à mai, se succède une courte saison de pluie qui elle va
de mai à octobre. Il arrive même qu'il y ait des années de
sécheresse et d'autres de fortes précipitations. En outre le
même problème peut survenir si l'un des barrages51(*) que compte le Cameroun venait
à se rompre.
En fait les retombées tant sur le plan financier que
matériel et humain sont des plus lourds. Le Cameroun se doit à
cet égard de débourser des millions de FCFA lors de la survenance
de ces inondations. Cet argent qui vise à évacuer les
blessés, leurs apporter les premiers soins, évacuer les zones
sinistrées et recaser les populations en question.
Après la plupart des inondations, on assiste à
des cas d'épidémies de choléra qui augmentent le taux de
victimes.
Le Cameroun a aussi connu des émanations de gaz toxique
principalement dans les lac Monoun en 1984 et le lac Nyos en 1986.
Le lac Monoun est situé dans la région du
Nord-ouest ; c'est un lac aux dimensions pas très grandes mais dont
l'émanation de gaz a réussi à causer la mort d'environ 40
personnes. Les médias n'ont pas fait grand cas de cette catastrophe
lorsqu'elle est survenue surement à cause de son
« originalité »52(*).
Deux années plus tard, le Lac Nyos, situé
près du lac Monoun connait le même phénomène naturel
mais cette fois ci avec plus de dégâts que la première
émanation du lac Monoun.
D'origine récente53(*), il est situé dans la ligne de faille
volcanique du Cameroun et s'est formé à la suite des
éruptions volcaniques. Les gaz émis par ces lacs étaient
composés en grande majorité du CO254(*) et d'autres gaz en très
faible quantité dissous au fond du lac.
Les études menées ont montré que ce
phénomène était dû à une augmentation de la
température de l'eau et de la concentration de gaz dans ces lacs.
Les personnes ou le bétail qui ont perdu la vie lors de
cette catastrophe l'ont été par asphyxie. Les survivants ont du
être recasés dans un état de promiscuité et dans des
conditions pas très sanitaires, urgence oblige. Le Cameroun
n'était pas en effet préparé à ce type de
catastrophes ; il a fallu faire appel à l'aide internationale.
Cette aide a permis la construction des zones de recasement, des
infrastructures minimales pour les besoins des populations.
Cependant, ces mesures n'ont pas suffi, puisque les
populations riveraines du lac Nyos vivaient essentiellement de
l'agriculture55(*) et de
l'élevage. Les populations déplacées pour la plupart
vivent encore sur les sites de recasement alors que leur présence ne
devait être que transitoire sur ces lieux. Les mesures d'accompagnement
véritables n'ont pas été apportées à long
terme.
Il reste malheureusement encore une grande quantité de
CO2 dans ces lacs et le risque de survenance de nouvelles émanations
lacustres n'est pas à exclure. C'est la raison pour laquelle, avec
l'appui de la communauté internationale, ont été
entreprises des opérations de dégazage des lacs Nyos et Monoun.
Ces opérations de dégazage sont d'une importance capitale pour
l'environnement et doivent être faites le plus rapidement
possible56(*). Les
opérations de dégazage sont en cours avec l'appui des partenaires
internationaux.
En plus de ces catastrophes, le Cameroun a du faire
également faire face à d'autres types de catastrophes
naturelles.
B-
Les éruptions volcaniques et les séismes
Le Cameroun comme dit précédemment est
situé sur une ligne de faille volcanique et donc naturellement plus
exposé aux secousses. On relève la présence plusieurs
volcans à cet endroit notamment dans les plaines de Mbo ou encore dans
les savanes de Bamenda. Le Mont Cameroun57(*) est précisément situé sur cette
zone d'où la présence des secousses récurrentes dans la
zone du Sud-ouest. En effet, il demeure un volcan très actif par rapport
aux volcans situés dans cette même zone.
Les éruptions du Mont Cameroun commencent
généralement par une explosion, des émissions de cendres
et s'en suit des projections de roches. La première éruption
volcanique connue date de 1909, et a obéi à ce schéma, des
émissions de cendres et des coulées de laves ont
été enregistrées.
La plus récente a eu lieu du 28 mai au 10 juin 2000.
C'était la septième fois au cours du 20ème
siècle que le Char des dieux58(*) se mettait en colère. A l'origine de cette
catastrophe, selon les experts, une fissure sur le flanc sud est du Mont
Cameroun. L'émission des laves qui a duré pendant cette
période ont entravé une bonne partie de la route de Bakingili en
allant vers Limbé. Par chance elle n'a pas donné lieu à
des pertes en vies humaines.
De part sa situation, une éruption volcanique au
Cameroun de grande envergure ne serait pas une surprise. Les
conséquences seront assez désastreuses non seulement pour les
populations riveraines en cas d'éruption importante du Mont Cameroun.
Les villes proches du volcan sont peuplées, on y retrouve dans cette
zone des plages ; de surcroît Buea59(*) est une ville universitaire, ce qui attire les
touristes en nombre assez important.
Par ailleurs, le sol des régions volcaniques sont
très fertiles, d'où l'attrait qu'elles exercent sur des
populations. On y retrouve d'énormes potentialités de
développement des petites industries faisant dans l'agriculture.
Le Cameroun doit à ce titre se pencher sur ces aspects
socioculturels et mener à bien une politique pouvant minimiser ces
conséquences.
Concernant les séismes, s'ils ne sont pas toujours
d'une gravité60(*)
au Cameroun, le risque d'une catastrophe issu d'un tremblement de terre n'est
pas à exclure. Il existe des stations de séismographes ont
enregistrées des secousses mais de faible intensité. Ces
secousses sont généralement suivies d'éruptions
volcaniques d'où la nécessité d'y faire attention.
Plus de quatre millions de camerounais sont en effet
exposés à des secousses sismiques notamment ceux des
régions du Nord Ouest, de l'Ouest ; ceci dû à la
position assez délicate du Cameroun c'est-à-dire sur sa ligne de
faille. Les conséquences seront désastreuses.
Cette approche approximative s'explique par le fait que des
mesures anti sismiques ne sont pas prises pour limiter les dégâts.
En effet, même dans les zones les plus exposées, il n'existe pas
de réglementation concernant la construction des immeubles ou
lorsqu'elle existe elle n'est pas assez stricte61(*). De ce fait, les constructions peuvent s'effondrer
sans que les occupants aient eu le temps de se rendre compte de la survenance
d'un séisme.
Les tremblements de terre sont aussi à l'origine des
glissements de terrain et des chutes qui peuvent causer autant sinon plus de
victimes que le tremblement de terre lui-même.
Le développement d'un pays ne va pas sans
conséquences. A ce titre, le Cameroun est également soumis
à un autre type de catastrophes comme tout pays qui a des structures
servant au développement du pays. C'est le cas des catastrophes dites
technologiques.
§II- Les catastrophes technologiques
Pays en voie de développement, le Cameroun ne dispose
pas de structures sophistiquées mais n'en demeure pas moins
épargné par ces catastrophes. C'est ainsi que des cas d'incendies
sont enregistrés (A).
En outre, un dicton bien connu affirme
« Là où la route passe, le développement
suit » et les accidents routiers également serait-on
tenté d'ajouter. En plus de ces incidents majeurs les accidents d'avions
ne manquent pas à cette liste de catastrophes qui affectent la Cameroun
(B).
A-
Les cas d'incendies recensés
Ces deux dernières années ont été
pour le Cameroun en la matière très éprouvantes. Plusieurs
marchés ont en effet pris feu en des périodes assez
réduites. Les marchés de Douala62(*), le marché de Tiko dans le sud Ouest notamment
ont mis les commerçants et le gouvernement en état d'alerte.
Les causes des ces incendies sont le plus souvent des
installations électriques mal faites ajoutées à la
promiscuité qui règne dans les marchés.63(*)
Les pertes financières enregistrées par les
commerçants lors de ces drames s'évaluent en dizaine de
millions64(*). S'en est
suivie la fermeture dans la plupart des cas de ces marchés pour une
durée plus ou moins longue, question pour le gouvernement camerounais de
prendre des mesures idoines pour éviter la répétition de
ces catastrophes à l'avenir. Actuellement, le marché Congo dans
la ville de Douala qui vient rouvrir, est en pleine reconstruction selon un
plan arrêté du délégué du gouvernement de la
ville de Douala. Le marché Central a également été
restructuré mais les mauvaises habitudes n'étant pas faciles
à abandonner, un incendie pourrait encore survenir sans que les
populations n'y soient préparées encore moins le gouvernement.
Egalement des maisons d'habitation prennent
régulièrement feu, ceci à cause de l'imprudence des
personnes. En effet, lors des coupures d'électricité, bon nombre
de personnes se servent des bougies pour s'éclairer et oublient de les
éteindre ou alors les placent sur des supports inflammables. De
même, les incendies sont souvent le résultat des
imprudences ; les illustrations pareilles en l'espèce sont
légion.
C'est le cas de cet incendie qui a eu lieu à la
nouvelle route Bonadibong suite à l'oubli par une ménagère
de sa marmite pour vaquer à d'autres taches ménagères.
Résultat final : des maisons, six au total y sont
passées65(*), par
chance aucune perte en vie humaine.
A côté de ces incendies l'on retrouve un autre
type de catastrophes qui affecte le Cameroun, ce sont les accidents routiers et
les crashs d'avions
B-
Les accidents routiers et les crashs d'avions
Les accidents routiers et les crashs d'avion font
également partie des catastrophes qui n'épargnent pas le Cameroun
et qui doivent l'amener à développer son système de
prévention et de gestion des catastrophes.
Il ne se passe plus en effet un mois sans que l'on entende au
journal télévisé ou qu'on ne lise dans des revues des cas
d'accidents routiers. L'insécurité routière est un
problème crucial dans l'environnement camerounais. Des milliers
d'accidents sur la voie publique, des dizaines de milliers de camerounais qui
sont blessés ou qui perdent la vie, des milliards de francs CFA que le
Cameroun est obligé de débourser. Le ministère de la
santé fait état à ce propos de plus de 1200 morts par an
suite aux accidents routiers, les assurances quant à elles chiffrent les
pertes matérielles à 21 milliards de FCFA66(*). L'année 2004 a
d'ailleurs été l'occasion pour la communauté
internationale de s'appesantir sur ce fléau qui endeuille des familles
entières, c'est ainsi que la Journée Mondiale de la Protection
Civile s'est célébrée sous le thème
« Protection civile et sécurité
routière ».
Les causes sont le plus souvent la fatigue du conducteur, son
ivresse, son manque de vigilance du à un déficit de sommeil. Le
professeur Arbus relevait à ce titre que « le sommeil tue
plus que l'alcool »67(*). D'autres causes sont extérieures
à l'homme qui sont le mauvais état des infrastructures à
savoir des routes68(*),
celui des véhicules. Certes, l'état des routes et des
véhicules prédispose pour certains cas aux accidents, mais c'est
l'homme qui est la première cause des accidents sur les routes. A titre
d'illustration pour ce dernier cas, un accident ayant causé la mort de
15 personnes, fait de nombreux blessés s'est produit le 1er
Avril 2008 sur la route de Yaoundé. Ici, un camion tentant un
dépassement s'est retrouvé en collision avec un car venant de
Bamenda ; ce car avait, selon les autorités faisant le constat, des
problèmes de phares.
Finalement, le bilan à supporter est très lourd
surtout en cette période de déplacements malgré les
sanctions s'en suivent régulièrement69(*).
Le Cameroun fait certes des efforts70(*) mais les mesures
adoptées ne sont pas suivies. Il faudrait la participation de tous, tant
des pouvoirs publics que des populations, des conducteurs en particuliers.
Relativement aux crashs d'avions, le Cameroun en a connu
plusieurs dont le plus dramatique se trouve être le crash de l'avion
Kenya Airways en mai 2007 à Mbanga Mpongo. Ce crash a fait plus de 200
victimes et aujourd'hui toutes les familles qui ont perdu un membre n'ont pas
encore été indemnisées. Ce type de catastrophes en plus
des conséquences humaines a aussi des conséquences pour
l'environnement.
En effet, l'avion en question s'est écrasé dans
une forêt naturelle, l'épave dudit avion a causé des
atteintes à cette forêt. Le Cameroun ne disposant pas d'assez de
moyens pour retirer les débris, l'épave va se
désintégrer et polluer l'atmosphère ambiante. Et nous ne
le dirons pas assez, il est difficile de remettre à sa forme de base un
environnement détruit.
L'année 2008 a connu aussi des catastrophes
technologiques comme la pollution à l'amiante à Ebaka71(*). C'est une substance
cancérigène généralement utilisée dans la
construction des bâtiments. La présence de cette substance dans
cette zone vient de l'enfouissement par la COTCO de prés de 7 tonnes
d'amiante. En outre, autre illustration, la ville de Bafoussam s'est
réveillée le 1er Octobre 2008 avec la nouvelle de
l'explosion d'une chaudière de la SABC. Bilan de cette explosion, deux
employés qui travaillaient sur une chaudière se sont vus
être projetés par l'explosion et sont morts sur le coup, la
circulation bloquée pendant environ trois heures de temps
Des catastrophes d'un autre genre sont également
enregistrées qui sans avoir directement une influence sur
l'environnement, donnent quand même matière à
réflexion ; ce sont les catastrophes dites sociologiques.
Elles sont appréhendées comme des incidents
ayant pour origine des difficultés de la vie sociétale. L'une des
plus marquantes a été l'affluence des populations tchadiennes au
Cameroun à cause d'une tentative de coup d'Etat manqué dans leur
pays. Des combats avaient éclatés dans les villes tchadiennes
causant la mort des milliers de personnes. N'en pouvant plus de vivre dans
cette atmosphère, environ 30 000 personnes sont arrivées par
Kousséri, une ville frontalière du Cameroun avec le Tchad, pour
chercher refuge. Le Cameroun a fait appel à la communauté
internationale, notamment le HCR pour gérer cette crise72(*).
Autre type de catastrophe sociologique qui a marqué
l'actualité au Cameroun en 2008 ce sont les événements de
Février qualifiés d' « émeutes de la
faim ». Cette catastrophe part en fait d'une grève des
transporteurs récupérée par les populations en
colère. Celles-ci ne comprenaient pas que les prix des produits de
première nécessité continuent de croitre. A l'occasion les
infrastructures73(*) de
plusieurs villes du Cameroun se sont retrouvées pillées par des
habitants, des affrontements ont entrainé le décès de
plusieurs camerounais. En outre, des affrontements tribaux naissent souvent
dans des villes cause de décès.
Ainsi se présente la cartographie des risques au
Cameroun qui semble prendre une grande envergure malgré la
volonté du gouvernement de minimiser les conséquences. Aussi se
met -elle sur les pas de la communauté en optimisant les objectifs de
son système de prévention et de gestion des catastrophes
environnementales.
SECTION 2 : LES OBJECTIFS DU
SYSTÈME
Pour concrétiser le plan d'action adopté au
sommet de Johannesburg, une deuxième conférence mondiale des
Nations Unies sur la prévention des catastrophes naturelles74(*) s'est tenue du 18 au 22
Janvier 2005. Au sortir de cette conférence, une déclaration et
un cadre d'action, dénommé « cadre d'action de
Hyôgo, » ont été adoptés par les
participants avec pour objectifs de trouver des méthodes tant au niveau
local, national qu'international pour réduire les catastrophes et
favoriser le développement durable.
Le système de protection civile en vigueur vise cet
objectif à travers l'indication de la sauvegarde de l'environnement
ainsi que de ses composantes (§ I). Pour pouvoir y parvenir, il faut
nécessairement la mise sur pied des plans. Aussi nous verrons que
l'atteinte de cet objectif passe aussi par l'apport des plans internationaux et
nationaux. (§ II).
§ I- La sauvegarde de l'environnement et de ses
composantes
L'environnement se compose des espèces, des espaces et
des paysages. C'est un environnement particulièrement dynamique, le
Cameroun étant un pays en voie développement. Aussi ce dynamisme
couvre le développement de nouvelles industries, des projets
d'études, des nouvelles méthodes de recherches scientifiques, la
construction de barrages servant à l'augmentation de la production de
l'électricité.
Tous ces mouvements conduisent parfois à ne pas prendre
en compte la fragilité de l'environnement car les normes
utilisées ne sont pas toujours les plus adaptées. La mise en
place du système que nous étudions doit permettre de
réduire autant que possible les atteintes qui sont faites à
l'environnement naturel.
Certes d'aucuns pensent que l'on ne peut pas prévoir
des catastrophes naturelles mais l'implication de tous les acteurs de la
société (A) et l'importance des journées internationales
relativement à la prévention et à la gestion des
catastrophes (B) peuvent aider à une meilleure visibilité.
A-
L'implication de tous les acteurs de la société.
Les acteurs ici sont appréhendés comme toutes
les personnes qui peuvent aider de par leurs compétences en la
matière à améliorer le système de protection
civile. Il importe à ce niveau de s'assurer que les pouvoirs publics ont
pris conscience de leur rôle et soient prêts à prendre leurs
responsabilités. Au vu de la rapidité avec laquelle les
catastrophes se propagent, l'intervention de toutes les franges de la
société est indispensable.
Au niveau international, l'aide des institutions
spécialisées de l'ONU en matière de prévention et
de gestion des catastrophes est généralement la bienvenue. Cette
aide est précisée dans la convention-cadre sur la protection
civile qui permet de demander ou de bénéficier de l'aide d'un
Etat. La mise à la disposition des moyens financiers par ces structures
permet au gouvernement camerounais de mettre sur pied des plans correspondant
aux normes internationales en la matière.
A juste titre, il est admis que « les
textes régissant la protection civile au Cameroun affirment que la
protection générale des populations nécessite d'impliquer
de multiples acteurs dont la diversité est devenue une
caractéristique essentielle ».75(*)
La protection de l'environnement est devenue un devoir pour
l'Etat mais également des citoyens. A ce titre, les pouvoirs publics
viennent à la suite de cette protection de par leur capacité
à élaborer des textes permettant de protéger
l'environnement. Le système législatif en la matière n'est
certes pas des moindres cependant il n'existe pas de sanctions
véritables pour le suivi. En outre, les acteurs les plus aptes à
remplir cet objectif sont les populations qui se situent en aval et qui vivent
en contact direct avec cet environnement surtout dans une zone à risque.
Ce sont ces populations qui sont les bénéficiaires des actions
menées par les pouvoirs publics. En effet, ce sont elle se qui doivent
prendre conscience de l'importance de la sauvegarde de l'environnement.
Cette prise de conscience commence à la base
c'est-à-dire que l'on devrait inculquer aux tout petits la valeur de
l'environnement et de sa sauvegarde. Les pouvoirs publics devraient
sensibiliser ces populations sur les dangers encourus. Leurs actions doivent
consister à déterminer les facteurs pouvant déclencher des
catastrophes, être attentif à tout changement de l'environnement.
Ces actions passent par la formation d'un personnel apte à faire face
à ces besoins.
En plus des pouvoirs publics, des personnes disposant de
ressources aident à implanter le système de protection civile au
Cameroun. Ce sont des ressources financières76(*), des ressources
matérielles à travers des supports documentaires, des recherches
faites par des personnes intéressées par le sujet. Des leaders
d'opinions frisant une incursion avec le politique se sentent concernés
par l'inquiétante situation : « ...Sur tous les
continents, les signaux d'alerte s'allument. ... L'Afrique est
accablée par les conflits, le sida, la désertification, la
famine. »77(*)
Il ne suffit pas pour minimiser les atteintes à
l'environnement de faire appel à des acteurs de prévention et de
gestion de catastrophes environnementales. Nous l'avons vu, il semble assez
difficile pour ces acteurs de s'intéresser vraiment à cet
objectif du moment où il n'ya pas d'enjeu immédiat78(*).
C'est donc à raison que la communauté
internationale a institué des journées afin de sensibiliser les
populations sur les incidences des catastrophes environnementales.
B-
L'importance des journées de la communauté internationale.
Ces journées sont l'oeuvre tant d'une institution
intergouvernementale que d'une institution de l'ONU. Quoique d'origine diverse,
elles ont toutes la même finalité à savoir s'attaquer aux
catastrophes environnementales.
L'une de ces journées est la Journée
Internationale de la Prévention des Catastrophes, création de
l'ISDR, une institution spécialisée de l'ONU. Cette
dernière a mis sur pied une Stratégie Internationale de
Prévention des Catastrophes mais aussi a consacré la
décennie 1991-2001 comme « Décennie internationale de
la prévention des catastrophes naturelles ». Tout au long de
cette période, il était question pour prés de 155 pays de
prévenir les catastrophes environnementales et minimiser les
conséquences lorsque la catastrophe n'avait pu être
évitée à savoir les pertes en vie humaines ou encore les
dégâts matériels.
Célébrée le deuxième mercredi du
mois d'octobre de chaque année, elle se révèle au Cameroun
comme l'occasion pour les acteurs concernés de se déployer par
des campagnes qui ne semblent durer que le temps de cette journée.
L'édition 2009 n'a pas dérogée à cette règle
mais a été l'occasion pour le ministre en charge de
l'administration territoriale et de la décentralisation de tirer la
sonnette d'alarme en insistant sur « une synergie de tous les
médias tant publics que privés, pour la création de
programmes et autres émissions dédiés à la
sensibilisation des populations de leurs espaces ».79(*)
L'autre journée internationale à laquelle se
joint le Cameroun est la journée mondiale de la protection civile.
Elle est une initiative de l'OIPC et vise à mettre sur
pied des systèmes fiables en cas de survenance des catastrophes
étant donné qu'elle ne regroupe que des structures agissant dans
le cadre de la protection civile. Pour cela, elle prône la
solidarité entres les Etats face aux menaces environnementales qui s'est
traduit par l'adoption de la convention cadre d'assistance en matière de
protection civile80(*).
Elle se commémore le premier mars de chaque
année et cette l'année 2010 a été placée
sous le thème « Médecine de
catastrophe ». L'importance de ce thème tire son origine
du fait que les populations ne sont pas toujours bien informées sur ce
qu'il faut faire en cas de catastrophe et même parfois les
médecins et autres secouristes. En effet, selon le secrétaire
général de l'OIPC, la médecine de catastrophe est une
médecine « d'extrême urgence, où chaque
minute compte »81(*). D'où la nécessité pour le
Cameroun de part sa fragilité d'avoir sur place un personnel prêt
à parer à toute éventualité et c'est la raison
d'être de cette préoccupation du gouvernement de remettre à
jour le fichier national de volontaires, de médecins et autre personnel
formé en médecine de catastrophes.
Ces deux journées internationales sont le reflet du
dynamisme du droit international de l'environnement et parlant du Cameroun qui
a part active lors de ces journées.
Consciente de cette insuffisance pour remplir son objectif, le
Cameroun s'attèle à faire des plans de sauvegarde de
l'environnement pour mieux concrétiser les résolutions prises.
§ II- L'apport des plans internationaux et nationaux
Il se trouve qu'une mission ne peut être menée
à bien que si les enjeux sont connus à l'avance. C'est ainsi que
le système de protection civile mis en place par le Cameroun se borne
à déterminer des menaces éventuelles de catastrophes
naturelles en d'autres termes identifier les risques comme c'est
préconisé par le droit international (A).
De cette identification, dépendra l'expertise à
demander à des structures développées (B).
A-
L'identification des risques
Cette étape est nécessaire pour parfaire la
protection de l'environnement et de ses composantes et par ricochet le
système de prévention et de gestion des catastrophes
environnementales. Ceci est d'autant plus vrai que « pour
produire un droit adapté, le juriste... devra développer d'abord
la connaissance du phénomène risque, car qu'ils soient naturels
ou technologiques, l'identification des risques est
essentielle ».82(*) Il est capital donc de dresser une nomenclature
des risques qui pourrait survenir selon les zones. Ceci évitera de
s'affoler lorsque la catastrophe surviendra puisque les mesures idoines auront
été adoptées en temps opportun.
Par ailleurs une connaissance des risques évite des
situations de crise parce qu'on est mal préparé et doit
permettre de mettre sur place un système de réplique. Dans les
pays occidentaux à l'instar de la France des plans sont en vigueur pour
faire face aux événements imprévisibles qui affectent
l'environnement.
Le Cameroun nous l'avons dit est un pays à fort taux de
risques n'est pas en reste. Les zones à haut risques se trouvent
localisées dans la région du Nord-Ouest, la région du
Sud-ouest, de l'Ouest, de l'Adamaoua et une partie du centre. Cette
définition des zones à haut risques permet au gouvernement
Camerounais d'élaborer des plans de protection. Tel est le cas avec le
plan ORSEC dans la Menchum, une localité du Nord-Ouest. Cette
localité a en en effet la particularité de connaitre de temps
à autre des chutes de pierres ou encore des coulées boueuses. En
outre, avec l'appui de la communauté internationale, un plan national de
contingence a été élaboré par l'OCHA et
révisé par l'UNICEF. Celui-ci regroupe les risques auxquels est
exposé le Cameroun ainsi que les mesures qui peuvent être prises
dans le cas de la survenance de ceux-ci.
Poursuivant cette logique d'identification des risques, une
carte nationale des risques a été dessinée, question de
savoir se comporter en conséquence et informer les populations en
cause.
Certes des plans régionaux ne sont pas encore
opérationnels pour les autres régions à risques mais la
réussite des plans en vigueur passe par l'expertise des structures
spécialisées.
B- L'expertise des structures développées.
Le Cameroun ne disposant d'assez de moyens financiers pour des
projets de grande envergure ou la gestion urgente des catastrophes, il doit
faire appel à des experts qui le plus souvent viennent des pays
développés. Cela a été le cas lors de la
catastrophe du lac Nyos où des experts internationaux se sont
réunis à Yaoundé pour tenter de donner une explication
à ce nouveau phénomène.
Il est constant de voir que si la catastrophe touche tout le
monde sans aucune distinction de races, ou d'appartenance géographique,
les conséquences sont souvent très désastreuses pour les
pays en voie de développement. Ceux-ci y voient en effet des
années d'efforts balayées en quelques minutes, ceci sous leurs
yeux impuissants. C'est pourquoi, l'OIPC encourage la coopération entre
les Etats pour lutter contre les catastrophes. Cette coopération passe
par des installations qui se font dans des pays en voie de
développement ; à titre d'exemple, un projet de
coopération avec le PNUD et l'UE d'un programme de sécurisation
du Lac Nyos est en cours, une convention DPC/FICR destinée à
élaborer un plan de sécurisation des zones à risques.
Nous constatons au terme de cette première analyse que
le DIE a substantiellement influencé la formation du système de
prévention et de gestion de catastrophes environnementales au Cameroun.
De part déjà sa prise de conscience face aux désastres
causés par les catastrophes suite à la communauté
internationale, le gouvernement camerounais a progressivement mis sur pied un
système de prévention et de gestion des catastrophes
environnementales. Ce système comme la plupart des pays intervient
à la suite des résolutions prises lors des conférences
mondiales sur les changements climatiques, thème qui a favorisé
l'émergence du DIE.
Il ne suffit pas de suivre les avancées du DIE pour
pouvoir dire du système que nous étudions qu'il lui est conforme.
Nous constaterons dans la suite de notre étude que si le système
de prévention et de la gestion dans la théorie remplit les
conditions formelles pour faire remplir les objectifs du DIE, il n'en demeure
pas moins que l'efficacité de ce système est encore à
démontrer au regard des récentes avancées du DIE et de
l'urgence qu'il ya à résorber les catastrophes environnementales
qui elles continuent de s'accroitre.
PARTIE II :
L'EFFICACITE DU SYSTEME DE PREVENTION ET DE GESTION
DES CATASTROPHES ENVIRONNEMENTALES AU CAMEROUN
Suite à son admission au sein de nombreuses structures
traitant des questions de catastrophes et même de l'actualité, le
Cameroun se doit de mettre sur pied un système de prévention et
de gestion fiable ; ce qui n'est pas toujours chose facile. Il s'agira ici
dans cette partie de voir si effectivement après s'être servi du
DIE comme fondement de son système et l'avoir intégré dans
sa structure, le système de prévention et de gestion des
catastrophes environnementales a pu trouver ses marques en s'améliorant
au vu de sa situation de pays en voie de développement.
En effet la pratique montre que plusieurs obstacles se
mêlent à l'efficacité du système en vigueur au pays.
Il est aisé de constater avec regret que des mesures ne sont pas prises
assez rapidement ou alors ne sont même pas prises sinon lorsque le moment
de la catastrophe survient au grand dam des populations sinistrées. Le
constat est amer malgré les textes que les autorités jugent
performants et autres structures intervenantes. A ce jour, les catastrophes ne
surviennent que dans de petites contrées et ne sont pas de grande
envergure, ce qui fait croire apparemment que des améliorations du
système ne sont plus nécessaires.
C'est sans penser à plusieurs obstacles qui se dressent
au travers de son évolution, qui empêchent de parler
d'efficacité (Chapitre 1er).
Cependant avec de la volonté et une prise de conscience
de toutes les franges de la société, sont envisageables des
stratégies et des perspectives d'amélioration du système
de prévention et de gestion des catastrophes environnementales au
Cameroun (Chapitre 2ème) pour rejoindre effectivement le DIE
dans ses principes.
CHAPITRE PREMIER :
LES OBSTACLES A L'EFFICACITE DU
SYSTEME
Le DIE est recèle de nombreuses insuffisances, les
politiques ou les résolutions prises par les gouvernements ne sont pas
assez appliquées. Il est justement qualifié de droit mou car en
dehors des conventions que les parties édictent, les principes contenus
dans les déclarations prises lors des sommets ne sont pas
respectées. D'où il s'en suit que le Cameroun n'est pas à
l'abri des constats négatifs qui peuvent influer sur son système.
Ils constituent un motif de retardement de l'émergence dudit
système.
Ce sont principalement des contraintes techniques auxquels il
faut remédier (Section 1). En dehors de ces contraintes, nous verrons
que la mise en oeuvre de ce système n'est pas très suivie
(Section 2).
SECTION 1 : LES
CONTRAINTES TECHNIQUES LIÉES AU SYSTÈME
Bon nombre de facteurs entravent le bon fonctionnement du
système. Ce sont des facteurs qui se retrouvent à cause de la
léthargie des pouvoirs publics mais aussi de la situation
économique du pays.
Nous verrons ainsi que les textes en vigueur ne sont plus tout
à fait d'actualité puisque n'ayant pas été
réactualisés (§ 1) mais également que les
infrastructures font défaut (§ 2).
§ I-L'absence de réactualisation des textes
législatifs
Nous verrons dans cette partie que malgré
l'évolution des textes internationaux, le Cameroun semble être
à la traine et cet aspect se ressent par la désuétude des
textes en vigueur (A). A ceci, s'ajoute le manque d'implication gouvernementale
(B).
A-
La désuétude des textes en vigueur
Des observateurs jugent le système législatif en
matière de prévention et de gestion au Cameroun performant mais
sans compter sur l'évolution rapide du DIE. Le texte le plus
récent en effet date de 199883(*). Certes des textes subséquents ont
été adoptés mais ils ne se rattachent pas directement au
système que nous étudions.
Pourtant l'occasion de réformer le cadre juridique n'a
pas manqué, les catastrophes se présentant d'une manière
assez récurrente, « ...une moyenne de plus de 7
événements malheureux par mois, soit presque 2 par
semaine »84(*), d'où l'urgence de réformer le
cadre législatif.
Même depuis 1986 que la DPC a été
réorganisée, elle n'a plus fait l'objet de
réaménagement ; vingt quatre années que la même
structure est sur pied sans amélioration malgré les
avancées du DIE. Est-ce à dire que les textes sont
solides ?
Ils l'étaient certes il ya quelques années de
cela mais le contexte a changé, la population s'est agrandie85(*) entrainant un changement dans
la structure de l'environnement dû au développement des
activités économiques. L'adhésion à des conventions
internationales sur la prévention et la gestion des catastrophes aurait
du pousser les autorités camerounaises à s'arrimer à cette
nouvelle donne internationale.
Les conséquences de cette désuétude ne
se font pas attendre. Lors de la survenance des catastrophes, il manque de
coordination adéquate. Il s'avère malheureusement que des mesures
sont prises à la hâte sans l'appui de techniciens informés
et formés sur la catastrophe, les populations elles même se
chargent d'organiser des secours car n'ayant pas la certitude que les textes
sensés les protéger sont pris. Si ces secours sont mal
organisés, l'envergure de la catastrophe sera plus grande.
On pourrait face à ce constat qui constitue un retard
pour le Cameroun par rapport au DIE, s'interroger sur l'implication
gouvernementale.
B-
L'implication gouvernementale
Les membres de la protection civile ne se manifestent que
lorsqu'un événement majeur survient. Tout se passe comme si leur
mission se limitait à cette période exclusive pourtant les
Nations Unies ont mis l'accent sur la prévention. Ce qui signifie
qu'à la base doivent intervenir les pouvoirs publics pour juguler les
conséquences des catastrophes. Le gouvernement semble ne pas mesurer
l'ampleur du phénomène, telle est la position de l'Amucam qui
qualifie le système d'« affairiste qui les met à
l'écart de la gestion des problèmes et situations
d'urgence »86(*). C'est ainsi que des cadres de la protection
civile doivent mettre à jour leurs connaissances sur les nouveaux
défis que constituent les catastrophes environnementales. Ils assistent
ainsi à des séminaires de formation sur le sujet. Mais cela
semble insuffisant vu l'ampleur de la tache à accomplir et surtout les
retombées désastreuses.
En effet, une catastrophe peut et ce de manière
très facile paralyser l'économie d'un pays plus encore celle d'un
pays en voie de développement. L'exemple des Etats-Unis87(*) lors de la survenance de
l'Ouragan Katrina est assez illustrant ; leurs installations
pétrolières se sont effondrées en un jour88(*). Les pouvoirs publics semblent
pourtant avoir perdu de vue cet aspect préférant prendre des
mesures pour des besoins immédiats.
Cette politique qui ne rentre pas dans le cadre de l'action
concertée de la communauté internationale est une menace pour
l'évolution du DIE et biaisant ainsi l'influence de ce droit sur le
système de prévention et de gestion des catastrophes
environnementales. Chaque autorité doit jouer le rôle qui lui est
assigné, elle doit autant que possible se détacher d'une
conception traditionnelle qui consiste à attendre que l'incident
survient au motif que c'est inéluctable. D'aucuns soutiennent même
que leurs actions restent du domaine de la théorie. Parfois, certains
dirigeants ne sont même pas au courant des méthodes de
prévention et de gestion qui existent dans le pays.
Une difficulté aux conséquences
précédentes se présente également dans le domaine
des moyens mis à la disposition pour atténuer les effets des
catastrophes environnementales.
Le Cameroun n'a en effet pas assez de moyens pour mener
à bien ses actions.
§-II Le déficit de moyens
Malgré la ferme volonté du Cameroun de s'arrimer
aux objectifs du DIE, une autre contrainte l'empêche de promouvoir dans
son système de protection civile au rang des modèles.
Comme tout pays en voie de développement, le Cameroun
est confronté à plusieurs difficultés. Il s'agit d'un
déficit de deux ordres, l'un touchant les questions financières
(A) et l'autre relevant du capital humain (B).
A-
Le déficit financier
Le Cameroun bénéficie jusqu'à ce jour de
l'aide des institutions financières internationales89(*). Il a atteint le point
d'achèvement des PPTE en Avril 200690(*), ce qui lui a permis de bénéficier
d'une annulation de dette de la part de ses créanciers
bilatéraux. Cette aide lui permet de se développer par la
construction des routes, hôpitaux, écoles et autres
infrastructures servant au développement du pays.
Les besoins en matière de prévention et de
gestion des catastrophes environnementales ne font presque pas partie des
préoccupations du Cameroun. Ce fait s'explique par les croyances des uns
et des autres. Il est en effet facile de penser que les catastrophes naturelles
ne sont pas prévisibles et c'est ainsi que des actions ne se prennent
que lors des situations d'urgence. Et même dans ces cas, les moyens mis
sur pied servent à faire un tapage médiatique. Tout ceci sans
réellement se pencher sur les causes et même les victimes qui
semblent faire l'objet de compassion lors des visites des autorités et
sont abandonnées à elles mêmes une fois les caméras
éteintes.
A titre d'exemple, d'un discours du Président de la
République91(*), il
était ressorti qu'un observatoire chargé de la gestion des
problèmes climatiques dans le pays devait être mis place ;
à ce jour, il n'en a plus été fait cas.
En outre, la DPC, organe principal se trouve elle même
dépourvue de ressources. Au terme d'un de ses rapports,
« la situation drastique que traverse le pays constitue un
obstacle au développement d'une action humanitaire d'envergure obligeant
ainsi la direction de la protection civile à prioriser ses choix aux
fins d'efficience »92(*). La priorité ici semble être
ailleurs, c'est-à-dire édicter des mesures visant la diminution
du chômage, de la corruption et autres fléaux.
Force est de constater que la situation économique du
pays n'est pas très reluisante et les problèmes de protection de
l'environnement sont relégués au second plan.
Cela ne s'arrête pas au manque financier ; en plus
de ce déficit, le Cameroun doit encore faire face à son manque
criard de personnel formé et ce malgré la population qui ne fait
que s'accroitre.
B-
Le déficit de personnel
Malgré sa population qui croit au fil des
années93(*), le
Cameroun ne dispose pas encore de personnes aptes à faire face aux
catastrophes qui surviennent. Ce phénomène s'explique par le
désintéressement des populations aux événements
écologiques qui peuvent survenir. La Croix-Rouge Camerounaise par
exemple n'a pas assez de bénévoles ; de même, les
médecins ne sont pas assez informés sur le rôle qu'ils
peuvent jouer dans ces situations de crise. Actuellement le Cameroun ne compte
que 24 médecins urgentistes, chiffre dérisoire vu la croissance
démographique qui est rapide, l'ampleur de la situation et les effets
néfastes que pourrait entrainer une catastrophe de grande envergure.
Egalement, il n'ya pas assez d'experts scientifiques pouvant
déterminer, ni expliquer certains phénomènes. Ce manque de
personnel se ressent énormément à différents
niveaux. En effet, la surprise de la catastrophe doit conduire à
réagir le plus rapidement possible quelque soit la zone. Cependant, le
constat est celui selon lequel très peu de personnes formées sont
présentes dans des zones difficiles d'accès. Les secours arrivent
généralement plusieurs heures après le choc alors que l'on
n'ignore pas que les premières heures sont cruciales.
En ce qui concerne les autorités, peu d'entre elles
sont au fait des mesures à prendre. Elles devraient pourtant être
des pourvoyeurs d'initiatives en la matière. De par leurs pouvoirs de
décisions, elles peuvent solliciter l'appui des experts internationaux
pour pallier à ce manque. Des séminaires de formation sont certes
organisés par les autorités camerounaises94(*), mais ces mesures demeurent
très insuffisantes. Il n'existe pas assez d'exercices de simulation pour
vérifier que les équipes médicales sont prêtes pour
une intervention si la situation d'urgence se présente95(*).
Ce déficit peut trouver une explication dans la
mauvaise appréhension de l'information. En effet, le principe 10 de la
déclaration de Rio dispose que : « la meilleure
façon de traiter les questions d'environnement est d'assurer la
participation de tous les citoyens concernés, au niveau qui convient. Au
niveau national, chaque individu doit avoir dument accès aux
informations relatives à l'environnement que détiennent les
autorités publiques, y compris aux informations relatives aux substances
et activités dangereuses dans leurs collectivités, et avoir la
possibilité de participer au processus de prise de
décision... »96(*) Cependant le Cameroun semble faire fi de ce
principe ; il est en effet rare de voir des décisions
publiées par la DPC encore moins des diffusions larges des
données relatives à l'environnement en général et
des catastrophes environnementales en particulier.
Une définition de concept de « diffusion de
données » est pourtant donnée par la circulaire du 14
Février 199497(*).
Selon cette circulaire, « la diffusion des données
procède, quant à elle, de la volonté de l'administration
de faire parvenir au plus grand nombre de personnes (administrés,
établissements divers, personnes physiques ou morales françaises
ou étrangères) les informations collectées par elle en son
sein ». Contrairement à ce que cette disposition
française prévoit, le Cameroun qui n'en dispose pas d'abord de
tels textes, n'est pas en mesure de procéder de la sorte ne serait ce
qu'en application du principe 10 de la déclaration de Rio citée
supra. Les informations lorsqu'elles sont effectivement recensées
n'atteignent pas les populations dans les zones les plus reculées et
parfois, les supports ne sont pas compréhensibles pour les profanes
d'où leur désintéressement de toute politique de
prévention.
Au regard de l'importance que lui accorde les nations unies,
le DIE a en effet mis l'accent sur la nécessité d'avoir un
personnel formé à toutes épreuves sur les catastrophes
environnementales. C'est la raison d'être du thème de la
journée mondiale de la protection civile qui s'est
célébrée le 1er Mars denier à savoir
« Médecine d'urgence ». Cette
journée a été l'occasion pour le Cameroun de se pencher
sur son déficit de personnel et prendre des mesures pour renforcer la
liste de personnel formé.
Le secrétaire général de l'OIPC a
rappelé pour souligner l'importance de personnel que c'est une
médecine qui « ne s'improvise pas. Elle réclame une
compétence qui ne peut s'acquérir que dans le cadre d'un
enseignement théorique et d'une formation pratique de haut
niveau »98(*).
Poursuivant cette optique, le rapport sur l'état de la
protection civile au Cameroun de l'année 2008-2009 a pour thème
d'étude « La protection civile par les gestes qui
sauvent ». Cette étude repose essentiellement sur les
moyens à mettre en oeuvre pour résorber le déficit du
potentiel humain. Elle passe par une implication de tous à travers
l'apprentissage aux populations, surtout dans les zones à haut risque,
de la conduite à tenir en cas de catastrophes c'est-à-dire entre
autres l'inculcation des premiers gestes à accomplir dès les
premiers signes d'alerte.
L'efficacité du système de prévention est
également rendue difficile par une relative mise en oeuvre de
celui-ci.
SECTION 2 : LA MISE EN oeUVRE DU SYSTÈME
Il est aisé de constater que des facteurs
empêchent se système de véritablement s'arrimer au DIE.
Ceux-ci ne dépendent pas souvent de la volonté politique mais
plutôt des facteurs innés au Cameroun. Il sera donc fait
état de la spécificité du contexte au Cameroun (§ I)
ainsi que de l'insouciance des populations (§II).
§I- La spécificité de contexte au
Cameroun
Le Cameroun est un pays assez particulier tant sur l'aspect
géographique que sur le plan culturel, ce qui retarde l'application des
normes du DIE. La situation géographique du Cameroun(A) est en effet
pour beaucoup dans la survenance des catastrophes. Cette situation est encore
aggravée par les réticences culturelles des populations(B).
A-
La situation géographique particulière du Cameroun
Situé au centre du golfe de Guinée, le Cameroun
est placé sur une ligne de faille orientée «Nord
30° Est avec une déviation Nord 70° Est dans l'Adamaoua
où se trouvent de nombreux volcans encore actifs pour certains ...,
son climat a une pluviométrie atteignant parfois les 11 000 mm
à certains endroits »99(*). Le Cameroun se trouve être aussi un pays
complet dans le registre tropical justifiant ainsi l'une des raisons de son
appellation d'Afrique en miniature. On y retrouve à ce titre, une
multitude de cultures, d'animaux qui se côtoient dans des univers aussi
variés les uns que les autres. De par la diversité de ses
écosystèmes, il est unique dans la sous région de
l'Afrique Centrale. Son relief est composé de quatre ensembles qui se
regroupent ainsi qu'il suit : plaines et montagnes isolées du Nord,
l'arc des hautes terres du centre et de l'Ouest, le plateau Sud-Camerounais et
les plaines côtières.
Le Cameroun a des montagnes dont les écosystèmes
sont fragiles. En plus, le territoire camerounais est constitué en
grande partie de terrains cristallins, réparties dans trois grands
bassins sédimentaires que sont le bassin du Tchad (19 800 km), le bassin
de la Bénoué (7 800 km) et le bassin de Douala (7 500 km). Ces
bassins abritent des nappes phréatiques abondantes, permettant
l'approvisionnement en eau domestique et d'irrigation.
C'est cette particularité qui fait du Cameroun un pays
vulnérable à la majorité des catastrophes
environnementales que l'on peut recenser.
En effet, la présence des roches entraine des
éboulements, la ligne de faille sur laquelle il est situé conduit
à ne pas négliger la survenance des séismes ainsi que des
éruptions volcaniques. L'abondance des nappes phréatiques de ses
trois bassins ainsi que le relief marqué par de nombreuses structures a
souvent donné lieu à des inondations.
De plus, la variété de la faune a souvent des
conséquences notamment lors des migrations de certains animaux qui en
profitent pour détruire des champs100(*) entrainant de ce fait la famine dans certaines
régions.
Cette particularité de la situation géographique
du Cameroun n'a pas seulement des répercussions sur le Cameroun ;
il peut arriver que la situation se retourne contre d'autres pays. A titre
d'exemple, « la rupture du barrage de Lagdo aurait des effets
incalculables sur le Nigeria voisin alors qu'un fonctionnement
défectueux des retenues d'eau de Maga effacerait tout simplement
Kousséri et la capitale tchadienne de la carte. Le danger que
représente la chaîne tectonique du Mont Cameroun déborde
largement les frontières du Cameroun »101(*) fait remarquer le
secrétaire général de l'ancien MINAT.
Cette situation aussi enviable qu'elle puisse être
constitue une pression pour les autorités camerounaises qui sont
obligées d'être aux aguets de la moindre alerte.
Ajouté à ce facteur, celui des populations qui
ont des croyances qui n'arrangent pas la situation actuelle.
B- Les réticences culturelles
Dans certaines zones, des personnes pensent que les
catastrophes naturelles ne peuvent nullement être prévenues, que
l'on ne peut rien faire face à elles. Il s'agit donc d'attendre que la
situation se calme et la vie reprend son cours normal non sans avoir
balayé des vies humaines et des constructions. La tradition faisant
partie intégrante des croyances, toutes les situations qui surviennent
s'expliquent presque toujours par des raisons surnaturelles.
Les éruptions du Mont Cameroun sont une illustration de
ces croyances. Pour les riverains de la région du Sud-ouest, ces
événements ne sont que le reflet de la colère des dieux et
il faut faire des sacrifices afin de les calmer et que cela ne se reproduise
plus. Malheureusement les éruptions ne s'arrêtent pas, les
scientifiques ont tôt fait de dire que ce volcan est encore en
activité et les conséquences en cas d'éruptions majeures
seront incommensurables. Ces croyances ne favorisent pas une action
mesurée des scientifiques qui sont obligées de faire face
à la colère des populations.
Les populations sont aussi méfiantes vis-à-vis
des médias publics qui parfois ne présentent pas toujours les
événements tels qu'ils sont tout simplement pour faire de
l'audience. Ils accordent, malheureusement, plus de l'attention aux
médias internationaux.
Ci-dessus étaient présentés les facteurs
naturels qui favorisent la stagnation du système de prévention et
de gestion des catastrophes environnementales. Nous aborderons maintenant les
facteurs qui se sont installés progressivement, sans que les pouvoirs
publics ne s'en soucient et qui désormais préjudicient au
système que nous étudions face au DIE.
§II- L'insouciance des populations
Ces populations qui sont les premières victimes ne
mesurent pas les risques auxquels elles s'exposent quant elles s'installent
dans des zones à risque(A).
En outre, un sinistre causant toujours des dommages, force est
de constater qu'ici l'indemnisation n'est presque pas à l'ordre du
jour(B).
A- L'installation dans des zones à risque
La mise en oeuvre du système que nous étudions
est rendue difficile par le désordre, l'incivisme, la pauvreté
des populations. Du fait de la croissance démographique et d'un manque
de plan d'urbanisation, les habitants forment leur domicile dans des zones
très dangereuses. L'absence d'un plan d'urbanisation ou sa
défectuosité accentue la difficulté de faire face aux
catastrophes qui surviennent.
Ces causes se manifestent par des constructions dans des lieux
à haut risque tels que dans des zones marécageuses102(*), des zones sous tension, des
dépôts pétroliers dans les villes où elles
existent103(*). Dans ce
cas particulièrement, une mauvaise manipulation du liquide peut
réduire ces zones à néant, tellement les maisons sont
serrées les unes aux autres et le plus souvent construites en
matériaux provisoires. De même des habitants de certaines zones
prennent des risques qui à la longue causent des incidents meurtriers.
Nombreuses sont en effet des catastrophes qui arrivent parce qu'un individu ne
s'est pas assez prémuni ou n'a pas reçu des conseils pouvant
servir.104(*)
En plus de cette situation qui n'est pas reluisante, il faut
relever que les indemnisations relatives aux catastrophes environnementales
n'ont pas vraiment encore pris place dans l'agencement des institutions
nationales.
B- Une indemnisation relative des sinistres
La possibilité de dédommager les victimes d'une
catastrophe environnementale ne fait pas encore bonne place dans le
système de protection civile camerounais contrairement aux pays
développés. Les assureurs ne comprennent pas la
nécessité de prendre en charge des sinistres relatifs aux
catastrophes environnementales. Alors qu'en France, et ce il ya longtemps, a
été mis sur pied un fonds de garantie105(*) destiné à
aider les sinistrés, le Cameroun n'en est qu'au stade de
projet106(*).
La cause, les assureurs pensent que ce serait encore plus
aléatoire et que vu les circonstances, une seule catastrophe peut
entrainer la faillite d'une compagnie d'assurance. Mais cette conception de
choses freine considérablement l'avancée du système que
nous étudions par rapport au DIE. En effet, les autorités se
soucient plus du moment présent, il semble qu'il y ait un tapage
médiatique lors de la catastrophe sans plus. Une fois l'effet de
surprise passé et les dégâts maitrisés, le bilan est
présenté mais les mesures d'accompagnement ne suivent pas
toujours. Rares sont en effet les cas où le Cameroun a indemnisé
des sinistrés. Il se contente d'une aide ponctuelle107(*) qui le plus souvent ne
parvient pas aux véritables concernés. Contrairement à ce
que prévoit le DIE dans ses conventions et par ailleurs ratifiées
par le Cameroun, il n'est pas fait grande application de ceux-ci, ce qui freine
le développement du système.
Cette situation résume bien le fait qu'il ya encore
beaucoup à faire pour que ce système soit conforme au DIE. Le
Cameroun affirme à ce titre une volonté de faire face à
ces obstacles. Il se dégage des récentes actions qu'il a
entrepris que la situation alarmante a interpellé les autorités
publiques et les ont poussé à renforcer la coopération
internationale.
CHAPITRE 2 : LES STRATÉGIES ET
PERSPECTIVES D'AMÉLIORATION DU SYSTÈME DE PRÉVENTION ET DE
GESTION DES CATASTROPHES ENVIRONNEMENTALES.
Le DIE a tôt fait de tirer la sonnette d'alarme en ce
qui concerne la protection de l'environnement a été donnée
et en plus les récents événements ont donné
l'occasion au Cameroun de placer la prévention et la gestion des
catastrophes au centre de ses préoccupations108(*). En effet, l'organisation
des conférences sur les changements climatiques conduit à
étudier les possibilités de minimiser les effets de ces
changements, notamment les catastrophes naturelles.
Pour remplir ces objectifs évoqués supra,
plusieurs actions sont mises en place partant des stratégies nationales
(section 1) aidées de l'appui de la communauté internationale de
part les perspectives internationales (Section 2).
SECTION 1 : LES STRATÉGIES NATIONALES
D'AMÉLIORATION DU SYSTÈME DE PRÉVENTION ET DE GESTION DES
CATASTROPHES.
S'il est vrai que les catastrophes naturelles ne datent pas
d'aujourd'hui et qu'elles existeront toujours, il n'en demeure pas moins que
l'on peut en réduire les effets. C'est dans cette perspective que le
système s'est doté ces dernières années d'une
politique qui tant bien que mal réussit à se mettre en forme,
rehaussant ainsi sa portée sur le plan international.
Même si les résultats sont loin d'être
perceptibles, divers plans sectoriels ont été
développés (§1), les moyens de la communication et
d'information se sont améliorés (§2) laissant ainsi
présager un avenir radieux au système de prévention et de
gestion du Cameroun.
§ 1-Le développement des plans sectoriels
Une catastrophe met en branle toute une organisation
étatique, indépendamment de la zone où celle-ci survient.
Elle a des répercussions sur la santé109(*), sur les moyens de
communication, sur l'environnement. En outre les régions qui composent
le Cameroun se diversifient tant au niveau du climat que des risques qu'elles
peuvent courir. Ce qui implique que si des mesures générales sont
à prendre en cas de catastrophe, force est de constater que des
spécificités vont se rencontrer en fonction de la zone
concernée.
C'est face à tous ces paramètres que sont
appelés divers ministères (A) dont l'action est
complétée par la constitution des structures
délocalisées(B).
A- L'implication de divers ministères
La prévention et la gestion des catastrophes est une
affaire de tous et non pas seulement de la DPC. L'explication est fort
simple puisque la catastrophe comme souligné plus haut a des
ramifications à tous les niveaux. Chaque ministère doit
travailler en fonction de son domaine de compétence pour pouvoir
réduire la survenance ou les conséquences des catastrophes.
C'est dans ce but que le MINATD et le MINRESI ont fait une
descente courant mars 2010 à Wum, département de la Menchum,
région du Nord-ouest pour une session de travail. Celle-ci visait
à présider une « session du comité de
pilotage du Programme national de sécurisation et de
réhabilitation du Lac Nyos et, un exercice de simulation en vue de
tester les capacités de réponse de l'équipe
opérationnelle de la Menchum, conformément au plan d'organisation
des secours (Orsec) de ce département »110(*).
En plus, le MINSANTE doit s'assurer que des hôpitaux
sont construits avec un équipement adéquat pour accueillir les
blessés ; il doit également en construire le plus possible
surtout dans des zones à haut risque, rapprochant ainsi les secours des
populations. Le MINUH, également à travers le plan d'urbanisation
s'assurera que les zones à risque ne sont pas sujettes à
constructions.
Ces ministères sont en amont du système, mais
d'autres acteurs doivent intervenir, les structures délocalisées.
B- La constitution des structures délocalisées
A tous les niveaux, régionaux, départementaux et
municipaux doivent se regrouper des structures de relai des acteurs
cités supra et constituer un pas vers la décentralisation. Cette
exigence aboutit à un fonctionnement de la société, ce qui
réduit les conséquences de la catastrophe. La
décentralisation intervenue ces jours s'inscrit en droite ligne de cet
objectif. La signature des décrets présidentiels111(*) permet d'affirmer une fois
de plus cette continuité de l'action gouvernementale en matière
de protection civile. En effet, les magistrats municipaux sont désormais
dotés de pouvoirs propres à prendre des décisions dans
leurs circonscriptions administratives et ceci en fonction des risques
rencontrés. Ainsi il se crée une coordination des mesures
à prendre, ce qui rentre dans le cadre de l'action des Nations Unies de
renforcement de la coopération en matière de réduction des
catastrophes naturelles.
En effet, « Plus il y aura des
décideurs, à tous les niveaux... moins il faudra attendre pour
que les populations exposées aux catastrophes naturelles
bénéficient des avantages qu'apporte la mise en oeuvre de
politiques et programmes de prévention des
catastrophes »112(*). En dehors des décideurs, interviennent
aussi des acteurs aux aptitudes appropriées; c'est le cas des sapeurs
pompiers, de personnel urgentiste formé aux premiers soins.
Le corps National des Sapeurs Pompiers est une institution qui
regroupe des militaires dont la mission est d'apporter l'aide nécessaire
pour le sauvetage des personnes et des biens. Il devrait en principe en avoir
des casernes dans des zones à haut risque et pourquoi pas dans toutes
les unités administratives du Cameroun, ce qui n'est malheureusement pas
le cas. Très peu de personnes en effet sont pressés
d'intégrer ce corps qui n'est déjà pas très connu
du public et qui n'en perçoivent pas l'importance.
A coté de ces militaires spécialisés, se
rencontre un personnel paré à l'éventualité d'une
catastrophe sur le plan sanitaire. C'est le lieu de rencontre de la Croix
rouge camerounaise qui ne cesse de mener des actions aux fins d'accroitre son
nombre de bénévoles, la situation de catastrophes qui survient ne
laissant plus de répit. La DPC a ainsi renforcé ses
capacités en la matière par des mesures idoines. C'est le cas de
la formation aux gestes de premiers secours des personnels de la DPC, de
l'ouverture d'un cours de protection civile pour les étudiants de DESS
à la faculté des sciences juridiques de l'Université de
Yaoundé II entre autres.113(*)
Des structures sont certes mises en place avec du potentiel
humain mais cette conditionnalité ne suffit pas si le système ne
se dote pas d'une véritable politique d'information, politique qui
semble est un point indispensable de l'arrimage du système de
prévention et de gestion des catastrophes environnementale du Cameroun
au DIE.
§II- La mise en place d'une politique fiable
d'information
Les facteurs qui contribuent au retard dans la mise en place
tardive d'une politique fiable se résument à des
difficultés d'ordre structurelles, conjoncturelles et culturelles. A cet
effet, au même titre que la SIPC, pour pouvoir endiguer les
conséquences désastreuses des catastrophes, cette politique doit
être axée sur la sensibilisation et l'éducation des
populations(A).
De plus, la mise en place de cette politique doit passer par
la coordination efficace des mesures d'urgence(B).
A- La sensibilisation et l'éducation des populations
Il a été donné de constater plus haut que
les populations sont dans la plupart des cas à l'origine de
l'accroissement des catastrophes et de leurs conséquences. Une
réduction des risques passe donc par le changement des mentalités
de ces populations notamment celles qui vivent dans des lieux à risque.
Il s'agit concrètement de comprendre la situation et de
diffuser des informations aux populations, ceci par le biais des données
scientifiques qu'auront recueillis des experts114(*). Les données
scientifiques doivent vaincre les croyances surnaturelles de ces habitants.
Ainsi des émissions de sensibilisation à travers les
médias sont en cours d'étude ; elles permettront aux
populations de mieux s'acclimater aux catastrophes qui peuvent se
présenter et à la conduite propice à tenir dans ces cas.
Un réseau de communicateurs a été mis sur pied pour
relayer les informations prises au niveau supérieur mais ne sont le plus
souvent visibles que lors des journées internationales instituées
par des organes de la communauté internationale115(*).
A l'image des conventions élaborées par le DIE
qui encouragent la participation des populations aux prises de
décisions, le Cameroun devra généraliser les audiences
d'informations concernant la mise en place des structures pouvant influer sur
l'environnement à savoir les études d'impact environnemental.
En plus, l'éducation des populations passe
également par la fermeté des pouvoirs publics. Ils devraient
éviter de donner des permis de bâtir aux habitants dans des zones
à risque et devraient être plus regardant en ce qui concerne les
habitations qui se forment dans ces zones. Ils devraient stopper les
constructions dans ces zones des le départ.
B- La coordination efficace des mesures d'urgence
« Qui dit gestion de crise dit surtout
gestion de communication »116(*). Dans la plupart des cas, les dirigeants se
croient parés à la survenance de la catastrophe faisant confiance
aux règles théoriques en place, c'est sans compter sur l'ampleur
du phénomène qui le plus souvent arrive sans crier gare. Et
même quand des signes avant coureurs sont annoncés, les
autorités font semblant de ne pas voir arriver la crise pour finalement
mettre sur pied des cellules de crise.
La communication en ce cas ne s'improvise pas, le
système d'approche doit être défini très rapidement,
l'alerte donnée par des moyens appropriés. L'évolution de
la technologie aujourd'hui voudrait que même dans les régions les
plus reculées, le petit paysan ait accès à un outil de
communication. C'est ce à quoi s'attelle les opérateurs de
téléphonie mobile qui font leur possible pour connecter toutes
les villes du pays et par là désenclaver la zone, favorisant un
accès rapide des secours. Les effets d'une catastrophe peuvent en fait
être très désastreux quand on n'est pas
préparé.
En effet, face à la catastrophe, la panique et le
désordre dans les secours ne doit pas être de mise pour
l'autorité en charge de ces opérations. Son attitude doit
plutôt être de nature à rassurer les populations.
En cas de possibilité de crise, il faut anticiper
c'est-à-dire procéder à des choix qui seront
appliqués le moment venu. « Il serait prudent de s'assurer
que des personnes incompétentes ne dramatisent la situation et ne
créent la psychose dans l'esprit de la population »117(*).Ainsi le Cameroun
projette un remise à jour du fichier d'un personnel d'urgence
conformément au thème de la JMPC du 1er mars
2010118(*), la
création de structures hospitalières aux capacités
d'accueil large est également une visée du Cameroun. De
même, la DPC a participé au salon international de
l'entreprise119(*)
question de faire connaitre son action et se faire connaitre auprès des
entreprises oeuvrant dans le même secteur ainsi que celles susceptibles
de s'impliquer dans une meilleure gestion des catastrophes.
Au delà des mesures prises et qui sont pour le moins
encore moindres, le Cameroun a également des prospectives en
matière internationale.
SECTION 2 : LES PERSPECTIVES INTERNATIONALES
Les particularités dont regorge le Cameroun fait de lui
un pays qui attire les investisseurs. Il serait louable, pour mieux
s'accommoder des actions actuellement menées par la communauté
internationale et commandées par les défis du DIE que le Cameroun
profite de ces avantages que lui a gracieusement offert dame nature pour
développer son potentiel en matière de prévention et de
gestion des catastrophes environnementales.
A ce titre il devrait performer son cadre législatif,
celui étant en vigueur comme nous l'avons souligné,
n'étant plus d'actualité (§ I). En outre, le monde
évoluant désormais en village planétaire, il devient
indispensable de faire des innovations en matière internationale (§
II).
§ I- L'adaptation du cadre législatif au nouveau
contexte international
Comme relevé supra, le texte le plus récent en
matière de prévention et gestion des catastrophes au Cameroun
date de 1998. Il s'est donc écoulé une vingtaine d'années
depuis lors pendant que des catastrophes elles prenaient de l'ampleur. Le
Cameroun gagnerait donc à élaborer un code de l'environnement qui
regrouperait ces textes et actualiserait le système de protection civile
(A). En outre, il ya une réelle nécessité de mettre en
place des plans d'urgence (B).
A- L'élaboration d'un code de l'environnement
En plus de répondre aux défis du DIE, ce
code permettra de ne plus se perdre dans des textes éparses. Il
contiendra un volet traitant des questions de catastrophes environnementales.
Tout d'abord, décentraliser les structures en
charge des catastrophes. Il est en effet constant que l'actuelle DPC est sous
la houlette du MINATD120(*), ce qui freine son action puisque ne pouvant prendre
d'initiatives individuelles. Le phénomène de
décentralisation étant par ailleurs à l'ordre des
priorités du gouvernement, il serait de bon ton que la DPC actuelle soit
gérée par un personnel indépendant. L'idéal serait
donc de délocaliser la DPC et en faire un organe indépendant,
ayant une personnalité juridique, des financements propres.
En outre, ce code devra faire état des
risques encourus dans chaque zone et prohiber l'installation dans ces zones.
Entre autres, il sera question de définir les responsabilités des
uns et des autres121(*)
et en favoriser l'indemnisation pour les victimes. Ce code sera aussi
détaillé que possible et devra comprendre des applications des
principes du DIE. A ce propos, le principe de prévention passera ici par
des mesures aptes à réduire la survenance des catastrophes comme
les campagnes de sensibilisation entre autres. En plus, les populations
devraient avoir accès plus facilement aux informations touchant
l'implantation des entreprises à risque par des rapports d'EIA et
prendre elles même la possibilité de se faire assurer ou de se
faire indemniser.
Une autre mesure à prendre dans l'optique de
l'efficacité du système de prévention et de gestion des
catastrophes environnementales consiste en la mise sur pied des plans
d'urgence.
B- La mise sur pied des plans d'urgence
Il est un adage bien connu selon lequel
« prévenir vaut mieux que guérir »,
d'où la nécessité de reconstituer des plans d'urgence qui
pourront servir en cas de besoin. Ces plans pourront être
élaborés avec l'appui des organisations internationales. Ils
consisteront en des mesures prises tant au niveau régional,
départemental et même dans des cellules municipales. En effet,
chaque unité administrative ayant sa particularité, il ne saurait
être aisé d'appliquer le même plan à toutes les
régions du Cameroun. Ces différents plans vont être mis en
oeuvre au niveau des localités par les nouveaux patrons municipaux qui
ont désormais compétence avec le processus de
décentralisation engagé dans ce pays.
Parlant de la composition de ces plans d'urgence, ils
consisteront en plus de l'identification des risques en cours dans le secteur
pris en considération, seront présentées des actions
à entreprendre lors de la survenance des catastrophes. Celles-ci seront
bien évidement portées à la connaissance des populations
concernées qui sauront quelle attitude adopter une fois la crise
survenue. Il s'agira en fait d'attribuer un rôle bien précis
à des acteurs donnés afin d'éviter la panique qui
règne le plus souvent lors des situations de crise quand on n'a pas
été préparé.
Le PNPGC est l'un des aboutissements du Cameroun avec l'appui
du PNUD de cette vision. Les plans ORSEC sont également de ces
avancées. Aujourd'hui, un plan ORSEC dans la Menchum est en voie
d'être mis sur pied ainsi qu'un autre dans le département du
Mfoundi, région du Centre.
Le Cameroun est un pays vulnérable et force est de
constater qu'un renforcement de la coopération internationale serait
souhaitable.
§ II-Le renforcement de la coopération
internationale
Le DIE est un droit dynamique qui doit s'adapter aux
différents changements climatiques qui malheureusement font beaucoup
plus de dégâts dan les pays pauvres. C'est ainsi que profitant de
cette mutation, le Cameroun doit se mettre en collaboration avec ces experts
qui se trouvent dans de pays développés (A). L'autre perspective
serait de transférer des nouvelles technologies dans ce pays question de
mieux répondre aux défis du DIE en ce siècle(B).
A- La collaboration avec des experts internationaux
Cette collaboration s'avère
indispensable si la Cameroun veut se démettre des situations de crise.
En effet, cette collaboration apportera des réponses ou du moins un
début de solution aux problèmes auxquels sont confrontées
les populations camerounaises.
De part leur expérience dans le monde international,
les experts sont à même d'expliquer des phénomènes
qui surviennent sans crier gare. Elle s'est avérée indispensable
lors de la survenance de la catastrophe du lac Nyos ; celle-ci ne
parvenait pas à être expliquée par des scientifiques
nationaux.
En plus, l'appartenance du Cameroun aux différents
organismes de l'ONU fait un apanage pour nouer des contacts avec des personnes
mieux au fait des avancées technologiques. La création prochaine
au Cameroun d'un centre régional de la protection civile permettra de
résorber le déficit de personnel formé aux catastrophes
naturelles.
Aujourd'hui cette collaboration s'est améliorée
et est désormais marquée par des missions que des cadres de la
DPC effectuent souvent auprès des organisations
internationales122(*).
Une coopération avec les experts peut être
renforcée par le transfert des nouvelles technologies.
B- Le transfert des nouvelles technologies
Nous le savons, les pays en voie de
développement à l'exemple du Cameroun, ne disposent pas d'assez
de moyens pour se doter des équipements fiables et nécessaires
à leur contribution sur la scène internationale en ce qui
concerne la protection de l'environnement. Notons à ce sujet
l'état de décrépitude du matériel sismographique
installé dans les zones à fort risque sismique.
C'est à ce niveau qu'interviennent les aides
internationales. Il serait en effet mieux indiqué de donner un
matériel permettant de prévenir les catastrophes que d'attendre
qu'elles surviennent pour que la communauté internationale se mobilise.
Pour parler du cas du Cameroun qui nous intéresse, plusieurs initiatives
ont déjà été concrétisées notamment
le don de matériel de l'ONG FAUSI à la CUD123(*). Cette remise de 8 tonnes de
matériel124(*)et
3 véhicules était accompagnée de formation à
l'utilisation à ce matériel aux bénéficiaires afin
de maximiser leur rendement.
Autre action en cours au Cameroun, c'est la création
d'un Centre régional de protection civile. Cette initiative est en appui
avec l'OIPC. Ce centre permettra la formation sur place de cadres issus de
plusieurs pays dans le domaine de la protection civile.
CONCLUSION GENERALE
Un rapport des Nations Unies fait état de ce que durant
la dernière décennie, les catastrophes naturelles ont
touché plus de deux milliards de personnes et causés des
dégâts matériels de plus de 960 milliards de
dollars.125(*) Face
à la montée en puissance des catastrophes126(*)qui en plus des
décès par milliers, laissent un milieu incapable de se
régénérer et par conséquent ne pourvoyant pas
à la mise en oeuvre du concept de « développement
durable »127(*) cher à la communauté internationale et
rentrant dans les objectifs du DIE, il est apparu indispensable
d'élaborer des stratégies pour contourner les catastrophes.
Plusieurs sommets auxquels a assisté le Cameroun ont
été organisés pour combattre ce phénomène.
Du Sommet de la Terre128(*) à la première conférence
mondiale sur la prévention des catastrophes tenue en Mai 1994 à
Yokohama (Japon), en passant par les conférences sur les changements
climatiques129(*), le
DIE, par le biais des Etats a voulu marquer son intérêt et sa
ferme volonté de minimiser les dégâts causés par les
catastrophes environnementales.
Des stratégies ont été adoptées et
des résolutions prises à l'issue de ces rencontres. En
témoigne la « Stratégie et Plan d'action de
Yokohama pour un monde plus sûr » de 1994 qui
élabore les grandes lignes de la prévention des catastrophes
ainsi que des mesures à prendre afin de compenser les pertes subies.
Celle-ci a vu le jour pendant la décennie 1990-1999, instituée
par l'ONU pour prévenir les catastrophes naturelles130(*).
La récente action dans le même sillage est le
cadre d'action de Hyôgo 2005-2015 pour des nations et
collectivités résilientes face aux catastrophes. Cette action a
pour objectifs de : «
· Rehausser le profil de la réduction des
risques de catastrophes ;
· Promouvoir l'intégration de la
réduction des risques de catastrophes dans la planification et la
pratique du développement ;
· Renforcer les capacités locales et
nationales qui permettent de s'attaquer aux causes des catastrophes qui ne
cessent de semer la dévastation et freiner le développement de
beaucoup de pays »131(*).
Comme nous avons pu le constater, le Cameroun s'est joint
à ces diverses actions du DIE qui en résumé ne visent que
la protection de l'environnement. Force est de constater que le Cameroun s'est
intéressé aux catastrophes à la suite de la
communauté internationale qui voyait déjà arriver la
menace. Cet intérêt s'est marqué par la mise sur pied d'un
cadre législatif qui tant bien que mal essaie de correspondre aux
attentes de ce droit en mutation permanente. Ce pays semble donc bien
disposé à mener une bataille aux catastrophes par le biais de son
système de prévention et de gestion des catastrophes
environnementales. Le constat est alarmant, la fonte des glaciers se multiplie,
entrainant des incendies dans des forêts132(*), le régime de la
pluviométrie change, les villes près de l'eau risquent
d'être englouties. L'OCDE fait état dans un de ses rapports de
2007 de « 150 millions de personnes en danger vers
2070 »133(*).
En se basant sur ces données, le Cameroun a
réussi à mettre sur pied un système qui dans la mesure du
possible semble être apte à lutter efficacement contre les
catastrophes environnementales.
Pour preuve, la refonte du texte qui régit
l'organisation de la protection civile ainsi que des textes subséquents
touchant au domaine de la protection civile. Egalement, l'accent est de plus en
plus mis sur la participation des populations dans le processus de gestion des
crises qui surviennent. De nombreux efforts sont fournis par les
autorités pour faire de ce système un modèle au sein de la
sous-région de l'Afrique centrale, le Cameroun étant le
condensé de toutes les particularités de cette
sous-région.
La célébration des journées marquant la
prévention des catastrophes et celle de la protection civile donne
l'occasion à la DPC de montrer son plan d'action et organiser des
exercices de simulation au cas où la catastrophe surviendrait.
Malgré cette volonté politique d'en
découdre avec les catastrophes environnementales, il faut relever dans
cette optique que le Cameroun doit lutter contre des éléments
naturels à savoir sa position géographique qui favorise les
catastrophes mais également doit conjuguer avec un manque criard de
financement et de personnel. En dépit des actions qui sont
engagées, le combat est loin d'être terminé.
L'un des défis du DIE aujourd'hui se trouve être
les changements climatiques mais les actions menées ne sont pas toujours
à la hauteur des attentes. Les autorités bien qu'intervenant en
amont de ce processus par l'élaboration des textes, ne sont pas toujours
au fait des réalités quotidiennes des populations vivant dans des
zones à risque. En plus, le pays, à l'instar des autres pays en
voie de développement, ne bénéficie pas d'une expertise
technologique en matière environnementale.
En outre, il n'existe pas de personnel judiciaire formé
aux techniques environnementales qui peut statuer sur des demandes
d'indemnisation encore moins de compagnies d'assurance prêtes à
assurer les risques environnementaux. Par ailleurs, la coopération entre
les pays en voie de développement n'est pas suffisamment
outillée, pourtant ils sont confrontés aux mêmes
difficultés.
L'aide de la communauté internationale s'avère
indispensable si le Cameroun veut espérer un système qui soit
qualifié d'efficace et servir d'exemple aux autres pays de la
sous-région. Cependant son application n'est pas très
aisée tout comme la mise en oeuvre du DIE. En effet, le DIE,
qualifié de droit mou ou « Soft Law », ne dispose
pas de mesures contraignantes pour pousser la communauté internationale
à mener des actions fortes au service de l'environnement. Cette
insuffisance se répercute au Cameroun dans son système de
prévention et de gestion des catastrophes environnementales qui,
malgré des problèmes propres à sa situation n'en demeure
pas moins à la traine. Cependant le système de prévention
et de gestion au Cameroun semble encore à la traine du DIE car l'on
relève encore les difficultés d'ordre économique,
structurelle. Le Cameroun gagnerait par conséquent à mieux
s'outiller et tenir compte de ses réalités pour éviter des
hécatombes dues aux catastrophes.
Ces insuffisances risquent bien de faire ombrage à
l'émergence du système. Les changements climatiques sont loin de
s'arrêter, le développement technologique aussi. Le DIE s'emploi
à essayer de réduire les impacts de ces catastrophes;
à cet effet des principes sont édictés dans la convention
sur les changements climatiques servant à prévenir ces incidents.
C'est le cas du paragraphe 4 de ladite convention qui dispose que les parties
« ont le droit de d'oeuvrer pour un développement durable et
doivent s'y employer ».
« Les êtres humains se trouvent
probablement à bord d'une sorte de Titanic. Il faut donc non seulement
ralentir le navire mais, surtout, le faire changer de route »,
ainsi faisait remarquer Jean Marc Lavieille134(*)comme pour insister sur l'importance de la
prévention dans la survenance des catastrophes. Il s'avère donc
urgent de multiplier les actions fortes pour réduire les catastrophes.
Les politiques, les discours et les bonnes intentions des gouvernants ne
suffisent plus.
L'anticipation étant au coeur de toute politique
préventive, la lutte à mener passe donc par la prévention
que ce soit au niveau international ou au niveau national. L'on ne peut certes
pas dire à quelle fréquence, ni même où se produira
une catastrophe mais « la limitation des risques que fait courir
une catastrophe naturelle passe en premier lieu par une prise de conscience
généralisée et une meilleure compréhension du
phénomène »135(*) . Il faut donc agir en amont, la catastrophe
comme nous l'avons relevé plus haut, étant
génératrice de souffrances tant physiques que matérielles
et même environnementales.
C'est dans cette logique que s'inscrit actuellement le DIE au
regard des sommets organisés136(*). Des structures sont crées à l'instar
de la SIPC qui comprend une équipe spéciale chargée de
l'élaboration des politiques de prévention ainsi qu'un
secrétariat inter organisation qui lui se charge d'organiser des actions
de sensibilisation et d'éditer des publications destinées
à informer les uns et les autres sur la prévention des
catastrophes.
La sensibilisation des populations passe par des publications
accessibles à tous, des formations accessibles à une large frange
des habitants surtout ceux qui vivent dans des zones à risque. Ces
actions sont certaines des actions concrètes qu'il faut accroitre pour
rendre le système de prévention et de gestion des catastrophes au
Cameroun. Cette participation devrait aider à concrétiser cette
vision du secrétaire général des Nations Unies, M.
Ban Ki-Moon à savoir « la prévention des
catastrophes naturelles doit être prise en compte et devenir un
élément clef de l'action de la communauté
internationale. »137(*).
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ANNEXES
ANNEXE I: OBJECTIFS DE LA DECENNIE MONDIALE DE
LA
REDUCTION DES CATASTROPHES NATURELLES
Améliorer les capacités de chaque pays en vue d'une
réduction rapide et efficace des effets des catastrophes naturelles en
accordant une attention particulière à l'assistance des pays en
développement dans les domaines de l'évaluation des
dégâts éventuels causés par des catastrophes et la
mise en place des systèmes d'alarme précoce ainsi que des
structures anti-catastrophes en tant que de besoin.
Elaborer des directives et stratégies nécessaires
à l'application des connaissances
techniques et scientifiques existantes en tenant compte des
diversités culturelles et
économiques entre ces diverses nations, techniques qui
font cruellement défaut dans ce domaine, en vue de minimiser les pertes
de vies humaines et de biens.
Diffuser les informations techniques existantes et nouvelles
relatives aux méthodes
d'évaluation, de prévision de limitation des
catastrophes naturelles.
Mettre au point des techniques d'évaluation, de
prévision, de prévention et de limitation des catastrophes
naturelles à travers les programmes d'assistance technique, de transfert
de technologie, de projets de démonstration, et évaluer ensuite
l'efficacité de ces programmes.
ANNEXE II : CARTE DES
RISQUES DU CAMEROUN

LEGENDE :
1- EXTRÊME-NORD : Risques
d'inondations, risques écologiques, risques technologique, risques
sanitaires ;
2- NORD : risques d'inondation,
risques écologiques, risques de mouvement de masse ;
3- ADAMAOUA : risques sismiques,
risques écologiques, risques technologiques, risques de mouvement de
masse ;
4- NORD-OUEST : risque sanitaires,
risques d'inondations, risques écologiques, risques technologiques
majeurs, risques sismiques risques de mouvements de masse ;
5- SUD-OUEST : risques sanitaires,
risques d'inondations, risques écologiques, risques technologiques
majeurs, risques sismiques, risques de mouvements de masse ;
6- OUEST : risques sanitaires,
risques de mouvement de masse, risques écologiques, risques
technologiques, risques sismiques ;
7- LITTORAL : risques sanitaires,
risques d'inondations, risques technologiques majeurs, risques de mouvement de
masse ;
8- CENTRE : risques sanitaires,
risques d'inondations, risques écologiques, risques technologiques
majeurs, risques sismiques, risques de mouvements de masse ;
9- EST : risques sanitaires, risques
d'inondations, risques écologiques, risques technologiques, risques
sismiques ;
10- SUD : risques sanitaires,
risques écologiques, risques sismiques.
Source : Observatoire National des
Risques
ANNEXE III :
Plan d'action de la DPC pour 2009
Objectifs
Prévention des risques
01. Organisation de la J.M.P.C. du 1er mars 2009 :
Sensibilisation, Plan médiatique, Mobilisation des partenaires ;
02. Organisation de la Journée Internationale de
Prévention des catastrophes
Sensibilisation ;
Plan médiatique ;
Mobilisation des partenaires ;
03. Renforcement des activités de l'ONR :
-Acquisition d'équipements ;
-Adoption d'un système de transmission des données
météo ;
04. Confection des plans ORSEC pilotes (Mfoundi, Menchum,Noun)
- Missions d'études ;
- Recherches documentaires ;
- Rapports ;
05. Démarrage du Programme National de sécurisation
et de réhabilitation du lac Nyos
- Surveillance des périmètres de
sécurité ;
- Détermination de la domanialité des terrains
autour des lacs ;
06. Gestion préventive des barrages de retenue d'AES
SONEL
Ateliers de formation et mission d'études ;
Formation et information
07. Formation de la conduite des opérations de protection
civile Missions d'études des cadres de la DPC auprès
d'organismes ;
08. Mise en place de la plate-forme internationale de la
protection civile du SIPC ;
09. Poursuite de la formation en secourisme et simulation des
risques pour le personnel du MINATD et autres partenaires, Organisation des
cours, Sélection des candidats ;
10. Démarrage des émissions de sensibilisation dans
les médias publics et privés ; Convention à
négocier avec lesdits médias ;
Coopération et prospective
internationales
11. Projet «risques naturels et protection civile»
Mise en exécution de la convention ;
12. Finalisation des études en vue de la création
du Centre régional OIPC au Cameroun et mise en valeur du site ;
Rapports, matérialisation du périmètre,
Plans architecturaux ;
13. Projet convention DPC/FICR ; Plan de sécurisation
des zones à risques
14. Mission statutaire auprès de l'OIPC a/s conseil
exécutif
Voyage d'étude ;
Suivi et gestion des crises
15. Aides de réinsertion aux sinistrés ;
exploitation des dossiers ; mobilisation des fonds
16. Etude en vue du redimensionnement de la DPC recommandé
par l'Audit de la mission française ; mise en place d'un
comité d'étude ; Mission d'investigation ;rapport
synthèse ;
Mise en oeuvre du PNPGC
17. Réhabilitation des infrastructures sociales aux
sinistrés du conflit Bali / Bawock ; Mise en place d'un
comité d'étude ; Mission d'investigation ; rapport
synthèse ;
18. Finalisation du plan de contingence par exercices de
simulation ; tenir une concertation tripartite MINATD/PNUD/UNICEF
Veille stratégique
19. Plaidoyer de haut niveau a/s instrumentalisation des acquis
de la convention cadre d'assistance ratifiée par l'Assemblée
nationale ; tenir concertation avec U.E et autres partenaires
multilatéraux et bilatéraux ;
Communication
20. Elaboration, édition et distribution des textes sur la
protection civile au Cameroun ; réunir les textes, les faire
éditer ;
21. Rédaction du Rapport sur l'état de la
protection civile au Cameroun 2008/2009 ; mobilisation des ressources
additionnelles ;
22. Administration du site WEB de la DPC ; collecte des
données ;
23. Confection d'un agenda de la protection civile ;
collecte des données ;
Logistique
24. Acquisition de nouveaux véhicules pour la DPC ;
suivi des dossiers auprès services PM et MINEPAT
25. Démarrage projet IRCOSIF ; activation du
comité de suivi présidé par le SG/MINATD.
Source : Rapport sur l'état
de la protection civile, 2008-2009, page 78.
BIBLIOGRAPHIE
1- OUVRAGES ET COURS
- BRUGNOT Gérard, Les catastrophes naturelles, Le
cavalier Bleu, 2008, 127 P.
- DROBENKO Bernard, Les risques majeurs, Cours de DICE Master II,
2009-2010
- DUPUY Jean-Pierre, Pour un catastrophisme
éclairé, Seuil, 2002, 216 P.
- KAMTO Maurice, Droit de l'environnement en Afrique,
Edicef, Paris, 1996, 415 P.
- MCGUIRE Bill, Etat d'urgence : la terre en
colère, Solar, 2003, 143 P.
- PRIEUR Michel, Droit de l'environnement, Dalloz,
5ème édition, 2004,1001 P.
- VADROT Claude Marie, L'horreur écologique,
Délachaux et Niestle, 2007, 188 P.
II- RAPPORTS DE STAGE, MEMOIRES
- Fonkoua Eric Jackson, Les Etudes d'impact environnemental dans
les projets de développement au Cameroun, 2006 ;
- KOAGNE Zouapet Appolin, La mise en oeuvre de la
solidarité internationale dans la gestion des catastrophes par le
Cameroun, 2003-2004, Institut des Relations Internationales du Cameroun ;
- TAGNE KOMMEGNE Carole, Gestion durable des ressources
naturelles en Afrique Centrale : cas des produits forestiers non ligneux
au Cameroun et au Gabon, 2008
III- CONVENTIONS, DECLARATIONS ET TEXTES NATIONAUX
- Convention cadre d'assistance en matière de protection
civile
- Déclaration de Hyôgo ;
- Déclaration de l'ONU sur la décennie
mondiale ;
- Décret n° 2002/018 du 18 Janvier 2002 portant
ratification de la convention cadre d'assistance en matière de
protection civile ;
- Décret n° 2005/104 du 13 Avril 2005 portant
organisation du MINATD ;
- Décret n° 2008/376 du 12 Novembre 2008 portant
organisation administrative de la République du Cameroun ;
- Décret n° 2008/377 du 12 Novembre 2008 portant
attribution des chefs des circonscriptions administratives et organisation et
fonctionnement de leurs services ;
- Loi n° 86/016 du 6 Décembre 1986 portant
réorganisation de la protection civile ;
- Loi n° 96/12 du 5 Août 1996 portant loi cadre
relative à la gestion de l'environnement ;
- Loi constitutionnelle n° 2008/001 du 14 Avril 2008
modifiant et complétant certaines dispositions de la loi n° 96/06
du 18 Janvier 1996 portant révision de la constitution du 2 Juin 1972.
IV- ARTICLES, RAPPORTS
- Callens Stéphane « Gérard Brunot,
2008, Les catastrophes naturelles, Paris, Le Cavalier Bleu, 127
P. » ;
- Cameroon Tribune du 15 Avril 2010 ;
- Communiqué Radio/Presse N° 00071/CP/MINATD/DPC du
26 Juin 2008 du Ministre d'Etat, ministre de l'administration
territoriale ;
- Communiqué Radio/Presse N° 00075/CRP/MINATD/DPC/SAI
du 26 Septembre 2009 ;
- Prévention et gestion des catastrophes,
Séminaire aux élèves AG/A2 de l'ENAM, Yaoundé,
ENAM/Centre de recherche et de documentation, Décembre 2003, 188P.
- Rapport sur l'état de la protection civile au
Cameroun 2003-2004 Manifeste pour la sécurité
routière, Yaoundé, DPC/MINATD, Novembre 2004, 244P.
- Rapport sur l'état de la protection civile au
Cameroun 2005 Cap sur la sauvegarde de notre cadre de vie, Yaoundé,
DPC/MINATD, Janvier 2006, 252P.
- Rapport sur l'état de la protection civile
au Cameroun 2006 A l'école de la protection civile, Yaoundé,
DPC/MINATD, Février 2007, 250P.
- Rapport sur l'état de la protection civile au
Cameroun 2007-2008 Sécuriser le milieu professionnel,
Yaoundé, DPC/MINATD, Février 2008, 305P.
- Stratégie nationale de prévention et
de gestion des catastrophes et des conflits Plan de contingence 2002-2005,
Coopération Cameroun système des Nations Unies et partenaires au
développement, Yaoundé, Juillet 2002 ;
- TCHEUPAYI Judith, « Prévention des
catastrophes naturelles : que fait le Cameroun ? »,
- YOUMSI Joseph, Rapport de la Cour Suprême du Cameroun
sur l'influence des conventions internationales sur le droit interne de
l'environnement.
WEBLIOGRAPHIE
-
www.developpementdurable.revues.org ;
- www.cm.undp.org ;
- www.doctissimo.fr ;
- www.minatd.gov.cm ;
- www.notre-planete.fr ;
-
www.leffortcamerounais.fr;
- www.onr.cm ;
- www.wikipédia.fr ;
TABLE DES
MATIÈRES
SOMMAIRE
3
LISTE DES ABREVIATIONS
4
INTRODUCTION GENERALE
7
PARTIE I :
L'INFLUENCE DU DROIT INTERNATIONAL DE
L'ENVIRONNEMENT SUR LE SYSTEME DE PREVENTION ET DE GESTION DES CATASTROPHES
ENVIRONNEMENTALES AU CAMEROUN
12
CHAPITRE I :
LES FONDEMENTS DU SYSTÈME DE
PRÉVENTION ET DE GESTION DES CATASTROPHES ENVIRONNEMENTALES AU
CAMEROUN
14
Section 1 : le cadre juridique du
système au Cameroun
14
I- Les instruments juridiques
internationaux
14
A. La convention cadre d'assistance en
matière de protection civile
15
B. Les instruments régionaux
16
II- La diversité des textes
nationaux
16
A- La loi portant réorganisation
générale de la protection civile
17
B- Les textes supplémentaires du
système
17
SECTION 2 : LES FONDEMENTS
INSTITUTIONNELS
18
I- La direction de la protection civile,
organe principal
18
A- La composition de la direction de la
protection civile
19
B- Les missions de la direction de la
protection civile
20
II- Les autres structures du
système
22
A- Les structures internationales
22
B- Les organes nationaux
24
CHAPITRE 2 :
LA RÉCEPTION DU DIE DANS LE
SYSTÈME DE PRÉVENTION ET DE GESTION AU CAMEROUN
26
SECTION 1 : LA CARTOGRAPHIE DES
CATASTROPHES ENVIRONNEMENTALES
26
§
I - Les différentes
catastrophes naturelles des dernières années au Cameroun
26
A- Les inondations et émanations de
gaz toxique
27
B- Les éruptions volcaniques et les
séismes 29
§
II- Les catastrophes technologiques
31
A- Les cas d'incendies recensés
31
B- Les accidents routiers et les crashs
d'avions
32
SECTION 2 : LES OBJECTIFS DU
SYSTÈME
34
§ I- La sauvegarde de l'environnement
et de ses composantes
35
A- L'implication de tous les acteurs de la
société.
35
B- L'importance des journées de la
communauté internationale.
37
§ II- L'apport des plans
internationaux et nationaux
38
A- L'identification des risques
38
B- L'expertise des structures
développées. 39
PARTIE
II :
L'EFFICACITE DU SYSTEME DE PREVENTION ET DE GESTION
DES CATASTROPHES ENVIRONNEMENTALES AU CAMEROUN
41
CHAPITRE PREMIER :
LES OBSTACLES A L'EFFICACITE DU SYSTEME
43
SECTION 1 : LES CONTRAINTES TECHNIQUES
LIÉES AU SYSTÈME
43
§ I-L'absence de
réactualisation des textes législatifs
43
A- La désuétude des textes en
vigueur
43
B- L'implication gouvernementale
44
§-II Le déficit de moyens
45
A- Le déficit financier
45
B- Le déficit de personnel
47
SECTION 2 : LA MISE EN oeUVRE DU
SYSTÈME 49
§I- La spécificité de
contexte au Cameroun 49
A- La situation géographique
particulière du Cameroun 49
B- Les réticences culturelles
50
§II- L'insouciance des populations
51
A- L'installation dans des zones à
risque
51
B- Une indemnisation relative des
sinistres
52
CHAPITRE 2 : LES STRATÉGIES ET
PERSPECTIVES D'AMÉLIORATION DU SYSTÈME DE PRÉVENTION ET DE
GESTION DES CATASTROPHES ENVIRONNEMENTALES.
54
SECTION 1 : LES STRATÉGIES
NATIONALES D'AMÉLIORATION DU SYSTÈME DE PRÉVENTION ET DE
GESTION DES CATASTROPHES.
54
§ I-Le développement des plans
sectoriels
55
A- L'implication de divers
ministères
55
B- La constitution des structures
délocalisées
56
§II- La mise en place d'une politique
fiable d'information
57
A- La sensibilisation et l'éducation
des populations
57
B- La coordination efficace des mesures
d'urgence
58
SECTION 2 : LES PERSPECTIVES
INTERNATIONALES 59
§ I- L'adaptation du cadre
législatif au nouveau contexte international 59
A- L'élaboration d'un code de
l'environnement 60
B- La mise sur pied des plans d'urgence
60
§ II-Le renforcement de la
coopération internationale
61
A- La collaboration avec des experts
internationaux
61
B- Le transfert des nouvelles
technologies
62
CONCLUSION GENERALE
63
ANNEXES 68
BIBLIOGRAPHIE
74
WEBLIOGRAPHIE
76
Table des matières
77
|
|
|
|
* 1 Août 2005.
* 2John Holmes,
Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et
coordinateur des secours d'urgence in Réveillez-vous !,
Septembre 2009, P.30
* 3 C'est en 1961 que la partie
anglophone s'adjoint à elle et les deux parties forment après la
République fédérale du Cameroun, la république Unie
du Cameroun le 20 mai 1982. Ce n'est qu'en 1984 qu'elle prend la
dénomination actuelle de République du Cameroun.
* 4 Cameroon Tribune du
Jeudi 15 Avril 2010, P.5
* 5 Ils sont environ 280 avec
une pluralité de langues.
* 6 www.wikipédia.fr
* 7 Contribution de la
protection civile du Cameroun à la conférence des catastrophes de
Kobe(Japon) 2003, P. 4
* 8 Le Cameroun a du faire face
aux émanations de gaz toxiques des lac Monoun, Avril 1984 qui tua
environ 40 personnes et Lac Nyos, 1986 qui s'étendit aux villages
environnant tuant 1700 personnes.
* 9Création d'une
commission par le décret présidentiel n°86 /1433 du 22
Septembre 1986 modifié par le décret n° 86/1433 du 3
décembre 1986. Elle était chargée de recenser tous les
problèmes liés à la catastrophe du Lac Nyos et trouver des
solutions immédiates pour limiter les conséquences de cette
catastrophe.
* 10 B. Drobenko, Les
risques majeurs, cours du Master Droit international et comparé de
l'environnement 2009-2010, P.14
* 11 B. Mauvy,
www.doctissimo.fr
* 12 J.M. TSALA MESSINGA,
expert à l'ONG « SOS CATASTROPHES ET CALAMITES SANS
FRONTIERES », définition donnée à l'occasion de
l'atelier sous régional de l'IUT pour les pays de l'Afrique centrale sur
le rôle des télécommunication/TIC dans la gestion des
catastrophes du 30 mai au 1er Juin 2007.
* 13Malgré l'existence
de certaines conventions traitant de sujets spécifiques d'une composante
de l'environnement, ce n'est qu'à l'initiative de l'ONU, qu'a
été convoquée une conférence mondiale sur
l'environnement en Juin 1972. Celle-ci a abouti la déclaration de
Stockholm, contenant des principes applicables dans le DIE.
* 14 Les deux expressions
seront indifféremment utilisées au cours de l'étude.
* 15 Principe 1 de la
déclaration de Stockholm, conférence qui s'est tenue en Juin 1972
sous l'égide de l'ONU.
* 16 Loi n° 2008/001 du 14
avril 2008 modifiant et complétant certaines dispositions de la loi
n° 96/06 du 18 janvier 1996 portant révision de la constitution du
02 juin 1972.
* 17 Cité par J.YOUMSI,
Conseiller à la Cour Suprême du Cameroun, Rapport de la Cour
Suprême du Cameroun sur l'influence des conventions internationales sur
le droit interne de l'environnement.
* 18 Précisément
le 22 mai 2000.
* 19 On y retrouve la
définition des mots tels que : « Etats
parties », « Service de protection civile »,
« Catastrophe », « Assistance »,
« Etat bénéficiaire », « Etat
solidaire » et « Unité de protection
civile ».
* 20 Selon cette convention
c'est un Etat partie dont le territoire est menacé ou affecté par
une catastrophe et qui demande une aide extérieure ou qui y consent.
* 21 Y ont pris part le
Cameroun, la Centrafrique, le Congo, le Gabon et le Tchad.
* 22 Elle est organisée
sous l'impulsion de la Stratégie Internationale des Nations Unies pour
la prévention des catastrophes. Cette réunion s'est tenue du 5 au
9 mai 2009 au complexe des Nations Unies en Nairobi, Kenya.
* 23 Le décret n°
68-DF-7 du 15 Janvier 1968 tendant à renforcer la protection des
installations civiles d'importance vitale ou encore l'instruction
présidentielle n° 02/CAB/PRC du 18 Janvier 1968 sur la sauvegarde
et la protection des installations civiles d'importance vitales.
* 24 Cf. Supra P.4
* 25 Yaoundé du 16 au 20
mars 1987
* 26 Il fut encore
remplacé par le décret n° 2005/104 du 13 Avril 2005 portant
organisation du Ministère de l'Administration Territoriale et de la
Décentralisation.
* 27 Cf. supra P.10
* 28 Le directeur en poste se
nomme Jean-Pierre NANA
* 29 Séminaire
organisé par l'ENAM au profit de ses élèves,
Prévention et gestion des problèmes environnementaux,
2003, P 81.
* 30 La sous direction de la
coordination et des interventions.
* 31 Op cite en note 17.
* 32 C'est le plus souvent lors
des catastrophes que des cellules de crise sont mises sur pied comme ce fut le
cas du crash d'avion de mai 2007 de la compagnie Kenya Airways à Mbanga
Mpongo.
* 33 C'est
précisément la SIPC qui émet cette idée. Ce cadre
d'action adopté le 22mai 2005 pour une durée de dix ans.
* 34 Il est courant de
remarquer que les populations qui ont tout perdu, famille comme biens
matériels lors d'une catastrophe sont tentées à se laisser
à la dépression voir même au suicide, ce qui augmenterait
le nombre de décès postérieurs à la
catastrophes.
* 35 L'expérience a
montré que c'est dans les 72h que les secours ont plus de chances de
retrouver des survivants et de soigner les personnes blessées.
* 36 Contrôle bien
évidemment vidé de son sens par le fait qu'elle est un service
agissant au sein du MINATD.
* 37 C'est en effet à
travers le PNUD que le Cameroun peut bénéficier des actions
menées par l'OCHA.
* 38 Elle comprend des
organismes de l'ONU ainsi que d'autres structures internationales, nationales
de sécurité civile. Elle se réunit deux fois par an
à Genève pour discuter des problèmes liés au climat
qui sont susceptibles de causer des catastrophes.
* 39 Ce sommet s'est tenu du 6
au 8 Mai 2009 à Bruxelles(Belgique) et en était à sa
8ème session.
* 40 Communiqué radio
presse n° 000 75/CRP/MINATD/DPC/SAI du 28 Septembre 2009.
* 41 La direction de la
Protection civile
* 42 C'est en fait un programme
qui s'inscrit à la suite des résolutions prises lors de la
conférence mondiale sur la prévention et la gestion des
catastrophes qui s'est tenue en Mai 1994 à Yokohama au Japon.
* 43 L'Observatoire National
des Risques.
* 44 Il s'est tenu à
Johannesburg, en Afrique du Sud.
* 45Apollin KOAGNE ZOUAPET,
La mise en oeuvre de la solidarité internationale dans la gestion des
catastrophes par le Cameroun
* 46 Le choléra, la
méningite sont des maladies courantes dans les régions de
l'Extrême nord et du Nord.
* 47 A titre d'exemple, le 07
Juillet 2008, une embarcation venant du Nigéria se rendant au Gabon
échoue sur les cotes camerounaises à cause des fissures sur
l'embarcation. Le bilan est d'une cinquantaine de naufragés.
* 48 Avec le Nord et
l'Adamaoua, l'extrême-Nord constituent des régions d'un
accès très difficile en plus des conditions
météorologiques pas très favorables aux cultures.
* 49 Voir infra P. 38
* 50 Les mois de Juillet-
d'août sont particulièrement meurtriers ; cette année
par exemple une inondation survenue à Maga le 22 Juillet a
entrainé le décès de plusieurs personnes et des
dégâts incommensurables.
* 51C'est le cas des barrages
de Bamendjin dans l'Ouest, de Lagdo au Nord.
* 52 C'était un
phénomène nouveau pour les experts, ils n'avaient que très
peu d'informations sur des manifestations souterraines des lacs. Des
thèses contraires ont été avancées par des
spécialistes internationaux sur l'origine de ces émanations.
* 53 Le lac Nyos s'est
formé au cours du dernier millénaire
* 54 Les spécialistes
penchés sur la question ont estimé à des millions de M3 le
volume de CO2 qui s'et échappé des lacs en question.
* 55 Cette région est
constituée d'un sol volcanique très fertile.
* 56 Le système
installé au lac Nyos a une capacité d'évacuation basse au
regard de la contenance des gaz dans ce lac : 50 tonnes de gaz par an
alors que le lac en contient à peu près 600 tonnes.
* 57 Il s'agit d'un volcan
situé dans la région du Sud-ouest qui a une hauteur de 4095 m
d'altitude et est le sommet le plus haut du Cameroun.
* 58 C'est également
sous ce nom qu'est connu le Mont Cameroun.
* 59 C'est le chef lieu de la
région du Sud-ouest.
* 60 Les tremblements de terre
au Cameroun ont fait très peu de victimes.
* 61 Contrairement aux pays
comme le Japon pays exposé aux aléas de la nature qui ont
entrepris un vaste programme de prévention intégrant des
constructions pouvant résister à des tremblements de terre.
* 62 Marché Congo en
2009 et en 2010, le marché central en Décembre 2010
* 63 Les boutiques dans ces
marchés ne respectent pas les normes de sécurité. Le plus
souvent construites en matériaux provisoires, elles sont serrées
les unes aux autres.
* 64 C'est l'exemple du
marché central qui a pris feu en Décembre 2009, période
pendant laquelle les commerçants se ravitaillent pour les fêtes de
fin d'année.
* 65 Cameroon Tribune n°
9041/5240 du 20 Février 2008.
* 66 Cité dans le REPC
2008-2009, « La protection civile par les gestes qui
sauvent », P. 43
* 67 Cité dans
Prévention et gestion des problèmes
environnementaux op cit. Supra
* 68 Il n'existe pratiquement
pas de signalisation sur la plupart des routes au Cameroun.
* 69 Lorsqu'un véhicule
de transport en commun est cause d'un accident de par le non respect de la
réglementation y relative, le ministre des transports peut
décider de la fermeture de cette structure pour une durée qu'il
détermine.
* 70 Des agents sont mis sur de
grands axes routiers pour contrôler le taux d'alcool des
conducteurs ; des panneaux avec indication du nombre de morts sont mis
aux lieux où se sont produits des drames routiers pour attirer
l'attention des conducteurs ; les visites techniques sont obligatoires
pour les véhicules.
* 71 Village de Belabo, dans la
région de l'Est Cameroun
* 72 Les populations vivaient
dans la plupart des cas dans des conditions précaires qui pouvaient
entrainer le développement d'épidémies comme le
Choléra. Des produits de première nécessité ont
été distribués ainsi que des soins sanitaires pour limiter
les risques de contamination.
* 73 Des magasins ont
été cassés, des pneus étaient brulés sur la
chaussée, ce qui entrainera à sa destruction, cause d'accidents
de route.
* 74La première
conférence s'est tenue à Yokohama, au Japon du 23 au 27 mai
1994.
* 75 Termes de
références pour l'élaboration du plan ORSEC de la Menchum.
www.cm.undp.org
* 76 Par exemple la
coopération avec les institutions internationales comme le Cameroun et
le PNUD et d'autres institutions spécialisées de l'ONU ainsi que
des ONG nationales ou internationales.
* 77 Discours prononcé
par Jacques Chirac le 7 juin 2002au sommet de la terre (Johannesburg)
cité par Claude-Marie Vadrot dans L'horreur écologique.
* 78Il faut souligner ici que
les résolutions adoptées ne sont pas toujours suivies. De
même, d'aucuns semblent penser que le phénomène de
changements climatiques n'existe pas ou tout au moins ne constitue qu'une
évolution normale du climat.
* 79 Marafa Hamidou Yaya,
déclaration du 28 Septembre 2009 à l'occasion de la
Journée Internationale de la prévention des catastrophes.
* 80 Voir supra P.9
* 81 Nawaf Al-Sleibi, message
donné à l'occasion de journée internationale de protection
civile 2010 cité dans Cameroon Tribune du 2 mars 2010
* 82 Bernard Drobenko, op cit
P.5
* 83 Décret portant
organisation des plans d'urgence et des secours en cas de catastrophes ou de
risques majeurs
* 84 Rapport sur l'état
de la protection civile au Cameroun, 2008-2009, P.57
* 85 En 2005, le Cameroun
comptait 16 000 000 d'habitants, aujourd'hui ils sont environ 19
000 000.
* 86 La Nouvelle
Expression, Vendredi 4 Septembre 2009.
* 87 Ce pays est
qualifié de première puissance économique.
* 88 Judith Tcheupayi,
Prévention des catastrophes naturelles : que fait le
Cameroun ? , www.leffortcamerounais.fr
* 89 Le Fonds Monétaire
International et La Banque Mondiale.
* 90 C'est une initiative qui
permet de réorienter la dette vers des projets de
développement.
* 91 Discours prononcé
lors du sommet des Nations Unies sur les changements climatiques tenu à
New-York en Septembre 2007.
* 92 Rapport sur
l'état de la protection civile au Cameroun 2006, « A
l'école de la protection civile », Yaoundé,
DPC/MINATD
* 93 Selon le quotidien
Cameroon Tribune du 15 Avril 2010, « le Cameroun franchira le cap de
vingt millions d'habitants dans moins de deux ans et celui de trente millions
en 2030 »
* 94 Voir en ce sens
communiqué radio presse n° 00119 /CP/MINATD/DPC/SDCI/SAI du 21
Novembre 2008.
* 95 Dans les écoles
japonaises par exemple, des exercices de simulation sont organisées
chaque année lors de commémoration du tremblement de terre qui
fit des milliers de victimes, pour familiariser les écoliers aux
attitudes à adopter en cas de tremblement de terre.
* 96 Conférence des
Nations Unies sur l'environnement et le développement tenue à Rio
de Janeiro, au Brésil du 3 au 14 Juin 1992.
* 97 Elle est dite
« circulaire Balladur »
* 98 Op cit P. 21
* 99 Prévention et
gestion des problèmes environnementaux, ENAM 2003, P. 82-83
* 100 En 1998, la
région de l'Extrême-Nord a du faire face à une invasion de
criquets qui ont détruits près 140 000 tonnes de
céréales. Il a été également
enregistré toujours dans cette région des cas de destructions par
des pachydermes.
* 101La protection Civile
au Cameroun, aide mémoire de l'autorité administrative
* 102 Les quartiers de
Bépanda à Douala ou encore en Nkolbisson à
Yaoundé.
* 103 Les villes de Bafoussam,
Douala et Yaoundé en l'occurrence.
* 104 En 2008 par exemple, un
incendie se déclare au quartier Malingo Street à Molyko(Buea) du
à la connexion clandestine des câbles électriques. Dans le
même ordre d'idées, au quartier Mabanda à
Bonabéri(Douala) un incendie réduit en cendres un bâtiment
causé par l'oubli de l'extinction d'une bouteille de gaz.
* 105 Voir en ce sens L 421.1
du code des assurances ; également dans l'Union Européenne,
le règlement n° 2012/2002 du conseil du 11 novembre 2002.
* 106 C'est en 2008 qu'a
été élaboré le décret portant
création d'un fonds de solidarité pour la gestion des
catastrophes. Il n'a pas encore fait l'objet de publication.
* 107 Lors des inondations
survenues le 22 juillet 2010 à Pouss, région de
l'extrême-Nord, le président camerounais a déboursé
la somme 50.000.000 FCFA pour l'aide aux sinistrés de la région.
Le gouverneur de ladite région a précisé à ce titre
qu'il s'agissait d'une aide et non d'une indemnisation.
* 108Le décret n°
2004/320 du 08 décembre 2004 portant organisation du gouvernement place
la protection civile comme le deuxième des trois axes
stratégiques du MINATD.
* 109 Les
épidémies dues entre autres à la promiscuité, au
manque d'hygiène sont légion surtout lors des inondations, ce qui
augmente considérablement le nombre de décès.
* 110 Communiqué
radio/presse n° 0020/CP/MINATD/SG/CC du 18 mars 2010.
* 111 Décret n°
2008/376 du 12 novembre 2008 portant organisation administrative de la
République du Cameroun et le décret n° 2008/377 du 12
novembre 2008 fixant les attributions des chefs de circonscriptions
administratives et portant organisation et fonctionnement de leurs services.
* 112 Stratégie
Internationale de Prévention des Catastrophes naturelles, www.un.org
* 113 Rapport sur l'Etat de la
Protection civile au Cameroun 2008-2009, La protection civile par les
gestes qui sauvent, Yaoundé Février 2009, P. 74
* 114 Des Cadres vont
régulièrement en formation dans des pays développés
pour améliorer leurs connaissances.
* 115 Journée Mondiale
de la protection Civile et Journée Internationale de la
prévention des catastrophes citées supra, P. 28
* 116 Prévention et
gestion des problèmes environnementaux op.cit P.116
* 117 La situation
géologique et des ressources minérales au Cameroun : Etude
des préoccupations environnementales, Volume II : politique et
législation relatives à la gestion des catastrophes naturelles et
à l'exploitation minière pétrolière,
Ministère de l'environnement et des forets (cellule de coordination de
PNGE en collaboration avec le PNUD), P.84
* 118 Il était
intitulé « Médecine de catastrophes ».
* 119 Promote, 2008. Il s'agit
en fait d'un salon qui regroupe des entreprises présentes sur le
territoire camerounais dont l'objectif est de faire connaitre leurs produits et
services aux visiteurs ;il se tient généralement au palais
des congrès de Yaoundé.
* 120 L'installation dans les
locaux donne l'impression que la DPC n'est qu'un bureau administratif comme
tous les autres présents au sein du MINATD. C'est en effet dans le
budget alloué à ce ministère que la DPC peut mener ses
activités.
* 121 Notamment dans des
catastrophes technologiques.
* 122 En 2008, des cadres de
la DPC assistent à une formation auprès de l'OIPC à la
conduite des opérations de protection civile, à des missions
d'étude auprès du FIPOL
* 123 Cette mission s'est
déroulée du 1er au 17 décembre 2008
* 124 Il s'agissait du
matériel informatique, médical, scolaire entre autres
* 125 Rapport de la
stratégie des Nations Unies pour la prévention des catastrophes
cité dans
www.notre-planete.info , 29
Janvier 2010
* 126 Aout 2010, le Pakistan
doit faire face à des inondations meurtrières, la Russie à
une sécheresse qui favorise des feux de brousse et la Chine à des
coulées de boue dues aux inondations.
* 127 Il est défini
dans le rapport « Notre avenir à tous » de la
commission Brundtland comme « le développement qui
répond aux besoin du présent sans compromettre la capacité
des générations futures de répondre aux
leurs ».
* 128 Il s'est tenu à
Rio de Janeiro (Brésil) en 1992. C'est au cours de ce sommet qu'est
conceptualisée la notion de « développement
Durable » définie supra note 100.
* 129 La dernière en
date s'est tenue en décembre 2009 à Copenhague (Danemark)
* 130 Lors de la
44ème session des NU en Décembre 1989
* 131 Conférence
mondiale sur la prévention des catastrophes naturelles, 18 au 22 Janvier
2005, Kobe, Hyôgo, Japon
* 132 La Russie connait
actuellement le phénomène de feux de brousse qui font des
dégâts tant sur l'environnement naturel que sur des habitations
* 133 Cité par
Jean-Marc Lavieille dans L'air et les Climats, cours de Master DICE
2009-2010
* 134 L'air et les climats,
cours Master DICE 2009-2010, Page 53
* 135 Bill Mc Guire, Etat
d'urgence : la Terre en colère, Page 138
* 136 Voir supra page 39
* 137 Message prononcé
lors de la Journée Internationale de la Prévention des
Catastrophes Naturelles le 8 Octobre 2008.
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