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Le systeme de prévention et de gestion des catastrophes environnementales au Cameroun et le droit international de l'environnement( Télécharger le fichier original )par Tahitie BEN TCHINDA NGOUMELA Université de Limoges - Master 2 2010 |
§-II Le déficit de moyensMalgré la ferme volonté du Cameroun de s'arrimer aux objectifs du DIE, une autre contrainte l'empêche de promouvoir dans son système de protection civile au rang des modèles. Comme tout pays en voie de développement, le Cameroun est confronté à plusieurs difficultés. Il s'agit d'un déficit de deux ordres, l'un touchant les questions financières (A) et l'autre relevant du capital humain (B). A- Le déficit financierLe Cameroun bénéficie jusqu'à ce jour de l'aide des institutions financières internationales89(*). Il a atteint le point d'achèvement des PPTE en Avril 200690(*), ce qui lui a permis de bénéficier d'une annulation de dette de la part de ses créanciers bilatéraux. Cette aide lui permet de se développer par la construction des routes, hôpitaux, écoles et autres infrastructures servant au développement du pays. Les besoins en matière de prévention et de gestion des catastrophes environnementales ne font presque pas partie des préoccupations du Cameroun. Ce fait s'explique par les croyances des uns et des autres. Il est en effet facile de penser que les catastrophes naturelles ne sont pas prévisibles et c'est ainsi que des actions ne se prennent que lors des situations d'urgence. Et même dans ces cas, les moyens mis sur pied servent à faire un tapage médiatique. Tout ceci sans réellement se pencher sur les causes et même les victimes qui semblent faire l'objet de compassion lors des visites des autorités et sont abandonnées à elles mêmes une fois les caméras éteintes. A titre d'exemple, d'un discours du Président de la République91(*), il était ressorti qu'un observatoire chargé de la gestion des problèmes climatiques dans le pays devait être mis place ; à ce jour, il n'en a plus été fait cas. En outre, la DPC, organe principal se trouve elle même dépourvue de ressources. Au terme d'un de ses rapports, « la situation drastique que traverse le pays constitue un obstacle au développement d'une action humanitaire d'envergure obligeant ainsi la direction de la protection civile à prioriser ses choix aux fins d'efficience »92(*). La priorité ici semble être ailleurs, c'est-à-dire édicter des mesures visant la diminution du chômage, de la corruption et autres fléaux. Force est de constater que la situation économique du pays n'est pas très reluisante et les problèmes de protection de l'environnement sont relégués au second plan. Cela ne s'arrête pas au manque financier ; en plus de ce déficit, le Cameroun doit encore faire face à son manque criard de personnel formé et ce malgré la population qui ne fait que s'accroitre. * 89 Le Fonds Monétaire International et La Banque Mondiale. * 90 C'est une initiative qui permet de réorienter la dette vers des projets de développement. * 91 Discours prononcé lors du sommet des Nations Unies sur les changements climatiques tenu à New-York en Septembre 2007. * 92 Rapport sur l'état de la protection civile au Cameroun 2006, « A l'école de la protection civile », Yaoundé, DPC/MINATD |
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