1. Caractérisation de certaines matières
premières locales et digestibilité in-vitro:
La composition chimique, l'énergie brute (EB) et le
coefficient de digestibilité in-vitro de la matière
sèche (CUD) des différentes matières premières
locales (sources protéagineuses, sous produits industriels et
céréales) ont été réalisées.
1.1 Légumineuses:
La composition chimique de différentes graines de
légumineuses (pois chiche, fève et
fèverole) est représentée dans le tableau
11.
Tableau 11: Composition chimique, Energie Brute et
Coefficient d'Utilisation Digestive (CUD) in-vitro des
légumineuses
Aliment
|
MS
|
MM
|
MO
|
CB
|
MAT
|
EE
|
EB (kcal/kgMS)
|
CUD
|
Pois Chiche (var. Kasseb)
|
91,9
|
3,5
|
96,5
|
0
|
25,1
|
6,57
|
4448
|
89,97
|
Pois Chiche (var. Béja)
|
95,1
|
3,6
|
96,4
|
4,3
|
25,4
|
5,38
|
4411
|
88,28
|
Pois Chiche (var. Chetoui)
|
94,4
|
3,7
|
96,3
|
0
|
25,1
|
6,46
|
4408
|
88,23
|
Féverole (var. local)
|
94,3
|
3,5
|
96,5
|
9,3
|
28,2
|
5,04
|
4172
|
85,21
|
Féverole (var. Saber 02)
|
95,6
|
3,4
|
96,6
|
10,2
|
25,8
|
3,68
|
4448
|
73
|
Féve (var. Super Aguadulce)
|
93,4
|
4
|
95,9
|
9,2
|
28,2
|
4,32
|
4270
|
78,36
|
Féve (var. Super Aguadulce) décortiquée
|
92,2
|
3,5
|
96,4
|
1,6
|
33,8
|
6,34
|
4232
|
96,24
|
Moyenne
|
93,84
|
3,60
|
96,37
|
4,94
|
27,4
|
5,4
|
4341
|
85,61
|
Ecart Type
|
1,41
|
0,20
|
0,23
|
4,57
|
3,16
|
1,1
|
113
|
7,72
|
L'examen de l'analyse de la composition chimique montre que
ces graines ont une composition et une valeur alimentaire très proches
et elles sont riches en MAT. En effet, le taux de matières
azotées totales enregistrés varie de 25% à 34% avec une
moyenne de 27%. L'intervalle de variation de ces valeurs et l'écart type
de 3,16% indiquent qu'il n'y a pas de grandes différences entre les taux
de MAT des différentes variétés de légumineuses
étudiées.
Selon Larbier et Leclercq (1992) et Drogoul et al. (2004) ces
matières premières sont de très bonnes sources de
protéines et peuvent très bien être utilisées en
alimentation aviaire.
Les résultats de l'énergie brute dans le tableau
11 montrent une variation entre les sources protéagineuses de 113
kcal/kg MS.
Le taux de cellulose brute a varié de 0% à 10%.
Il s'explique en grande partie par la proportion des téguments de la
coque dans la graine. Le taux de l'extrait éthéré a
varié de 3,7% à 6,6% avec un écart type de 1,1%.
Les trois variétés de pois chiche ont
présenté un contenu similaire en MAT (25%) mais qui est
légèrement supérieur au taux donné par Alajaji et
Al-Adawy (2006) (23%). Cependant, la variété Kasseb est plus
digestible que Béja et Chetoui et a enregistré l'EB la plus
élevée (4450 Kcal/kgMS). De ces trois variétés
analysées, le seul taux en CB a été enregistré pour
la variété Béja (4,3%) contre un taux de 3,8%
trouvé par Alajaji et Al-Adawy (2006). Une absence presque
complète de fibres dans les deux autres variétés a
été enregistrée.
En ce qui concerne les deux variétés de
fèverole considérées (locale et saber 02), c'est la
variété locale, utilisée dans l'essai expérimental,
qui a été la plus digestible avec un taux élevé en
protéines (28,26%). Ce résultat est similaire à celui
donné par Bergaoui (1980) de 28,81% contre un taux
légèrement plus faible en fibres.
La variété saber 02 contient un taux en
matières grasses faible (3,68%) et un contenu en fibres
élevé (10,2%) par rapport à la variété local
d'une part et à toutes les légumineuses considérées
d'autres part.
Pour la fève, on a considéré une seule
variété "Aguadulce" (disponible sur le marché) et c'est la
raison pour laquelle on a procédé à la comparer à
un échantillon décortiqué. Ce dernier a été
presque totalement digestible (96%) et riche en protéines (34%). L'effet
du décorticage qui se traduit par l'élimination de facteurs
antinutritifs présents dans la coque de la graine. En effet, ce sont les
tanins essentiellement localisés dans les enveloppes, qui sont
responsables de la faible digestibilité des fèves.
La fève décortiquée, constitue par la
suite un aliment très intéressent pour les volailles. Cependant,
la disponibilité de matériel de décorticage et le
coût de ce traitement peuvent être des facteurs limitant à
son utilisation dans des régimes destinés aux poulets.
La digestibilité in-vitro des
légumineuses de l'échantillon est corrélée
positivement avec le contenu en MG (r=0,89) et négativement avec la
cellulose brute (r=-0,81).
En comparant les deux légumineuses
étudiées dans ce travail à savoir la fève (de la
variété Super Aguadulce) et la féverole (de la
variété locale), on constate que ces deux matières
premières ont des taux presque égaux de minéraux,
celluloses et protéines. En effet, la fève non
décortiquée a donné les mêmes taux en
protéines brutes et en cellulose brute que la féverole locale
(respectivement 28,27% vs 28,26% et 9,2% vs 9,3%).
Cependant, les taux enregistrés de cellulose 9,2 % et
9,3% respectivement pour la fève et la fèverole sont relativement
supérieurs aux taux donnés par Brévault et al (2003),
FEDNA (2003) et Rubio et Brenes (1995) respectivement de 8.3%, 8,5% et 7,7% et
similaires à ceux trouvés par Palander et al (2006) (9,3%).
La féverole est caractérisée par un taux
légèrement plus élevé en CB que la fève Ceci
peut expliquer en partie sa teneur en énergie brute plus faible par
rapport à la fève. Ces résultats confirment ceux
trouvés par Bergaoui (1980).
|
|