UNIVERSITE DE COCODY ABIDJAN

UFR DES SCIENCES DE L'HOMME ET DE LA
SOCIETE
INSTITUT D'ETHNO-SOCIOLOGIE
DEPARTEMENT DE SOCIOLOGIE
Année Universitaire 2009-2010
MEMOIRE DE MAITRISE
SEXUALITE ET VIH/SIDA EN MILIEU
UNIVERSISTAIRE : Cas des étudiants musulmans de la mosquée
INB BAZ de l'Université de Cocody-Abidjan
Sujet
Sous la direction
Pr DEDY SERI
Maître de Recherches
Présenté par
AKOTO Agnhi
Edith Christelle
Licencié es Sciences
Sociales
SOMMAIRE
AVANT-PROPOS 2
DEDICACES 3
SIGLES ET ABREVIATIONS 4
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE ET
METHODOLOGIQUE 5
I - PROBLEMATIQUE 6
II - REVUE CRITIQUE DE LA LITTÉRATURE 10
III - OBJECTIFS DE LA RECHERCHE 18
IV - HYPHOTHESES 18
V- APPROCHE CONCEPTUELLE 19
VI - METHODE D'ANALYSE 24
VII - DELIMITATION DU CHAMP D'ETUDE 25
VIII - LES TECHNIQUES DE COLLECTE DE DONNEES 25
IX - LES DIFFICULTES DE LA RECHARCHE 28
DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION DU CADRE DE
L'ETUDE
ET ACTIONS DE
LA COMMUNAUTE
DES ELEVES ET
ETUDIANTS MULSULMANS
DE CÔTE
D'IVOIRE 29
I - PRESENTATION DE LA MOSQUEE INB BAZ DE L'UNIVERSITE DE
COCODY 30
II - IMPLICATION DE LA CEEMUCI DANS LA LUTTE CONTRE LE
VIH/SIDA 31
TROISIEME PARTIE : DYNAMIQUE DES
COMPORTEMENTS
SEXUELS A
RISQUE CHEZ LES ETUDIANTS
MUSULMAN
34
I- PROFIL SOCIAL DES ENQUETES 35
II- L'ISLAM ET LA MODELISATION DES COMPORTEMENTS
SEXUELS DES ETUDIANTS DE LA MOSQUE IBN BAZ DE
L'UNIVERSITE
DE COCODY 37
III- CONTROVERSE DANS L'APPLICATION DES NORMES ISLAMIQUES
ET COMPORTEMENT SEXUELLE A RIQUE DES ETUDIANTS 39
CONCLUSION 48
BIBLIOGRAPHIE 50
TABLE DES MATIERES 53
ANNEXES 55
AVANT- PROPOS
Le travail que nous présentons ici
constitue notre premier exercice de recherche en sciences sociales. Il nous a
permis de nous confronter aux réalités du terrain qui souvent
sont éloignées des idées que l'on s'est construit au
départ. Le thème de notre travail est :
« SEXUALITE ET VIH/SIDA EN MILIEU UNIVERSITAIRE ».
Ce travail veut mettre en valeur la persistance des
comportements à risque chez les étudiants musulmans,
malgré le fait que ceux-ci connaissent les dangers que cela comporte. Ce
présent travail montre une fois de plus que le phénomène
du VIH/SIDA en milieu universitaire demeure un réel problème de
santé publique. De ce fait, cette entreprise ne peut être possible
qu'avec l'aide des personnes qui ont déjà acquis une
notoriété en matière de recherche.
Nous rendons hommage au Professeur DEDY Séri, enseignant
à l'Institut Ethnosociologique (IES) pour ses qualités
d'encadreur. Il nous a permis de connaître la sociologie et de mettre en
pratique les théories sociologiques.
Nous remercions également Docteur DAYORO Arnaud
Kévin, pour les orientations méthodologiques qu'il a
apportées à ce travail.
Nous voudrions aussi exprimer notre gratitude à tous les
enseignants qui ont contribué à notre formation depuis la
première année.
Nous ne saurons ignorer également les critiques
portées par SEHI Bi Tra Jamal, doctorant en sociologie ; merci
cher aîné.
Enfin, nos remerciements s'adressent aux responsables de la
mosquée INB BAZ de l'Université de Cocody.
DEDICACES
Ce présent mémoire est aussi
dédié :
A mon père, AKOTO Achi Jacques et ma
mère ASTE Sopie Suzanne, qui nous ont toujours assisté dans notre
évolution en nous donnant les voies et moyens nécessaires pour
réussir dans nos études ;
A ma grande cousine N'KOU Gwladys Larissa que
j'appelle affectueusement « Maman » et son époux,
qui ne cessent de prier constamment pour moi et m'encourager dans mes
études ;
A ma tante au grand coeur Dr ACHI Yaba Louise et
son époux Dr ASTE PASCAL, qui m'ont grandement ouverte les portes
de leur maison et m'ont donné des conseils pour mon
devenir ;
A mes frères et soeurs qui croient tous en
ce que je fais et ce que je suis ;
A tous mes amis qui me sont chers et qui m'ont moralement
aidé dans l'achèvement de cette recherche.
SIGLES ET ABREVIATIONS
SIGLES : SIGNIFICATION
AEEMCI : Association des
Elèves et Etudiants
Musulmans de Côte
d'Ivoire
CEEMUCI : Communauté des
Elèves et Etudiants
Musulmans de Côte
d'Ivoire
CEMUCE : Communauté
Estudiantine Musulmane de
l'Université de Cocody
et de l'Ecole Normale
Supérieure
EIS : Enquête
sur les Indicateurs du SIDA
EST :
Enquête de Surveillance des comportements
relatifs aux
IST/VIH/SIDA.
IES : Institut
d'Ethno-Sociologique
INS : Institut
National de Statistiques
IST : Infection
Sexuellement Transmissible
OMS : Organisation
Mondiale de la Santé
ONUSIDA : Organisation des
Nations Unies pour le
SIDA
PNLS : Programme
National de Lutte contre le
SIDA
PNUD : Programme des
Nations Unies pour le
Développement
RDC : République
Démocratique du Congo
SIDA : Syndrome
Immuno-Déficitaire
Acquis
UFR : Unité de
Formation et de Recherche
VA : Valeurs
Absolues
VIH : Virus de
l'Immuno-Deficitaire
Humaine
VR : Valeurs
Relatives
PREMIERE PARTIE :
CADRE THEORIQUE
ET
METHODOLOGIQUE
I - PROBLEMATIQUE
« Le SIDA, c'est une maladie qui tue
»1(*). Il figure parmi
les principales causes de décès dans le monde et en reste la
première en Afrique. Il constitue une crise tout à fait
exceptionnelle et évolue à une vitesse exponentielle.
En effet, en 1991, le programme de lutte contre le VIH/SIDA
de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a estimé qu'à
la fin de la décennie, 9 millions de personnes seraient infectées
et que 5 millions de victimes du SIDA mouraient en Afrique
subsaharienne2(*). Ces
chiffres ont presque quadruplés, dont 33,2 millions de personnes
vivaient avec le VIH, 2,5 millions de personnes ont été
nouvellement infectées et 2,1 millions d'autres sont
décédées de cette pandémie selon les estimations de
2007, avec 1,7 millions de nouvelles infections en Afrique
subsaharienne3(*).
Dans cette zone du globe, le VIH/SIDA touche
majoritairement les jeunes (15-45ans) avec un taux de prévalence
estimé à 5,9% en 2006 ; le mode de transmission en milieu
jeune, étant la voie sexuelle fait que le SIDA est devenu la
première cause de mortalité après le paludisme, le cholera
et la méningite. Les sujets de 15-45 ans véritables capitaux
humains, sont ainsi en cause, chose qui compromettrait les efforts de
développement planifié dans nos différents pays depuis les
indépendances.
La Côte d'Ivoire l'un des pays de l'Afrique
subsaharienne se trouve être touchée aussi par cette
pandémie. Elle comptait 70 000 personnes infectées par le
VIH/SIDA en fin 2001 avec un taux de prévalence de 9,7% chez les
adultes4(*). Ce taux est
passé de 7% en 2003 à 4,7% en 20055(*) avec un pourcentage de 6,4%chez les femmes et 2,9%
chez les hommes, avant d'atteindre le pique de
4,5%6(*) en
2008 dans la population générale. Malgré la baisse du taux
de séroprévalence, le SIDA demeure toujours un problème de
santé publique en Côte d'Ivoire, mais aussi il constitue un
phénomène social. Il est par essence une maladie sexuellement
transmissible et son émergence constitue un des évènements
sociaux les plus frappants depuis la fin du vingtième siècle.
Par ailleurs, environ 570 000 personnes vivent avec le
VIH/SIDA dont 530 000 adultes (15-45 ans) et 40 000 enfants (0-14
ans) dont 46 600 décès et 420 943 orphelins dus au
SIDA7(*). Ainsi pour freiner
la progression épidémiologie du VIH/SIDA, la Côte d'Ivoire
a initié des politiques de sensibilisations. Des téléfilms
(SIDA dans la cité...), les spots publicitaires et des slogans tels que
« l'abstinence est le moyen le plus sure pour éviter le
VIH/SIDA» et « utiliser le préservatif pour éviter le
VIH/SIDA», y compris la description des voies de contamination de cette
épidémie, ont été utilisés pour sensibiliser
la population générale sur le SIDA. Cet effort de sensibilisation
a amené la prise de conscience sanitaire chez la population
générale avec une maîtrise des modes de transmission du
VIH/SIDA à 90%8(*).
Ainsi, malgré de nombreuses études déjà
effectuées dans ce sens, en dépit des immenses efforts
déployés dans la lutte contre le SIDA, l'on observe encore une
persistance des comportements à risque dans la population.
Il en est de même des jeunes, qui occupent, en
Côte d'Ivoire, une place de choix dans les programmes de
développement. En ce qui concerne les étudiants sur qui porte
notre étude, disons qu'ils sont également exposés au
risque de cette pandémie.
Les étudiants musulmans faisant l'objet de notre
étude font partie intégrante de la couche sociale
générale de la Côte d'Ivoire. Notre étude
exploratoire nous a permis de rencontrer que cette population qui a un bon
niveau de connaissance du VIH/SIDA.
Ainsi, vis à vis du capital culturel acquis,
l'étudiant musulman avec ses valeurs, est susceptible de
développer une bonne conduite en matière d'infection à
VIH, pour éviter le plus possible le VIH/SIDA.
En partant de l'hypothèse selon laquelle les pratiques
à risque chez les étudiants s'enracinent dans un contexte
culturel et social permet de prendre en compte leur socialisation et leur
histoire. Il faut alors reconnaître que ceux-ci naissent de la
société et ne sont pas interchangeables.
Dans la religion musulmane, il est important de
prêter aussi attention à la façon dont l'individu qui
adopte ces comportements sexuels à risque est perçu.
Ainsi, dans le milieu musulman, le comportement à
adopter est celui de la conservation de la virginité jusqu'au mariage,
la fidélité au conjoint, souvent le seul homme ou la seule femme
qu'ils auront connu. Cependant, ajouté à l'émancipation
des moeurs et de la mixité sur les lieux d'étude, la religion a
favorisé de nouveaux comportements sociaux et notamment en
matière de sexualité. De plus les étudiants musulmans non
engagés dans une relation officielle se retrouvent libérés
des contraintes qui pesaient autrefois sur eux et particulièrement pour
un mariage. De ce fait, la sexualité se trouve
« libérée », chacun pouvant s'engager dans
des relations plus ou moins durables avec le ou la partenaire de son choix. Par
ailleurs, bien qu'interdit et condamné par la religion musulmane, le
concubinage commence à être toléré et à se
développer dans certaines sphères sociales. C'est a partir de ce
constat, ressorti au travers d'une enquête de portées
locales9(*) que des
programmes d'éducation sexuelle ont été mis en place
dés les cycles secondaires.
Eu égard à la représentation que
l'étudiant a du VIH/SIDA, représentation du reste liée
à son histoire et à la socialisation, celui-ci adopte des
comportements à risque qui revêtent pour lui un sens
spécifique.
Dès lors nous sommes à même de
nous poser les questions suivantes : Quelles représentations les
étudiants musulmans se font-t-ils du préservatif à la
lumière des normes religieuses ?
Quelle est la rationalité qui sous-entend les
comportements à risque chez l'étudiant musulman ?
Comment l'islam influence-t-il l'attitude des
étudiants musulmans envers le VIH/SIDA et le
préservatif ?
Quel est le niveau de conscience sanitaire en rapport à
la contamination au VIH/SIDA ?
II- REVUE CRITIQUE DE LA LITTERATURE
Avant de commencer notre étude, il convient
de mettre en relief les connaissances déjà acquises sur le sujet
puisque comme le dit Bachelard « On connaît contre une autre
connaissance.»9(*).
Pour ce qui est de notre thème, il convient de retenir que c'est un
thème qui a été amplement exploité par plusieurs
auteurs. Ainsi, la recherche de notre travail tourne autour de trois sous
thèmes, à savoir :
· Le comportement sexuel des jeunes face
au SIDA.
· La sexualité des jeunes
étudiants musulmans et leur intégration aux normes
religieuses.
· Les conditions de vie
socio-économique des jeunes.
1-Le comportement sexuel des jeunes face au
SIDA.
Selon l'enquête de surveillance des
comportements relatifs aux IST/VIH/SIDA en Côte d'Ivoire, les
comportements sexuels à risque varient selon les conditions de vie des
enfants et peuvent également être influencés par
différents facteurs qui ont été regroupés autour de
trois domaines, à savoir le domaine de la démographie, le domaine
socioculturel et le domaine psychosocial. En ce qui concerne les conditions de
vie des enfants, il faut signaler en particulier que les individus
bénéficiant des conditions de vie meilleure ont un comportement
sexuel à risque plus développé que ceux vivants dans des
conditions de vie difficiles. Ainsi, cela montre les déterminants
sociaux qui expliquent le comportement sexuel à risque des adolescents
sans oublier le facteur socio-économique10(*). Si ces études nous ont permis de voir les
causes du
comportement sexuel à risque suivant leur niveau de
vie, cette étude ne fait pas cas de la responsabilité de leur
parent à travers leur comportement sexuel.
Concernant le comportement sexuel des jeunes en l'occurrence
les étudiants de l'université de Bangui et Cocody, il ressort
qu'à l'université de Bangui, une grande majorité
d'étudiants ont une tendance à la multiplicité de
partenaire, même s'il n'y a pas de différences entre les
étudiants et étudiantes.
Cette pratique est perçue comme une preuve de
virilité et de liberté comme en témoignage le comportement
sexuel des lycéens au Congo11(*).
Dans ce même ordre d'idée, des
études menées à l'université de Cocody entre
juillet et décembre 2003, montre que ces étudiants
présentent une très grande propension à la
sexualité et, le « papillonnage sexuel » est une
pratique répandue chez les étudiants. Pourtant, que ne font pas
les autorités pour inciter la population en générale et
les étudiants en particulier à une prise de conscience des
risques de contamination au VIH/SIDA et à l'adoption de comportement
sexuel responsable ?
Le constat qui se présente, c'est qu'il y a un net
déphasage entre ces connaissances et les comportements sexuels à
risque. Partant donc de ce constat, ces auteurs ont identifié les
déterminants du comportement sexuels des étudiants à
l'université de Cocody. Ces mêmes auteurs se sont inspirés
de la théorie de Bourdieu c'est-à-dire la théorie de la
pratique qui saisit l'individu dans son milieu naturel pour questionner les
motifs de son action. Cette approche relève deux facteurs importants
à partir desquels il faut comprendre les pratiques sexuelles des
étudiants. Il y a d'une part l'économie et d'autre part les
déterminants socioculturels tels que la position traditionnelle du chef
de famille qui donne à l'homme le droit d'avoir plusieurs partenaires.
Cette attitude parait paradoxale. En effet, vu le caractère incurable de
cette maladie et les différentes réactions émotionnelles
face aux maladies du sida, l'on est amené à penser que
ces risques seraient modifiés. Pourtant, la
réalité en est tout autre quant à la non utilisation
systématique des préservatifs et d'autres facteurs (abstinence,
fidélité).
Concernant la sexualité des jeunes, il y a
lieu de citer Dedy Seri et Tapé Gozé12(*). Ici il s'agit de fournir,
sur le comportement sexuel et ces déterminants, des informations
descriptives qui faciliteront l'élaboration, la mise en oeuvre et
l'évaluation de politique et de programme de lutte contre la propagation
de l'infection du VIH. De plus, pour ces mêmes auteurs13(*), l'objectif de ce document est
de fournir des données sur les déterminants de la
sexualité chez les jeunes, la manière dont ils se comportent sur
le plan sexuel et les motivations sous-jacents.
En effet, de nombreuses études ont montré que
plus l'âge d'entrée dans la vie active est bas, plus la
probabilité d'avoir de multiples partenaires est élevée.
Ainsi, 17% des enquêtés ont eu leurs premiers rapports sexuels
entre 10 et 14 ans. Dans ce cadre donc, nous pouvons parler d'une
précocité sexuelle de la part des jeunes. Ce fait constitue une
importance capitale dans l'élaboration de notre travail, car il nous
aura permis d'analyser l'ampleur de cette précocité sexuelle
vis-à-vis des jeunes.
Ces auteurs nous ont permis de connaître les
déterminants sociaux et économiques qui expliquent le
comportement sexuel à risque chez les jeunes et particulièrement
chez les étudiants. Toutefois, l'on ne perçoit pas les
représentations que les étudiants se font de la
sexualité.
2- La sexualité des jeunes étudiants
musulmans et leur intégration aux
normes religieuses.
Kalambahi et Duchene évoquent à travers
l'ouvrage14(*), le
comportement des jeunes. Après la guerre connue par la République
Démocratique du Congo (RDC), il y a eu un impact négatif
concernant la sexualité des jeunes, une étude constate que la
précocité sexuelle des jeunes kinois est antérieure
à la guerre. Mais, cette guerre a toutefois permis d'aggraver ce fait.
Les jeunes sont non seulement précoces, mais ont aussi les relations
sexuelles dans des conditions et circonstances qui les rendent plus
vulnérables aux IST/VIH/SIDA. La sexualité à risque des
jeunes pourrait également être expliquée par
l'inadéquation de l'éducation qu'ils reçoivent et leur
vécu quotidien de l'activité sexuelle. A cause du
caractère tabou de la sexualité, les parents ont abandonné
la charge de l'éducation sexuelle à l'école qui au lieu de
dispenser l'éducation sexuelle, donne l'éducation à la vie
en suivant à la lettre les principes de la morale religieuse.
Cette étude par conséquent de
caractériser la sexualité des jeunes et la mise en
évidence des catégories de cette population les plus
exposées aux risques des IST, du VIH/SIDA et des grossesses
accidentelles. Ces catégories des jeunes constituants une population
à part, pourraient être ciblée de façon
particulière à partir des activités spécifiques
dans le cadre de la promotion de comportements sexuels à moindre risque
des IST/VIH/SIDA et des grossesses adolescentes
En rapport avec la sexualité, la personnalité du
jeune se relève à travers son activité sexuelle ou ses
orientations sexuelles. Cette personnalité s'apprécie non
seulement par la biographie sexuelle (en l'occurrence des rapports sexuels)
mais
aussi par la connaissance qu'a le jeune des voies de
transmission et de protection des IST, du VIH/SIDA. Elle se
révèle également à travers le type de partenaires
sexuels et sera aussi appréciée à travers les rapports de
genre, les attitudes, la perception des dangers dus aux risques sexuels (IST,
VIH/SIDA, et grossesses non désirées), des types des pratiques
sexuelles et des circonstances d'occurrence des rapports sexuels. La notion et
la protection ou non des rapports sexuels déterminent enfin le
caractère à risque ou non de ces derniers
Ici, nous pouvons rapporter ce fait qui s'est
déroulé en RDC à celui de la Côte d'Ivoire depuis
2000 jusqu'à ce jour. En effet, du fait de la guerre, la jeunesse
ivoirienne a connu un taux de prévalence très
élevée en matière de VIH/SIDA et de
précocité sexuelle.
Bouhdiha dans son oeuvre15(*), étudie la place et la conception de la
sexualité dans les pays islamiques et ce à travers deux
approches. L'une théorique, analyse la vision islamique (enseignements
du coran, la place de la femme et sa féminité), tandis que la
seconde décrit et commente la pratique sexuelle en islam. L'auteur
s'intéresse à l'articulation de la norme et du vécu. La
profusion, la précision des détails sur « le
sexe », contenus même le très saint Coran et dans les
plus doctes ouvrages de jurisprudence, sont là pour nous rappeler que
l'islam, religion « totalitaire », à l'oeil sur
tout. Mieux, « l'islam ne cherche nullement à
déprécier, encore moins à nier le sexuel. Il lui confie au
contraire un rôle grandiose et lui donne une investiture transcendantale
telle que la sexualité se trouve déculpabilisée. La
sexualité devient alors jaillissante et joyeuse ». (p8)
Si le droit musulman réglemente minutieusement la vie
sexuelle dans le cadre du mariage légal, c'est tout simplement pour
qu'un meilleur usage en soit fait. Si l'islam prône une rigoureuse
séparation du masculin et du féminin, c'est pour rendre l'homme
et la femme plus disponible l'un à l'autre : « la
complémentarité
des sexes est à la fois loi du monde, signe de
perfection humaine, volonté de Dieu et miracle renouvelé de la
création » (p113)
Ainsi, entre sexuel et sacral, point de frontière en
Islam. Voilà la théorie, selon Bouhdiha.
Par ailleurs, en ce qui concerne l'intégration aux
normes religieuses, selon MARZOUK16(*), les jeunes filles musulmanes sont celles qui sont
les plus exposées à cause de leur vulnérabilité.
Cet ouvrage nous permet de comprendre la conception des musulmanes face au
VIH/SIDA et plus particulièrement leur comportement dans le milieu. De
ce fait, la pertinence de la vulnérabilité de la gente
féminine (étudiantes, femmes, jeunes filles etc.....) est mise en
exergue et ce à travers la dépendance économique, sociale,
surtout pour la négociation du préservatif dans les rapports
sexuels pour celles qui vivent avec un homme polygame. Dans ce parcours, nous
comprendrons que la religion ne peut en aucune manière constituer un
lieu de prévention du VIH/SIDA. Mais, selon leur religion, certaines
d'entre elles sont marginalisées par leur propre confrère.
3- Les conditions de vie
socio-économiques des jeunes.
Les jeunes âgés de 10à 25 ans
représentent plus de la moitié de la population ivoirienne. Les
enquêtes sociodémographiques et socio comportementales ont
montré que les jeunes sont pauvres. La crise qui touche leurs parents a
des répercussions désastreuses sur leur existence quotidienne.
D'une manière générale, les familles des jeunes ont
à leurs charges de nombreuses personnes : 38,5% d'entre elles
abritent entre 5 et 8 personnes et 47,5% sont constituées de 9 personnes
et plus. Ces données indiquent clairement à quel point
l'existence des jeunes peut être précaire au sein des familles.
L'insécurité qui résulte de cet environnement explique en
partie certains comportements sexuels des jeunes tels que la sexualité
rémunérée. En analysant
la vie scolaire des jeunes élèves ivoiriens, on
peut se faire une idée de la jeunesse dans la globalité, sachant
que leur environnement est un facteur de réussite ou d'échec.
Aussi, selon les services du ministère de
l'éducation nationale, en 1996 les conditions de logement et
d'alimentation des élèves n'étaient pas bonnes.
En nous fondant sur l'ensemble de ces données, une
constante se dégage : la jeunesse vit dans une
insécurité matérielle et morale qui l'expose
dangereusement du point de vue de la santé liée à la
reproduction. En outre, la jeunesse féminine ivoirienne, à
l'instar de celles des autres pays d'Afrique vit une double marginalisation
liée et au sexe.
Nous avons passé en revue les écrits qui
étaient censés concernés la catégorie sociale sur
laquelle porte notre étude à savoir : les jeunes. Ces
écrits cependant concernaient les jeunes aussi bien au plan national
qu'au plan spécifique de certaines villes telles Abidjan,
Bouaké....Ces jeunes sont issus tant du milieu urbain que rural.
En général, cette littérature
nous montre que les tranches d'âge concernées par études
citées varient entre 10- 25 ans ; 20- 40 ans ; 19- 24 ans et
elle nous a permis de faire l'état des lieux sur la prévalence
des MST et du VIH au sein de la population jeune, d'analyser les facteurs
déterminants de leur sexualité et enfin de mettre en
lumière leurs conditions de vie socio-économiques.
Ainsi, nous pouvons retenir que le VIH/SIDA constitue une
grave menace pour la jeunesse africaine en général et ivoirienne
en particulier.
Au plan de l'analyse, nous pouvons relever que ces
études se sont faites un schème holistique pour aider à la
compréhension des comportements sexuels des jeunes. Cependant, ces
études n'ont pas concernés le cas spécifique des
étudiants musulmans.
Cet aspect du sujet a fait l'objet d'une étude17(*) en 1992 réalisée
par YAPO M.R, TAPE K.C et d'autres auteurs.
Dans cette étude, les auteurs présentent les
résultats d'une enquête réalisée en milieu
estudiantin à Abidjan où la séroprévalence varie
entre 10 et 12%. Afin d'apprécier l'impact des campagnes de
sensibilisation, des tests ont été faits sur le niveau de
connaissance des étudiants sur le VIH et l'on a pu apprécier leur
comportement face à la pandémie. Il ressort de cette
enquête qu'en dépit d'une connaissance théorique
satisfaisante de la maladie, de l'agent pathogène et des voies de
transmission, des comportements à risque subsistent et doivent faire
l'objet d'une campagne.
De manière général, les études
réalisées sur la question des étudiants et de la
sexualité ont abordé soit de l'adoption d'un nouveau comportement
sexuel dit responsable à travers l'utilisation des préservatifs,
soit de la représentation du VIH/SIDA ,des préservatifs ou des
jugements et attitudes des adolescents face au SIDA.
Cependant, disons qu'en général, les
étudiants ont une trop grande propension à la sexualité.
Pourtant ils ont un niveau d'instruction qui font d'eux, en principe les
personnes les mieux informées en termes de prévention et de
soins.
Il y a également les nombreuses campagnes de
sensibilisation tant au niveau Universitaire qu'au niveau des medias qui ne
limitent guère le comportement sexuel des étudiants. Cette
situation crée un paradoxe qu'il convient d'éclairer. C'est dans
ce sens que nous voulons orienter notre étude. Cette étude nous
permettra de savoir comment les étudiants musulmans en milieu
Universitaire et surtout à travers leur religion se représentent
la sexualité, qu'est ce que cela symbolise pour eux au point de mettre
en péril leur vie.
III- OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
1- Objectif général
Cette étude vise à apprécier le sens de la
dynamique des comportements sexuels à risque des étudiants
musulmans.
2- Objectifs
spécifiques.
· identifier les formes de codification de la
sexualité dans la religion musulmane.
Analyser les représentations sociales de la
sexualité et du VIH/SIDA chez les étudiants musulmans ;
· Analyser les facteurs sociaux explicatifs
des comportements sexuels à risque face au VIH/SIDA.
IV- HYPOTHESE
La prise de risque face au VIH/SIDA chez les étudiants
musulmans de l'Université de Cocody évolue en rapport inverse
avec l'intégration aux normes religieuses qui leur sont prescrites.
V- APPROCHE CONCEPTUELLE
Pour Emile DURKHEIM : « La première
démarche du sociologue doit être de définir les choses dont
il traite, afin que l'on sache et qu'il sache très bien de quoi il est
question. C'est la première et la plus indispensable condition de toute
vérification»18(*).
Ainsi, pour rendre plus compréhensible notre
étude, passerons nous à la définition de certains termes
tels : le comportement sexuel, risque, l'étudiant musulman,
logiques socio comportementales et la sexualité.
1) - Le comportement sexuel :
Pour être plus compréhensif, il serait
mieux de définir séparément ces termes à savoir le
comportement et sexuel.
Le comportement est la manière de se conduire,
c'est-à-dire l'ensemble des réactions observables objectivement
d'un organisme qui agit en réponse aux stimulations venues de son milieu
extérieur. En psychologie, le comportement est défini comme
l'ensemble constitué par des réactions du sujet aux stimuli. Un
autre aspect allant au-delà de la définition psychologique du
comportement est aussi à entrevoir. C'est celui qui prend en compte en
effet, les motivations propres à la conduite du sujet. Par ailleurs,
selon le dictionnaire général des sciences humaines, le
comportement est un concept général utilisé de
façon courante pour designer toute activité
caractéristique d'un organe vivant. Le comportement désigne de
prime abord la manière dont agissent les individus et les groupes
sociaux en fonction de tous les éléments de la vie sociale. Le
comportement est l'extériorisation des attitudes (l'ensemble d'opinions
et d'inclinaisons qui poussent à avoir un comportement particulier) et
peuvent donc être observé matériellement. Il est encore la
réaction d'un individu dans le milieu où il vit dans une
unité de temps.
Quand au terme sexuel, il se rapporte aux
phénomènes sociaux, psychologiques et physiologiques liés
au sexe et aux rapports sexuels.
Le comportement sexuel au sens large, recouvre une
vaste gamme d'activité à orientation sexuelle allant de
l'amitié au rapport homosexuel ou hétérosexuel. Il englobe
également les méthodes de contraception, notamment l'usage de
préservatifs. Il est influencé par l'idéologie sexuelle,
l'attitude à l'égard du risque et de l'opportunité ;
mais il exerce aussi, en retour une influence sur ces trois facteurs19(*).
2) - Risque :
Le risque désigne un
évènement incertain, éventuel dont la réalisation
ne dépend pas exclusivement de la volonté des parties et pouvant
causer un dommage. C'est encore un danger un inconvénient plus ou moins
probable auquel on est exposé (Dictionnaire Larousse à mettre en
bas de page).
Dans le cadre de notre étude, le risque est un danger
d'attraper le VIH quand on sait que les voies de transmission sont connues et
que jusqu'à maintenant aucun remède efficace n'a
été trouvé. Aussi, celui qui contracte le virus court vers
une mort certaine.
Partant de ce constat, nous pouvons distinguer les
comportements sexuels à risque qui sont le fait de minimiser ce qui peut
constituer un danger pour notre santé afin d'atteindre un objet. Cela
peut s'expliquer par plusieurs facteurs que sont l'adolescence qui est un
moment de pulsion ou de dynamisme sexuel, la faillite de l'éducation
familiale puis la fascination de l'argent.
De plus, la crise économique qui est souvent à
l'origine du malaise familial frappe de plein fouet une jeunesse
« bourrée »de besoins et incapable de les satisfaire
autrement qu'en s'aliénant ; ce qui est synonyme de prostitution,
du vol, du multi partenariat masculin ou féminin,
l'homosexualité, le vagabondage, les relations sexuelles non
protégées etc.
Il y a également le comportement sexuel précoce
qui est le fait de débuter une vie sexuelle à bas âge.
Ainsi, disons que les actes posés par les individus constituent ce que
l'on appelle leur comportement. Celui-ci exprime leurs aptitudes souvent mieux
que le fassent les opinions qu'ils émettent, car chacun sait qu'il n'y a
parfois pas de concordance entre ce que l'on dit et ce que l'on fait.
3) - L'étudiant
musulman :
L'étudiant musulman est tout
étudiant qui pratique la religion musulmane telle que enseignée
par Allah grâce à l'intermédiaire de son prophète
Mohamed (SAW). La participation de l'étudiant musulman peut se voir
à travers les prescriptions coraniques.
En effet, la Saint Coran dis que les musulmans constituent la
meilleur des communautés surgie sue terre, ils interdissent le
blâmable, ordonnent le bien t croient en Allah. Partant de là,
nous pouvons dire que l'étudiant musulman est celui qui interdit le mal
et ordonne le bien. Autrement dit, l'étudiant musulman ne triche pas, ne
casse pas, ne frappe pas ses enseignants. Il se fait remarquer aussi par sa
bonne moralité par son bon comportement et par sa bonne tenue
vestimentaire (surtout chez les filles). L'étudiant musulman est celui
qui doit toujours être cité en exemple. Il doit être le
meilleur partout où il se trouve (travail, université etc..) et
surtout être très respectueux. De plus celui-ci, en dehors de ses
activités scolaires pratique la religion musulmane et fais des
recherches religieuses dans le but de parfaire son culte et sa vie
quotidienne.
4) - Logiques socio comportementales :
Le terme de logique est un terme qui
est propre à la psychologie. De façon générale,
elle peut être définie comme toutes les raisons (morales,
religieuses, croyances....) qui font qu'un acteur agi d'une certaine
manière. Selon Gabriel Tarde20(*), il met en exergue deux types de logiques et de
théologie. Dans le cadre de notre étude, nous nous sommes
intéressés aux logiques. Concernant celles-ci donc, il parle de
logique individuelle et de logique sociale, objet de notre étude. Pour
lui, en effet on peut parler de logique sociale sans parler de logique
individuelle. La logique en elle-même désigne la manière
dont la croyance et le désir une fois produits doivent se repartir entre
les idées pour atteindre au maximum et à l'équilibre
demandé. La logique individuelle «enseigne bien à l'individu
insolé, abstrait par l'hypothèse, quelque soit la direction et
l'intensité proportionnelle de ses diverses affirmations ou
négations comparées les uns aux autres»21(*). Cependant, la
détermination de ses croyances reste donc inachevée, tant que la
logique individuelle opère seule. Mais fort heureusement à ce
point de vue, la nécessité d'être constamment en accord de
la logique sociale avec ses compatriotes et ses contemporains.
Il s'agit d'un savant avec ses confrères qui sont sa
vraie société à lui, impose à l'individu un certain
ton de foi et de confiance en soi ou en autrui dont il ne doit jamais
s'écarter, sous peine d'être banni de son milieu de vie ou
d'être jugé sévèrement22(*). Elle apparaît alors
comme tout raisonnement ou la conception de la société sur la vie
de sa population. Aussi, présente-t-elle des fonctions et des
catégories. Pour ce qui est des fonctions, elles regroupent les
jugements, la volonté, la religion et la politique. Concernant les
catégories, elles regroupent l'espace temps, matière force, la
divinité et la langue.
Par ailleurs, un comportement peut être biologique,
héréditaire, mais, devient social lorsqu'il est
conditionné par un "habitus" socialement acquis. C'est ce qui explique
que le rapport à la sexualité varie d'un sujet à un autre
et d'un groupe social à un autre. L'utilisation du préservatif
par exemple dépendant
d'une représentation qu'on se fait de
l'étiologie du VIH/SIDA, représentation qui naît de la vie
de groupe.
La logique socio comportementale met ici en valeur
l'attitude de l'individu dans la société. La
société en générale et les jeunes en particulier,
valorisent les comportements sexuels multiples. Cet état de fait
constitue pour ces jeunes un moyen d'affirmation dans la société
et pour être reconnue en tant qu'acteur.
5) - La
sexualité :
La sexualité, selon le Larousse
médial est "un ensemble de phénomène physiologique et
psychique qui se manifestent chez les êtres vivants (les hommes, les
animaux, les plantes) du fait de leur répartition en sexe
opposé23(*).
André Morali-Daninos l'étale encore mieux. Sous l'angle
purement biologique, la sexualité c'est l'union, par contact et
pénétration, de l'homme et de la femme, ainsi que les
états subséquents de satisfaction de gestion ou de
procréation. Dans un sens institutionnel, la sexualité est cette
forme de rapprochement sexuel, légitimé par les lois civiles et
la consécration religieuse24(*). Dans le cadre de cette étude, nous nous
intéressons nous à cette sexualité non socialement
légitime, génératrice du phénomène qui fait
que les jeunes étudiants musulmans pratiquent la sexualité en
dehors du mariage, ce qui n'est pas acceptée par la religion
musulmane.
De plus, la sexualité comprend deux (2)
éléments à savoir :
· La sexualité socialisée,
c'est-à-dire une conception de l'acte procréateur qui
privilégie les valeurs sociétales au détriment des valeurs
libidinales.
· La sexualité libidineuse, celle qui
privilégie la satisfaction de l'instinct sexuel au détriment des
valeurs sociétales25(*).
Vu tous ces aspects concernant la sexualité, on peut
dire que tout être humain est doté d'une sexualité donc
d'un comportement sexuel qui lui est propre.
Cependant, la compréhension de tous ces thèmes
nous aurons permis de conduire à bien notre étude.
VI- METHODE D'ANALYSE :
La méthode dialectique
Les étudiants sont des individus dotés d'un
capital culturel et symbolique sanctionné par des disciplines. Chez qui
leur confère le statut d'individus ayant un meilleur niveau
d'application des phénomènes sociaux dans leurs manifestations
latents. Aussi, selon EIS-CI, 2005 la population globale ivoirienne
maîtrise les modes de transmission du VIH. Ce qui suppose que les
étudiants musulmans de la mosquée IBN BAZ de l'université
de cocody font partir intégrante de cette population. Par
conséquent, elle maîtrise aussi ces voies de contaminations du VIH
défini par l'EIS. En dépit de la connaissance de ces voies qui
sont susceptibles à l'infection du VIH les étudiants adoptent
toujours des comportements sexuels à risque : 20% de nos
enquêtés soit 24 individus ont deux partenaires sexuels, 26,67%
soit 32 étudiants n'utilisent pas systématiquement le
préservatif et 60% soit 72 enquêtés ne connaissent pas
leurs statut sérologique.
Aussi, selon l'enquête socio comportementale
menée sur les étudiants en 1992, l'on remarquera que la
prévalence du VIH/SIDA en milieu universitaire varie entre de 10
à 12%. Cette étude atteste que les étudiants sont aussi
contaminés par cette pandémie, malgré leur connaissance
sur les modes de transmissions de la maladie, chose qui devraient leur
permettre d'éviter le SIDA.
C'est ce rapport dichotomique, cet écart entre les
logiques socio comportementales des étudiants et les impacts de
sensibilisation anti- VIH/SIDA apparemment favorables pour éviter cette
pandémie que nous avons saisi à travers cette
méthode ; d'où la méthode dialectique.
VII- DELIMITATION DU CHAMP DE
L'ETUDE
1- Champ géographique.
Cette étude est circonscrite au sein de
l'Université de Cocody. Plus particulièrement à la
mosquée IBN BAZ du campus, non loin de la piscine de
l'Université. Elle prend en compte tous les étudiants et
étudiantes de toute discipline ayant obtenue le baccalauréat.
Ainsi, notre intérêt est porté sur ce site, car il regorge
en son sein des étudiants musulmans. De plus, cette étude a un
apport religieux et la mosquée représente un lieu de
prière, d'où le choix de notre site.
2- Champ social.
Il se rapporte au groupe social sur lequel porte notre
investigation. Cette enquête s'adresse exclusivement aux étudiants
et étudiantes musulmans fréquentant la mosquée INB BAZ de
l'université de Cocody Abidjan et prenant des cours au sein des
différentes UFR de recherche.
VIII- LES TECHNIQUES DE COLLECTE DES
DONNEES
1- La recherche
documentaire
Pour notre étude sur la sexualité et le
VIH/SIDA, nous avons eu à consulter des documents déjà
existants sur le sujet ; Lesquels sont tous écrits. Cependant, dans
notre cas, nous allons exclusivement prendre en compte les documents
écrits.
Pour ce faire, cette recherche nous a conduis dans
les locaux traitant de la question l'ONU SIDA, le Programme National de Lutte
contre le VIH/SIDA (PNLS), afin de recueillir les informations récentes
sur la progression de la maladie. Nous avons aussi eu à travailler au
sein de la bibliothèque de l'Institut
d'ethno-sociologie (IES), la bibliothèque de
l'Association des Elèves et Etudiants Musulmans de Côte d'Ivoire
(AEEMCI) et surtout celle de l'Institut National de Statistiques (INS)
où nous avons mené les investigations lors de la recherche sur
les dernières données existantes sur la pandémie.
2- L'enquête exploratoire.
Cette étape de notre travail de recherche, nous a
permis de prendre conscience des réalités sur notre terrain
d'enquête. Le travail s'est déroulé du 07 au 11
Décembre 2007 au sein de l'université de Cocody. Nous avons
interrogé 64 étudiants musulmans (hommes et femmes confondus).
Malgré certaines hésitations face à certaines questions
considérées comme tabous et intimes, nous avons montré la
pertinence et l'acceptabilité de ces questions par ces étudiants
musulmans.
3- L'échantillonnage.
Ici, la technique la mieux adaptée pour notre
étude est la technique de l'échantillon accidentel. Notre
population d'enquête est constituée des étudiants musulmans
(tout sexe confondus) qui fréquentent la mosquée INB BAZ de
l'université de Cocody. Cependant, pour faire partir de notre population
d'enquête, il faut remplir des conditions. Dans le souci de rendre notre
échantillon représentatif, nous allons tenir compte de la
proportion des garçons et des filles de la population d'enquête
dans notre échantillon. Ainsi, nous avons choisis une population de 120
étudiants à interroger avec pour répartition arbitraire de
30% de filles et 70% de garçons, donc 84 garçons et 36 filles.
Et ce, en fonction d'une minorité d'étudiantes musulmanes
fréquentant le site de notre étude. Rapportons que le principe
qui va guider notre enquête est celui du choix au hasard de
l'enquête en tenant compte de la proportion de filles et de
garçons.
4- Questionnaire.
Il est adressé aux étudiants musulmans qui
fréquentent la mosquée IBN BAZ de l'université de Cocody
et comprend 24 questions reparties en 4 chapitres :
Caractéristiques individuelles.
Les précédents sexuels et
contraception.
Connaissance du SIDA.
Connaissance en islam en matière de
sexualité.
Par ailleurs, pour rendre plus compréhensible nos
interprétations, nous avons eu recours à un guide d'entretien
5- Guide d'entretien
Le guide d'entretien nous a permis de comprendre comment
l'Imam et les responsables des étudiants de la mosquée IBN BAZ de
l'Université de Cocody abordent la question du VIH/SIDA et aussi
connaître la position de l'Islam vis-à-vis de ce
phénomène.
6- Dépouillement.
C'est l'étape de la recherche au cours de laquelle on
procède à l'inventaire des résultats de l'enquête
afin de voir comment les résultats se présentent par rapport
à l'hypothèse de l'étude. Ainsi, nous avons opté
pour un traitement informatique de nos données avec l'aide du logiciel
Excel.
Ainsi eu égard aux questions contenues dans notre outil
de collectes des données, mais aussi à cause des croisements,
nous allons mieux cerner ce phénomène.
IX- LES DIFFICULTES DE LA
RECHERCHE.
Les difficultés rencontrées au cours de cette
étude ont été aussi nombreuses que diverses. Elles se
situent à divers niveaux de notre travail et sont liées à
la nature même du travail de recherche ainsi qu'à l'environnement
socio politique dans lequel nous baignions.
Ainsi, il était difficile pour nous de trouver les
étudiants musulmans pour répondre à nos questions. Mais la
plus grande difficulté dans nos recherches, est l'inacceptation des
étudiantes musulmanes à remplir le questionnaire, qu'elles
trouvaient tabou et même vulgaire de dévoiler
leur sexualité sur un bout de papier. ; D'où des
réticences de la part de certaines étudiantes musulmanes.
Cependant, au cours de cette partie avons-nous pu
préciser les différents canevas de notre étude et nous
préparer à amorcer la présentation du cadre de notre
étude et mieux dérouler l'analyse et l'interprétation des
données de notre enquête.
DEUXIEME PARTIE :
PRESENTATION DU CADRE DE L'ETUDE
ET FONCTIONNEMENT DE LA COMMUNAUTE DES ELEVES ET
ETUDIANTS MULSULMANS DE CÔTE D'IVOIRE.
I/ PRESENTATION DE LA MOSQUEE DE L'UNIVERSITE DE
COCODY.
1/ Situation
géographique
La mosquée IBN BAZ de l'université
de Cocody est située dans la commune de Cocody au sein de
l'Université Nationale de Cocody, plus précisément
à côté de la piscine principale de l'Université.
Elle est constituée d'un grand bâtiment ovale qui sert de lieu de
prière et juste à droite de ce bâtiment se trouve les
toilettes, à savoir une partie réservée aux filles et
l'autre aux garçons, sans oublier le dortoir des filles. Et c'est dans
cet endroit que les étudiants musulmans font leurs ablutions avant de
rentrer dans la mosquée. Mais, juste à l'entrée de la
mosquée se trouve un tout petit bâtiment, qui représente le
bureau des responsables, et dans laquelle se trouve une mini
bibliothèque.
2/ Historique de la Communauté des
Elèves et Etudiants
Musulmans de Côte d'Ivoire
(CEEMUCI).
Association apostolique à caractère
religieux et social, conformément à la loi n°60-315 du 21
Septembre 1960, Née le 08 Mars 2003, la Communauté Estudiantine
Musulmane de l'Université de Cocody et de l'Ecole Normale
Supérieure (CEMUCE) est devenue la Communauté des Elèves
et Etudiants Musulmans de Côte d'Ivoire (CEEMUCI), à l'issue de sa
dernière Assemblée Générale qui s'est tenue les
Samedi 30 et Dimanche 31 Décembre 2005 à
l'amphithéâtre de l'UFR Criminologie.
Dès les premiers mois de son existence, cette
structure a étendu son action dans divers domaines qui par leurs
pertinences transcendent largement le cadre de son champ d'action
géographique.
En effet, elle a été amenée à
s'impliquer fortement dans les questions d'ordre national comme l'engagement de
l'élite féminine dans le processus de réconciliation
national en Côte d'Ivoire.
Par ailleurs, la CEEMUCI (EX-CEMUCE) a apporté sa
contribution à la résolution de grands problèmes
contemporains tels que le VIH/SIDA, sans oublier ses actions au plan social et
scientifique.
II- Implication de la CEEMUCI dans la lutte contre
le VIH/SIDA
Le VIH/SIDA continue de faire des ravages. Les
étudiants musulmans ont décidés de s'impliquer davantage
dans la lutte contre cette pandémie. Regroupés au sein de la
Communauté des Elèves et Etudiants Musulmans de Côte
d'Ivoire (CEEMUCI), ils ont organisé une conférence autour du
thème : « Le VIH/SIDA : quelle communication pour un
changement de comportement en milieu scolaire et
estudiantine ? », parue dans le journal le Patriote le Dimanche
19 Juin 2005.
Le directeur de la mobilisation sociale du ministère
de la lutte contre le SIDA, Kogochou Camara, a indiqué que les pratiques
telles que le « Lévirat » et le «Sororat»ne sont pas
mauvaises. Mais les conjoints doivent préalablement faire le test de
dépistage du VIH/SIDA. « L'excision et la circoncision se font en
groupe dans les villages, souvent avec la même lame. C'est
dangereux !», a-t-il déploré. Mr Camara a invité
les étudiants musulmans à sensibiliser davantage la
communauté islamique sur les dangers du SIDA. Il disait ceci «
Faites la promotion du dépistage volontaire et pratiquer
l'abstinence», a conseillé le Directeur. Avant d'ajouter que le
préservatif doit être utilisé correctement.
Pour sa part, le Docteur Bouzid Samir, du Programme des
Nations Unies pour le Développement (PNUD), a invité les
étudiants musulmans à s'engager sérieusement dans la lutte
contre la pandémie di VIH. « Nous devons nous engager dans un
processus de changement de comportement »n a-t-il aussi
conseillé.
1/ Les étudiants musulmans dans la lutte
contre le SIDA.
Aujourd'hui, l'on est bien obligé de
concéder que le SIDA est bien une calamité et en plus, il ne
touche pas seulement ceux qui s'adonnent à la fornication et aux autres
vices. Effectivement l'on peut constater qu'un grand nombre de femmes,
certaines des épouses vertueuses sont contaminées par leurs
époux volages et meurent sans avoir compris ce qui leur arrivait. A
l'inverse, mais ces cas sont nettement moins nombreux, des époux
infidèles ramènent la maladie dans la famille et cause le malheur
de leurs proches.
En ce qui concerne la lutte contre le SIDA, nous estimons
indispensable de relever un certain nombre de réalités qui ont
concerné le traitement de cette question.
Dans la définition de la stratégie de la lutte
contre le SIDA, nous pensons que le choix de a prévention par la
sensibilisation seule au détriment de la prise en charge a
été une erreur dès le départ. La prise en charge
aurait permis de réduire l'impact socio-économique de la maladie
et de circonscrire la propagation du fléau par la prise de conscience du
séropositif.
La priorité accordée à la
sensibilisation a effectivement apporté l'information au plus profond de
la cellule familiale. Mais elle a connu des effets pernicieux. Les campagnes
SIDA ont porté la question du sexe dans la rue avec l'idée pour
les jeunes que la sexualité était maintenant autorisée,
voire conseillée, à condition de se munir de préservatif.
En s'adonnant à la sexualité, ils ont multiplié les
occasions d'attraper la maladie. Les préservatifs ne peuvent pas
être systématiquement utilisés si les rapports deviennent
très fréquents.
2/ Les étudiants musulmans et leur
conception du préservatif.
Le choix du préservatif comme principal moyen de lutte
contre le SIDA, est considéré chez nous comme une
véritable démission des services techniques face à leur
responsabilité dans la question du SIDA. Que des services responsables
de la santé des populations d'un pays accordent une priorité
quasi exclusive à cette méthode peut paraître
incompréhensible. Ce n'est que très récemment que l'on a
commencé à évoquer les autres moyens de lutte que sont
l'abstinence et la fidélité entre partenaires. En
privilégiant le préservatif, on a du même coup exclu
certains acteurs de la lutte contre le SIDA. Il s'agit des communautés
religieuses. L'utilisation du préservatif soulève des
problèmes d'ordre religieux qui empêchent ces groupes de prendre
part au débat médiatique sur le SIDA.
Or personne n'ignore le poids des confessions religieuses sur
les consciences surtout en ces temps de désarroi matériel et de
paupérisation croissante.
En résumé, l'Islam combat tous les actes qui
entraînent la dépravation des moeurs, facteur de propagation de
l'infection à VIH. Nous inscrivons notre façon de lutter contre
le SIDA par l'abstinence et la fidélité, mais pas avec les
préservatifs. Les associations islamiques élaboreront leur plan
d'action qu'elle soumettra au ministère de la santé pour
approbation et adoption, s'il n'est pas adopté, nous continuerons
à lutter à notre manière.
TROISIEME PARTIE
DYNAMIQUE DES COMPORTEMENTS
SEXUELS A RISQUE
CHEZ LES ETUDIANTS MUSULMANS
I-PROFIL SOCIAL DES ENQUETES
L'analyse du profil social des étudiants va
porter sur les variables âge, sexe, niveau d'étude qui permettent
d'identifier un groupe.
I-1 - L'âge
Tableau n°1 :
Répartition des enquêtés selon l'âge
Tranche d'âge
|
VA
|
VR (%)
|
[20-24 ans]
|
63
|
52,5
|
[25-29 ans]
|
45
|
37,5
|
[30-34 ans]
|
12
|
10.00
|
Total
|
120
|
100.0
|
Ce tableau présente une répartition des
enquêtés selon l'âge. On note 52,5% d'individus ayant entre
20 et 24 ans, 45 personnes sont 37,5%, ont l'âge compris entre 25 et 29
ans, et enfin 10% d'individus ayant l'âge compris entre 30 et 34 ans.
C'est une population extrêmement jeune, 90% de
cette population a un âge compris entre 20 et 29 ans. Quand on sait que
le VIH/SIDA est la première cause de mortalité chez l'adulte
(15-49 ans) au sud du sahara. Nous pouvons affirmer que notre population
d'enquêté se trouve dans cette catégorie des populations
exposées au risque d'infection par le VIH/SIDA.
I-2- Le sexe
Tableau n°2 : Répartition
des enquêtés selon les sexes
Sexe
|
VA
|
VR (%)
|
Masculin
|
84
|
70
|
Féminin
|
36
|
30
|
Total
|
120
|
100
|
Ce tableau nous dresse une répartition des
enquêtés selon le sexe. Avec comme nous l'avons
précisé plus haut une répartition arbitraire de 70%
d'individu de sexe masculin, contre 30% de sexe féminin, on peut dire
qu'à la mosquée IBN BAZ de l'université de Cocody, vu ces
données, nous pouvons mettre en évidence une majorité la
gente masculine.
I-3- Le niveau d'étude
Tableau n°3 :
Répartition des enquêtés selon le niveau d'étude.
Niveau d'étude
|
VA
|
VR (%)
|
BAC+1
|
30
|
25
|
BAC+2
|
51
|
42,5
|
BAC+3
|
18
|
15
|
BAC+4
|
12
|
10
|
BAC+5
|
6
|
5
|
Non déclarés
|
3
|
2,5
|
Total
|
120
|
100
|
Ce tableau dresse une répartition des
enquêtés selon le niveau d'étude. La majorité des
enquêtés se trouve en fin du premier cycle 42,5% pour le BAC+2.
Aussi avons-nous respectivement pour le BAC+1, 25% ; 15% pour le
BAC+3 ;
10% pour le BAC+4 ; 5% pour le BAC+5 ; 2,5%
individus n'ont pas déclaré leur niveau d'étude.
Cette variable du "niveau d'unité " des
enquêtes nous paraît déterminante à deux niveaux.
D'abord, elle constitue un indicateur du niveau de connaissance
d'enquêtés sur le VIH/SIDA. Avec de tels niveaux d'étude,
les enquêtés sont censés avoir u n niveau de connaissance
acceptable sur le VIH/SIDA.
Ensuite, le coran renfermant les fondements de base de la
religion musulmane édite des modèles de comportements sexuels que
le fidèle se doit de suivre pour avoir la bénédiction de
Dieu.
Avec la version française du coran, nos
enquêtés tous musulmans, auront une connaissance des normes
islamiques en matière de sexualité, chose que nous aurons
à vérifier par la suite.
II- L'ISLAM ET LA MODELISATION DES COMPORTEMENTS
SEXUEL DES ETUDIANTS DE LA MOSQUEE IBN BAZ DE L'UNIVERSITE DE
COCODY.
II-1- La sexualité en islam.
Cette partie de notre travail est la synthèse et
l'analyse des entretiens (à l'aide d'un guide d'entretien, voir Annexe)
avec l'imam des étudiants qui représentent des responsables de la
dite mosquée. Pour l'islam, la sexualité et tout ce qui y
attrait, font partie de la nature humaine, et il n'y a pas de tabou qui y
serait lié. L'instinct sexuel ne doit donc pas non plus être
fluté sans cesse. En fait, il doit être orienté. Et, c'est
avec l'objectif de fournir à l'être humain cette orientation que
l'islam lui offre, au sujet de la façon de vivre la sexualité
comme au sujet de toute chose, des limites à respecter.
En islam, la sexualité humaine est
perçue comme un acte sacré. Car ayant pour objectif la
procréation et la pérennisation de l'espèce humaine. Selon
l'Imam de la mosquée « le plaisir n'est pas au centre de la
sexualité », aussi poursuit-il pour dire que « le
cadre idéal de la sexualité est le mariage, qui est béni
par Dieu, tout rapport sexuel hors du cadre du mariage est formellement
interdit ». Même les relations intimes entre fiancés
sont interdites car, dans la législation islamique (Sharia al), il y a
une grande différence entre les deux termes.
Ainsi, les fiançailles n'ont rien de plus qu'une
déclaration promettant d'épouser une femme alors que le mariage
est une relation complète reposant sur un contrat solide et un
engagement solennel qui implique des conditions , des droits et des
conséquences spécifiques.
Il est à noter que les relations sexuelles même
dans le mariage sont codifiées. La sodomie est strictement interdite,
car elle possède quelque ressemblance avec la pédérastie.
C'est à ce sujet que le prophète dit : « Ne
pénétrez pas les femmes dans leur anus ».
Au total, l'islam impose aux fidèles musulmans un mode
de comportement sexuel que ces derniers doivent manifester dans le quotidien
pour avoir le salut de Dieu. Pour les jeunes célibataires, abstinence
jusqu'au mariage, pour les mariés, pas de sodomie.
Dès lors qu'en est-il de l'usage du préservatif
en islam ?
II-2- L'Islam et le
préservatif
Selon certains étudiants « l'usage du
préservatif lors des rapports sexuels va à l'encontre des notions
de procréation et de pérennisation de l'espèce humaine
telles que voulues par Dieu. Alors tout élément extérieur
allant contre ce principe est systématiquement
rejeté ». L'on pourrait donc penser que la religion musulmane
s'oppose à l'utilisation du préservatif, loin s'en faut, l'islam
balise le cadre de la sexualité qui ne doit avoir lieu que dans le
mariage.
Le mariage reste et demeure le seul lieu de l'utilisation des
préservatifs, toléré par l'islam. Et ce, pour plusieurs
raisons. Un couple peut utiliser les préservatifs pour éviter les
grossesses non désirées pour protéger le ou la partenaire
en cas de maladie menaçant la vie du couple, tel le VIH.
Comme on le voit, l'islam laisse une marge de manoeuvre aux
fidèles quant à l'utilisation du préservatif. Laquelle
utilisation ne doit se faire que dans le mariage et à des conditions.
Somme toute, nous pouvons retenir dans cette partie
que l'islam impose un style de vie d'une rigueur austère en
matière de sexualité (Abstinence- mariage). Toute relation
intime en dehors de ce cadre est considérée comme une
désobéissance à Dieu. Si tous nos enquêtés
nous ont affirmé connaître les principes de l'islam en
matière d'éducation sexuel des fidèles, l'autre
problème est l'applicabilité de ces normes sexuelles dans leur
vie quotidienne.
C'est ce que nous verrons dans le chapitre suivant.
III - CONTROVERSE DANS L'APPLICATION DES NORMES
ISLAMIQUES ET COMPORTEMENT SEXUELLE À RISQUE DES
ETUDIANTS.
III-1- Activité sexuelle des
étudiants.
A ce stade de notre analyse, nous pouvons dire que la
population cible sur laquelle nous avons porté notre étude,
constitue une population active sur le plan sexuel et de ce fait exposé
aux risques de VIH/SIDA.
Ainsi, à la question : Avez-vous
déjà eu des rapports sexuels, nous avons les résultats
dans le ci-dessous.
Tableau n°4 : Répartition des
enquêtés par sexe et selon l'âge du premier rapport
sexuel.
Sexe
Age
du 1er
rapport
sexuel
|
Féminin
|
Masculin
|
Total
|
VA
|
VR (%)
|
VA
|
VR (%)
|
VA
|
VR (%)
|
- de 15 ans
|
0
|
0
|
06
|
7,14
|
06
|
05
|
16 - 20 ans
|
12
|
33,33
|
58
|
69,05
|
70
|
58,33
|
21 - 25 ans
|
06
|
16,67
|
06
|
7,14
|
12
|
10
|
Abstinence
|
18
|
50
|
14
|
16,67
|
32
|
26,67
|
Total
|
36
|
100
|
84
|
100
|
120
|
100
|
Au regard de ce tableau, nous constatons que 5% des
enquêtés exclusivement des hommes soit 06 individus ont eu leur
premier rapport sexuel avant 15 ans. 12 individus (06 garçons et 6
filles) soit 10% ont eu leur rapport entre 21 et 25 ans. 32 étudiants
(14 garçons et 18 filles) représentant 26,67% des
enquêtés s'abstiennent ; alors que 70 étudiants (58
garçons et 12 filles) soit 58,33% des enquêtés
déclarent avoir eu leur premier rapport entre 16 et 20 ans.
Au total, nous pouvons donc retenir ici que les garçons
connaissent une précocité sexuelle par rapport aux filles. Cette
précocité des rapports sexuels est un facteur de risque, car,
plutôt ont lieu les rapports sexuels grand sont les risques à
multiplier le ou la partenaire et à contracter le VIH.
Au-delà des raisons déjà
avancées, il faut surtout relever l'impact de certaines raisons sur la
précocité sexuelle des enquêtes. Ainsi, le désir
semble être la première cause selon les entretiens que nous avons
eu avec eux. Le désir naît de l'envie d'imiter les autres (dans
les groupes de paris ou les aînés). Ensuite vient la
curiosité, qui est le fait des jeunes filles et garçons qui
parvenus au seuil de la puberté s'intéressent aux uns et aux
autres dans le cadre des rapports hétérogènes.
Tableau n°5 : Répartition des
enquêtés selon les motifs du 1er rapport
Sexe
Motifs du
1er rapport
sexuel
|
Féminin
|
Masculin
|
Total
|
VA
|
VR (%)
|
VA
|
VR (%)
|
VA
|
VR (%)
|
Amour
|
18
|
50
|
0
|
0
|
18
|
15
|
Curiosité
|
6
|
16,67
|
36
|
42,86
|
42
|
35
|
Désir
|
0
|
0
|
48
|
57,14
|
48
|
40
|
Pas de réponse
|
12
|
33,33
|
0
|
0
|
12
|
10
|
Total
|
36
|
100
|
84
|
100
|
120
|
100
|
Au travers de ce tableau, nous pouvons noter qu'en dehors
des différentes raisons évoquées : Amour (15%), la
curiosité (35%), le désir (40%) constitue la principale cause de
la précocité sexuelle de nos enquêtés.
En effet, le désir de s'affirmer, de montrer sa
maturité poussent nos enquêtés surtout les hommes à
se livrer aux activités sexuelles.
Quand à la curiosité, c'est le fait de
jeunes filles et garçons qui parvenus au seuil de la puberté
s'intéressent les uns aux autres dans le cadre de rapports
hétérogènes.
Cette motivation les amène à pratiquer des
comportements sexuels à risque et surtout dans le but de satisfaire leur
curiosité. Une telle situation nous conduit inévitablement
à voir le nombre de partenaires sexuels au cours des 12 derniers
mois.
Tableau n°6 : Répartition des
enquêtes par sexe selon les partenaires sexuels au cours des 12
derniers mois.
Sexe
Nombre
de partenaires
sexuels
|
Féminin
|
Masculin
|
Total
|
VA
|
VR (%)
|
VA
|
VR (%)
|
VA
|
VR (%)
|
1
|
18
|
50
|
46
|
54,76
|
67
|
55,83
|
2
|
0
|
0
|
24
|
28,57
|
24
|
20
|
3
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Pas de partenaires
|
18
|
50
|
14
|
16,67
|
32
|
26,67
|
Total
|
36
|
100
|
84
|
100
|
120
|
100
|
A travers ce tableau, nous pouvons donc noter que 55,83%
de nos enquêtés soit (18 filles et 46 garçons) ont un
partenaire sexuel. Alors que 20% tous des garçons (24 individus) ont 2
partenaires sexuels.
Au vu de ces chiffres, nous pouvons donc conclure que le multi
partenariat au niveau des étudiants de la mosquée IBN BAZ de
l'université de Cocody est une affaire d'hommes.
Qu'en est-il de l'usage du préservatif ?
Tableau n°7 : Répartition des
enquêtés par sexe selon l'usage du préservatif
sexe
Usage
du
Préservatif
|
Féminin
|
Masculin
|
Total
|
VA
|
VR (%)
|
VA
|
VR (%)
|
VA
|
VR (%)
|
Rarement
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Souvent
|
06
|
16,67
|
26
|
30,95
|
32
|
26,67
|
Toujours
|
12
|
33,33
|
44
|
52,38
|
56
|
46,66
|
Jamais
|
18
|
50
|
14
|
16,67
|
32
|
26,67
|
Total
|
36
|
100
|
84
|
100
|
100
|
100
|
Nous constatons ici que 26,67% des
enquêtés soit 6 filles et 26 garçons utilisent souvent le
préservatif et 46,66%, soit 12 filles et 44 garçons affirment
utiliser toujours.
Les autres 26,67% soit (18 filles et 14 garçons)
représentent ceux qui ont décidé de s'abstenir de tout
rapports sexuels. On peut donc ici noter que le non port de façon
systématique du préservatif expose certains étudiants aux
risques d'infection au VIH/SIDA.
Quels sont leurs statuts face aux IST ?
Tableau n°8 : Répartition des
enquêtés par sexe selon qu'ils aient contracté ou
non une IST
Sexe
Avez -vous
déjà eu une IST ?
|
Féminin
|
Masculin
|
Total
|
VA
|
VR (%)
|
VA
|
VR (%)
|
VA
|
VR (%)
|
Oui
|
0
|
0
|
12
|
14,28
|
12
|
10
|
Non
|
36
|
100
|
72
|
85,72
|
108
|
90
|
Total
|
36
|
100
|
84
|
100
|
120
|
100
|
Il est à noter ici 10% de nos
enquêtés tous les garçons déclarent avoir
été atteint une fois par une IST. 90% de personnes
enquêtées soit 36 filles et 72 garçons affirment n'avoir
jamais eu une IST.
Si la majorité de nos enquêtés ont
affirmé n'avoir jamais une IST, il n'en demeure pas moins que certains
aient contracté celle-ci. Ceci, nous conduit à dire que la non
utilisation systématique du préservatif par certains
étudiants entraîne l'infection aux IST. Ce qui du coup les expose
au VIH/SIDA.
Au total, nous pouvons donc retenir dans cette partie que
dans un contexte de mondialisation où toutes les sociétés
et même les valeurs religieuses sont en pleines mutation, la
sexualité de nos jours a pris une autre dimension, c'est plutôt le
plaisir qui est recherché à travers les relations sexuelles. Dans
ce contexte, la procréation ne devient plus la finalité de la
sexualité mais plutôt une certaine recherche de plaisir. Comme le
soutiennent certains étudiants en milieu urbain (avec son corollaire) de
mode de vie ne fait pas un enfant qui veut, mais qui peut. Aujourd'hui,
l'enfant semble faire partie d' "un programme " et c'est cette perception
qui de plus en plus est développée dans les mentalités des
jeunes en générales et en particuliers chez les étudiants
de la mosquée IBN BAZ de l'université de Cocody dont 73,33% sont
sexuellement actifs contre 26,67% qui eux ont décidé de respecter
les prescriptions de l'islam en matière de sexualité.
Comme on le voit, clairement l'existence de comportement
à risque au sein des étudiants de cette mosquée
réside dans le non respect des normes islamiques en matière de
sexualité (abstinence - mariage) (mariage - préservatif). Le non
respect de ces principes par certains étudiants qui constitue une
désobéissance à
Dieu. Etant tous célibataires, ils n'ont pas le droit
d'avoir des relations intimes avec une partenaire.
De ce fait, l'hypothèse selon laquelle la pratique des
comportements à risque est la conséquence du non respect des
normes islamiques devient une réalité, un fait.
III- 2 - Prise de conscience de la
vulnérabilité face au VIH/SIDA.
La conscience est une notion de Durkheim selon
laquelle les actes des individus sont déterminés par une force
supérieure collective issue du groupe social que l'individu
intègre dans sa personnalité lors de la socialisation.
Face à des situations précises, les
individus adoptent des attitudes ou des comportements précis. Ces
attitudes et comportements sont fonction de la perception qu'ils ont de la
situation ou du phénomène.
De ce fait, nous avons cherché à savoir comment
les enquêtés se représente le VIH et quelle connaissance
ils en ont.
Il faut noter par rapport à cette préoccupation
que généralement, les enquêtés qualifient de SIDA
de "maladie très dangereuse " ou encore de " sale maladie " ou de "
maladie à part " du fait de son incurabilité, dont 4,7%26(*) de taux de prévalence.
Et du fait du nombre de victimes qu'elle cause à travers le monde et
principalement en Afrique.
Il faut aussi noter que les enquêtés on une
bonne connaissance théorique du VIH/SIDA et de ces modes de transmission
et même de son mode de manifestation.
Certains regrettent la manifestation dans laquelle baignent
les malades du SIDA et les séropositifs.
Beaucoup parmi eux, dont (65%) ont pris conscience des risques
auxquels ils sont exposés depuis au moins 10 ans. Grâce aux
différentes campagnes de sensibilisation que d'autres ont pris
conscience, surtout quand ils ont vu des proches mourir de ce mal.
En faisant une petite rétrospective, on se rend compte
que cette période correspond au début de leurs activités
sexuelles.
Qu'en est-il du sentiment de
vulnérabilité ?
Tableau n°9 : Sentiment de
vulnérabilité des enquêtés
Pensez-vous que vous pouvez attraper le
SIDA ?
|
VA
|
VR (%)
|
Très probable
|
74
|
61,17
|
Tout a fait improbable
|
34
|
28,33
|
Relativement impossible
|
0
|
0
|
Ne sait pas
|
12
|
10
|
Total
|
120
|
100
|
Ici, notons que 74 individus, soit 61,17% des
enquêtés n'excluent pas l'éventualité d'être
atteint un jour par le VIH/SIDA, alors que pour 28,33%,
l'éventualité d'être atteint par le VIH n'effleure pas
leur esprit.
Au regard de ces chiffres, nous pouvons noter que la
majeure partie de nos enquêtés est consciente du risque de
contamination du VIH/SIDA. Tous savent que le VIH, ne se contracte pas
seulement par les relations sexuelles. Il peut aussi se contracter par
l'utilisation commune d'objets tranchants (lames, coupe ongle, rasoir
etc.......)
S'il est vrai que la majorité des nos
enquêtés sont conscient de leur vulnérabilité,
quelle est alors leur attitude face au test du VIH/SIDA ?
Tableau n°10 : Répartition des
enquêtés selon qu'ils aient fait ou non leur test de
dépistage de VIH.
Avez-vous déjà fait votre test de
dépistage de VIH ?
|
VA
|
VR (%)
|
Oui
|
48
|
40
|
Non
|
72
|
60
|
Total
|
120
|
100
|
Qu'est ce qui explique ce pourcentage assez faible
d'enquêtés qui aient leur test de dépistage du
VIH/SIDA ?
La première raison évoquée est la
non fiabilité des résultats de certains tests. En effet, les
enquêtés ont dit avoir en connaissance de cas où le
résultat était erroné. Or, font-ils remarquer que le
simple fait de se savoir malade peut amener "à faire la maladie " et
même en mourir. Enfin, la dernière raison évoquée
qui rejoint la première est la peur de se savoir séropositif avec
tous les bouleversements que cela entraîne dans la vie du
concerné. Notons que, quelque soit les raisons évoquées,
il est incrusté dans l'esprit de beaucoup d'individus que le SIDA
conduit directement à la mort du fait de son incurabilité ;
mais aussi de la marginalisation dont fait l'objet celui qui est atteint.
Tableau n°11: Le Cadre de la sexualité selon
les enquêtés
Où doit-on pratiquer la
sexualité
|
VA
|
VR (%)
|
Dans le mariage
|
102
|
85
|
En dehors du mariage
|
06
|
05
|
Avoir une relation libre
|
05
|
0
|
Pas de réponse
|
07
|
10
|
Total
|
120
|
100
|
Ce tableau met en lumière le cadre social d'expression
en matière de sexualité. En effet, pour la majorité de nos
enquêtés (102 individus) soit 85% disent que le cadre idéal
pour pratiquer la sexualité est dans le mariage.
Cela démontre que nos enquêtés ont d'une
part conscience des dangers de la sexualité libre, car celle-ci est
synonyme d'infidélité, de multi partenariat sexuel, contexte
favorable à l'expression du VIH/SIDA. Et d'autre part, on note la prise
en compte d'un des principes clés de l'islam en matière de
sexualité c'est-à-dire les rapports sexuels ne doivent avoir lieu
que dans le mariage.
CONCLUSION
Au terme de notre analyse, notre thème
« la sexualité et le VIH/SIDA en milieu universitaire :
comportement sexuel à risque cas des étudiants musulmans de la
mosquée IBN BAZ de l'université de Cocody », nous a
permis de mettre en vigueur un intérêt comportemental et
sociétal vis-à-vis du VIH/SIDA.
Ainsi, à travers cette recherche, il en ressort que le
comportement recherché chez les étudiants musulmans est de
permettre à ceux-ci d'opérer des choix éclairés en
matière de sexualité. Et ils peuvent y parvenir en contribuant
à ou même en suscitant une discussion avec leurs parents et/ou
agents de santé sur la sexualité ; en participant aux
activités de lutte contre les IST/VIH/SIDA ; en s'abstenant de tout
rapport sexuel jusqu'au mariage ; en faisant son test de dépistage
du VIH/SIDA et si le test est négatif, en restant fidèle à
un seul partenaire non infecté et fidèle ; en
réduisant le nombre de partenaires sexuels ; en s'informant et en
informant leur famille et leurs camarades et en cas d'IST en se faisant soigner
rapidement et convenablement.
En résumé, l'islam combat tous les actes qui
entraînent la dépravation des moeurs, facteurs de propagation de
l'infection à VIH. De ce fait la seule manière pour l'islam de
lutter contre le VIH/SIDA est d'être fidèle et surtout de
s'abstenir, mais surtout ne pas avoir recours aux préservatifs
Vu ce constat il est important de donner des recommandations
aux autorités sanitaires et aux autorités de lutte contre le
SIDA, et cela doit aussi s'imposer à nous.
- L'état à la charge d'élaborer des
politiques de lutte intégrée contre le SIDA afin de
préserver la santé des populations et de lutter contre les effets
néfastes du SIDA.
- Discuter ouvertement et franchement de sexualité avec
les enfants et les jeunes réduits pour ces derniers le risque
d'infection par les IST et le VIH/SIDA.
- Favoriser le dépistage volontaire IST/VIH-SIDA pour
tous les étudiants et leurs assurer une prise en charge psychosociale en
cas d'infection.
- Etant donnée que le port du préservatif n'est
pas bien vu en milieu musulman, il serait donc intéressant de valoriser
et d'adopter la fidélité, mais surtout l'abstinence jusqu'au
mariage.
- Savoir multiplier les campagnes et les sensibilisations de
masse sur les IST et le VIH/SIDA à travers les cités
universitaires (chez les étudiants en particulier) ; surtout dans
les lieux de prières, telles les mosquées et les
églises.
Ainsi, à un stade crique de ce fléau au sein de
l'université de Cocody, il serait judicieux que toutes les structures
chargées de la diffusion des informations soient au parfum pour
informer et sensibiliser un plus grand nombre d'étudiants. De plus ces
informations sur le VIH/SIDA, pour une diffusion juste et de bonne
qualité peuvent se faire pas le biais des journaux, de la radio, de la
télévision, surtout à travers les projections de films et
cela en vue de mieux informer les étudiants sur les IST et le
VIH/SIDA.
Cette manière de procéder constitue en
milieu universitaire une démarche très importante au statut
actuel dans la lutte contre cette pandémie qui est le VIH/SIDA.
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages Généraux :
- André MORALI-DANINOS : Sociologie des relations
sexuelles, PUF, Paris, 1965.
- Bachelard (G), La formation de l'esprit scientifique,
Edition vrin, Paris.
- Tarde (G) : La logique sociale, une édition
électronique réalisée à partir du livre de tarde,
la logique sociale, Paris, Félix Alcan, 1895.
Ouvrages Spécifiques :
- CROS (M), Bestiaire du SIDA en pays Lobi
Burkinabé, 1995.
- Dedy Seri et Tapé Gozé Comportement sexuel et
SIDA en Côte d'Ivoire, Avril 1991.
- Dedy Seri et Tapé Gozé, Jeunesse
sexualité et SIDA en Côte d'Ivoire : le cas d'Abidjan,
Abidjan, Mars 1994.
- MARZOUK Yasmine, Les femmes musulmanes face au SIDA,
Paris, Conseil national du SIDA, 1991.
- EIS-CI (Enquête sur les Indications du SIDA)
,2005.
- Programme National de Lutte contre le SIDA (PNLS), en
collaboration avec ONUSIDA, 2007.
- Mathieu (J.L) : Initiation aux faits
économiques et sociaux. Tome II les fondements de l'organisation
sociale, Collection Fernand Nathan.
Articles :
- Article original médecine tropical Volume 64 n°2
2004
- Barthélemy KALAMBAYI BANZA et Josiane DUCHENE,
Sexualité des écoliers de KINSHASA : de la guerre de
libération à la libération sexuelle.
Nécessité d'une éducation sexuelle libérée,
Colloque International, «Educations, violences, conflits et perspectives
de paix en Afrique, Yaoundé Du 06 au 10 Mars 2006
- EIS-CI, 2005
- EST/CI 2002
- ONUSIDA, Partenariat international de lutte contre le VIH/SIDA
en Afrique, Juin 2000.
-
ONUSIDA, rapport sur l'épidémie du sida décembre 2007
- Rapport ONUSIDA 2004 in Plan stratégique de lutte
contre le SIDA 2001-2010, juin 2006
Ouvrages Méthodologiques :
- Emile DURKHEIM : Les règles de la méthode
sociologique, 8ème édition, PUF, Paris, 1973.
- GAUTHIER Benoît et alii : recherche
sociale : de la problématique à la collecte des
données, PUQ, Québec, 1993.
- N'Da Paul : Méthodologie de la recherche, de la
problématique à la discussion
des résultats : comment réaliser un
mémoire, une thèse en sciences sociales et en éducation,
PUCI, Université de Cocody, Juin 2002.
- Quivy Raymond et Champenhoudt Luc Van : manuel de
recherche en sciences sociales, Dunod, Paris, 1995.
Dictionnaire :
- DOSMAST (A) et BOURNEUF (J) : Dictionnaire Larousse
Médicale, Paris, 1994.
Mémoires et
Thèses :
- Bouhdiha (A), La sexualité en Islam, PUF, Quadrige,
Paris, 2004.
- YAPO (M.R), TAPE (K.C) : Enquête socio
comportementale à l'Université de Côte d'Ivoire, PNLC,
Abidjan, 1992.
- KASHAL (D), Les maladies sexuellement transmissibles
Kinshasa, Thèse de Doctorat, Abidjan, IES, 1997-1998.
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE 1
AVANT-PROPOS 2
DEDICACE 3
SIGLE ET ABREVIATIONS 4
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE ET
METHODOLOGIQUE 5
I- PROBLEMATIQUE 6
II- REVUE DE LA LITTÉRATURE 9
1- Le comportement sexuel des jeunes face au SIDA 9
2- La sexualité des jeunes étudiants musulmans et
leur intégration
3- aux normes religieuses 12
4- Les conditions de vie socio-économiques des jeunes
15
III- OBJECTIFS DE LA RECHERCHE 18
1- Objectif général 18
2- Objectifs spécifiques 18
IV- HYPOTHESES 18
V- APPROCHE CONCEPTUELLE 19
VI - METHODE D'ANALYSE 24
VII- DELIMITATION DU CHAMP DE L'ETUDE 25
1 - Champ géographique 25
2 - Champ social 25
VIII - LES TECHNIQUES DE COLLECTE DES DONNEES 25
1 - La recherche documentaire 25
2 - L'enquête exploratoire 26
3 - L'échantillonnage 26
4 - Questionnaire 27
5 - Dépouillement 27
IX - LES DIFFICULTES DE LA RECHERCHE 28
DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION DU CADRE DE
L'ETUDE
ET FONCTIONNEMENT
DE LA COMMUNAUTE
DES ELEVES ET
ETUDIANTS MULSULMANS
DE CÔTE
D'IVOIRE 29
I- PRESENTATION DE LA MOSQUEE DE L'UNIVERSITE DE
COCODY 30
1- Situation géographique 30
2- Historique de la Communauté des Elèves et
Etudiants Musulmans de
Côte d'Ivoire
(CEEMUCI)...........................................................................30
II- IMPLICATION DE LA CEEMUCI DANS LA LUTTE CONTRE LE
VIH/SIDA 31
1- Les étudiants musulmans dans la lutte contre le SIDA
32
2- Les étudiants musulmans et leur conception du
préservatif 33
TROISIEME PARTIE : DYNAMIQUE DES
COMPORTEMENTS
SEXUELS A RISQUE CHEZ
LES MUSULMANS
ETUDIANTS 34
I - PROFIL SOCIAL DES ENQUETES 35
I-1 - L'âge 35
I-2- Le sexe 36
I-3- Le niveau d'étude 36
II- L'ISLAM ET LA MODELISATION DES COMPORTEMENTS SEXUEL
DES ETUDIANTS DE LA MOSQUEE IBN BAZ DE L'UNIVERSITE
DE COCODY 37
II-1- La sexualité en islam 37
II-2- L'Islam et le préservatif 38
III-CONTROVERSE DANS L'APPLICATION DES NORMES
ISLAMIQUES ET COMPORTEMENT SEXUELLE A RISQUE
DES ETUDIANTS 39
III-1- Activité sexuelle des étudiants 39
III- 2- Prise de conscience de la
vulnérabilité face au VIH/SIDA 45
CONCLUSION 48
BIBLIOGRAPHIE 50
TABLE DE MATIERES 53
ANNEXES 55

SEXUALITE ET VIH/SIDA EN MILIEU
UNIVERSITE
I - Caractéristiques
individuelles
1 -Age :
15-19 ans : 20-24 ans :
25-29 ans : 30-34 ans :
35-99 ans : 40 ans et plus :
2 - Sexe F M
3 - Niveau d'étude
Bac + 1 : Bac + 2 : Bac + 3 :
Bac + 4 : Bac + 5 et plus
4 - Situation matrimoniale :
Célibataire Union libre
Veuf (ve) Mariage coutumier
Mariage légal
Autres :
...............................................
5 - Lieu d'habitation :
Chez les parents Chez soi
En cité Chez des tuteurs
II - Précédents sexuels et
contraception
6 - Avez-vous déjà eu des rapports
sexuels ?
Oui Non
7 - À quel âge se situe votre premier rapport
sexuel ?
Précisez l'âge :
(-) de 15 ans : 16-20 ans :
21-25 ans :
30 et (+) : 26-30 ans :
8 - Combien de partenaires sexuels avez-vous eu jusqu'à ce
jour
0 à 5 : 6 à
10 : 11 à 15 :
16 à 20 : (+)
de 20 (préciser) :
9 - Qu'est ce qui à motivé votre 1 er rapport
sexuel ?
Amour Désir
Curiosité
Autres :
..............................................................
10 - Combien de partenaires sexuels avez-vous
aujourd'hui ?
1 2 3
4 5 (+) de 5
11 - Quelles sont les méthodes contraceptives contre le
VIH/SIDA que
vous connaissez ?
-------------------------------------------------------------------------------
--------------------------------------------------------------------------------
12 - Utilisez-vous des préservatifs ?
Toujours Souvent Rarement
Jamais
13 - Avez-vous déjà eu une IST ?
Oui Non
III- Connaissance du SIDA
14 - Avez-vous déjà entendu parler du
SIDA ?
Oui Non Un peu
Suffisamment
15 - Avez-vous personnellement connu une personne malade du
SIDA ?
Oui Non
16 - Le SIDA se transmet-il en :
Partageant un repas
Ayant des rapports sexuels avec un ou une
partenaire
Donnant son sang
Ayant le SIDA
Utilisant les toilettes publiques
Par une piqûre de moustique
Par une seringue déjà
utilisée par une personne
17 - Pensez-vous que vous pouvez attraper le SIDA ?
Très probable
Tout a fait improbable
Ne sais pas
18 - Avez-vous déjà entendu du
dépistage ?
Oui Non
19 - L'avez-vous déjà fait ?
Oui Non
20 - Connaissez-vous son importance ?
Oui Non
21 - Peut on éviter le sida en modifiant le
comportement ?
Oui Non Ne sais pas
22 - Avez-vous modifié votre comportement ou votre mode de
vie
à la suite de ce que vous avez entendu sur le
SIDA ?
Oui Non
VI - Connaissance en Islam en matière de
sexualité
23 - Où doit-on pratiquer la sexualité selon
vous
Dans le mariage
En dehors du mariage
Avoir une relation libre
Autres..............................................
24 - Où doit-on utiliser le préservatif en milieu
musulman
Dans le mariage
En dehors du mariage
Avoir une relation libre
Autres........................................................................
Guide d'entretien adressé à l'Imam et
aux responsables
des étudiants de la
mosquée
1) Quelle représentation l'islam fait-il de la
sexualité et du VIH/SIDA?
2) Quelle est votre tendance sexuelle ?
3) Fréquentez-vous des prostitués ?
4) Pendant l'acte sexuel, en dehors de la
pénétration vaginale, pratiquez-vous d'autres types de
pénétration ?
5) La sexualité hors mariage est-elle acceptée en
Islam ?
6) Le préservatif est-il accepté par la religion
musulmane ?
7) A quel moment utilisez-vous le préservatif ?
8) Avez-vous eu des rapports sexuels, moyennant des
« services » ou des « cadeaux » ?
* 1 (M)
CROS, Bestiaire du SIDA en pays Lobi Burkinabé, 1995 / P45
* 2ONUSIDA, Partenariat
international de lutte contre le VIH/SIDA en Afrique, Juin 2000.
* 3ONUSIDA, Rapport sur
l'épidémie du SIDA, Décembre 2007
* 4 Idem
* 5EIS-CI (Enquête sur
les Indications du SIDA) 2005.
* 6 Programme National de
Lutte contre le SIDA (PNLS) en collaboration avec ONUSIDA 2007
* 7 Rapport ONUSIDA 2004 in
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* 8 EIS-CI, 2005
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* 9(G) Bachelard, La
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* 11 Article original
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* 12 Dedy Seri et Tapé
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* 13Dedy Seri et Tapé
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* 14 Barthélemy
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* 19 Jean Luc Mathieu :
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* 20 Tarde (G) : La
logique sociale, une édition électronique
réalisée à partir du livre de tarde, la logique sociale,
Paris : Félix Alcan, 1895
* 21 Tarde (G), p70
* 22 Idem
* 23 DOSMAST (A) et BOURNEUF
(J) : Dictionnaire Larousse Médicale, Paris, 1994, P 934
* 24 André
MORALI-DANINOS : Sociologie des relations sexuelles, Paris, PUF,
1965
* 25 KASHAL Dibinga, les
maladies sexuellement transmissibles kanshasa, Thèse de Doctorat,
Abidjan, IES, 1997-1998
* 26 EIS-CI (Enquête sur
les Indicateurs du SIDA) 2005
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