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L'intelligence territoriale

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par Elhabib Stati
Hassan 1.Settat - Master en politique publique 2009
  

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    Exposé sous le thème :

    L'intelligence territoriale :

    Réalisé par :

    Elhabib STATI

    Encadré par :

    Pr .Zouhair LAKHYAR

    Année universitaire : 2009/20010

    Résumé :

    En associant les acteurs et la communauté d'un territoire donné à la mutualisation des informations et à leur exploitation coopérative, l'intelligence territoriale améliore dans un processus interactif, itératif et prospectif, leur compréhension de la structure et des dynamiques d'un territoire, et leur maîtrise collective du développement territorial.

    1. Mots clés :

    Intelligence territoriale, développement territorial, participation, acteurs locaux, information.

    Introduction :

    L'évolution des contextes économiques et des faits de société, conjuguées aux nouvelles préoccupations d'aménagement des territoires et de développement durable, conduisent à définir de nouvelles approches pour la gestion du développement locale. Ainsi, la connaissance du territoire, la veille stratégique et évaluation des politiques entrainent la nécessité d'un outil capable de quantifier les phénomènes locaux et d'analyser les évolutions et anticiper les risques possibles.

    En effet, dans ce contexte et face aux transformations engendrées par l'économie de savoir, les décideurs au sein des collectivités locales se doivent de comprendre les évolutions de l'environnement afin d'envisager les actions communes qui s'imposent de plus en plus. L'intelligence territoriale s'impose comme un des leviers permettant d'améliorer un tel apprentissage.

    A l'mage des entreprises, les collectivités sont amenées à l'aide de l'intelligence territoriale à assurer une veille stratégique pour apporter aux décideurs publics les informations utiles au développement de leur territoire. Qu'est-ce que donc l'intelligence territoriale ? Quels sont ses enjeux et ses objectifs ? et quels sont ses principes ? Comment peut-elle servir le développement local ?et enfin, Où et comment positionner une démarche d'intelligence territoriale ?

    Pour répondre à ces questions, nous adopterons le plan suivant :

    1. Champ contextuel et conceptuel d'intelligence territoriale.

    2. L'intelligence territoriale et l'intelligence économique.

    3. Les enjeux et les objectifs de l'intelligence territoriale.

    4. Principes d'intelligence territoriale.

    5. L'intelligence territoriale au service du développement local.

    6. Où et comment positionner une démarche d'intelligence territoriale ?

    7. la mise en application opérationnelle d'intelligence territoriale.

    ÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜÜ

    1. Champ contextuel et conceptuel d'intelligence territoriale:

    Face à la mondialisation, la recherche et la diffusion d'informations stratégiques deviennent une nécessité, que ce soit pour les pouvoirs publics, les entreprises ou les territoires. Depuis quelques décennies, les économistes ont utilisé la notion d'intelligence économique, qui se définit comme un dispositif de gestion pour la prise de décision, un dispositif issu des renseignements fournissant de l'information stratégique à la gouvernance1(*). La définition de ce concept d'intelligence économique prend cependant différentes orientations en fonction des structures observées : entreprises ou État. Toutefois, l'intelligence économique est un concept complexe et multidimensionnel qui est né et a évolué au travers de plusieurs champs disciplinaires, notion qui englobe et dépasse le simple dispositif de veille2(*). Aujourd'hui, tout débat sur la gouvernance se produit dans un nouveau contexte, celui de la société de la connaissance3(*). Dans cette société globalisée, la combinaison de ressources avec l'innovation technologique et organisationnelle permet une plus grande compétitivité. La connaissance se présente dès lors comme le principal facteur productif, celui qui va donner une valeur économique déterminante. L'importance de ce facteur est telle que Serres résume son rôle dans le monde actuel comme « la connaissance est aujourd'hui l'infrastructure »4(*). La société de la connaissance va plus loin que la société de l'information. L'information est un outil de la connaissance, mais non la connaissance en elle-même. Pour de nombreux auteurs, la notion de société de la connaissance établit un lien avec le développement humain, et cela dans un double sens : création d'opportunités et développement de la liberté de choix. La société de l'information fait référence plutôt à l'aspect technologique, tandis que la société de la connaissance comprendrait une dimension sociale, éthique et politique plus ample.

    C'est dans ce contexte qu'apparaît le concept d'intelligence territoriale qui, comme toute notion en construction, est un concept polysémique. Ce concept, provenant de différentes définitions d'intelligence territoriale, met l'accent sur différents aspects liés à la connaissance du territoire. Girardot met en relief l'ensemble des connaissances pour comprendre le territoire : « Le concept d'intelligence territoriale désigne l'ensemble des connaissances pluridisciplinaires qui, d'une part, contribuent à la compréhension des structures et des dynamiques territoriales et d'autre part, prétendent être un instrument au service des acteurs du développement durable des territoires »5(*). Dumas(2004) parle des processus de connaissance ou d'autoconnaissance du territoire6(*). Yann Bertacchini7(*)définit l'intelligence territoriale de manière plus précise : « un processus informationnel et anthropologique, régulier et continu, initié par des acteurs locaux physiquement présents et/ou distants qui s'approprient les ressources d'un espace en mobilisant puis en transformant l'énergie du système territorial en capacité de projet. De ce fait, l'intelligence territoriale peut être assimilée à la territorialité qui résulte du phénomène d'appropriation des ressources d'un territoire puis aux transferts des compétences entre des catégories d'acteurs locaux de culture différente »8(*).

    D'un point de vue des S.I.C9(*), Selon Bertacchini, ce processus informationnel autant que anthropologique suppose la conjonction de trois hypothèses pour arriver à initier, à construire le capital formel entre territoire:

    o Les acteurs échangent de l'information (génération d'énergie à titre individuel et/ou collectif);

    o Ils accordent du crédit à l'information reçue (captation-échange de l'information);

    o Le processus de communication ainsi établi, les acteurs établissent les réseaux appropriés et transfèrent leurs compétences (mobilisation et transfert d'énergie : formulation du projet).

    Ajoutant que Lorsque ces hypothèses sont réunies et vérifiées, les gisements de compétences peuvent être repérés à l'aide d'une action d'information et de communication territoriales puis mobilisés dans la perspective d'un projet de développement.

    Ainsi, l'intelligence territoriale pour Bouchet est un nouveau processus permettant l'échange d'informations stratégiques au niveau local. Dès lors, le système territorial s'approprie un processus d'apprentissage social et la territorialité devient un système apprenant10(*) .

    Selon Damien Bruté de Rémur, maître de conférences à l'université de Montpellier, l'intelligence territoriale ne se résume pas, à la territorialisation de l'intelligence économique qui n'est pas finalement que la déclinaison au niveau des découpages territoriaux de la politique nationale d'intelligence économique11(*).

    Christian Marcon et N.Moinet définissent l'intelligence territoriale comme « l'ensemble des actions d'intelligence économique conduites de manière coordonnée par des acteurs publics et privés(marchands et non marchands) localisé dans un territoire, afin d'en renforcer la performance économique, et par ce moyen, le bien être de la population locale »12(*).Aussi, Jean-Jacques Girardot la définit, d'une part, comme « l'ensemble des connaissances pluridisciplinaires nécessaires pour agir sur les territoires »,et comme « un processus de gouvernance que les communautés élaborent pour garantir le développement équitable et soutenable de leurs territoires »,d'autre part13(*).

    Mais J.M Bruneau proposait une autre définition. Pour lui, l'intelligence territoriale répond spécifiquement aux des organisations territoriales telles que les communes, les départements, les régions....Elle n'est la simple déclinaison locale de la politique nationale ; elle n'est pas un dispositif d'intérêt collectif privé-public. Elle représente « la capacité d'anticipation, la maitrise du renseignement économique et technique et l'utilisation organisée des réseaux d'influence et d'actions au profit d'un projet d'une collectivité locale par des élus et des cadres territoriaux»14(*).

    Malgré les différentes dimensions et définitions de l'intelligence territoriale présentent quatre points en commun :

    Ø une organisation mutualisée d'acteurs qui forment un réseau implanté sur le territoire ;

    Ø un processus de travail basé sur la collecte, l'échange et le traitement d'informations et de connaissances ;

    Ø une attention particulière portée au développement durable et à l'attractivité des territoires ;

    Ø un travail collectif impliquant les parties prenantes du territoire.

    Selon Girardot15(*) , la capacité d'apprentissage dépend d'abord des acteurs qui ont, d'une part, différents accès à l'information et, d'autre part, différentes capacités pour transformer cette information en connaissance. En ce sens, les auteurs cités expliquent que cet apprentissage permettra de concevoir les territoires comme systèmes (ou groupes de systèmes) intelligents, dotés d'une certaine capacité de mobilisation des connaissances, et dotés d'une capacité d'adaptation des actions aux nouvelles circonstances.

    Reprenant la définition du territoire que nous donnent Leloup, Moyart et Pecqueur16(*) , le territoire est vu comme un espace d'acteurs où se génèrent une production et une appropriation des ressources. Dans la société de la connaissance, la première ressource nécessaire, objet de cette production et appropriation, sera la connaissance existante du territoire ainsi que les processus qui se développent au sein de celui-ci. Mise en relation avec la gouvernance territoriale, on peut donc définir l'intelligence territoriale comme un ensemble de connaissances relatives à la compréhension des structures et dynamiques territoriales, ainsi que des instruments utilisés par les acteurs publics et privés afin de générer, utiliser et partager cette connaissance.

    Enfin et suivant Corbineau17(*) « qu'est-ce que l'intelligence territoriale, si ce n'est l'intelligence de vivre ensemble dans un espace-temps donné ? ».

    2. L'intelligence territoriale et l'intelligence économique :

    Quant à l'intelligence territoriale, et suivant Bouchet18(*), c'est un processus qui dépasse les frontières de la municipalité car il s'ouvre sur les parties prenantes locales. Cette approche postule que la collectivité locale et son collectif d'acteurs clés doivent s'adapter à l'environnement par la mise en oeuvre d'une stratégie consciente et cohérente. La transformation du territoire en une organisation par projets est un changement de paradigme pour tous les acteurs. Ainsi, le territoire devient une organisation au sens des sciences de gestion. Parce que les structures des organisations sont essentiellement inertes en raison des contraintes lourdes, internes et externes, le changement passe par une volonté forte des dirigeants, qu'ils soient publics ou privés. Mais l'intelligence économique est-elle envisageable au niveau d'un territoire ? Cette question conduit à nous interroger sur les modes de gestion de ces organisations. Existe-t-il une différence entre la gestion d'une entreprise et la gestion d'un territoire ?

    Pour Bruneau19(*), il faut distinguer la notion d'entreprise de celle de collectivité administrant un territoire car ces structures aux activités différentes n'ont ni les mêmes finalités, ni les mêmes stratégies, ni la même logique. Avec la mise en place d'un dispositif d'intelligence territoriale, le territoire est perçu comme un système organisé d'échange d'informations. Mais ce système dynamique évolue dans un environnement ou l'hétérogénéité des acteurs est grande. Dès lors, une problématique émerge : celle de l'échange de savoirs entre les parties prenantes. N'allons-nous pas vers ce que Bouchet a défini comme une gouvernance hybride 20(*)?

    3. Les enjeux et les objectifs de l'intelligence territoriale :

    L'intelligence territoriale, objet et champ scientifique, se pose à la convergence de l'information, de la communication et de la connaissance, traduit une relation `Espace-territoire', succède à la territorialité, en tant que phénomène d'appropriation ou de réappropriation des ressources, enfin, permet l'énoncé du projet territorial lorsque l'échelon territorial arrive à le formuler21(*).

    Pour Philippe CLERC et Agnès BRICARD, à bien regarder se mettre en place cette politique, quatre enjeux se distinguent, sur lesquels les décideurs et les entreprises devront être vigilants :

    § Le premier enjeu est celui des capacités de diagnostic permanent. Pour cela, l'Etat, la Région avec les réseaux d'appui économique et technologique et les entreprises, devront se doter de compétences de pilotage stratégique et d'outils de diagnostics et d'alerte en temps réel.

    § Le second concerne la mise en place de coopérations et de stratégies interrégionales. Il est essentiel que des coopérations transrégionales se mettent en place au moins pour partager les diagnostics et les alertes. Ces coopérations ont également tout leur sens à l'échelle nationale.

    § Le troisième enjeu pour l'intelligence territoriale consiste dans l'intégration progressive des dynamiques de la gouvernance sociale sur les territoires et associant la société civile par la concertation, à la définition de la stratégie de développement.

    § Le quatrième se situe au niveau de la politique de sécurité économique. Les décideurs territoriaux, économiques et politiques devront veiller en permanence à garantir deux équilibres : entre l'ouverture indispensable à la compétitivité et la protection ; entre les entreprises dites du périmètre stratégique et celles qui n'ont pas ce « label », afin d'éviter que s'établisse « une fracture compétitive » sur les territoires.

    L'issue, par rapport à ces quatre enjeux, se situe dans une modification de fond. Quitter le champ des politiques traditionnelles d'aide, et entrer dans l'univers de la coproduction de l'intelligence territoriale, associant citoyens, les administrations, les collectivités territoriales ,les entreprises et les professions, les centres de ressources, et les consultants spécialisés, experts, avocats.....22(*).

    Dans la même perspective, Jean-Jacques GIRARDOT et Cyril MASSELOT soulignent cinq objectifs de l'intelligence territoire à savoir :

    § Elle vise à mieux comprendre collectivement pour mieux agir ensemble.

    § Elle compare et intègre les connaissances pluridisciplinaires et interculturelles sur les structures et les dynamiques territoriales.

    § Elle adapte les méthodes fondamentales et les outils génériques de large applicabilité pour analyser les territoires et l'information territoriale.

    § Elle évalue les principes de gouvernance qui garantissent une prise en compte équilibrée des besoins, une distribution équitable et la pérennité des ressources, grâce au partenariat et à la participation.

    § Elle conçoit et réalise des outils avec les acteurs territoriaux qui aspirent à développer leurs territoires dans le respect de ces principes éthiques23(*).

    4. Principes d'intelligence territoriale :

    Indépendamment de cette genèse qui repose sur l'idée générale de mettre les technologies de l'information au service des chercheurs en sciences de l'homme et des acteurs territoriaux, le concept d'intelligence territoriale repose sur une analyse plus fondamentale concernant le développement de la société de l'information et le développement durable. Il en ressort six principes éthiques et

    méthodologiques au premier rang desquels est la participation. Ces principes, selon Girardot, restent actuellement de simples bases qui doivent être approfondies24(*).

    Le développement durable repose sur trois principes qui ont été validés par de nombreuses instances morales et politiques à l'échelle planétaire :


    · la participation de tous les acteurs du développement, au premier rang desquels les citoyens ;


    · l'approche globale des situations, caractérisée par un équilibre adéquat entre les considérations d'ordre économique, social et environnemental ;


    · le partenariat des acteurs.

    Pour Girardot, le développement durable est une tendance profonde qui bouleverse les principes politiques fondamentaux de gouvernance. La mondialisation, la décentralisation à l'échelle nationale renforcent cette évolution. Nous considérons ces principes qui guident le développement territorial comme les normes éthiques de l'intelligence territoriale. Nous proposons trois principes méthodologiques susceptibles de garantir le respect de cette éthique :

    1) appréhender le territoire comme l'espace de l'action ;

    2) diffuser la gestion par projet et la culture de l'évaluation ;

    3) développer l'accessibilité des technologies de la société de l'information.

    Selon Jean-Jacques Girardot, notamment dans son article « Intelligence territoriale et participation »25(*) ,ces principes tiennent compte du fait que, d'une part, l'approche globale se fonde sur une vision à la fois territoriale et prospective et, d'autre part, la participation et le partenariat définissent l'intelligence territoriale comme une démarche essentiellement orientée vers les acteurs, donc fondée sur l'accessibilité des technologies de l'information et la coopération des acteurs.

    5. L'intelligence territoriale au service du développement local :

    Pour Rémy PAUTRAT et Eric DELBECQUE, il est indispensable de familiariser nos territoires avec la culture et les outils opérationnels de l'intelligence économique, à savoir la veille, la sécurité économique et l'influence. C'est exactement ce que se propose de réaliser l'intelligence territoriale.

    Mais pour le dire de manière moins académique, il s'agit en fait de construire de nouveaux réseaux locaux de compétitivité et de vigilance, de structurer notre capacité collective à générer une véritable dynamique de développement ; pour cela il est nécessaire de coordonner nos actions et de valoriser nos savoir-faire afin de révéler nos atouts, de capter les connaissances nouvelles pour mieux éclairer nos stratégies et donc mieux nous différencier.

    Multiplier les initiatives, susciter les partenariats entre les entreprises, les universités, les collectivités locales, les centres d'expertise et de compétence régionaux, constituer le véritable objectif et la définition la plus pertinente de l'intelligence territoriale, laquelle apparaît donc finalement comme le moteur essentiel de la revitalisation de nos tissus économiques locaux. Par conséquent, il est évidemment clair que les pôles de compétitivité forment désormais l'expression la plus enthousiasmante et riche de promesses de l'intelligence territoriale.

    Ce qu'apporte finalement la politique d'intelligence territoriale (sous la forme de l'organisation de la coopération public/privé), c'est la reconnaissance de deux réalités majeures, décisives pour notre avenir collectif:

    § L'emploi dépendra de notre compétitivité, laquelle repose en grande partie sur notre capacité au travail coopération, en réseau.

    § La production de savoir à haute valeur ajoutée et la conquête de marchés reposent notamment sur des dynamiques d'influence qui réclament la connivence de l'État et partenaires locaux.

    Enfin, il faut insister sur le fait que l'intelligence territoriale constitue un levier puissant au service de la modernisation de l'action des pouvoirs publics et de l'édification de l'Etat stratège. L'heure est en effet à la concertation, à la collaboration et l'agrégation des énergies des multiples intervenants du développement économique local, notamment régional. L'État n'impose plus abruptement : il définit les règles du jeu national, propose des initiatives, supervise l'interaction des divers acteurs et contrôle la conformité des mouvements sur l'échiquier socioéconomique aux règles définies démocratiquement. De ce point de vue, l'intelligence territoriale favorise grandement l'apprentissage de cette tâche d'animation au profit de l'intérêt collectif qui incombe à l'Etat26(*).

    6. Où et comment positionner une démarche d'intelligence territoriale ?

    Selon Yann Bertacchini et Laroussi Oueslati, dans un processus complet de développement local, une première étape consiste à conduire le diagnostic stratégique du territoire et à repérer les forces et faiblesses de celui-ci. Le volet d'intelligence territoriale peut être dès lors associé à ce diagnostic stratégique. Plus qu'une analyse de type diagnostic stratégique, au sens classique du terme, la démarche d'intelligence territoriale se propose de devenir un formidable levier pédagogique dans la capacité du territoire à entraîner des coopérations d'entreprises, de laboratoires, d'associations27(*).

    1er moment : Lorsque le diagnostic stratégique du territoire est amorcé, une action de repérage des acteurs locaux impliqués à titre individuel sur le territoire est conduite.

    2èmemoment: En référence aux hypothèses initiales nous rappellerons la reconnaissance du crédit à l'information reçue et échangée. De ces échanges naissent les réseaux. Sur un territoire, ces réseaux existent ou pas et l'intelligence territoriale, en référence aux aspects qu'elle comporte et que nous avons évoqués, se propose de créer une dynamique de communications locales. Cette dynamique va se matérialiser sous la forme d'interactions. Cette analyse va permettre de préciser qu'à telle catégorie d'acteurs locaux vous avez relevé ou pas une carence de leurs échanges. Vous pointerez compétences et transfert de compétences. Cette action va probablement générer des interactions, voire des réactions. Lorsque l'agrégation des actions individuelles puis collectives est obtenue par le biais d'interactions, nous changeons de niveau. Nous allons nous fixer pour objectif de réunir les initiatives des approches en réseau repéré préalablement.

    D'une action, statique, de veille sur l'existant territorial nous allons nous intéresser, sur un plan dynamique, à la mise en réseau de porteurs de projets. Cette démarche a suscité des interactions locales. Il s'agit ensuite de prétendre à ce que nous nommons le plan d'inforaction, c'est-à-dire la concrétisation d'échanges d'informations par l'action au bénéfice du développement territorial.

    Les actions d'intelligence territoriale respectent un ordre : constater, développer, susciter, révéler l'absence ou la présence d'interactions et de projet de développement.

    7. La mise en application opérationnelle d'intelligence territoriale :

    On a beaucoup théorisé sur ce sujet. Beaucoup déjà a été dit en matière d'intelligence territoriale. Néanmoins, l'intelligence territoriale ne doit pas se cantonner dans la philosophie, elle doit devenir une aide concrète, réelle et efficace pour le territoire. Il faut sortir de la théorie sur l'intelligence territoriale et la mettre concrètement en pratique au sein d'un territoire28(*).

    Selon Bouchra Lebzar et Fatima Arib, la démarche est en réalité très simple. Elle doit obéir aux quatre étapes du cycle du renseignement, qui sont :

    1) L'orientation ou l'expression des besoins ;

    2) La recherche de l'information ;

    3) La «  critique » de l'information (au sens positif du terme) de l'information que l'on appelle aussi traitement ou analyse ;

    4) Et la diffusion.

    Dans la littérature d'intelligence territoriale, la première phase du processus d'intelligence territoriale est celle d'analyse des besoins, les suivantes concernent l'acquisition de l'information, son traitement, sa diffusion et son utilisation.

    En effet, l'intelligence territoriale apparaît, comme un outil de réforme et de progrès. Elle met en évidence, comme on a vu, les failles dans la satisfaction des besoins en information à valeur ajoutée, dans les circuits de décision et dans l'influence exercée. Elle favorise l'efficacité et la modernisation des structures face aux impératifs locaux, nationaux et internationaux.

    Bibliographie :

    v Ouvrages :

    § Bouchet. Y, « La confiance lors de la construction d'un processus d'intelligence économique territoriale », Paris, 2006.

    § Christian Marcon et N.Moinet, « L'intelligence économique ».Paris : Dunod, 2006.

    § Corbineau. B, « Intelligence territoriale et société en réseau - Les médiathèques de proximité, portails de la connaissance », Colloque 4e TIC et Territoire : quels développements ? Île Rousse, 2005.

    § Dolores Redondo-Toronio, « TERRITOIRE, GOUVERNANCE ET INTELLIGENCE TERRITORIALE », Bulletin de la Société géographique de Liège, 49, 2007.

    § Lévy.P, « L'Intelligence collective. Pour une anthropologie du cyberespace », Paris : La Découverte, 1994.

    § Rémy PAUTRAT et Eric DELBECQUE, « L'intelligence économique et territoriale: un défi majeur pour la prospérité des PME-PMI et des régions au XXIe siècle », Paris, 2005.

    v Revues :

    § Bertacchini. Y, « Entre information et processus de communication : l'intelligence territoriale », ISDM 16, Article n° 156, Mai 2004.

    § Bouchra Lebzar et Fatima Arib, « Intelligence économique et développement local : Quel partenariat entreprises-collectivités locales ? », Cahiers de Droit, d'Economie et de Gestion, Revue Scientifique Pludisciplinaire, Editée semestriellement par la faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales, Université Hassan 1er -Settat, 2009.

    § Girardot, J.-J, « Intelligence territoriale et participation », ISDM 16, Article 161, TIC et Territoire, 2004.

    v Journaux :

    § Philippe CLERC et Agnès BRICARD, « L'EXPERIENCE FRANÇAISE : L'INTELLIGENCE TERRITORIALE AU SERVICE DU DEVELOPPEMENT LOCAL », Article publié le 01 Avril 2006 par le journal algérien « Alayam », n° 164.

    v Documents numériques :

    § Bouchet. Y, « Dispositif d'intelligence économique territoriale et gouvernance hybride », isdm.univ-fr/PDF/isdm27/isdm27_bouchet.pdf,2003.

    § CAENTI (Coordination Action of the European Network of Territorial Intelligence), http://www.territorial.intelligence.eu.

    § Girardot, J.-J, « Intelligence territoriale et participation », ISDM 16, Article 161, TIC et Territoire, 2004.

    § Girardot, J.-J, « Intelligence territoriale et participation », Université de Franche-Comté.

    § LELOUP, F., MOYART, L., PECQUEUR, B, « La gouvernance territoriale comme nouveau mode de coordination territoriale ? », Actes des 4e journées de la proximité : Proximité, réseaux et coordinations, 17-18 juin, 2004.

    v Thése:

    § Bruneau, J.M, « intelligence territoriale : de l'approche théorique à la mise en oeuvre stratégique ».Thèse de doctorat, Université de Poitiers, 2007.

    * 1 Dolores REDONDO-TORONJO, TERRITOIRE, GOUVERNANCE ET INTELLIGENCE TERRITORIALE, Bulletin de la Société géographique de Liège, 49, 2007, p : 27.

    * 2 Bouchet, Y. (2006). La confiance lors de la construction d'un processus d'intelligence économique territoriale, V Colloque Tic et territoire : quels développements, Université de Franche Comté, isdm.univ-tln.fr/PDF/isdm26/YBouchet.pdf

    * 3 La notion de « société de la connaissance » a été utilisée en 1969 par l'universitaire Peter Drucker et,

    dans les années 1990, cette notion a été approfondie par des chercheurs comme Robin Mansell et Nico Stehr. Ce concept est né presqu'en même temps que les concepts de « société de l'apprentissage » et de l'éducation tout au long de la vie, ce qui n'est pas qu'une simple coïncidence (UNESCO, 2005).

    * 4 Lévy, P. (1994). L'Intelligence collective. Pour une anthropologie du cyberespace, Paris : La Découverte.

    * 5 Girardot, J.-J. (2004). Intelligence territoriale et participation, ISDM 16, Article 161, TIC et Territoire.

    * 6 Dolores REDONDO-TORONJO, TERRITOIRE, GOUVERNANCE ET INTELLIGENCE TERRITORIALE, Bulletin de la Société géographique de Liège, 49, 2007, p : 28.

    * 7 Pour une recherche plus approfondie de ce terme, consultez les différents textes de la page Web du

    projet CAENTI (Coordination Action of the European Network of Territorial Intelligence), http://www.territorial.intelligence.eu.

    * 8 Bertacchini, Y. (2004). Entre information et processus de communication : l'intelligence territoriale, ISDM 16, Article n° 156, Mai 2004, p : 11.

    * 9 Sciences de l'information et de la communication

    * 10 Bouchet, Y. (2003). Dispositif d'intelligence économique territoriale et gouvernance hybride, isdm.univ-fr/PDF/isdm27/isdm27_bouchet.pdf.

    * 11 Monica Moldovan, et Christian Marcon, « Intelligence économique et territoriale au service d'une stratégie de développement régional. La délicate question de la formation des acteurs »,16ème Colloque de l'Association de Science Régionale de Langue française, 2008.

    * 12 Christian Marcon et N.Moinet « L'intelligence économique ».Paris : Dunod, 2006.

    * 13 Jean-Jacques GIRARDOT, coordinateur scientifique de la CAENTI, et Cyril MASSELOT, leader du groupe développement des outils, Université de Franche-Comté. Colloque TIC & Territoires, Université de Lyon, 14 juin 2007.

    * 14 J.M Bruneau, « intelligence territoriale : de l'approche théorique à la mise en oeuvre stratégique ».Thèse de doctorat, Université de Poitiers, 2007.

    * 15 Girardot, J.-J. (2004). Intelligence territoriale et participation, ISDM 16, Article 161, TIC et Territoire.

    * 16 LELOUP, F., MOYART, L., PECQUEUR, B. (2004). La gouvernance territoriale comme nouveau mode de coordination territoriale ?, Actes des 4e journées de la proximité : Proximité, réseaux et coordinations, 17-18 juin, p : 15.

    * 17 Corbineau, B. (2005). Intelligence territoriale et société en réseau - Les médiathèques de proximité, portails

    de la connaissance, Colloque 4e TIC et Territoire : quels développements ? Île Rousse.

    * 18 Bouchet, Y. (2003). Dispositif d'intelligence économique territoriale et gouvernance hybride, isdm.univ-tln.fr/PDF/isdm27/isdm27_bouchet.pdf .

    * 19 Bruneau, J.-M. (2004). L'intelligence territoriale in Veille Magazine, n° 80, décembre 204, p :30-31.

    * 20 Bouchet, Y. (2006). La confiance lors de la construction d'un processus d'intelligence économique territoriale Colloque Tic et territoire : quels développements, Université de Franche Comté, isdm.univ-tln.

    fr/PDF/isdm26/YBouchet.pdf.

    * 21 Y. Bertacchini, « Intelligence territoriale : Le Territoire dans tous ses états », Collection Les ETIC, Presses Technologiques, Toulon. ISBN : 2-9519320-1-4 EAN : 9782951932012,2007.

    * 22Philippe CLERC et Agnès BRICARD ,« L'EXPERIENCE FRANÇAISE : L'INTELLIGENCE TERRITORIALE AU SERVICE DU DEVELOPPEMENT LOCAL ». Article publié le 01 Avril 2006 par le journal algérien « Alayam », n° 164.

    * 23 Jean-Jacques GIRARDOT et Cyril MASSELOT, op.cit.

    * 24 Jean-Jacques Girardot, Intelligence territoriale et participation, Université de Franche-Comté.

    * 25 Jean-Jacques Girardot, Intelligence territoriale et participation, op.cit.

    * 26 Rémy PAUTRAT et Eric DELBECQUE, L'intelligence économique et territoriale : un défi majeur pour la prospérité des PME-PMI et des régions au XXIe siècle.

    * 27 Yann Bertacchini et Laroussi Oueslati, « ENTRE INFORMATION & PROCESSUS DE COMMUNICATION : l'intelligence territoriale », ISDM 16, Article n° 156, Mai 2004.

    * 28 Bouchra Lebzar et Fatima Arib, « Intelligence économique et développement local : Quel partenariat entreprises-collectivités locales ? », Cahiers de Droit, d'Economie et de Gestion, Revue Scientifique Pludisciplinaire, Editée semestriellement par la faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales, Université Hassan 1er -Settat, 2009.






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"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite