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Analyse comparative de la crise économique de 1929 et de la crise financière internationale de 2007

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par Ben KATOKA
Université de Kinshasa - Economie Monetaire 2009
  

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1.1.2. Crise économique

Comme pour la crise financière, plusieurs acceptions peuvent être accordées à la notion de crise économique. Par crise économique en effet, on peut entendre une période de grave déséquilibre économique résultant du décalage entre production et consommation.

Elle peut également désigner une période où le climat des affaires dégrade brusquement la majorité des activités économiques, entraînant sur une échelle importante, des faillites et des licenciements, arrêtant l'investissement, bloquant le crédit, ruinant une partie du secteur bancaire, et freinant les échanges5.

Toutes ces définitions semblent bien cadrer avec la crise économique dont il sera question plus loin. Cependant, quelles sont les causes d'une crise économique ?

Selon l'école Autrichienne d'économie, les crises économiques sont essentiellement dues à l'accumulation de défauts d'ajustement de l'appareil de

4 F. MISHKIN, Cité par Banque de France, « Les canaux de transmission monétaire : leçons pour la politique monétaire », In Bulletin de la Banque de France, n°27, mars 1996, pp. 98-99.

5 BCC, Op. cit., pp 2-3.

production à la demande réelle6. Les économistes de cette école notent en effet qu'à mesure que les prix deviennent de plus en plus faussés, des malinvestissements, soit des investissements qui n'auraient pas été faits dans les conditions normales du marché, finissent par s'accumuler et, la surabondance de crédit fait en sorte que des décisions de plus en plus risquées sont prises dans le but d'accroître les rendements, et l'effet de levier atteint des niveaux dangereusement élevés.

Par contre, la théorie marxiste7, voit dans le libéralisme un système en lui-même générateur de crise, à cause essentiellement des conflits entre patrons et ouvriers (lutte des classes).

La crise économique est définie dans les théories économiques du cycle8, comme une période de ralentissement de l'activité économique, faisant suite à une période d'expansion :

Figure 1. Phases du cycle économique

3 4

1

2

6« Le libéralisme au service du peuple », in Cinquième Université annuelle du Club de l'Horloge, Paris, 1er octobre 2OO5.

7 Le Marxisme représente une doctrine et une méthode d'analyse formulées par Karl Marx et Friedrich Engels et développées par leurs disciples. Selon cette école, c'est sur le travail que repose tout le principe de la production capitaliste..., or, dans le salariat, le prix de la force de travail est sous-évalué par rapport à la valeur qu'elle produit..., le salaire que chaque travailleur reçoit pour commencer et reproduire ainsi sa force de travail reste inférieur à la valeur que son travail produit... C'est cette situation qui conduit à terme au blocage de la machine capitaliste.

8 Les théories qui distinguent la succession plus ou moins régulière des périodes de prospérité et de dépression dans une économie. On distingue essentiellement 3 types de cycles à savoir, le cycle de 40 mois ou KITCHIN, cycle de 8 à 10 ans ou JUGLAR, cycle de 50 ans ou KONDRATIEFF. Voir P. GILLES, Histoire des crises et des cycles économiques, ARMAND COLLIN, Paris, pp. 20-70. ; MAGNAN (Jean de Bornier), « Cycles et fluctuations économiques, 2008 » ; Et MUBAKE MUMEME, « Fluctuations et croissances économiques », Cours de L1 Sciences Economiques, UNIKIN, Kinshasa, 2OO8.

Source : Figure élaborée par nous-même sur base du cours de Fluctuations et Croissances économiques (Première Licence Sciences Economiques), et d'autres ouvrages consultés.

· La première phase (1) correspond à la haute conjoncture, la croissance ou l'expansion, qui se caractérise par une hausse de la production ;

· la deuxième (2) correspond à la phase de crise ou récession, c'est-à-dire le point de retournement ou de passage d'une phase de croissance à une phase de décroissance9, marquée par un affaiblissement du rythme d'accroissement de la production ;

· la troisième (3) constitue une phase de basse conjoncture, de dépression, de creux, de liquidation10. Elle s'accompagne d'une baisse de la production ;

· la quatrième (4), s'analyse comme une phase de reprise.

Nous pouvons également ajouter que l'expansion des crédits met en mouvement les différentes phases du cycle économique : le boom (expansion) est marquée par l'expansion de l'offre de monnaie et par des erreurs d'investissement tel que nous aurons à l'expliquer plus loin ; la crise survient lorsque l'expansion des crédits s'arrête et que les mauvais investissements deviennent évidents ; la dépression est le processus par lequel l'économie connaît des réajustements pour préparer la reprise.

Durant la phase de croissance, où l'on assiste en effet à une augmentation de l'emploi, des salaires et des bénéfices, les entrepreneurs expriment un optimisme les amenant à accroître leur niveau de production futur. Cependant, à partir d'un seuil donné, se dressent certaines barrières faisant obstacle aux attentes de ces derniers : hausse des coûts de production, hausse des taux d'intérêt, des prix, baisse de la consommation en réaction aux hausses des prix, etc. Le niveau de la production n'étant pas proportionnel à celui de la consommation, les stocks s'accumulent, provoquant une chute des prix. Face à une telle situation, les entrepreneurs réduisent alors leurs dépenses et procèdent à des licenciements. Le cumul de tous ces événements débouchent sur une récession.

Autrement, tel que nous l'avons évoqué plus haut, toute période d'expansion provoque une expansion du crédit et une augmentation de l'endettement emmenant les agents économiques à s'engager au-delà de leurs capacités d'endettement. Ce surendettement est la cause première de la panique boursière. En effet, la panique provoque une volonté de liquidation de la dette qui, à

9 D. J. MAGNAN, « Cycles et fluctuations économiques », 2008, ( http://fr.wikipedia.org/wiki/crisefinancière), p. 2.

10 Idem.

son tour, entraîne un dégonflement de la masse monétaire, puisqu'on a ici beaucoup plus de remboursements de crédits que d'émissions de crédits, débouchant sur une contraction de la masse monétaire, puis du niveau de la demande.

MURRAY N. ROTHBARD affirme que : « le boom economique est en

realite une periode de malinvestissements, durant laquelle les erreurs sont faites, du fait des credits fausses des banques et du libre marche ; la crise signale la fin du desordre accumule pendant la periode du boom ; la depression est le processus preparant la reprise et dont la fin annonce le

retour a la normale de l'activite »11. Il renchérit en affirmant que : « la

depression, loin d'etre un mauvais fleau, peut etre consideree comme le
retour necessaire et benefique de l'economie a la normalite apres une
periode de graves distorsions causees par l'expansion
»12. En effet, durant

cette période, les projets non rentables doivent être abandonnés ou être révisés à bon escient, tandis que les activités, les firmes, les entreprises inefficaces ayant vu le jour pendant le boom doivent être liquidées ou mises à la disposition des entreprises plus efficaces. Autrement, comme le dit Nicolas CRESPELLE : « une crise est un

accelerateur de changement, et s'en sortent les premiers, et mieux que les autres, ceux qui disposent de la plus grande flexibilite et ceux qui disposent de la plus grande capacite d'investissement»13.

Cela dit, une crise économique peut être provoquée par :

· une politique monétaire erronée : taux directeur trop faible ou trop élevé, provoquant respectivement un surinvestissement ou un assèchement des liquidités réduisant la demande et donc le niveau de la production ;

· une crise financière : via les canaux des crédits, puisqu'en effet, lorsqu'il y a une rupture dans le système financier qui provoque un accroissement de l'anti-sélection et du risque moral sur les marchés financiers, et lorsque les marchés sont incapables d'organiser les transferts de fonds efficacement des prêteurs vers les agents à qui s'offrent des occasions d'investissement productif, il en résulte une forte contraction de l'activité économique réelle. En effet, si le taux directeur est revu trop à la hausse en vue de contrecarrer une demande accrue de crédit, il est probable que les bons risques de crédit cesseront de chercher un financement, alors que les mauvais risques voudront encore emprunter. L'anti-sélection s'intensifiant, les prêteurs pourraient devenir plus retissant quant à consentir des nouveaux prêts. Il en résulte une baisse des prêts qui conduit à une chute importante de l'investissement et de

11 M. ROTHBARD, America's great depression, Mises Institute, Alabama, 2000, p.12.

12 Idem, pp 13-14.

13 N. CRESPELLES, La crise en questions, Eyrolles, Paris, 2009, p.22.

l'activité économique globale. En outre, une diminution des crédits aux ménages suite à une crise bancaire par exemple, est susceptible d'entraîner une réduction des dépenses de consommation, qui à son tour provoque une contraction de la production ;

· un changement majeur du contexte politique (guerre, instabilité politique, etc.) ;

· des erreurs des politiques économiques : mises en place des politiques protectionnistes, nationalisations massives, déficits publics excessifs ;

· etc.

Toutefois, il est important de noter que la variable considérée comme la plus importante (ou centrale) pour le repérage de la conjoncture (crise) est soit la production industrielle, soit le PIB14. Ainsi, pour mieux analyser la morphologie d'une crise, il faut étudier le comportement des différentes variables économiques relativement à la variable centrale. Il s'agit par exemple : des prix industriels, des ventes des producteurs, du taux de chômage, de l'investissement privé, de la production des biens durables (automobiles, réfrigérateurs, etc.), des profits, des taux d'intérêt, des nouveaux projets d'investissement, de la masse totale du crédit, etc.

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