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Contrat agricole et ses effets sur la performance de production vivrière dans la commune de Kétou : cas du maà¯s (Zea mays)

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par K. E. Aubin FAFEH
Faculté des Sciences Agronomiques (FSA/UAC) - Diplôme d'Ingénieur Agroéconomiste 2009
  

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2.1.3. Agriculture contractuelle et les petits agriculteurs dans les pays en développement

Les petits agriculteurs, dans les pays en voie de développement, font face à de contraintes qui limitent l'accroissement de la productivité et du revenu. Il s'agit, entre autres, du manque d'informations sur les techniques de production et les opportunités de marché d'une part, et, d'autre part, de l'accès au crédit limité par de forts taux d'intérêt (Bijman, 2008). L'agriculture contractuelle peut apporter des solutions à ces contraintes.

Toutefois, plusieurs auteurs pensent que les raisons d'entrer en contrat ne sont pas fondamentalement différentes pour les petits et les grands producteurs. Des études empiriques conduites dans quelques pays en développement révèlent les motivations des agriculteurs à entrer en contrat. Masakure et Henson (2005) ont identifié quatre facteurs qui motivent les producteurs à entrer en contrat pour la production de légumes non traditionnels au Zimbabwe : la garantie du marché d'écoulement, des bénéfices indirects (acquisitions de connaissances techniques), des bénéfices directs (revenu amélioré) et des bénéfices intangibles (statut social). Guo et al. (2005) dans leur étude conduite dans certaines provinces de la Chine, ont trouvé que les producteurs entrent en contrat pour obtenir les avantages suivants : l'accès au marché, la stabilité des prix, et l'assistance technique pour améliorer la qualité du produit.

Cependant, on a relevé que l'agriculture contractuelle rencontre un certain nombre de difficultés dans les pays en voie de développement. Plusieurs auteurs ont trouvé que l'environnement commercial qui prévaut dans les pays en voie de développement favorise fortement les problèmes de respect des contrats de vente. Gabre-Madhin (2007) trouve que dans nombreuses économies en développement, les commerçants des produits agricoles notamment des céréales, opèrent dans un contexte où les prix ne sont pas publiquement annoncés, les produits sont fortement différenciés et sans standardisation formelle. Aussi, certains auteurs ont-ils trouvé que les contrats sont oraux sans pratiquement aucun recours aux moyens légaux pour les appliquer (Gabre-Madhin, 2001 ; Fafchamps et Gabre-Madhin, 2002). Ces contraintes font que, tant les producteurs que les commerçants sont très vulnérables à des cas de tricherie avec les prix du marché, avec la qualité et la quantité des produis livrés et aussi avec le temps de livraison. On constate aussi que certains partenaires commerciaux ne paient pas à temps les producteurs. D'un autre côté, il est très fréquent de voir des clients (l'une ou l'autre des parties) mentionner des efforts à négocier les prix ex post. Ces difficultés ont été relevées au Bénin mais surtout au Malawi (Gabre-Madhin, 2007). Pour certains auteurs, ces problèmes se multiplient dans les pays sous-développés surtout parce que les contrats sont souvent oraux. D'autres sont d'avis contraires et ils pensent même que les contrats oraux sont suffisamment efficaces.

Certains auteurs à l'instar de Bogetoft et Olesen (2004) pensent qu'en général, dans les pays en développement, les contrats agricoles sont généralement simples et verbaux. Même si les partenaires sont capables de rédiger des contrats complets, il est peu coûteux de s'engager dans une procédure de contrat informel et d'auto-application au lieu d'impliquer une troisième partie. Fafchamps (2004) pense qu'en Afrique Sub-Saharienne, les accords et les compromis informels sont couramment utilisés et respectés et Kpènavoun et Gandonou (2009) ont confirmé ceci pour la commune de Kétou, au Bénin, pour les contrats d'achat de maïs.

Comme les contrats informels ne font pas appel aux autorités légales, ils sont appelés des contrats auto-appliqués (self-enforcing contracts en anglais) ; les parties contractantes ont en effet des motifs pour honorer le contrat dans son ensemble. Les auteurs pensent que ces motifs sont à la fois économiques et sociaux (Nooteboom, 2002 ; Klein W., 2005). Sur le plan économique, le premier motif est la dépendance économique mutuelle entre les parties. Le deuxième est le besoin qu'éprouvent les deux parties à sauvegarder leur réputation. Ce qui les oblige à respecter le contrat car la rupture du contrat réduirait voire bloquerait à la partie défaillante les opportunités de marché dans le futur parce qu'elle ne sera plus digne de confiance (MacLeod, 2007). Pour cela, les contrats agricoles sont souvent respectés voire automatiquement renouvelés. Certains auteurs pensent que ce dernier motif joue un rôle très important et est valable tant dans les pays développés que dans les pays en développement (Allen et Lueck, 2003 ; Bogetoft et Olesen, 2004 ; Key et Runsten, 1999).

Sur le plan social, deux motifs sont également soulignés dans la littérature. Premièrement, on note que les parties contractantes développent une certaine sympathie l'une envers l'autre ; ce qui leur permet de se connaître, de savoir ce que chacun pense de l'autre et de révéler les forces et les faiblesses. Ce faisant, elles commencent à partager les mêmes normes, à penser de la même façon et à respecter les accords établis (Nooteboom, 2002 ; Akerlof et Kranton, 2005). Le deuxième motif fait allusion aux valeurs, normes, coutumes et obligations morales qui prévalent dans la communauté (Bowles et Gintis, 2002 ; Keefer et Knack, 2005). Le mensonge et la tricherie sont des faits `'indésirés'' dans toute société. En définitive, les auteurs montrent que le contrat informel, même en évitant de faire intervenir une troisième partie pour faire respecter les engagements, ne conduit pas aux conflits comme on le pense souvent.

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