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Processus électoraux en Afrique noire francophone

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par Mazamesso WELLA
Université de Lomé - DEA - Droit public 2011
  

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SECTION II : UNE ASSISTANCE ELECTORALE AUX LIMITES

SURMONTABLES

L'assistance électorale, quel que soit son degré ou sa forme, est la résultante d'un compromis entre l'Etat hôte et les partenaires impliqués dans le processus électoral. L'atteinte des objectifs ultimes de cette pratique dépend de la volonté réelle et de l'attitude des acteurs en jeu. Mais certaines défaillances de l'assistance électorale constituent, dans certains cas, un frein (§1) qu'il faut desserrer pour parfaire l'efficacité de l'assistance électorale (§2).

PARAGRAPHE I : LES LIMITES DE L'ASSISTANCE ELECTORALE L'absence de lisibilité et de cohérence est l'un des grands maux qui minent l'efficacité de l'observation internationale des élections. Cette carence se trouve aussi bien dans les normes qui gouvernent la matière (A) que dans la valeur juridique des rapports et recommandations (B).

A- Les limites techniques et organisationnelles

Les limites observées ici tiennent au cadre juridique instituant l'observation des élections. La quasi inexistence et le caractère disparate des normes internationales en matière d'assistance électorale traduit les limites organisationnelles que l'on peut relever. Ces limites organisationnelles se situent à deux niveaux.

Sur le plan interne, l'observation internationale des élections demeure confrontée, d'une part, à des obstacles techniques relatifs à la mise en place des missions d'observation internationales des élections et, d'autre part, à des obstacles techniques liés à leur durée et à leur financement.

S'agissant des obstacles techniques limitant l'impact des missions d'observation internationale des élections sur le processus électoral, on signalera les problèmes relatifs au nombre et à la qualité des observateurs internationaux. Certains partenaires internationaux impliqués dans la pratique de l'observation internationale des élections ne dépêchent, en effet, parfois que quelques observateurs pour le « monitoring » des élections dans des Etats hôtes très vastes. Les quelques observateurs se placent dans les bureaux de vote de la capitale et dans un ou deux villages, et, par conséquent, ne peuvent pas observer et juger valablement la sincérité d'un scrutin électoral. A ces

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limites s'ajoute le problème de la durée et du financement. Comme le fait
observer Bangui-Rombaye, « la fragilité d'une mission d'observation vient aussidu fait qu'elle est là pour constater un événement circonscrit dans le temps,

sans forcément prendre en compte tous les éléments en amont de l'élection proprement dite (problèmes d'état civil, établissement des listes électorales, informatisation de celles-ci, délivrance de cartes d'électeurs, modalités d'accès aux médias) »141.

Les observateurs internationaux en sont souvent réduits à témoigner du seul déroulement du scrutin. Aussi le financement des missions d'observation internationales des élections demeure-t-il également une autre limite majeure du moment qu'il provient des autorités politiques ou des bailleurs de fonds non impartiaux vis-à-vis du processus électoral. La dérive de l'observation internationale des élections au titre du critère financier découle des satisfécits délivrés par certaines missions d'observation en dépit de fraudes électorales avérées et connues de tous. La prise en charge des observateurs par le gouvernement du pays hôte risque d'entraver l'indépendance de l'institution qui aurait bénéficié des faveurs des autorités locales, et, partant, la crédibilité de la mission d'observation.

Sur le plan externe, les limites proviennent tant de l'insuffisante couverture du territoire de l'État hôte que de la non-coordination des différentes équipes impliquées. En effet l'état défectueux des voies de communication terrestre, aérien et maritime réduit les capacités d'accès aux zones rurales souvent enclavées des missions d'observation des élections. Généralement, les membres des bureaux de vote sont transportés sur les lieux par l'administration un jour avant le scrutin. Ils ne sont récupérés que plusieurs jours après la clôture du scrutin. Peu d'observateurs internationaux accepteraient d'emprunter une pirogue pour atteindre l'autre rive du fleuve où siège le bureau de vote. Or, leur absence sur les lieux laisse le champ libre à toutes les manipulations électorales.

De même la non-maîtrise de certaines spécificités socioculturelles et les
barrières linguistiques constituent des limites auxquelles il faut ajouter la

141Bangui-Rombaye (A), Tchad : Elections sous contrôle cité par KOKOROKO (D.), Contribution à l'étude de l'observation internationale des élections, thèse, op. cit. p.423

diversité des missions d'observation car elle n'est pas sans conséquences sur les remarques ou appréciations portées sur le déroulement et la régularité des scrutins. Ces différentes limites ont une incidence sur les rapports et recommandations des observateurs dont la valeur juridique est discutable.

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