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Incidences du harcèlement sexuel sur l'intégration professionnelle des femmes dans la ville de Bukavu en RDC

( Télécharger le fichier original )
par Alliance MANGO KUBOTA
Université officielle de Bukavu - Licence en sociologie 2007
  

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II.6. la situation des femmes sur le marché du travail à Bukavu.

Malgré diverses déclarations et l'existence des textes consacrant l'égalité des sexes, particulièrement l'égalité selon le genre inhérente à la participation au marché du travail, la réalité des faits reste paradoxale à Bukavu.

La ségrégation du marché du travail, les disparités de statut, de l'emploi, des salaires contribuant à la « féminisation des travailleurs pauvres », des disparités en terme de probabilité d'accès au salariat plutôt qu'au travail indépendant ou à l'inactivité, d'accès aux plus hautes instances politiques, administratives, économiques, sociales,...la vulnérabilité et la précarité des femmes sur le marché du travail,...semblent en effet se jouer des lois imposant formellement l'égalité.

Beaucoup de femmes restent encore confinées dans des travaux peu rémunérées, souvent dans l'économie informelle, sans quasiment de protection juridique, peu ou pas de protection sociale et une forte précarité. De ce fait, la propension des femmes à participer au salariat reste beaucoup plus faible que pour les hommes.

Plusieurs facteurs apparaissent déterminants dans le renforcement des inégalités entre les hommes et les femmes sur le marché du travail « Bukavien ».

La crise économique a en effet accru des tensions sur le marché du travail, exacerbé la concurrence pour accéder aux emplois disponibles et raréfié les actifs productifs.

Non seulement les femmes ont les opportunités de gain plus limitées, mais également elles doivent surmonter des handicaps supplémentaires pour accéder au marché du travail notamment l'illettrisme, l'absence ou l'insuffisance de formation scolaire et /ou professionnelle, l'incidence des considérations traditionnelles, le jugement porté par des acteurs et institutions participant au fonctionnement du marché du travail, les assignations au travail domestique issues de la structuration de la vie privée,...

Les dotations en capital humain des femmes, la structure du marché de travail et l'incidence de la société traditionnelle structurent la carrière professionnelle des femmes et favorise des points sur le marché de travail, beaucoup plus vulnérables en termes de statut d'emploi que ceux des hommes.

A cet égard, l'ampleur du taux de chômage féminin suggère l'exclusion du marché de travail inhérente à des contraintes économiques et sociales génératrices de manque en termes de gain et de considération sociale et privée.

Le rapport de l'office national de l'emploi révèle des disparités de l'emploi entre les hommes et les femmes.

Ils enregistrent en effet à ce jour, environs 3391 demandeurs d'emploi dans la ville de Bukavu dont 3102 hommes contre 289 femmes, soit 91,5% d'hommes inscrits sur la liste des demandeurs d'emploi contre 8,5% des femmes.

Et au niveau des contrats de travail visés de l'année 2007 à l'année 2008, il ressort un total de 2396 dont 2095 pour les hommes et 301 pour les femmes, soit respectivement 87,4% et 12,6%.

Il ressort également d'un rapport effectué par la division provinciale de la condition féminine et famille sur le statut de la femme congolaise en 2008, des inégalités criantes d'accès aux postes de responsabilité dans la province du Sud-Kivu et dans la ville de Bukavu principalement.

Le tableau suivant nous fournit plus d'informations à ce sujet :

Tableau N° 3 Promotion du genre en province du Sud-Kivu en 2008

DESIGNATION

HOMMES

FEMMES

TOTAL

1

Gouverneur de province

1

0

1

2

Vice- gouverneur

1

0

1

3

Ministres provinciaux

7

3

10

4

Assemblée provinciale

33

3

36

5

Maire de la ville

0

1

1

6

Maire adjoint

1

0

1

7

Bourgmestres titulaires

0

3

3

8

Bourgmestres adjoints

3

0

3

9

Administrateurs

8

0

8

10

Administrateurs assistants

5

3

8

11

Chefs des divisions provinciales

49

5

54

12

Entreprises para-étatiques

14

0

14

13

Magistrature

48

2

50

14

Instituts supérieurs

 
 
 

ISDR

30

1

31

ISP

40

1

41

15

Médecins chefs de zone

32

2

34

16

Enseignants

24.000

2600

26.600

17

Officiers supérieurs de la police

53

1

54

18

Officiers subalternes de la police

463

17

480

19

Officiers de première classe

175

11

186

20

Officiers de deuxième classe

137

3

140

21

Agents de la police

2959

140

3099

22

Agents de l'administration

3691

738

4429

 

TOTAL GENERAL

31.750

3534

35.280

Source : Division provinciale de la condition féminine et famille, « Rapport sur le statut de la femme congolaise et la proportion du genre par rapport à la femme en 2008 ».

Il ressort de ce tableau que 31 750 hommes occupent des emplois relativement importants contre 3534 femmes, soit 89,9% contre 10,1%.

L'activité des femmes a acquis beaucoup plus de visibilité dans le secteur informel qui a atteint des proportions importantes suite à la dégradation du tissu économique et des conditions de vie.

Dans ce paysage, les femmes font souvent du commerce et se spécialisent dans l'alimentation et les vêtements. Elles sont également très présentes sur le marché parallèle des changes.

L'entreprenariat féminin s'exerce dans la couture, la coiffure, la petite restauration, le salage du poison, la fabrication et la vente de charbon ou de savon,...

Néanmoins, sauf quelques cas rares, la plupart des femmes oeuvrant dans l'économie informelle restent pauvres et beaucoup en sont tout simplement au stade de la survie.

L'émergence des associations féminines, des coopératives témoigne progressivement du souci pour les femmes de tisser des liens et de trouver des alliés.

Elles mettent par exemple sur pied des tontines ou « likilimba » où elles cotisent de manière régulière afin que l'une ou l'autre membre de l'association puisse trouver des fonds en cas de besoin (démarrer un commerce, payer l'école des enfants,...)

Bref, la situation des femmes sur le marché du travail à Bukavu laisse à désirer.

Elle laisse apparaitre des inégalités criantes, une forte précarité et une vulnérabilité qui nécessitent encore des efforts considérables de la part du pouvoir politique en termes de réduction des inégalités selon le genre, de protection juridique et sociale et d'accélération de l'éducation des femmes.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault