I. 5 Signes cliniques
· Visage terne, triste, apathique, globes oculaires
saillants ;
· Fonte du tissu adipeux sous-cutané,
· Fonte musculaire (membres, golfes temporaux, au dessus
des arcades zygomatiques, quadriceps et deltoïdes),
· OEdèmes des membres inférieurs ou des
lombes (alitement),
· Altération des phanères : cheveux fins,
secs et cassants, clairsemés, chute de la queue du sourcil, ongles
striés et cassants,
· Peau sèche, hyperpigmentée et
desquamante,
· Hypertrichose lanugineuse du dos (dénutrition
sévère par carence d'apport),
· Pétéchies, acrosyndrome, allongement du
temps de recoloration cutanée, télangiectasies ;
· Muqueuses : glossite (Langue rouge,
dépapillée, douloureuse), Stomatite, oesophagite,
· Signes spécifiques de carences vitaminiques
(rares)
· Hypotension artérielle (notamment
orthostatique), bradycardie
· Troubles digestifs (constipation, anorexie,
dysphagie...).
I .6 .Facteurs de risque
Les 12 signes d'alerte de dénutrition (Paul Wiesel)
1. Revenus insuffisants,
2. Perte d'autonomie,
3. Solitude, état dépressif,
4. Régimes,
5. Problèmes bucco-dentaires,
6. Troubles de déglutition,
7. Deux repas par jour,
8. Constipation,
9. 3 médicaments par jour,
10. Maladie aiguë sévère,
11. Perte de 2 kg en 1 mois ou 4 Kg depuis 6 mois,
12. Albuminémie< 36 g/l.
Aucun de ces éléments n'évoque à
lui seul une dénutrition (Ferry et al ,2007).
I. 7. Conséquences
Aujourd'hui bien identifiées, les conséquences de
la dénutrition sont nombreuses et graves. Elles justifient amplement son
dépistage, son traitement et sa prévention tels qu'ils sont
recommandés à l'heure actuelle.
· Altération de l'état
général.
L'amaigrissement est constant, avec en particulier une perte
de la masse maigre musculaire (sarcopéme). L'asthénie et
l'anorexie sont également présentes, et aggravent la situation
nutritionnelle.
· Troubles neuro-psychiques.
La dénutrition peut entraîner des troubles
psychiques avec apathie ou syndrome dépressif parfois grave par
altération des vitesses de conduction de l'influx nerveux ou de la
transmission au niveau de la plaque motrice, sont observées lorsque la
sarcopénie est profonde, le plus souvent associée à des
troubles électrolytiques.
· Troubles digestifs
La dénutrition peut entraîner des troubles
digestifs avec diarrhée ou fécalome.
· Escarres.
La dénutrition peut favoriser, puis entretenir les
escarres, un Retard de cicatrisation et troubles trophiques.
· Chutes et fractures.
La dénutrition peut entraîner des chutes et des
fractures, notamment du col du fémur. L'aggravation de la
sarcopénie favorise, en effet, les chutes. Mais la malnutrition
protéique entraîne également l'élaboration d'une
trame osseuse moins importante et de moins bonne qualité, ce qui ne
favorise pas la fixation du calcium. La diminution des apports alimentaires
rend également la ration calcique insuffisante. Ainsi, la
malnutrition favorise l'ostéoporose par la diminution conjointe des
apports en protéines, en calcium et en vitamine D. Or, les fractures du
col du fémur sont la principale complication de I ostéoporose, en
particulier au sein de la population féminine.
· Infections
La malnutrition majore de 2 à 6 fois la
mortalité infectieuse chez les personnes âgées en
institution (Ferry et al, 2007) .La malnutrition
protéino-énergétique aggrave la déficience
immunitaire physiologique du fait de l'âge, et entraîne un
déficit immunitaire acquis qui favorise les infections. Celles-ci
entraînent à leur tour une anorexie et un hypercatabolisme
protidique, qui aggravent la dénutrition. Plus dénutri, plus
immunodéprimé au décours d'un premier épisode
infectieux, le sujet âgé devient encore plus susceptible de faire
une nouvelle infection souvent plus difficile à traiter.
· Accidents médicamenteux.
La malnutrition est responsable d un effondrement du taux d
albumine circulante. Ainsi, les médicaments qui ont une affinité
élevée pour l'albumine voient leur fraction libre augmenter. Les
risques de toxicité des médicaments à marge
thérapeutique étroite comme les antivitamines K et les
digitaliques s'en trouvent accrus.
· Retard de cicatrisation et troubles trophiques :
Absence de prise de greffe de peau (par exemple chez le
brûlé), fistules Post-opératoires, escarre...,
· Des atteintes des lignées sanguines :
(Anémie, leucopénie, thrombopénie, voire
pancytopénie) sont la conséquence de carences en micronutriments,
notamment en fer, folâtres, vitamines B12, cuivre (Zazzo
et al ,2003).
· Augmentation de la morbidité et de la
mortalité : Indépendamment de la pathologie sous-jacente.
· Augmentation des coûts de prise en charge des
pathologies :
Par l'augmentation de la fréquence des pathologies
aiguës, ou de la décompensation des pathologies chroniques, la
dénutrition augmente la consommation médicale (consultations,
hospitalisations multiples, médicaments). Chez les patients
hospitalisés, la dénutrition augmente la durée moyenne de
séjour, notamment par complications infectieuses (infections
nosocomiales) (Zazzo et al 2003).
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