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Accès à  l'eau potable et à  l'assainissement; quels enjeux pour la santé dans les quartiers précaires? Etude appliquée au quartier Gamkallé de la commune IV de Niamey au Niger

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par Nguengar NASSARTEBAYE
Université Abdou Moumouni de Niamey - Maà®trise de géographie 2011
  

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1.2. Revue de littérature

L'accès à l'eau potable et à l'assainissement a fait l'objet de nombreuses études réalisées à des échelles différentes. Ces études qui, par le passé, sont beaucoup plus orientées vers les milieux ruraux où l'eau est un facteur de production important, s'intéressent aujourd'hui de plus en plus aux centres urbains du fait de la croissance démographique et spatiale des villes et les problèmes qui en découlent.

A l'échelle du monde

Les Nations Unies sont particulièrement préoccupées par les problèmes d'accès à l'eau et à l'assainissement. En mars 1977, à la conférence de Mer Del Plata, elles ont décrété les années 1981-1990, Décennie Internationale de l'Eau Potable et de l'Assainissement (DIEPA) qui devrait au terme de dix ans, favoriser à tous, l'accès à l'eau potable et à l'assainissement. Deux ans après la DIEPA, lors du sommet de la Planète Terre de Rio de Janeiro, les Nations Unies ont inscrit dans leur agenda d'action la date du 23 mars de chaque année comme Journée Mondiale de l'Eau. Il s'agit de marquer cette journée de réflexions et d'actions en faveur de l'eau dans le monde. La synthèse de la table ronde sur l'eau potable et la santé dans les quartiers urbains défavorisés organisée par la conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement, et le programme « solidarité eau » (PSEAU) à Sophia Antipolis du 21 au 23 février 1994 a fait deux constats : l'étalement des villes expose les populations à des graves dangers liés à la dégradation de l'environnement sous le regard impuissant sinon inconscient des autorités. Des conditions de vie précaires dans les zones périurbaines non lotis augmentent la vulnérabilité des populations, menacent les valeurs sociales et morales ainsi que la dignité humaine. Selon cette synthèse 80% des maladies et plus d'un tiers de décès dans les pays en développement sont liés à la consommation d'eau de mauvaise qualité et à un assainissement insalubre. Elle a aussi noté que les efforts conjugués de la communauté internationale et ceux des Etats lors de DIEPA ont permis une amélioration très significative d'accès à l'eau potable dans les milieux urbains alors que la situation dans les quartiers périurbains reste préoccupante. Le rapport mondial du PNUD sur le développement humain 2006 : « Au-delà de la pénurie : pouvoir, pauvreté et crise mondiale de l'eau » a énoncé la situation de l'eau et de l'assainissement en ces termes : « L'eau et l'assainissement figurent parmi les médicaments préventifs les plus puissants dont disposent les gouvernements pour faire baisser le nombre des maladies infectieuses. Les investissements dans ce domaine sont aux maladies meurtrières telle que diarrhée, ce que la vaccination est à la rougeole : ils sauvent des vies ».

Une étude menée par « India Institut of Médical Science » en 1996 montre que les enfants de moins de cinq ans ont jusqu'à trois épisodes de diarrhées par an, tandis que ceux qui vivent dans les zones urbaines irrégulières en ont jusqu'à huit (BHAN M.K. :2000). GORTER A. C. et col. (1991), soulignent à travers des études réalisées à Nicaragua que les enfants qui habitent la maison où la disponibilité en eau potable est faible ont un taux de diarrhée plus élevé (34%) que ceux qui bénéficient d'un meilleur approvisionnement. William D : (2007) a fait remarquer en ce terme « On croit souvent à tort qu'il suffit de disposer de médecins et des hôpitaux en quantité et en qualité pour obtenir le meilleur état de santé possible. Aussi importantes qu'elles soient, ces ressources ne suffisent pas ». L'environnement est donc déterminant pour l'état de santé. Wateraid, dans la synthèse de son dernier rapport (12 mai 2009), semble rappelé à la communauté internationale et aux pays pauvres que certaines

promesses des OMD n'auront qu'un effet d'annonce. Cette ONG britannique qui oeuvre pour l'accès à l'eau potable et à l'assainissement dans les pays en développement révèle que :

Plus de 1milliard de personnes dans le monde n'ont pas accès à l'eau potable ;

Plus de 2 milliards de personnes dans le monde ne bénéficient pas de solutions de l'assainissement.

A l'échelle des villes Africaines

Les ouvrages réalisés dans le domaine de l'eau potable et de l'assainissement à l'échelle africaine sont aussi nombreux.

Dans une thèse de Doctorat en pharmacie sur « L'alimentation en eau potable d'une grande ville ouest africaine », LAOUSSE T. (1983) a souligné que la consommation de l'eau à Dakar est satisfaisante, aussi bien en quantité qu'en qualité. Cependant, il évoque avec insistance les différences croissantes d'alimentation en eau potable et l'urgence de mettre en place d'autres sources de captage au regard du rythme actuel de consommation à Dakar. SALEM G. (1998), dans son ouvrage « Santé dans la ville, géographie d'un petit espace dense : Pikine (Sénégal) » a procédé par une caractérisation de l'espace urbain qui fait transparaitre la santé comme un puissant révélateur des inégalités intra urbaines. Pour cet auteur, l'espace est un distributeur de facteurs de risques sanitaires notamment diarrhéiques et du paludisme. ADELINE T. (1997) a établi un lien entre la qualité de l'eau, le type d'adduction et le type d'aménagement et en vient à la conclusion que les populations qui ont recourt aux forages consomment de l'eau très souvent fortement polluée. Son analyse portait sur la qualité chimique et bactériologique des eaux souterraines en milieu périurbain au Cameroun. La thèse de Doctorat présentée par BANZA NSUNGU A. (2004) sur « L'environnement urbain et santé : la morbidité diarrhéique des enfants de moins de cinq ans à Yaoundé au Cameroun » a montré que le niveau d'accès à l'eau potable est plus préoccupant dans les zones d'habitation spontanée que dans les zones d'habitat planifié. REMIS-THOMAS N. est arrivé au constat que les quartiers périurbains non lotis ont des difficultés d'accès à l'eau potable. Il révèle que le problème d'approvisionnement est rendu beaucoup plus complexe par la configuration même de ces zones.

A l'échelle de Niamey

A l'échelle de Niamey, nombreuses sont les études réalisées dans le domaine de la pollution des ressources en eau et le cadre de vie collective que celles traitant de la problématique d'accès à l'eau potable dans la ville.

BECHLER-CARMAN N., MIETTON M., LAMOTTE M., (1999), sous le titre «Le risque de pénurie en eau potable dans la ville de Niamey », paru dans Sécheresse N°4, vol 10, avaient posé la problématique en termes de pénurie en cette ressource face à une population de plus en plus nombreuse. La pénurie s'exprime ici en termes

d'absence d'infrastructure et d'équipement devant accompagner la croissance démographique. Dans sa thèse de Doctorat sur « Cadre de vie et système de santé à Niamey », MOTCHO K. H. :(1991), a souligné la dégradation du cadre de vie à Niamey par des pollutions d'origine diverse qui affectent l'eau et la santé des populations urbaines. La gestion non maitrisée des déchets urbains est responsable d'aggravation des risques sanitaires, a estimé cet auteur. BONTIANTI A. (1992), dans un mémoire de maitrise de géographie, attirait aussi l'attention des gestionnaires de la ville sur l'ampleur que prenait le niveau d'insalubrité. L'étude conduite par HASSAN I.D. : (2005) sur « Déchets urbains : de gestion, pollutions et risques sanitaires majeurs dans la communauté urbaine de Niamey » a débouché sur une évaluation d'un ensemble de pathologies liées à l'insalubrité. Il s'agit principalement de la diarrhée, du paludisme, de la bilharziose et autres qui sont comptés parmi les dix principales maladies qui affectent la population urbaine. En 2008, dans un ouvrages intitulé : « Gestion des déchets à Niamey », SIDIKOU & BONTIANTI dressent un état des lieux qui doit interpeller les décideurs politiques, les partenaires à la coopération, les gestionnaires de la ville ainsi que les citadins de Niamey sur les problèmes que pose l'administration des déchets de la ville. Et à ces deux chercheurs de trouver le terme juste « Le tout dans la rue » pour qualifier une pratique urbaine qui, malheureusement, a encore de beaux jours devant lui, malgré ses conséquences sanitaires, esthétiques, environnementales et économiques. Pour améliorer la performance du sous secteur de l'hydraulique urbaine des reformes institutionnelles ont conduit à la signature d'un contrat dit de performance en 2001, entre le Groupe Veolia Water et ses filiales SEEN (l'ex-SNE), SPEN, ARM et l'Etat nigérien. La Stratégie de Développement Accéléré et de la Réduction de la Pauvreté, dans sa publication pour l'année 2008-2012 souligne qu'en 2009, 96,7% de ménages de Niamey ont accès à l'eau potable. Cependant, les différents modes d'accès à cette ressource restent un facteur de risque pour la santé de la population et l'environnement.

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