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L'incidence de la fraude fiscale sur l'économie centrafricaine

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par Odilon WAKANGA
Université de Bangui institut universitaire de gestion des entreprises  - En vue de l'obtention de la licence en sciences de gestion 2010
  

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A- Cas des petits commerçants (Boubanguérés)

Pour le cas présent, nous nous efforcerons d'examiner les diverses manoeuvres utilisées par les petits commerçants pour échapper à l'imposition. Sous cette dénomination, nous n'entendons que les contribuables dont le volume des affaires ne dépassent pas le seuil du forfait fixé par les articles 20 à 22 du Code Général des impôts de la République Centrafricaine. Cette limite est de 30 millions de francs CFA. Ainsi, tous ceux qui sont présumés ne pas dépasser cette limite, ne sont pas astreints à la tenue d'une comptabilité régulière et complète. Ils sont de ce fait soumis au régime du forfait.

La fraude est l'exercice d'une profession non conforme à celle mentionnée sur le titre de patente. Les commerçants de la place utilisent parfois des patentes des articles `'prêt à porter» pour la vente des bijoux ou des pagnes ou encore des patentes de vente à l'étalage pour le commerçant boutiquier.

Ces derniers temps, le marché fantôme dénommé `'marché NGAOUI», situé à proximité de la mosquée Arabe du Km5, qui ne fonctionne que les après-midis s'est spécialisé dans la vente des articles et des produits pharmaceutiques (Trama dol, communément appelé Tramons dont l'abus est dangereux pour la santé), venant exclusivement du Nigéria. La plupart de ces musulmans vendent sans titre de patente. A l'arrivée d'un agent du fisc ou d'un huissier, cinq ou dix minutes suffisent pour que ces gens disparaissent avec leurs produits. Il convient de signaler que ce marché est réputé dans la pratique du marché parallèle. Les transactions se font sans factures. Dans leur jargon

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(business) qui veut dire carte sur table, les bénéfices réalisés dans de telles affaires échappent à l'impôt.

Partout dans les quartiers de la capitale, nous trouverons des débitants clandestins de boissons. Ces femmes qui vendent chez eux à la maison des bières étrangères comme PRADO, ou la `'bière 33» du whisky etc.., ne sont pas connues de l'administration fiscale. Elles tiennent également des restaurants. Ces activités ne sont pas fiscalisées, par exemple à l'Impôt Global Unique (IGU). Ce cas n'est pas le seul à retenir notre attention. On pourrait dire que la moitie des activités qui s'exercent à Bangui échappe au fisc.

B- Cas spécifique de la fraude douanière

La fraude douanière est encore beaucoup plus développée en Centrafrique. Nous constatons à l'heure actuelle que tous les marchés centrafricains sont envahis des produits divers d'origine étrangère. On y trouve des pagnes, des bijoux, des voitures, des produits cosmétiques et des produits pharmaceutiques dont les ventes ne sont pas règlementées. Ces produits font rarement l'objet d'une déclaration en douane.

Beaucoup de commerçants se rendent au Cameroun et Nigéria, achètent diverses marchandises pour les revendre à Bangui et dans les villes de l'arrière pays. Ces marchandises sont déviées à la frontière afin de rentrer frauduleusement sur le territoire. La plupart des voitures de tourisme, des minibus qui sillonnent les rues de la capitale et celles des provinces ont été l'objet de cette pratique. Partout dans les rues, sur les places du marché et même dans les caves, nous voyons des commerçants ambulants vendre leurs produits à vil prix.

La fraude prend des allures inquiétantes à l'heure actuelle chez les contribuables. Comme les articles achetés à l'extérieur ne sont pas

ODILON WAKANGA étudiant Centrafricain en Année de Licence à I.U.G.E. 2010-2011.

déclarés au fisc, ils ne sont pas tous présentés dans les rayons mais stockés à domicile. Le contrôle du fisc ne peut donner aucun résultat satisfaisant, car les transactions se font sans factures. Pour un commerçant musulman qui présente dans sa boutique des marchandises d'une valeur de sept (7) millions de francs CFA, il faut multiplier ce chiffre par deux ou par trois si on veut avoir une idée approximative des transactions réalisées par ce commerçant. Ces contribuables s'enrichissent plus. Mais on les considère comme des petits commerçants.

+ la vente sans facture

Le contribuable peut ainsi éviter la taxe sur la valeur ajoutée (TVA). C'est la technique la plus ancienne ; elle permet de ne pas faire entrer certaines affaires en comptabilité et de diminuer pour autant le chiffre d'affaires imposable. Cette méthode est souvent utilisée par certaines entreprises à l'intérieur desquelles les ventes se font par des bons de livraison qui sont des éléments non importants pour la détermination du chiffre d'affaires. Ce qui a pour conséquence immédiate l'allégement de la charge fiscale de ces entreprises.

+ la facture sans vente

C'est un procédé plus élaboré engendré par la naissance de la taxe sur la valeur ajoutée (T.V.A). Il permet d'obtenir des opérations fictives pour lesquelles le redevable c'est procuré de fausses factures. Ce procédé a donné naissance à toute une industrie de fournisseurs de fausses factures permettant des déductions des taxes.ils sont appelés dans le jargon des fraudeurs (taxis)10 .

10COSSON (J) : les Industrielles de la Fraude Fiscale, Paris Saul 1971 p.7.

ODILON WAKANGA étudiant Centrafricain en Année de Licence à I.U.G.E. 2010-2011.

> La fraude par une majoration des charges

Elle consiste pour l'entreprise à gonfler artificiellement ses charges pour bénéficier des faveurs fiscales. Cette pratique se réalise à travers les frais généraux, les amortissements et les provisions.

* La fraude à travers les frais généraux

Les frais généraux sont des charges d'exploitation correspondant aux dépenses effectivement supportées par l'entreprise. Elles ne sont déductibles que si elles ont été normalement et régulièrement supportées par l'entreprise. C'est par exemple le cas de certaines entreprises qui sont souvent tentées de gonfler leur frais généraux afin de faire échapper au fisc tout ou partie de leur bénéfice ainsi réalisé.

Dès lors, il appartient à l'administration fiscale de procéder au rejet systématique de tous les frais généraux, si ceux-ci ne sont pas normalement justifiés, car la tentative de frauder est grande lorsque les contribuables eux-mêmes jouissent d'une liberté dans la déclaration de leurs revenus au fisc. Ceux-ci sont souvent tenter en majorant leurs frais généraux afin d'échapper au paiement intégral de leurs impôts ou d'avoir moins de charges fiscales à supporter.

* La fraude fiscale à travers les amortissements

L'amortissement est une constatation comptable de la dépréciation d'élément d'actif du bilan. C'est une déduction opérée sur le bénéfice pour tenir compte de la dépréciation des éléments d'actif du bilan. Ainsi les fonds seront constitués pour pouvoir au moment opportun, fournir des nouvelles immobilisations (machines, matériels, etc.), en remplacement les anciens matériels dépréciés.

ODILON WAKANGA étudiant Centrafricain en Année de Licence à I.U.G.E. 2010-2011.

La fraude fiscale à travers les amortissements n'est possible que lorsqu'une entreprise grossit fictivement le montant des amortissements sans adéquation réelle avec la dépréciation d'élément d'actif immobilisé.

En République Centrafricaine, l'amortissement pratiqué est dit linéaire. Il décrit la dépréciation des biens du jour au lendemain avec une annuité constante. C'est sur ce point que le Code Général des Impôts en son article 131 prévoit des redressements fiscaux dès lors que ces amortissements n'auront pas respecté le principe de l'annuité des taux légaux et la base de calcul.

* La fraude fiscale à travers les provisions

La provision est du point de vue comptable et fiscal, une somme prélevée sur les bénéfices d'un exercice fiscal pour pallier les pertes ou charges probables au futur. Ainsi, le fait de receler des réserves dans les provisions constitué des manoeuvres frauduleuses.

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Selon la conception classique : les finances publiques sont les moyens par lesquels l'Etat se procure et utilise les ressources nécessaires à la couverture des dépenses publiques par la répartition entre les individus des charges qui en résultent11. Il en découle un besoin nécessaire de l'Etat d'assurer sa mission d'intérêt général grâce à la répartition des charges publiques entre les citoyens notamment les sources de revenus dont ils disposent. Mais force est de constater que l'ampleur de la fraude fiscale entraine une baisse des recettes fiscales (section 1), mettant de ce fait l'Etat dans l'impossibilité de finaliser ses objectifs (section2).

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