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Etude des idéophones d'une langue kwa: l'abouré éhè

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par Ben Martial BEGROMISSA
Université de Bouaké - Côte d'Ivoire - DEA 2012
  

Disponible en mode multipage

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INTRODUCTION____________________________________________________

On rencontre, aujourd'hui, dans les langues africaines beaucoup d'expressions (mots et termes) qui n'existent pas fondamentalement mais qui sont usités par certains orateurs et qui apparaissent nouveaux aux locuteurs même natifs. Un récit oral africain est soutenu par une multitude de procédés qui contribuent à son expression esthétique. Dans l'usage de ces procédés (stylistiques, poétiques,...) certaines classes de mots apparaissent. Ce sont les onomatopées.

A côté des onomatopées que l'on rencontre dans les langues du monde, les langues d'Afrique connaissent mieux cette catégorie de mots : idéophones, pour lesquels l'on a du mal à trouver des correspondances dans les langues européennes.

Tous les travaux récents sur la question de la distinction entre catégories lexicales grammaticales s'accordent sur le fait que la distinction entre Nom et Verbe est grande1(*). Malheureusement, jusqu'aujourd'hui, les recherches menées sur les idéophones n'ont pu s'approprier la question de la catégorisation de ces formes lexicales. Heureusement, notre travail se soustrait à cette question de classification et s'arroge l'intention de saisir le sens, l'utilité et l'importance des idéophones dans une langue ivoirienne : l'abouré Ehê.

En choisissant d'étudier les idéophones de l'abouré, nous emboîtons le pas aux chercheurs qui ont privilégié les recherches sur les langues ivoiriennes et les africains qui ont porté leur regard sur les problèmes suscités par cette catégorie de mots. 

L'objectif de cet exposé est de trouver la signification particulière que pourraient avoir les idéophones de l'abouré et saisir également leur valeur dans la langue visée.

C'est aussi une occasion de démontrer que ces faits langagiers contribuent à l'enrichissement du lexique des langues africaines et jouent un grand rôle dans la fonction du symbolisme du langage.

Le présent projet de thèse sur l'étude du sens et de la valeur des idéophones de la langue abouré veut s'articuler autour de quatre (04) points majeurs.

Tout d'abord, le chapitre premier est une présentation du cadre théorique du sujet de recherche, évoquant les objectifs visés par cette étude en donnant les raisons du choix d'un tel sujet ; il s'agira de même de définir les thèmes principaux (Idéophones, Akan), principaux avant d'aborder la problématique du sujet et enfin faire l'état actuel des recherches sur le problème posé.

Le chapitre qui vient ensuite, propose une description du cadre méthodologique de la recherche. Ici, nous présentons le cadre d'étude avant d'indiquer la technique d'exploitation et de collecte de données ainsi que la méthode d'analyse qui entre dans l'exploration de l'ensemble des données du terrain.

Le chapitre Orientations de la thèse, englobe le plan directeur de la thèse. Après cela, le point est fait sur ce plan. Il s'agit d'un commentaire succinct des grandes articulations du plan en question. On passe ensuite au développement de la thèse générale où il s'agira d'appréhender le point essentiel du travail. Puis, vient un point qui présente de façon brève les perspectives du présent travail (chronogramme, corpus).

Pour terminer, la conclusion est une analyse de la réflexion à laquelle se confond un bilan qui attire notre attention sur la complexité et la difficulté que revêtent les idéophones pour l'ensemble des langues en général.

 

PREMIERE PARTIE

APPROCHE THEORIQUE

Dans cette partie consacrée au cadre théorique de la recherche, nous examinerons en quelques pages certains concepts qui figurent dans le sujet d'étude, et que nous regroupons dans le chapitre Définitions. On peut y trouver la Problématique à laquelle on rattache motivations, hypothèses, objectifs du sujet, la théorie inhérente au projet de thèse ; Et enfin une revue littéraire consacrée à l'ensemble des oeuvres lues, exploitées, explorées pour la confection du présent travail et l'explication de la thèse.

CHAPITRE I : DEFINITIONS

Ce chapitre dont le but principal est l'appropriation du sens de notre sujet de recherche prend forme dans l'explication dudit sujet. A vrai dire, on ne peut pas comprendre le fond de ce document voire l'intitulé du sujet de recherche si des notions comme, sens, valeur et idéophones ne sont pas définies.

Explication du sujet

Sens et valeur des idéophones d'une langue akan : l'Abouré ; voici en substance ce qu'il faut examiner dans le cadre de ce projet de thèse en vue de l'obtention d'un D.E.A. Il conviendrait dès lors, de saisir les différents contours de ce sujet qui englobe plusieurs notions qui, plus est, constituent en elles-mêmes des formes complexes sans même avoir encore abordé l'explication de cet intitulé. N'empêche qu'il faut pour la circonstance et dans un esprit scientifique, nous éclairer sur le contenu essentiel de ce travail.

Il est donc plausible de partir d'une explication successive des différents concepts qui sont au centre de ce sujet d'étude et terminer par une explication, somme toute, générale. Dans un premier temps, pour entrer dans le jeu de l'action une première interrogation mérite d'être émise, à savoir : qu'est ce que le sens d'un mot ?

I - Notion de sens

Le sens dans sa forme est une notion complexe. Sa signification varie selon les esprits, voire les domaines dans lesquels on le situe et parfois même, en fonction de la logique et de l'usage qu'on veut en faire.

La perception de base `naturelle' du sens peut s'appréhender comme suit : « idée, concept représenté par un signe ou un ensemble de signes » ou « caractère intelligible de quelque chose, permettant de justifier son existence.»2(*).

En effet, la notion de sens a pendant longtemps préoccupé les chercheurs et linguistes. En témoignent les différentes définitions que l'on lui attribue. ROBERT MARTIN à propos du sens affirme « un énoncé a du sens, dès lors qu'il est possible d'énumérer les conditions dans lesquelles il peut être déclaré vrai et conséquemment dans lesquelles il peut être déclaré faux. »3(*).

La complexité du sens attire le regard du philosophe HEIDEGGER qui le définit ainsi « le sens est ce en quoi se dépose la compréhension possible de quelque chose. Ce qui peut articuler dans la révélation de quelque constitutive du comprendre, voilà ce que nous nommons le sens. »4(*).

Pour Benveniste, « dans une langue organisée en signes, le sens d'une unité est le fait qu'elle a un sens, qu'elle est signifiante. »5(*).

Cela dit, nous retiendrons dans la suite de ces analyses la définition de robert martin citée plus haut. Car pour robert martin, ce sont les conditions d'utilisation d'un énoncé qui en donnent son sens et sa valeur. Ainsi découvrir le sens et la valeur des idéophones reviendrait à étudier les conditions d'utilisation de ces mots pour en dégager leur utilité et leur importance dans la langue.

L'intérêt de cette définition trouve sens dans la recherche de la classification des mots idéophones. Ainsi, si nous nous en tenons à la définition de robert martin, c'est en réussissant à distinguer les conditions d'utilisation des idéophones dans la langue abouré que nous pourrons en dégager leur sens et leur valeur voire leur classification dans la langue abouré.

II - Notion de valeur

Dans une deuxième approche, la notion de valeur doit aussi attitrer notre attention. La valeur peut s'apprécier comme « ce par quoi une personne est digne d'estime, de qualités qui la recommandent »6(*).

Autrement c'est « ce en quoi une chose est digne d'intérêt. »7(*), c'est « l'intérêt, l'importance accordés subjectivement à une chose8(*) ». La définition de la valeur touche un grand nombre de domaines comme le domaine militaire où la valeur est signe de bravoure, de vaillance ou encore dans les finances et l'économie où la valeur se mesure à la qualité du travail fourni, à l'utilité ou estimation d'une chose.

Dans le domaine de la linguistique, nous retenons cette définition de SAUSSURE qui définit la valeur comme « ce qu'un signe doit à son appartenance à un système, aux relations qu'il entretient avec les autres signes. »9(*).

Ces différentes approches explicatives des concepts de sens et de valeur, nous situent quelque peu sur la compréhension de ce sujet de recherche.

En fait si nous nous en tenons aux définitions sus mentionnées, l'on peut sans doute comprendre l'intitulé du sujet.

Comprendre le sens et la valeur des idéophones de la langue abouré, revient à trouver les conditions d'existence et l'utilité des idéophones dans la langue abouré. C'est-à-dire, ce qu'ils sont sensés générer dans le langage abouré. Il s'agit de leurs rôles, leurs différentes fonctions ou encore la nécessité ou non de leur usage dans le langage abouré.

Cependant, il est opportun de s'étendre sur la conception `benvenistecienne' du sens du signe (du mot) dans les énoncés. Cette analyse nous permettra de subjuguer les exigences de tous contrevenants à la justification de la thèse développée par ce travail.

Ce qu'il faudra retenir alors, c'est qu'une quelconque interprétation des démonstrations qui seront traitées ici, doit se faire sur la base de la conception `benvenistecienne'.

Dans son étude sur « la forme et le sens dans le langage »10(*), Benveniste revient sur le problème de la signification, en le faisant porter cette fois, par delà l'opposition saussurienne, celle du signifiant et du signifié. Pour lui, l'essence du langage est de signifier.

Pour BENVENISTE, le langage n'est pas pour l'homme un moyen parmi tant d'autres de doter de signification la réalité qui l'entoure ; il est la signification même, et il n'y a pas d'autres possibilités de signifier qu'à travers le langage : « Le langage est l'activité signifiante par excellence, l'image même de ce que peut être la signification.»11(*)

Dans ce cas, il s'agit de relever dans ce travail les diverses acceptions fournies par les interprétations qui seront ici présentées. Il ne s'agit pas de faire l'analyse de ces interprétations au `pied de la lettre' mais, comme le dit BENVENISTE, de saisir le sens des idéophones selon qu'ils contribuent à la construction et à la signification des énoncés dans la langue abouré. Il faut seulement tenir compte du fonctionnement sémantique de la langue.

En vérité, c'est toujours avec des paroles, mêmes tronquées que nous communiquons. Dans ce sens le discours, le langage est l'expression sémantique de la langue. Il faut pour cela retenir ce que le locuteur « veut dire » et que Benveniste appelle l'intenté du locuteur c'est-à-dire l'énoncé du locuteur.

Pour aller au-delà de tout ceci, et nous permettre de comprendre cette démarche, nous nous assignons comme autre tâche, la définition de ce nouveau terme : Idéophone.

III - La notion d'idéophone

Par son étymologie, le terme d'idéophone ne fait pas penser à une espèce grammaticale de mots (c'est-à-dire à un type de mots délimité par un ensemble de caractéristiques morphologiques et/ou distributionnelles) mais à un type de signes caractérisés par une relation particulière entre signifiant et signifié : à son premier sens, le terme d'idéophone se réfère à des mots présentant des caractéristiques phonologiques exceptionnelles qui marquent le caractère particulièrement expressif de leur signifié. Mais la tradition africaniste a consacré l'usage de ce terme d'idéophone pour décrire la situation des langues où un ensemble de mots présentant des caractéristiques idéophoniques constitue une espèce particulière de mots, au sens où ces mots contribuent à la construction d'énoncés de façon originale12(*).

Les idéophones sont un type de mots employés par des hauts parleurs pour donner une impression vive d'une certaine sensation ou la perception sensorielle d'une odeur, couleur, forme, bruit, action ou mouvement13(*).

C'est en effet, une catégorie de mot visant à rendre (`visible','physique') une sensation ou une perception, comme une odeur, une couleur, une forme ou un son, voire un mouvement.

C'est donc dire que, les idéophones donnent des aspects des événements qui peuvent être éprouvés sensoriellement. Ils sont en cela une représentation vive d'une idée par un son ou un bruit. Ce sont des mots souvent onomatopéiques qui décrivent un attribut qualificatif ou l'adverbe en ce qui concerne la couleur, le bruit, l'odeur, l'action, l'état ou l'intensité.

Un exemple bien connu des idéophones est qu'ils sont onomatopéiques c'est-à-dire servent à imiter un bruit. En effet, certains idéophones peuvent être dérivés des notions onomatopéiques. Un exemple est le verbe anglais pour Tinter14(*), qui est susceptible d'être dérivé d'une imitation d'un bref bruit métallique.  Seulement «  un idéophone ne tente pas de reproduire le son comme l'onomatopée »15(*). C'est donc quelque chose d'original que l'on retrouve parfois dans les langues européennes sous forme d'onomatopée.

Pour MAROUZEAU, l'idéophone est « un élément d'énoncé, d'ordinaire onomatopéique ...qui sert à qualifier. »16(*) L'idéophone en effet, constitue dans le domaine de la linguistique un terme technique.

C'est à ce niveau «une expression imitative qui peut se substituer à une phrase ou à n'importe quel mot plein autre que le substantif. »17(*)

Alors, un idéophone n'est pas un nom, ni un adverbe, ni un verbe, ni un adjectif.

Si on substitue `onomatopée' à la place `d'idéophone' on limite les idéophones ; car les idéophones ne sont pas toujours des onomatopées.

A ce sujet, W. SAMARIN relève l'équivoque en ces termes : « une des caractéristiques les plus naïves des idéophones est de les appeler onomatopées... »18(*)

D'une autre façon, on pourrait traduire idéophone par « mot qui représente des sons. »19(*).

Selon CLAUDE HAGEGE « beaucoup de langues, mais non toutes, possèdent (...) des idéophones, mots qui, comme le dit ce terme, offrent une peinture sonore d'une idée pour symboliser un état, une impression sensorielle, une manière d'être ou de se mouvoir, une action qui n'est pas nécessairement elle-même reproductrice d'un bruit. »20(*)

En se basant sur leurs traits morphosyntaxiques, sémantico-syntaxique et phonologiques, les idéophones se définissent comme « ...des lexèmes déterminants ayant un sens restreint et une distribution limitée, qui peuvent être employés comme adjectifs ou comme adverbes de manière, et dont la structure phonologique peut être en violation avec celle qui est typique au mot. »21(*)

22(*)Dans la discipline linguistique, les idéophones ont été longtemps considérés comme des mots mystérieux. VOELTZ et KYLIAN-HATZ23(*) pensent que les idéophones dépassent souvent les frontières traditionnelles de catégorisation dans les langues. De ce fait, ils fournissent un problème aux classes grammaticales divisées généralement ordonnées. Ce sont des mots qui ne sont pas `objectivés' car liés autant à celui qui parle qu'à l'objet qu'il désigne.

Par exemple, le `bling-bling', qui désigne le style clinquant des rappeurs, relèverait de cette catégorie. Dans certaines langues du monde, les idéophones sont limités à certaines classes grammaticales.

Cependant, il est maintenu par certains linguistes, KYLIAN et KOCK24(*) par exemple, que les idéophones dans certaines langues dénotent une expression complète et comme tels ils peuvent être entièrement intégrés dans des phrases juste comme des verbes et des mots ordinaires. Cette divergence de vues est attribuable au fait que les langues changent de la façon qu'elles se servent des idéophones.

La classe de mots des idéophones s'appelle souvent phonosémantique pour indiquer que ce n'est pas une classe grammaticale de mot dans le sens traditionnel du terme (comme verbe ou comme nom), mais plutôt une classe de mots groupés et basés sur la forme et la signification.

Les idéophones n'ont pas une définition systématique. Même si certain idéophones proviennent des conglomérés, ils ne sauraient être assimilés à ces derniers.

Il est pour cette raison nécessaire de cerner avec précision ce qu'il recouvre afin d'éviter une confusion fréquente entre forme et fonction. Pour W. SAMARIN, les idéophones représentent « a class of morphemes »25(*) qui doit être déterminé pour chaque langue en particulier. W. WELMERS à son tour les qualifie de « words that are such fun to use »26(*).

De façon générale et dans la plupart des langues, les idéophones tendent à se reproduire plus intensivement dans la langue parlée, en raison de leur fonction expressive ou dramaturgique.

Les idéophones sont certifiés dans toutes les langues du monde. Cependant, les langues diffèrent dans le point auquel elles se servent d'eux.

Pour cette raison, quelques linguistes pensent qu'il ne faut pas parler d'une classe universelle des idéophones et maintiennent que les marques de conception se sentent seulement dans le contexte d'une langue individuelle27(*).

A travers toute l'Afrique, les idéophones manifestent largement la fonction expressive du comportement linguistique. Ce terme est depuis un demi-siècle28(*) largement utilisé dans la description (les études) des langues africaines.

Les idéophones sont spécifiques aux langues africaines29(*), bien que l'on les retrouve ailleurs avec les mêmes caractéristiques morphologiques.

En définitive, la question d'idéophone met principalement en évidence un contexte déterminant, une langue africaine. Dès lors, nous nous savons rassurés d'être dans la droite ligne puisque, notre étude s'insère dans le cadre d'une langue africaine plus précisément ivoirienne, l'Abouré.

CHAPITRE II : CADRE THEORIQUE

La recherche scientifique se formalise à partir d'un cadre théorique dans lequel l'on peut percevoir les motivations, les objectifs et les éventuelles réponses qui conduisent et soutiennent le sujet et la problématique de l'étude. Dans cette visée, un projet de recherche scientifique doit se construire sur des enjeux. Enjeux, d'amélioration des sciences et théories déjà établies, d'amélioration de la vie sociale. Un sujet de recherche part d'un certain nombre de considérations.

I - Choix du sujet

Tout travail de recherche scientifique, doit se construire sur des enjeux. De ce fait un travail de recherche découle de certaines motivations et nous concernant, trois types de motivations en sont l'origine.

Une raison scientifique conduite par l'insuffisance d'études systématiques sur la langue abouré.

Nous choisissons dès lors, de privilégier l'une des langues ivoiriennes les plus délaissées et les motifs de l'intérêt porté à l'abouré, une langue certes, qui nous est étrangère mais tout de même familière répond à un objectif social  celui de préserver le patrimoine culturel abouré et de faire connaître la culture littéraire de ce peuple et partant celle d'autres cultures encore négligées.

Retenons, cela dit, que le regard porté sur un tel sujet correspond à une passion personnelle nourrie par une formation universitaire qui d'ailleurs nous en `contraint'. Nous estimons par ailleurs, que la langue abouré n'a pas été suffisamment étudiée.

Encore que, jusque-là, les études les plus profondes, avancées sur la langue abouré sont des ouvrages retraçant l'histoire du peuple abouré et présentant les us et coutumes de ce peuple. En effet, la langue abouré fait partie des langues les moins étudiées30(*).

Mais ce qu'il est intéressant de retenir dans cet élan personnel, c'est cette leçon du Figaro littéraire « ...comprendre (connaître) une deuxième langue est aussi la meilleure manière de comprendre (connaître) la sienne »31(*).

Etant entendu qu'aucune recherche ne s'est admise à parcourir et à s'intéresser à la question des idéophones de cette langue, il réside en cela l'intérêt de cette aventure.

II - Hypothèses

Plusieurs hypothèses sont liées à cette étude sur la valeur des idéophones dans la langue Abouré.

Ces hypothèses se situent à deux niveaux.

Une hypothèse générale selon laquelle les idéophones constitueraient des `'créations langagières subjectives'' qui relèvent de la créativité prosodique et destinés à affûter la beauté langagière.

Car, les idéophones selon GERARD DUMESTRE «  dans l'ensemble des langues du monde, les idéophones manifestent la fonction expressive du comportement linguistique »32(*) c'est-à-dire, la fonction de personnification du langage. Les idéophones de L'Abouré s'associeraient donc à ce contexte.

En plus de cette hypothèse générale, d'autres hypothèses sous-tendent la précédente. Il s'agit d'hypothèses spécifiques.

L'on peut toute de suite affirmer que les idéophones de L'Abouré permettent de mieux caractériser les émotions et sensations, ils permettent de faciliter la compréhension. Ce sont des embrayeurs de sens et ont un usage limité, exclusif et parfois aléatoire.

Originellement, les idéophones manifestent la fonction expressive dans les langues africaines. Ils ne sont donc pas à cet égard des mots objectivés puisqu'ils semblent être propres aux personnes qui les utilisent. Ils nous font penser ici, à de nouvelles créations lexicales qui viennent embellir et abréger le langage abouré, rappeler et décrire des faits passés, les faire revivre, et insister sur des actions ou faits en cours d'exécution. En outre, ils sont déterminants et jouent un rôle dans l'économie du langage.

Autrement dit, ils constituent des fragments contribuant à l'enrichissement de la culture orale de L'Abouré. C'est cette richesse culturelle orale, poétique, littéraire, linguistique des langues africaines et l'immensité des atouts qu'elles inhibent qui sont les éléments incitateurs à l'envi de cette étude.

Ainsi, aux hypothèses mentionnées découlent plusieurs objectifs.

III - Les objectifs

D'une part, l'objectif général vise à saisir l'importance et l'utilité des ideophones dans la prosodie et le langage abouré et, d'apprécier leurs apports dans les faits langagiers en général.

D'autre part, comprendre le sens et le rôle des idéophones de la langue Abouré nous engage à viser des objectifs un peu plus spécifiques:

- Explorer la culture littéraire orale abouré ;

- Se confronter au domaine linguistique abouré et discerner ses similitudes avec les autres langues Akan en raison de l'origine qui leur est commune ;

- S'imprégner de la tradition et la civilisation abouré.

Au-delà de ces points, un autre objectif est d'éveiller des réflexions sur ces formes grammaticales complexes auxquelles les recherches n'ont pu, encore, trouver une place classificatoire définitive dans les systèmes de catégorisation.

II - Problématique du sujet

Le contexte linguistique dans lequel se trouvent les langues ivoiriennes constitue un écueil sérieux non seulement pour les linguistes (pour leur exploitation) encore plus pour la volonté politique devant la question de leur insertion dans le système éducatif, mais aussi pour les langues elles-mêmes. Même si aucune d'entre elles ne domine dans l'usage, à cause de la position dominante du français, il n'en demeure pas moins que les recherches scientifiques voudraient accorder à chacune une place de choix.

Certaines ont plus d'intérêts ou sont mieux étudiées d'autres moins. Cela pourrait se justifier soit par la complexité de certaines à être étudiées (ébrié, attié, abbey, abouré, ...) et pour raisons : complexité de leur structure syllabique, difficultés à comprendre ou maîtriser leur système vocalique, l'orthographe,... et pour d'autres (baoulé, dioula,...) l'intérêt serait tout le contraire des précédentes, flexibilité de leurs structures vocalique, syllabique auxquelles on pourrait ajouter une raison véhiculaire qui les rend plus accessible.

Eu égard à cela, la démarche de cette étude s'accorde à découvrir l'une des langues les plus ignorées, un patrimoine culturel pas assez valorisé.

Notre réflexion s'attelle à s'imprégner de la culture abouré mais au point de vue sémantique. Car en effet, les recherches en bibliothèque nous ont conduit au constat suivant : les quelques ouvrages sur cette langue parlée au sud-est de la Côte d'Ivoire abordent pour la plupart la civilisation du peuple tributaire de cette langue.

Voilà qui justifie aussi notre sujet et qui explique que nous ayons trouvé opportun de nous intéresser à cette langue pour en dégager des aspects sémantico-syntaxique de son lexiques en se focalisant sur les manifestations (sens et valeur) de ses idéophones. Cette réflexion implique des interrogations telles que :

- Quels sens recouvrent-ils dans la langue abouré ?

- Quel problème sémantique pourraient-ils engendrer dans la compréhension de la langue ?

- Quelle est la proportion des idéophones dans la langue abouré et quelle interprétation en donner ?

Seulement, il serait précipité et hasardeux de trouver des réponses immédiates à ces interrogations sans une étude et une recherche bien construite.

Ce, à cause de la complexité de la notion d'idéophone et de la pluralité des définitions attestées à cette classe de mots. Conséquemment, en s'interrogeant sur les idéophones, les problèmes auxquels l'on peut être confronté sont de deux natures différentes. Le premier est d'ordre sémantique quant à la signification et la fonction même des idéophones et, concernant l'influence de leur usage dans la langue au niveau sémantique.

Le second est purement d'ordre syntaxique c'est-à-dire sur l'ambigüité lexicale qui se présente quant à leur insertion dans le système catégorisation lexical.

Notre tâche consiste alors à découvrir la perception sémantique c'est-à-dire la signification des idéophones dans la compréhension, des énoncés de la langue, de la langue elle-même.

Dès lors, quand on se dispose à travailler sur un tel sujet, d'autres questions viennent d'emblée à l'esprit :

- Quels rôles jouent les idéophones dans la langue abouré ?

- Qu'expriment les idéophones dans la langue abouré ?

- Comment se construisent-ils dans la langue abouré ?

- Quelle est leur valeur dans la langue abouré ?

Les réponses à ces questions trouveront sens dans l'élaboration de ce projet de thèse. Si dans toutes les langues du monde les mots pris isolément pourraient avoir un rôle particulier et précis, il n'en est pas de même pour les idéophones. Il convient à ce propos, de s'interroger : à quel moment précis les idéophones sont-ils utilisés ? Et pourquoi a-t-on du mal à les identifier ?

Ces questions revêtent une importance toute particulière dans la démarche de cette étude. Elles résument l'objectif fondamental de ce travail qui nous en apportera des éléments de réponse.

CHAPITRE III : EXPOSITION DE LA THEORIE

Une science se définie par son objet, une vision de cet objet et par une méthode. Pour la linguistique, l'objet d'étude est le langage humain appréhendé aux travers des langues naturelles. Sa vision est guidée par la pertinence communicative. Sa méthode s'inscrit dans une adéquation descriptive et explicative.

La linguistique en tant que science multidisciplinaire dès sa révolution techno linguistique à partir de 1916, avec la publication du Cours de Linguistique Générale de Saussure33(*), va se voir traverser par plusieurs théories ou courants dont le Structuralisme, le Générativisme et le Pragmatisme. Il convient dès lors, de signifier que la recherche scientifique n'échappe pas à cette visée méthodique.

Ainsi, notre travail qui s'inscrit dans une dynamique explicative s'insère dans l'un des courants linguistiques les plus récents : le Pragmatisme34(*), fondée par EMILE BENVENISTE et DUCROT.

De ce fait, la présente étude s'appuie sur la méthode dite énonciative prônée par les auteurs suscités. Elle consiste à saisir le langage dans sa pertinence communicationnelle, où l'on peut appréhender les aspects psychologique, social, culturel, etc. de la langue.

De même, il s'agit pour nous, dans ce contexte, de nous inspirer du modèle sémantico-descriptif que prône E. BENVENISTE.

I - L'auteur et sa bibliographie35(*)

EMILE BENVENISTE est un linguiste français (27 mai 1902- 3 octobre 1976). Cet auteur qui fait figure de proue au niveau du domaine de la linguistique fut d'abord lui-même apprenant d'un grand nom de la littérature française : ANTOINE MEILLET.

BENVENISTE s'est illustré par ses travaux dans le domaine de la grammaire comparée des langues indo-européennes ainsi qu'en linguistique générale.

C'est à partir de 1956 qu'apparaissent les linguistiques énonciatives avec son article « la nature des pronoms ». Depuis lors, les linguistiques dites de l'énonciation ne font qu'évoluer.

BENVENISTE se réclame du Structuralisme de FERDINAND de SAUSSURE et rend hommage à JAKOBSON.

Il remet en question la dichotomie langue/parole, introduite de façon opératoire par SAUSSURE car pour lui « rien n'est dans la langue qui n'ait d'abord été dans le discours »36(*).

On reproche à BENVENISTE de mélanger l'activité du langage et le monde.

BENVENISTE laisse derrière lui une bibliographie peu considérable parmi lesquelles, les plus reconnues sont :

- Problèmes de linguistique générale ;

- Le vocabulaire des Institutions indo-européennes ;

- The Persian religion, according with the chief Greek texts.

On peut ajouter à ces ouvrages ses deux plus considérables articles :

- « la nature des pronoms » paru en 1956 où il pose les jalons de l'énonciation sans la nommer et « l'appareil formel de l'énonciation » en 1970 où il explique les fondements de l'énonciation en connaissance de cause37(*).

II - La Théorie énonciative

La linguistique comme nous l'avions déjà mentionnée, regroupe un certain nombre d'Ecoles qui ont toutes en commun d'avoir le langage comme objet d'étude mais qui n'abordent pas forcément les problèmes du même point de vue.

En effet, la théorie énonciative découle du Structuralisme des années 60 et 70.

38(*)Ce courant s'efforce de tenir compte de la position de l'énonciateur, du locuteur dans la production d'un énoncé donné. La langue n'est plus considérée comme un objet inerte.

La langue est un mouvement, dans lequel certaines formes ne sont pas stables et varient en fonction du locuteur, on parle d'instance du discours.

BENVENISTE développe un certain nombre de fondements au niveau de la conception du langage. Ces fondements s'appuient sur trois observations :

- Poser le problème du langage par rapport au contexte général et aux interlocuteurs ;

- Il existe deux modes de signifiance du langage : sémiotique et sémantique ;

- L'installation dans le langage de la subjectivité du locuteur.

A ce niveau, le linguiste a une conception dynamique de la langue qui n'est plus un simple puzzle mais une stratégie, un agencement conscient, réfléchi de diverses pièces de langue, « L'énonciation est cette mise en fonctionnement de la langue par un acte individuel d'utilisation »39(*).

L'énonciation, c'est la prise en compte de l'acte et de la manière d'énoncer mais aussi la situation (temps, lieu,...) et celui qui est à son origine : l'énonciateur.

L'énonciation est l'acte individuel de production, d'utilisation de la langue dans un contexte déterminé ayant pour résultat l'énoncé. C'est un acte de création et l'énoncé en est le résultat.

Avec l'énonciation, c'est l'acte même de produire un énoncé et non seulement l'énoncé lui-même qui est étudié. C'est la langue dans son utilisation qui est étudiée et non la langue elle-même comme c'est le cas pour le Structuralisme, qui considère le référent comme ne faisant pas partie de la langue mais du monde. Ainsi, contrairement aux Structuralistes qui pensent qu'on ne peut pas connaître les sens d'un mot sans l'opposer ou le combiner à d'autres, les énonciativistes pensent qu'on peut se passer du contexte linguistique, si la situation nous met en présence du référent.

Exemple : En forêt, l'énonciateur pourra dire :

- Une orange est un champignon ou ;

- Une orange c'est ça ! (avec le gestuel) ou ;

- Tiens !une orange.

Tout cela, sans faire appel au contexte linguistique.

La tâche du linguiste est alors sans limites : pour prendre en compte la situation, il peut étudier le kinésique (mimique, mouvements, postures, etc.) qui accompagnent l'énonciation. Il peut entrer dans des considérations psychologiques, sociales, historiques, etc.

Pour les adeptes de cette théorie, les énonciativistes, qui dit énonciateur implique Co-énonciateur40(*).

Ils prendront le problème sous l'angle du repérage et remarqueront que l'un des énoncés n'est pas autonome et implique un ancrage contextuel ou situationnel pour être considéré comme valide.

Au niveau des verbes :

- Ordonnancement des procès ;

- Procès par rapport à la situation présente.

Par exemple dans `il a pu' et `il a bu', on remarque que `il' renvoie à un élément préconstruit ou pré asserté :

` Pierre, il ne se sent pas bien, il a bu.'

Par ailleurs, on a affaire dans les deux cas à un procès accompli au moment de l'énonciation. Cependant, on remarquera le fait que `'pu'' appelle généralement une suite et l'énoncé perd sa signification sans ce repérage :

`'Il a pu voir Marie''.

Si `'bu'' marque le constat d'un procès, `'pu'' renvoie à une modalité c'est-à-dire un commentaire de l'énonciateur sur les propriétés du sujet.

L'analyse des formes se fera d'un point de vue différent selon les niveaux d'analyse (syntaxique, sémantique, énonciatif).

Les formes linguistiques sont prises en charge par les énonciateurs et Co-énonciateurs qui y répondent. Le fait qu'il y ait un énonciateur et un Co-énonciateur détermine le fonctionnement des formes.

On peut même dire que le fait qu'il y ait un énonciateur et un Co-énonciateur détermine la valeur `sémantico-syntaxique' des formes.

En linguistique, on se bornera à étudier les marques de l'énonciation : tout ce qui dans le dit (ce qui est produit) dénonce du dire (ce qui est en train d'être signifié, dit.)41(*)

La théorie de l'énonciation s'appuie sur un certain nombre d'opérations, d'indices et de principes qu'il convient d'élucider.

A - Principes et fondements de la théorie42(*)

I - Principes43(*

Si l'on prend un énoncé quelconque, une phrase extraite d'un dialogue, ou de n'importe quel texte, l'énonciation, c'est tout ce qui est en plus de l'énoncé, du message brut, tout ce qui en fait un acte de communication. Il y a le message d'une part, l'énoncé, et il y a d'autre part dans l'énoncé et en plus de lui la présence de celui qui envoie le message, l'énonciateur. On distingue  énonciation et énoncé comme on oppose fabrication à fabriqué : on étudie l'acte à travers son résultat.

Un énoncé quelconque comporte souvent des éléments qui renvoient aux circonstances de son énonciation, qui les reflètent, les réfléchissent : on parle alors de la réflexivité du langage.

Quand on étudie un énoncé quelconque, quels sont ces éléments qui sont en liaison avec la situation, et qui ne sont compréhensibles que par rapport à l'acte d'énonciation ?

II - Fondements44(*

Les termes qui reflètent l'acte d'énonciation sont appelés des embrayeurs parce que ce sont eux qui entraînent, qui relient le sens de l'énoncé à la situation. Et ce qui renvoie à la situation est qualifié de déictique. Tout ce qui est déictique, tout ce qui relève de la situation d'énonciation, se rapporte à ces trois paramètres : moi / ici / maintenant.

C'est cette série de termes par lesquels un locuteur se défini comme sujet. C'est le cas principalement de nombreuses unités de langue qui ne prennent sens qu'à l'occasion d'un acte particulier d'énonciation et qu'on a appelé embrayeurs : je, ici, maintenant (ego, hic, nunc).Tout tourne autour de Moi, le locuteur, qui me trouve forcément à un endroit donné, Ici, et dans un temps qui est le Présent vrai. Ce sera là la base de notre étude.

Ainsi, un terme qui renvoie à ce qui a été dit auparavant dans le discours est qualifié d'anaphorique ; un pronom relatif par exemple est systématiquement anaphorique ; un pronom personnel peut être anaphorique ou déictique.

Par ailleurs, un terme qui trouve son référent dans la suite du discours est qualifié de cataphorique : Elle est arrivée, Julie ? [Elle est définie par Julie].

Ensuite, on distingue les termes qui se définissent par eux-mêmes, qui renvoient à des connaissances extérieures, et cela suffit à leur donner leur référent ; c'est le cas des noms propres, et d'expressions complètes, pour lesquelles on parle de référence absolue :

Exemple : Le Cid / Rodrigue / Victor Hugo fut inhumé au Panthéon en 1885.

Aucun problème de reconnaissance pour le personnage ou le titre dont je parle, quelle que soit la phrase où j'utilise ce nom ou cette expression ; pas plus que pour le Panthéon ou pour la date.

L'acte d'énonciation comme nous pouvons le voir est un phénomène dans lequel entrent en jeu plusieurs données. Les fondements de l'acte d'énonciation peuvent aussi se définir en indices.

III -  Les indices grammaticaux de l'énonciation45(*)

Les indices de l'acte d'énonciation sont relativement variés. On peut citer entre autres les pronoms personnels, les pronoms possessifs, etc.

v Pronoms personnels

Ce sont les termes qui renvoient au discours, ils sont soient cataphoriques ou anaphoriques. On distingue les représentants (Il, elle, ils, elles).

Je, tu, nous, vous ne sont pas anaphoriques et ne sont pas commutables avec un nom (Je viens n'est pas commutable avec *Paul vient) et entrent dans le cadre de l'énonciation.

Je - tu - nous - vous (+ formes compléments).

Je désigne le locuteur, celui qui parle. C'est un pronom très particulier, car il donne son identité par le seul fait qu'il est utilisé.

Tu désigne l'allocutaire, celui à qui parle le locuteur. On peut dire que le tu n'existe que grâce au je : il se définit par rapport à l'énonciateur, et par le fait même qu'il est utilisé par lui. Évidemment, cela vaut également pour le vous de politesse.

Nous désigne le locuteur + l'allocutaire ou les allocutaires, ou une ou plusieurs tierces personnes, ou tout cela ensemble (ex : je + tu + il / ils). Nous n'est pas un véritable pluriel de je : ce n'est pas une multiplication d'objets identiques, mais une jonction entre le je et le non-je, comme le dit Benveniste.

Vous désigne les allocutaires (véritable pluriel de tu), ou un ou plusieurs allocutaires + une ou plusieurs tierces personnes.

Les pronoms de la 3ème personne peuvent prendre une valeur déictique quand ils renvoient à une personne présente ou à une chose qui se trouve dans l'environnement du locuteur (souvent accompagnés de geste) :

Regarde-le ! Comme il est susceptible ! (Jean)

Remets-le sur son étagère.

Avec les pronoms personnels sujets, on trouve les terminaisons verbales correspondantes. A l'impératif, on trouve les terminaisons sans les pronoms.

Attention à certains pronoms, qui ne sont pas utilisés dans leur rôle d'origine : le vous de politesse (= tu), le nous dit de majesté (ou de modestie, ou d'auteur), les diverses significations du pronom on, les diverses manières de s'adresser aux enfants ou aux animaux...

v Les possessifs

Adjectifs et pronoms possessifs renvoient également à une personne de conjugaison ; les possessifs de 1ère et 2ème personne ont donc également un aspect déictique :

Rends-moi mes billes, je te rendrai les tiennes !

Pour être précis, cet aspect déictique vient en second, car les pronoms trouvent d'abord leur référent de manière anaphorique, dans le début de la phrase.

Les possessifs de la 3ème personne peuvent, comme les pronoms personnels, renvoyer à une tierce personne présente dans la situation de discours, et donc posséder une valeur déictique :

Tiens, regarde un peu sa nouvelle robe ! (+ Geste).

v Les embrayeurs spatiaux ou déictiques

Certains linguistes utilisent le terme déictique au lieu d'embrayeurs.

Le mot grec (déiktios) signifie démonstratif et vient du substantif deixis, l'acte de montrer.

Toutefois il semble plus judicieux de garder l'appellation déictique pour les embrayeurs qui peuvent s'accompagner, de la part du locuteur, d'un geste de démonstration. C'est le cas des démonstratifs.

v Les démonstratifs

Les pronoms et adjectifs démonstratifs réfèrent souvent à un objet ou à une personne présent(e) dans la situation : Donne-moi cet outil. / Donne-moi ceci.

Dans cette utilisation, les démonstratifs sont appuyés par un indice non linguistique, comme un geste, une attitude, un regard ; en cela ils sont bien déictiques, mais ils se distinguent des embrayeurs au sens strict, comme je ou tu, qui s'identifie par eux-mêmes : je s'identifie par le seul fait que le locuteur prononce ce mot, et tu par le seul fait qu'on s'adresse à l'allocutaire.

=> Attention : les démonstratifs s'utilisent aussi souvent de manière non déictique, mais anaphorique.

=> L'article défini peut avoir un sens proche de celui de l'adjectif démonstratif, avec geste : Donne-moi le tournevis, là.

v Des termes relationnels

Certains termes établissent une relation avec le locuteur, dans une certaine utilisation :

Panisse est un ami (= un ami à moi) / un voisin.
Papa doit rentrer ce soir.

Notons que dans cette phrase, tout dépend de la personne qui parle : l'enfant lui-même, un autre enfant du même papa, ou la mère de l'enfant :

Je te dis que mon papa doit rentrer ce soir.
Je te dis que notre papa doit rentrer ce soir.
Je te dis que ton papa doit rentrer ce soir.

v Les démonstratifs et adverbes de lieu

Vient ici.

L'adverbe de lieu renvoie au lieu où je me trouve en tant que locuteur. Je peux aussi joindre le geste à la parole.

Donne-moi ça.

Le pronom démonstratif - ça - désigne un objet se trouvant dans le lieu où se situe l'échange. Le geste peut aussi accompagner la parole.

Dans ce contexte, il faut tenir compte de certaines marques qui indiquent la situation au moment de l'énonciation : ce sont les circonstances.

IV - LES CIRCONSTANCES46(*)

Autre catégorie d'embrayeurs, les indications de lieu et de temps qui ne se définissent que par la situation.

v Le lieu

Le rapport de localisation (rapport au locuteur) s'exprime par des éléments qui sont, ou ne sont pas, compléments de lieu ; surtout des adverbes et locutions adverbiales, comme ici, là, là-bas (ici-bas), là-haut... : certains adjectifs : Je vais au supermarché voisin / proche (de moi).

Le verbe Venir, quand il signifie « aller vers moi » ; dans certains cas, le verbe Aller, ou S'en Aller :

Attention, j'entends le Croquemitaine qui vient ! / ...Papa qui rentre / ...qui s'en va.

v Le temps

Les compléments de temps déictiques se repèrent par rapport au moment qui est celui de l'énonciation. On trouve de la même façon :

Des adverbes ou des locutions adverbiales ; certaines expriment la coïncidence, le moment présent : maintenant, aujourd'hui, en ce moment, à cette heure-ci... D'autres expriment un rapport d'antériorité ou de postériorité par rapport au présent du locuteur : hier, la semaine dernière, depuis huit jours, l'an passé... ; demain, dans huit jours, dorénavant...

Notons comme précédemment le rôle important des prépositions, mais avec complément.

Des adjectifs : actuel, présent, passé, prochain...

L'époque actuelle est fertile en découvertes scientifiques.
Nous avons déménagé l'année passée / l'année dernière.
Nous faisons construire l'année prochaine.

v Les embrayeurs temporels :

Il existe deux types d'embrayeurs temporels :

- certains temps verbaux

- certains adverbes ou groupes nominaux adverbiaux.

Le temps par excellence de l'énonciation est le Présent.

Mais le temps de l'énonciation et le temps linguistique ne coïncident pas toujours :

Je suis absente cet après midi.

Temps de l'énonciation : quelques secondes.

Temps linguistique : quatre ou cinq heures.

Seuls les verbes qui expriment l'acte au moment où celui-ci a lieu font coïncider temps de l'énonciation et temps linguistique : ce sont les verbes performatifs.

Je te baptise.

Je déclare la séance ouverte.

Je vous nomme chevalier de la légion d'honneur.

Les temps qui ont pour référence le moment de l'énonciation sont :

- le passé composé (marqueur d'antériorité) ;

- le présent ;

- le futur simple du présent (marqueur de postériorité).

Les circonstants temporels :

Hier, aujourd'hui, demain, maintenant qui ont pour repère le moment de l'énonciation.

Contrairement à :

Ce jour là, le lendemain, la semaine suivante..., qui ont pour repère le moment de l'énoncé.

Exemples :

Il se réveilla tard. La veille il avait fait la fête.

(« avait fait » et « la veille » marquent l'antériorité par rapport au passé simple : se réveilla, moment de l'énoncé).

Il est malade aujourd'hui. Hier, il a mangé des huîtres.

(Hier et a mangé marquent l'antériorité par rapport à aujourd'hui, moment de l'énonciation).

V- LE VERBE ET LES MODES47(*)

Comme le dit E. BENVENISTE, « le présent est proprement la source du temps ». Le Présent étant le seul vécu véritable, c'est par rapport à lui que se définissent tous les autres temps, c'est-à-dire le passé et l'avenir. Le verbe joue donc un rôle fondamental ; mais il faut pourtant remarquer que le verbe n'est pas seul en cause : en fait, la notion de temps, exprimée dans le verbe, concerne la phrase entière, dont le verbe n'est que le pivot.

Il faut ici faire une distinction fondamentale, dont nous aurons besoin pour la suite de cette étude, et qui concerne tous les aspects de l'énonciation, et pas seulement le verbe : on parlera de discours quand l'énoncé se rapporte au présent de l'énonciateur ; le discours est structuré autour des embrayeurs ; on parlera d'histoire, ou de récit (en fait, il y a une nuance) pour le discours détaché du présent de l'énonciateur, comme s'il se faisait tout seul.

Nous aurons d'ailleurs l'occasion d'envisager ce que devient le discours quand il se transforme en récit, dans le langage indirect par exemple. Et dans un texte, les différents niveaux se mélangent, à différents degrés.

Selon que l'on est dans le discours ou dans l'histoire, les temps des verbes s'organisent différemment :

v Le discours

Le temps de base, nous l'avons dit, c'est le présent, dans sa valeur originelle, qui est de dire ce qui se passe pendant qu'on le dit. Il peut avoir d'autres valeurs, qui étendent son champ d'action, en indiquant une répétition (présent d'habitude), ou une généralité (présent de vérité générale) :

Tous les ans, il part en cure à Vichy.
Rien ne sert de courir, il faut partir à point.

Autour du présent, utilisé avec sa valeur de base, on trouve les temps qui expriment une antériorité ou une postériorité :

L'antériorité s'exprime par le passé composé ou l'imparfait, selon le sens.

L'imparfait se réfère complètement au passé, sans liaison avec le présent :

Autrefois, je fumais ; maintenant, je bois.

L'imparfait ne fonctionne pas comme embrayeur, il ne peut être lié à la situation d'énonciation.

Au contraire, le passé composé continue d'exprimer une liaison avec le présent :

Autrefois, je fumais ; mais j'y ai renoncé.

J'ai renoncé dans le passé, mais ce renoncement continue aujourd'hui. Le passé composé peut fonctionner comme embrayeur :

A vingt-cinq ans, il a déjà publié trois romans.

On parle de quelqu'un de vivant, et du résultat présent d'actions passées qui sont pourtant accomplies, terminées (essayer de mettre n'importe quel autre temps passé).

La postériorité s'exprime avec le futur simple :

Il assure qu'il terminera ce soir.

*Quand il aura terminé, il rentre chez lui.

Dans un énoncé au Présent, le futur antérieur ne peut s'utiliser que par rapport au futur simple, pas par rapport au présent ; il exprime une antériorité par rapport au futur simple ; il ne prend donc pas ses repères par rapport au moment de l'énonciation :

Il affirme qu'il rentrera quand il aura fini.
Il affirme qu'il aura terminé avant 18 heures.

Dans ce dernier exemple, le futur antérieur se situe par rapport au futur (simple) 18 heures, qui n'est pas exprimé par un verbe.

Bien sûr, il existe des formes parallèles, des périphrases verbales que le français a développées pour exprimer le futur proche et le passé récent :

Il va rentrer. / Il vient de sortir.

v L'histoire

L'histoire se coupe complètement des embrayeurs. Sur le plan des temps, ce type d'énoncé se construit autour du passé simple et de l'imparfait.

L'antériorité s'exprime à l'aide des temps composés correspondants : le passé antérieur et le plus-que-parfait :

Quand il eut terminé, il rentra chez lui.
Quand il avait terminé, il rentrait chez lui.

Comme un temps (deux temps), ce qu'il était à l'origine, et non comme un mode :

Il nous affirma / affirmait qu'il terminerait vers 18 heures.
Il nous affirma / affirmait qu'il aurait terminé avant 18 heures.

A part dans ce sens particulier (voir plus haut), le conditionnel passé exprime une antériorité par rapport au conditionnel présent : Il disait qu'il rentrerait quand il aurait terminé.

Le discours et l'histoire se déterminent ainsi par un des éléments fondamentaux de l'acte d'énonciation qui est le verbe.

Pourtant, le verbe se manifeste de différentes manières au niveau de la production d'un énoncé et ce, à partir soit d'un temps soit d'une modalité. Il est donc important d'étudier aussi les modes.

VI - LES MODES : L'IMPERATIF48(*)

Nous n'avons parlé, ici, que de l'indicatif qui est si l'on veut le mode normal, premier, le niveau zéro du mode. A l'intérieur des autres modes, le système de temps est simplifié, mais suit globalement le système temps simple / temps composé (antériorité) ; la postériorité sera exprimée à l'aide du présent (il n'y a pas de futur du subjonctif !). Le conditionnel, lui, se comporte soit comme un temps, soit comme un mode.

Parmi les modalisateurs d'énoncé on peut ranger :

Sans doute, certainement, sûrement, selon moi, d'ailleurs...

Toutes les modalités de phrase sont porteuses de modalisation :

- la phrase interrogative

- la phrase injonctive

- la phrase exclamative

- la phrase déclarative.

En résumé, c'est cet ensemble de principes, de fondements et d'indices qui permettent de saisir l'acte d'énonciation.

Cependant, cet ensemble est mis en valeur par un ensemble de démonstrations ou opérations que l'on ne peut qu'appréhender dans l'étude et l'explication de multiples situations énonciatives.

Ces opérations aident à comprendre qu'un énoncé ne peut être compris de façon isolé mais saisi au sein de tout un ensemble d'énoncés possibles qu'on peut retrouver par paraphrase et à l'intérieur desquels un choix d'énoncé est fait et commande la situation d'énonciation.

L'exercice à pratiquer à ce moment précis est une explication et une mise en oeuvre des éléments qui appuient l'application de la théorie mise à contribution dans cette étude sur la langue Abouré.

B - Mise en oeuvre de la théorie

La théorie énonciative dans son dynamisme est une théorie centrée autour d'un point focal qui est la signification de l'acte du langage. Selon BENVENISTE, le sens est la notion impliquée par le terme même de langage comme ensemble de procédés de communication identiquement compris par un ensemble de locuteurs ; dans cette dynamique, ces procédés font intervenir un grand nombre d'unités linguistiques que nous avons défini précédemment.

Dans ce groupe de marqueurs d'énonciation nous voulons principalement tenir compte de certains adverbes que l'on appelle les adverbes d'énonciation et que nous nous proposons de décrire, d'étudier et d'utiliser dans ce travail.

Les adverbes d'énonciation sont incidents non à l'énoncé mais à l'énonciation49(*).

Fonctionnement et rôle :

1- Il est gravement malade.

2- Il marche lentement

3- Je suis très vivement intéressé

4- Il est probablement chez sa cousine

5- Heureusement, il est arrivé à temps = si je parle franchement.

Dans les trois premiers énoncés, l'adverbe porte sur un élément dont il modifie le sens.

Dans l'énoncé 4 l'adverbe porte sur l'ensemble de l'énoncé.

Enoncé 5 : l'adverbe porte sur l'énonciation.

Lorsqu'on parle, on utilise fréquemment des adverbes d'énonciation ou des infinitifs prépositionnels qui ont la même valeur :

Honnêtement, sincèrement, vraiment, pour parler net, pour être franc,...

Ces adverbes représentent souvent le démarrage d'un raisonnement :

Si je dois être franc, honnête, dire la vérité...

Puisque tu me demandes d'être franc...

La position de l'adverbe a une incidence sémantique sur l'énoncé.

Il sera question dans ce travail, à partir du fonctionnement et du rôle de ces unités linguistiques, d'expliquer et de démontrer le sens et le rôle que pourraient avoir et jouer les idéophones de la langue abouré. Il s'agit en effet d'une implication et une utilisation permanente de cette forme d'adverbe dans les énoncés de la langue. Mais surtout saisir l'importance (la fréquence) de l'usage de ces mots dans le langage abouré et surtout l'impact de leur usage.

En outre, en raison des rôles de compléments adverbiaux ou de variantes adverbiales que jouent les idéophones dans les langues subsahariennes, il faudra étudier à partir d'une méthode définie et organisée à l'avance la correspondance sémantique et/ou syntaxique des idéophones et des adverbes d'énonciation dans le langage abouré.

En vérité, la plupart des adverbes dits de manière n'existent que sous une forme apparente dans les langues africaines. La remarque déterminante est qu'une grande partie des idéophones les représentent dans ces langues.

Ce que nous proposons de faire c'est de montrer l'utilisation des idéophones dans leur valeur subjective par rapport aux locuteurs c'est-à-dire l'emploi des mots idéophones selon la valeur et le sens que le locuteur veut lui attribuer.

Au centre de cette théorie de BENVENISTE se trouve cet acte individuel par lequel le sujet parlant mobilise la langue pour son propre compte et en « assume les catégories dans une instance de discours »50(*). En effet, la langue se présente, en tant que telle, comme un système d'éléments linguistiques et de règles phonétiques qui commandent leur agencement. Mais ce système purement formel reste en quelque sorte, virtuel, tant que le locuteur ne l'a pas actualisé dans un acte individuel d'appropriation, que BENVENISTE  désigne par le terme Enonciation. Cette énonciation accomplit ce que Benveniste qualifie de « conversion du langage en discours »51(*).

Cette conversion est donc commandée par la situation chaque fois unique, dans laquelle se trouve le locuteur, point de référence d'où son discours tire son sens, et qu'il rend intelligible à autrui.

Ce qui devrait privilégier, ce n'est pas la forme ou l'aspect que peut prendre tel unité idéophonique dans les énoncés mais surtout ce que veut exprimer cette unité idéophone selon les intentions du locuteur. L'essentiel c'est qu'il produise du sens, qu'il veuille communiquer quelque chose.

Il ne faut pas perdre de vue dans cette lancée toutes les autres unités qui caractérisent l'acte même de l'énonciation (les pronoms, les circonstants temporels, les modes, les indices adverbiaux,...).

Il faut à cet effet, les prendre en considération et surtout pouvoir les répertorier dans tout contexte d'énonciation que nous saisirons et percevoir ainsi leurs conséquences au niveau du langage abouré.

CHAPITRE IV : REVUE DE LA LITTERATURE

La recherche scientifique met en évidence plusieurs aspects, les sources pertinentes d'informations, la nature des données à recueillir, le type de sources à exploiter, le cadre de référence théorique des postulats, les sources écrites à visiter. Pour cela, le chercheur doit se confronter aux questionnements suivants :

- qui avant moi à chercher à résoudre un problème semblable au mien ?

- où se trouvent les données qui peuvent m'aider à comprendre et à résoudre mes problèmes ?

Cette série d'interrogations nous mène à l'état actuel des recherches sur la langue abouré.

Plusieurs travaux ont été faits sur l'abouré. Ainsi, nous avons parcouru bon nombre d'ouvrages, d'articles et d'auteurs abordant de quelque manière certains thèmes de notre sujet. L'on pourrait classer cet ensemble d'ouvrages sous différentes catégories.

Dans un premier temps, nous rencontrons des ouvrages qui s'intéressent particulièrement à la phonologie, l'orthographe, de la langue.

A cet effet, l'article de B. GAUTHIER52(*) nous renseigne sur la phonologie de la langue abouré. Point n'est besoin de souligner que cet article s'avèrera déterminant pour l'acquisition d'éléments linguistiques pour la connaissance, la description, l'étude et la maitrise de cette langue.

Outre cette analyse phonologique de GAUTHIER, l'étude du Professeur BURMEISTER, « L'abouré »53(*) est en un sens, source de données dans la mesure où il nous offre une vue globale de la langue (syntaxe, l'orthographe, ...). Si ces ouvrages s'imposent à nous dans cette étude, il faut souligner par contre qu'ils ne permettent pas la connaissance d'unités syntaxiques et lexicales de la langue. C'est ce détail minime que compte apporté ce présent projet en plus des informations d'ordre phonologique et phonétique des ouvrages sus cités.

D'un autre côté, on peut apprécier des ouvrages à connotation instructrice, conservatrice et surtout culturelle car plus portés sur la description des caractéristiques du peuple abouré.

Dans cet élan, on peut mentionner les ouvrages de l'Abbé ABLE JEAN-ALBERT54(*) et STEPHANE DUGAST55(*) plus axées sur la tradition et l'histoire du peuple Abouré. Ces dernières références par leur spécificité sur la vie sociale, les traditions et la civilisation abouré, marquent et s'avèrent être d'un grand appui pour peaufiner ce travail. Ici on pourra s'inspirer d'une présentation de l'organisation sociale et politique (classe d'âge, famille clanique, institution royale), une analyse sur la culture religieuse, l'onomastique en un mot sur la civilisation et les us Abouré. En effet, l'étude que nous entreprenons sur les idéophones de la langue Abouré nous engage à étudier la civilisation de ce peuple. En ce sens, les oeuvres de l'Abbé ABLE Jean Albert et Stéphane DUGAST sont d'une utilité dans la mesure où elles peuvent nous être de bonnes sources pour la partie de la recherche dédiée à la connaissance du peuple Abouré.

Malheureusement, nous constatons de ce qui précède que les études les plus référenciées jusque là ne mettent que l'accent sur la tradition abouré. Il est à remarquer donc, que très peu d'études ont été consacrées à l'étude de la culture littéraire abouré.

On voit donc bien l'importance de cette étude sur les idéophones qui constitue un avantage à la connaissance littéraire de la langue abouré. Le présent projet apporterait en plus de cette connaissance sur les us et coutumes du peuple abouré, une connaissance linguistique du point de vue sémantique et lexical.

Mais comme il ne s'agit pas ici d'un travail spécifique sur les us abouré, il est nécessaire que notre revue littéraire s'étende sur une bibliographie qui aborde en quelque façon les thèmes centraux de cette étude quel qu'en soit le domaine et la réflexion. Selon le Professeur PAUL N'DA : « (...) (il faut) parcourir les écrits plus ou moins rattachés d'une façon ou d'une autre à l'objet d'étude. Cette recension permet de faire le point des connaissances, d'éclairer la démarche du chercheur (...) la littérature est le lieu où les concepts sont expliqués dans la perspective de l'écriture mais aussi à ce niveau le chercheur fait des considérations d'ordre historique, géographique, ou générales relatives à la situation, aux problèmes, au contexte. »56(*)

Cette citation du Professeur Paul N'Da, nous fait découvrir, le troisième volet de cette revue de littérature qui se concentre sur des ouvrages un peu plus spécialisés et qui regorgent de données sur l'étude des idéophones.

A ce propos, l'article de GERARD DUMESTRE57(*) sur les idéophones de la langue nous intéresse. Dans cet article, sur les idéophones du bambara, l'auteur définit les idéophones par un double particularisme phonétique et sémantique en montrant qu'ils se caractérisent par une grande variabilité ainsi que l'incapacité à être dérivés ou composés.

D'un autre côté, l'utilité, l'emploi et l'importance des idéophones a toujours intéressé les chercheurs.

C'est de cela que traite D'EMILIO BONVINI58(*) dans son article `'L'injure dans les langues africaines'' où l'on peut découvrir la place et la pertinence déterminantes des idéophones dans les injures de la langue Gbaya (CENTRAFRIQUE). BONVINI dans cet article présente différents schèmes structurels en Gbaya dans lesquels figurent peu ou prou les idéophones.

Dans une démarche organisée autour de trois points fondamentaux à savoir :

- la position de l'injure dans les langues subsahariennes ;

- la présentation de l'injure dans le domaine linguistique et ;

- la présentation de schèmes structurels de l'injure dans les langues subsahariennes.

BONVINI dénote clairement deux aspects de l'injure. Considérée d'abord comme un déplorable écart de langage, l'injure est ensuite décrite comme étant écart linguistique au niveau de sa formulation.

L'auteur caractérise dans un premier temps, l'injure dans plusieurs langues subsahariennes où elles sont considérées comme dangereuses pour la vie collective.

Les exemples du Dogon (Mali), Tenda (Sénégal) et Fon (Bénin) et ici particulièrement où les injures sont considérées comme des « xo vala vala »59(*) « un idéophone »60(*) qui signifie « paroles qui sortent sans contrôle et par jets violents ». C'est pourquoi, Bonvini parle à juste titre d'écart linguistique. Il démontre donc par une analyse d'articles cette réclusion linguistique de l'injure.

Pourtant cela n'ébranle pas W. SAMARIN61(*) qui, en parlant de l'utilité et du rôle déterminant de l'injure dans les langues africaines, lui souligne « l'emploi remarquable des idéophones comme modificateurs de proposition nominale 62(*)» au niveau des injures. Sur ce, BONVINI s'appuie pour décrire un ensemble de schèmes structurels réguliers de la langue kasim où figurent les idéophones. L'objectif du parcours littéraire de cet article s'articule autour d'une visée qui porte sur le contenu de l'injure et le contexte social de sa profération. Ce qui doit attirer notre attention dans ce contexte, c'est l'utilisation des idéophones dans les injures, leur valeur et rôle dans la langue. Cette approche de Bonvini nous permet d'envisager dans notre démarche une étude des contextes d'apparition des idéophones de la langue Abouré.

Dans cette même visée, ESSODIMA K. Père-KEWEZIMA63(*) dans son article « L'évolution du lexique de la langue KABIYÊ » nous présente une réflexion sur la construction des procédés classiques de création lexicale et la fonction des idéophones dans cette langue.

L'auteur s'intéresse à l'état de l'évolution du lexique kabiyê dans lequel, par un exposé synchronique, il montre que le vocabulaire kabiyê comme celui de toutes les autres langues africaines n'est pas statique à cause de facteurs aussi bien endogènes qu'exogènes qui favorisent son évolution. Dans cette évolution lexicale de la langue traitée par le Père-KEWEZIMA, figurent les idéophones qui selon lui concourent à l'enrichissement des langues africaines.

Pour ce faire, le Père-KEWEZIMA procède par une analyse des différents procédés classiques de la création lexicale dans la langue kabiyê avant d'inventorier les termes du fond lexical primitif et d'analyser les nouveautés lexicales et les motivations qui ont justifié leur entrée dans le kabiyê. L'intérêt accordé à cette étude du Père-KEWEZIMA prend forme dans sa première approche qui nous montre de façon claire la présence et la grande contribution des idéophones dans le processus de création lexicale des mots du kabiyê. Il nous présente alors deux formes particulières de procédés de création lexicale :

- substantif + idéo ;

- idéo par réduplication.

Cette réflexion nous sert ainsi de boussole dans l'étude sur l'abouré en nous amenant aussi à mener des réflexions sur l'apport des idéophones dans l'enrichissement de la langue abouré et d'envisager maintenant une étude sur les différents procédés de création des idéophones dans la langue l'abouré. Plus encore, cette étude du Père-KEWEZIMA nous incite à inclure dans notre travail, une analyse des motivations qui justifieraient l'entrée et l'emploi des idéophones dans la langue l'abouré. Ce que nous trouvons opportun puisque la question des motivations de l'emploi des idéophones sera également évoquée par le Pr. AHUA BLAISE dans son article `'La motivation dans les créations lexicales en Nouchi''.

En effet, l'article du Père-KEWEZIMA vient conforter la place `opérante' des idéophones dans l'oralité africaine.

C'est de cette opérance dont parle le Professeur AHUA BLAISE64(*) dans son article, La motivation dans les créations lexicales en Nouchi, qui est une classification des mots utilisés dans cet argot ivoirien selon des ordres onomatopéique, interjectionique et idéophonique. L'auteur y fait en outre une remarque sur l'intérêt de l'utilisation des mots idéophoniques dans le français populaire ivoirien. Le Pr. AHUA s'interroge au sujet du Nouchi65(*) dont le vocabulaire est caractérisé par des emprunts aux langues ivoiriennes et européennes ou des mots d'origine inconnue et dont, le renouvellement s'effectue au rythme des évènements culturels, sociaux et politiques ; un vocabulaire dans lequel entrent les idéophones.

L'objectif du Pr. AHUA vise à saisir les motivations phoniques, morphologiques et sémantiques de l'usage des créations lexicales en Nouchi. Son premier questionnement lui permet de percevoir deux phénomènes inspirateurs de la motivation phonique : les onomatopées et les idéophones. Selon lui «Ces deux phénomènes jouent un rôle important dans l'élaboration du lexique des langues africaines. Bon nombre d'onomatopées et d'idéophones fonctionnent comme des verbes. Ils se substituent à eux ou ils se comportent en tant que prédicats dans les phrases. Dans le Nouchi particulièrement, l'usage de bien des onomatopées et d'idéophones n'est pas la simple traduction du bruit ou de l'idée, il se fonde souvent sur une raison précise : celle de renforcer l'opacité du message ou l'intention communicative». Cette allégation du Pr. AHUA, est de grand intérêt pour notre exercice. Elle vient montrer le rôle important des onomatopées et idéophones dans les langues africaines, démontrer et justifier certaines fonctions de bon nombre d'idéophones et onomatopées et, conforter nos hypothèses66(*) relatives à la nature, au rôle et aux fonctions des idéophones dans cette étude sur l'Abouré. En revanche, il faut considérer les articles de BONVINI et de ESSODIMA KEWEZIMA qui révèlent une autre dimension importante des langues africaines à savoir leur richesse culturelle et linguistique qui malheureusement n'est pas mise à profit par les africains. C'est à cela que s'est consacrée FRANCIS JOPPA67(*) en écrivant `'Rythmes et Traditions en Afrique Noire'' dans lequel il mène une analyse particulière sur la question des idéophones. L'auteur ouvre une brèche sur les faits de langues africaines, sur les idéophones et pose également le problème de leur classification au niveau des langues africaines ; un problème selon lui « indiciel »68(*) qui joue pour beaucoup dans « l'acceptabilité »69(*) des transcriptions des langues d'Afrique.

En effet, les systèmes éducatifs en Afrique ont privilégié pendant longtemps les langues occidentales au détriment des langues vernaculaires. De nombreux chercheurs déplorent le dédain subi par les langues noires et surtout leur mise à l'écart de l'éducation qui entrave l'épanouissement et la diffusion des littératures orales. Dans son article FRANCIS A. JOPPA ne manque pas de le souligner en procédant de deux (02) manières : critique du système éducatif en Afrique subsaharienne et décriement de la mauvaise politique linguistique africaine en générale.

Il est vrai que ces remarques préliminaires ne nous introduisent pas dans l'étude en question toutefois, il faut relever avec intérêt la remarque pointilleuse de l'auteur sur le problème de l'éducation dans les sociétés africaines et partant celle relative aux Idéophone. Selon l'auteur : «Ces remarques préliminaires nous amènent tout de suite au problème de la transcription des littératures orales, car la possibilité de donner un enseignement dans une langue africaine  dépend de l'existence graphique permettant de la lire et de l'écrire»70(*).

Il poursuit sur la même lancée en disant « ici se pose le problème d'équivalences stylistiques et sémantiques... il s'avère souvent quasiment impossible de restituer tout le message profond qui se dégage du symbolisme des valeurs connotatives de la parole dans les sociétés africaines. »71(*) Le symbolisme dont il parle ici est très caractérisé par les idéophones et autres procédés oraux qui marquent l'originalité des langues africaines. Par ailleurs, il attire notre attention sur les « procédés paralinguistiques » des langues africaines parmi lesquels les idéophones s'insèrent puis souligne leur authenticité «de nombreuses langues africaines connaissent une catégorie grammaticale inconnue des langues occidentales, des idéophones pour lesquelles l'on a du mal à trouver des comparaisons dans les langues européennes». L'assertion de Francis Joppa nous signale une référence essentielle déjà soulignée dans nos hypothèses, la justification de la fonction émotive et parfois connotative des idéophones que nous nous proposons d'étayer dans le développement de notre travail.

Depuis toujours, le problème de la classification des idéophones préoccupe les chercheurs. Parmi ces chercheurs, nous avons DENIS CREISSELS.72(*) De ce fait, son article `'Adjectifs et adverbes dans les langues subsahariennes'' attire notre attention ; étant donné que l'auteur y traite la question de la `classe' des idéophones et d'autres catégories lexicales grammaticales. Le Pr. D. CREISSELS, fait par delà l'approche d'une correspondance entre idéophones et adverbes. Sur ce point, le Pr. DENIS CREISSELS, dans cet article qui est en fait un résumé du Colloque sur les Théories linguistiques et langues subsahariennes, ouvre une discussion portant sur les critères de catégorisation de Noms et Adverbes où il examine deux façons possibles d'aborder cette question. A ce niveau précis, il propose deux problématiques : la classification des idéophones dans les classes grammaticales généralement connues et les critères de délimitation des catégories sur la base de propriétés morphologiques ou distributionnelles des mots et la question des propriétés des mots appartenant aux diverses catégories en tant que tête de constituant, qui pose un problème si l'on veut prend en compte, à un certain niveau, les idéophones.

Il démontre par une analyse, la possible correspondance significative entre adverbes et idéophones dans l'usage - dans les langues subsahariennes - il remet ainsi en cause la conception classique des systèmes de classification des catégories lexicales73(*).

L'intérêt accordé à cet article du Pr. CREISSELS et des précédents auteurs, nous révèle la place, l'utilité et l'importance des idéophones dans les langues subsahariennes en nous permettant de projeter cette multifonctionnalité des idéophones dans la langue Abouré.

Au-delà de cela, nous nous proposons de circonscrire la notion d'idéophone dans la langue abouré et de trouver pour cette langue une classification plus ou moins véritable et certaine qui pourrait aider dans la classification des idéophones des autres langues. Ce que cette étude apporte d'autre, c'est la présentation des idéophones du point de vue catégoriel c'est-à-dire sur le plan de leur nature et également leur incapacité à être des mots composés, des mots dérivés.

Ce que l'on peut retenir, c'est la mise en exergue dans cette étude de notions complexes. Car, étudier les idéophones implique l'appropriation et l'étude des concepts comme les onomatopées et également toutes les autres unités de la langue se comportant comme telles. Puisque, d'une certaine façon, certains idéophones dérivent de notions onomatopéiques.

C'est sur cette remarque que s'achève notre incursion au niveau des sources écrites, visitées, lues, explorées et exploitées qui ont contribué en une part importante, au contenu de ce travail.

DEUXIEME PARTIE

CADRE METHODOLOGIQUE

« Connaître c'est participer à la suprême intelligence. »74(*) Cette assertion de ROUSSEAU, nous plonge dans une dynamique scientifique. Selon ROUSSEAU, l'investigation du donné est une partie de notre tâche - celle de l'Homme - mais connaître (la Terre et le Cosmos) ne nous servira à rien que, lorsque nous ne concevrons pas clairement, d'abord qui nous sommes et où nous allons. Cette réflexion de ROUSSEAU éveille en nous une interrogation : de quoi est-il question ici et où nous mène donc cette étude ? Ou plutôt, quels sont les différents cadres situationnels de cette étude ?

Ces questions trouvent sens dans la démarche scientifique qui se présente comme suit.

CHAPITRE I : DELIMITATION DU CADRE D'ETUDE

I - Terrain de recherche

La démarche scientifique requiert une recherche minutieuse des données. C'est pourquoi, le chercheur doit cibler la zone d'enquête, déterminer les techniques et méthodes de collecte de données et surtout envisager leur exploitation et entrevoir l'analyse qu'il en fera.

Le sujet de notre recherche nous conduira dans le sud-est de la Côte d'Ivoire appelé REGION DU SUD COMOE. Une ville qui constitue le cadre opérationnel de cette recherche, retiendra notre attention : GRAND-BASSAM.

Nous choisissons dès le départ donc d'étudier une seule variété de l'Abouré, l'abouré Ehê des villages de Moossou 1 et 2 situé à Grand-Bassam.

A - Population

Considérant le terrain de recherche tel qu'établi, la population caractéristique de cette étude est naturellement l'ensemble des personnes abouré vivant dans les villes sus indiquées. Il semble tout de même évident que notre `population' ne peut s'étendre à toutes les âmes des dites villes.

C'est pourquoi, nous proposons de restreindre le champ d'étude à une marge considérable de personnes disposées à nous suivre et nous aider dans cette recherche. Ce qui constituera notre échantillon.

B - L'échantillonnage

L'objectif de notre recherche, nous permet d'envisager un groupe bien établi pour conduire au mieux cette recherche.

En somme, nous envisageons constituer un groupe qui constituera notre échantillon c'est-à-dire, les principales sources d'information. Il sera constitué essentiellement des personnes susceptibles de nous faire avancer dans notre recherche, toutes les personnes parlant abouré et/ou étant au fait de tout ce qui concerne la langue, mais, et, surtout avec l'aide des locuteurs natifs. Notamment, les locuteurs de la langue (à même de maîtriser parfaitement les contours linguistiques, sociaux, historique, etc.) composé d'un guide, un informateur, de locuteurs du troisième âge, de locuteurs urbains, des locuteurs `instruits', élève-étudiants. Toutefois, nous ne manquerons pas de nous tourner vers la Chefferie locale et toutes les autres institutions (Conseil Général, ...) sources potentielles d'informations. C'est en s'appuyant sur ce groupe bien identifié que nous approcherons au mieux la langue et sûrement que nous recueillerons les données pertinentes pour l'objectivité de ce travail.

CHAPITRE II : COLLECTE DES DONNEES

La collecte des données est une étape majeure dans la recherche scientifique.

Cette phase que ce soit au niveau du présent projet qu'au niveau de la thèse consiste principalement en une collecte de données et d'informations à partir d'entretien, de questionnaire, d'enregistrements audio, audiovisuels, de conversations et interviews. Seulement, nous nous appuierons fondamentalement sur un questionnaire et sur des entretiens. Le but du questionnaire est de mettre en évidence les différentes parties de notre recherche établies dans notre plan. Elle passe aussi par une documentation (INTERNET, livres). Pourtant une collecte de données ne s'arrête pas à un simple emmagasinage de données ; il faut entre autres songer à leur traitement et exploitation.

A - Le traitement des données

L'étape du traitement des données concerne l'exploitation des données recueillies. Ce traitement se fait à partir de données reçues lors d'entretiens, de conversations.

Le traitement des données dans la démarche scientifique est une autre étape on ne peut plus essentielle. C'est à ce stade que le chercheur doit faire montre de rigueur, d'attention et de tact c'est-à-dire, savoir quel genre de sources traitées, et à quelle fin ? Sinon, il risque de se confondre et ainsi sortir du cadre de son objectif.

B - L'exploitation des données

Il existe deux types d'exploitation de données. L'exploitation classique (manuelle) et d'exploitation moderne.

Nous concernant, les deux types nous intéressent. Il a fallu d'abord exploiter l'ensemble des sources manuellement (rédaction des informations sur des feuilles) et ensuite, procéder à une saisie par ordinateur.

CHAPITRE III : METHODE D'ANALYSE

La recherche a pour fin ultime la découverte de l'inconnu. La vérité existe mais elle n'est pas toujours évidente. Chercheurs que nous sommes, avons pour mission de faire sortir ces évidences, ces attentes, ces attitudes, ces phénomènes du jeu scientifique. Beaucoup de chercheurs admettent que des parcelles de vérité se dissimulent sous cet ensemble. C'est donc à l'aide de ces manifestations que l'on peut aller à la supposition, à la découverte en passant par un cycle d'opérations rigoureuses : la méthode.

Etant donné la démarche envisagée pour recenser les données nécessaires à l'élaboration de la recherche.

Les deux types d'analyse nous concernent.

- L'approche quantitative : les questionnaires et/ou enquêtes, etc.

Cette approche a pour objectif d'appréhender le substrat nécessaire à la conclusion des résultats. En effet, à partir de données chiffrées, l'on peut juger de la véracité ou l'objectivité d'un fait, d'une analyse. Cette phase a pour but, la production de chiffres sur un phénomène observé. Il existe des données chiffrées descriptives et des données explicatives.

- L'approche qualitative : elle repose sur l'observation directe, les entretiens, les conversations, interviews. Il s'agira d'expliquer les données du terrain avec des méthodes d'analyses et interprétations linguistiques (sémantiques, syntaxique, phonétique, ...).

L'analyse qui a précédé s'est approprié la deuxième partie du présent mémoire qui regroupe trois points à savoir : la délimitation du cadre d'étude, la collecte des données et les méthodes d'analyse. Il revient à la troisième partie de ce mémoire de nous situer sur les orientations de la thèse.

TROISIEME PARTIE

ORIENTATIONS DE LA THESE

Cette troisième partie du projet a pour objectif de nous éclairer sur les grandes orientations de la recherche proprement dite. Elle s'appuie en premier sur une indication du plan de la thèse ; en second, sur un commentaire sommaire des axes majeurs de ce plan, ensuite elle développe de façon méthodique la thèse générale de notre sujet avant d'introduire les perspectives de la thèse (chronogramme,...).

Il paraît toujours utile de souligner les directives d'un projet de recherche qui partent d'abord, d'enjeux, de motivations, d'objectifs, de buts, d'observations, d'hypothèses, etc.

La recherche, c'est également un cadre méthodologique, la pratique du terrain, la recherche des informations ou données du terrain.

Pourtant, il est indéniable qu'on ne peut plier le terrain à la théorie et vis-versa. Cependant, il est fort exclut de `fouiller' le terrain et de s'élaborer ensuite un cadre théorique ; puisque en effet, la recherche s'appuie avant tout sur un plan. Et, c'est à partir de ce plan que l'on mène la recherche sur le terrain pour aboutir à des conclusions. Ce commentaire nous amène à une autre étape de notre travail qui fait ressortir les grandes lignes de notre projet : le plan indicatif.

CHAPITRE I - PLAN INDICATIF DE LA THESE

Le plan est dans le domaine littéraire, qui est un ensemble de dispositions organisées, ordonnées et marquées en vue de l'élaboration et/ou la rédaction d'un (projet) ouvrage, est une exigence capitale qui constitue pour le lecteur, le chercheur, une ligne directrice soit pour une lecture sélective soit ,en ce qui nous concerne, un fil conducteur en vue de l'accomplissement d'une activité, d'un travail, d'une étude, c'est-à-dire, une assistance méthodique des informations relever sur le terrain.

Notre plan de recherche se présente ainsi comme suit :

PREMIÈRE PARTIE : QUELQUES CONSIDÉRATIONS THÉORIQUES ET MÉTHODOLOGIQUES

Chapitre I : La Théorie de l'énonciation

I - Définition de la théorie de l'énonciation

II - Grands noms et grands tournants de la théorie énonciative

III - Le renouveau de la théorie énonciative

Chapitre II : Domaine notionnel ou définitionnel des idéophones

I - Notions générales d'idéophones

II - Les différentes approches de l'étude des idéophones

III - Linguistique, énonciation et idéophones

Chapitre III : Les idéophones, dans quelles langues ?

I - Place des idéophones dans les langues africaines

II - Langues de contact et idéophones

III - La question des idéophones dans les autres langues

Chapitre IV : Remarques générales et analyses

I - Introduction

II - Mise en relation : idéophone et néologisme

III - Locuteurs et actants de la recherche

DEUXIÈME PARTIE : ÉTUDE DE L'ABOURÉ ET PRÉLIMINAIRES À L'ÉTUDE DES IDÉOPHONES DE L'ABOURÉ

Chapitre V : Civilisation du peuple Abouré

I - Origines du peuple Abouré

II - Présentation du pays abouré

III - Organisation sociale et politique du peuple abouré

Chapitre VI : Données linguistiques de la langue

I - Contexte sociolinguistique de la langue Abouré

II - Eléments de phonétique

III - Eléments de phonologie

Chapitre VII : Domaine littéraire de la langue abouré

I - Eléments de grammaire

II - Eléments d'orthographe

III - Eléments de vocabulaire

Chapitre VIII : Introduction à l'étude des idéophones de l'abouré

I - Généralités

II - Présentation des idéophones de la langue

III - Inventaire

TROISIÈME PARTIE : SENS ET DE LA VALEUR DES IDÉOPHONES DE L'ABOURÉ

Chapitre IX : Etude des idéophones de l'abouré

I - Identification

II - Propriétés des idéophones de l'abouré

III - Classification

Chapitre X : Caractéristiques des idéophones de l'abouré

I - Structures des idéophones de l'abouré

II - Fonction des idéophones de l'abouré

III - Catégorisation des idéophones de l'abouré

Chapitre XI : Manifestations expressives des idéophones de l'abouré

I - Contextes d'apparition

II - Procédés et motivations

III - Schèmes structurels d'expression

Chapitre XII : Sens, utilité et importance des idéophones de l'abouré

I - Lexique des idéophones de l'abouré

II - Valeur des idéophones de l'abouré

III - Synthèse générale.

CHAPITRE II : COMMENTAIRE DES ARTICULATIONS

L'exigence de l'élaboration d'un plan pour une recherche bien que constituant une étape déterminante ne saurait en être le point culminant ; surtout lorsqu'il s'agit d'un projet de thèse. Il faut non seulement générer un plan mais le commenter c'est-à-dire, donner une explication de celui-ci. En fait, il s'agit d'une explication sommaire des axes majeurs du plan de recherche. C'est de cela qu'il est question dans le présent chapitre, consacré au commentaire des articulations de la thèse.

Le premier commentaire est dirigé vers la connaissance du peuple abouré et concerne principalement son histoire.

La première partie de ce travail étudie quelques considérations théoriques et méthodologiques relatives au sujet de recherche. Elle s'avère riche en informations générales sur la théorie entrant dans le cadre de cette étude et sur les méthodes qui vont conduire à son élaboration.

Cet aspect de la recherche relatif au premier grand axe de notre étude nous mène à exposer la théorie sur laquelle se construira les méthodes d'analyse et d'explication de ce travail en l'occurrence la théorie énonciative. En effet, il faut élucider les fondements de cette théorie, ses principes et ses méthodes pour la comprendre et ainsi savoir l'utiliser dans les analyses du résent travail. Dans une autre visée, il s'agira de présenter les grands noms et grands tournants de l'évolution de cette théorie c'est-à-dire présenter les précurseurs, concepteurs et premiers acteurs de l'élaboration de la théorie en passant par l'énumération de leurs travaux et oeuvres. C'est une occasion pour découvrir les théories qui ont succéder les premières avec leurs caractéristiques. A partir de cette étape, nous joignons à ce paragraphe les auteurs et disciples qui s'inscrivent dans le prolongement des précepteurs de la théorie. Et aussi, les théories qui aideront à comprendre les précédentes et surtout nous aider à comprendre et/ou à parfaire la théorie adoptée pour l'explication de ce travail. A la vérité, la science étant évolutive, de nouvelles théories, et concepts énonciatifs ont vu le jour à la suite de celles développées par BENVENISTE et son `école'. C'est pourquoi une description des ces nouvelles perspectives s'impose dans ce paragraphe afin d'en connaitre les méthodes et les mettre si possible à profit.

Après quoi, la tache du chapitre suivant est d'étudier succinctement le thème central du sujet : l'idéophone.

Tout sujet de recherche scientifique est basé sur un thème central, objet de recherche. A cet effet, toute tentative de résolution du problème posé par un sujet de recherche nécessite d'abord une connaissance de cet objet que l'on se doit entre de cerner et de définir.

Cette appréhension passe donc par une compréhension de la matière à explorer. C'est dans cette perspective que ce chapitre consacre une étude du domaine notionnel des idéophones.

Il est à ce niveau question de d'approcher toutes les significations possibles de la notion d'idéophone. Ce chapitre est une analyse qui part d'une définition de la notion idéophone avant d'étudier les différentes approches de l'étude de ces mots et s'achever par un point qui s'axera sur une confrontation des termes inhérents à ce travail. Il s'agit notamment de la notion de Linguistique, celle d'Enonciation et d'Idéophone. Pour être plus clair, il faut savoir que le premier paragraphe de ce chapitre donnera un aperçu des diverses conceptions relatives à la notion d'idéophone et surtout les multiples définitions de ce terme données par certains linguistes et chercheurs.

Le second point de ce chapitre est une description des différentes approches concernant l'étude des idéophones. L'on pourra découvrir divers types d'approches sur la question soit linguistique, sémantique, etc. En outre, ces différentes approches pourraient s'étendre à des approches externes au domaine de la linguistique et cela en fonction de l'usage dont fait chaque langue du mot idéophone. Approche possible d'ordre musicale, dramaturgique, etc.

L'étude de ces différentes approches nous conduits à une situation scientifique restrictive de termes qui jonchent la quasi-totalité de ce travail et qui nous paraissent fondamentaux.

En effet, il s'agit d'une analyse qui tourne autour des notions qui constituent le titre du troisième point de ce troisième chapitre du travail. Cette situation scientifique des termes aussi importants nous plonge directement dans une situation linguistique des idéophones.

Ainsi dans le troisième chapitre de cette première partie de la recherche, nous nous posons une question à savoir : les idéophones, dans quelles langues ?

Cette question telle que posée englobe trois idées regroupées dans les intitulés suivants :

- Places des idéophones dans les langues africaines ;

- Les idéophones dans les langues de contact ;

- La question des idéophones dans les autres langues du monde.

En effet, la complexité de la notion au niveau même de sa distinction, de sa catégorisation et de sa définition est un problème qui préoccupe la plupart des linguistes. C'est pourquoi, nous essayons au travers de cette séquence de faire une distribution du terme selon la classification de certaines langues. Il faut savoir à ce propos, que le terme est très représentatif au niveau des langues africaines. C'est donc l'analyse et le traitement de la question posée plus haut qui va boucler ce chapitre.

Ensuite le dernier chapitre de la première partie de notre travail vient pour mettre en relation les idéophones avec les autres notions comme les onomatopées, interjections qui comme les premiers cités posent également des problèmes de taxonomie au niveau de certaines langues comme la langue française.

La recherche scientifique impliquant des sources écrites et parfois orales, nous jugeons utiles de parler des acteurs/actants ayant participés à l'enrichissement de données pour la mise sur pied de ce travail.

Ainsi, dans la recherche, le linguiste ayant appréhendé une langue peut maintenant en étudier ses particularités. D'où, l'intérêt du premier axe du chapitre 4 consacré à une étude des particularités de L'Abouré. Il sera question de révéler des points particuliers qui distinguent la langue Abouré des autres langues Akan notamment sur certains de ces aspects théoriques complexes ; on pourra par exemple faire une brève analyse sur les trois variétés de la langue étudiée.

Cette séquence nous permettra également de saisir l'intérêt et l'importance accordés à la recherche de la part des différents acteurs, actants qui ont participé à la collecte des données pour la faisabilité et matérialisation de ce travail.

En linguistique, l'objet fondamental est la langue. Ainsi, une recherche scientifique linguistique nécessite le choix d'une langue ; une fois la langue choisie, il faut penser à rechercher les données linguistiques (phonologiques et phonétiques sémantique).

C'est l'ensemble de ces éléments réunis qui nous permettent de cerner la langue dans sa composition. Toutefois, il faut pour cerner cette langue appréhender sa culture, son peuple et sa civilisation. Ce sont donc ces différentes tâches qu'engage cette deuxième partie de la thèse.

La deuxième partie de la recherche est consacrée à donner un aperçu de la culture du peuple abouré et des données linguistiques et littéraires de la langue.

Le premier chapitre s'intéresse à l'acception des abouré comme peuple Akan de branche kwa. Ce chapitre comporte trois paragraphes. Le premier paragraphe nous informe sur l'origine du peuple abouré. Il situe les origines, relate les circonstances inhérentes à leur installation dans la partie sud-est de la côte d'Ivoire. Ce paragraphe englobe deux questions essentielles qui portent, l'une sur la classification du peuple Abouré et la généalogie de la langue. Il consiste à partir d'une approche classificatoire de la branche des langues kwa à parvenir à la classification des langues Akan et à la localisation de la langue abouré.

Le deuxième paragraphe de ce chapitre présente le pays abouré en général. Ce sera le lieu de présenter les villes et localités qui abritent ce peuple, il est particulièrement question de grand Bassam et de Bonoua. En effet, ce paragraphe s'appuie sur une présentation de ces localités tout en rassemblant les origines des dénominations de ces localités. Et l'histoire de ces villes à travers l'historique de la colonisation de la Côte d'Ivoire.

Le troisième paragraphe de ce premier chapitre centralise l'organisation sociale et politique du peuple abouré. Il intègre trois séquences : traditions, organisation sociale et organisation politique du peuple abouré.

La séquence en tête traite de l'ensemble des règles sociales, religieuses, des habitudes sociales de ce peuple. On pourra apprécier, quelques règles morales, les interdits sociaux, célébrations religieuses et festives (celle de la nourrice par exemple), les rites de purifications, etc.

Les séquences qui suivent la première nous permettent de comprendre l'organisation sociale et politique de ces akans du sud-est de la Côte d'Ivoire.

Nous étudierons les différentes classes sociales ou générations et leur organisation, ensuite les familles claniques - une caractéristique majeure de ces « akan hybride »75(*) - qui sont au nombre de onze et symbolisées par des chaises (39 chaises) représentant chacune une famille et enfin terminer par l'étude de l'institution la plus puissante et la plus importante du peuple abouré : la royauté.

Cette connaissance de l'histoire du pays abouré, de sa vie sociale et politique va nous orienter vers un autre aspect de cette recherche qui s'intéresse dans un premier temps à la présentation de quelques données linguistiques sur la langue ; dans un second temps procède à une étude littéraire de la langue avant de finir par une étude introductive des idéophones de la langue à étudier.

En résumé, six volets portent sur le dernier point.

Ces volets concernent la découverte de la langue dans certains de ses compartiments littéraires en présentant de façon élaborée quelques éléments linguistiques notamment, l'alphabet phonétique et la phonologie qui sont indispensables à la connaissance de la langue ; car c'est à partir de ces éléments qu'une langue peut se saisir. Pour appuyer cette connaissance de la langue, il nous faut parcourir une partie de l'orthographe de la langue et du parler mis en examen à travers une analyse sur les mots, leurs relations, la conjugaison et ses aspects, la grammaire, etc.

Le chapitre 8 propose d'abord des généralités sur les idéophones et la langue Abouré. Une introduction qui regroupera quelques points clés à tenir compte dans la suite de cette recherche.

En fait, l'étude des idéophones met en jeu certaines considérations dont il faut tenir à évoquer. Considérations qui varient en fonction des langues. Ces considérations peuvent être de nature morphosyntaxique, pragmatique, etc. Elles sont importantes à souligner.

L'axe qui suit vient présenter les idéophones de la langue dans leur globalité, donner leur type, leur nature dans un récapitulatif. A la suite de cette présentation, nous passons à un inventaire général de l'ensemble des idéophones de la langue.

Ici, il s'agit de dénombrer les idéophones de la langue et répondre ainsi à la question relative à leur proportion déjà posée dans la problématique de ce travail. Il faut dire que le dénombrement des idéophones de la langue est déterminant pour l'explication et l'étude de ces mots dans la langue en étude.

L'ultime articulation majeure de notre recherche s'intitule sens et valeur des idéophones de L'Abouré. Cette dernière partie, boucle de la recherche, tourne également autour de quatre chapitres dont le premier étudie les idéophones de la langue.

Cette partie s'étend donc sur trois axes. Le premier axe identifie et définit les différents idéophones de la langue, le second niveau symbolise leurs propriétés et le troisième leur classification.

Le premier point de ce chapitre sur l'étude des idéophones de L'Abouré nous amène à 'identifier d'abord les idéophones de la langue évoquée, c'est-à-dire de les présenter de façon explicative par catégorie. Il s'agit d'en donner leurs aspects et parvenir ensuite à leur classification générale. Une classification qui les présentera par classe et par ordre alphabétique chacun en fonction de la catégorie soit onomatopéique, interjectionique ou idéophonique. En effet, les idéophones comme expliquer plus haut, sont de diverses natures. Certains sont inspirés de mots onomatopéiques et d'autres ont une nature propre. Ce faisant, il faut les classifier pour savoir leur véritable fonctionnement.

Cette classification ainsi faite, nous donne les éléments nécessaires pour parler de leurs caractéristiques. Ce sont ces caractéristiques qui seront traitées dans le chapitre 10. Ce chapitre présente trois grandes lignes  qui sont : structures et fonctions des idéophones et, une dernière ligne dans laquelle nous nous donnons pour exercice de trouver leur catégorisation au niveau de la langue en question. Il va sans dire que ce chapitre traitera de la structure soit morphologique soit phonétique soit syntaxique des idéophones.

Le deuxième point se centre autour des fonctions diverses des idéophones de la langue, fonction parfois sémantique, stylistique, syntaxique, etc.

Après cette ligne vient la réflexion concernant leur insertion `typique' dans le système de catégorisation classique.

Nous entamons donc à la suite de cette catégorisation l'avant dernier chapitre de ce travail qui traite des manifestations langagières des idéophones de L'Abouré. Cet exercice entame une réflexion sur la présentation des idéophones en contexte et les motivations de leur apparition.

Cette phase s'intéresse d'une part, aux contextes d'apparition des idéophones c'est-à-dire des moments précis qui nécessitent leur usage. D'autre part à faire une analyse qui met en relief les raisons phoniques, sémantiques, syntaxiques qui motivent leur apparition dans le langage abouré.

Le point focal de notre travail concerne le sens et la valeur des idéophones de la langue concernée par l'étude. C'est pour cette raison que nous la voulons finale.

Dans un premier temps, ce chapitre présente un lexique des idéophones de la langue. Ensuite, il symbolise leur utilité et leur importance dans le langage abouré.

Cette première tâche achevée, il incombe de rechercher leur valeur dans la langue étudiée.

La valeur des idéophones dans la langue Abouré suppose l'utilité et l'importance des mots idéophones. L'utilité et l'importance des idéophones dans le parler mis à l'étude. Cette approche nous permet de saisir en contexte les idéophones de L'Abouré. Elle consiste à partir de l'analyse de phrases simples et de phrases idéophoniques, à déterminer leur influence et leur pertinence au niveau du langage.

D'abord, on détermine le sens d'une phrase `simple' avant d'y intégrer un idéophone. En fait, il s'agit d'étudier le sens de base d'une phrase pour ensuite aboutir à sa nouvelle signification par la présence d'un idéophone, afin de saisir l'influence et la pertinence de l'idéophone dans le changement de sens de l'énoncé.

Cette approche contextuelle, s'impose dans le but d'appréhender l'intérêt spécifique d'un idéophone dans la langue. Cette section de ce chapitre est suivie par une synthèse générale de tout ce qui a été signifié.

Nous fermons ainsi la page des commentaires des articulations de la thèse pour vous donner maintenant un aperçu des différents chapitres de la thèse.

CHAPITRE III - APERÇU DES CHAPITRES DE LA THESE

Chapitre 1 

La théorie de l'énonciation est un courant de pensée qui découle du Structuralisme des années 60 et 70 et qui considère la langue comme un ensemble structuré dont les éléments sont dépendants les uns des autres. La langue et un tout dont les éléments ne peuvent être dissociés. La théorie énonciative tourne autour de quatre points fondamentaux qui sont la langue, un système dans lequel on retrouve deux autres éléments déterminants : l'énonciateur, celui qui parle, qui utilise la langue et l'énoncé, produit de l'acte de parole du locuteur. Contrairement à certains courants, le courant énonciativiste a une autre conception de la langue qui est une « dynamique ». Elle est un projet individuel, une suite subjective d'énoncés, un acte de communication, produit par un destinataire (énonciateur) qui a chaque prise de parole s'accapare la langue et l'utilise pour passer un message particulier. C'est cette mise en valeur `unique' de la langue que BENVENISTE appelle énonciation  et qu'il exprime en ces termes  « L'énonciation est cette mise en fonctionnement de la langue par un acte individuel d'utilisation. »76(*)

Le troisième point fort de cette théorie est la prise en compte de la Situation dans l'acte de parole du locuteur c'est-à-dire la position de l'énonciateur pour comprendre le sens de ce dont il parle. Ainsi l'acte de parole ou de communication tient lieu d'un contexte, milieu changeant qui détermine chaque production d'un énoncé. De cette façon la langue n'est donc pas inerte mais elle est en perpétuelle activité. En conclusion, la théorie de l'énonciation a pour but l'étude de ce pourquoi un énoncé a été produit.

Par ailleurs la théorie de l'énonciation a connu de grands tournants et de grands noms à la suite de BENVENISTE.

Ont vu le jour les changements et apports des auteurs comme OSWALD DUCROT77(*), qui S'inspire des philosophes du langage tels que AUSTIN et SEARLE. Il montre l'importance de la situation discursive et de la pragmatique. Il intègre la composante pragmatique à la sémantique. On peut dire qu'il relève d'un structuralisme divergent. On ne peut pas décrire les énoncés sans faire référence aux conditions énonciatives.

Il pose l'existence d'un énoncé, noyau sémantique stable pouvant diverger selon les conditions d'énonciation. Il introduit les notions de :

Forces locutoire, illocutoire, effet perlocutoire.

Ducrot s'intéresse aussi à l'implicite (ce qui est dit sans dire) :

- les présupposés
Jacques continue de fumer (présuppose que Jacques fumait avant)

-les sous-entendus
Il ne déteste pas le vin (sous-entend "il aime beaucoup le vin")

Les présupposés sont indéniables mais on peut nier avoir fait un sous-entendu78(*).

A la suite de DUCROT, ANTOINE CULIOLI79(*) se signale avec une théorie énonciative basée sur les processus et les changements d'états. On s'intéresse plus au dicible (lekton traduit en latin par dictum) qu'au dit80(*).

CULIOLI développe une linguistique de l'énonciation souvent rattachée trop rapidement à celle de BENVENISTE. Sa linguistique restée connue du seul cercle de ses élèves à L'Université de Paris 7 - Jussieu sera principalement exposée dans quatre recueils d'articles intitulés pour une linguistique de l'énonciation. La linguistique de Culioli vise à ne pas dissocier de façon artificielle `sémantique', `syntaxique' et `pragmatique' ; les concepts essentiels sont ceux de `repérage' et de `domaine notionnel'.81(*)

Aujourd'hui de nouveaux chercheurs et adeptes poursuivent l'oeuvre de BENVENISTE avec de nouvelles approches et méthodes. C'est cet ensemble de théories et de méthodes que nous étudierons dans ce chapitre.

Chapitre 2 

Après avoir épluché la théorie sur laquelle nous nous appuierons pour mettre en valeur ce travail, le chapitre présent nous donne une idée de la notion au centre de ce sujet. Les idéophones sont des mots utilisés pour exprimer une idée à partir d'une représentation sonore de celle-ci. En effet, la notion d'idéophone fait penser à celle d'onomatopée. Selon Denis Creissels, ces mots ne peuvent être classés comme une catégorie de mots au sens classique du terme.

Même si certains idéophones se confondent parfois avec des onomatopées, il existe une grande différence entre ces mots. Pendant que les premières cités sont une représentation phonique d'une idée afin de la rendre plus perceptible, les seconds, eux, sont une imitation des sons, bruits, sifflements. En réalité, chaque langue à sa façon particulière de percevoir ces notions. Selon un article82(*) ce sont les langues elles mêmes qui selon leur fonctionnement classent ces mots soit comme onomatopées, soit comme interjections, soit comme idéophone. C'est-à-dire selon l'usage dont on en fait. C'est donc dire que la notion d'idéophone ne peut que être perçu au travers de l'usage que l'on en fait et des langues où ils s'y retrouvent. Cette remarque montre bien la multifonctionnalité et la complexe caractérisation de ces mots dans l'ensemble des langues.

Chapitre 3

Les idéophones connus pour leur grande diversité et leur appartenance à pratiquement la plupart des langues tiennent une grande place au sein des langues africaines. Il suffit pour s'en convaincre de constater le nombre d'ouvrages traitant des idéophones dans les langues africaines. C'est dire que, ces mots dénotent un aspect intéressant et particulier dans les langues africaines. Toutefois, leur présence est attestée dans la majorité des langues du monde. Et également dans les langues de contact telles que le créole83(*), le `nouchi84(*)'.

Par contre, une problématique se pose quant à leur catégorisation dans les langues comme l'Anglais et le Français.

À la différence des idéophones africains, qui sont des mots à part entière, les phonesthèmes anglais sont « des éléments phoniques inférieurs au mot, dont ils ne constituent qu'une partie du signifiant »85(*). Par exemple, le groupe consonantique initial /bl/ ne constitue qu'un élément des lexèmes blast, blind ou blow. Les phonesthèmes sont l'expression de corrélations s'établissant entre des occurrences de certains segments consonantiques et les contextes caractéristiques des situations dans lesquelles ils sont employés. Ils doivent s'envisager au sein de classes relativement importantes de lexèmes (les `mots en kn-', par exemple), où ils paraissent signaler une valeur sémantique commune : « Phonaesthemes are frequently recurring sound-meaning pairings that are not clearly contrastive morphemes »86(*)

Dans les langues comme le Français, parler d'idéophone, revient à étudier des mots comme les onomatopées, interjections qui sont eux-mêmes des mots qui posent des problèmes quant à leur classification dans les systèmes de catégorisation87(*).

En conclusion, les idéophones sont une catégorie de mots beaucoup étudiés dans la description des langues africaines dans lesquelles ils constituent parfois une nouvelle classe de mots à part entière. La question qui se pose à nous est de connaitre la nature des idéophones de l'Abouré. La réponse à cette question passe par une connaissance de la langue elle-même.

Avant de continuer nous voulons attirer notre attention sur une précision importante. Il s'agit de l'adjectif linguistique et du mot littérature que nous avons choisie pour présenter les chapitres qui suivront.

Si linguistique renvoie à la langue, caractérise tout ce qui attrait au langage, littéraire est relatif aux lettres, à tout ce qui peut être attribué à la littérature. Cette précision vient justifier le choix d'une étude disjointe des domaines linguistique et littéraire abordés dans le chapitre 4.

Chapitre 4

Parmi les nombreuses composantes qui peuvent figurées dans les données linguistiques et surtout littéraires d'une langue, on y trouve des mots qui ont des propriétés particulières et qui donne à cette langue soit une richesse lexicale et stylistique soit une complexité. Ce sont certaines balises du discours tels que les durèmes. C'est-à-dire des mots qui modalisent l'énonciation (assertion, interrogation, emphatisation ou focalisation) que tendent à affecter les procédés affectifs qui se surajoutent aux modalités d'énoncé dans le suprasegmental.

Dans le même temps, nous discuterons de la familiarité entre idéophones et néologismes. Nous partirons ainsi, de l'hypothèse de la valeur subjective de l'idéophone pour s'appuyer sur les définitions respectives de ces mots. L'idéophone étant entendu comme un « mot ajouter à une langue »88(*) et le néologisme comme « mot ou sens nouveau »89(*). Des explications qui suivent, ressort une affinité celle d'être des mots nouveaux. De ce fait, l'on peut sans doute affirmer qu'il existe un lien connexe entre idéophone et néologisme.

En outre, l'aspect technique de la recherche surtout, au niveau du choix des locuteurs est tout aussi important. Le choix des locuteurs s'appuie sur un réseau de connaissances que nous autorise notre insertion dans le tissu social abouré du village de Moossou. C'est à partir de ce réseau que nous toucherons des personnes de classes sociales différentes mais partageant l'Abouré Ehê comme langue vernaculaire ou soit comme langue de communication.

Analyse que nous ferons dans ce chapitre nous introduit dans l'étude des idéophones de la langue.

Chapitre 5

Le nom Akan désigne un ensemble humain caractérisé par une langue commune, le n`zandré, un espace d'origine commun, entre les rivières Pra et Ofin dans l'actuel Ghana et des particularités socioculturelles identiques. Du lieu de départ, divers groupes ont essaimé dans toutes les directions. Parmi eux, les peuples qui occupent de nos jours les régions de l'est, du centre et du sud-est de la Côte d'Ivoire. C'est de cette lignée que sont issus les Abouré. Le peuple qui est connu aujourd'hui sous le nom Abouré est composé de trois groupes : les Ehivê de Bonoua, les Ehê de Moossou et les Ossouom d'Ebra.

L'Abouré ou Abulé, Akpalass, Abonwa est parlée en Côte d'Ivoire. C'est une langue Kwa de la grande famille Nigéro-congolaise. La famille Niger Congo, qui en gros recouvre donc la totalité de l'Afrique subsaharienne rassemble les groupes de langues ou branches suivantes : Mandé, Gur, Kru et Kwa. La branche Kwa est l'une des branches les plus connues et les plus étudiées. Le nom Kwa dérive du mot peuple qui pour toutes ces langues possèdent une même racine : Kwa.

Le peuple abouré est regroupé dans le sud-est de la Côte d'Ivoire et principalement dans deux grandes villes : Grand Bassam et Bonoua.

Comme la plupart des peuples Akan, les Abouré sont dotés d'une vaste et riche civilisation. On peut relever l'onomastique des prénoms des jours de naissance, un calendrier traditionnel qui a la réputation d'être le plus complexes des peuples Akan, un ensemble de croyances religieuses et d'interdits sociaux mais aussi une grande tradition marquée par plusieurs rites.

Dans l'ensemble des sociétés dites lagunaires de côte d'ivoire, les Abouré se distinguent par une structure sociale hiérarchisée et organisée qui marque sa spécificité. L'organisation sociale et politique repose sur trois (03) grandes institutions que sont :

- les familles claniques ;

- les générations ou classe d'âges ;

- l'institution royale.

La grande famille des clans appelée « Okyoun » est composée de familles symbolisées par des chaises. On distingue 11 clans et neuf (09) chaises répartis par famille. Ensuite, nous avons les générations appelées « Ofwa ».

Il existe trois (03) générations comportant chacune quatre classes d'âge : Attiblé, Baoulé, Tchagba et Djamian.

Pour finir nous avons l'institution royale « Mlingbi » qui est la plus puissante et la plus prestigieuse institution du peuple abouré. L'organisation politique repose sur une sorte de monarchie coutumière où le pouvoir est héréditaire par la lignée matrilinéaire.

Ce travail achevé, nous envisageons une étude approfondie de la langue Abouré. C'est cette étude de la langue que nous aborderons maintenant dans le chapitre 6 de notre projet.

Chapitre 6

Le peuple qui est connu aujourd'hui sous le nom Abouré est composé de trois groupes : les Ehivê de Bonoua, les Ehê de Moossou et les Ossouom d'Ebra. L'émigration des Abouré vers leurs sites actuels s'est effectuée suivant deux courants : un courant nord-sud et un autre qui part du pays Eotilé avec les Ehê. Les Abouré qui constituent le courant nord-sud appartiennent au départ au groupe parti d'Agnouan-Agnouan après la bataille de Feyase en 170190(*).

L'abouré comme toute langue peut présenter une phonétique. En effet, la phonétique est une branche de la linguistique ayant pour objet la description des sons de la parole, indépendamment de leur valeur dans le système de langue.92(*) A cette tâche certains chercheurs comme Delafosse et le Professeur NIANGORAN BOUAH nous en informent dans certaines de leurs oeuvres93(*).

La connaissance de la phonétique de la langue est un grand pas vers la découverte de la phonologie de la langue. Selon la définition du terme phonologie « branche de la linguistique qui s'attache à décrire les systèmes phonémiques des langues en termes de différence et de ressemblance fonctionnelles (pertinentes pour la communication).»94(*) Un aperçu de la phonologie de la langue nous laisse apercevoir des unités phonémiques comme /ch/95(*) dans tchagba96(*) et /gn/97(*) dans begnini98(*).

En tant que langue Akan, l'Abouré s'apparente à l'Agni, le Baoulé, l'Abbey, au niveau de certains aspects de la linguistique.

On distinguera donc, selon les données relevées ça et là et en s'appuyant sur les données des spécialistes sur les langues ivoiriennes au moins trois (03) types de tons : haut (') avec des mots comme a'm (ils) te' (tête) ossoukoue' (l'argent) okoue' (un) ; bas ( ` ) aliè (le jour) si`n(le feu) ntchie`(six) et moyen [-] (il) yawê (oreille).

De même, une petite analyse nous permet d'emblées de présenter la structure des phrases de l'abouré, celle des mots et leur ordre et bien d'autres éléments littéraires. On distingue au niveau des mots des structures CV, CCV, CVCV, CVVVC et bien d'autres encore ; au niveau des phrases nous avons des structures allant de phrases simples aux phrases complexes.

En outre, comme dans la plupart des langues africaines, il existe dans la langue abouré des aspects de la conjugaison tels que le résultatif, le continuatif que ne connaissent nécessairement toutes les langues du monde. Dans la foulée, d'autres éléments peuvent être mis à nu dans cette analyse. C'est le cas de la négation qui s'exprime de différentes façons dans la langue et démontre ainsi la complexité de ce parler ivoirien.

Chapitre 7

Au sens dénotatif du terme la littérature est un « ensemble d'oeuvres réalisées par les moyens du langage, orales ou écrites considérées tant au point formel et esthétique qu'idéologique et culturel»99(*).

La littérature appréhendée comme un ensemble d'oeuvres, d'outils destinés à servir de moyens d'écriture pour langue donnée.

Elle regroupe en effet des matières comme :

- le vocabulaire dont nous retenons la définition suivante et qui est compatible à notre vision du littéraire est un « dictionnaire abrégé d'une langue, ensemble de termes que connait, qu'emploie une personne, un groupe, ou qui sont propres à une science, à un art. »100(*) ;

- La grammaire, un « ensemble de règles d'usage qu'il faut suivre pour parler et écrire correctement une langue. Etude descriptive de la morphologie et de la syntaxe ».101(*)

En linguistique, c'est «un ensemble de règles et des structures qui permettent de générer, de produire tous les énoncés dotés de grammaticalité (et seulement ceux-là) dans une langue donnée. »102(*) ;

- L'orthographe, un « ensemble de règles régissant l'écriture des mots d'une langue »103(*) ;

- La conjugaison c'est un « ensemble de formes que possède le verbe »104(*).

Suivant l'ordre de ces différentes définitions nous avons pour le vocabulaire, des mots comme : terre (betye), eau (nshüe), mer (bufye).

Nous pourrons découvrir dans le prolongement et l'approfondissement de cette recherche, quelques règles fondamentales pour la grammaire. Concernant l'orthographe et la conjugaison un développement succinct sera présenté dans la suite de la recherche. Cette incursion dans la langue, évolue avec le chapitre septième posé comme une étude introductive des idéophones de l'abouré.

Chapitre 8

La présentation des idéophones comme annoncée dans le chapitre sur les commentaires dépend indubitablement des résultats de nos investigations dans la recherche des idéophones de l'abouré.

Cette présentation part d'une situation de tous les différents types d'idéophones susceptibles d'être rencontrés dans ce travail. Elle s'appuie sur leur description générale. C'est en effet, un commentaire plus concis et tacite des termes que nous aurons à apprendre.

La présentation es selon le dictionnaire Hachette « l'action de présenter quelque chose à quelqu'un, une manière d'exposer à la vue, de faire paraitre, d'exposer »105(*). La tâche consiste donc à exposer les idéo de la langue en les citant mot par mot , à en donner une vue d'ensemble qui ne tient pas compte d'une quelconque répartition. Cette phase est suivie par un inventaire qui donne la proportion exacte des idéophones décelés dans la langue.

Cet inventaire est un aspect important qui peut nous donner une idée sur la richesse lexicale de la langue si nous considérons l'hypothèse selon laquelle les idéophones naissent du fait de la subjectivité du langage et de leurs contextes d'apparition.

Après avoir procéder à cette étude préliminaire des idéophones de la langue, nous jugeons utile de relever quelques remarques.

Chapitre 9

Les idéophones, même si les études n'admettent pas de façon claire leur insertion dans les systèmes de catégorisation des mots, semblent par ailleurs être en grande proportion dans certaines langues de contact et dans l'ensemble des langues africaines. L'étude des idéophones à ce niveau, indique qu'une grande partie de ces mots sont dérivés de notions onomatopéiques. Cette étude, a dans un premier temps pour but d'identifier les idéophones ; dans un second temps de souligner leurs différentes propriétés et en suite de les classifier.

En effet, des idéophones comme /kpa'/que l'on retrouve dans les langues baoulé, dioula, et bien d'autres encore ; qui caractérise selon le cas ou la langue, le son de l'effet d'une paire de gifle où le son du fracas de la cassure brusque et violente d'une chose (branche, planche,...) est d'abord une onomatopée avant d'être qualifié d'idéophone.

Il faut retenir en cela qu'il existe non seulement une diversité d'usages des idéophones mais une immensité de formes selon les langues. On distingue, des idéophones onomatopées, des idéophones formés par réduplication, C'est le lieu de saisir leurs qualités propres qui les distinguent des idéophones des autres langues

C'est pour cette raison que nous avons consacré à cette partie la classification des idéophones dans toutes leurs formes et genres. C'est toutes ces formes et différentes catégories des mots idéophones qu'il est question d'étudier dans ce chapitre avant de saisir leurs caractéristiques.

Chapitre 10

Les caractéristiques des idéophones de l'abouré se perçoivent à travers leurs structures et fonctions. En effet, la structure est « un agencement, une disposition, une organisation d'un tout concret ou abstrait »106(*). Cette séquence étudie donc d'une part, l'organisation des éléments qui constituent les idéophones de la langue eux-mêmes c'est-à-dire leur forme et d'autre part la fonction des idéophones de la langue c'est-à-dire les attributions et rôles que peuvent jouer ces idéophones dans la langue abouré. La fonction est « la relation d'une chose avec son environnement »107(*).

Cette autre caractéristique nous permet de comprendre le fonctionnement des idéophones de la langue en saisissant leurs relations avec les autres mots de la langue.

La connaissance des différentes caractéristiques d'une langue et en passant, celle de l'abouré mérite une étude détaillée et minutieuse du cadre expérimental. Il va sans dire que la réponse à la problématique qui se résume dans ce chapitre à une tentative de leur catégorisation en est conditionnée. Déterminer les caractéristiques des idéo de l'Abouré sans ramener à une recherche sur le cadre expérimental.

C'est dans cette optique que survient le chapitre 11 qui porte sur les contextes expressifs de l'usage des idéophones de la langue, que nous aborderons maintenant.

Chapitre 11

La question des contextes d'apparition des idéophones dans la langue étudiée et des motivations s'y rapportant se rapprochent de celle des autres langues africaines de façon générale. Cependant, les contextes récurrents sont généralement d'ordre narratif (récits), stylistique (émotions, sensations,...) et comparatif. Toutefois, les affirmations ou démonstrations que nous pouvons mentionner à ce niveau englobent surtout les cas précis des injures dans les langues africaines dans leur ensemble, si l'on s'appuie sur l'affinité des langues subsahariennes.

Pourtant, il existe, vis-à-vis des diverses définitions et théories, des contextes récurrents d'apparition des idéophones dans l'ensemble des langues du monde. Certains auteurs mettent au premier plan l'accent social des idéophones c'est-à-dire leur aspect pragmatique. Christa Kilian-Hatz écrit des idéophones que « l'idéophone est un groupe de mots qui ne se produit que dans la narration et ont la fonction de médiation de l'authenticité de l'objet »108(*).

Dans d'autres langues comme le Wolof, le Tswana, les idéophones sont utilisés, non seulement dans le langage mais dans toutes sortes de contextes (mythe, conte, aventures, chasses, chants,...) et bien d'autres formes discursives109(*).

C'est la recherche et l'étude de ces contextes que nous envisageons réaliser au niveau de la langue abouré.

Chapitre 12

Le sujet principal de cette recherche s'enracine dans ce chapitre qui sert à montrer le sens et la valeur des idéophones de la langue mise à contribution. Ce chapitre, nous l'avons, comme le précédent, segmenté en trois points : lexique et définition des idéophones de l'abouré, valeur des idéophones de l'abouré et synthèse générale.

Ainsi, le premier paragraphe donnera un aperçu du lexique idéophonique de la langue étudiée qui représente en fait une suite de mots avec leur définition de base et qui seront présentés par ordre alphabétique comme suit :

gbugblo  [phonétique] S'écrouler idéo. Décrit le mouvement ou le bruit émis par la chute de quelque chose ou de quelqu'un qui s'écroule ; décrit le mouvement ou le bruit que fait la chute d'une chose ou d'une personne dont on favorise l'écroulement par une action quelconque. am songuê yê dékà gbugblo ! Ils l'ont giflé il est tombé gbugblo ! v.

Derrière cet aperçu lexical des idéophones de la langue, un autre point s'intéresse à l'utilité et l'importance des idéophones de l'abouré ; valeurs qui dénotent des pertinences aux niveaux, sémantique, syntaxique, stylistique,...

Par conséquent, un exercice plus pratique du cadre de recherche serait un atout pour tirer toutes conclusions relatives à ce point particulier au niveau de la langue Abouré.

Nous choisissons de boucler ce travail par une synthèse générale. Synthèse qui constitue le troisième paragraphe du dernier chapitre de la recherche et qui ne sera effective et efficiente qu'a la suite d'une collecte d'informations sur le terrain proprement dit.

A la suite de cette vue globale du travail qui nous attend, s'impose un exposé de la thèse principale de l'étude que nous proposons.

CHAPITRE IV : DEVELOPPEMENT DE LA THESE GENERALE

Chaque science a une histoire qui s'inscrit dans le cadre général de l'histoire des sciences ou de la science. Tout comme, chaque recherche comporte une thèse générale qui prend forme dans plusieurs thèmes centraux ou questions centrales.

Développer une thèse revient à élucider les contours et les raisons de la démarche entreprise mais, surtout faire une analyse des différentes hypothèses auxquelles se rattache le point central du sujet.

D'abord, il y a les motivations de l'exercice d'une telle recherche que ... sans oublier la langue elle-même, son peuple, un ensemble culturel mal connu. Ensuite, nous avons les premières impressions du sujet et des principales notions qu'il renferme, formulées dans les hypothèses.

On part d'abord de l'hypothèse générale qui veut appréhender les idéophones comme des mots subjectifs (dans leur apparition) au niveau de la production d'un énoncé.

Cette dernière est soutenue par un ensemble de plusieurs autres plus spécifiques qui prennent en considération les fonctions originelles des idéophones dans les langues du monde, fonction expressive, fonction que nous allons démontrer dans la langue Abouré. Sans oublier que cette fonction pourrait être rehaussée par une autre plus particulière et qui captive notre curiosité celle de l'économie du langage et de caricature du langage que pourrait relever l'utilisation des idéophones en général et des idéophones de l'abouré en particulier.

Après cela, suivent les objectifs de la recherche :

- cerner la notion même d'idéophone ;

- comprendre le fonctionnement et l'usage de ces mots dans la langue abouré ;

- déterminer leur proportion dans la langue ;

- Etc.

Ainsi, la réflexion engagée nous permet d'avoir un aperçu sur ce qui est envisagé dans le déroulement de ce travail.

Depuis plus d'un demi siècle, les travaux qui ont fait des propositions théoriques concernant la question des catégories (ou espèces de mots ou parties du discours) peuvent se répartir en deux grands groupes selon qu'ils considèrent qu'il y a deux catégories fondamentales (Nom et Verbe) ou qu'ils proposent des systèmes basés sur quatre ou cinq catégories fondamentales (Adjectifs, adverbes,...).

Ces théories bien entendu, se fondent et se forgent sur les langues reconnues comme telles (français, Anglais, etc.).

Seulement, l'observation cruciale provient de ce que, dans certaines langues - africaines notamment - l'on s'interroge encore sur une certaine catégorie de mots auxquels l'on a du mal à trouver des correspondances dans les langues occidentales : les idéophones ; qui dans les subsahariennes assument à la fois un rôle en un sens comparable à celui des adverbes de manière et parfois à celui des adjectifs. Mais à la différence de ceux-ci, les idéophones constituent une classe numériquement très importante.110(*)

Le point essentiel de ce travail, est de montrer que cette classe de mots idéophones a pour fonction `'l'expressivisme'' que JAKOBSON a appelé la « fonction poétique »111(*).

Au-delà, c'est le lieu de montrer que ces mots que l'on pourrait qualifier de `création lexicale' participent à l'enrichissement des langues en lesquelles on les retrouve, mais aussi montrer leur utilité dans les faits de langues (africaines) et dans le langage abouré Êhé et, s'enquérir également des questions qu'ils génèrent dans la langue en question.

D'un côté, se pose le problème de leur structure c'est-à-dire des procédés qui subsistent à leur morphologie.

D'un autre côté, il faudra aborder les questions des motivations aboutissant à leur intervention dans le langage abouré.

La thèse principale de ce travail se profile autour d'interrogations bien distinctes sur les idéophones en particulier. Il faut relever à ce propos, deux idées fondamentales. La première soulève trois (03) éléments essentiels qui sont : le statut (celui des idéophones au niveau de chaque langue à cause de leur familiarité avec certains mots comme les onomatopées), la structure (structure qui n'est pas encore définie et qui varie d'une langue à une autre) et la fonction (qui englobe le sens, le rôle et les différents attributs que peuvent remplir les idéophones selon les langues dans lesquelles on les retrouve).

L'idée qui suit est une application de la précédente sur la langue abouré. Il s'agit donc de circonscrire la fonction principale (sens et valeur) des idéophones de l'abouré, de présenter leur structure morphologique et ensuite leur statut qu'il faudra déterminer dans la langue visée.

Il faut donc à ce propos appréhender trois situations :

- structurelle ;

- sémantique (ambiguïté) ;

- prosodique (stylistique ou diaphasique).

Ainsi, la thèse qu'il convient d'élucider dans ce projet sur la signification et l'importance des idéophones dans la langue abouré, peut s'analyser à trois niveaux  distincts, dans l'ensemble des langues africaines en générale et en particulier du langage oral abouré.

Ces niveaux abordent essentiellement :

- (a) les questions d'équivalence distributionnelle (possible) entre adverbe de manière, adjectifs et idéophones ; et celle de correspondance entre idéophones et onomatopées ;

- (b) l'usage assez déterminant des idéophones dans les faits de langue telles que les injures en abouré et comme on peut le voir ailleurs dans les langues africaines;

- (c) la présence des idéophones dans les énoncés narratifs à travers leur fonction révélatrice, celle de faire revivre les évènements et faits passés.

Notons tout de suite (car cela aura une incidence sur la suite de cet exposé) 112(*)que le fait de considérer l'adverbe comme variante positionnelle de l'adjectif implique d'exclure de cette catégorie un certain nombre de formes traditionnellement étiquetées adverbes, et pratiquement de ne retenir comme adverbes que les mots traditionnellement étiquetés `'adverbes de manière.''

(a) Ces questions portent sur la catégorisation des idéophones dans la langue et des différentes classes auxquelles l'on pourrait signifier leur appartenance.

En effet, les idéophones dans bien des cas s'apparentent à des adverbes de manière. Il suffit pour s'en convaincre d'apprécier les exemples suivants :

Exemple 1 :

(a) ê sin talê vlum !

litt. le feu prit IDEO.

`le feu s'est enflammé'

(b) am songuê yê dékà gbugblo !

Litt. Ils giflent il tombe IDEO.

`Ils l'ont giflé il est tombé gbugblo !

(b) yê tchitchi kêï gbêgblêklô !

Litt. il attache ça comme IDEO. (dur dur)

`Il l'a attaché solidement'

Dans l'exemple (1.a), il s'agit bel et bien d'un idéophone et d'une onomatopée(...) qui représente ainsi le bruit violent d'une flamme par exemple lorsque vous laisser passer une grande quantité de gaz au cours de l'allumage d'un feu d'une cuisinière à gaz. Comme onomatopée, c'est une imitation du bruit de la flamme et comme idéophone, c'est une expression représentant le son du bruit de la flamme.

C'est dans un autre sens, une façon particulière pour le locuteur de transmettre de manière pertinente le message qu'il souhaite donner. Qu'il s'agisse dans le cas d'espèce, d'une situation similaire, c'est la sensibilité du message à transmettre qui nécessite l'usage de l'idéophone.

En abouré, la présence de l'idéophone traduit l'idée d'une propension du feu de la flamme en signifiant dans le cas présenté que le feu flambe soit que la flamme se propage.

Dans l'exemple (1.b), l'idéophone « gbugblo » est utilisé ici comme adverbe de manière et cela se justifie. En réalité, l'idéophone n'apparaît là que soit par besoin stylistique, soit par nécessité de décrire avec précision une action passée soit par commodité humoristique. Au départ nous avons : am songuê yê dékà `'ils l'ont giflé il est tombé''. Ensuite nous avons : am songuê yê dékà gbugblo ! `'Ils l'ont giflé, il est tombé gbugblo ! `' Qui, en réalité voudrait signifier `'Ils l'ont giflé, il s'est écroulé'' typique d'un langage soutenu donc à l'effet de style ou mieux, pour décrire l'immensité du choc de la personne giflée qu'on peut traduire par `'ils l'ont giflé, il est tombé brutalement'' où l'idéophone peut s'appréhender ici comme un adverbe de manière.

On peut notamment mieux l'illustrer par cette autre phrase de l'exemple (1.c) : yê tchitchi kêï gbêgblêklô ! Traduite par `'il l'a attaché solidement''.

113(*)En suivant DENIS CREISSELS nous pouvons affirmer qu'on ne peut donc pas aborder la question des idéophones sans aborder celle des adverbes de manière dans les langues africaines.

Cependant, contrairement à ce que suggère le terme même d'idéophone et de l'usage qui peut en être fait dans la description des langues, il s'agit bel et bien d'un ensemble de mots qui constituent une catégorie au sens ou ces mots participent à la construction des phrases avec une distribution particulière, dont les détails varient d'une langue à une autre, mais qui les distingue de toutes les autres catégories lexicales.

En outre la distribution des idéophones ne peut pas se confondre avec celle des mots comparables aux adverbes de manière des langues européennes. C'est au niveau des significations qu'ont peut trouver une certaine affinité avec les adverbes de manière à ceci près que les idéophones apportent une nuance d'expressivité dont sont dépourvus par eux-mêmes les adverbes de manière.

(b) L'usage déterminant des idéophones dans les faits langagiers tels que les injures dans la langue abouré.

En effet, il faut remarquer qu'il ne serait pas absurde de reconnaître une telle catégorie dans la systématique des espèces du français.

Puisque, des mots comme boum, dodo dans les expressions telles que faire dodo ou faire boum, rappellent beaucoup les idéophones des langues subsahariennes comme le Wolof ou le Tswana.

On objectera peut-être que certains au moins de ces mots peuvent aussi s'utiliser comme noms, mais des faits analogues ont été observés dans les langues où une telle classe d'idéophones a été reconnue, et où on doit reconnaître une certaine perméabilité entre la classe des idéophones et les autres classes (nom, adjectifs) qui partagent avec les idéophones des propriétés communes114(*).

Exemples 2 :

Dans la phrase `'ta tête est grosse'' par exemple, nous aurons :

(a) yô té gni'hngué

Litt. ta tête grosse

`ta grosse tête'

(b) yô té gbagba !

Litt. Ta tête gbagba !

(c) yô té makê dansinnin

Litt. Ta tête comme marmite

`Ta tête est grosse comme une marmite'

Les injures dans la majorité des langues (africaines) ivoiriennes se construisent selon un critère bien précis qui est que, l'injure a une valeur sémantique qui se réfère essentiellement à une partie du corps de la personne à qui elle est proférée. Selon WILLIAM SAMARIN, la description linguistique de cette partie du corps est faite à partir d'idéophone exemple (2.a) et (parfois de comparaison (2.c). Cet idéophone, peut se confondre avec la fonction adjectivale comme en (2.b).

D'autre part, les idéophones employés dans l'injure sont attestés soit dans leur position habituelle, c'est-à-dire au sein d'une proposition qui comporte un verbe ou comme modificateur d'une proposition nominale (2.a). Cet emploi de l'idéophone dans ce cas caractérise l'injure et lui donne de la sorte un sens comique. Puisque, le locuteur n'est pas obligé d'utiliser l'idéophone dans ce cas présent. Il aurait pu, en raison de l'existence de l'adjectif `'gros'' `'gni'hngué'' dire `'yô té gni'hngué''. A ce moment précis, l'idéophone souligne un élément important au niveau des injures : leur construction peut s'appuyer en grande partie sur ces supports linguistiques spécifiques qui sont les idéophones.

(c) A ce stade de l'étude, nous n'avons pas les outils et les données nécessaires pour apporter des illustrations précises et concrètes pouvant attester cette hypothèse qui d'ailleurs constitue une autre démarche à entreprendre et une difficulté à surmonter qui requiert une entreprise plus approfondie.

Cette partie sera reprise et largement traitée dans la thèse proprement donnée115(*). Cependant, la perspective de ce travail entrevoit un autre défi, une autre analyse, une autre approche. Si les idéophones sont reconnus pour la plupart comme des mots ayant pour fonction essentielle la représentation des émotions, sensations et perceptions dans pratiquement l'ensemble des langues du monde et surtout des langues subsahariennes, on peut implicitement percevoir le caractère pertinent de l'usage des idéophones dans l'économie du langage.

On peut aussi, pour des besoins explicatifs et scientifiques mentionner ces conclusions des travaux de Kilian-Hatz et F. K. Erhard Voeltz au Symposium International sur les Idéophones de Janvier 1999 à St augustin en Allemagne.

Pour ces derniers, les idéophones sont universels, et constituent une classe grammaticale - il faut l'ajouter idéophones - dans toutes les langues du monde et que, ces mots ont une fonction dramaturgique particulière qui les différencient des autres mots : ils représentent un événement, une émotion, une perception à travers le langage oral.

Dans cet article, ils mettent à notre portée deux remarques : les langues se servent différemment des idéophones. La première caractéristique des idéophones et la plus répandue est l'introduction des idéophones dans les langues comme « complementizer » c'est à dire des prédicats qualificatifs.

Une autre caractéristique concerne la « sound symbolism », la symbolique du son, capacité de représentation des sons des idéophones qui font d'eux des mots particuliers.

Kylian et Voeltz sont suivis dans leur exposé par David Beck. Celui-ci s'intéressera lui à la structure des idéophones avant de relater les différentes fonctions et rôles à eux attribués.

Selon David Beck, les idéophones :

- se distinguent par des propriétés syntaxiques, morphologiques et syntaxiques ;

- on tendance à avoir une fonction émotive ;

- sont associés aux registres de langue oral et dramatique.

Dans un précédent article intitulé `'What motivates ideophones constructions ?''116(*), il définit les idéophones avant d'affirmer et de souligner la difficulté de les ranger dans les classes grammaticales classiques.

Dans cette étude sur la structure et la construction des idéophones d'une langue finnoise l'auteur relève un autre usage des idéophones comme formes onomatopéiques descriptives et expressives.

Il soulève ainsi, un autre débat sur les critères distinctifs des formes expressives du langage c'est à dire les traits et les arguments permettant de faire une distinction entre onomatopées, idéophones et néologismes. Il considère alors que la construction de certains idéophones est motivée par deux sources principales : un son (ou l'action) comme un élément de l'évidence qui permet de dire qu'une action se produit et la fonction phonique comme donnée particulière en ce qui concerne la nature de l'action ou du procès.

Au final, nous tirons des réflexions qui suivent de nouvelles conclusions :

- l'universalité des idéophones ;

- l'existence des idéophones comme une classe de mots à part entière.

Cette brève analyse de la thèse générale du projet, nous conduit vers une vision des perspectives de la thèse proprement dite.

v Perspectives de la thèse

Aucune recherche scientifique ne peut se soustraire à l'implication de moyens conséquents (matériel, technique, financier,...) pour sa réalisation et faisabilité ; de même pour la pertinence et l'excellence de ses conclusions. Même s'il paraît précipité, pour le chercheur de faire mention du temps qui lui sera imparti, il est cependant important qu'un travail de recherche s'appuie, pas seulement sur une méthode mais aussi sur une organisation temporelle qui jumelle, prospection du terrain de recherche et collecte des informations, analyse et exploitation des sources. Ce qui précède nous mène à un chronogramme, élaboré aux fins de mener avec sérénité et enthousiasme cette recherche, et par-dessus tout la matérialiser.

L'annexe ci après nous renseigne sur la démarche projetée.

· Chronogramme

Février

 

Mai

Juin

Août

Novembre

Décembre

Année

 
 

11 du mois

1ère correction de la 1ère partie

 

13 du mois

2ème correction de la 1ère partie

12 du mois

3ème correction de la 1ère partie

 

2012

09 du mois

1ère correction de la deuxième partie

 

12 du mois 2ème correction de la 2ème partie

 

13 du mois

1ère correction de la 2ème partie

05 du mois

2ème correction de la 3ème partie

 

2013

12 du mois

3ème correction de la 3ème partie

 

13 du mois

1ère correction de la 4ème partie

 

17 du mois

2ème correction

De la 4ème

Partie

05 du mois

3ème

Correction de la 4ème partie

 

2014

La réflexion sur l'étude des idéophones de l'abouré peut impliquer un nombre important de réalités (réalités du terrain face à la réticence des actants source du substrat, l'incompréhension du sujet, difficulté de compréhension de l'étude, de réception des informations et de rétribution des données, informations etc.).

Le schéma ci-après résume bien ce qui est envisagé pour parer éventuellement à ces divers paramètres relevés plus haut.

Projet de recherche empirique

ETAPE : I

Manifestation de la position marginale des langues ivoiriennes et de l'intérêt culturel des études sur les langues dans le développement.

Explication du bien-fondé

Des recherches sur l'abouré.

ENTRETIENS

INTERVIEWS

CONVERSATIONS

ETAPE : II

Explication du but de

La recherche.

Idéophones

Mots

Onomatopéiques

ETAPE : III

Recueil des idéophones.

ETAPE : IVRésultats et analyse des données des actants et acteurs.

Mise en contexte des

Idéophones.

Comme on peut le voir, la démarche entrevue pour la réalisation de cette recherche présente quatre étapes. La première étape serait d'informer les acteurs de cette entreprise de l'intérêt de cette étude. La deuxième étape concerne l'explication du but de la recherche et la présentation des idéophones, quand la troisième étape se fixe pour but l'enregistrement des données.

Pour finir, la quatrième regroupe l'analyse des résultats, le bilan des analyses de la recherche.

Cette phase sera appuyée par l'exploitation des travaux déjà faits sur la langue et susceptibles de contribuer à l'authenticité de ce travail de recherche.

CONCLUSION_______________________________________________________

Rappelons que, dans ce travail, nous nous sommes proposés de faire le point sur l'utilisation des idéophones dans la langue Abouré et par la même occasion approcher d'une autre manière une partie du lexique abouré. Lorsqu'on entre donc dans le contexte, on peut en tirer certaines conclusions :

- Les idéophones de l'abouré dans leur usage véhiculent la fonction des adverbes de manière que l'on rencontre dans les langues africaines en général ;

- L'utilité et l'importance des idéophones dans la langue Abouré s'insèrent dans un processus `'expressif'' (poétique, stylistique, comique, et parfois même graphique) ;

- La principale fonction des idéophones de l'abouré est à l'image de ceux des autres langues africaines et ivoiriennes.

Pour une caractérisation plus précise des idéophones en tant qu'espèce de mots, il faut d'abord insister sur le fait que grammaticalement, ils ne sont absolument pas comparables aux interjections, car les interjections sont fondamentalement hors syntaxe, alors que les idéophones, même s'il peut leur arriver marginalement d'être employés en isolation, ils participent fondamentalement à la construction de phrases.

Quant à leur distribution, elle varie d'une langue à l'autre.

En bambara, les idéophones sont des modifieurs de verbe qu'on pourrait être tentés de rapprocher des adverbes de manière ; dans d'autres langues, les idéophones (ou une partie d'entre eux) ont un emploi de modifieurs de noms qui permet de les considérer comme constituant d'une classe particulière d'adjectifs.

Dans des langues comme le wolof, les idéophones peuvent être considérés comme des lexèmes prédicatifs117(*). Et cela soulève l'aspect dynamique des langues africaines. Une `dynamicité' jamais égalée par les langues européennes.

Cette étude nous a permis de comprendre que, l'évolution et le dynamisme des langues ivoiriennes, africaines, chevauchent pour une part importante sur les idéophones et les autres formes lexicales familières connues.

A côté des interjections, onomatopées et phonesthemes anglais, les idéophones constituent une catégorie `authentique' des langues africaines et cela doit éveiller en nous la question de l'exaltation de nos cultures.

Mais comment participer à l'émergence de nos cultures pour l'émanation de nos langues ?

Comment contribuer à l'épanouissement de nos peuples et au développement de nos pays si nous laissons pour compte l'élément transcendant de notre identité : la langue ?

En réalité, la culture est vectrice d'épanouissement des peuples. Comme telle, elle se vulgarise par la langue qui selon l'expression de Peter Daniels caractérise le genre humain « Human kind is defined by language »118(*).

La langue est un comportement, une attitude spirituelle et culturelle. L'étude et la conservation des langues africaines est un élément déterminant pour le développement et l'émergence des africains.

Cela dit, une chose apparaît clairement dans l'objectif de ce travail de recherche : participer au développement et à une meilleure connaissance d'une partie du patrimoine littéraire ivoirien abouré.

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ANNEXES

APERÇU DE LA METHODE DE TRAVAIL

Projet de recherche empirique

Manifestation de la position marginale des langues ivoiriennes et de l'intérêt culturel des études sur les langues dans le développement.

ETAPE : I

Explication du bien-fondé

Des recherches sur l'abouré.

ENTRETIENS

INTERVIEWS

CONVERSATIONS

ETAPE : II

Explication du but de

La recherche.

Mots

Onomatopéiquesss

Idéophones

ETAPE : III

Recueil des idéophones.

ETAPE : IVRésultats et analyse des données des actants et acteurs.

Mise en contexte des

Idéophones.

Guide d'entretien

Identité

Nom et prénoms :

Profession :

Age :

Génération :

Village :

Questionnaire

- Parlez-vous bien votre langue ? oui non

- Comprenez-vous l'abouré ? oui non un peu

- Comment trouvez-vous votre langue:

Intéressante difficile

- Souhaiteriez-vous la voir parler par des personnes étrangères ?

Oui non

- Connaissez-vous la culture de votre région ?

Traditions - Coutumes - Croyances religieuses - Organisation sociale et politique - Rites

Interdits - Cosmogonie - Contes - Histoire - Origine - Civilisation.

- Connaissez-vous les idéophones ? Oui non

- Connaissez-vous des mots dans votre langue qui représente les sons des objets, des choses, les actions, les bruits et les faits ? Si oui lesquels ?

- Pourquoi vous utilisez ces mots quand vous parlez ?

- Qu'est ce que ces mots apportent dans le langage ?

- A quels moments les utilise-t-on ?

- Toute personne connaissant la langue les connaît-ils ?

Table des matières

INTRODUCTION ....................................................................5

PREMIERE PARTIE : APPROCHE THEORIQUE DE LA RECHERCHE................................................................................................7

Chapitre 1 : Définitions...............................................................9

I - Explication du sujet...............................................................9

II - la notion d'idéophone.........................................................13

Chapitre 2 : Cadre théorique....................................................18

I - Choix du sujet...................................................................18

II - Hypothèses ......................................................................20

II - Objectifs.........................................................................20

III - Problématique générale......................................................21

Chapitre 3 : Exposition de la théorie..........................................24

I - L'auteur et sa bibliographie ...................................................25

II - La théorie énonciative..........................................................26

A - Principes et fondements de la théorie........................................29

I - Principes ...........................................................................29

II - Fondements.....................................................................30

III - Les indices grammaticaux de l'énonciation................................31

IV - Les circonstances.................................................................................35

V - Le verbe et les modes...........................................................................37

VI - Les modes : l'impératif.......................................................40

B - Mise en oeuvre...................................................................41

Chapitre 4 : revue de la littérature.............................................45

DEUXIEME PARTIE : CADRE METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE.......................................................................55

Chapitre 1 : Délimitation du cadre d'étude..................................57

I - Terrain de recherche ............................................................57

A - Population.......................................................................57

B - Echantillonnage................................................................57

Chapitre 2 : Collecte des données..............................................59

A - Traitement des données.......................................................59

B - L'exploitation des données...................................................60

Chapitre 3 : Les méthodes d'analyse..........................................61

TROISIEME PARTIE : ORIENTATIONS DE LA THESE..................63

Chapitre 1 : Plan indicatif de la thèse..........................................64

Chapitre 2 : Commentaire des articulations.................................67

Chapitre 3 : Aperçu des chapitres.............................................77

Chapitre 4 : Développement de la thèse générale...........................95

CONCLUSION....................................................................108

Bibliographie.......................................................................110

Annexes.............................................................................129

Table des matières.................................................................133

* 1 CREISSELS (Denis), « Adjectifs et adverbes dans les langues subsahariennes », Colloque sur les Théories linguistiques et langues subsahariennes, Université de Paris VIII, 6-8 Février 2002, pp.1-24.

* 2 Dictionnaire Hachette de la langue française, Tout l'univers, 1986, p1457.

* 3 Robert (Martin), Pour une logique du sens, Paris, Gallimard, 1983, p.21

* 4 Heidegger, L'être et le Temps, Paris, Gallimard, 1964, pp.189-198.

* 5 Benveniste, Problèmes de Linguistique générale I, 1966, p.127.

* 6 Dictionnaire Hachette de la langue française, p.1661.

* 7 Dictionnaire Hachette de la langue française, p.1661.

* 8 Idem.

* 9 Dictionnaire Hachette de la langue française, p.1661.

* 10 Benveniste, Problèmes de Linguistique générale, 1974.

* 11 Benveniste, Problèmes de Linguistique générale, 1974.

* 12 CREISSELS (Denis), « Adverbes et idéophones », in Cours de syntaxe générale, Université de Lyon 2, 2004, pp.1-7.

* 13 http://www.worldlingo.com/ma/en wiki/fr/idéophone

* 14 Ibidem

* 15 Court (Pierre), www.zimé.free.fr

* 16 Marouzeau, « l'usure des onomatopées », in Le français moderne, tome3, 1935, pp.289-292.

* 17 Ibidem.

* 18 Samarin (William), « Perspectives in African ideophones » in African Studies, 24, 1965, pp.117-121.

* 19 Cf. note 3.

* 20 Hagège (Claude), Dictionnaire amoureux des langues, Odile Jacob, 2009, p.307.

* 21 LEBIKAZA (Kézié), Grammaire kabiye : une analyse systématique, phonologie, tonologie et morphosyntaxe, Koln, Grammatische Analysen Akanischer Sprachen, 1999. (199 :451)

* 22 http://www.worldlingo.com/ma/en wiki/fr/idéophone

* 23 Voeltz et Kylian-Hatz, « Toward the Syntax of the ideophones in Zulu », in Papers in African Linguistics, 1971.

* 24 Kock, « La théorie d'acte de la parole : une recherche préliminaire », in Journal sud-africain des langues africaines, n°5, 1985, pp.49-53.

* 25 Samarin « Determining the Meanings of Ideophones », Journal of West African Linguistics, 4(2), 1967, pp. 35-41.

* 26 Ibidem.

* 27 http://www.worldlingo.com/ma/en wiki/fr/ideophone

* 28 Cf. note 8

* 29 Gérard Dumestre, « Les idéophones : cas du Bambara » in faits de langue, n°11-12, 1998, pp.321-334.

* 30 La revue de la littérature nous permet de cerner les ouvrages les plus référenciés sur cette langue.

* 31 Le Figaro littéraire, cité par HAGEGE (CLAUDE), L'enfant aux deux langues, Odile Jacob, Paris, 2000, 4ème de couverture.

* 32 Gérard (Dumestre), « les idéophones, cas du bambara », in Journal des africanistes, n°11-12, vol.6, 1998, pp.321-334.

* 33 http://www.linguistes.com/courants/courants/html.

* 34 http://www.universalis.fr/classification/sciences-humaines-et-sociales/sciences-du-langage/theories-et-ecoles-linguistiques/linguistique-de-l-enonciation/

* 35http://www.google.fr/#hl=fr&source=hp&q=Emile+Benveniste&aq=f&aqi=g6&aql=&oq=&fp=60dc2edb65009ee0.

* 36 Saussure (Ferdinand), Cours de linguistique générale, Paris, Payot, 1916.

* 37 Ibidem.

* 38 Ibidem.

* 39 Benveniste (Emile), Problèmes de Linguistique générale, tome 2, 1974, p.80.

* 40 http://asl.univ-montp3.fr/L108-09/S1/E11SLL1/cours/2-Enonce-enonciation synth.pdf

* 41 Ibidem.

* 42 http://bbouillon.free.fr/univ/ling/fichiers/enonc/enonc.htm

* 43 Ibidem

* 44 Voir note 41.

* 45 Ibidem

* 46 http://bbouillon.free.fr/univ/ling/fichiers/enonc/enonc.htm

* 47 http://bbouillon.free.fr/univ/ling/fichiers/enonc/enonc.htm

* 48 http://bbouillon.free.fr/univ/ling/fichiers/enonc/enonc.htm

* 49 http://bbouillon.free.fr/univ/ling/fichiers/enonc/enonc.htm

* 50 Benveniste (Emile), Problèmes de Linguistique générale, Paris, Gallimard, 1974.

* 51 Idem.

* 52 B. (Gauthier), Analyse Phonologique de l'abouré, ILA, 1971.

* 53 Burmeister (J.), « L'Abouré », ILA, Atlas Linguistique des langues Kwa de Côte d'Ivoire.

* 54 Ablé (Jean Albert), Histoire et Traditions du Peuple Abouré, Imprimerie Nationale, 1978.

* 55 Dugast (Stéphane), « Classe d'âge, chefferie et organisation dualiste : les abouré de la basse Côte d'Ivoire », in Cahiers d'études africaines, n°2-3, vol.35, 1995, pp.403-454.

* 56 N'DA (Paul), Méthodologie de la recherche, PUCI, Abidjan, 1ère Edition, 2000.

* 57 Dumestre (Gérard), « Les idéophones en Afrique : le cas du Bambara », in Journal des Africanistes, n° 11-12, 1998, volume 6, 1998, pp.321-334.

* 58 Bonvini (Emilio), « L'injure dans les langues africaines », in Faits de langue n°6, Septembre 1995, pp.153-162.

* 59 Voir note 56.

* 60 Ibidem

* 61 Cité par BONVINI.

* 62 Idem.

* 63 ESSODIMA k. (Kewezima), « Dynamique du lexique KABIYÊ », in revue du CAMES, nouvelle série B, volume 009, n°2, 2007, 2ème semestre, pp.65-76.

* 64 AHUA (Blaise), « La motivation dans les créations lexicales en Nouchi », CREDILF, Université de Rennes 2, Haute Bretagne, France, pp.143-157.

* 65 Idem.

* 66 Voir Problématiques pp.19-20.

* 67 A. JOPPA (Francis), « Rythmes et traditions  en Afrique noire», in Etudes Françaises, volume 23, n°1-2, 1987, pp.139-149.

* 68 Ibidem.

* 69 Ibidem.

* 70 Cf. note 54.

* 71 Idem.

* 72 CREISSELS (Denis), « Adjectifs et adverbes dans les langues subsahariennes », Colloque sur les Théories linguistiques et langues subsahariennes, Université de Paris VIII, 6-8 Février 2002, pp.1-24.

* 73 Voir Creissels Denis.

* 74 Rousseau (Jean-Jacques), Du Contrat Social, Union Générale d' Editions, 1983, p.19.

* 75Diabaté (Henriette), Mémorial de la Côte d'Ivoire, volume I, Amis d'Abidjan, 1987, pp.90-91.

* 76 Benveniste (Emile), Problèmes de Linguistique générale, tome 2, 1974, p.80

* 77 http://www.linguistes.com/courants/courants.html

* 78 Ibidem

* 79 Ibidem

* 80 Ibidem

* 81 www.ccic-cerisy.asso.fr.

* 82 Publié sur wikipedia.org.

* 83Etude Philippe MAURER sur L'angolar. Un créole afro-portugais sur www.books.google.ci/book?id=I3FwudswPKC&pg.

* 84 AHUA (Blaise), « La motivation dans les créations lexicales en Nouchi », CREDILF, Université de Rennes 2, Haute Bretagne, France, pp.143-157.

* 85 Tournier cité par LINE ARGOUD dans « Réalité des idéophones anglais (phonesthèmes : propositions dans le cadre d'une approche de linguistique cognitive.» sur http://erea.revues.org/1294.

* 86 Bergen cité par LINE ARGOUD.

* 87 CREISSELS (Denis), « Adjectifs et adverbes dans les langues subsahariennes », Colloque sur les Théories linguistiques et langues subsahariennes, Université de Paris VIII, 6-8 Février 2002, pp.1-24

* 88 http://dictionnaire.reverso.net/francais-definition/id%C3%A9ophone.

* 89 http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/neologisme/.

* 9091 Henriette Diabaté et alii, Mémorial de la Côte d'Ivoire, Edition Ami d'Abidjan, 1987, p.99.

* 92 Dictionnaire Hachette de la Langue Française, Tout l'univers, Paris, 1986, p.1184.

* 93 Maurice Delafosse, Vocabulaires comparatifs de plus de 60 langues parlées à la Côte d'Ivoire, Ernest Leroux, 1904.

* 94 Dictionnaire Hachette, p.1185.

* 95 Voir note 16.

* 96 Ibidem.

* 97 Ibidem.

* 98 Ibidem.

* 99 Dictionnaire hachette de la langue française, p.904.

* 100 Dictionnaire hachette p.1695.

* 101 Dictionnaire hachette p.17.

* 102 Ibidem.

* 103 Dictionnaire hachette p.1105.

* 104 Dictionnaire hachette p.333.

* 105 Dictionnaire Hachette de la Langue Française, Tout l'univers, Paris, 1986, p.1260.

* 106 Dictionnaire hachette p.1518.

* 107 Dictionnaire hachette p.653.

* 108Voeltz (Erhard) & KILIAN-HATZ (Christa), Ideophones (Typological Studies in Languages), John Benjamin Ed., Amsterdam, 2001.

* 109 CREISSELS (Denis), « Adjectifs et adverbes dans les langues subsahariennes », Colloque sur les Théories linguistiques et langues subsahariennes, Université de Paris VIII, 6-8 Février 2002, pp.1-24.

* 110 Voir CREISSELS DENIS.

* 111 JAKOBSON (R.), « Closing Statements: Linguistics and Poetics », in Style in language, Cambridge, Mass., MIT Press, 1960, pp.350-377.

* 112 Cette précision s`appuie sur une idée du Professeur Denis Creissels quand à la classification abusive de certaines catégories grammaticales reconnues comme telles.

* 113 Cf. note 36.

* 114 CREISSELS (Denis), « Adjectifs et adverbes dans les langues subsahariennes », Colloque sur les Théories linguistiques et langues subsahariennes, Université de Paris VIII, 6-8 Février 2002, pp.1-24.

* 115 Se référer au plan concernant le chapitre dédié à l'étude du sens et de la valeur des idéophones dans la langue abouré.

* 116 http://linguistics.berkeley.edu/~iclc/pdfs/a661.pdf.

* 117 CREISSELS (Denis), 2004, pp.6-7.

* 118 Peter Daniels & Bright William, The World's writing system, Oxford University Press, April 30th 1999.






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