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Transfert de technologie et croissance économique: une estimation en panel au sein de l'UEMOA

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par Yawo Agbenyégan ADEDZE-DOGLAN
Université de Lomé - Master de recherche 2012
  

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RESUME

Notre étude a pour objectif de déterminer l'effet externe de la technologie étrangère ou des spillovers en R&D internationaux sur la croissance de court et long terme des pays de l'UEMOA.

Pour ce faire, nous avons utilisé un modèle à effet fixe pour étudier les effets de court terme et un modèle en panel dynamique pour capter les effets de long terme. Les résultats du premier modèle confirment les résultats de Coe et helpman(1995) : les transferts internationaux de technologies ont un effet positif sur la croissance économique des pays de l'union, mais faiblement. L'estimation du second modèle confirme le même effet mais, à un niveau plus faible.

Nous expliquons cette faiblesse par la qualité de mains d'oeuvre et l'absence de mesures d'accompagnements.

Mots clés : Transfert de technologie, croissance, panel dynamique.

 

Trans~ert de tecfino(ogie et croissance economique : Vne estimation en panefau sein de PVEMOJI

INTRODUCTION GENERALE

Tout pays, qu'il soit pauvre ou riche, poursuit un but principal : améliorer sa croissance économique. Diverses mesures sont prises pour y parvenir ; dans un environnement qui est marqué par la mondialisation avec tous ses aspects.

En effet, la globalisation avec à l'appui, l'ouverture des marchés nationaux conduit à l'élargissement du marché mondial et à l'augmentation de la concurrence entre les entreprises. Pour émerger dans ce monde hostile, les entreprises se doivent d'être compétitives à travers leurs efficacités qui passent aussi bien par les innovations technologiques que par le développement de nouveaux produits et l'amélioration de la productivité des facteurs. C'est donc pour rechercher de meilleures conditions économiques et rendre leurs économies plus compétitives que les pays de l'UMOA (Union Monétaires Ouest Africain) ont formé l'UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africain) en 1994.

La croissance économique désigne une augmentation soutenue et durable sur une ou plusieurs périodes, en générale l'année, d'une mesure synthétique de l'économie qui peut être le PIB ou le PIB par habitants. Garello et Naudet (1991), précisent dans leurs termes que : «La croissance économique se caractérise par une augmentation durable de la production et des principales grandeurs économique, comme le Produit Intérieur Brut (PIB)».

Il est démontré que plus de 60% du taux de croissance du PIB par tête sont imputables à la différence de productivité Coe et Helpman (1995). L'efficacité de l'appareil productif devient donc très importante, voire déterminante pour la croissance économique. Ce rôle est notamment démontré par les modèles théoriques standards de la croissance comme celui de la croissance exogène de Solow (1957), le modèle de Lucas (1988), le modèle de P. Römer (1986,1990), qui introduisent la notion de progrès technique dans la fonction de production. Selon ces auteurs, l'amélioration de la productivité passe par le progrès technique à travers les recherches et développements <<le Learning by doing>>.

La recherche économique a montré que l'accumulation de capital physique et humain ne peut expliquer que partiellement les différences de niveau de revenu entre pays

 

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(Easterly et Levine, 2001 ; Prescott, 1988)1. La façon la plus classique de mesurer le niveau de technologie d'un pays consiste à s'en rapporter soit à sa productivité, soit au coût unitaire. Le rythme du changement technologique n'est pas déterminé seulement par l'innovation intérieure, il l'est aussi par la diffusion internationale de la technologie. Cette diffusion devient d'autant plus importante dans l'optique du développement économique.

Le progrès technique vient sous forme d'innovations nouvelles initiées au sein de l'entreprise ou sous forme de transferts de technologies ou encore d'externalités en recherche et développement venant de l'extérieur. Les transferts de technologies deviennent par là très importants pour les pays sous-développés qui sont en manque de moyens d'investissements dans les recherches et développements.

Le transfert de technologie est généralement défini par : le « Procédé par lequel la science et la technologie sont diffusées à travers l'activité humaine selon les composantes horizontales et verticales ». Les divers canaux de transmissions internationales de technologies sont : le commerce international2, l'investissement étranger direct (IDE), la co-entreprise, le franchisage, les achats de licences et brevets.

L'UEMOA est une union douanière et monétaire regroupant les Républiques du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte-d'Ivoire, de la Guinée-Bissau, du Mali, du Niger, du Sénégal et du Togo. Les huit pays membres de l'UEMOA ont une population totale de plus de 95 millions d'habitants et comptent en leur sein nombre des pays les plus pauvres du monde. 74 % de la population de la région vit de moins de 2 dollar par jour, et tous les pays de la région se classent parmi les 12 % de pays occupant le bas du tableau dans l'indice de développement humain3.

En effet, l'UEMOA, est venue en remplacement de l'UMOA qui a connu des échecs dans l'accomplissement de ses objectifs, pour renforcer l'intégration économique entre les Etats membres afin de promouvoir les échanges entre ces pays et favoriser leurs convergences économiques.

1

Information tirée du document de l'OMC sur le commerce et le transfert de technologie code WT/WGTI/W/136, 2 avril 2002.

2

Car, la technologie est incorporée au produit à travers les dessins techniques. Donc, leurs importations ou exportations conduisent à un transfert de technologies.

3

Les informations proviennent de la<< note par pays sur le programme de technologie>> , UEMOA , Juin 2011

 

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Les échecs de l'UMOA peuvent être imputés d'une part aux protectionnismes accrus que les pays membres ont continués par appliquer et aux crises financières des années 70 ; Suivis par ailleurs des divergences politiques entre les pays occasionnées par l'intervention des institutions de Brettons Wood à travers le programme d'ajustement structurel (PAS) à partir des années 80. L'UEMOA est créée dans le but d'améliorer la croissance des pays de l'union. Depuis sa création le 10 janvier 1994 jusqu'aujourd'hui, quel est son bilan à miparcours.

L'UEMOA a procédé au lancement de la Politique Industrielle Commune (PIC) en 1999, dont les programmes sont : la mise à niveau des entreprises et de leurs environnements, la promotion des réseaux d'informations, la promotion des investissements et des exportations, le développement de PME-PMI, le renforcement de la concentration au niveau régional, le développement des structures et des programmes de promotion de la qualité. Tous ces programmes doivent concourir pour rendre l'industrie de la sous région plus compétitive. Mais depuis, le secteur industriel dominé par les industries manufacturières, demeure à l'état embryonnaire avec une utilisation de moins de 50% de ses capacités ; les innovations sont très lentes ou inexistante à cause de la faiblesse de la recherche qui souffre d'une insuffisance de moyens financiers et physiques. Ce qui fait qu'à ce jour d'aujourd'hui, les objectifs fixés ne sont pas en partie atteints.

La croissance économique moyenne de la zone UEMOA durant ces dernières décennies tourne autour de 3,5%4, avec des fluctuations, loin des 7% qui constituent l'objectif à atteindre pour irradier la pauvreté en 2015. Mais on note une nette amélioration dans certain pays pris individuellement qui n'ont pas connu ni une crise politique, ni une catastrophe naturelle depuis la création de l'UEMOA. Les pays de l'union, sont essentiellement des producteurs de produits primaires, c'est-à-dire des exportateurs de matières premières et de produits agricoles.

En effet, la faiblesse de ses économies comme celles des pays africains en général ne leur permet pas d'engager des dépenses en recherche et développement5 ; ce qui fait que la quasi totalité de la technologie qu'ils utilisent provient de l'extérieur sous forme de

4 En référence aux données du CNUCED

5

A titre d'exemple, aucun pays africain ne figure dans le top dix des pays investisseurs en R&D comme le montre le graphique7 de l'annexe1

 

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transferts de technologies internationales à travers les importations et les IDE principalement.

Le commerce international demeure le principal canal de transmission internationale de technologie à travers les produits à haute technicité. La part des articles manufacturés dans le total des importations de l'UEMOA est passée de 56% durant la période 1995-2000 à 55% entre 2000-2005 et 51,4% entre 2005-20106. Ces chiffre montrent que les produits manufacturés sont restés les principaux produits d'importations mêmes s'ils ont enregistré une baisse sensible durant ces différentes périodes en faveur des produits de base qui sont passés de 42% entre 1995-2000 à 44% entre 2000-2005 et 47,8% entre 2005-20107.

Lichtenberg et Van P. Potterie (2001) ont montré que les IDE impliquent un transfert de technologie. En effet, les IDE n'impliquent pas uniquement un apport de capital ; elle implique également : le transfert d'une technologie dont la FMN qui s'implante par exemple à la maitrise ou le monopole, un transfert de mains d'oeuvres qualifiées et des techniques organisationnelles. Ces transferts sont supposés donner un coup de pousse à la productivité du pays d'accueil.

De manière générale, la maitrise de la technologie est très importante dans la détermination de la productivité d'un pays et son maintien passe par les Recherches et Développements (R&D) qui engendrent d'énormes coûts, surtout pour les pays en développements, y compris ceux de l'UEMOA qui font partie des pays les plus pauvres du monde. L'unique voix qui s'offre à ces pays serait de se tourner vers l'extérieur pour acquérir la technologie nécessaire pouvant leur permettre d'être compétitive au niveau mondial en améliorant leur productivité.

Toutes ces observations nous ont amené à nous intéresser à l'impacte de l'évolution technologique dans les pays industrialisés partenaires commerciaux des pays de l'UEMOA sur leur croissance; dans un environnement socioéconomique caractérisé par l'insuffisance de la mains d'oeuvres qualifiés, de la recherche scientifique et des investissements ; l'importance des importations tirée vers les produits manufacturés et des exportations qui sont principalement constitués de produits agricoles et miniers ; etc.

6 , 5 : les chiffres proviennent des moyennes calculés par période de 5ans à partir des données du CNUCED

 

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La question principale de notre recherche est donc la suivante :

Quel est l'impact des transferts de technologies sur la croissance des pays de la zone UEMOA ?

Plusieurs chercheurs se sont intéressés à la question du transfert de technologie sur divers angles. Coe et Helpman(1995), ont estimé l'effet des spillover sur la productivité à travers le commerce international ; Keller (1996), dans la suite Coe et Helpman(1995), utilise les approches de Monte Carlo basé sur la simulation du commerce bilatéral. TAREK et NACEUR (2007) de leur côté, utilisent la coopération en R&D comme spillover sur la croissance pour développer un modèle en panel dynamique linéaire dans lequel ils utilisent le taux de croissance et les dépenses en R&D retardées d'une période comme variable explicative.

De notre coté, nous utilisons une méthodologie à cheval entre celle de Coe et Helpman(1995) et TAREK et NACEUR (2007). Nous partons du modèle de Solow où la croissance est expliquée par le progrès technique, le stock de capital physique et la main d'oeuvre pour construire un modèle qui nous permet de capter dans le court terme, l'effet des innovations extérieures, plus précisément celui des 31 Etats exportateurs de produits manufacturés8 sur la croissance de l'UEMOA. En suite, en partant du même modèle, nous retardons le PIB d'une période pour construire un modèle dynamique semblable à celle de TAREK. et NACEUR (2007) pour capter l'effet de long terme. Nous utilisons le même proxy pour capter le transfert de technologie que Coe et Helpman(1995), Lichtenberg et Van. Potterie (2001), Abbdeljabbar et Hanchane (2004), Coe et Al, (2008), etc.

Notre étude a pour objectif de déterminer l'effet de la technologie étrangère ou des spillovers en R&D internationaux sur la croissance de court et long terme des pays de l'UEMOA. De manière précise, il s'agit de :

Capter l'effet des transferts de technologies internationaux sur la croissance des pays de l'UEMOA entre 1995 et 2009 ;

déduire l'implication de ces effets pour ces pays.

Nous faisons les hypothèses de départ suivantes :

le transfert de technologie contribue à la croissance économique des pays de l'UEMOA à travers le gain de productivité qu'il engendre ;

8Ces pays sont définis dans la matrice des données du CNUCED sur le commerce international

-- l'environnement socioéconomique de l'UEMOA marqué par l'insuffisance de la main d'oeuvre qualifiée, la faiblesse des investissements en recherche et développement réduisent l'effet attendu.

Le travail se fera en deux parties : les déterminants de la croissance (Partie I) et l'estimation en panel (Partie II).

La première partie sera scindée en deux chapitres : la situation macroéconomique de l'UEMOA ; et la revue sur la croissance. Dans le premier chapitre, nous présentons l'état des lieux de l'économie de l'UMOA à travers la présentation de la tendance de croissance de la zone ; l'évolution des indicateurs d'ouverture commercial ; la disponibilité des facteurs de productions et la situation des indicateurs comme l'inflation, les finances publiques et le degré d'industrialisation. Le chapitre deux fait ressortir la littérature théorique sur la croissance économique suivant son évolution dans le temps et selon ses déterminants avant de présenter une revue empirique sur la croissance et le transfert de technologie.

La deuxième partie est scindée en deux chapitres : la présentation du cadre d'analyse et du modèle en panel ; et la présentation et interprétation des résultats.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway