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Contribution de l'agroforesterie dans l'adaptation de l'agriculture au changement climatique dans les communes nord du cercle de Kayes: cas de Djélébou, Karakoro et Sahel

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par Sekou Tiemoko DIAKITE
Fondation 2ie Burkina Faso - Master en ingénierie de l'eau et de l'environnement 2011
  

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CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE ET JUSTIFICATION DE
LA RECHERCHE

1.1. PROBLEMATIQUE ET JUSTIFICATION PROBLEMATIQUE

Le rapport mondial sur le développement humain (RDH) 2007/2008 stipule qu'au début du XXIe siècle, le monde s'est trouvé confronté à l'urgence d'une crise aiguë : le changement climatique. C'est, de tous les problèmes environnementaux, le plus important et le plus urgent. Le changement climatique est le problème critique du développement humain pour notre génération. Il menace d'éroder les libertés humaines et de limiter les choix. Il remet en cause le principe des Lumières selon lequel le progrès humain rendra l'avenir toujours meilleur que le passé (PNUD, 2007).

L'évaluation mondiale des données depuis 1970 indique que le réchauffement d'origine anthropique a probablement eu des conséquences visibles sur de nombreux systèmes biophysiques. Ainsi, les observations effectuées sur tous les continents et sur la plupart des océans prouvent que de nombreux systèmes naturels sont affectés par les changements climatiques régionaux, en particulier les augmentations de température (GIEC, 2007). Les connaissances actuelles sur les effets du changement climatique montrent que les domaines impactés sont divers et les projections d'impacts futurs sont très alarmantes aussi bien dans le secteur des ressources d'eau douce et leur gestion, des écosystèmes, de la nourriture, des fibres et produits forestiers, des systèmes côtiers et régions de basses terres que dans le secteur de la santé.

L'Afrique en général et l'Afrique de l'Ouest en particulier est plus vulnérable à la variabilité et aux changements climatiques notamment à cause de certaines de ses caractéristiques physiques et socio-économiques qui la prédisposent à être affectée, de façon disproportionnée, par les effets négatifs des variations du climat (UICN-BRAO et al. 2003 cité par CRDI et IDID, 2007 ; GIEC, 2007). En effet, selon GIEC (2007), les projections indiquent que vers l'an 2020, 75 à 250 millions de personnes seront exposées à un stress hydrique accru en raison des changements climatiques.

Dans toutes les régions affectées, les pauvres seront disproportionnément vulnérables à ses effets à cause de leur dépendance à l'agriculture et de leur plus faible capacité d'adaptation.

Contribution de l'agroforesterie dans l'adaptation de l'agriculture aux changements climatiques
dans les communes rurales de Djélébou, Karakoro et Sahel dans le nord ouest du cercle de
Kayes

Couplé à une demande en augmentation, il aura des incidences néfastes sur les moyens d'existence et aggravera les problèmes liés à l'eau. Dans de nombreux pays et régions d'Afrique, on s'attend à ce que la production agricole et l'accès à la nourriture soient sérieusement compromis par la variabilité et l'évolution du climat. Les zones propices à l'agriculture, la durée des saisons de végétation et le potentiel de production vont certainement diminuer, particulièrement en marge des zones semi-arides et arides. La sécurité alimentaire du continent sera encore plus menacée qu'aujourd'hui et la malnutrition aggravée. Dans certains pays, le rendement agricole dépendant de l'irrigation par les eaux pluviales pourrait diminuer de 50 % vers 2020.

L'approvisionnement local sera vraisemblablement touché par une diminution des ressources piscicoles dans les grands lacs, en raison de l'élévation des températures, et pourrait être encore aggravée par la surexploitation. Vers la fin du XXIe siècle, l'élévation du niveau de la mer affectera les côtes littorales basses à forte population. Le coût de l'adaptation pourrait atteindre jusqu'à 5 - 10 % du produit intérieur brut (PIB). Les mangroves et les récifs coralliens se dégraderont encore plus, entraînant des incidences supplémentaires sur les pêcheries et le tourisme. L'OMM et le PNUE prédisent que les changements climatiques auraient des impacts socio-économiques et environnementaux négatifs, principalement en Afrique sub-saharienne. Pour la FAO (2007), l'agriculture est le secteur le plus affecté par le changement des régimes climatiques et sera de plus en plus vulnérable à l'avenir.

Le Mali en général et les communes rurales nord du cercle de Kayes ne sont pas épargnées des effets pervers de ces changements climatiques.

Au niveau de trois communes, les populations rurales dépendent principalement des activités agro-sylvo-pastorales. Les changements climatiques ainsi que la pression anthropique tendent à précariser leurs conditions de vie par la dégradation du potentiel productif. La zone est caractérisée par des précipitations variables en volume et en répartition depuis les années de sécheresse, entraînant un déficit pluviométrique moyen annuel de plus de 150 mm et une dérégulation hydrologique du bassin versant. Il en découle une dégradation des terroirs de vallées accentuée par le déclin de certaines pratiques agricoles non durables et la surexploitation des ressources ligneuses. L'érosion des sols a entraîné une baisse des rendements agricoles et la concentration des activités agricoles sur les terres les plus fertiles. Ces évolutions entraînent une exacerbation des tensions autour de l'accès aux ressources

Contribution de l'agroforesterie dans l'adaptation de l'agriculture aux changements climatiques
dans les communes rurales de Djélébou, Karakoro et Sahel dans le nord ouest du cercle de
Kayes

productives. Ces facteurs ont contribué à l'accentuation de la pauvreté et de l'insécurité alimentaire.

Selon une étude réalisée par CSAV en 2007, les femmes et les enfants de 0 à 5 ans sont les plus touchés par l'insécurité alimentaire. Le taux de malnutrition aiguë est de 10,7%.

Face à cette situation alarmante qui pourrait mettre en péril tous les efforts déployés jusque là pour lutter contre la pauvreté et assurer un développement socioéconomique harmonieux, il est urgent pour les communautés rurales et les autorités communales de mettre sur pieds des stratégies d'adaptation face aux effets des changements climatiques. A l'heure actuelle, peu d'études ont été réalisées par les populations rurales sur les stratégies d'adaptation face aux changements climatiques.

Donc, l'objet de notre étude vise à accompagner les communautés rurales des trois communes du nord de Kayes vers l'élaboration d'analyse multicritères pour la sélection des meilleures options d'adaptation face au changement climatique.

JUSTIFICATION DE LA RECHERCHE

L'agriculture dans les communes rurales de Djélébou, Karakoro et Sahel, à l'instar des autres communes du cercle de Kayes, reste essentiellement pluviale. De ce fait, elle subit de plein fouet les contrecoups de la variabilité climatique, notamment celle des précipitations, de la température.

En effet, depuis quelques décennies, ces trois communes rurales du nord du cercle de Kayes subissent les effets drastiques des changements climatiques qui auront pour l'agriculture et les populations les plus pauvres des conséquences néfastes en termes d'économie et de sécurité alimentaire. Les actions anthropiques jouent un rôle déterminant dans la dégradation actuelle des écosystèmes. Les pratiques agricoles non durables (coupe abusive des bois, les défrichements répétés,) sont autant des facteurs qui ont contribué à la dégradation des terres et accentué la pauvreté. Les réserves forestières qui constituaient une biodiversité pour ces zones ont été détruites. À cause de la déforestation continue, les femmes et les enfants doivent parcourir 5 à 10 kilomètres par jour pour trouver le bois nécessaire à la cuisson et autres produits forestiers. Cette charge supplémentaire diminue le temps qu'ils pourraient consacrer à d'autres tâches pourtant indispensables.

Ces changements ont eu des effets sur les modes et moyens de subsistance des populations des

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dans les communes rurales de Djélébou, Karakoro et Sahel dans le nord ouest du cercle de
Kayes

communes rurales de Djélébou, Karakoro et Sahel. Il s'agit notamment de :

v' l'insécurité alimentaire

v' la perte du capital social ;

v' la perte de la biodiversité et de la fertilité du sol.

Sur le plan socioculturel, ces phénomènes ont pour conséquence la migration, les conflits autour de la gestion des ressources naturelles.

Si rien n'est fait, les trois communes connaîtront encore des situations difficiles en termes de sécurité alimentaire et de gestion des ressources naturelles. C'est ainsi que l'ONG Action Couverture et Développement en partenariat avec une ONG Espagnole ACPP décident d'accompagner les communautés rurales et collectivités décentralisées dans l'élaboration d'outils d'aide à la décision pour choisir les meilleures options d'adaptation aux changements climatiques.

Notre thème de recherche» Contribution des pratiques agro forestières dans l'adaptation aux changements climatiques dans les Communes nord du Cercle de Kayes : cas de Djélébou, Karakoro et Sahel» s'inscrit dans la suite logique des études antérieures effectuées par d'autres chercheurs dans ce domaine. En 2007, une équipe de chercheurs conduite par Mr. Sena Kwaku ADESSOU a travaillé sur `' l'Agroforesterie, une pratique viable dans l'adaptation aux changements climatiques en Afrique de l'Ouest». Pour vérifier son hypothèse de travail (les pratiques agroforestières seraient - elles une option à privilégier en Afrique de l'Ouest ?), il s'est basé sur une analyse multicritères confirmée par le logiciel Décision Lab 2000 qui est un outil d'aide à la décision. A travers l'analyse des données avec ce logiciel, les pratiques agro forestières seraient l'une des meilleures options d'adaptation aux changements climatiques. Mais ne serait - il pas important de confirmer cette hypothèse par d'autres logiciels ? Notre thème de recherche y trouve tout son intérêt. Le logiciel que nous allons utiliser s'appelle Expertchoice.

L'Action Couverture et Développement (ACD), une ONG nationale en partenariat avec une ONG Espagnole ACPP expérimentent dans les trois communes un projet d'agroforesterie depuis 2010 comme moyen d'adaptation face au changement climatique. Ce projet a connu dans la première phase de test, un vif intérêt au sein de la communauté rurale bénéficiaire.

Dans le but de diffuser ce projet à très grande échelle, les deux (02) structures veulent vérifier à travers les outils d'aide à la décision si les pratiques agroforestières constituent une option

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dans les communes rurales de Djélébou, Karakoro et Sahel dans le nord ouest du cercle de
Kayes

viable d'adaptation au changement climatique.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus