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L'étude du caractère d'Etat de droit de la RDC: coquille vide ou réalité?

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par Jean Pierre MPUTU
Université de Kinshasa - Licence 2011
  

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Section 4. Le nouveau Paradigme démocratique Pour La République Démocratique Du Congo

Lorsqu'on considère le poids des limites potentielles auxquelles est soumise la construction de l'Etat de droit, on a l'impression que la notion pourtant indispensable à la démocratie et au développement du pays semble s'éloigner des portes de la République Démocratique du Congo. Eprouvant les difficultés de rassembler le critère de définition d'un Etat de droit démocratique, Robert Badinter s'est résolu de ne proposer que quelques réflexions. L'auteur affirme qu'il « n'y a dans un Etat de droit démocratique de modèle préétabli : il y a plutôt des principes, ce qui n'est pas la même chose. Il n'y a pas, pour parvenir à un Etat de droit démocratique, de recettes pures : il y a que des expériences, avec des conséquences que l'histoire de chaque pays permet de dégager. (142(*))

Compte tenu des ambivalences relevées dans l'édification d'un Etat de droit démocratique au Congo, il nous parait utile, sans s'enfermer dans des considérations théoriques et stériles de proposer de façon beaucoup plus pragmatique quelques lignes de conduite à suivre afin qu'en République Démocratique du Congo soit bâtie une démocratie florissante au coeur de l'Afrique. Pour ce faire il faudra pour la RDC :

S'agissant de l'organisation de sa politique étrangère, la RDC doit procéder à la réorientation de sa politique étrangère afin de mieux les adapter à la nouvelle donne car dans le concert de nations, il n'y a pas des Etats amis mais seulement des intérêts amis. Il est temps pour la RDC de bien définir ses intérêts socio-économiques et politiques avec le reste de ses partenaires au monde. Cette bonne gestion des affaires de l'Etat étant essentielle à tout développement réalisé aussi bien dans un régime politique autoritaire que démocratique. Mais pour que ce développement devienne une croissance économique soutenue, il faut nécessairement une paix relative et une administration publique performante et responsable mettant ainsi à la disposition du travailleur un minimum d'aisance vital car un individu ne peut produire des bons résultats que lorsqu'il est motivé

Il s'avère néanmoins qu'en dehors de la bonne gouvernance, il y a absence flagrante de croissance économique soutenue et de paix relative sans lesquelles en effet il n'y aura jamais de développement en RDC et de paix durable essentielles à la démocratie car la transparence dans la gestion constitue l'une des vertus cardinales de la démocratie. Toute gestion qui manque de transparence émousse la confiance du partenaire

Aussi, Alors que la démocratie est essentiellement associée aux valeurs et intérêts de la classe moyenne. Les frontières de la démocratie coïncident à peu près avec celles du développement économique. Comparée à l'autoritarisme triomphant des trente premières années des indépendances, la démocratie en RDC relève sans aucun doute de la vertu. Or, comme le faisait remarquer Saint Augustin, ce «père de l'Eglise (catholique)» aux origines africaines, «la vertu exige un minimum d'aisance» qui, malheureusement, fait encore largement défaut au Congo.

Cependant, la démocratie a essentiellement pour base la discussion, la palabre et le débat. Il s'agit d'apprendre à convaincre et non à vaincre, de gouverner par le dialogue, le débat, la discussion, la tolérance, la transparence, le compromis, le consensus, le consentement. Le monde moderne s'accorde que la meilleure manière de régler des conflits et d'instauration de la paix demeure le dialogue. La démocratie a essentiellement pour base la discussion, la palabre et le débat. De ce fait, les acteurs politiques congolais doivent de plus en plus capitaliser cet autre atout essentiel pour l'avènement de la démocratie en RDC car les expériences antérieures ont démontré que dans une démocratie naissante comme la notre, le consensus est le seul moyen qui puisse garantir une paix durable et assurer un certain minimum de confiance entre les acteurs.

Quant aux partis politiques, disons tout de suite qu'ils sont en réalité une véritable école d'apprentissage de connaissances et de l'exercice du pouvoir politique. A ce titre en RDC, vu la multiplicité des partis politiques qui ne cessent de naitre du jour au jour, allant même jusqu'à brouiller le paysage politique, il y a lieu de penser autrement quant à l'avenir de ces partis politiques. A ce titre il faudra par exemple conditionner l'agrément d'un parti politique à un minimum d'aisance matérielle et financière car on ne crée pas un parti uniquement pour le plaisir de le faire, mais il faut cependant s'assurer des moyens de pouvoir le faire fonctionner à tous les échelons de la vie nationale et assurer sa pérennité et dans ce même ordre d'idée, ces partis politiques doivent répondre à certains préalables à savoir : Comment ils sont différents des autres partis existants?. Comment le programme de ces partis sera-t-il profitable pour le citoyen moyen? Au lieu d'assister impuissant à la formation de partis politiques multiples ayant les mêmes vues mais seulement se disputant le problème de leadership.

L'étude de la manière dont sont organisées le fonctionnent des partis politiques congolais permet d'observer que ces derniers ne sont pas constitués sur des bases démocratiques et idéologiques bien connues et comprises des membres. A l'absence des programmes politiques crédibles et fiables, s'ajoute une propension à l'autoritarisme dans la gestion de ces partis, raison pour laquelle ces partis politiques survivent difficilement en l'absence de leurs leaders. Au demeurant les partis politiques en RDC devront pour l'avenir se bâtir autour des idées fortes et que la présidence de ces partis devra se faire de manière rotative par voie d'élections organisées régulièrement. Cela aura l'avantage de permettre à ces partis de continuer le combat et de survivre même à l'absence du leader et de ne pas s'identifier en lui.

Enfin, il faut africaniser la démocratie congolaise. En effet africaniser cette démocratie ne veut pas dire doter la RDC d'une démocratie au rabais, c'est tout simplement forger une démocratie respectueuse des principes fondamentaux en droits de l'Homme, mais aussi de réalités africaines positives comme le sens du partage et la solidarité, tout cela étant bien sûr soutenu par un système judiciaire efficace et indépendant, ajouter à cela une éducation civique des citoyens, clé d'une démocratie réussie. Et tout bien considéré, l'élite intellectuelle en général et politique en particulier ont chacune, dans sa sphère de compétence une responsabilité majeure dans la construction d'un Etat de droit démocratique en RDC.

* (142) J.L. ESAMBO KANGASHE, op.cit, p 176

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe