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Prostitution des mineures et utilisation des préservatifs à  Kavumu

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par Blaise Masirika Irenge
Université des pays des grands lacs  - Master 2012
  

Disponible en mode multipage

PROSTITUTION DES MINEURES ET UTILISATION DES PRESERVATIFS A KAVUMU

Blaise MASIRIKA IRENGE

Guillaume ZALUKA CITWARA

Christophe CIZUNGU MUKENGERE RÉSUMÉ

La prostitution des mineurs devient de plus en plus d'actualité dans le monde. Il s'observe, ce pendant une absence des statistiques dans beaucoup de pays développés et du tiers monde. Elle est un problème de santé publique qui suscite des émotions et attitudes contradictoires. Certains la considèrent comme viol grave, d'autres comme un rite de passage de l'adolescence à l'âge adulte, d'autres comme une déviance etc.

Méthodologie

C'est une étude descriptive transversale. Notre échantillon est de 61 des jeunes mineures prostituées qui exercent leur profession au centre commercial de Kavumu âgés de moins de 18 ans, sélectionnées par échantillonnage aléatoire systématique avec une liste de 180 prostituées comme base de sondage et un pas de sondage de 3.

Résultats

Pour nos enquêtées l'âge moyen est de 16 (15 16) ans. Composition familiale7 (67) personnes. Le sexe féminin (100%). 1/3 des filles mineures prostituées vivent dans les quartiers Cirato et Kabamba. Les enquêtées ont un niveau d'étude primaire incomplet et secondaire incomplet sont à 27.9% chacun. 3/4des enquêtées ont déjà entendu parler de la maison de tolérance et 86,9% de la prostitution des mineurs. 2/5 des filles prostituées ont affirmé avoir eu le premier rapport sexuel à l'âge entre12 et 14 ans révolus, 32.8% entre 14 et 16 ans révolus, contre seulement 9,8 % un peu plus tard entre 16 et 17 ans. 37.7% des enquêtées avaient terminé l'école primaire lors de ce premier rapport sexuel contre 34,4%. 9/10 des sujets pensent que l'habillement des mineurs amène les hommes à les envier, les films préférés d'amour 63.3%, pornographiques 28.3%. A 59%, les raisons de se prostituer sont liées aux difficultés de survie, l a recherche de plaisir sexuel vient en deuxième place avec 27%.Dans le contexte de déménagement, les difficultés liées à la survie constituent la principale raison qui poussent les filles mineurs à se livrer à la prostitution avec 61.4% contre 25%. Quand les parents sont séparés la principale raison de se prostituée citée par les enquêtées est la survie avec 67.6% contre 48.1% quand les parents vivent ensembles. Environ 1/3 des filles couche avec les partenaires de toutes catégories professionnelle ,13.1% seulement avec les fonctionnaires de l'Etat. 59% des enquêtées ne font pas de contrôle médical. 91.8 % des enquêtées n'étudient plus et la principale cause citée par plus de la moitie des sujets (55.4%) est la pauvreté des parents .la proportion des enfants non scolarisés filles est le double de celle des garçons (soit 52.6% contre 25%). 7.4% des filles prostituées ont des parents séparés à cause du décès du père avec 57.1%, ensuite le décès de la mère avec 20%, la polygamie avec 14.3%.la majorité des filles prostituées vivent en dehors du toit familial soit 77%, les principales causes de ce déménagement sont la pauvreté exagérée de la famille 29.8%, le désir de liberté avec 27.7%, la mauvaise compagnie (21.3%) . Plus de 1/3 de nos enquêtées avaient les deux parents comme leur responsable lors qu'elles ont débuté la prostitution. 94% des nos enquêtées ont déménagé de leurs villages d'origine et la principale cause demeure l'insécurité. L'existence des réunions 55.7% et la fréquence d'une fois par semaine était la plus citée (par 50% des filles). Pour ce qui est de la profession des parents la profession d'agriculteur (28% du côté père contre 33.9% chez la mère), en deuxième place vient la profession de fonctionnaire de l'état avec 20.4% chez le père contre 3.6% L'insatisfaction sexuelle de la fille et l'ignorance de l'importance du préservatifs sont les principales causes de non utilisation de préservatifs avec 36% chacune ,le refus de l'homme revient en dernière position avec 28 %.Les filles plus âgées (15 à 17ans) utilisent deux fois plus le préservatif par rapport aux plus jeunes (moins de 15 ans) avec P*>0.05, ce taux est élevé quand le premier rapport sexuel a eu lieu dans la tranche d'âge de 14à16 ans et moins élevé quand l'âge est = à 12 ans. La scolarisation n'influe pas significativement sur l'usage de préservatif quoi que nous ayons un taux élevé chez les filles scolarisées (60%) par rapport aux non scolarisées (41.1%). L'utilisation du préservatif varie de manière significative en fonction du niveau d'instruction avec le taux d'utilisation le plus élevé aux deux extrêmes, P*<0.05.

Conclusions

La compréhension de ce problème est la première étape dans sa résolution, il est évident que cette résolution permet d'améliorer la santé de toute la communauté vivant dans à kavumu.

MOTS CLÉS : Prostitution, Prostitution des mineurs, la figue, utilisation du préservatif ...

Abstract

The miners' prostitution becomes more and more actuality in spite of the absence of statistics in developed a lot of countries and of the third world. It`s still a public health problem who causes emotions and contradictory attitudes. Some consider it like serious rape, others as a ritual of adolescence passage to the adult age, others as a deviance.

Methodology

This is a transverse descriptive survey. Our sample is of 61 youngsters' minor prostitutes who practice their profession in Kavumu, aged of less than 18 years, selected by uncertain sampling systematic with a list of 180 prostitutes like basis of poll and a step of poll of 3.

Findings

For our investigated the middle age is of 16 (15 16) years. Family composition is 7 (67) peoples. All investigated have feminine sex. 1/3 of the girls miners prostitutes live in the Cirato and Kabamba. They investigated have a level of incomplete secondary and primary survey are to 27.9% each. 3/4des investigated heard to speak already of the house of prostitution and 86.9% of miners' prostitution. 2/5 of the girls prostituted have the first sexual relation to the age between 12 and 14 bygone years, 32.8% enter 14 and 16 bygone years, against only 9,8% a little later between 16 and 17 years. 37.7% of them investigated had finished the primary school at the time of this first sexual relation against 34.4%. 9/10 of them think that the clothing of the miners brings the men to envy them, the movies preferred is love movies 63.3%, pornographic 28.3%. Reasons to prostitute are the difficulties bound to the survival with 59%, l has research of sexual pleasure comes in second place with 27%. In the context of move the main reason that pushes the girls' miners to deliver themselves to prostitution is the survival difficulties with 61.4% against 25%. When the parents separated the main reason of prostituted mentioned by them investigated is the survival with 67.6% against 48.1% when the parents live wholes. About 1/3 girls have sexual relation with the partners of all categories professional, 13.1% only with the civil servants of the state. 59% of them investigated don't make a medical control. 91.8% of them investigated don't study anymore and the main reason mentioned by them with 55.4% is the family poverty. the proportion of the children non schooled girls is the double of the one of the boys (either 52.6% against 25%). 7.4% of the girls prostituted have parents separated because of the father's death with 57.1%, then the mother's death with 20%, the polygamy with 14.3%. the majority of the girls prostituted lives outside of the family house is 77%, the main reasons of this move are family poverty with 29.8%, the desire of liberty with 27.7%, the bad friends (21.3%). More of 1/3 of our investigated had the two parents as their person responsible at the time that they started prostitution. 94% of our investigated moved their origin villages and does the main reason stay the insecurity. The existence of family meetings 55.7% and the frequency of once per week was the most quoted (by 50% of the girls). For what is the profession of the parents agriculturist's profession (28% of the side father against 33.9% at the mother), in second place comes the profession of civil servant of the state with 20.4% at the father against 3.6% The sexual dissatisfaction of the girl and the ignorance of the importance of the condoms are the main reasons of non use of condoms with 36% each, does the man's refusal come back in last position with 28%. The more aged girls (15 to 17ans) use two times more the condom in relation than the youngest (less than 15 years) with P*>0.05, is this rate raised when the first sexual relation took place in the age group of 14à16 years and less elevated when age is less to 12 years. Schooling doesn't influence meaningfully on the use of condom whatever having us a rate raised at the schooled girls (60%) in relation to the non schooled (41.1%). The use of the condom varies from meaningful manner according to the level of instruction with the most elevated use rate to the two extremes, P*<0.05.

Conclusion

The understanding of this problem is the first stage for his resolution; it is obvious that this resolution could permits to improve the health of the whole Kavumu living community.

KEY WORDS: Prostitution, Prostitution of the miners, the fig, use of the condom,

TABLE DES MATIÈRES

RÉSUMÉ......................................................................................................2

TABLE DES MATIÈRES ..................................................................................4

TABLE DES ABRÉVIATIONS ..........................................................................5

A INTRODUCTION ..............................................................................................6

A.1 MOTIVATIONS ......................................................................................................6

A.2 HYPOTHÈSES ET OBJECTIFS ....................................................................................7

A.2.1. Hypothèse de l'étude .............................................................................7

A.1.2. Objectif principal et secondaires ...........................................................7

A.3 DEFINITION DES CONCEPTES...........................................................................................7

B MÉTHODOLOGIE ..............................................................................................8

B.1.CADRE DE L'ÉTUDE ..............................................................................................................................8

B.2. TYPE ET PÉRIODE DE L'ÉTUDE................................................................................9

B.3. MATÉRIEL ET MÉTHODES ......................................................................................9

B.3.1. Population cible et échantillonnage .............................................................9

B.3.2.Collecte des données ...........................................................................9

B.4 VARIABLES ÉTUDIÉES .....................................................................................................9

B.5 METHODOLOGIE STATISTIQUE ........................................................................................10

B.6 CONSIDERATIONS ETHIQUES .....................................................................................10

C RESULTATS .....................................................................................................11

C.1 ELEMENTS DESCRIPTIFS DE LA PROSTITUTION DES MINEURS ....................................11

C.1.1 Caractéristiques sociodémographiques des participantes.............................................................11

C.1.2 Information sur la prostitution .................................................................................................12

C.1.3. Information en rapport avec la première relation sexuelle ............................................................12

C.1.4. Autres facteurs influençant la prostitution des mineures................................................................12

C .1.5 Raisons qui poussent les mineurs à se prostituer.....................................................................13

C.1.6 Raisons de changement du village d'origine...............................................................................13

C.1.7 Raisons de se prostituer par rapport à la cohabitation des parents sous le même toit familiale..........13

C.1.8. Profession des partenaires sexuels des mineures............................................................................14

C.1.9. Habitude de faire le contrôle médical..............................................................................................14

C .1.10 Scolarisation et raison d'abandon des études.........................................................................15

C.1.11 Existence de discrimination liée au genre dans la scolarisation des enfants.................................15

C.1.12. Présence de 2 parents sous le même toit conjugal......................................................................16

C.1.13. Résidence actuelle de l'enquêtées........................................................................................16

C .1.14Circonstances dans lesquelles les filles débutent la prostitution.................................................17

C .1.15 Changement du village d'origine........................................................................................17

C .1.16 Réunions familiales a caractères éducatifs...........................................................................18

C .1.17Profession exercée par les parents.......................................................................................18

C.2. FACTEURS INTERVENANTS DANS L'UTILISATION DES PRESERVATIFS.......................................18

C.2.1 Usage de préservatif .......................................................................................................... 18

C.2.2 Raisons de non utilisation du préservatif................................................................................19

C.2.3. Utilisation du préservatif par rapport aux autres variables (âge, niveau d'instruction,...)...............19

C.2.4. : Utilisation de préservatif par rapport à la résidence de filles .....................................20

C .2.5: Utilisation de préservatif par rapport à la profession du partenaire.............................20

D. DISCUSSION..............................................................................................................................21

D.1. LIMITES METHODOLOGIQUES ET BIAIS ....................................................................21

D.2. CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMICO-CULTURELLES ET DEMOGRAPHIQUES

INFLUENCANTS LA PROSTITUTION DES MINEURS........................................................... 21

D.3. FACTEURS INFUENCANTS L'UTILISATION DES PRESERVATIFS CHEZ LES MINEURES

PROSTITUEES .............................................................................................................24

E. CONCLUSION...........................................................................................................................25

F.BIBLIOGRAPHIE ......................................................................................................................27

TABLE DES ABRÉVIATIONS

÷² : Chi carré

IC : Intervalle de confiance

Me : Médiane

OR : Rapport de côte

P25  : Percentile 25

P75  : Percentile 75

DS : Déviation standard

RSA : République Sud Africaine

CEPROF : Centre d'Ecoute et Promotion Féminine (CEPROF)

A. INTRODUCTION

A.1. MOTIVATIONS

Si la prostitution constitue un phénomène connu depuis toujours dans diverses sociétés, une discrétion beaucoup plus grande entoure plus la prostitution des mineurs que celle des adultes [1]. Cette exploitation sexuelle des enfants par le biais de la prostitution existe depuis longtemps et s'étend à l'échelle mondiale. Dans certains pays, elle a existé pendant des siècles, enracinée dans des pratiques historiques et culturelles.

Actuellement, la très grande majorité des enfants prostitués se trouvent dans les pays du tiers monde tels que l'Asie du Sud Est, les grandes villes d'Amérique Latine, l'Afrique et le Moyen Orient ou dans les catégories sociales très défavorisées des pays riches. En Europe notamment, le phénomène se répand dans les pays de l'ancien bloc de l'Est. Dans les pays riches, des enfants, moins nombreux, sont proposés par internet, ou encore entraînés dans des séances de photos ou films pornographiques. La majorité de ces jeunes ont entre 12 et 18 ans, mais certains ont à peine 8 ans. Les clients sont, pour leur part, des amateurs d'expériences nouvelles, des superstitieux convaincus que l'amour avec un enfant donne force et jeunesse, des gens qui recherchent des prostitués très jeunes dans l'espoir d'éviter le SIDA et les maladies sexuellement transmissibles. De nombreux clients vivent dans les pays voisins et des centaines d'autres viennent des pays occidentaux (États Unis, France, Allemagne, Angleterre,...) les poches remplies de dollars. Depuis quelques années, des guides touristiques très spéciaux fournissent des adresses où l'on peut se procurer des enfants ! Internet offre également ce service [2].

La prostitution des mineurs est en pleine croissance en Afrique suite à la pauvreté qui gangrène le continent et qui pousse certains ménages à livrer leurs filles mineures soient-elles à la prostitution, de fois l'initiative vient d'elles-mêmes pour assurer leur survie suite à la baisse des revenus familiaux, ou encore les familles recourent aux proxénètes. Ce sont parmi les très jeunes filles d'origine rurale que recrutent aussi les réseaux de prostitution des grandes villes d'Afrique : la prostitution organisée des mineures sévit sur tout le continent et semble même se développer à la faveur du tourisme (au Kenya notamment) [2].

En RD Congo la promotion des droits des enfants demeure préoccupante suite à la prolifération de la prostitution des filles-mineures dans des grandes villes et centres commerciaux ruraux. Cette situation se justifie par des guerres à répétition vécues au Congo et qui plongent la population dans une paupérisation généralisée et occasionnant l'abandon précoce des études pour les filles et la prostitution (rapport de l'UNICEF, 2008) [3].

Dans les zones de conflits, notamment à l'Est de la RD Congo, et au sud Kivu en particulier la violence sexuelle faite contre les filles et femmes est très rependue et utilisée comme arme de guerre par les groupes armés et les hommes en uniformes présents dans la région·[ 4,5] . Cette violence et insécurité entrainent un afflux massif des déplacés internes vers les milieux urbains ou centres commerciaux ruraux relativement sécurisés. Ces populations fuyant les exactions commises par les hommes armés abandonnent leurs champs et activités, se retrouvent livrées à elles mêmes sans aucun moyen de subsistance avec comme conséquence le développement des certaines activités informelles de survie telles que le petit commerce, la prostitution, bistrot, etc.

Le groupement de Bugorhe n'a pas été épargné et spécifiquement le centre commercial de Kavumu, où nous observons à ces jours à un accroissement des filles mineures qui se livrent à la prostitution dans différentes maisons de tolérances, hôtels et boîte de nuits très nombreuses ces derniers temps. Une enquête faite dans les avenues du centre commercial de Kavumu par les agents de la CEPROF en 2011, a révélée la présence d' environ 40 maisons de tolérance qui logeaient des filles-mineures, plus de 10 hôtels ou boîtes de nuit dans lesquelles ces filles-mineures se livrent à la prostitution.[ 6] . La présence des filles-mineures prostituées au centre commercial de Kavumu est justifiée par plusieurs raisons notamment : l'érection de l'aéroport de Kavumu qui est un lieu de transit des gens issues de catégories confondues, présence de la MONUSCO avec ses agents (militaires et civils), multitudes des boites de nuit, présence des nombreux déplacés des villages environnants, existence des nombreux camps militaires avec une grande fréquence des permutations des troupes, etc.

Pour ce travail de recherche nous allons focaliser notre attention sur certains aspects de ce phénomène en essayant de répondre à ces trois questions à savoir :

0. Quels sont les facteurs favorisant la multiplicité des filles-mineures prostituées dans le centre commercial de kavumu?

1. Quelle est la part de responsabilité des parents et du pouvoir public (Etat) dans ce drame social ?

2. Quels sont les facteurs qui influent sur l'utilisation des préservatifs par ces filles mineures prostituées et leurs clients ?

Ainsi, par la suite nous tâcherons de trouver des réponses à ces préoccupations

A.2. HYPOTHÈSE ET OBJECTIFS

A.2.1. Hypothèse de l'étude

L'hypothèse de départ est que les filles mineures se prostituant suite à la détérioration sensible des conditions de vie de leurs familles et également à cause de l'insécurité.

A.2.2. Objectif principal et spécifiques

L'objectif principal de cette enquête est d'identifier les facteurs favorisants la prostitution des mineures et l'utilisation de préservatifs chez ces dernières.

Les objectifs spécifiques sont les suivants :

- Identifier les facteurs socio-économico-culturels et démographiques qui factorisent la prostitution des mineures au centre commercial de Kavumu

- Décrire l'influence de la vie en couples disharmonieux des parents sur la survenue de la prostitution chez les filles mineures ;

- Déterminer quelques variables qui interviennent dans l'utilisation des préservatifs par les filles mineures prostituées et leurs clients.

A.3. DEFINITION DES CONCEPTS

1) Prostitution

accomplissement d'un acte sexuel avec autrui, motivé par un intérêt pécuniaire

 

2) Mineurs

Qui n'a pas l'âge de la majorité, dans beaucoup de pays cet âge de la majorité est estimé à 18 ans révolus

3) Différentes formes de la prostitution des jeunes

La prostitution n'est pas pratiquée de la même façon par tous les mineurs qui s'y adonnent. Au-delà des différences qui les distinguent, les classifications proposées par divers auteurs font voir que certains mineurs sont engagés dans la prostitution comme dans un métier dont ils se voient les professionnels; que, pour d'autres, la prostitution constitue une activité régulière, mais à

temps partiel; que d'autres ne s'y livrent que dans certaines situations (un manque temporaire d'argent, par exemple); alors que pour d'autres qui ont «pris la rue» la prostitution constitue un des éléments de la vie dans la rue qui peut également inclure d'autres activités telles que le vol, le trafic de drogue, etc. [11].

Selon Patrick Célier il existe plusieurs types de prostitution : -la prostitution de luxe par le biais d'agence ou sur une base individuelle et - la prostitution de rue. [7]

Selon P. Mantoura and all, il existe deux types de prostitution :- la prostitution clandestine (occasionnelle) et la prostitution  affichée (professionnelle) [16].

Pour Laurence TRELLET-FLORES il en existe plusieurs formes notamment :


· Prostitution de contrainte, du type harcèlement ou racket.
Il s'agirait de groupes de jeunes garçons (hommes) qui contraindraient des jeunes filles. Sans être alarmistes, certains professionnels qui travaillent auprès de jeunes femmes prostituées révèlent des situations de jeunes prostituées par leurs pairs sous la contrainte ; dans une relation de type harcèlement ou d'exploitation extrêmement perverse : « Il y a des jeunes filles qui sont «marquées» très tôt par des jeunes de leur tranche d'âge.


· Prostitution d'influence.
Il s'agit du rôle de l'ami qui se prostitue et incite l'autre. Le rôle de l'entourage, des fréquentations, est prépondérant, l'attrait pour la marginalité.


· Prostitution par manipulation amoureuse, naïveté, admiration. « Croire au grand amour »,
déclare une jeune prostituée de l'enquête. Le thème de la naïveté revient de manière récurrente, ainsi que les sentiments à l'égard d'une personne qui s'est servie de soi pour en tirer profit par la prostitution. Certaines femmes parlent de manipulation, par le proxénète, et de leurs grandes qualités psychologiques

: « Ce sont de fins psychologues. »


· Prostitution d'hébergement,
dans des situations de fugue ou de rupture (départ familial). Deux formes sont relevées :

a) Un inconnu, adulte

b) Ou une connaissance jeune, amie, qui héberge et qui entraîne la dégradation de la situation. La prostitution qui a lieu en échange d'un hébergement s'impose par des mécanismes insidieux de pression, de refus et d'acceptation sous la pression.


· Prostitution piège.
Dans des situations de faiblesse, sous des prétextes de baby sitting, dans un coin isolé... ; sous des prétextes d'emploi divers : restauration, photos, porno...


· Prostitution dans certains lieux dangereux :
dans les boîtes d'« afters » réputées comme telles, où les jeunes sont « pris au piège » - « Tu sais pourquoi tu es là... ».


· Prostitution au sein de l'organisation familiale
(beaucoup de situations rencontrées en milieu carcéral). Ce sont les parents ou beaux parents, le couple parental (beau-père plus mère), parfois le frère aîné, qui sont les proxénètes des enfants. Ces cas de prostitution dans des structures familiales pathologiques (ce qui ne signifie pas forcément qu'elles sont repérées comme telles) sont généralement ceux pour lesquels la prostitution intervient de la manière la plus précoce (avant 15 ans). On peut classer aussi dans cette catégorie la prostitution par le biais d'un ami de la famille, surtout lorsqu'elle intervient de manière très précoce

.


· Prostitution en lien avec un certain type de milieu homosexuel .
les cadeaux, les avantages font place à une sorte de rémunération qui peut amener le jeune à se prostituer.


· Prostitution occasionnelle ou en échange d'un bien matériel,
avec l'idée d'un dépannage, sans qu'il y ait eu forcément départ du domicile


· Prostitution comme « défouloir ».
Plusieurs experts parlent d'expériences de jeunes filles maghrébines pour qui la prostitution interviendrait dans un parcours scolaire brillant alors qu'elles sont entourées

dans leur milieu familial d'hommes aux comportements déviants. Ayant jusqu'alors réussi à « tenir », elles se prostitueraient sur un mode « défouloir », à un moment de vie où la pression serait trop forte. Plusieurs hypothèses peuvent être formulées. La plus prégnante, qui réfère à une explication psychanalytique développée par deux experts, soulève la puissance des pulsions sexuelles qui, à trop être restreintes, inhibées, refoulées ou prohibées, rejaillissent de manière très forte plus tard.


· Prostitution comme seule solution possible
dans une situation sociale dégradée.


· Prostitution pour la drogue
(2 réponses dans notre enquête pour lesquelles la drogue est certainement l'élément déclencheur de la prostitution)

B. METHODOLOGIE

B.1. CADRE DE L'ÉTUDE

Notre étude a été menée au centre commercial de kavumu qui se trouve dans le groupement de Bugorhe, l'un de 17 groupements que compte la chefferie de Kabare en territoire qui porte le même nom. Il est composé de 7 localités à savoir Kamakombe, Nyamakana, Kashenyi, Buhandahanda, Bishibiru, Chegera, et Kankule.

Ce groupement est situé à environ 30km de Bukavu le chef-lieu de la province du sud- Kivu ; sa superficie est de 108km².Il occupe la deuxième place du point de vue de l'étendue, après IRAMBI-KATANA qui a 117km². L'aéroport provincial se trouve à Kavumu qui a une population d'environ 42 680 habitants avec comme activité principale le commerce.

B.2. TYPE ET PÉRIODE DE L'ÉTUDE

Il s'agit d'une étude descriptive, transversale conduite du 1 juin au 17 juillet 2012. 

B.3. MATÉRIEL ET MÉTHODE

B.3.1 Population cible et échantillonnage

La population cible est constituée des jeunes mineurs prostitués qui exercent leur métier au centre commercial de Kavumu et dont le chiffre exact n'est pas connu. Certaines sources parlent de 180, d'autres de 346, Comme l'expriment M. Vaillant et D. Pical, « la question de la prostitution des mineurs est une réalité difficile à cerner, aucune statistique officielle [9].L'estimation quantitative se heurte donc à la question de la validité des données recueillies : les chiffres officiels ne sont pas représentatifs, le phénomène est encore plus difficile à repérer que pour les adultes » [8].

Pour notre étude, au total 61 prostituées ont été sélectionnées par échantillonnage aléatoires systématiques avec une liste de 180 prostituées comme base de sondage et un pas de sondage de 3.

Pour l'échantillonnage, les critères d'inclusion et d'exclusion suivants ont été considérés :

Sont inclus dans l'étude, les jeunes mineures vivant à Kavumu ou dans ses environs âgées de moins de 18 ans qui se livrent à la prostitution au centre commercial de kavumu durant l'année 2012.

Sont exclus de notre étude, les jeunes mineures prostituées réticentes ou qui refusent de participer à l'étude et ne remplissant pas les critères d'inclusion.

B.3.2 Collecte des données

L'approche par questionnaire anonyme et confidentielle a été retenue afin de recueillir un ensemble d'informations facilement analysables et relativement bien préservées des biais liés à la sensibilité du sujet qui parle de la prostitution perçue dans notre société comme un comportement déviant avec une forte stigmatisation.

Un auto-questionnaire rédigé par les auteurs a été testé auprès de 5 étudiants universitaires de premier cycle.

Ces questionnaires ont permis de récolter des données regroupées en 4 volets :

- les données individuelles telles que l'âge, l'âge du premier rapport sexuel, le sexe, le niveau d'instruction actuel et au moment du début de la prostitution, la résidence, 

- les informations en rapport avec la famille et la vie en famille avant et après l'entrée de la fille dans la prostitution (composition familiale, nombre d'enfants scolarisés, la cohabitation des deux parents, irresponsabilité des parents,...).

- Données en rapport avec l'utilisation de préservatif

- Données sur les autres facteurs pouvant influencer la prostitution chez la fille mineure (films, habillement,...)

B.4. VARIABLES ÉTUDIÉES

Nous avons étudié comme variable

1) variables socio-démographiques

Il s'agit de l'âge, du sexe, résidence, composition familiale, niveau d'instruction.

2) Les circonstances qui poussent les jeunes à s'adonner à la prostitution

-L'irresponsabilité des parents faces aux besoins financiers, moraux et éducatifs des filles mineures : comme variable : la scolarisation, fréquence réunions familiales à caractère éducatif, soutien financier des parents, profession des parents, nombre d'enfants scolarisés dans la famille, la séparation des parents, la fuite des mineurs du toit familial,

- L'insécurité suites aux guerres à répétition à l'Est de la RDC et au Kivu en particulier (facteurs politico-économiques)

Avec comme variables : le déplacement du village d'origine, incapacité du responsable de la famille à répondre aux besoins des enfants.

- L'influence du milieu : les films, l'habillement

3) Les facteurs intervenant dans l'utilisation de préservatif

La scolarisation, le niveau d'étude, la composition familiale, la profession du partenaire, la résidence, âge, âge du premier rapport sexuel...

B.5. MÉTHODOLOGIE STATISTIQUE

Les données recueillies au cours de l'étude ont été encodées et analysées avec le logiciel Epi-Info version 3.3.2. Et Excel 2007.

Pour les variables continues qui suivent une distribution normale, nous avons utilisé la moyenne ainsi que la déviation standard pour les décrire. Par contre, pour celles qui étaient asymétriques, nous avons utilisé la médiane avec les percentiles 25 et 75.

Les tests statistiques utilisés ont été le test du ÷² de Pearson pour la comparaison des proportions. Un seuil de 0.05 a été utilisé pour la signification statistique.

Lorsque les effectifs théoriques sont faibles, le test de Fisher Exact a été utilisé. Les rapports de côte (OR) ont été rapportés avec leur intervalle de confiance à 95 % (IC 95%) pour mesurer la force d'association et appréciés par le test ÷² de Mantel-Haenszel et le test Fisher Exact si effectif inferieur à 5.

B.6. CONSIDÉRATIONS ÉTHIQUES

Lors de la conception de cette étude et de la rédaction du questionnaire, l'auteur a été conscient du risque de porter atteinte à la réputation des personnes interrogées parce que la prostitution appelle le fantasme ou à l'inverse le rejet, la peur, l'évitement. Dans tous les cas, elle peut être objet de déni total ou à l'inverse fantasmée, suspectée dans les moindres recoins. La prostitution est un objet très investi d'images diverses, souvent fausses ou réductrices, à cause du manque de connaissance objective dont elle est l'objet et qui laisse place à tous les débordements émotionnels [8]. Raison pour laquelle nous avons tenu secret les informations trop personnelles sur les enquêtées et les personnes qui utilisent les services fournis par nos enquêtées.

La participation à l'étude était volontaire et le questionnaire ne comportait ni le nom du répondant ni aucune autre information pouvant permettre de l'identifier. Chaque participante devait répondre au questionnaire en l'absence d'une tierce personne. Pour éviter que les questionnaires complétés ne restent avec les enquêteurs sur terrain, nous les avons récupérés directement après qu'on les avait complétés.

C. RESULTATS

C.I. ELEMENTS DESCRIPTIFS ET FACTEURS FAVORISANT LA PROSTITUTION DES MINEURES

Tableau 1 : Caractéristiques sociodémographiques des participantes

                                            Proportion Médiane

n prostituées mineures (%) (P25 P75) *

Age (année) 61 16 (15 17)

Sexe

Féminin 61 100

Composition familiale 51 7 ( 67)

Taille du ménage 61

<5 personnes 9 14.8

>5 à 10 personnes 44 72.1

>10 à 15 personnes 8 13.1

Quartier (village) 61

Buhinda 1 1.6

Buliriko 1 1.6

Buloho 5 8.2

Businde 5 8.2

Bwimika 9 14.8

Cenkuru 5 8.2

Cirato 10 16.4

Cireja 5 8.2

Kabale 1 1.6

Kabamba 10 16.4

Karhanda 7 11.5

Kashenyi 2 3.3

Niveau d'instruction 61

Nul 6 9.8

Primaire incomplet 17 27.9

Primaire complet 15 24.6

Secondaire incomplet 17 27.9

Secondaire complet 6 9.8

*P25 =percentile 250 P75= percentile 75

La présentation des caractéristiques sociodémographiques des enquêtées révèle que l'âge moyen est de 16 (15 16) ans. La plus jeune a 10 et la plus âgée 17ans. Elles viennent en majorité des familles nombreuses avec 7(67) personnes en moyenne dans le ménage. La totalité de notre échantillon est constituée par les filles. Environ Un tiers des filles mineures prostituées vivent dans le quartiers Cirato et Kabamba . 27.9% des enquêtées ont un niveau d'étude primaire incomplet, 27.9% secondaire incomplet, 24.6% primaire complet et secondaire complet avec nul reviennent en dernier lieu avec chacun 9.8%.

Tableau 2 : Information sur la prostitution des mineures.

n Proportion de

                                                                                  prostituées mineures (%) 

61

Avoir entendu parler de maison de tolérance

Oui 46 75.4

Non 15 24.6

Avoir entendu parler de la prostitution des mineurs

Oui 53 86.9

Non 8 13.1

Trois quart des enquêtées affirment avoir déjà entendu parler de la maison de tolérance et environ 86,9% reconnaissent également avoir déjà entendu parler de la prostitution des mineurs au moins une fois.

Tableau 3 : Information en rapport avec la première relation sexuelle

                                            Proportion

n         prostituées mineures (%)

61

Tranche d'âge (année)

10 - 12 10 16.4

>12 - 14 25 41.0

>14 - 16 20 32.8

>16-17 6 9.8

Niveau d'instruction

Nul 6 9.8

Primaire incomplet 21 34.4

Primaire complet 23 37.7

Secondaire incomplet 11 18

Secondaire complet 0 0

Le tableau montre que deux filles prostituées sur cinq reconnaissent avoir eu le premier rapport sexuel à l'âge entre12 et 14 ans révolus, 32.8% entre 14 et 16 ans révolus, contre seulement 9,8 % un peu plus tard entre 16 et 17 ans. 37.7% des enquêtées avaient terminée l'école primaire lors de ce premier rapport sexuel contre 34,4% qui étaient encore à l'école primaire.

Tableau 4 : Autres facteurs influençant la prostitution des mineures (habillement, films)

n Proportion de

                                                                                  Prostituées mineures (%) 

60

Les vêtements portés par les filles mineurs

permettent-ils d'être enviées par les hommes

Oui 54 90

Non 6 10

Type de films préférés

Films d'amour 38 63.3

Films pornographiques 17 28.3

Films d'action armés 3 5

Films documentaires 2 3.3

Il ressort de ce tableau que presque la totalité de filles mineurs prostituées (90%) pensent que l'habillement des mineurs amènent les hommes à les désirer et à les courtiser, les types de films préférés par nos enquêtées sont les films d'amour avec 63.3% ensuite viennent les films pornographiques avec 28.3%.

Tableau 5 : raisons qui poussent les filles mineures à se prostituer

n Proportion de

                                                                                  Prostituées mineures (%) 

61

Les raisons

Pour assurer la survie 36 59

Pour le plaisir 17 27.9

Par ce que vous êtes forcés de le faire 5 8.2

Pour trouver un mari qui vous épousera 3 4.9

Nous constatons dans ce tableau que la principale raison qui pousse les filles mineures sur le chemin de la prostitution est les difficultés liées à la survie quotidienne avec 59% et la dernière des raisons est de trouver un mari pour les jours à venir avec 4.9%. L a recherche de plaisir sexuel vient en deuxième position avec 27%.

Tableau 6 : Raisons de se prostituer par rapport au changement du village d'origine

Changement du village pas de changement du village

n Proportion n Proportion

                                                                                   

57 4

Les raisons

Pour assurer la survie 35 61.4 1 25

Pour le plaisir 16 28.1 1 25

Par ce que vous êtes forcés de le faire 4 7.0 1 25

Pour trouver un mari qui vous épousera 2 3.5 1 25

Nous remarquons que la principale raison qui poussent les filles mineurs à se livrer à la prostitution est les difficultés liées à la survie quotidienne avec 61.4% pour le fille ayant déménagé de leur village contre 25% pour celles qui restent toujours dans leur village d'origine et la deuxième raison est la recherche du plaisir à 28 .1% contre 25%.La dernière des raisons est de trouver un mari pour le mariage à venir avec 3.5% contre 25%.

Tableau7 : Raisons de se prostituer par rapport à la cohabitation sous le même toit des parents

Parents vivent ensemble Parents séparés

n Proportion n Proportion

                                                                                   

27 23

Les raisons

Pour assurer la survie 13 48.1 23 67.6

Pour le plaisir 9 33.3 8 23.5

Par ce que vous êtes forcés de le faire 3 11.1 2 5.9

Pour trouver un mari qui vous épousera 2 7.4 1 2.9

Quand les parents sont séparés la principale raison de se prostituer citée par les enquêtées est la survie avec 67.6% contre 48.1% quand les parents vivent ensembles.

Le tableau 8 : Professions exercées par les partenaires sexuelles de la fille mineure.

n Proportion de

                                                                                 Prostituées mineures (%) 

61

Profession du partenaire

Fonctionnaire de l'Etat 8 13.1

De l'aéroport 5 8.2

De l'ONU 5 8.2

Cultivateur 5 8.2

Pratique artisanale 1 1.6

Militaire nationale 5 8.2

ONG 2 3.2

Agents des Nganda 4 6.4

Toutes catégories 18 29.5

Elève 3 4.9

Enseignant 1 1.6

Cinéaste 1 1.6

    Motard 1 1.6

Parkinguer 1 1.6

Chômeur 1 1.6

Environ un tiers des filles a déclaré qu'elles couchent avec les partenaires de toutes catégories professionnelles ,13.1% seulement avec les fonctionnaires de l'Etat et les autres professions ont été cité également mais à faible fréquence.

Figure 1: habitude de faire le contrôle médical

On constate que 59% des enquêtées ne font pas de contrôle médical affirment alors que 41 % affirment le faire régulièrement

Tableau 9 : scolarisation et raison d'abandon des études

n Proportion de

                                                                                 Prostituées mineures (%) 

61

Est-ce que vous étudiez

Oui 5 8.2

Non 56 91.8

Raison d'abandon des études 56

Manque d'intérêt pour les études 1 1.8

Pauvreté des parents 31 55.4

Délinquance et mauvaise compagnie 15 26.8

Manque d'intelligence 7 12.5

        Refus des parents de vous scolariser

Parce que vous êtes une fille 2 3.6

       Décès précoce des parents 1 1.8

Il se dégage de ce tableau que 91.8 % des enquêtées n'étudient plus et la principale cause de la non scolarisation citée par plus de la moitié des effectifs (55.4%) est la pauvreté des parents entraînant l'impossibilité de ces derniers à payer la prime pour leurs enfants. La délinquance & mauvaise compagnie vient en deuxième position avec 26.8% La discrimination sexuelle dans la scolarisation est peu évoquée par les enquêtées (soit 3.6%) et en dernier lieu le manque d'intérêt pour les études et décès des parents avec chacune une proportion de 1.8%.

Le tableau 10 : Existence de la discrimination liée au genre dans la scolarisation

Filles Garçons

n Proportion n Proportion

                                                                                

57 60

Nombre d'enfants scolarisés cités

Aucun enfant 30 52.6 15 25.0

1 enfant 5 8.8 14 23.3

2 enfants 13 22.8 14 23.3

3 enfants 6 10.5 11 18.3

4 enfants 2 3.3 1 1.7

5 enfants 1 1.8 2 3.3

6 enfants 0 0 2 3.3

8 enfants 0 0 1 1.7

D'un premier coup d'oeil, le constat qui se dégage est que la proportion des enfants non scolarisés filles est le double de celle des garçons (soit 52.6% contre 25%).Dans aucune des familles on retrouve plus de 5 enfants filles scolarisés alors qu'il y' en a pour les garçons.

Le tableau 11 : Présence de deux parents sous le même toit conjugal

n Proportion de

                                                                                 Prostituées mineures (%) 

61

Vos parents vivent-ils ensemble

Oui 26 42.7

Non 35 57.4

Raison de séparation de vos parents 35

        Décès de la mère 7 20

      Décès du père 20 57.1

      Divorce 0 0

      Polygamie 5 14.3

      Le père est en voyage d'affaire 0 0

     Décès de la mère et du père 3 8.6

Nous remarquons que 7.4% des filles prostituées ont des parents qui ne vivent pas ensemble et la principale raison de séparation de ces derniers est le décès du père avec 57.1%, ensuite le décès de la mère avec 20%, la polygamie en troisième place avec 14.3%. Le décès de deux parents occupe la quatrième position avec 8.6% des effectifs et enfin le voyage d'affaire du père.

Le tableau 12 : Résidence actuelle des enquêtées

n Proportion de

                                                                                 Prostituées mineures (%) 

61

vivez-vous chez vos parents

Oui 14 23

Non 47 77

Raison de déménagement de chez vos parents 47

        Irresponsabilité du père (ivrognerie, agressivité...) 2 4.3

Chasser de la maison, au village pour sorcellerie 0 0

Maltraitance de la marâtre ou du mari de la mère. 6 12.8

Mauvaise compagnie ou conseil 10 21.3

Désir de libertinage 13 27.7

Pauvrette exagérée de la famille 14 29.8

Conflits conjugaux des parents 2 4.3

Il se dégage de ce tableau que la majorité des filles prostituées vivent en dehors du toit familial soit 77%, les principales causes de ce déménagement sont la pauvreté exagérée de la famille 29.8%, vient ensuite le désir de liberté avec 27.7%, en troisième position la mauvaise compagnie (21.3%), puis la maltraitance de la fille par la marâtre ou mari de son père avec 12.8% et en dernier lieu l'irresponsabilité du père avec les conflits familiaux avec 4.3%. Aucune fille n'a été chassée de chez elle pour sorcellerie.

Tableau 13: Circonstances dans lesquelles les filles débutent la prostitution

n Proportion de

                                                                                 Prostituées mineures (%) 

61

Le responsable de la famille à ce moment

         Mère 19 31.1

Père 7 11.5

Père et mère 23 37.7

Un membre de la famille 11 18.0

Aucun 1 1.6

Le responsable était il en mesure de subvenir à vos besoins ?61

       Oui 13 21.3

       Non 48 78.7

Si non comment parvenez-vous à y trouver solution ? 48

De moi-même 38 79.2

Grâce à mes amis 6 12.5

Des aides au sein de la famille étendue 4 8.3

Plus d'un tiers de nos enquêtées avoue avoir eu les deux parents comme leur responsable lors qu'elle a décidé de s'adonner à la prostitution, légèrement moins de un tiers avaient la mère comme responsable contre environ un dixième qui affirme avoir eu le père seul comme responsable. 1.6% des filles affirment n'avoir eu aucun responsable de la famille à ce moment là.

Le tableau 14 : Changement de village d'origine

n Proportion de

                                                                                 Prostituées mineures (%) 

61

Avez-vous changé votre village d'origine ?

Oui 57 93.4

Non 4 6.6

Raison de ce changement de village d'origine 57

    Les études 0 0

Mutation professionnels 0 0

   Insécurité 30 53.6

   Loisir 22 39.3

   Chasser par la marâtre 3 5.4

   Pour gagner la vie 1 1.8

 Les garçons de mon quartier ne m'aimaient pas 1 1.8

La grande majorité des nos enquêtées ont déménagé de leurs villages d'origine et la principale cause demeure l'insécurité, en deuxième lieu le loisir, en troisième place le fait d'être chassé par la marâtre.

Tableau 15: Réunions familiales à caractères éducatifs

n Proportion de

                                                                                 Prostituées mineures (%) 

61

Existence des réunions familiales

Oui 34 55.7

Non 27 44.3

La fréquence de ces réunions 34

        Une fois par semaine 17 50

      Une fois par mois 12 35.3

      Une fois par trimestre 1 2.9

      Une fois par semestre 2 5.9

      Une fois par an 2 5.9

L'existence des réunions a été déclarée par 55.7% des enquêtées et la fréquence d'une fois par semaine était la plus citée (par 50% des filles) tandis que les fréquences de réunions les moins citées sont une fois par semestre et une fois par an avec 5.9% chacune.

Le tableau 16 : La profession exercée par les parents

PÈRE MERE

n Proportion n Proportion

                                                                                

49 56

Profession

Commerçant 9 18.4 19 33.9

         Agent de l'Etat 10 20.4 2 3.6

         Cultivateur 14 28.6 19 33.9

         Chômeur 12 14.5 14 25.0

         Militaire  3 6.1 1 1.8

         Tailleur 0 0 1 1.8

         Journalier 1 2.0 0 0

Pour ce qui est de la profession des parents une part non négligeable exerce la profession d'agriculteur (28% du côté père contre 33.9% chez la mère), en deuxième place vient la profession de fonctionnaire de l'état avec 20.4% chez le père contre 3.6% tandis que chez la mère la profession de commerçante occupe le deuxième place avec une proportion de 33.9% contre 18.4 % chez le papa.

C.2. FACTEURS INTERVENANT DANS L'UTILISATION DES PRESERVATIFS

Figure N°2 : usage de préservatif par les filles mineures prostituées

Dans notre échantillon, 59% des enquêtées affirment utiliser régulièrement le préservatif contre 41 % qui disent ne pas l'utiliser.

Tableau 17 : Raison de non utilisation de préservatif

n Proportion de

                                                                                 prostituées mineures (%) 

25

Les raisons

Insatisfaction sexuelle de la fille 9 36

Refus d'utiliser le préservatif par l'homme 7 28

Ignorance de l'importance du préservatif 9 36

Autres 0 0

Nous remarquons que l'insatisfaction sexuelle de la fille et l'ignorance de l'importance du préservatif sont les principales causes de non utilisation de préservatifs avec 36% chacune. Le refus de l'homme revient en dernière position avec 28 %.

Tableau 18 : Utilisation de préservatif par rapport aux variables Age, Age lors du premier rapport sexuel, scolarisation, niveau d'instruction et le changement du village d'origine

Usage de préservatif

                                                 n Proportion OR P-VALEUR*

                                                            de Prostituées (IC à 95%)

Age (années) 0.09

10-14 5 38.5 2.92 (082-10.33)

15-17 31 64.6 1

Age lors du 1er rapport sexuel

10 - 12 3 30

>12 -14 13 52

>14 -16 17 85

>16-17 3 50 1

Scolarisation

   Oui 3 60 1.05 (0.13-9.86)

   Non 33 41.1 1

Niveau d'instruction < 0.05

Aucun 6 100 -

Primaire incomplet 12 60 4.13 (0.79-23.22)

Primaire complet 4 26.7 1

Secondaire incomplet 11 64.7 5.04 (0.89-31.42)

Secondaire complet 3 100 _

Changement du village 1

Oui 35 59.6 1.52 (0.14-16.63)

   Non 2 50 1

OR : rapport des cotes a l'intervalle de confiance de 95 %

P-VALEUR* : le test ÷² de Mantel-Haenszel ou Fisher Exact si effectif < a 5

Il se ressort de ce tableau que les filles plus âgées (15 à 17ans) presque deux fois utilisent plus le préservatif par rapport aux plus jeunes (moins de 15 ans) cette différence n'est statistiquement significative, ce taux d'utilisation est plus important quand le premier rapport sexuel a eu lieu dans la tranche d'âge de 14à16 ans et moins important quand l'âge est = à 12 ans. La scolarisation n'influe pas sensiblement sur l'usage de préservatif quoi que nous ayant un taux élevé chez les filles scolarisées (60%) par rapport aux non scolarisées (41.1%). L'utilisation du préservatif varie de manière significative en fonction du niveau d'instruction avec le taux d'utilisation le plus élevé aux deux extrêmes (diplôme et les illettrées). Le changement de village influence cette utilisation légèrement avec 59.6% contre 50%

Figure 3 : Utilisation de préservatif par rapport à la résidence de filles

Les filles de notre échantillon qui résident à buliriko(100%),bwimika (80% ),buloho(80%), cenkuru (80%)utilisent plus le préservatifs par rapport aux restes. Le plus bas taux d'utilisation a été remarqué à buhinda, kabale et kashenyi soit 0%.

Figure 4 : Utilisation du préservatif en fonction de la profession du partenaire sexuel des

Les partenaires des filles de notre échantillon qui exercent la profession d'artisan, fonctionnaire des ONG, Agent de bar, enseignant, cinéaste, motard et chômeur utilisent à 100% le préservatif. Les professions avec le plus faible taux d'utilisation des préservatifs sont toutes les autres catégories et élève.

D. DISCUSSION

D.1 LIMITES METHODOLOGIQUES ET BIAIS

Concernant notre échantillon, la taille est petite et entraîne des difficultés à apprécier les différences statistiquement significatives. Nous avons imprimé 61 questionnaires et nous avons distribué la totalité, avec une proportion de non répondants de 0%.

Par rapport à la procédure de collecte des données utilisée, les questionnaires ont été distribués aux enquêtées instruites et aux autres les enquêteurs expliquaient les questions et différentes assertions afin que l'enquêtée choisisse une réponse. Pour palier au biais d'information que cela pourrait entraîner, nous avons initialement expliqué le questionnaire aux enquêteurs avant de les larguer sur terrain.

L'anonymat et la confidentialité devaient limiter les gênes à parler de ce sujet et aussi l'isolement de l'enquêtée des autres personnes pendant l'enquête.

D.2 CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMICO-CULTURELLES ET DEMOGRAPHIQUES INFLUENCANTS LA PROSTITUTION DES MINEURS

La médiane d'âge est de 16 (15-17), Laurence TRELLET-FLORES dans une étude similaire a également trouvé qu'environ un tiers des jeunes prostitués débute la prostitution avant l'âge de la majorité soit 18 ans [9].

Nos enquêtées étaient toutes de sexe féminin cela pourraient être lié aux habitudes sexuelles de notre milieu avec une très large prévalence des rapports hétérosexuels et la quasi inexistence de l'homosexualité comme ailleurs et aussi les alternatives limitées dans la débrouillardise des filles alors qu'un éventail des possibilités d'offrent au garçons une fois dans la rue .Signalons que Léon Bernier and all dans leur étude intitulée « situation d'enfance en danger : figue et prostitution des mineurs » ont trouvé plus des filles mineures prostituées par rapport aux garçons à Montréal et justifient cette situation par le fait que la prostitution des garçons demeure limitée par rapport à celle des filles et que la mesure exacte de l'ampleur du phénomène leur échappe[11].

Pour ce qui est de la composition familiale, elle est en moyenne de 7 (6-7) enfants par ménage, Ce qui concorde avec les résultats de l' EDS RDC 2007 ou on a trouvé également une moyenne de 6,3 enfants par ménage [12]. 72.1% des familles sont composées de 5 à 10 personnes, 13.1% ont une taille supérieure de 10personnes.

Le un tiers de filles prostituées vit dans le quartier Kabamba et Cirato, ces derniers sont plus proches du centre commercial donnant accès facile aux boites de nuits et autres maisons de tolérance. Signalons également que ces deux quartiers hébergent la grande majorité des maisons de tolérance de Kavumu.

S'agissant de niveau d'étude 27.9% ont un niveau primaire incomplet, 27.9% secondaire incomplet contre 24.6 avec niveau primaire complet ,9.8% avec diplôme et enfin 9.8% nul. Dans un contexte de prise en charge de la scolarité des enfants uniquement par les parents, de désengagement de l'Etat face à certaines de ses charges, à part les autres facteurs pouvant intervenir dans l'abandon des études par les jeunes, le niveau d'instruction est un indicateur de niveau de vie de la famille. Nous pensons que la forte proportion des prostituées n'ayant pas étudié, ni terminé le cycle des études primaires, ni continuées les études secondaires dénote la précarité extrême dans laquelle vivent leurs familles respectives. Au canada Léon Bernier and all ont constaté également que les jeunes prostitués sont très souvent sous-scolarisés, les quatre cinquièmes ne fréquentant plus l'école. On conçoit dès lors en observant un phénomène similaire, des études menées à l'étranger aient constaté que la majorité des jeunes étaient sans emploi lors de leurs débuts dans la prostitution, et que seuls des emplois non spécialisés et peu rémunérateurs pouvaient éventuellement leur être accessible [11].

La première relation sexuelle a eu lieu avant 14 pour plus de la moitié des enquêtées, cette précocité d'entrée en sexualité prénuptiale a été également remarquée au Cameroun dans une étude menée chez le Bamiléké & Béti-fang sur le comportement sexuel des jeunes au Cameroun. Pour la nouvelle génération, les auteurs ont justifié cet état des choses par l'évolution sociale que connaissent les pays d'Afrique Subsaharienne qui rend de plus en plus difficile l'assimilation par les jeunes d'un discours sur l'abstinence sexuelle avant le mariage. Les pressions diverses qu'ils subissent de leurs pairs et de la société en général les poussent à avoir des relations sexuelles précoces, à cela s'ajoute le fait que les parents trouvent difficile de combler cette éducation. Plusieurs raisons justifient cette attitude. L'une des raisons réside dans le fait que les parents sont préoccupés par leurs survies et leurs engagements

Socioprofessionnels et ne constatent parfois que tardivement que leurs enfants ont besoin d'eux et en troisième lieu la modernisation de la société et la rupture de la contrainte communautaire, certaines pratiques socio culturelles destinées à faciliter la transmission des connaissances sur la vie en général et la sexualité en particulier, ont perdues de leur pertinence. La socialisation de la vie sexuelle est devenue en majorité l'oeuvre de la cellule familiale plus restreinte si pas des pairs quand les parents en sont incapables [13]

Pour notre cas la cause principale est évidente malgré la présence des sous causes adjacentes, et c'est la lutte pour la survie devant une situation chaotique liée à la mauvaise gouvernance du pays et les guerres à répétition que connais cette partie de la RDC depuis presqu'une décennie. L'influence des pairs et la libéralisation des moeurs suite à l'accès incontrôlé des adolescentes aux medias (télévision, cinéma..) et autres outils de communications (internet, téléphone..) qui facilitent les échanges des informations entre eux souvent fausses avec grande influence sur l'adoption des nouveaux comportements.

Sous d'autres cieux en Afrique et en Asie, il a été prouvé l'existence des croyances superstitieuses qui accordent certaines valeurs aux rapports sexuels avec les mineures .Certains hommes cherchent à avoir des relations sexuelles avec une jeune fille vierge, que ce soit ou non dans le contexte social du mariage car ils sont persuadés que le fait d'avoir des relations sexuelles avec de très jeunes filles (présumées être vierges, ou n'avoir eu que très peu de partenaires) leur éviterait de contracter le virus du sida et des maladies sexuellement transmissibles . Certains en viennent à croire que de telles relations peuvent même guérir du sida(R.S.A). En outre, beaucoup d'hommes croient que les relations sexuelles avec une vierge leur rendront la jeunesse, accroîtront leur virilité en leur apportant la santé, la longévité, la chance et le succès dans les affaires [2].

Au canada cette précocité de la première expérience sexuelle semble avoir été remarquée, elle se justifie par la lutte pour la survie suite à la sous scolarité des jeunes qui limite leur accès aux emplois réguliers lucratifs [11].

Plus de trois quart des nos enquêtées avaient un niveau d'étude inférieure ou égale au primaire complet lors du premier rapport sexuel. Ce bas niveau d'instruction limite sensiblement leur accès à l'information fiable sur la sexualité en général, \la contraception, l'utilisation de préservatif et la transmission des maladies sexuellement transmissibles en particulier. Cette situation les prédispose à plus de risque d'attraper le VIH/SIDA et autres IST, à avoir des grossesses non désirées avec toutes les complications gynéco obstétricales envisageables ,alors qu'elles sont situées dans la catégorie de la population qui a la plus faible prévalence de VIH/SIDA appelée cuvette d'espoir selon le rapport 2005 de PNMLS en RDC [14]

Les filles mineures questionnées reconnaissent majoritairement que leur habillement est un facteur déclenchant qui amène les hommes pour la plupart plus âgés , à les envier et à les courtiser. Les films d'amour et pornographiques sont plus préférés. Nous pensons que ces deux facteurs montrent l'influence des masses medias, de l'attitude et sollicitation de l'entourage et des pairs dans l'adoption de certains comportements chez les mineurs. L'habillement influencerait doublement sur le comportement des jeunes adolescentes en effet pour s'habiller à la mode comme les amies certaines filles issues des familles pauvres sont contraintes de se prostituer pour l'argent nécessaire à cette fin.

La principale raison de se prostituer évoquée par ces jeunes adolescentes est la survie (la nourriture, l'habillement, le logement...).En effet quand on regarde le contexte de précarité extrême dans laquelle vivent les familles dont elles sont issues en grande majorité, on se rend compte qu'elles n'ont que leur corps pour s'en sortir. Le déménagement précipité de leur village d'origine suite à l'insécurité, souvent après avoir été pillée à plusieurs reprises par les hommes en armes, prive leur famille de l'unique moyen de survie qui reste : les champs. Cette situation ne fait qu'amplifier la misère existante.

La séparation des parents suite au décès de l'un des conjoints lié ou non à la guerre, aux conflits conjugaux, à la polygamie et autres causes ne vient qu'ampirer la situation financière de la famille déjà dramatique. Patrick Célier a décrit les conditions de vie presque similaire vécues par les jeunes mineurs prostitués des rues de Montréal qui se retrouvent entre 14 et 16 ans dans la rue sans aucun moyen de survie .S'ils ne veulent pas du vol ou vendre de la drogue, la seule possibilité qui leur reste pour assurer leur survie ,c'est le seul bien qu'ils aient ,leur corps ,alors commence le cercle de la prostitution [8].

Signalons que la grande différence entre les mineures prostituées de Kavumu et celles de Montréal est que celles de Kavumu fuient le toit familial essentiellement à cause de la pauvreté qui y règne en maitre tandis que à Montréal ces jeunes font la fugue « parce que les parents sont absents ou trop présent, soit parce qu'ils agissent comme des officiers de l'armée ou qu'ils projettent sur leurs enfants leurs problèmes personnels, soit qu'ils compensent leur manque affectif par l'argent »

Bref ces jeunes canadiens n'ont pas pu combler avec leurs parents leur besoins affectifs, désirent beaucoup plus de liberté et le foyer parental devient le dernier endroit ou ils ont le goût de vivre pour s'épanouir [8]. Selon un autre auteur Canadien « les jeunes évoquent la vie familiale qu'ils ont connue particulièrement en termes de disputes et discussions continuelles, d'abus d'alcool, de sévices subis. Les souvenirs remémorés font presque toujours référence à une situation malheureuse, l'évocation d'une famille heureuse et de parents unis n'étant observée que chez une minorité de jeunes » [11].

Environs un tiers des adolescentes prostituées ont déclaré avoir l'habitude de coucher avec les hommes âgés de toutes catégories professionnelles confondues, il est fort possible que la pauvreté dans laquelle vivent ces filles entraîne la perte de pouvoir de choisir le partenaire sexuel, de même que le pouvoir de négocier l'utilisation de préservatif. Le fait de coucher avec les personnes de toutes catégories professionnelles montre le degré d'engagement de la fille dans la profession de prostitution. Dans l'étude réalisée à Montréal, l'auteur a également trouvé que les clients des mineures prostituées proviennent des divers milieux socio -professionnels [11].

Le contrôle médical régulier n'est pas effectué par 59% des personnes enquêtées .Cela pourrait être liée

-Au niveau d'instruction bas avec comme conséquence une sous information sur les risques pour la santé qu'elles courent dans l'exercice de leurs métiers notamment les infections sexuellement transmissibles, le VIH/SIDA surtout que notre zone de santé de Miti-Murhesa a une prévalence, élevée par rapport à la moyenne nationale, estimée à 5.4% en 2011 [15]. La proximité de l'aéroport, la présence des nombreux camps militaires, font de Kavumu un centre commercial de transit avec afflux des nombreuses personnes de diverses provenances ce qui augmente sensiblement les risque de transmission des IST et VIH/SIDA.

-L'inaccessibilité financière aux soins compte tenu de revenus largement insuffisants par rapport aux charges personnelles et familiales qu'elles assument.

-L'inaccessibilité socio-culturelles aux soins, elles pourraient craindre le dépistage des IST et la divulgation de secret médical qui ruinerait leur réputation, leur carrière de prostituées. La stigmatisation et la marginalisation qui accompagnent ces pathologiques, ne sont toujours pas bien supportées par tout le monde, souvent ça aboutit à un isolement social définitif si pas à un changement de milieu vers un autre ou l'on peut passer inaperçu. La crainte de la stigmatisation a également été évoquée par les prostituées de Guinée-Conakry comme raison de non consultation médicale, elles avaient peur d'être pointées du doigt comme prostituées [16]

-La barrière communicationnelle, ces filles sont perçues par la grande majorité des femmes mariées de kavumu notamment les infirmières comme une menace permanente pour la société, pour la stabilité de leur foyer respectif. Cette image négative est liée à la crainte des risques élevés de transmission des maladies sexuellement transmissibles à leurs maris si pas de dissolution des foyers car elles sont éprises par les hommes en âge mûr. Ainsi une fois à l'hôpital, elles ne sont pas toujours les bienvenues, souvent mal accueillies, mal guidées ou conseillées par le personnel soignant de sexe féminin et le secret médical n'est pas toujours gardé pour certaines d'entre elles.

P. Mantoura and all ont trouvé en Guinée-Conakry chez les prostituées que les motivations à consulter ou à se faire soigner sont les aspirations futures (Changement de statut, mariage, autres activités lors de l'abandon de la prostitution,...), plus l'événement pouvant produire ce changement dans la vie des femmes est rapproché dans le temps, plus il agit comme « élément motivant » pour une prise en charge sanitaire. Par ailleurs les maladies non traitées étaient également perçues comme pouvant réduire la capacité fonctionnelle de la prostituée et signifier une perte de revenus à moyen terme, ce qui les amenait à consulter [16].

Neuf filles interrogées sur dix n'étudient pas, la première raison de l'abandon des études avancée est la pauvreté avec 55.4%, la deuxième raison est la délinquance avec mauvaise compagnie (26.8%). Ces résultats corroborent avec notre hypothèse et les résultats précédents qui montrent la part importante de la pauvreté et de l'influence des pairs dans l'acquisition des comportements déviants chez les jeunes adolescents.

La proportion des enfants filles non scolarisées dans les familles d'origine des nos enquêtées est presque le double de celle des garçons (52.6% contre 25%).Dans toutes les familles on ne retrouve pas plus de cinq filles scolarisées mais il y'a des familles avec plus de cinq garçons scolarisés. Cette coïncidence pourrait être facilement assimilée à une discrimination liée au genre. Néanmoins notre faible taille d'échantillon ne nous permet pas de tirer hâtivement cette conclusion. Des études conduites par l'Unicef en RDC ont montré qu'au Sud-Kivu le ratio sexe pour la scolarisation est de 75 filles pour 100 garçons et l'écart observé est plus grand à l'école secondaire et universitaire [24].

Dans un tiers des cas les filles mineures prostituées ont débuté la prostitution pendant que les deux parents étaient présents comme responsables de la famille, dans les deux tiers des cas restant il n'y avait que la mère (31.1%), Le père (11.5%), un membre de la famille (18.0%) et enfin personne (1.8%) comme responsable de la famille.

La présence de deux parents sous le toit familial serait cruciale pour le devenir des adolescentes, elle permet une bonne éducation, soutien matériel et affectif aux enfants pendant cette période des turbulences. Elle permet aux deux parents de s'aider, s'épauler mutuellement dans cette lourde tâche et dans cette conjoncture socio-économico-politique difficile.

Dans 78.7% des cas le responsable de la famille était dans l'impossibilité de s'acquitter des ses obligations matérielles, financières et autres à l'égard des adolescentes ce qui justifie l'abandon des études, la fugue et la pratique de la prostitution.

En considérant l'aspect déménagement du village d'origine ,nous constatons que 93.4% des enquêtées ont déménagé de leur village et la principale cause demeure l'insécurité avec une fréquence de 53.6%, en deuxième lieu le loisir avec une proportion de 39.3%, en troisième place le fait d'être chassé par la marâtre avec 5.4% les autres raisons n'ont pas trop attiré notre attention .Cela s'explique , par le fait que depuis les années 1996 jusqu'à ce jour , la RD Congo a connu beaucoup d'instabilité politique et multiples guerres « de libération ». Cet état des choses entraine le déplacement massif des populations fuyant les atrocités commises par les hommes armés qui tuent, pillent, violent, et détruisant tout sur leur passage. Ces déplacés internes abandonnent leurs champs, activités et autres biens pour venir dans des zones relativement sécurisées. Il s'en suit une détérioration importante des conditions socio-économiques de ces familles ce qui pousse les filles à se livrer à la prostitution. L'influence des pairs, l'entourage caractérisé par la promiscuité viennent s'ajouter pour pousser la fille vers l'unique voie de sortie qui s'offre à elle : la prostitution.

Par rapport aux réunions familiales à caractères éducatifs, plus de la moitié de notre échantillon a déclarée l'existence des celles-ci, la fréquence des réunions est une fois par semaine pour 50% des enquêtées, une fois par mois pour 35.3% des enquêtées. D'une manière générale cette fréquence des réunions semble élevée mais, elle pourrait donner cours à des interprétations divergentes en effet avoir beaucoup de réunions serait un indicateur de la présence d'une multitude des problèmes difficiles à résoudre et le nombre élevé des réunions prouvent qu'un certain nombre des problèmes manquent de solutions. Néanmoins, ce nombre élevé des réunions dénote une certaine cohésion familiale si tous les membres de la famille y participent régulièrement et qu'elles sont un espace de libre expression pour toute la famille, ce qu'à notre avis n'est pas le cas.

Du point de vue profession des parents, une part non négligeable exerce la profession d'agriculteur (33.9% chez la mère contre 28% du côté père), chez le père en deuxième place vient la profession de fonctionnaire de l'état avec 20.4% contre 3.6% tandis que chez la mère la profession de commerçante occupe le deuxième place avec une proportion de 33.9% contre 18.4 % chez le papa.

D'une manière générale, le niveau d'instruction est un déterminant de la santé. En effet, l'instruction détermine l'emploi qui à son tour détermine le revenu qui influe à son tour sur l'éducation, instruction, alimentation, logement, l'accès aux soins des enfants et de toute la famille..... [18] cela nous amènerait à penser que la grande majorité des parents agriculteurs et commerçants n'ont pas étudié jusqu' au niveau de diplôme avec un revenu relativement bas si pas très bas et que seulement 20.4% des pères ont étudié.

Signalons cependant que certaines professions des parents surtout de la mère (par exemple le commerce,..) influenceraient négativement l'éducation des adolescentes compte tenu du fait qu'elles obligent la mère à rester en dehors de la maison jusqu'à des heures tardives chaque jour, laissant les jeunes filles sans surveillance ,livrées à elles même au moment crucial de leur vie où elles ont besoin de cette présence maternelle pour guider leur pas et continuer leur initiation à la vie adulte. Dans une étude faite au Cameroun, on a trouvé qu'avec la modernisation des nos pays, la socialisation de la vie sexuelle est une tâche qui revient de plus en plus réservée exclusivement à la cellule familiale [13].

D.3. FACTEURS INFUENCANT L'UTILISATION DES PRESERVATIFS CHEZ LES MINEURES PROSTITUEES

Dans notre échantillon, 59% des enquêtées affirment faire des rapports sexuels avec utilisation de préservatif contre 41 % qui disent ne pas l'utiliser, il revient de préciser que cette utilisation n'est pas exclusivement féminine dans notre cas. Saida Bennai-Bouraï et al ont trouvé dans leur enquête réalisée auprès de 232 lycéens de Caen ,un taux d'utilisation de préservatif de 66 % lors de tous les rapports [19].Nous pensons que cette légère différence serait justifiée par le niveau d'instruction élevé de ces lycéens par rapport à nos adolescentes mineures prostituées, et aussi le contexte dans lequel s'exerce l'acte sexuel est totalement différent . Blaise Songo and all quant à lui a remarqué une proportion d'environ 22.5% chez les hommes Mossi du district sanitaire rural de Kaya au Burkina Faso [20].Cette étude ayant était fait en milieu rural, est de ce fait plus rapproché de la notre quoique le contexte ne soit pas totalement le même. En effet Songo a fait son enquête sur toute la population en âge de procréer alors que nous, nous avons ciblé une population spécifique des mineures prostituées. Régina GÖRGEN and all ont constaté que seulement 29% de leur échantillon constitué des jeunes célibataires en Guinée urbaine, utilisaient le préservatif [21].

Dans l'ensemble, cette usage de préservatif se justifie par sa grande particularité liée à la double protection :- la protection contre les maladies sexuellement transmissible et VIH/SIDA et -la prévention contre la survenue des grossesses [23]. Les grossesses sont perçues comme dangereuses pour l'avenir scolaire des adolescentes qui étudient encore, pour la survie des mineures prostituées car elles limitent la capacité fonctionnelle de celles-ci avec réduction sensible de revenu et augmentation des charges familiales suite à l'agrandissement de la taille familiale déjà nombreuse et mal au point.

Nous remarquons les raisons de non utilisation de préservatifs qui sont avancées par nos sujets d'enquête ce : l'insatisfaction sexuelle de la fille et l'ignorance de l'importance du préservatifs sont les principales causes de non utilisation de préservatifs avec 36% chacune. Le refus de l'homme revient en dernière position avec 28 %. Dans l'étude organisée en Guinée-Conakry chez les prostituées on a constaté que l'utilisation du préservatif engendre par ailleurs un mécontentement des clients qui peut provoquer une perte de revenus totale ou partielle : «C'est un grand problème (faire utiliser la capote aux hommes). La majorité ne veut pas utiliser. Ils augmentent le prix pour ne pas utiliser. A par cela nombreuses croyances plaidaient en de faveur de cette utilisation notamment celle selon laquelle le lubrifiant du préservatif serait responsable de certains symptômes que les femmes perçoivent comme étant potentiellement dangereux à long terme [16]. Aloys HAKIZIMANA dans son livre « Naissance au Burundi entre traduction et planification » a écrit qu'une panoplie de représentations négatives des contraceptifs modernes comme celle de condom obstacle au plaisir sexuel, n'est pas fiable, peut se perdre dans le vagin et entraîner la mort de la femme [21].

Il ressort de notre étude que les filles plus âgées (15 à 17ans) utilisent presque deux fois plus le préservatif par rapport aux plus jeunes (moins de 15 ans) cette différence n'est pas statistiquement significative. Ce taux d'utilisation est plus important quand le premier rapport sexuel a eu lieu dans la tranche d'âge de 14à16 ans et moins important quand l'âge est = à 12 ans. Cela s'expliquerait par l'accès à l'information sur l'utilisation et les avantages de préservatifs plus élevé chez les adolescentes âgées suites à l'expérience, l'instruction et la multitude des sources d'informations auxquelles elles ont accès par rapport aux plus jeunes . Il ne serait pas exclus que l'extrême précocité des premiers rapports sexuels soit liée aux conditions de vie familiale extrêmement difficile avec tous ses corolaires en terme de capacité ou pouvoir de négocier l'utilisation du préservatif, bas niveau d'instruction, climat familial détérioré, etc.

La scolarisation n'influe pas sensiblement sur l'usage de préservatif quoi que nous ayons un taux élevé chez les filles scolarisées (60%) par rapport aux non scolarisées (41.1%) cette situation pourrait être liée à la présence de peu d'effectifs des mineures prostituées scolarisées.

L'utilisation du préservatif varie de manière significative en fonction du niveau d'instruction avec le taux d'utilisation le plus élevé aux deux extrêmes c'est-à-dire chez les illettrées et les diplômées. Nous pensons que chez les illettrées, elle serait liée aux enjeux futurs en effet il est fort possible qu'elles aient réalisé la précarité extrême des conditions dans lesquelles elles vivent avec leur famille. La venue d'un enfant peut compliquer dangereusement leur vie et celle de leur famille. L'apparition des maladies IST/VIH peut aussi diminuer leur revenu déjà insuffisant pour survivre et, en plus, comme dans l'étude Guinéenne sur la prostitution, les aspirations futures comme le changement de statut (le mariage) amènent les prostituées à faire plus attention à leur état de santé et à la préserver [16]. Nous pensons également que les perspectives d'avenir limitées pour les illettrées pourraient être un des éléments déclenchant le reflexe de conservation de l'unique outil de production : leur corps.

Pour les diplômées, il est évident que le niveau d'instruction avec diversification des moyens et opportunités d'accès à l'information en rapport avec le préservatif est le facteur prédominant.

Les partenaires des filles de notre échantillon qui exercent la profession d'artisan, fonctionnaire des ONG, Agent de bar, enseignant, cinéaste, motard et chômeur utilisent à 100% le préservatif. Les professions avec le plus faible taux d'utilisation des préservatifs sont toutes les autres catégories et les élèves. Nous pensons que ces petites différences sont liées au hasard et qu'il n'ya pas de professions exercées par les hommes qui les prédisposent à ne pas utiliser le préservatif.

La résidence des filles enquêtées non plus, n'intervient pas dans l'utilisation de préservatif quoique sous d'autres cieux il a été prouvé que le milieu influe sur l'usage des contraceptifs notamment au point que les gens qui habitent en milieu urbain ont le taux le plus élevé d'utilisation des méthodes de planification que ceux vivant en milieu rural [22]. Notre étude a été effectuée en milieu rural et malheureusement nous n'avons pas pu avoir accès aux résultats d'une aucune étude ayant abordé cet aspect en milieu urbain, c'est une brèche ou opportunité pour les autres chercheurs qui viendront après nous.

E. CONCLUSION

La prostitution des mineurs est un problème de santé publique pour le centre commercial de Kavumu. La compréhension de ce problème est la première étape dans sa résolution, il est évident que cette résolution permet d'améliorer la santé de toute la communauté vivant dans ce lieu car les clients des ces prostituées sont des hommes, jeunes et vieux, de tous milieux sociaux, de presque toute catégorie professionnelle et le nier serait une aberration.

Les facteurs favorisants épinglés dans ce travail sont nos exhaustifs .Les caractéristiques ou variables ayant une influence sur ce phénomène sont : le sexe, le fait d'être issue d'une famille nombreuse, la scolarité et niveau d'instruction, les fréquentations, l'habillement, l'insécurité et ses corolaires, la stabilité conjugale des parents, et le niveau socio-économique de la famille

En rapport avec le préservatif, plus de la moitié des sujets enquêtés l'utilisent. Quoiqu'élevée légèrement nous pensons qu'il reste encore beaucoup à faire dans ce domaine. En effet, la progression de la pandémie du VIH/SIDA dans le monde est plus accentuée en Afrique Subsaharienne avec environ deux tiers des malades du monde. Certains auteurs pensent que les Zones des conflits ont une prévalence élevée de VIH/SIDA avec également le taux de transmission le plus élevé. L'Est de la RDC est l'une de ces régions en proie à des guerres interminables pour des raisons égoïstes dépassant tout entendement humain et des âmes sensibles.

Dans cette ère de pandémie généralisée des IST et VIH/SIDA, l'usage de préservatif apparaît comme une des alternatives pour essayer de ralentir cette progression et nous pensons que la compréhension des raisons de refus d'utiliser le préservatif est cruciale. Elle pourra aider les programmes spécialisés dans la lutte contre le VIH/SIDA à cibler les raisons de résistances à cette utilisation lors des campagnes de sensibilisation.

Ces résistances sont en générale d'ordre culturel et encrées dans les croyances véhiculées dans nos communautés, nous avons également trouvé certains facteurs qui interviendraient dans l'utilisation du préservatif chez les adolescentes prostituées ; il s'agit du niveau d'instruction, le déménagement fréquent de la famille et l'âge du premier rapport sexuel.

Selon le rapport sur le VIH/SIDA en RDC de 2005 de PNMLS (Programme national multisectoriel de lutte contre le VIH/SIDA), la population à moindre risque est celle appelée « cuvette d'espoir » qui se situerait dans la tranche de 5 à 19 ans car on y observe le plus faible nombre de cas de VIH /SIDA. Signalons que cette tranche de la population est l'une des plus importante dans les pays en développement, nos enquêtées se trouvent dans cette tranche d'âge, raison pour laquelle nous pensons que la cuvette pourrait s'être déplacée. La jeunesse étant l'avenir de demain, alors comment sera notre avenir si nous venons à perdre une bonne partie des jeunes adolescents suite au VIH/SIDA ? Sûrement compromis.

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24. Unicef, Rapports annuels sur la RDC, Kinshasa ,2001.







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