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L'utilisation de téléphone mobile et dynamiques des acteurs dans l'espace urbain de Bamako

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par Issa FOFANA
Université Gaston Berger de Saint-Louis Sénégal - Master II 2010
  

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Première partie:

La politique, les acteurs et les stratégies dans le domaine de la téléphonie mobile dans l'espace urbain de Bamako

Introduction

L'objectif de cette partie est d'analyser la politique de la télécommunication au Mali, les acteurs et les stratégies dans le domaine de la téléphonie mobile. Le secteur de la télécommunication mobile a subit une évolution effrénée depuis plus d'une décennie dans les villes maliennes suite à la reforme politique du secteur des télécommunications. Le téléphone mobile est devenu un outil incontournable en matière de relation interpersonnelle.

Les stratégies des opérateurs doivent être en corrélation avec la politique gouvernementale, car les opérateurs héritent d'un cahier des charges qui impose souvent la technologie à utiliser. C'est le cas des réseaux mobiles global system for mobile Communication (GSM) où la technologie est indiquée.

Cette volonté politique a favorisé le développement de la téléphonie mobile. Ainsi, se développent des dynamiques et des stratégies des acteurs (État, opérateur, usagers, etc.) dans l'espace urbain.

Le téléphone mobile réservé pour ceux qui avaient le moyen, il y a quelques années, est devenu un outil populaire grâce à la reforme politique du gouvernement.

Nous examinons ici, les comportements spatiaux des acteurs qui sont souvent conçus pour expliquer et prévoir la localisation des opérateurs.

Chapitre 4: La politique de la télécommunication au Mali

Face à l'Union International des télécommunications (UIT), le poids de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) s'est imposé depuis 1994 dans le secteur des télécommunications. L'Accord Général sur le Commerce des services (AGCS) relatif aux télécommunications traite des mesures qui affectent l'accès au service public et l'usage des réseaux de transport. A la demande du gouvernement malien, une équipe d'experts de l'UIT a réalisé en mai - Juin 1995 une mission de conseil dans le but de reformer le secteur. La mutation des opérateurs de télécommunications résulte du processus de la mondialisation de l'économie, des avancées technologiques permettant l'émergence de nouveaux services et l'entrée de nouveaux exploitants, de la croissance de la part des services dans le commerce mondial et du mouvement des capitaux. Tout ceci oblige les opérateurs à affronter une plus grande concurrence de fait.

L'entrée en vigueur de l'AGCS en 2005 n'a pas apporté beaucoup de changements dans le secteur, au moins en ce qui concerne les services de base. Le secteur de la télécommunication considéré comme très rentable avec des retours sur investissement plus rapides, est l'un des premiers à être visé par les Institutions Financières Internationales (IFI) (Banque Mondiale et Fonds Monétaires Internationales). Elles interviennent dans le cadre des programmes d'ajustement structurels ou autres cadres stratégiques de lutte contre la pauvreté. Leur approche libérale a pour but d'assainir les indicateurs macroéconomiques des pays qui demandent de prêts, toujours avec la même recette : augmenter les impôts, couper les dépenses, vendre ce qui est rentable. De ce point de vue, la Banque Mondiale a financé dès le début du programme de la reforme du secteur des télécommunications. Le Mali étant un pays sous programmes d'ajustement structurels, tout prêt à long terme à une entreprise publique, y compris pour financer des investissements visant à en améliorer les équipements et les performances, est normalement interdit par la Banque : cela augmente la dette de l'État et contredit la directive de désengagement à laquelle est subordonnée son aide. Même si dans certains cas ; la Banque mondiale est obligée de céder du fait des particularités de la situation économique et sociale du pays (MELE et SANGARE, 2005).

Cette démarche a longtemps rencontré des obstacles politiques, les gouvernements ne voyant aucune urgence à transformer l'environnement économique et institutionnel de ce secteur généralement rentable.

Partant de là, le gouvernement du Mali a adopté une déclaration de politique sectorielle des télécommunications en 2000 qui définit les orientations, les enjeux et les bénéfices attendus de la réforme du secteur. L'Ordonnance N° 99-043/P-RM du 30 septembre 1999, ses décrets et arrêtés d'application régissent les télécommunications en République du Mali. Avec ces textes réglementaires, le gouvernement est déterminé à établir la transparence et une concurrence loyale dans le secteur des télécommunications et à reprendre le processus d'ouverture par un appel d'offre international pour l'octroi, avant la fin de l'année 2000, d'une licence à un opérateur privé. Ce dernier deviendra le concurrent de l'opérateur historique dans tous les services de télécommunications y compris les services mobiles et internationaux.

Ces textes créent un environnement favorable au développement des télécommunications et en particulier la téléphonie mobile.

Cette réforme a produit des progrès notables notamment en matière de télé-densité, même si celle-ci reste encore faible, soit 3,94 lignes pour 100 habitants en zones urbaines et 0,07 lignes pour 100 habitants en zones rurales au moment de l'introduction du second opérateur (Orange Mali). Le taux d'accès aux services de télécommunications a été ainsi amélioré. Ce qui a permis au Mali de se placer à la 8ème place au sein de la Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) abandonnant ainsi son rang de 12ème sur 15 précédemment et de passer de la 41ème place à la 28ème au sein de l'Afrique Subsaharienne.

Quant à la reforme, elle a été faite en deux étapes :

· la séparation de la poste des télécommunications et la création d'une société d'État des télécommunications, (SOTELMA) en 1989 ;

· la libéralisation du secteur des télécommunications qui sera couronnée par la privatisation de l'opérateur historique, la SOTELMA.

La stratégie de privatisation de la SOTELMA retenue a consisté à céder 51% du capital au partenaire stratégique, tandis que 19% du capital ont été cédés au grand public et 10% réservés aux salariés de la société, par la signature du contrat de cession le 6 juillet 2009. La privatisation de la SOTELMA génère une nouvelle ère dans la régulation des télécommunications au Mali avec le changement de statut de la SOTELMA, de société d'Etat à 100% à celle à capital majoritaire privé.

Cependant, la libéralisation de ce secteur consiste à rendre libre l'accès à une activité économique pour différents agents économiques. Elle signifie la fin du monopole de l'opérateur historique dans le secteur de la télécommunication définie par l'autorité publique.

La possibilité offerte à d'autres opérateurs d'intervenir dans le même secteur est un moyen de stimuler la concurrence, qui a pour but d'encourager l'innovation, la qualité de service et la baisse des prix pour les usagers.

Dans une large mesure, la privatisation ne se réduit pas à un non-engagement de l'État par la vente d'actifs publics. Elle consiste à développer la place dévolue au secteur privé. L'octroi d'une licence d'exploitation à Ikatel devenu Orange Mali, opérateur privé, participe de la privatisation.

Dans le cadre de l'extension du nombre des abonnés, chose souhaitée par la politique du gouvernement, le Mali dispose depuis le 1er novembre 2008 d'un nouveau plan de numérotation téléphonique à 8 chiffres. Avec ce nouveau plan, de nouvelles perspectives s'ouvrent au développement du secteur de la téléphonie mobile. En effet, le nouveau plan de numérotation à 8 chiffres offre un potentiel de 100 millions de numéros (cf. annexe IV). Il a l'avantage de permettre aux opérateurs d'étendre leurs réseaux et de donner à l'État malien la possibilité d'introduire sur le marché de nouveaux opérateurs.

En plus de tout cela, la libéralisation et la privatisation du secteur ont contribué à la dynamique de développement (l'augmentation de l'accès à l'information, le partage rapide des connaissances entre les personnes et la contribution à la construction du social). Cependant, cette dynamique est en grande partie concentrée dans les espaces urbaines et particulièrement à Bamako. Le téléphone mobile est devenu une alternative pour ceux qui n'avaient pas le moyen de se procurer un téléphone fixe parce que l'accès à une ligne fixe demandait plus d'investissement au gouvernement.

L'accès au service de la téléphonie mobile est un enjeu essentiel pour la majorité de la population. Aujourd'hui, il permet à beaucoup de secteurs et de citoyens d'accéder à moindre coût à l'information. Il a facilement intégré le quotidien des usagers dans la ville de Bamako. Pour un accomplissement parfait de la politique gouvernementale, il faut des acteurs pour servir les consommateurs que sont les opérateurs.

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