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Forces et faiblesses de la RDC en relations internationales africaines

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par Joseph APOLO MSAMBYA
Université officielle de Bukavu - Licence 2008
  

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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

UNIVERSITE OFFICIELLE DE BUKAVU

Scientia splendet et conscientia

B.P. 570 BUKAVU

FACULTE DES SCIENCES SOCIALES, POLITIQUES ET ADMINISTRATIVES
DEPARTEMENT DES RELATIONS INTERNATIONALES

Forces et faiblesses de la République

Démocratique du Congo en relations

internationales africaines.

Présenté par Joseph APOLO MSAMBYA

Travail de fin de cycle présenté pour L'obtention du Diplôme de GRADUAT En relations Internationales.

Encadreur : C.T. MWILO MWIHI WATUTA Auguste

ANNEE ACADEMIQUE 2008- 2009

Épigraphe

« Qui contrôle la partie orientale du continent (...)
règne sur la terre centrale,
Qui règne sur la terre centrale règne sur l'île
mondiale,
Qui règne sur l'île mondiale règne sur le monde ».

Sir Halford J. MACKINDER

« Tant que je n'ai pas battu l'adversaire, je peux craindre qu'il ne me batte.
Je ne suis pas mon propre maître car il me dicte sa loi comme je lui dicte la
mienne ».

Carl Philip Gottlieb von CLAUSEWITZ

A vous, notre père MUHUNGA RAMAZANI W'APOLO pour les efforts
fournis pour notre croissance physique, spirituelle et intellectuelle, grâce à
votre sens de responsabilité, nous sommes devenu ce que nous sommes
aujourd'hui par votre grand amour paternel ;

A vous, notre très chère mère FATUMA MARIE Claudine, pour avoir
supporté les caprices de notre enfance avec des sages conseils suite
auxquels nous sommes devenu mature;

A vous, nos oncles paternels, Jules SWEDI Bin RAMAZANI et APOLO
W'APOLO Joseph, pour votre contribution tant morale que matérielle à
notre parcours académique ;

A vous MASUDI MAZAMBI et MWAVITA MUNYOLOLO, vous qui êtes pour
nous autant que nos parents, pour nous avoir hébergé chez vous pendant
toutes nos années d'études à Bukavu ;

A vous, nos petits frères et soeurs pour votre soutien inestimable ;

A vous tous, pour votre affection, les sacrifices consentis avec amour et
patience ;

A notre future épouse, A notre future famille ;

A vous tous qui nous êtes chers, oncles, tantes, cousins, grands-mères et
pères, amis... ;

A toutes les âmes éprises de la formation intégrale des jeunes ;
Nous dédions ce travail.

Avant - propos

L'homme, en tant qu'être social, est appelé à vivre en société. Dans cette entité territoriale, il cultive le sens de solidarité et apprend à venir en aide à ses semblables dans la résolution de différents problèmes. Dans le cadre de reconnaissance et de gratitude à leur égard, il serait ingrat de notre part de méconnaître l'apport de nombreuses personnes dans la laborieuse rédaction de ce travail, lequel travail nous a scientifiquement, moralement, matériellement et même financièrement coüté et dont le dépôt de la pierre de tout un chacun sur l'édification de celui-ci s'avère indispensable.

Nous avons le réel plaisir de rendre hommage aux corps académique, scientifique et administratif de l'Université Officielle de Bukavu (U.O.B) pour avoir rendu possible notre formation nonobstant la conjoncture difficile pendant tout notre cursus de graduat à l'UOB.

Nous tenons à remercier tous les enseignants, ceux de l'école primaire et secondaire pour leur formation qui nous a servi de base pour avoir le niveau d'études que nous avons. Un mot doit nécessairement s'adresser aussi à tous nos enseignants de l'université pour avoir concrétisé en nous le nom de cadre que nous portons déjà et qui réconforte à aller de l'avant.

Nos remerciements s'adressent particulièrement au Chef de Travaux MWILO-MWIHI WATUTA Auguste, notre aîné scientifique, en qualité de directeur de ce travail, pour avoir aimablement accepté de nous suivre dans la recherche en dépit de ses multiples occupations. Ses remarques constructives, sa disponibilité ainsi que ses sages conseils méritent l'expression de notre profonde reconnaissance.

iv

Nous sommes reconnaissant envers nos chers parents pour tant de sacrifices qu'ils se sont imposés pour que soit effective notre formation scientifique, ce qui témoigne leur affection incommensurable envers nous. Qu'ils trouvent, à travers ce travail, les fruits de leurs mérites.

Que nos frères et soeurs, nos tantes, nos oncles paternels et maternels, nos grands-mères et grands-pères, nos amis et tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, nous ont soutenu durant toute notre vie estudiantine, trouvent ici l'expression de notre profonde reconnaissance. Que les couples APOLO RAMAZANI et LONA WA MKYOBA, nos grandsparents paternels ; LUKUBE LUHOTA DAVID et SOFIA MAUWA WA MKELELWA, nos grands-parents maternels ; MWENEBATU LUKUBE Jacques et NGENA SIWATWA Ngeby, nos chers oncles maternels, trouvent ici la félicitation pour leurs efforts conjugués dans la réussite de nos études.

Que l'inoubliable feu grand-père APOLO RAMAZANI que la mort a voulu arracher avant notre existence trouve ici l'expression de notre profonde gratitude et notre regret pour son départ si prématuré, qu'il jouisse et goûte les produits de ce travail dans l'au-delà et que son âme repose en paix !

Nous sommes redevable aux familles MASUDI MAZAMBI, MWAMBA WATEKWA et OBEDI SUMAILI ECA qui, durant tout notre séjour académique à Bukavu, nous ont hébergé et dont nous ne pouvons taire leur grande intervention dans le cadre matériel.

Qu'il nous soit aussi permis de remercier nos frères en Christ, le Révérend père PIERRE SARTORIO et Mr. l'Abbé ALIMASI BWINGI Jean Marie ; nos frères APOLO RAMAZANI Vital et MWENEBATU APOLO ; l'oncle paternel Jules SWEDI Bin RAMAZANI qui nous ont secouru financièrement durant ces trois années d'études à Bukavu.

Que nos frères de la famille estudiantine M'mbondo (FEM), et particulièrement ceux de la cellule de l'Université Officielle de Bukavu, trouvent ici l'expression de notre reconnaissance pour le soutien mutuel et pour avoir semé au sein de cette famille une très grande solidarité.

Nous sommes finalement et également redevable à l'oncle paternel ASISA BULIMWENGU et envers tous ceux que nous n'avons pas cités et que notre mémoire a oubliés, nous leur disons : MERCI.

Joseph APOLO MSAMBYA

vi

Sigles et abréviations

A.O.F. : Afrique Occidentale Française

A.P.R. : Armée Patriotique Rwandaise

B.D.E.G.L. : Banque de Développement des États des Grands Lacs C.E.E.A.C. : Communauté Économique des États de l'Afrique Centrale C.E.P.G.L. : Communauté Économique des Pays des Grands Lacs F.A.R. : Forces Armées du Rwanda

F.A.R.D.C. : Forces Armées de la République Démocratique du Congo

F.D.L.R. : Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda

F.E.M. : Famille Estudiantine M'mbondo

F.M.I. : Fond Monétaire Internationale

G.A.T.T. : General Agreement on Trade and Tariff

L.R.A. : Lord Resistance Army

MONUC : Mission d'Observation des Nations Unies au Congo

O.M.C. : Organisation Mondiale du Commerce

O.N.U. : Organisation des Nations unies

O.U.A. : Organisation de l'Unité Africaine

R.D.C. : République Démocratique du Congo

R.D.F. : Rwanda Defense Force

R.I. : Relations Internationales

R.I.A. : Relations Internationales Africaines

S.A.D.C. : South African Development Community

S.A.P.P. : South African Power Pool

S.A.T.C.C. : South African Transport Communications Committee

S.D.N. : Société des Nations

SINELAC : Société Internationale d'Electricité des Grands Lacs

U.A. : Union Africaine

UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science

Et la Culture

U.O.B. : Université Officielle de Bukavu

U.P.D.F. : Uganda People Defense Force

U.R.S.S. : Union des Républiques Socialistes et Soviétiques

1

0. INTRODUCTION

1. Choix et intérêt du sujet

L'enseignement universitaire en RDC s'organise autour de trois cycles et est sanctionné par la rédaction des travaux scientifiques à la fin de chaque cycle. C'est dans ce cadre qu'il nous a plu à la fin de ce premier cycle d'études universitaires, de faire une étude sur « Les forces et faiblesses de la République Démocratique du Congo en relations internationales africaines ».

Cette étude se décèle aussi bien dans le cadre de la pratique en vue d'accoucher les connaissances acquises à l'auditorium pendant notre cursus de graduat.

Un double intérêt a milité pour le choix d'un tel sujet d'étude :

Il revêt une importance capitale en ce sens que l'actualité sur les ambitions des États met au centre la question de la politique internationale. C'est ainsi qu'il nous permettra de distinguer les acteurs et les différentes forces agissant sur la scène internationale africaine dans la dynamique de la matérialisation de la puissance des États sur la scène internationale.

Il nous permettra également de relever et d'analyser rationnellement les facteurs de puissance de la République Démocratique du Congo dans ses relations avec l'Afrique ainsi que ses insuffisances en vue de dégager la place qu'elle occupe dans le concert des nations sur les plans sous régional et régional. Il conviendra à l'issue de cette étude, de proposer, de manière analytique, des voies et moyens pouvant renforcer la puissance de la RDC ou alors de dégager quelques stratégies pour que l'État congolais parvienne à avoir une grande influence sur la scène politique africaine.

2. Etat de la question

Plusieurs personnes ont écrit sur les relations internationales africaines mais nous n'avons pas eu dans nos recherches assez d'auteurs qui se sont proposé de parler des forces et des faiblesses de la RDC en relations internationales africaines.

L'ouvrage de Germain NGOIE TSHIBAMBE constitue une analyse minutieuse du parcours de la RDC dans le concert des nations africaines.

Comme toute politique étrangère a des fondements ou des soubassements internes, Germain NGOIE TSHIBAMBE s'est employé à scruter l'environnement interne de la République Démocratique du Congo dans ses différentes séquences avant de se pencher sur son imbrication dans les relations interafricaines.

Cette oeuvre met en lumière les différents facteurs qui ont directement ou indirectement entravé l'érection de la RDC en pôle d'influence et relève les faiblesses l'ayant transformée, a contrario, en pôle d'insuffisance. Cette analyse porte surtout sur le plan diplomatique et sur le plan de la politique étrangère de la RDC1.

L'analyse de cet auteur porte surtout sur les réalités de la deuxième République du Maréchal MOBUTU jusqu'à l'avènement de Mzee Laurent Désiré KABILA.

Emile NGOY KASONGO, dans son ouvrage, tourne l'une des pages sombres de l'histoire du Congo en mettant en évidence cinq périodes significatives traduisant quatre décennies perdues pour le développement de la RDC. Cependant, cet auteur, tient d'autre part, à

1 G. NGOIE TSHIBAMBE, La République Démocratique du Congo dans les relations interafricaines. La Trajectoire d'une impossible quête de puissance, Lubumbashi, Editions de Labossa, 2005, P.1.

3

épingler les ressources considérables dont dispose le pays face aux contraintes multiples2.

Toutefois, il fonde cette étude sur l'aspect purement économique en prétendant que seules les ressources humaines et géoéconomiques sont capables d'assurer et de garantir l'essor du pays. Il postule que la capacité d'une nation à assurer et à garantir une norme de bien-être économique à ses populations doit être l'enjeu de tout gouvernement.

D'auteurs3 essaient de retracer la vie de la RDC (à l'époque le Zaïre) en mettant en exergue diverses formes de violence politique qui ont réapparu ou qui se sont développées, rappelant à plus d'un titre le climat de forte instabilité qui a régné au cours des premières années de l'indépendance et en pointant les principaux facteurs expliquant la lente dérive du pays vers le chaos.

Par contre, ils démontrent qu'à son indépendance, le pays disposait de pratiquement tout pour devenir une grande puissance africaine. Avec son étendue (grand comme l'union européenne, mais dix fois moins peuplé), ces auteurs préconisent qu'il aurait dü devenir le pendant francophone du Nigeria et de l'Afrique du Sud, et constituer un pôle de stabilité et de développement rayonnant sur toute l'Afrique subsaharienne. Cette étude axée sur la RDC donne des informations sur son parcours dans les secteurs politique, économique, culturelle, démographique, militaire...

Il faut enfin préciser que les informations parues dans cet ouvrage sont arrêtées au 31 juillet 1996.

Guy GRAN4 démontre la grande différence et la vie sombre qu'a connu la RDC en concluant que la voie suivie par le gouvernement congolais (Zaïrois) depuis 1965, voire 1885, a entraîné une impressionnante et inacceptable ampleur de pauvreté, de la privation et de

2 Emile NGOY KASONGO, Quelle perspective économique en République Démocratique du Congo aprèsguerre ? Goma, U.L.P.G.L., Fac. de Gestion et Administration, 2003, P.5.

3 J. Marc BALENCIE et A. de La Grange, Mondes rebelles. Acteurs, conflits et violences politiques, Paris, Éditions Michalon, 1996, P.389.

4 G. GRAN, Zaire. The political Economy of underdevelopment, New York, Praeger Publishers, 1979, P.Vii.

4

la souffrance pour la plupart de congolais. En 1979, le Zaïre avait des arriérées de 1.3 billion de dollars américains de dette à long terme et le FMI était prêt à offrir son troisième plan de stabilisation pendant trois ans. Cette étude qui s'apaisentit sur les faiblesses de la RDC, porte sur le plan économique.

Dans une étude plus globalisante et théorique, Charles PHILIPPE DAVID5 offre une synthèse des principaux thèmes, courants de pensée et débats théoriques qui marquent les études stratégiques comme élément fondamental des relations internationales. Toutefois, affirme-t-il, la connaissance et la maîtrise des outils du domaine de la stratégie demeurent les préalables incontournables d'une meilleure compréhension des défis de la guerre et de la paix en vue de l'émergence sur la scène internationale. Sans stratégie, estime-t-il, il ne peut y avoir de transformation chez les acteurs des relations internationales de leurs perceptions et de leurs actions de sécurité pour prétendre occuper une place de choix dans le concert des nations et jouer un rôle de prédominance sur la scène internationale.

Nous, par contre, nous examinerons les forces et les faiblesses de la RDC dans les relations internationales africaines tant sur les plans politique et géostratégique, sur les plans géographique et démographique, que sur les plans économique et culturel tout en ayant comme fondement les facteurs qui influencent la puissance des États. Contrairement aux études antérieures, notamment citées et qui ont reflété la vie de la RDC des années 90, voire des années 80, nous allons essayer d'actualiser nos propos avec la période actuelle.

L'apport de la présente étude portera sur des tactiques ou mécanismes à appliquer pour que la RDC se taille une place de référence comme un acteur incontournable sur la scène internationale africaine.

5

3. Problématique

Les États extériorisent leur puissance par des démonstrations de force (affrontements) ou puissance diplomatique. Dans ce cas, c'est à l'issu d'un affrontement ou d'une relation quelconque de puissance qu'un État donné soit qualifié de faible ou de puissant par rapport à un autre. A titre illustratif, vers la fin des années 30, la situation internationale était marquée par les ambitions de deux grandes puissances de l'époque, l'Allemagne et le Japon, dont les appétits expansionnistes en Europe et en Asie déclenchèrent la seconde guerre mondiale.

Actuellement aussi, pas mal d'États veulent se tracer une quelconque ligne de conduite en prouvant leur existence par la recherche de la puissance sous toutes ses formes, se posant en s'opposant.

L'extériorisation de la puissance d'un État ou la manifestation de cette puissance peut se traduire par des actes de force (la guerre), qu'on appelle « Hard power » ou par une persuasion diplomatique lors des négociations, qu'on qualifie de « Soft power ». Chaque État fait ainsi face aux ambitions de puissance des autres sur lui. De cette confrontation ressortent les forces et les faiblesses de chacun. C'est depuis son indépendance que la RDC est en face des autres États du continent comme État indépendant et souverain. Dans ce parcours diplomatique qui exige qu'il (l'État congolais) s'impose devant ses pairs du continent, il convient de focaliser une attention particulière sur les forces et les faiblesses de cet État. Pour y arriver, deux questions conduiront cette étude :

1. Quels sont les facteurs de puissance des États en relations internationales et lesquels d'entre eux se retrouvent en République Démocratique du Congo ?

2. Comment la République Démocratique du Congo exploite les facteurs de puissance dont elle dispose dans la matérialisation de sa puissance ?

4. Hypothèses de travail

Plusieurs facteurs seraient à la base de la puissance des États sur la scène internationale. Plusieurs auteurs les ont évoqués en accordant, les uns ou les autres, beaucoup d'importance sur tel ou tel autre facteur selon leur aspiration ou plutôt selon leur formation scientifique. Ces facteurs se regrouperaient en conditions géographiques et stratégiques, conditions démographiques, forces économiques et financières en sous-entendant les concurrences ou conflits et les ententes, en facteurs militaires et technologiques, les avancées socioculturelles et un puissant leadership entraînant une bonne gouvernance.

La RDC regorge des ressources naturelles d'une valeur insoupçonnée qui justifie le qualificatif de « scandale géologique » (ressources minières, forestières, hydriques, énergétiques, spatial...) qui lui permettraient de reprendre très vite une place de choix dans le concert des nations tant au niveau continental que mondial. Cette connotation qu'elle porte fait qu'elle soit convoitée par les pays voisins qui cherchent à tout prix à asseoir aussi leur contrôle sur une partie de ses greniers.

Cependant, dans la matérialisation de sa puissance, un constat serait très amer pour la République Démocratique du Congo. Le laisseraller de l'État congolais dans l'exercice de ses fonctions régaliennes (la paix, la sécurité, la justice, la fiscalité...) donne libre cours à une multitude de rébellions internes et ouvre des brèches à des ingérences plurielles et extrêmement ravageuses. Tant sur le plan géostratégique qu'économique de ses différentes ressources réelles potentielles, on assisterait à leur forte inexploitation. Le manque de transparence dans la négociation et l'octroi des marchés, les conflits d'intérêts non déclarés, le manque d'évaluation appropriée des atouts et des apports congolais (produits ou marchandises) aux marchés, l'inclusion des clauses désavantageuses pour l'État congolais, l'incapacité de gérer l'espace pourraient, à cet effet, être dénoncés.

7

5. Approche méthodologique

La méthode géopolitique nous a servi à frayer le chemin d'explication, d'interprétation des faits en nous permettant de comprendre les actions et les interactions des États sur la scène internationale africaine. Cette méthode accorde une place importante à la connaissance de l'espace en se posant « qui fait quoi où ? », à la connaissance des intentions « qui fait quoi pourquoi ? », à la connaissance des actions et interactions « qui fait quoi ? ».

Nous avons également recouru à des opérations de recherche pour la récolte des données, ce sont des techniques. Ainsi, avons-nous usé des techniques vivantes suivantes :

· Le questionnaire d'enquête : celui-ci nous a permis de récolter les informations auprès des personnes ressources à partir des questions écrites ;

· L'entretien et le sondage d'opinion : à partir des dialogues et des échanges avec des personnes ressources, nous avons pu recueillir les avis, informations auprès de nos enquêtés.

A part les techniques vivantes ci-haut mentionnées, nous avons également recouru à la technique documentaire, il s'agissait d'accéder à la lecture des certains ouvrages portant sur notre domaine d'étude. Nous avons de même fait usage de l'Internet, analysé certaines informations diffusées par la radio et la télévision.

6. Délimitation du sujet

Dans la plupart des cas, les conditions de recherche obligent le chercheur à restreindre son champ d'action et son espace temporel.

C'est ainsi que notre sujet de travail, de par sa formulation, se délimite sur la RDC géographiquement. Il sied de dire qu'il concerne les actions et le poids politique de la RDC sur la scène internationale africaine.

Du point de vue chronologique, nous allons nous atteler sur une période allant de 2006 à nos jours, 2009. Cette période nous parait plus importante pour cerner à fond la vie de la RDC sur la scène internationale africaine car elle est la période qui marque l'acquisition, par la RDC, des premières institutions issues des élections dites libres et démocratiques depuis plus d'une quarantaine d'années après son indépendance.

7. Difficultés rencontrées

Tout au cours de la rédaction de ce laborieux travail, nous avons été confronté à plusieurs difficultés, notamment :

· Le manque d'un nombre important d'ouvrages dans les bibliothèques de la place susceptibles de nous fournir les renseignements portant sur notre domaine d'étude. Ceci a constitué pour nous un grand obstacle pour nous situer dans l'état de la question car on devrait parcourir différents ouvrages portant sur cette thématique en vue de préciser dans quel sens aborder ce sujet par rapport aux études antérieures. Mais les quelques ouvrages parcourus et lesquels décrivaient la vie de la RDC d'une manière ou d'une autre sur ses différents secteurs nous ont quand même servi pour contourner cette difficulté;

· Les difficultés d'ordre financier pour assurer à bon escient la recherche des données pour la réalisation de ce travail. De ce fait, on ne pouvait que s'en prendre à nos propres moyens disponibles pour faire ce que ces derniers nous permettraient ;

· L'incapacité de nos enquêtés à répondre à certaines questions, d'où la remise de notre questionnaire d'enquête répondu à moitié. C'est ainsi que nous avons seulement tenu compte des données qui nous ont été fournies par eux.

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8. Plan sommaire du travail

Pour mener à bon port l'élaboration de ce travail scientifique, son ossature se présente en deux chapitres qui seront encadrés par une introduction avant d'aborder le premier chapitre et au finish, par une conclusion après avoir étayé le second chapitre.

Le premier chapitre porte sur les facteurs de la puissance des États sur la scène internationale et le second concerne les forces et les faiblesses de la République Démocratique du Congo en relations internationales africaines. Dans ce second chapitre, après avoir épinglé les atouts majeurs dont dispose la RDC et ses insuffisances, nous allons proposer certains mécanismes ou stratégies en guise de pistes de solution pouvant permettre à la RDC d'occuper une place importante sur la scène internationale africaine ou dans le concert des nations.

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Chapitre I. Les facteurs de la puissance des États

sur la scène internationale.

Etant donné qu'on ne saurait pas mener une étude sur les forces et les faiblesses de la RDC en relations internationales africaines sans préalablement connaître les facteurs influençant la puissance des États, il sied de se pencher d'abord sur ce que sont particulièrement les relations internationales africaines et de passer en revue les facteurs de puissance tels qu'ils sont retenus par les spécialistes pour enfin les appliquer sur le cas de la RDC.

I. Commentaires des spécialistes sur les Relations Internationales Africaines6

L'expression « relations internationales » en soi se réfère à deux objectifs différents. Le premier est d'ordre pratique et le deuxième d'ordre théorique. En tant que pratique, les relations internationales sont un secteur de réalité sociale, elles donnent à se lire à travers les interactions, elles mettent en contact plusieurs États ou les ressortissants de plusieurs États.

Dans la deuxième acception, c'est-à-dire en tant que théorie ou science, les relations internationales sont une discipline scientifique, un domaine du savoir ayant un objet ou domaine d'étude, un ensemble de méthodes et un corpus de propositions considérées comme vraies7.

Entendue à la lettre, l'expression « relations internationales africaines » pourrait surprendre si elle signifiait que les relations en question sont les relations entre les nations africaines. Même si on admettait que les nations sont des réalités incontestables, la définition des

6 P.-F. GONIDEC, Relations internationales africaines, Paris, LGDJ, EJA, 1996, Pp.1-7.

7 G. NGOIE TSHIBAMBE, Cours de Relations Internationales I, Inédit, G1 R.I., F.S.S.P.A, U.O.B., 2006- 2007.

Relations Internationales Africaines n'aurait pas fait un grand pas du fait que le concept de nation n'est pas entendu par tous de la même façon8. Les difficultés seraient-elles résolues si on établissait une équivalence entre les termes << nation » et << État » ? Ainsi, dans l'expression << organisation des nations unies », le terme << nation » désigne en fait des États, puisque les membres d'une organisation ne peuvent être que des États. L'expression RIA signifierait alors « relations interétatiques », l'État étant naturellement représenté par les gouvernants habilités à agir dans l'ordre international.

La combinaison d'un critère d'ordre géographique (l'espace considéré), d'un critère d'ordre structurel (les éléments composant la région étudiée), d'un critère d'ordre temporel (la période de temps retenue) et d'un critère d'ordre matériel (les problèmes constitutifs de l'étude) doit permettre de définir ce que nous entendons par RIA.

Le qualificatif << africaine » indique clairement que, d'un point de vue géographique, les relations étudiées ne concernent qu'une fraction de la planète, la région << Afrique ».

Cependant, l'idée qu'il puisse exister une telle région est parfois contestée par les internationalistes. REUTER et COMBACAU affirment : << l'Afrique n'existe guère comme être autonome et comporte au moins deux mondes, l'Afrique noire et l'Afrique arabe9 ». Une telle opinion, même si elle est assez répandue, ne saurait être acceptée. Plusieurs arguments militent en faveur de la reconnaissance d'une région africaine.

D'un point de vue strictement géographique, on peut invoquer la proximité, le voisinage qui fait de l'Afrique un continent. Mais comme le souligne avec pertinence BIPOUN WOUM : << si le voisinage géographique

8 Anonyme, Divers, l'idée de nation, cité par P.- F. GONIDEC, Relations Internationales Africaines, Paris, LGDJ, EJA, 1996, P.1.

9 REUTER et COMBACAU, cités par P.-F. GONIDEC Relations Internationales Africaines, Paris, LGDJ, EJA, 1996, P.2.

12

est un élément nécessaire de la région, il n'est guère suffisant, même pour délimiter la région dans l'espace international ».

Le facteur historique peut également être pris en considération. A juste titre, M. M'BOW10, ancien directeur général de l'UNESCO, observe que pendant longtemps, « le continent africain n'était presque jamais considéré comme une entité historique ». L'accent était mis sur la division de l'Afrique en Afrique noire et Afrique blanche. Un des objectifs de l'histoire générale de l'Afrique, publiée sous les auspices de l'UNESCO, est précisément de mettre en lumière « l'unité historique de l'Afrique et les relations de celle-ci avec les autres continents11 ». Selon l'historien Burkinabé Joseph KI-ZERBO, « cette histoire ne saurait être autre que l'histoire des peuples africains dans son ensemble, envisagée comme une totalité englobant la masse continentale proprement dite et les îles voisines, comme Madagascar, selon la charte de l'OUA ».

Aux arguments d'ordre géographique et historique, on peut ajouter un argument d'ordre culturel. Aussi bien L.S. SENGHOR que KWAME NKRUMAH ont souligné qu'il existe un ensemble de valeurs de civilisations communes à tous les africains. L'un parle d'africanité et l'autre de personnalité africaine.

Enfin, un dernier facteur peut être invoqué, qui est d'ordre juridique. Sur un plan général, BIPOUN- WOUM a pu consacrer un ouvrage au droit international africain dont l'existence avait été affirmée par Alvarez dès 1959. Sur le plan institutionnel, ceci s'est traduit notamment par la création d'une organisation internationale régionale (OUA, aujourd'hui UA) et par la mise en place d'antennes régionales (ou sousrégionales) des organisations internationales à vocation universelle. Ajoutons que la volonté des africains de se considérer comme faisant

10 M. M'BOW, Préface à l'histoire générale de l'Afrique, Paris, UNESCO, Vol. I, 1980, P.13.

11 Ibidem.

partie d'un ensemble régional est attestée par l'existence à l'ONU d'un groupe africain.

Ainsi alors, la prise en considération d'un critère géographique permet de considérer la région « Afrique » comme le lieu des relations internationales ayant ses caractéristiques propres, une certaine spécificité. Cela dit, l'expression RIA renvoie à 3 réalités12 :

1. Les relations qui existent à l'intérieur de la région entre ses éléments composants ;

2. Les relations entre l'Afrique et le reste du monde ou certaines de ses parties (l'Europe par exemple ou bien tel ou tel État ou groupe d'États non africains) ;

3. Ces deux sortes de relations à la fois.

Pour cette étude, les RIA sont prises au sens de la troisième réalité quand nous nous référons à Pierre François GONIDEC.

Nous ne pouvons ignorer le fait que l'Afrique est partie intégrante de la société internationale, ce qui se manifeste juridiquement par sa présence dans les organisations internationales universelles, politiquement, par sa volonté affirmée de participer au règlement des affaires internationales et les relations qu'elle entretient avec les autres États et les organisations régionales (l'union européenne ou la ligue arabe par exemple). Nous ne pouvons pas non plus négliger le fait que les RIA telles que nous les envisageons, sont plus ou moins influencées par les facteurs extérieurs à l'Afrique, ce qui soulève le problème de savoir dans quelle mesure le sous-système africain est autonome, sinon indépendant. Pour sa part, ZARTMANN13 affirme prudemment : « un système africain subordonné autonome possédant certaines caractéristiques identifiables

12 P.-F. GONIDEC, Op Cit., P.10.

13 N.I. ZARTMANN, Africa as subordinate state system in International Relations, international organisation, sl, 1967, Pp.545-564.

14

semble exister et être capable d'exécuter certaines fonctions limitées dans certaines conditions ».

L'existence d'une région « Afrique » justiciable d'une étude du point de vue des relations internationales étant admise, il se pose un second problème qui est d'ordre structurel. Pour reprendre les termes utilisés par Braillard, quels sont les éléments composants du soussystème africain ?

La réponse à cette question dépend de la conception que le chercheur se fait des R.I. en tant que discipline particulière14.

Selon une conception étroite, prônée par certains historiens (DUROSELLE par exemple), sociologues (R. Aron) ou juristes (COLLIARD, S. DREYFUS), l'analyse devrait être centrée sur les États en tant qu'éléments composants les plus importants de la société internationale globale ou restreinte. Par la suite, dans cette conception, les autres éléments ne sont sans doute pas complètement négligés mais ils ne seraient pas dignes de la même attention. Il en résulte que les R.I. sont essentiellement les relations entre les États, les relations intergouvernementales.

Pour ce qui concerne l'Afrique, il faut reconnaître que les États occupent une position centrale sur la scène internationale même si certains observateurs les considèrent parfois comme des États fictifs. Ils doivent cette considération au fait que pendant des décennies, voire des siècles, les pays africains ont été l'objet de domination, de droit et/ou de fait, exercée par des États non africains (européens). Par suite, pendant une période plus ou moins longue, ils ont été mis dans l'incapacité d'influer sur le cours des Relations Internationales. A partir du moment où des États naissent (ou renaissent) comme conséquence de l'action menée par les mouvements de libération, soutenus par certains États et par différentes

14 Cf. P. M. MORGAN, cite par P.-F. GONIDEC, Relations Internationales Africaines, Paris, LGDJ, EJA, 1996, P. 4.

organisations, y compris les organisations internationales (SDN et ONU notamment)15, il est nécessaire qu'ils s'efforcent d'affirmer avec vigueur leur souveraineté, qui leur confère un droit à participer à la vie internationale. Au moment où une partie de la doctrine part en guerre contre l'idée de souveraineté, les États africains affirment au contraire avec force la souveraineté conquise ou reconquise et prennent des distances par rapport à l'idée d'une prétendue communauté internationale, qui impliquerait que l'État devrait être ravalé au rang d'élément secondaire de la société internationale.

A l'époque actuelle, l'existence des États africains jaloux de leur souveraineté, une souveraineté de conquête (conquise ou reconquise) est un fait qu'on ne peut ignorer. Cela dit, on peut discuter à l'infini sur l'État africain, non pas en tant que concept, mais en tant que réalité sociologique. Le fait, incontournable, est que les États africains, faibles ou puissants, grands ou petits, riches ou pauvres, pacifiques ou belliqueux, démocratiques ou non, existent et doivent être reconnus, au même titre que les autres États, comme « la structure élémentaire et immédiate à partir de laquelle se construisent les rapports internationaux16 ».

En dehors du facteur spatial et du facteur structurel, un troisième facteur, d'ordre temporel, doit être précisé pour délimiter le champ d'étude des Relations Internationales Africaines. Celles-ci pourraient être abordées dans une perspective diachronique. Certains auteurs ont d'ailleurs parfois déploré qu'une plus grande attention ne soit pas accordée à l'aspect historique des problèmes17.

L'accession à l'indépendance marque, en effet, non pas exactement une rupture avec la période antérieure, mais le point de départ

15 Sur les mouvements de libération, voir le « Que sais-je ? » de GANDOLFI et surtout la thèse de HASBI (Reins). Consulter l'Annuaire du Tiers-monde (ATM), notamment l'année 1974-1975. Voir G. CHALIAND, Lutte armée en Afrique, cités par P.-F. GONIDEC, Relations Internationales Africaines, Paris, LGDJ, EJA, 1996, P. 4.

16 M. MERLE, cité par P.-F GONIDEC, Relations Internationales Africaines, Paris, LGDJ, EJA, 1996, P.12.

17 T. M. SHAW et B. BARRY; cités par P.-F. GONIDEC, Relations Internationales Africaines, Paris, LGDJ, EJA, 1996, P.5.

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d'une nouvelle période. D'une part, l'État africain, né de la colonisation, sans être toujours la reproduction pure et simple de l'État colonial, a été façonné par ce dernier et conserve son empreinte. En ce sens, on peut parler d'État nouveau par rapport à l'État précolonial. D'autre part, à partir du moment où leur souveraineté est reconnue, les États africains sont en mesure, si les gouvernants en ont la volonté et la capacité, d'être des parties prenantes et non plus des parties prises dans la vie internationale18. Cette situation n'est d'ailleurs pas exempte des contradictions.

D'une part, les africains manifestent, au plan du discours, la volonté de régler eux-mêmes leurs propres affaires et différends. D'où l'idée de « self-reliance » utilisée aussi bien au plan national qu'au plan régional. Mais d'un autre côté, l'insuffisance des ressources disponibles, dont dépend la capacité d'action, les conduit à solliciter plus ou moins l'aide internationale et à s'ouvrir sur le monde extérieur, ce qui risque de limiter leur liberté de manoeuvre en créant de situation de dépendance19.

S'agissant des RIA, sont internationaux tous les phénomènes sociaux qui ont un rapport avec la région considérée soit parce qu'ils concernent les relations entre ses éléments composants, soit parce qu'ils influent sur ces relations.

La compréhension de ce que sont les relations internationales africaines ayant été faite dans cette première section, notre démarche consiste maintenant en l'analyse des facteurs de la puissance des États sur la scène internationale ou en relations internationales dans une seconde section.

18 Expression utilisée par Moh. BEDJAOUI, pour un nouvel ordre économique international, cité par P.-F. GONIDEC, Relations Internationales Africaines, Paris, LGDJ, EJA, 1996, P.6.

19 Cf. J. KI-ZERBO, cité par P.-F. GONIDEC, Relations Internationales Africaines, Paris, LGDJ, EJA, 1996, P.6.

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I.2. Les facteurs de la puissance des États

Plusieurs éléments contribuent à donner à l'État son assise sur la scène internationale. Ainsi, en faisant référence aux dictatures qui se sont multipliées après les indépendances, les États africains ont parfois été qualifiés d'États forts. C'est en ce sens que différentes approches et conceptions des facteurs de puissance des États ont été développées par différents auteurs sur tel ou tel autre plan. C'est par exemple le cas du géographe américain Nicholas JOHN SPYKMAN (1942) qui en retenait 1020 : la surface du territoire, la nature des frontières, le volume de la population, l'absence ou la présence des matières premières, le développement économique et technologique, la force financière, l'homogénéité ethnique, le degré d'intégration sociale, la stabilité politique et l'esprit national. Hans MORGENTHAU, quant à lui, l'un des fondateurs de la pensée réaliste au lendemain de la seconde guerre mondiale, préconise que la puissance est avant tout militaire et économique21. Il la définit comme le résultat de la capacité à combiner au mieux huit critères essentiels : les ressources militaires (capacité de transformer rapidement des ressources en force militaire, état de la préparation de l'armée...), les capacités industrielles, la possession ou la maîtrise des matières premières, des avantages géostratégiques (géographie...), une démographie favorable, des caractéristiques culturelles fortes (caractère national...), un bon moral national (dont CLAUSEWITZ lui-même faisait grand cas...) et des qualités diplomatiques et gouvernementales (qualité des élites...).

Raymond ARON résume ces critères autour des trois éléments : l'espace, les ressources et les capacités d'action collective22. A l'heure actuelle, les ressources naturelles dont disposent les États sont (...) devenues un atout stratégique véritable. (...) Elles sont à l'origine de bien de choix géopolitiques des gouvernements, et surtout des États les plus puissants

20 E. AKONO ATANGANE, Cours de géopolitique, Inédit, L1 RI, F.S.S.P.A., U.O.B., 2008-2009, P. 51.

21 J.-G CONTAMIN et al. S/dir., Dictionnaire de sciences politiques et sociales, Paris, Dalloz, 2004, P. 280.

22 R. ARON, Paix et guerre entre les nations, Paris, Calmann-Lévy, 1964, P.40.

que sont les pays industrialisés, qui en sont dépendants pour assurer le maintien de leur niveau de vie et de leurs instruments de domination. Ces ressources peuvent en effet s'avérer décisives, puisque de leur détention dépend la puissance des pays23. Dans le cadre de ce travail, nous développerons ces facteurs en les regroupant successivement dans les conditions géographiques, les conditions démographiques, les intérêts économiques et financiers, les facteurs militaires et technologiques, les traits de la mentalité collective ou les grands courants sentimentaux et les qualités liées au chef de l'État comme les forces profondes des États sur la scène internationale.

I.2.1. Les facteurs géographiques

D'abord il est reconnu qu'il ne peut exister un État sans territoire ou, de façon plus générale, sans un espace sur lequel il exerce, à l'exclusion de tout autre, son contrôle, un espace dit national. « En politique étrangère, c'est la géographie bien plus que les hommes qui commande24 ».

Par espace national, il faut entendre à la fois l'espace terrestre, l'espace maritime et l'espace aérien surjacent. Cet espace doit regorger certaines potentialités pour conditionner la politique des États et permettre ainsi leur déploiement sur la scène internationale. Citons entre autres : l'influence du climat, du relief, de l'hydrographie, de la qualité des sols et de la nature du sous-sol qui déterminent les caractères de la végétation et de l'état des ressources minérales25.

En elle-même, l'étendue de l'espace national est dépourvue de signification en tant que facteur de puissance de l'État. Marcel MERLE écrit cependant que : « les petits États qui ne contrôlent qu'une portion limitée de l'espace sont, de ce fait, réduits à jouer les seconds rôles sur la

23 S. CHAUTARD, Comprendre la géopolitique, sl, Studyrama perspectives, sd, P.49.

24 B. BOUTROS GHALI, cité par P.-F. GONIDEC, Relations Internationales Africaines, Paris, LGDJ, EJA, 1996, P.12.

25 G. NGOIE TSHIBAMBE, &1XLVDIKZMIZLe DZSGoPDZqXe, Inédit, G2 R.I., F.S.S.P.A, U.O.B., 2007- 2008.

scène internationale26 ». Toutefois, il ajoute qu'il faut tenir compte d'autres données : << contenu de l'espace, équipement technique, capacité des hommes », ce qui le conduit à relativiser l'importance de l'étendue de l'espace national. « Une corrélation étroite ne peut donc être établie entre la superficie et la puissance ».

Dans la mesure où l'espace n'est pas seulement une réalité matérielle, mais également mentale, on peut en tirer la conclusion que les << petits » États peuvent ressentir un sentiment de frustration par rapport aux << grands » États, ce qui n'est pas de nature à faciliter leurs relations. Cependant, la possession d'une vaste étendue d'espace n'est pas, non plus, sans inconvénients. Il est évident que plus cette étendue est importante, plus l'État éprouvera de difficultés à étendre son contrôle effectif à l'ensemble de son espace, à réaliser l'intégration territoriale, c'est-à-dire à relier le centre à la périphérie. En outre, une grande étendue d'espace s'accompagnant de frontières vastes, la défense de ces frontières et le contrôle des mouvements de personnes et de marchandises à travers les frontières se trouvent nécessairement plus malaisés.

Donc, le sol occupé par un État peut lui être un avantage ou un désavantage27. Lorsque l'espace occupé est un désavantage, l'État est limité dans son déploiement, il ne peut agir correctement sur la scène internationale.

Par contre, un État peut considérer sa géographie comme un capital, c'està-dire un avantage stratégique qui lui donne des possibilités et des virtualités qui lui permettent de se déployer sur la scène internationale. Actuellement, l'espace géographique a une valeur neutre.

1. la position de l'État : c'est la place qu'il occupe sur la carte du monde. L'État ayant l'accès à la mer ou une position favorable à la recherche d'un accès à la mer a donc un mobile de toute première importance dans l'orientation de la politique extérieure des États. Friedrich RATZEL avance

26 M. MERLE, cité par P.-F. GONIDEC, Relations Internationales Africaines, Paris, LGDJ, EJA, 1996, P. 12.
27 G. NGOIE TSHIBAMBE, Cours de Relations Internationales II, Inédit, G2 R.I., F.S.S.P.A., U.O.B., 2007- 2008.

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que les peuples les plus forts ont toujours cherché à occuper les zones littorales, en reléguant vers l'intérieur les populations les plus faibles28. Un État puissant, lorsqu'il possédait, dans une mer une dimension relativement restreinte, une portion du littoral, a eu souvent le dessein d'étendre son contrôle à la majeure partie ou même à la totalité des côtes. C'est dans ce contexte par exemple que la Bulgarie luttera pour obtenir en 1912-1913, l'accès à la mer Egée qu'elle perdra en 1920 ; la revendication par la Serbie d'une fenêtre sur l'Adriatique au cours de la première guerre mondiale ; l'Éthiopie, devenue un État enclavé à la suite de la sécession de l'Érythrée, a obtenu de cette dernière la faculté d'accéder aux ports érythréens.

Le géographe Halford J. MACKINDER, simplifie et déforme la pensée de Ratzel. D'après MACKINDER, la balance des forces politiques ne dépend pas uniquement des conditions géographiques, car la virilité et la capacité d'organisation des groupes humains ont aussi leur rôle, mais ce sont les éléments géographiques qui exercent une influence coercitive parce qu'ils sont plus mesurables et plus constants29. Les corrélations entre la géographie et l'histoire doivent donc être le thème essentiel de réflexion.

2. Le contrôle des voies de passage : l'État dont le territoire est traversé par une voie naturelle de passage prend, lorsqu'il est assez fort pour en interdire l'usage, une place singulière dans les R.I. : tous les étrangers qui utilisent ce passage ont besoin de sa complaisance, fort intéressés car le transit peut donner lieu à la perception de taxes ; la circulation des hommes ou des marchandises est donc une occasion de profits pour les habitants de la région. La voie naturelle de passage peut devenir donc un point d'attraction, un centre de fixation qui consolide l'État. Mais cette ligne de circulation commerciale peut être aussi une voie d'invasion : si l'État est faible et s'il y a des voisins puissants, il risque de devenir la victime de sa situation géographique favorable.

28 G. NGOIE TSHIBAMBE, Op. Cit., P. 18.

29 P. MOREAU DEFARGES, Introduction à la géopolitique, Paris, Seuil, 1994, Pp. 46-55.

La puissance continentale est toujours, la plus forte, surtout lorsqu'elle occupe une position stratégique centrale qui lui permet d'agir dans toutes les directions. Mais dans ses analyses, l'amiral américain Alfred THAYER MAHAN insiste sur l'importance de la puissance maritime dans la vie des nations (sea power), en estimant qu'elle a un statut spécial pour s'agrandir vite par rapport à ce que pouvait s'agrandir une puissance continentale. Par ailleurs, il reconnaît qu'aucune nation, si forte soit-elle, ne peut maintenir sa puissance si elle a d'autres voisins puissants qui l'empêcheraient de contrôler les mers et les océans30.

L'école allemande de la GEOPOLITIK dont l'animateur est le général Karl HAUSHOFER se préoccupe de donner à la science politique une base géographique. Elle doit montrer comment la politique est déterminée par les données géographiques. Cette analyse qui établira des faits palpables et des lois démontrées donnera aux hommes d'État les bases nécessaires pour construire une politique pratique, elle leur indiquera en même temps les limites du possible : tout ce qu'un gouvernement pourrait réaliser audelà de la géopolitique ne serait pas durable. Dans son ouvrage : << frontières et leur signification », Karl HAUSHOFER précise que les frontières ne sont en aucun cas des lignes de partage juridiques (en allemand scheidende rechtsnorm), mais au contraire, l'enjeu d'un combat pour l'existence dans un monde fini31.

I.2.2. Les conditions démographiques

En ce qui concerne les facteurs démographiques, on les considère sous l'aspect quantitatif et sous l'aspect qualitatif.

1. Quantitativement, le nombre peut faire la force. La quantité de la population peut être un élément positif à même de contribuer à la vie d'un État sur la scène internationale. Kuznets écrit que << tout État souverain dont la population est égale ou inférieure à dix millions d'habitants » est

30 G. NGOIE TSHIBAMBE, Op. Cit., P.10.

31 P. LOROT et F. THUAL, La géopolitique, Paris, Montchrestien, E.J.A., 1997, P.19.

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un petit État32. Si cette opinion était exacte, il faudrait constater que la majorité des États africains seraient des << petits États ». L'accroissement de la population engendre la politique expansionniste. En Italie par exemple, la poussée démographique a été une des raisons de la colonisation, partant de l'entrée en guerre de l'Italie. En effet, Crispin, dans son discours de Juin 1889, déclarait que l'Italie devait acquérir un territoire de colonisation pour y diriger son << excèdent de population rurale33 ».

2. Qualitativement, on regarde la composition de la population, son homogénéité et son habilité à gérer l'espace. Evoquons ici les problèmes de xénophobie lorsque, à l'occasion de crises économiques ou politiques, la présence d'une population étrangère nombreuse est jugée intolérable. Ainsi par exemple au Gabon, un comité de chômeurs n'a pas hésité à menacer d'extermination de 100 à 150.000 immigrés s'ils n'avaient pas quitté le territoire avant le 31 janvier 199534.

L'essor démographique a plusieurs conséquences, notamment le développement de la puissance économique des États, c'est-à-dire l'augmentation de la population a été un stimulant pour la production et le développement industriel.

Lorsqu'on parle de la population, on s'intéresse aussi aux mouvements migratoires. Ces derniers créent des problèmes dans les pays d'arrivée d'une part et dans les pays de départ d'autre part. Ils ont des avantages et des inconvénients dans les deux cas. Ils ont donné lieu à des conflits ou des menaces de conflits ou des conflits entre les États.

Exemples :

-Transvaal avec la découverte des mines d'or, la guerre de Boer en 1899 ; - Le conflit franco-italien en Tunisie ;

- Le conflit sino-japonais au sujet de la Mandchourie.

32 KUZNETS, cité par P.-F. GONIDEC, Relations Internationales Africaines, Paris, L.G.D.J., EJA, 1996, P.14.

33 G. NGOIE TSHIBAMBE, Op. Cit., P. 18.

34 Anonyme, Le monde 10 janvier 1995, cité par P.-F. GONIDEC, Relations Internationales Africaines, Paris, LGDJ, EJA, 1996, P.14.

I.2.3. Les intérêts économiques et financiers

Le facteur économique joue un rôle important sur la scène internationale. Robert KEOHANE et Joseph NYE ont ainsi mis en avant l'idée que la puissance se définissait plus aujourd'hui par la capacité à maîtriser les interdépendances multiples créées par les relations elles aussi multiples entre États - et nouveaux acteurs internationaux - et la compétition engagée dans tous les domaines, notamment économique, que par l'expression de la force militaire pure35. Un État ne peut plus, dans un tel contexte, être puissant dans tous les domaines à la fois, il doit donc composer avec les autres acteurs étatiques ou non, notamment à travers le système institutionnel multilatéral (ONU, FMI, OMC...).

La lutte contre la pauvreté induit les États à multiplier les mécanismes de coopération pour le développement. La croissance économique des années 1950-1973, par exemple, s'explique par toute une série de facteurs positifs : le dynamisme démographique qui suit la guerre froide, l'effort d'investissement et de modernisation des entreprises qui améliore la productivité, l'expansion du commerce international stimulé par la libéralisation des échanges, l'action des gouvernements qui contrôlent la conjoncture économique et procèdent à des redistributions sociales. Le commerce international a constitué une force d'entraînement pour l'ensemble de l'économie. Stimulé par l'action du GATT en faveur du libreéchange, assuré de la stabilité monétaire par le système de Bretton woods, le commerce international a progressé au rythme annuel moyen de 7% entre 1950 et 197036.

Il est aussi vrai que la crise économique constitue un facteur de croissance à telle enseigne qu'un État frappé par la crise cherchera à développer des mécanismes de prévention en vue d'éviter la répétition de celle-ci et chercher à améliorer son état. Cette stratégie va donner à l'État

35 R. KEOHANE et J. NYE, cités par J.-G. CONTAMIN et al. S/dir., Dictionnaire de sciences politiques et sociales, Paris, Dalloz, 2004, P.280.

36 P. MILZA et S. BERSTEIN, Histoire terminale, Paris, Hatier, 1993, Pp. 116-117.

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des nouveaux élans pour se ressaisir sur le plan économique et occuper une place importante dans le concert des nations.

I.2.4. Les facteurs militaires et technologiques

Les facteurs militaires sont l'expression des arsenaux de différents armements dont disposent les États et qui concourent à leur puissance militaire. Lorsque les États disposent des stocks importants et dangereux, cela peut créer la course aux armements des États, augmentant des risques des guerres. Actuellement, la prolifération nucléaire crée la crise entre l'Iran et la communauté internationale.

En ce qui concerne les facteurs technologiques, ils ont une incidence sur les relations internationales. Les progrès technologiques induisent des effets globaux positifs ou négatifs sur la vie de société. Cela polarise la richesse et les inégalités.

I.2.5. Les facteurs culturels

Les Relations Internationales ont une dimension culturelle, elles ont aussi une dimension idéologique. Ce sont des idées qui permettent des avancées positives sur la scène internationale. La révolution française, par exemple, a produit l'idéologie de l'égalité et de la liberté. La révolution bolchevique de 1917 en URSS a produit des nouvelles idées sur les R.I., notamment la lutte contre l'impérialisme (la tendance des États forts à dominer les faibles). Après la deuxième guerre mondiale, le capitalisme et le socialisme ont prédominé en relations internationales. La guerre froide a été actionnée par la rivalité idéologique Est-ouest. Dans les années 60, la décolonisation et l'entrée des nouveaux États à l'ONU conduit à l'apparition d'une nouvelle idéologie tiers-mondiste des relations internationales. Cette dernière est centrée sur le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, sur la souveraineté permanente des peuples, sur les ressources naturelles et sur le droit au développement.

I.2.6. La personnalité de l'homme d'État

En dépit de tous les facteurs ci-haut évoqués, les relations internationales seront également caractérisées par les événements, les actions et les réactions. Pour autant que les États jouent un grand rôle, une importance est accordée aux hommes d'État. Ceux-ci prennent des décisions qui poussent les États à agir ou à ne pas agir. Dans ce sens, la 2ème guerre mondiale découle avant tout de la personnalité d'HITLER qui l'a provoquée et dirigeait l'Allemagne à l'époque. L'invasion de l'Irak en 2000 est avant tout autre appui militaire, l'oeuvre du président Georges WALKER BUSH ; etc.

En effet, dans les lignes qui suivent, après avoir épinglé les différents facteurs de puissance des États retenus par les spécialistes des relations internationales, notre démarche consiste dans ce deuxième et dernier chapitre à les appliquer au cas de la RDC en relevant ses forces ainsi que ses faiblesses.

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Chapitre II. Des forces et faiblesses de la RDC en

Relations Internationales Africaines.

Après avoir présenté les différents facteurs influençant la puissance des États sur la scène internationale dans le premier chapitre, il convient maintenant de relever, dans ce second chapitre, les pôles d'influence ainsi que ceux d'insuffisance de la RDC sur la scène internationale africaine. C'est pourquoi un accent sera mis sur les facteurs de puissance dont dispose la RDC avant d'évoquer la matérialisation de sa puissance et enfin, envisager quelques pistes de solution pour son passage de la puissance potentielle à la puissance réelle.

II. 1. Les facteurs de puissance de la RDC

Stratégique de par sa position géographique, la RDC l'est aussi par l'abondance et la variété de ses ressources naturelles. Au cours de la conquête, les belges avaient qualifié, à juste titre, la RDC de « scandale géologique ». D'autres continuent à lui donner des qualificatifs de scandale sur plusieurs plans. C'est ainsi qu'on parle de scandale géologique en premier lieu, le deuxième scandale étant celui énergétique et le troisième est lié à l'agriculture et à sa biodiversité37. C'est pourquoi, pour relever ses forces ainsi que ses faiblesses, nous allons chaque fois nous référer aux facteurs de puissance évoqués dans le premier chapitre et cela sur chaque plan traité.

II.1.1. Sur le plan géostratégique

La position de la RDC au centre de l'Afrique est une donnée permanente dont tout pouvoir politique doit tenir compte. Non sans raison, l'écrivain Frantz FANON avait présenté ce pays comme la « gâchette » du

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continent38. Cette position fait qu'elle soit traversée par l'équateur qui lui fait bénéficier d'un climat variable au nord et au sud de cette ligne, surtout par rapport aux saisons de pluie. Elle recèle non seulement la moitié des réserves mondiales de cobalt, métal hautement prisé dans l'aéronautique, mais aussi s'impose comme l'un des quatre principaux producteurs de diamant brut avec le Botswana, l'Australie et la Russie. A ces atouts s'ajoutent la fertilité de ses sols abondamment arrosés et la détention du pactole de l'eau de ses fleuves (Congo et shiloango), convoitée du nord au sud du continent avec, comme corollaire, la possession d'un potentiel hydroélectrique considérable. Le fleuve Congo est le deuxième au monde par son débit (40 000 m3/s), après l'Amazone (200 000 m3/s) et avec ses affluents, ils constituent le second bassin le plus étendu au monde (3,8 millions de Km2) après celui du grand fleuve sud-américain, l'Amazone (6,95 millions de Km2).

Par lui, le Nord, le Sud, l'Est et l'Ouest du continent peuvent être reliés de part en part. Une route, une voie ferrée partant de la pointe la plus septentrionale de l'Afrique ne peut joindre le cap de bonne espérance qu'en la traversant. La RDC aurait pu être le carrefour des voies de communication dans le sens Nord-sud et Est-ouest au centre du continent. D'autant qu'elle est entourée de neuf pays auxquels elle doit avoir accès par des voies de communication fiables d'une part, et est délimitée, sur une trentaine de kilomètres, par l'océan atlantique d'autre part, elle est le seul pays à avoir autant des voisins39.

Les ressources en eau et le potentiel de l'huile blanche que recèle le Congo représentent également un enjeu majeur. Le Congo fait, en outre, partie de l'espace géographique sous-régional, constitué des grands lacs africains qui baignent, en plus de lui-même, le Malawi, le Mozambique, la Zambie, la Tanzanie, le Burundi, le Rwanda, le Kenya et l'Ouganda. De ces pays, seule la RDC partage cinq frontières lacustres40. Ces caractéristiques confèrent

38 M. #177;F. CROS et F. MISSER, Op. Cit., P.26.

39 V. de Paul LUNDA BULULU, Conduire la première transition au Congo-Zaïre, Paris, Editions L'Harmattan, 2003, Pp. 243-245.

40 Ibidem, Pp. 243-245.

au pays, vu sa taille et l'importance de son couvert forestier, garantie de fertilité, un potentiel agricole considérable et d'une exceptionnelle biodiversité que les colonisateurs belges avaient beaucoup développés.

La taille du pays et sa localisation géostratégique au coeur de l'Afrique expliquent également pourquoi la République Démocratique du Congo est un acteur clé de l'intégration politique et économique africaine (sur le plan économique), même s'il est encore loin d'être en mesure de jouer pleinement son rôle. En raison de ses ressources en eau et en électricité, la RDC est un important partenaire de la stratégie des organisations sectorielles créées par la SADC tels le SAPP ou le SATCC.

II.1.2. Sur le plan économique et financier

La position de l'espace national dans la région, et au-delà sur la planète, est sans doute plus significative sur le plan économique. C'est ainsi que grâce à ses voies de communication - routes maritimes, fluviales, lacustres, routes, rail et voies aériennes existantes et à développer - par lesquelles elle peut écouler sa production industrielle, artisanale, agricole, agroalimentaire, culturelle...d'une part, et acheter les productions des autres, d'autre part, en un mot produire, vendre et acheter, la RDC peut se transformer en un carrefour économique, et même en pool de développement41. Faisant référence au passé, en 1959, le Congo belge était le premier producteur de cobalt (5.996 tonnes, soit 39% de la production mondiale), de diamant industriel (66% de la production mondiale) et le cinquième producteur mondial de cuivre (282.094 tonnes, soit 9% de la production mondiale)42. La même année, il a connu son record absolu de production cotonnière : 179.660 de coton-graines, soit 59.280 de coton-fibres, dont 52.790 tonnes ont été exportées. A cette époque, le Congo était un des plus grands producteurs de coton en

41 V. de Paul LUNDA BULULU, Op. Cit., P.27.

42 P.-M. MANTUBA NGOMA et al, La République Démocratique du Congo : une démocratisation au bout du fusil, Kinshasa, Editions Konrad Adenauer stiftung, 2006, Pp.137-148.

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Afrique, derrière l'Egypte et l'AOF et le second producteur d'huile de palme de toute l'Afrique (après le Nigeria), avec 400.000 tonnes.

La RDC est un acteur clé d'intégration politique et économique et s'est efforcée sur ce plan, d'encourager la création ou la relance des groupements économiques régionaux dans lesquels elle entend assumer le leadership. Actuellement, il sied de citer le cas de la CEEAC dont la présidence est assumée par Joseph KABILA KABANGE et de la CEPGL dont elle fait partie. Deux organismes spécialisés de la CEPGL ont leurs sièges en RDC, il s'agit de la BDEGL à Goma au Nord-Kivu et de la SINELAC à Bukavu au Sud-Kivu. Notons aussi que la RDC est membre de la communauté de pays de l'Afrique australe, SADC, en sigle anglais.

II.1.3. Sur le plan démographique

Suivant l'aspect quantitatif de la population congolaise, les conflits qui ont agité la vie de la RDC depuis plus d'une dizaine d'années ont profondément affaibli son appareil administratif. Le dernier recensement date de 198443. Les estimations de sa population proposées ne peuvent donc être basées que sur des observations partielles ou indirectes et essentiellement sur des projections. En 2003, par exemple, la population a été estimée à environ 55 millions d'habitants44.

Une première caractéristique de la population de la RDC est sa croissance rapide malgré la crise, c'est-à-dire malgré le sida et les traumatismes liés aux guerres. Mais des indices existent d'un ralentissement de la croissance. Les prévisions faites indiquaient un ralentissement de la croissance après une dizaine d'années. Un des éléments en est le recul de l'âge moyen au mariage suite à l'allongement des études45.

Au plan qualitatif, ce géant pays dispose d'importants cadres universitaires malgré le taux élevé de l'analphabétisme. La qualité de ses

43 P.- M. MANTUBA - NGOMA et al, Op. Cit., P.28.

44 M.-F. CROS et F. MISSER, Op. Cit., P. 26.

45 P. #177;M. MANTUBA #177; NGOMA et al, Op. Cit., P.28.

enseignements tant au niveau primaire, secondaire, universitaire ou postuniversitaire est toujours d'une grande considération à l'étranger.

II.1.4. Sur le plan militaire et technologique

La force militaire consiste en la taille des forces armées, leurs équipements et stratégies. De par la diversité stratégique de différentes nations dans la formation de l'armée congolaise, celle-ci présente des signes d'une meilleure armée dans le tout prochain avenir. Sous MOBUTU, la coopération militaire fut confiée à la fois à la Belgique, à la France, à Israël, aux États-Unis, à l'Italie, à l'Allemagne, à l'Egypte, à la Chine et à la Corée du nord, en pleine guerre froide. Des telles coopérations militaires ont aussi subsisté sous la dictature de Laurent Désiré KABILA, durant laquelle se succédèrent à Kinshasa instructeurs rwandais, ougandais, tanzaniens, soudanais, zimbabwéens et angolais.

Même actuellement, les unités de l'armée congolaise se trouvent entraînées par les casques bleus de la MONUC parmi lesquels pakistanais, chinois, libanais, uruguayens, sud-africains... ainsi que les troupes de la mission de l'union africaine en RDC. Ceci peut leur permettre d'acquérir plusieurs stratégies militaires selon qu'ils sont entraînés par les spécialistes de différentes grandes armées du monde. Cette présence militaire étrangère en RDC peut profiter à l'armée congolaise un transfert de technologie militaire et la diffusion d'une culture militaire. Mais cette intervention de différentes armées dans la formation des unités congolaises n'est jamais sans inconvénient, car la RDC ne retrouvera pas sa spécificité par rapport à ces dernières.

Cependant, Un défi majeur règne au sein de l'armée congolaise : celui de son unification. Les différentes résolutions prises à la conférence de Goma sur la paix, la sécurité et le développement dans les provinces du Nord Kivu et du Sud Kivu du 06 au 23 janvier 2008 semblent jusque-là n'avoir

pas atteint leurs objectifs. Plusieurs groupes armés, bien qu'ayant ratifiéleur engagement dans la cessation des hostilités et leur processus à

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l'intégration dans l'armée régulière, continuent à être les semeurs de plusieurs tracasseries sur les populations civiles. Cette armée donne le spectacle d'un corps dont les membres se combattent parfois les uns contre les autres et dont la fiabilité est des plus aléatoires, les chefs militaires obéissant encore à leur propre agenda qu'à celui de l'armée.

Au plan technologique, la RDC dispose d'assez d'atouts pouvant lui permettre la fabrication d'armes sur son sol. Le Congo fut un enjeu stratégique durant la seconde guerre mondiale, en tant que détenteur de la mine d'uranium de Shinkolobwe, au Katanga, qui servit à la fabrication des bombes atomiques larguées en août 1945 sur Hiroshima et Nagasaki au Japon. Durant aussi presque toute la guerre froide, il constituera un fournisseur important de cuivre et de cobalt du « monde libre46 ». Mais fort surprenant, il n'existe pas en RDC et presque partout en Afrique, les industries à fabrication d'armes.

II.1.5. Sur le plan culturel

Pour rappel, la dimension culturelle des Relations Internationales suppose cette capacité des peuples à produire des idéologies susceptibles de permettre des avancées positives sur la scène internationale. Le peuple congolais est travailleur, capable d'atteindre toutes les performances lui exigées. La RDC se taille une certaine place au point de vue scientifique par la qualité de ses enseignements tant primaire, secondaire, professionnel, universitaire et postuniversitaire. Sur ce plan, la RDC semble, via ses leaders, avoir émis certaines idéologies qui ont eu de l'influence sur la scène internationale. Dans les années 70 par exemple, le retour à l'authenticité prôné par feu président Mobutu a été une idéologie qui avait tracé une certaine ligne de conduite aux congolais et qui a permis une certaine cohésion nationale. KABILA père, lui, voulait aussi inculquer au peuple congolais une idéologie, mais celle-ci a vite disparu alors qu'elle était à sa phase embryonnaire. Avec la transition de

46 M.-F. CROS et F. MISSER, Op. Cit., P.26.

2003 jusqu'à nos jours, rien n'est à signaler comme idéologie dans laquelle l'un ou l'autre acteur politique de cette période voulait embarquer tous les congolais.

Nous ne pouvons pas nous en passer, dans ce plan culturel, de la dimension sportive où on veut faire l'équipe nationale, le léopard, championne de l'Afrique et la dimension musicale où on reconnaît au niveau mondial qu'en RDC il y a de la bonne musique. Ces deux aspects permettent d'abord une unité nationale, pouvant influencer un certain comportement sur la scène internationale.

II.1.6. Sur le plan politique

Ici, il s'agit de la capacité des peuples, gouvernants et gouvernés, à s'organiser pour atteindre des objectifs communs. La RDC constitue un espace prêt à devenir relais dans la défense des intérêts convergents avec ceux de l'occident en Afrique. Pour tirer le pays du gouffre de la transition, le peuple congolais avait conçu l'idée du gouvernement 1+4, c'est-à-dire un chef d'État assisté de quatre adjoints, en vue de satisfaire toutes les tendances politiques ou civiles assoiffées de pouvoir. Cette stratégie était le fait d'une grande moquerie aux vues des autres États, mais elle a permis une avancée positive dans la consolidation et la recherche de la paix en RDC. La République démocratique du Congo, grâce au Dialogue inter - congolais organisé en Afrique du Sud (2002- 2003), a réussi à se doter d'institutions issues des élections tenues en 2006.

II.2. De la matérialisation de la puissance de la RDC

La puissance a depuis longtemps été définie comme « la capacité d'une unité politique d'imposer sa volonté aux autres unités47 ». Elle est « la capacité de faire, de faire faire, d'empêcher de faire ou de

47 R. ARON, Op Cit., P.17.

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refuser de faire ». A ce titre ou à un autre, les théoriciens réalistes des Relations Internationales s'entendent sur les dimensions d'influence et de contrôle dans la définition de la puissance48. La puissance est définie par Joseph Nye comme << la capacité d'un pays à structurer une situation de sorte que les autres pays développent des préférences ou définissent leurs intérêts en accord avec les siens » ou encore << de contrôler les règles du jeu dans un ou plusieurs domaines clés de la compétition internationale comme le soulignent Bertrand BADIE et SMOUTS. C'est à travers la capacité à faire une guerre et à la gagner qu'un État exprime donc principalement sa puissance.

La RDC, comme nous l'avons montré précédemment, dispose d'assez d'atouts pour arriver à exercer le contrôle des règles du jeu de la compétition interafricaine. Mais, les potentialités dont elle dispose sont restées seulement une puissance matérielle potentielle, c'est-à-dire l'incapacité de les transformer en éléments de puissance réelle.

Cependant, la grande étendue d'espace que possède la RDC n'est pas, non plus, sans inconvénients. Il est évident que plus cette étendue est importante, plus l'État éprouve de difficultés à étendre son contrôle effectif à l'ensemble de son espace, à réaliser l'intégration territoriale, c'est-à-dire à relier le centre à la périphérie ainsi qu'à l'intérieur du pays à travers des infrastructures de base (routes). En outre, cette étendue d'espace s'accompagne de frontières très vastes, d'où la défense de ces frontières et le contrôle des mouvements de personnes et de marchandises deviennent immaîtrisables. La géographie explique en partie la difficulté du Congo, entouré de neuf États, à défendre ses 9000 km de frontières et à empêcher les tentatives des mouvements rebelles hostiles à son régime et aux régimes voisins de se ménager des sanctuaires sur son sol pour mener des attaques contre leur pays d'origine.

48 C. #177; Philippe DAVID, Op. Cit., P.4.

Economiquement, la RDC présente des effets néfastes dus à la non mise en valeur de ses ressources naturelles et industrielles. Depuis un certain temps, l'économie de la RDC est caractérisée par son bas niveau de productivité et son incapacité à accumuler des richesses pour la consommation locale et l'investissement. Sa survie actuelle dépend entièrement de l'extérieur. Son économie est devenue dépendante des économies métropolitaines ou des grandes puissances occidentales, d'où le tarissement de l'aide publique extérieure avec pour corollaire l'accroissement de la dette publique extérieure. La hauteur et le poids de la dette intérieure et extérieure constituent un obstacle important à la réalisation d'un programme minimum car au moment où l'on s'attèle à stabiliser l'économie et à relancer la croissance, il faut penser au remboursement de cette dette afin de prouver la crédibilité des dirigeants49. C'est pourquoi elle doit tout importer pour assurer son existence et ceci ne fait que constituer des lourdes charges à l'État dont leurs résolutions pèsent aux générations futures. C'est ainsi qu'on peut remarquer sur le plan industriel que la RDC dispose d`un outil vétuste très rarement renouvelé et d'autres tombés en faillite il y a belle lurette, d'où la plupart d'entre eux ne fonctionnent plus.

Actuellement, même les institutions bancaires ne fonctionnent pas correctement et on assiste souvent à la dévaluation du franc congolais face au dollar américain, devenu monnaie de transactions dans les échanges commerciaux. La dépréciation chronique, la non convertibilité de la monnaie nationale et l'existence de plusieurs zones monétaires sont des obstacles majeurs. Les congolais bafouent leur propre monnaie pour faire usage des billets des banques étrangers notamment par la dollarisation de l'espace économique national.

Le couple Marie-France CROS et François MISSER50 affirme dans leur
ouvrage que l'économie de la RDC est à 90% informelle. Elle est du reste
une « économie populaire » marquée par la multiplicité d'activités

49 E. - NGOY KASONGO, Op. Cit., P.2.

50 M.- F. CROS et F. MISSER, Op. Cit., P.26.

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« dérisoires » mais, prises dans leur ensemble, elles interagissent entre elles et s'organisent en dehors de l'État pour former une machinerie économique et sociale étonnamment forte.

Du point de vue démographique, on ne peut se passer de la population congolaise marquée par une forte diversité culturelle. Le faible degré d'intégration se traduit par des phénomènes très divers qui reflètent la fragilité de l'État : absence d'identification des groupements d'individus propres à l'État. Sur l'espace congolais, on ne sait pas distinguer un congolais d'un étranger, ainsi on ne saura pas distinguer les ambitions de l'un de l'autre et contrôler les mouvements des populations. La qualité des frontières passoires dont dispose actuellement la RDC constitue un défi majeur. On est libre d'entrer au Congo quand on le veut et sans formalités légales. Aussi le niveau de culture civique ou patriotique de la population congolaise fait une proie facile aux désordres de tout genre en se laissant corrompre par des petites offres pour des causes étrangères.

A en croire, le bas niveau de vie que connaît la population congolaise laisse à désirer. Le congolais s'attendait à un changement meilleur des conditions de vie après l'établissement des institutions issues des élections démocratiques. Mais quel désespoir ?

Cet état de choses occasionne des mouvements migratoires des Congolais cherchant l'asile ou le soulagement dans des pays étrangers. C'est ainsi qu'on voit s'accroître le nombre de congolais de la diaspora. Les Congolais sont maintenant répandus partout à travers la terre à cause de la misère réelle vécue au pays. A ce point, si la RDC avait l'ambition d'ouvrir des ambassades partout dans le monde, nous croyons bel et bien qu'elle n'aurait pas tort car elle serait partout représentée par ses ressortissants. Ce genre d'exode laissant le congolais fuir son pays constitue un grand danger et un manque à gagner pour son avenir par la diminution d'une main d'oeuvre abondante dans les industries, mais aussi en laissant derrière des espaces vides susceptibles d'être occupés par des nouveaux venus.

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Les faiblesses au plan militaire et technologique sont marquées par les manifestations d'une présence militaire étrangère en RDC, l'assistance technique militaire par des superpuissances et les interventions étrangères. L'armée congolaise n'a jamais gagné une guerre sans faire appel à l'extérieur51. C'est ainsi que pour repousser une agression sur son territoire, la RDC recourt à des unités militaires étrangères comme mercenaires. C'est avec ceci qu'on peut illustrer le cas de la dernière intervention du Rwanda dans l'opération conjointe « Umoja wetu52 » de RDF (ex-APR)-FARDC pour la traque des FDLR (ex-FAR) et celui de l'opération conjointe Ouganda (UPDF) -FARDC en vue de la poursuite des rebelles ougandais de la LRA semant des troubles sur le sol congolais. Ceci constitue énormément une faiblesse de la RDC. En recourant aux troupes étrangères, le danger est imminent car les troupes de mercenaires et des auxiliaires sont des armées d'autrui auxquelles un prince sage ne peut compter indéfiniment car elles ne sont obéissantes que lorsqu'elles reçoivent leurs soldes et peuvent déserter au moment où on a encore le plus besoin d'eux pendant la guerre, comme elles peuvent s'offrir au plus offrant et ainsi trahir53.

D'une part, l'existence des bases militaires étrangères est de nature à dissuader les États voisins de s'engager dans les aventures militaires (effet de dissuasion) ; d'autre part, sur le plan interne, il est indéniable que la présence des troupes étrangères sur le sol national est de nature à assurer la stabilité du régime (quelle que soit sa nature, démocratique ou non) dans la mesure où les opposants peuvent craindre une intervention des forces armées étrangères pour soutenir le gouvernement en place et maintenir l'ordre établi.

Au plan culturel, l'État congolais se trouve fragilisé par l'attachement à certaines valeurs socio-traditionnelles qui peuvent

51 M.-F CROS et F.MISSER, Op. Cit., P.26.

52 www.altavista.com

53 G.- NGOIE TSHIBAMBE, Op. Cit., P.10.

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constituer un frein au développement par la résistance ou le refus de la modernité.

Au plan politique, l'appareil étatique congolais reste caractérisé par un faible leadership, des recours à la violence sous toutes ses formes, recrutement des agents publics et des membres des partis politiques sur des bases subjectives (tribalisme, népotisme, clientélisme), faible effectivité du pouvoir d'hommes d'État (notamment la non application des règles de droit), corruption, tendances autonomistes, etc., pourtant, la personnalité des hommes politiques se prouve par la vive volonté à prendre des décisions devant les menaces qui s'exercent contre eux ou l'appareil de l'État et à envisager des types des réponses appropriées pour repousser ces menaces.

C'est pourquoi, la mise en pratique par la RDC des éléments proposés comme pistes de solution dans la section suivante est de nature à rendre effectif le passage de la phase potentielle de sa puissance vers celle de la puissance réelle.

II.3. De la puissance potentielle à la puissance réelle

A l'heure actuelle, la RDC dispose de beaucoup d'atouts qui lui permettraient d'occuper très vite une place de choix dans le concert des nations tant au niveau continental que mondial.

· La dignité et la maturité d'un peuple qui a réussi le pari de tenir dans le calme, l'ordre et la discipline les élections que d'aucuns qualifiaient d'élections de tous les dangers, et de se choisir ses dirigeants54 ;

· Le fonctionnement effectif des institutions issues des élections démocratiques (présidence de la République, sénat, assemblée

54 CENCO, « &EFngeons nos F urs. » in Appel à un engagement réel pour la reconstruction, Kinshasa, 09 février 2008, P.6

nationale et assemblées provinciales, gouvernement central et gouvernements provinciaux), constitue un cadre général juridique et administratif de référence pour une gestion responsable du pays ;

· La présence des ressources humaines de grande qualité qui n'attendent que d'être mises à contribution ;

· Les ressources naturelles d'une valeur insoupçonnée qui justifie le qualificatif de « scandale géologique » (ressources minières, forestières, hydriques, énergétiques...) ;

· L'intérêt de plus en plus manifeste dont jouit le pays à l'heure actuelle sur le plan international. Pour s'en convaincre, il suffirait de voir le nombre de missions de haut niveau venues non seulement présenter leurs civilités aux institutions qui ont été élues, mais aussi exprimer leur volonté de coopérer avec la RD Congo. L'on assiste depuis l'avènement de la 3èmeRépublique à des visites ininterrompues des investisseurs à la recherche de partenaires en RD Congo.

Ainsi nous pouvons nous demander, comment un pays qui a à sa portée autant d'atouts puisse rencontrer sur son chemin les obstacles qui l'empêcheraient d'assumer pleinement ses responsabilités à l'égard de ses habitants, des pays voisins, des ensembles sous régionaux dont il est membre, du continent, voire du monde ?

Quelques priorités incontournables sont proposées à cette question comme pistes de solution : la recherche hégémonique vise la création et la cristallisation d'un rapport de forces relativement stable entre les différents groupes dominants 55(...). Cette définition a pour seul mérite de désigner le triple enjeu auquel se réfère le processus de recherche hégémonique. Il s'agit tout d'abord de circonscrire, idéologiquement aussi bien que territorialement, l'espace neuf de la domination. La reconstruction de l'espace social apparaît donc indissociable d'un

55 J.- F. BAYART, L'Etat en Afrique. La politique du ventre, Paris, Editions Fayard, 1989, Pp.146-147.

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deuxième enjeu : celui que représente l'opportunité, non pas simplement de l'enrichissement mais d'une vraie accumulation primitive consistant en la monopolisation des moyens de production. Le rapport intime de l'État à cette évolution indique le troisième terme de recherche hégémonique, le plus manifeste : la détention du pouvoir politique, c'est-à-dire de l'usage de la force légitime qui commande la « mise au travail » des groupes subordonnés et la maîtrise de l'économie.

Nos enquêtes sur le terrain ont débouché à des résultats tels que nos enquêtés ont proposé ce qui suit : refonder la politique de la nation ; le changement de mentalité ; la prise d'un bon sens moral national (en estimant qu'il vaut mieux être orphelin des père et mère, mais pas d'un pays) ; le développement au niveau interne favorisé par l'amélioration de la qualité des institutions (du ménage au niveau le plus haut) pour permettre un développement économique, lequel développement doit se fonder sur l'amélioration de l'agriculture pour permettre à la population de se suffire en aliments et en exportant le surplus ; la création d'une armée forte et bien formée pour la défense du territoire national ; la recherche de l'intérêt général ; création d'entreprises étatiques et paraétatiques avec un contrôle adéquat, création des infrastructures (écoles, routes, hôpitaux...) pouvant permettre le désenclavement des villages les plus lointains et la formation sur la bonne gouvernance ; veiller à l'égalité des chances et à la dignité pour tous les congolais ; poursuivre des tractations pour que le pays recouvre rapidement sa souveraineté vis-à-vis des voisins régionaux et de la communauté internationale dans le délai le meilleur possible ; que les parlementaires s'acquittent convenablement de leurs missions premières, à veiller au fonctionnement normal de l'État ; que les jeunes ne cèdent pas au désespoir qui les expose à toute sorte de manipulations, qu'ils saisissent toute occasion pour s'investir de toutes leurs forces et intelligence dans les travaux collectifs de développement en devenant créateurs d'emplois au lieu de demeurer éternellement demandeurs d'emploi...

Nous avons pu distinguer ces propositions et le situer sur chaque plan traité.

Au plan géostratégique, la RDC doit chercher à être un espace relais dans la défense des intérêts convergents avec ceux de l'occident en Afrique. Elle doit chercher à être un État leader sur la scène africaine en cherchant à devenir le centre de rayonnement pour toute l'Afrique.

Au plan politique, la nécessité d'un leadership plus visionnaire et dynamique, à tous les niveaux et dans tous les secteurs, capable d'anticiper sur les événements, de garantir l'unité du peuple congolais, d'assurer son développement harmonieux est l'une des priorités pour incarner le rêve d'un Congo fort au coeur de l'Afrique.

L'exigence de la probité morale est indispensable, en particulier pour la classe dirigeante, et la lutte contre la corruption et l'impunité sous toutes ses formes ainsi que la constitution d'une société civile responsable et bien organisée, capable d'influer sur les acteurs étatiques en vue de l'émergence d'un changement qualitatif au niveau des structures et des institutions de l'État sont autant des visées qui ne peuvent jamais être écartées pour un pays qui se voudrait puissant. Et d'ailleurs, cette dernière pourra contribuer à la consolidation de la démocratie, à l'amélioration de la gouvernance dans tous ses aspects politique, économique, social, culturel et à la défense des droits des citoyens. La RDC doit s'efforcer de jouer un rôle de médiation dans la résolution des conflits africains. Une telle ambition n'est envisageable que si elle est politiquement stable grace à des institutions issues des urnes, économiquement prospères et militairement puissantes, et donc cette recherche de contrôle calqué sur les autres États africains se fera par la quête d'une bonne gouvernance démocratique et la nécessité d'une armée nationale forte. Sur cette dimension politique, la fortune est l'attribut du vrai chef, parfois parce que l'on espère qu'elle le dissuadera d'abuser de sa charge.

41

Au plan économique et financier, la reconstruction d'un État viable au Congo passe par la mise sur pied d'une économie tout aussi viable56. Il n'est pas superflu de rappeler que le destin de la RDC consiste, sur le plan interne, à exploiter ses ressources naturelles et toutes ses potentialités dans le but d'oeuvrer pour le mieux-être des populations. Au plan sous-régional, régional et continental, il est de son devoir de jouer seule et de concert avec les autres États, le rôle qui lui revient.

L'insistance actuelle pour l'adoption d'une stratégie globale de lutte contre la corruption, de transparence dans la passation des marchés publics, de publication d'un code de bonne conduite des agents et fonctionnaires de l'État sont là des nouvelles conditionnalités destinées à barrer la route au néo-patrimonialisme et au clientélisme qui ont longtemps gangrené l'État congolais.

L'exigence de la mise en oeuvre rapide d'un programme économique et social prenant en compte les besoins de la population : adduction et distribution de l'eau potable, alimentation en énergie électrique, assurance en soins de santé, encadrement de la jeunesse, politique claire d'orientation scolaire, création des emplois, paiement des salaires dignes, construction des infrastructures routières, ferroviaires, aéroportuaires...constituent également un point de repère qui puisse relever le secteur économique longtemps resté taraudé. Les innombrables péripéties connues par le pays depuis le début des années 90 sont tout simplement l'expression d'un phénomène majeur dans son histoire. Ce qui se passe en réalité actuellement, depuis la mise en place des institutions de la « transition » en 2003, c'est que le pays est en train péniblement et de manière descente de vivre sa refondation.

Germain NGOIE TSHIBAMBE57 a envisagé quelques priorités économiques que la RDC doit se fixer dans sa politique africaine en proposant trois zones concentriques A, B et C (voir annexe n°II). La zone concentrique A est dite de haute sensibilité stratégique. Elle est celle qui regroupe les

56 S. MARYSSE et F. REYNTJENS, L'Afrique des grands lacs, Par1Y GiIIIWIII + mIP mttmprri, nS.i1I316.

57 G. NGOIE TSHIBAMBE, Op. Cit., P.2.

États frontaliers de la RDC. Dans cette zone, les priorités consistent pour la RDC à s'engager dans une coopération fructueuse et responsable avec les différents pays de cette aire en revitalisant des accords de coopération bilatérale pour relancer des échanges frontaliers. A cet effet, il serait mieux pour la RDC de constituer des commissions mixtes avec chacun des pays limitrophes pour le règlement, la facilitation et l'encadrement des échanges sur le plan économique. Et dans les zones concentriques B et C, il s'agit de la promotion de la coopération bi-et multilatérale entre la RDC et ses partenaires extérieurs. La zone B est la zone de rayonnement constituée du Soudan, Éthiopie, Somalie, Malawi, Mozambique, Zimbabwe, Namibie, Botswana, Gabon, Cameroun et le Nigeria alors que la zone C est composée de l'Afrique lointaine constituée du reste des pays. Toutefois cependant, la RDC doit éviter, dans ses relations bilatérales ou multilatérales, d'être conduite dans une dépendance réelle, à une aliénation vis-à-vis de l'État donateur. Tel fut (ou est encore) le cas entre les ex-colonies et leurs anciennes métropoles.

Sur le plan militaire et technologique, il est urgent que soit créée une armée républicaine avec comme mission principale de garantir la stabilité du pays car l'intégrité territoriale et la souveraineté nationale ne sont pas négociables58. La tenue des états généraux de l'armée et la possession des bases militaires s'avèrent aussi indispensables car la stabilité du pays en dépend. La possession des bases militaires implique la libre disposition de terrains, d'installations militaires, de facilités en matière de stationnement et de circulation des forces armées, le droit de survol aérien et d'escale dans les aéroports, c'est-à-dire autant de limitations à la souveraineté de l'État59. La RDC doit se présenter comme un État pouvant secourir militairement des régimes alliés qui rencontrent des difficultés de déstabilisation et éviter que le territoire d'un pays

58 CENCO, Op. Cit., P.37.

59 J. BARREA, Théories des relations internationales. De l' « idéalisme à la grande stratégie », Bruxelles, Erasme, 2002, P.90.

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limitrophe ne s'offre comme un sanctuaire aux opposants pour le déstabiliser.

Pour échapper au dilemme de sécurité, la puissance doit être moins concurrentielle. En termes clairs, GRIECO estime que les États peuvent maximiser leur puissance et leur sécurité, en coopération et non en compétition avec les autres États60. L'usage de la force n'est pas considéré comme une façon légitime pour un État de réaliser des gains sur la scène internationale. Le concept de puissance, dans son sens militaire, deviendra caduc, conclut John Mueller. En outre, dans un contexte où prédominent les conflits intra étatiques, la guerre sera causée davantage par la faiblesse que par la puissance des États, dit DELMAS61.

Dans un aspect culturel, il s'agit donc désormais de bien prendre conscience que l'époque coloniale et celle de la dictature appartiennent désormais et définitivement au passé, de convertir les mentalités en profondeur, de combattre la nostalgie du passé et de former la mentalité des gens à des ambitions nouvelles. Car, il ne s'agit ni de rafistoler ce qui s'est lentement dévitalisé ou a parfois été détruit dans des poussées de violence, ni même de reconstruire à nouveau et de manière identique ce qui existait à la fin des années 50.

D'entrée de jeu, il s'agit d'écarter une objection erronée : l'incapacité des congolais ! Il n'y a pas de problème de déficit de capacité même s'il y a bien sür çà et là des preuves manifestes d'incompétence, mais la compétence est quelque chose qu'il est possible d'acquérir.

L'éducation aux valeurs civiques et républicaines, pour un changement réel de mentalité, devrait être une préoccupation majeure au sein de la nation congolaise. L'État doit y apporter un appui déterminant en matière financière, logistique et thématique. Cette éducation porterait sur les connaissances élémentaires des institutions républicaines, sur l'initiation aux droits et devoirs des citoyens, aux valeurs qui les sous-tendent parmi lesquelles la cohabitation pacifique, la tolérance, la convivialité, la

60 Ch.-Philippe DAVID, Op. Cit., P.4.

61 Ibidem.

complémentarité, la capacité de prévenir ou de gérer les conflits, la justice, la réconciliation, l'esprit d'initiative et le sens du bien commun. Les medias doivent particulièrement être interpellés pour véhiculer ces valeurs car ils modifient ou éclairent sur la manière d'organiser la société et sur ses enjeux politiques.

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Conclusion

Concernant la matière dans cette étude sur les forces et les faiblesses de la République Démocratique du Congo en relations internationales africaines, il est aisé de constater que les faiblesses priment sur les forces bien que nombreux de facteurs de puissance des États existent en RDC.

Notre objectif, en menant cette recherche, était d'établir une balance entre les atouts dont dispose la République Démocratique du Congo, lesquels atouts contribuent à la perspective de sa puissance d'une part, et ceux qui constituent un pôle d'insuffisance d'autre part.

Cette problématique a suscité des questions de recherche

suivantes :

1. Quels sont les facteurs de puissance des États sur la scène internationale et lesquels se retrouvent en RDC ?

2. Comment la République Démocratique du Congo exploite les facteurs dont elle dispose dans la matérialisation de sa puissance ?

Les réponses provisoires ou hypothèses aux questions de la problématique se présentaient comme suit : Plusieurs facteurs seraient à la base de la montée des États en puissance sur la scène internationale. Il s'agit des facteurs géostratégiques, des conditions démographiques, des forces économiques et financières sous-entendant les concurrences ou conflits et les ententes, des facteurs militaires et technologiques, des facteurs socioculturels et des facteurs politiques impliquant un puissant leadership et la bonne gouvernance.

La RDC regorge de beaucoup d'atouts qui lui permettraient de reprendre
très vite une place de choix dans le concert des nations tant au niveau

régional que continental. Les ressources naturelles d'une valeur insoupçonnée dont elle dispose - ressources minières, forestières, hydriques, énergétiques, etc. - lui donnent le qualificatif de scandale géologique et constituent pour elle des facteurs d'une puissance énorme. Ce travail a également répondu à la question concernant la matérialisation de la puissance de la RDC. Nous avons souligné que tant sur le plan géostratégique qu'économique et pour tant d'autres ressources dont dispose la RDC, on assisterait à leur forte inexploitation.

Pour répondre à ces questions de recherche, nous nous sommes servi de la méthode géopolitique en partant de la compréhension des actions des acteurs (États), de leurs intentions et de l'espace où se déroulaient ces dernières.

Nous avons également dressé un questionnaire d'enquête distribué à 30 enquêtés et avons tenu plusieurs entretiens et sondages d'opinion avec 30 personnes ressources pour la collecte des données, et enfin, les sources électroniques nous ont aidé pour l'accès à certaines informations.

Vis-à-vis de cette incapacité de la RDC à transformer les atouts dont elle dispose en éléments de puissance réelle sur le continent africain, ce géant État est devenu presque inexistant sur la scène africaine et s'il peut exister, c'est parce qu'il est devenu une proie que chaque pays veut engloutir. Même le moindre des plus petits pays en Afrique risque de se soulever et manifester ses ambitions contre la RDC.

Que les interactions et les relations soient l'oeuvre des États (selon la doctrine réaliste) ou des États et d'autres acteurs significatifs (selon le transnationalisme), les relations internationales sont appuyées, soutenues, facilitées, contrariées par certains facteurs. Ce sont ces facteurs que nous considérons comme facteurs de puissance des États. Ils jouent soit un rôle positif, soit négatif. Lorsqu'ils sont bien combinés, ils sont positifs.

47

Un pays qui ne sait pas exploiter en sa faveur les facteurs susceptibles de l'ériger en puissance, ces derniers joueraient en sa défaveur. En mariant ceci à cette étude, nous pouvons dire que les hypothèses de travail sont confirmées. Bien plus, tous les facteurs de puissance évoqués par les spécialistes des relations internationales se retrouvent en RDC et qu'il ne reste que leur mise en exploitation pour lui permettre de prendre très vite une place de choix sur la scène interafricaine. Nous avons problématisé quelques suggestions ou stratégies comme pistes de solution pour permettre à la RDC de se mouvoir, de sortir de sa torpeur, quittant ainsi la puissance potentielle à la puissance réelle.

Ce travail a connu une subdivision binaire : le premier chapitre a porté sur les facteurs de puissance des États sur la scène internationale. C'était l'occasion de cerner ces derniers tels que les auteurs et spécialistes des relations internationales les présentent.

Le deuxième chapitre, qui a traité de l'application de ces facteurs de puissance sur le cas de la RDC, a démontré ses forces ainsi que ses faiblesses dans les relations interafricaines en lui proposant des nouvelles perspectives d'avenir.

En rapport avec tout ce qui précède, il y a lieu de conclure avec optimisme que cette étude nonobstant les quelques vicissitudes signalées, nous a été utile pour parfaire et compléter notre formation universitaire et nos connaissances théoriques et pratiques sur la RDC. Précisons toutefois que conclure ne veut pas dire qu'on a épuisé tous les aspects riches que revêt un sujet de recherche. De ce fait, nous n'avons aucunement pas la prétention d'avoir brillamment réussi, mais nous sommes réconforté par ce courage d'avoir essayé et jeté une goutte d'eau dans cette mer qu'est la science. C'est compte tenu de notre empreinte contenue dans ces traces que d'autres chercheurs pourront nous compléter sans que nous ne soyons à l'abri de leurs critiques.

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17. NGOY KASONGO, E., Quelle perspective économique en République Démocratique du Congo après-guerre ? Goma, U.L.P.G.L., F.G.A., 2002.

18. MOREAU DEFARGES, P., Introduction à la géopolitique, Paris, Seuil, 1994.

19. SUR, S., Relations internationales, Paris II, Montchrestien, 4ème Edition, 2006.

20. ZARTMANN, N.-I., Africa as a subordinate state system in international relations, international organisation, sl, 1967.

49

B. ARTICLE

21. CENCO, «changeons nos coeurs» in appel à un engagement réel pour la reconstruction, Kinshasa, février 2008.

C. COURS

22. AKONO ATANGANE, E., Cours de géopolitique, inédit, L1 RI, F.S.S.P.A., U.O.B., 2008-2009.

23. NGOIE TSHIBAMBE, G., Cours de Relations Internationales I, inédit,

G1 RI, F.S.S.P.A., U.O.B., 2006-2007.

24. NGOIE TSHIBAMBE, G., Cours de Relations Internationales II, inédit,

G2 RI, F.S.S.P.A., U.O.B., 2007-2008.

25. NGOIE TSHIBAMBE, G., Cours d'histoire diplomatique, inédit, G2 RI, F.S.S.P.A., U.O.B., 2007-2008.

D. SOURCE ELECTRONIQUE

26. www.altavista.com/ 12 mars 2009.

50

Table des matières

Epigraphe...~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~.~i Dedicace~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~,~~ ii Avant-propos~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~,~ iii Sigles et abreviations~~~~~~~~~~~,~~~~~~~~~~~~~~,vi

0. INTRODUCTION 1

1. Choix et interêt du sujet 1

2. Etat de la question 2

3. Problematique 5

4. Hypothèses de travail 6

5. Approche methodologique 7

6. Delimitation du sujet 7

7. Difficultes rencontrees 8

8. Plan sommaire du travail 9

Chapitre I. Les facteurs de la puissance des Etats sur la scène internationale. 10

I. Commentaires des specialistes sur les Relations Internationales

Africaines 10

I.2. Les facteurs de la puissance des Etats 17

I.2.1. Les facteurs geographiques 18

I.2.2. Les conditions demographiques 21

I.2.3. Les interêts economiques et financiers 23

I.2.4. Les facteurs militaires et technologiques 24

I.2.5. Les facteurs culturels 24

I,2,6, La personnalité de l7homme d7État 25

Chapitre II. Des forces et faiblesses de la RDC en Relations Internationales

Africaines. 26

II. 1. Les facteurs de puissance de la RDC 26

II.1.1. Sur le plan geostrategique 26

II.1.2. Sur le plan economique et financier 28

II.1.3. Sur le plan demographique 29

II.1.4. Sur le plan militaire et technologique 30

II.1.5. Sur le plan culturel 31

II.1.6. Sur le plan politique 32

II.2. De la materialisation de la puissance de la RDC 32

II.3. De la puissance potentielle à la puissance reelle 37

Conclusion 45

References bibliographiques 48

Table des matières 50

a

DES

3MEXES

b

ANNEXE I.

GUIDE D'ENTRETIEN

A. IDENTITE

SEXE : Masculin Féminin

NIVEAU D'ETUDE :..............................
PROFESSION :....................................
PARTI OU GROUPEMENT POLITIQUE :

B. QUESTIONS

1. Nous retenons comme facteurs de puissance des États les éléments suivants : les ressources militaires (capacité de transformer rapidement des ressources en force militaire, état de la préparation de l'armée...), les capacités industrielles, la possession ou la maîtrise des matières premières, des avantages géostratégiques (géographie...), une démographie favorable, des caractéristiques culturelles fortes (caractère national...), un bon moral national et des qualités diplomatiques et gouvernementales (qualité des élites...). Parmi ces facteurs, lesquels jouent en faveur de la RDC et en sa défaveur et comment ?

2. Comment la RDC exploite les facteurs dont elle dispose dans la matérialisation de sa puissance ?

3. Quels sont les moyens et stratégies pour que la RDC devienne influente sur la scène internationale africaine ?

Les cercles concentriques dans la politique africaine de la RDC

Source : G. NGOIE TSHIBAMBE, La République Démocratique du Congo dans les Relations interafricaines. La trajectoire d'une impossible quête de puissance, Lubumbashi, Labossa, 2005, P.217.






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"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera