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La relation ville / rivière: Albi et la dynamique Unesco: vers un renouveau des discours et pratiques autour de la rivière du Tarn

( Télécharger le fichier original )
par Naà¯la SMATI
Centre universitaire Jean François Champollion - Master 1 géographie et aménagement spécialité aménagement développement et environnement 2012
  

Disponible en mode multipage

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La relation ville/riviere

Albi et la dynamique Unesco : vers un renouveau
des discours et pratiques autour de la rivière du
Tarn

Encadrant pédagogique : Frédérique BLOT Centre universitaire JF. Champollion

Master 1 Géographie et aménagement spécialité aménagement
développement et environnement

UE 81 : Démarche de recherche protocole scientifique
2011/2012

Remerciements

A l'issue de ce travail, mes remerciements s'adressent tout d'abord à mon encadrant pédagogique Frédérique BLOT pour ses conseils et son soutien, et à mes enseignants.

Egalement, j'apporte ma gratitude aux personnes qui m'ont reçu en entretien et m'ont aidé dans ma récolte d'informations.

Enfin, Je tiens à remercier particulièrement mes parents sans qui rien n'aurait été possible, ainsi que ma tante pour son encouragement et son soutien moral.

Sommaire

Introduction générale : 3

Partie 1

Villes, Label Unesco, et cours d'eau : Mise en perspective des reconquêtes fluviales 5

1.1.Evolution des rapports ville/fleuve : 5

1.2 Lyon et le plan bleu : Le Rhône, la Saône et le patrimoine Unesco 7

1.3 Bordeaux et la Garonne :

Partie 2

Le classement d'Albi à l'Unesco : Le contexte albigeois du Tarn 11

2.1 Présentation de la ville d'Albi : 11

2.2 Le Tarn : 13

2-4- les dangers du Tarn :

2-5 Le questionnement. 20

2-6 Cadre théorique et concepts clés 21

2-7 Hypothèses : 25

2-8 Méthodologie : 25

Partie 3

Résultats : Villes moyennes et patrimoine : vers un renouveau des pratiques sociales 31

3.1 Des représentations du Tarn aux pratiques et formes urbaines à Albi 31

3-1-1Le Tarn comme patrimoine : représentation fonctionnelle du Tarn 32

3-1-2Le Tarn dangereux :risques d'aménagement des berges du Tarn 34

3.1.3 Le Tarn comme image de marque : 36

3.1.4 Le Tarn comme terrain de loisir et d'évènementiel . 36

3.2 Montauban et la reconquête du Tarn : du référentiel politique aux pratiques

sociales : 37

3-3 Quel avenir pour le Tarn et Albi 38

Conclusion 43

Bibliographie 45

Annexes 48

Table des illustrations 52

Table des matières 53

Introduction générale

En France, depuis les années 1980 les FROURIVEXXEEIns sont redevenus au centre des préoccupations des politiques publiques, des institutions internationales, et de la société en général. Ce regain (WpWt LYE dEns le sens de rendre Fes FRnstituEnts paysagers plus esthétiques, fonctionnels et productifs. De plus, le changement de représentation lié à la reconnaissance mondiale des villes motive les décideurs à revoir leurs actions en fonction du patrimoine. Ceci se traduit souvent par des opérations visant à réhabiliter les fleuves, les rivières en passant par les berges ce qui se transfRTP I nQ EtROCTGIEttrEIIVterritorial. Ce sont ces aspects sur lesquels va VESSX HKRITe sujet de recherche. Il siKkIROJIE5RXVERIP IR3M- IpEEuFKERMEETOV- 1 visant à comprendre les représentations et les pratiques qui tournent autour de la rivière du Tarn à Albi et aux multiples enjeux quIESSRLIE RE SEAMP RQElLAEtARn.

Nous évoquerons dans un premier temps l'évolution de la place des cours CIeEuCGEWOEVLYIOD, et son cadre normatif actuel en matière de politiques s'EP pcE1eP HY11/4111E3LY11ELGEKAGSEtIiP Rine. Nous appréhendons cette question de renouveau fluvial à travers des exemples de reconquête à différentes échelles territoriales. Nous prendrons comme exemple le cas de Lyon et de bordeaux. Ces villes VESSXent sur divers dispositifs physiques et politiques vers une reconsidération G IIIRSEFH IluLYIEl. Dans un deuxième temps, le contexte act3IEXeIIE LYillD 11'AOEETIN du Tarn sera traité en insérant une brève étude historique G li'évolution de la ville et des pratiques autour de la rivière. Cela en guise de mise en perspective à titre FRP SEIEIIMINIMATX\Ege1 3yentant et contemporains pour cerner leur évolution. Cela nous permettra de faire un point sur le passage des utilisations révolues aux aménagements contemporains. La problématique quant à elle, VIRUETI 1EutRKRa plusieurs niveaux de réflexion, OWLSELIMMr le rôle du fleuve dans la dynamique de patrimonialisation, HId'Eual ESELW identifier le changement de représentations sociales et le renouveau des pratiques autour du Tarn depuis le classement. Enfin IISeINIKESIinFISHOlaménagement G RIFINIEFI LYillMrILY1q1FIEEWD 1FR011 WW I ville moyenne.

DEnKAWOpsuItEW IKAREMINIRQII'EERIfillles points spécifiques et enjeux majeurs
qui définiront les représentations et les pratiques urbaines centrées autour du Tarn à
la suite du classement Unesco: représentations fonctionnelles, esthétiques et

patrimoniales. Enfin, quelques pistes de réflexions sur le rapport ville /rivière seront proposées en conclusion. Ce dernier point proposera une nouvelle vision d'aménagement et s'interrogera sur l'aménagement des bords de la rivière avec une reconsidération à la fois territoriale patrimoniale et paysagère de celle-ci.

1 Villes, Label Unesco, et cours d'eau : Mise en perspective des reconqurtes fluviales

1.1. Evolution des rapports ville/fleuve

Les cours d'eau sont les berceaux de toutes les grandes civilisations. Les villes traversées par ces derniers se singularisent par un échange d'influence considérable entre les hommes, la terre et l'eau, ce qui garantit une architecture patrimoniale et un urbanisme unique. Souvent, la reconnaissance mondiale de ce patrimoine, propulse les villes à un rang plus élevé, elles deviennent alors une vitrine ouverte sur le monde. Autrement dit « Le patrimoine urbain constitue, à cet égard, un atout de plus en plus valorisé, en particulier lorsqu'il est reconnu « Patrimoine mondial » par l'Unesco»1. D'une part, ceci remet en question les priorités d'aménagement de ces villes et impose une dynamique de mise en valeur et de sauvegarde patrimoniale2.

D'autre part, les relations entre une ville et son cours d'eau se trouvent bouleversées. Le but est donc d'identifier ces points de confluence rattachés au classement Unesco. De plus, l'eau en ville est un élément non négligeable pour la mise en place des politiques d'aménagement, ainsi la gestion de la présence de l'eau dans la ville, est une question qui ressurgit tout au long de l'histoire du développement urbain3 .

Des études ont démontré la mutation des rapports en faisant une analyse rétrospective des rapports villes rivière à travers les temps. En effet Les relations ville-fleuve, souvent complexes, ont évolué au cours de l'histoire urbaine de l'imbrication à l'exclusion. Cette évolution passe par trois phases urbanistiques bien distinctes4 :

-Celui d'une ville ouverte sur le cours d'eau jusqu'au début du XXe siècle ; -Celui d'une ville tournant le dos au fleuve au cours du XXe siècle ;

- Enfin, celui d'un retour vers le fleuve depuis les années 1980.

Le schéma (figure 1) illustre bien les étapes de la relation ville rivière en France

1 Sarah RUSSEIL, Les pouvoirs publics locaux face aux processus de labélisation : l'inscription du
site historique de Lyon au patrimoine mondial,
revue politiques et aménagement public, volume 22, N

1 mars 2004.

2 Recommandations Unesco 2006

3 Aude CHASSERIAU, Jean-Pierre PEYON ; Le projet île de Nantes, où comment la ville se réconcilie avec son fleuve, N° 22, octobre 2004

4 Café géographique Toulouse, Entre nature et aménagement, quels sont les rapports entre une ville et un fleuve ? Toulouse, 24/10/2001

Figure 1 : Schéma représentant l'évolution de la relation ville rivière à travers le temps

Source : projet ile de Nantes

Figure 2 : 1 Positionnement du bâti classé au patrimoine mondial de l'Unesco par rapport au cours d'eau. De gauche à droite : Cas de Lyon Bordeaux et Albi.

Source : Naila SMATI

Limite des sites classés au patrimoine mondial Unesco

Nous pouvons conforter l'idée que le label Unesco est un élément non négligeable, vue l'encrage des cours d'eaux par rapport à la délimitation de la zone patrimoniale (Figure 2).

Cependant, la valorisation de cet héritage peu améliorer l'image de la ville et donc être à l'origine de l'émergence d'un nouveau référentiel global. Autrement dit, plusieurs politiques d'aménagement se basent sur ce nouveau rang pour réformer et combler les carences d'un point de vue d'aménagement, d'esthétique ou de qualité de vie urbaine. Le but est de favoriser le dialogue entre les différentes sphères sociales naturelles politiques et patrimoniales.

Le fait que les territoires soient plus attractifs, peut donner naissance à de nouvelles représentations sociales et de nouvelles pratiques urbaines liées au fleuve. C'est ce que nous allons donc tenter d'identifier à travers cette étude.

Pour illustrer les expériences menées dans ce contexte-là, nous allons faire une mise en perspective des différents cas de reconquête fluviale. Nous prendrons à titre d'exemple la ville de Lyon et de Bordeaux qui depuis leur patrimonialisation oeuvrent pour s'inscrire dans de nouveaux principes de gestion des formes urbaines et naturelles dans la ville.

1.2 Lyon et le plan bleu : Le Rhône, la Saône et le patrimoine Unesco

La ville de Lyon est une ville du centre de la France, située au confluent du Rhône et de la Saône. Son site historique fut inscrit le 5 décembre 1998 au patrimoine mondial de l'Unesco. Cette reconnaissance mondiale des monuments met en relief leur environnement immédiat et donc le fleuve (Figure3). Autrement dit, la mise en valeur de ce patrimoine bâti passe souvent par celle du fleuve.

Source : http://pjd69.blogspot.fr/2010/05/lyon-la-ville-aux-trois-fleuves.html consulté le 02/06/2012

Figure 2 : Illustration de la mise en valeur du patrimoine bâti à travers le fleuve à Lyon

Cette situation oriente les politiques publiques vers la reconsidération du fleuve en ville, comme le signal Gérard Colomb, président de la Communauté Urbaine de Lyon : « les projets urbains les plus emblématiques se construisent à partir du fleuve. Le site historique de Lyon tire toute sa spécificité de l'occupation d'un site exceptionnel (deux collines au confluent de deux rivières) combinée avec la matérialisation d'un style de vie original à travers son urbanisme et son architecture »5.

Ce changement de statut lié à la patrimonialisation de Lyon a donné naissance à de nouvelles politiques territoriales qui s'intéressent à la qualité de vie des citadins. Cette notion de qualité de vie et donc de durabilité passe par la proximité des riverains de l'eau. En outre, le classement mondial favorise l'activité touristique représentée souvent par le tourisme fluvial qui reflète l'image de la ville autrement, et offre une vision du fleuve vers la ville (figure3).

5 Interview Gérard COLOMB, président de la Communauté Urbaine de Lyon ; Dans liste du patrimoine mondial, N° 872, Lyon

Source : http://www.lyon-france.com consulté le 02/06/2012

Figure 3 : Actñités fluviales touristiques à Lyon

Source : http://www.lyon-photos.fr/2011/01/les-berges-du-rhone.html

Figure 4 : Réappropriation des usages des berges à Lyon

Ainsi, le fleuve sort de sa vision réduite. Riverains et acteurs sociaux se le représentent différemment, on peut parler alors de reconquête fluviale.

Des discours politiques aux pratiques sociales:

Pour réconcilier la ville et le fleuve, Lyon est passée par les berges du Rhône et la Saône après s'en être détachée peu à peu au cours du XXe siècle au profit de la voie ferrée6 .

La ville adopte en 2005 une politique fluviale de la communauté urbaine de Lyon : Le Plan Bleu (CF annexe I). Ce plan constitue le premier document de référence traitant de l'aménagement des berges. L'objectif était d'élaborer un schéma global d'aménagement de ses "espaces bleus", afin de coordonner les efforts, de planifier les actions et les financements.

Ainsi nombreux projets témoignent de cette volonté de créer une proximité de la ville au fleuve et ceci en créant des espaces et des aménagements urbains publics qui renforcent cette aspect de loisir vis-à-vis du fleuve. Le principe étant de développer l'image patrimoniale et l'attractivité territoriale de la ville, avec une mise en avant de la qualité de vie pour les habitants (figure 5),

6 J. PELLETIER, J.P. BRAVARD, Lyon et ses fleuves : des berges perdues aux quais retrouvés Revue de géographie de Lyon. Vol. 65 n°4, 1990. pp. 300-307.

Le plan bleu comprend trois volets :

Environnement et patrimoine :

Cette partie est consacrée à la préservation du patrimoine naturel, et la restauration des berges, tout en prenant en considération les enjeux liés à la gestion de l'environnement. Il prend aussi en compte la qualité de vie des habitants et donc de l'eau et des berges, et la prévention des risques liées aux crues et à la pollution, cela veut dire instaurer une mise en scène des paysages fluviaux tout en atténuant les atteintes au paysage.

Urbanisme et aménagement et usages :

Cette partie représente une vision globale de gestion de l'agglomération par rapport au fleuve, le schéma d'aménagement met en relation les aménagements proposés avec les usages des riverains avec leur fleuve, les aménagements sont alors créer dans une démarche d'intégration urbaine, et de gestion des usages afin de combler les besoins des citadins en espace naturel, de détente, et leur procurer ainsi une meilleur qualité de vie, tout en sauvegardant l'équilibre naturel dont a besoin le fleuve.

Economie :

Cette partie traite les retombées économiques ou les dépenses liées au fleuve. On y consacre toute une partie car les activités économiques ont toujours existé sur le fleuve dont l'histoire et sa reconqu~te est une préoccupation importante.

Après l'analyse de ce document il s'avère que cette politique fluviale lyonnaise peut se définir comme étant une démarche incitative et ne peut satisfaire les obligations de chacun de ces trois volets. On s'aperçoit finalement que ceux sont des recommandations sans grand poids juridique.

La protection des espaces fluviaux naturels quant à elle est loin d'rtre un objectif dominant autour duquel serait organisée toute la "reconquête" du Rhône et de la Saône dans leur traversée de la ville7.

On pourrait dire que ce référentiel politique tend vers le changement des pratiques des citadins de leur fleuve. « La façon dont les élus lyonnais envisagent aujourd'hui la coexistence du patrimoine bâti, naturel et les citadins semble en effet témoigner de ce que la production de nouvelles matrices cognitives, normatives ou symboliques suppose »8. Pour les acteurs concernés, ceci apporte une transformation de leurs représentations et de leurs pratiques qui n'a rien de l'évidence.

1.3 Bordeaux et la Garonne

En juin 2007, à Christchurch, le comité du patrimoine mondial a inscrit Bordeaux, port de la Lune sur la liste du patrimoine mondial comme ensemble urbain vivant. Le territoire concerné couvre 1810 ha délimités par les boulevards et la rive droite de la Garonne. Cette reconnaissance a contribué au changement du cours de son histoire urbaine. Ainsi, le fleuve qui séparait les deux rives, les réunies aujourd`hui. D'une façon générale ces nouveaux aménagements en faveur de la Garonne ouvrent

7 Claire GERADOT, Les élus lyonnais et leurs fleuves : une reconquête en question, geo-carrefour Numéro 79 Vol. 79/1 (2004)

8 Op Sit,

un regard nouveau sur celle-ci en la mettant en avant avec des aménagements qui contribuent à la mise en valeur du patrimoine bâti (figure5)

Figure 5 : illustration des mises en valeur du patrimoine bâti à travers le fleuve à Bordeaux

Source : Pieton.blogs.sudouest.fr consulté le 12/06/2012

Concrètement, cette politique de reconquête se matérialise dans plusieurs formes urbaines. Les projets urbains sur la Rive gauche, l'aménagement des quais en promenade urbaine sur cinq kilomètres et rive droite, la création d'un nouveau quartier avec un nouveau jardin botanique et un nouveau parc sur les berges ont permis aux habitants d'accéder au fleuve (figure 6)

Figure 6:Amenagement des berges de la Garonne à Bordeaux Source : yille de bordeaux

En conclusion, comme ce fut le cas pour Lyon, la reconquête fluviale de bordeaux passe par la reconquête des berges (CF annexe II), après le classement de leurs sites comme patrimoine Mondial de l'Unesco. Ces aménagements vont donc dans la dynamique de rendre au patrimoine bâti toute sa splendeur. Cet urbanisme patrimonial paysager, s'impose dans l'élaboration des projets urbains. Cela crée une proximité

ville-nature et donc ville-fleuve 9 et apporte une nouvelle qualité urbaine, dans le but de créer un regard historique sur le fleuve.

2 Le classement d'Albi à l'Unesco : Le contexte albigeois du Tarn

2.1 Présentation de la ville d'Albi

Figure 7 : La Communauté d'agglomération de L'Albigeois. Situation de la ville d'Albi

2-1-1 Caractéristiques :

Albi est une commune située dans le sud de la France sur la rivière du Tarn près des vignobles de Gaillac, du plateau cordais et de la forêt de la Grésigne. C'est la préfecture du département du Tarn en région Midi-Pyrénées. La commune est située au centre du département du Tarn entre le bassin aquitain et le Massif Central. La géologie du département présente l'aspect d'un amphithéâtre de plateaux et de collines inclinés vers le sud-ouest. À l'est d'Albi, les premiers plateaux de faible altitude forment les contreforts des Causses. Au sud-est, quelques moyennes montagnes, atteignant les 1300 m d'altitude, formant une barrière avec les Monts de Lacaune, du Sidobre et la montagne Noire. Au nord d'Albi, existe un plateau de basse altitude appelé le Ségala.10

9 Mayté BANZO, Dominique PROST, Aménagement paysager et renouvellement urbain à Bordeaux, 2009

10 http://fr.wikipedia.org/wiki/Albi consulté le 03/03/2012

Sa superficie est 4 226 ha et son altitude moyenne est de 170 m. Albi est situé à 50 minutes en voiture de Toulouse, moins de 3 heures des Pyrénées et moins de 2 heures de la mer Méditerranée. Les villes les plus proches sont : Castres, Toulouse, Mazamet, Graulhet, Lavaur, Gaillac, Montauban, Rodez et Carmaux. La ville compte plus de 51 199 habitants 11

La commune a entrepris depuis 1996 une politique d'aménagement pour conserver et valoriser le patrimoine. Ceci lui a accordé la reconnaissance par l'Etat français le 27 janvier 2009, pour proposer la Cité épiscopale d'Albi pour être inscrite sur la liste du Patrimoine Mondial de l'Humanité. Le 10 juillet 2010, la cité épiscopale d'Albi a officiellement été inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco. Le périmètre de cette zone Unesco s'étend sur 19,47 ha comprend (figure 7):

1 * La cathédrale Sainte-Cécile

2* Le palais de la Berbie,

3* L'église Saint-Salvi et son cloître

4* le Pont-vieux

5* Les berges du Tarn comprises entre le Pont-vieux et le pont ferroviaire.

Source : Naila SMATI

Figure 8: La cité épiscopale d'Albi classée patrimoine mondial de l'Unesco

2-1.2 Evolution urbaine et développement de la ville:

La ville d'Albi c'est implantée sur les rives de la rivière du Tarn. Elle s'est développée autour d'un centre historique, dense, groupé au pied de la cathédrale.

La ville originelle était installée sur la rive gauche, en surplomb du Tarn. Elle s'est ensuite développée de façon concentrique, d'abord sur la rive gauche, puis sur la rive droite, le long des voies de communication. Elle forme aujourd'hui des couronnes bien distinctes (figure 9) :

- Une première couronne urbaine dense autour du coeur historique, définissant le centre-ville.

- Une deuxième couronne urbaine correspondant au développement des faubourgs à partir du centre-ville.

11 Donnée Insee 2007.

- Une troisième couronne urbaine d'extension récente.

A partir de cette organisation urbaine, se sont développés des secteurs d'habitat pavillonnaire péri-urbain parfois peu structurés correspondant au phénomène de l'étalement urbain.

Les constructions individuelles se sont effectivement installées en grand nombre hors des limites urbaines, en particulier sur les coteaux et dans la plaine de Fonvialane en rive droite du Tarn. Aujourd'hui, la zone urbaine n'est plus contenue du Sud à l'Est par la barrière que constitue la rocade d'Albi.12.

Figure 9: Evolution urbaine de la ville d'Albi

Source : Naila SMATI

1km

Nous notons à travers ce bref aperçu urbain, qu'historiquement, le Tarn a toujours divisé la ville en deux entités, ce qui a fortement influencé l'évolution de cette dernière. En effet, la rive droite était considérée comme le coté pauvre de la ville. Celle-ci contenait les quartiers populaires contrairement à la rive gauche.

Par conséquent, la commune a adopté une politique de requalification axée sur la rive droite13. L'idée était de casser l'image cette ville composée de deux entités différentes. Pour ce fait, les aménagements urbains entrepris sur une rive sont reproduits à l'identique sur l'autre : jardins, rev~tements du sol, mobiliers urbains ... Le tout dans le but d'éviter l'image d'une ville à deux vitesses, et de créer ainsi une unité de ville réunie par la rivière.

12Pan Local d'Urbanisme de la ville d'Albi ,17 décembre 2007, p 02

13 D'après entretien réalisé avec Geneviève PARMENTIER le 16/05/2012

2.2 Le Tarn :

2-2-1 Présentation

Nous ne pouvons pas parler d'Albi et de son patrimoine sans parler de la rivière du Tarn. Elle traverse la ville en plein coeur de son centre historique et constitue le fondement essentiel du paysage albigeois. Elle est à la fois axe, d'après sa dimension longitudinale, et barrière, d'après sa dimension transversale. Ses rives sont hautes et généralement plantées. Cette rivière coule de la source du mont Lozère à 1575 m au confluent de la Garonne après Moissac à 60metres. le Tarn parcourt 375 km ce qui est pour la France une belle longueur ses 375 km ne sont jamais que la 10e du Mississippi et le 18e du Nil. Ce qui fait de lui de sa taille réduite à une échelle humaine14.

Elle traverse 5 départements : Lozère Aveyron, Tarn, Haute-Garonne, Tarn-etGaronne, et met pour dépasser Moissac un peu plus de quatre jours. Moins de deux jours suffisent en période de crue il file alors à 15 km/h son débit peut s'inscrire entre 10 et 20 m3 seconde15.

2-2-2 Hydrologie et géologie :

Le Tarn, est le troisième affluent de la Garonne après la Dordogne et le Lot. Il prend sa source au Mont Lozère, traverse les gorges du Tarn puis atteint Albi par l'est, il traverse la ville puis prend une direction plus vers le sud pour se jeter dans la Garonne. La rivière est navigable depuis la Garonne. Autrefois, quand d'autres moyens de transport n'existaient pas, elle permettait d'assurer le commerce du vin de Gaillac, du chanvre et du pastel grâce à des gabarres à fond plat. Le Tarn a longtemps été un élément important de l'industrie albigeoise grâce à la puissance et à la régularité de son débit, ce qui facilitait grandement la navigation16.

La vallée du Tarn oil se trouve Albi correspond aux terrains sédimentaires du bassin aquitain déposés dans le golfe de l'Albigeois et du Castrais. On y retrouve de la molasse datant de l'ère quaternaire déposée sur des terrasses creusées par le Tarn et sensible à l'érosion. Autour d'Albi, les plateaux formant le Causse d'Albi ou de Carmaux fait de calcaire pauvre.

2-2-3 Le Tarn dans les entités paysageres:

Les rives et berges du Tarn, forment une entité paysagère linéaire et structurante. Les différences de relief et la présence ou l'absence de cortège végétal permettent de les caractériser (à l'extérieur du méandre et à l'intérieur du méandre). Les espaces de rive traversent la ville de part en part, reliant sa partie Est à sa partie Ouest. Les espaces de rive constituent à proximité du centre historique un espace vert important. En effet, le Tarn ne constitue pas une composante paysagère isolée. C'est

14 Jaque FENIES, une rivière appelée Tarn ou la chronique d'un cours, édition los adralhans, Miau 1994. P 05

15 Op. sit

16 C. BOURGOIS, S REGOURD, T. AZALBERT, Comment réagit la ville d'Albi face aux crues, BTSA GEMEAU, 2010

la reconnaissance de l'ensemble de ces espaces et la capacité à la mettre en réseau qui contribueront ainsi à faire d'Albi une ville au paysage fortement marqué par le végétal17.

2-2-3- 1 Les berges à Albi:

Les berges sont les limites extérieures du lit mineur. Au-delà de ces levées topographiques débute le lit majeur. Elles subissent les assauts répétés de la rivière lors des périodes de crues, La succession de ces crues catastrophiques façonnent une partie de la topographie des berges en mobilisant des matériaux arrachés à la berge.18. A Albi l'accès aux berges reste difficile à cause de l'omniprésence de la végétation, et les aménagements inexistants et ceci est dû à « une volonté de donner un aspect sauvage au paysage en le laissant naturel »19

2-2-3-2 Les falaises :

Les berges les plus hautes à Albi atteignent 30m da hauteur20 (figure 8), et sont donc sujettes à des érosions et présentent une instabilité du terrain liée à la forte pente. Le glissement de terrain y est important. Elles sont généralement couvertes de boisement, ou bétonnée artificiellement.

Source : thèse P. Valet

Figure 10: Typologie des berges hautes en falaise.

2-3 Le Tarn et les hommes : les anciennes pratiques de la rivière

Cette étude vient sous forme de revue historique. Elle nous permettra de retracer les usages anciens liés au Tarn ainsi que les constructions qui fonctionnait jadis par l'eau du Tarn. Ceci a pour but d'une part de cerner les mutations des représentations actuelles des individus par rapport à la rivière, d'autre part ceci nous permettra d'identifier la genèse des formes urbaines autour de la rivière à travers

17 Rapport de présentation PLU Albi approuvé en décembre 2007.

18 Philippe VALET, les paysages de la Garonne : Les métamorphoses d'un fleuve, thèse de doctorat en géographie, université Toulouse 2 le Mirail

19 D'après entretien avec Geneviève Parmentier 16/05/2012.

20 D'après entretien avec guillaume OULES 24/04/2012

l'étude des axes de franchissement, ainsi que les batiments d'usage ancien regroupés autour de cette ressource.

Dès le 3éme siècle av JC les Ruthènes21 développent la vie économique d'Albi grâce aux activités liées à la rivière du Tarn. Celle-ci était une principale voie de navigation et donc de liaison entre les différentes villes installées à son bord. Albi était un carrefour géographique centralisé. Les blés du ségala, le vin de chanvre de cordages, le pastel et le safran qui sont les richesses du pays de cocagne, ainsi que le verre de Grésigne et les poteries de Montans, sont tous transportés par voie d'eau. Ceci illustre l'importance ancienne de cette voie de liaison.

1-1-1 711BU2IKiH/PH2t.

Figure 11: Les usages anciens du Tarn

Trafic fluvial à Albi au XIX siecle 1858 , gravure anonyme

Embarquement du charbon sur la riviere du Tarn en aval d'Albi 1858, dessinateur anonyme.

Les ponts ont toujours était des éléments importants dans la structure d'une ville. Ils dictent l'organisation des espaces, le développement de l'étalement urbain, et peuvent etre à l'origine de l'élaboration des villes. De ce fait ils jouent un grand rôle dans l'émergence et dans l'évolution des formes urbaines.

Nous allons étudier sur ce point l'évolution de ces axes de franchissement car ils n'ont pas toujours été ce qu'ils sont aujourd'hui.

En effet historiquement, la ville d'Albi a pris de l'ampleur grace aux axes de franchissement qui ont mis en avant l'aspect d'un axe structurant empreinté par les différents transitaires. Voici un bref aperçu historique retraçant les principaux évènements importants dans la mise en place de ces axes.

Le pont vieux :

Il est d'une longueur totale de 151m41 et présente sept arches en tiers point. Ce fut le premier pont construit à Albi en 1035 pour répondre aux besoins de la circulation générale. Ceci a permis de détourner la circulation vers la ville dans le but d'attirer les bénéfices du transit des personnes et des bêtes et assurer ainsi aux citadins de l'époque le profit du franchissement de la rivière du Tarn.

21 Groupe ethnique celtes qui occupait les territoires correspondant aujourd'hui a une grande partie du Tarn et de l'Aveyron.

De ce fait Albi a tiré une importante part de sa prospérité par le transit des hommes et des marchandises par le pont vieux.

Du point de vue des formes urbaines le pont a favorisé l'étalement urbain de la ville d'Albi de l'autre côté du pont au nord (La madeleine actuellement) le développement de faubourgs.

L'avènement de l'ère industrielle, et le trafic de marchandises et de voitures qu'elle apporte rend le pont impraticable et crée des encombrements au niveau de celui-ci. Ceci a nécessité la construction du pont neuf au prolongement des lices, le pont vieux se trouve alors relayé au second plan et demeure seulement un trait d'union entre le quartier de la rive droite avec l'agglomération en rive gauche ce qui lui donne une fonction strictement urbaine22

Actuellement il reste comme témoignage du passé autant qu'un patrimoine historique d'une renommée internationale. En effet selon Emile JOLIBOIS archiviste au département du Tarn « c'est un monument historique qu'il ne faut pas laisser périr, , toutefois il assure toujours les mouvements intra urbains ».23

27372 pratiques et métiers de la riviere

De nombreux métiers et pratiques étaient liés à la vie de la rivière à Albi on peut notamment en énumérer quelques-uns :

Teinturiers tanneurs, pécheurs de sable, de poissons meuniers de céréales de pastel. Plus tard une manufacture de pates s'installa aux moulins de vermicellerie, ainsi qu'une manufacture de chapeaux.

Au mois de juillet (pour la saint jaques) une fête des bateliers animait le coeur de la ville s'accompagnant de joutes nautiques et de joyeuses agapes sur les quais près du chantier naval de la Berbi à Albi.

La rivière a aussi joué le rôle de justicier. En effet, au XI et au XII siècle de nombreux criminels ont été condamnés à la noyade dans la rivière de Tarn oil les révoltés qui promettent à leur adversaire un châtiment qui est la noyade. Ou encore la pratique symbolique de la dispersion des cendres des paysans de la région.

Ceci nous permet d'avoir une vue d'ensemble sur le nombre important des pratiques autour de la rivière et nous laisse dire que le Tarn à toujours était un élément de vie à part entière, et un réel constituant de l'identité de la ville d'Albi. En d'autres termes, nous pouvons dire que les pratiques de la rivière du Tarn à Albi ont toujours existées de façon multiple et diverse, et la relation des hommes avec la rivière peut être géographique, physique, fonctionnelle ou encore spirituelle ce qui a une influence sur les cultures et les comportements.

2-4 Le Tarn dangereux :

Les particularités physiques citées auparavant favorisent les risques naturels du Tarn à Albi ce qui rend ce thème le mieux étudié par les responsables.

22

Conseil Général du Tarn et scène nationale de l'albigeois, A dos d'âne et toujours dans le bon sens, ponts et viaducs du Tarn, expositions centre culturel de l'Albigeois.15 avril/15 mai 1994.

23 Jean louis BIGET, le pont vieux d'Albi, Revue du Tarn 1978.

D'abord un aperçu sur les responsabilités des cours d'eau :

Les cours d'eau domaniaux font partie du Domaine Public Fluvial et l'Etat est tenu d'en assurer l'entretien pour maintenir le libre écoulement des eaux et la sécurité des habitants. Les cours d'eau non domaniaux doivent être entretenus par les propriétaires riverains. L'article 31 de la loi sur l'eau permet aux collectivités territoriales de s'y substituer en cas échéant. La commune a entrepris des études géotechniques aux termes desquelles des plans de prévention des risques (PPR) ont été mis en place.

Le PPR traite les crues et le risque d'effondrement des berges. Il présente un découpage en zones suivant l'importance de l'exposition aux risques naturels prévisibles. Ce plan englobe aussi un certain nombre de lois qui interdisent ou favorisent la mise en place d'infrastructure sur les berges du Tarn suivant les degrés des risques encourus par ces zones identifiées. C'est un outil d'aménagement qui vise à protéger les habitants contre les dangers du Tarn.

2-4-2L'effondrement des berges :

Source : PLU Albi

Figure 12: Description des phénomènes d'instabilité affectant les berges du Tarn

A Albi, il a été prescrit le 14 janvier 1998 pour le risque "effondrements de berges" le long de la rivière Tarn sur le territoire de ses communes, Arthès, Brens, Castelnau-de-Levis, Labastide-de-Levis, Lagrave, Lescure-d'Albigeois, Marssac-surTarn, Rivières, Saint-Juéry et Terssac 24 (CF annexe III)

Sur le territoire inclus dans le périmètre du PPR sont donc délimitées25:

*Les zones rouges : ce sont des zones directement exposées au risque "effondrements de berges". Les constructions et aménagement public sont interdits.

Ce qui est permis sur ces zones-là:

· Les travaux visant à la sécurité.

· Les aménagements paysagers, y compris les plantations d'essences si celles-ci ne contribuent pas à l'instabilité du massif (effet au vent,..) ;

24 Plan de prévention des risques de l'albigeois, règlement janvier 2003.

25 Plan de prévention des risque de l'albigeois, département du Tarn, règlement janvier 2003

·

Figure 13 Les principales crues du Tarn

Les imperméabilisations de surface, sous réserve de collecter et d'évacuer les eaux de ruissellement ;

· Les déblais et la création de carrière, si une étude justifie l'absence d'impact négatif mesurable et préconise des mesures de prévention, notamment en terme de maîtrise des eaux d'infiltration et de ruissellement ;

· Les créations d'infrastructure publique, si une étude justifie l'absence d'implantation alternative, l'absence d'impact négatif mesurable et préconise des mesures de prévention, notamment en terme de maîtrise des eaux d'infiltration et de ruissellement Les clôtures.

* Les zones bleues: qui ne sont pas directement exposées au risque mais oil certains types de constructions, d'aménagements, de modes d'exploitation ou d'activité pourraient aggraver le risque ou en provoquer de nouveaux. Des mesures d'interdiction ou de prescription y seront prévues.

Ce qui est permis sur ces zones-là:

· Les travaux visant à la sécurité.

· La construction à usage d'habitation, limitée à un rez-de-chaussée de plain-pied. Les sous-sols sont autorisés si une étude justifie l'absence d'impact négatif mesurable, en particulier pendant les travaux, et préconise des mesures de prévention, notamment en termes de maîtrise des eaux d'infiltration et de ruissellement

· La construction d'annexes à l'habitat, de surface "mesurée" et de plain-pied; la surface "mesurée" sera limitée à 20 m2.

· Les citernes de combustible (gaz, fioul,...) à usage domestique lié à l'habitat individuel autorisé.

· Les aménagements paysagers.

· Les pylônes, poteaux ou antennes si l'impossibilité technique de les implanter hors zone bleue est justifiée.

2-4-1 Les crues

Les riverains d'Albi ont appris à se méfier du Tarn, la liste des crues historiques à Albi est longue comme le montre la figure ci-dessous. (Figure 13)

Figure 14 : Figure 14 : zones inondables dans la commune d'Albi

Source PPR Albi

Une crue est le débordement d'un cours d'eau de son lit mineur vers son lit majeur. Le débit et la vitesse d'écoulement sont décuplés suivant le type de crue. Ces causes sont dues à des facteurs météorologiques. L'ampleur de l'inondation est fonction de la capacité de l'écoulement des cours d'eau l'intensité et la durée des précipitations de la surface et la pente du bassin versant la couverture végétale et la capacité d'absorption du sol, la présence d'obstacles à la circulation des eaux ...Les pluies et la fonte des neiges peuvent ~tre deux éléments constitutifs d'une crue, et ils le sont encore plus lorsqu'ils sont réunis. L'imperméabilité du sol et son taux de saturation sont deux éléments qui conditionnent aussi une crue. La figure14 illustre les zones inondables à Albi.

Les points que nous venons d'évoquer, nous ont permis d'identifier les éléments physiques qui limitent les aménagements des berges. Ces paramètres freinent la réflexion des politiques d'aménagement autour de la rivière. Ceci réoriente les préoccupations actuelles à l'extérieur du coeur historique, et vers le nouveau centre culturel des cordeliers, entre autres. Aussi on souligne que ce sont des réglementations très strictes qui laissent peu de marge de manoeuvres pour la projection d'aménagements et la création d'espaces publics urbains. En revanche, tout n'est pas figé. Des solutions techniques peuvent être envisagées en matière de protection contres ces dangers naturels limitant ainsi l'impact de ces risques majeurs sur les aménagements. Aussi, la création d'aménagements éphémères en période hors-risque, peut aussi être une alternative concrète pour une mise en valeur de cette interphase Ville/rivière.

2I5 Le questionnement.

La partie precedente nous a permis de constater l'entrée en jeu de plusieurs facteurs dans les rapports qu'entretient la ville avec la rivière. L'état general des lieux de la ville d'Albi et de la rivière, fait emerger des interrogations sur le plan du paysage, des milieux ''naturels'', et de l'aménagement du territoire.

On notera la presence de plusieurs facteurs dans le tissage des rapports entre la ville d'Albi et le Tarn. Ces derniers sont liés à la nature du site, la topographie, les risques naturels, le statut de la ville <... etc. Prenons à titre d'exemple, les contraintes naturelles du site ; qui expliquent l'intér~t minime de la part des responsables à l'aménagement urbain de la rivière.

Nous en déduisons par conséquent que le contexte actuel de la ville d'Albi favorise l'émergence de questions en rapport avec son changement de statut après le classement Unesco. Ce dernier donne à la ville une dynamique d'attractivité territoriale, mettant les aménagements urbains et l'image esthétique au centre des preoccupations.

On peut egalement souligner qu'à la suite de ce classement, la ville d'Albi opère un programme de renouvellement urbain important dans le perimètre delimite. A ce propos, L'ancrage patrimonial de la rivière du Tarn qui se situe au coeur de la cité episcopale, soulève des interrogations sur les politiques urbaines et actions de la commune sur le Tarn et ses berges. A partir de là, la problematique generale prend forme : quelle est la place du Tarn dans la ville après le classement Unesco, et quelles sont les representations et les pratiques sociales emergentes de ce contexte ? Dans quelle mesure, les politiques publiques articulent-elles les enjeux du patrimoine bâti avec les enjeux de mise en valeur de l'environnement naturel ?

De surcroît, la situation charnière dans laquelle se trouve les villes moyennes, nous mène à nous interroger sur la particularite de la materialisation du retour de la ville vers la rivière. Comme nous l'avons souligné auparavant ; le retour de la ville vers sa rivière passe essentiellement par l'aménagement des berges, en grandes ville. Mais comment cela peut-il ~tre traduit dans le cas d'une ville moyenne ? Peut-on observer la même dynamique des rapports et representation de la rivière à Albi que dans ces grandes villes patrimonialisees. Est-ce qu'on peut arriver à s'interroger de la mrme façon en terme de ville moyenne et de grande ville sur la problématique de l'eau en ville?

La reponse à ces interrogations nous permettra de comprendre comment le fleuve est gere et integre au niveau de la politique locale, le rôle du fleuve dans le processus d'aménagement urbain, et comment les nouvelles représentations sont traduites par les pratiques courantes, et des formes urbaines autour de la rivière.

2I6 Cadre théorique et concepts clés

2-6-1 Patrimoine

Le patrimoine dans la ville d'Albi, comme nous l'avons évoqué dans la partie precedente, est une donnee importante. Donc nous pouvons dire que le concept de patrimoine constitue la clef de voute de cette recherche car il promeut toute une dynamique, politique, sociale et économique dans l'espace urbain et naturel en ville.

La notion de patrimoine dans le droit romain, et encore aujourd'hui dans le lexique juridique et fiscal, s'agit des « biens de famille a», comme seuls susceptibles d'une appropriation privée (en sont donc exclus les biens collectifs, publics, universels). À partir du XIXe siècle, le patrimoine désigne aussi des productions du passé, principalement plastiques, qui doivent être conservées, soit dans les musées, soit in situ (cas du patrimoine architectural). Cette définition est encore fonctionnelle, mais il n'y a plus de délimitation physique a priori de ce qui est patrimoine : ce peut être, par exemple, un objet doté d'une étendue, d'une matérialité localisée (tel un secteur de haute montagne), ou bien un élément quasiment ubiquiste (tels l'air ou l'eau), ou encore un élément immatériel 26

Dans notre cas l'enjeu en premier lieu est de définir les représentations du patrimoine dans la ville. Il serait intéressant d'évoquer à titre d'exemple les représentations et les pratiques sociales autour de ce concept et d'essayer d'identifier les dynamiques qu'il engendre. Nous considérons alors le patrimoine comme un acteur social à part entière27 car il rentre en jeu dans le changement de paradigme lié à l'émergence des nouvelles représentation sociales, d'un autre coté ces éléments nous mènent à une réflexion qui met au centre le patrimoine bâti dans les pratiques émergentes autour du Tarn, et son rapport avec le patrimoine naturel, il s'agit donc en premier lieu d'identifier le processus de patrimonialisation dans son ensemble pour ensuite comprendre les usages liés à ce nouvel enjeu. En effet comme l'a démontré Michel Lamy la patrimonialisation vise à justifier des actions ou bien à engendrer des pratiques sociales28. Seulement ceci ne suffit pas à expliquer la logique de ces pratiques. Nous allons donc utiliser un autre concept, celui des représentations et des pratiques sociales.

2.6.2 Représentations sociales

Le concept de représentation sociale initialement issu de la sociologie durkheimienne vise à prouver l'importance de la société comme objet nécessaire dans une explication du monde29 Il est largement admis que les pratiques sociales et les représentations sont en lien étroit30. Le but de cette étude est de mettre en perspective géo urbaine les relations entretenues entre la ville d'Albi et le Tarn.

Une autre définition des représentations cette fois ci par Garnier et Sauvé "Une représentation est un phénomène mental qui correspond à un ensemble plus ou moins conscient, organisé et cohérent, d'éléments cognitifs, affectifs et du domaine des valeurs concernant un objet particulier. On y retrouve des éléments conceptuels, des attitudes, des valeurs, des images mentales, des connotations, des associations... C'est un univers symbolique, culturellement déterminé, oil se forgent les théories

26 Style local dans l'architecture vernaculaire, frtes « traditionnelles », savoir-faire mis en oeuvre dans les productions « de terroir »

27 Yvon LAMY , L'Alchimie du Patrimoine -- Discours et politiques, M.S.H. Aquitaine, Talence 1999

28 Op sit.

29 1aigline DE CAUSANS, environnement et paysage, les représentations sociales en réseau , Projet de Paysage - www.projetsdepaysage.fr , consulté le 25/05/2012

30 j.c ABRIC, l'organisation interne des représentations sociales : système central et système périphérique. Dans C. GUIMELLI, structure et transformations des représentations sociales. Coll. Textes de Base en Sciences Sociales. Paris 1994, pp 73-84

spontanées, les opinions, les préjugés, les décisions d'action, etc. »31 En effet, La reconnaissance mondiale de la ville d'Albi suscite l'évolution des politiques urbaines. Ceci peut itre à la base de l'apparition de nouvelles pratiques sociales suivant le concept de représentations sociales « impliquée[s] dans une pratique », « toute pratique [...] impliquant évidemment une certaine façon de connaître la réalité sur laquelle elle s'exerce »32

Autrement dit, les représentations sociales constituent une des clés essentielles à l'évolution des relations des albigeois avec la rivière et celle-ci après le classement Unesco.

En effet, selon Aline Valence les « représentations sociales » ont la particularité de se fabriquer collectivement et de se construire en interaction33 Ainsi les représentations sociales sont plus que des produits, ce sont des processus dynamiques construits par et pour les interactions sociales quotidiennes, et peuvent ainsi découler de la relation de l'individu avec la rivière. Autrement dit les interactions entre les pratiques et les représentations ne sont pas dissociées mais interfèrent dans un dialogue perpétuel : elles s'inter-construisent »34

Ainsi, selon cette définition l'appréhension des pratiques est liée aux représentations envers le patrimoine et aussi le paysage naturel. Cette reconnaissance de la dimension subjective de notre relation au paysage et au patrimoine est au coeur de la formulation du concept qui suit.

2.6.3 Le paysage:

L'utilisation des représentations est utile à la compréhension des paysages. Elle nous oriente dans la façon d'étudier Sa matière, son reflet, son influence et les représentations sociales autour de la rivière.

Le dictionnaire de la géographie définit Le paysage comme un agencement matériel d'espace naturel et social, appréhendé par l'observateur 35"Le paysage désigne une partie de territoire telle que perçue par les populations, dont le caractère résulte de l'action de facteurs naturels et/ou humains et de leurs interrelations"36.

Le paysage "représentation mentale" :

La représentation du paysage est nécessairement incorporée à un individu socialement
et culturellement situé. Ce paysage n'existe pas sans observateur.
C'est une posture dite "interactionniste"37: elle accorde une place à l'attente, la

31 GARNIER, C. et SAUVE, L. (1999). Apport de la théorie des représentations sociales à l'éducation relative à l'environnement- conditions pour un design de recherche, Dans : SAUVE, L. et GOFFIN, L. , , enjeux et perspectives de la recherche en éducation relative à l'environnement, Ed Bilans, Belgique 1999, p. 65-77.

32 Luis J. PRIETO, Pertinence et pratique. Essai de sémiologie, Les éditions de Minuit, Paris 1975, p. 10.

33 Aline VALENCE, Les représentations sociales, éd de Boeck, paris octobre 2010. p 13

34 Fréderic Blot (2005) Discours et pratiques autour du «développement durable» et des «ressources en eau». Thèse de doctorat en géographie et aménagement, toulouse2 le Mirail

35 Jaques LEVY, Michel LUSSAULT dictionnaire de la géographie et de l'espace des sociétés, Belin 2éme édition, septembre 2003.

36 Convention européenne du paysage, Florence, 2000.

37 J.-F. THEMINES, 2001. Quel paysage enseigner en classe de 6e ? Dans Enseigner le paysage ? A.
LEROUX., Actes d'un séminaire IUFM de Caen - 17-24 mars 1999, Caen, CRDP de Basse Normandie,

Figure 15: Système des filtres j-p PAULET

Source : Les représentations mentales en géographie

recherche et la production de signification propre aux "interlocuteurs" avec le paysage, ainsi qu'à leurs déterminants individuels, sociaux, culturels. Cette approche va changer fondamentalement le regard sur le paysage et sur sa représentation ou sa description, qui nous informe dès lors surtout sur l'observateur qui regarde ce paysage, sur "la manière dont cette réalité parle aux sens de celui qui la découvre, entre en harmonie avec ses états d'âme ou contrarie ses humeurs"38 , renouant d'une certaine façon avec le discours romantique. Nous retenons de ce concept que la représentation du paysage naturel dans la ville d'Albi et donc de la rivière est une vision subjective que chaque individu interprète suivant son sensible, cela dit cette vision est aussi forgée par des facteurs extérieurs dans ce cas-là la patrimonialisation. Tout l'intérêt réside donc dans l'explication de ce phénomène de corrélation entre paysage patrimoine et représentations. Et l'interprétation des interactions entre le paysage le patrimoine et les représentations. Nous déduisons que la perception du paysage est liée aux représentations sociales, et donc la perception de la rivière du Tarn est une notion subjective que nous allons tenter d'identifier à travers une méthodologie spécifique. Pour illustrer ces relations nous utilisons le schéma élaboré par J.-P. Paulet39 .

pp. 63-77.

38 P. CALAVAL, Les géographes, le paysage et la modernisation, Colloque de l'UGI, Séoul 2000., Bulletin 50(2).

39 J.-P. PAULET. Les représentations mentales en géographie, Anthropos, Paris 2002. p. 8.

2.6.4 Référentiel:

Le concept de référentiel permet d'aborder le questionnement portant sur « l'influence exercée par des normes sociales globales sur les comportements sociaux et sur les politiques publiques »

Cela nous mène à inscrire dans nos préoccupations les logiques des pratiques autour du Tarn liés à la patrimonialisation d'Albi. Cette patrimonialisation peut rtre considérée comme un référentiel émergeant. Ceci nous mène à utiliser le concept développé par Pierre Muller et Bruno Jobert. L'élaboration d'une politique publique «revient à construire une représentation, une image de la réalité sur laquelle on veut intervenir. C'est en référence à cette image cognitive que les acteurs vont organiser leur perception du système, confronter leurs solutions et définir leurs propositions d'action : on appellera cet ensemble d'images le référentiel d'une politique »40.

Ce concept nous permet d'établir « l'importance des dynamiques de construction sociale de la réalité dans la détermination des cadres et des pratiques socialement légitimes à un instant précis41 » de la période qui suit la patrimonialisation.

217 Hypothèses :

La reconnaissance mondiale de la ville d'Albi comme patrimoine mondial et la montée en puissance des questions environnementales sous-entend comme hypothèse une nouvelle reconsidération des espaces naturels et bâtis. Ceci engendre la mise en place de politiques d'aménagement qui s'inscrivent dans la volonté d'apporter qualité, modernité et fonctionnalité au centre ancien. Autrement dit, la place internationale qu'acquiert cette ville, suscite l'apparence de nouvelles formes urbaines et de nouvelles représentations liées au Tarn et crée un nouveau dialogue entre les différentes sphères. A ce juste titre, nous pouvons souligner que le Tarn est appréhendé suivant une notion d'esthétique. Sa place privilégiée au centre du périmètre Unesco le met au coeur des préoccupations d'embellissement urbain et patrimonial. Sa reconsidération est clairement mise en jeu. La notion de réaménagement et de revalorisation passe par une approche de loisir autour du cours d'eau. Ceci favorise la manifestation de pratiques nouvelles comme le tourisme fluvial, et d'approche de détente et de repos le long des berges.

En deuxième lieu nous avançons comme hypothèse que les enjeux d'une ville moyenne42 dans la prise en charge de la rivière ne sont pas négligeables. En effet les villes moyennes occupent une place spécifique dans le maillage urbain. Très différentes des grandes métropoles, tant par leur dynamique démographique que par leur spécialisation, Leur particularité réside en leur position d'entre deux entre l'attachement aux territoires ruraux (et donc un attachement fonctionnel au cours d'eau ) et l'inéluctabilité d'un mouvement de métropolisation qui met en avant une attractivité territoriale lié à l'esthétique .

Les fonctions développées dans une ville sont souvent liées à sa taille 43

40 MULLER Pierre, Les politiques publiques, PUF, Coll. Que sais-je ?, n°2534, Paris1990, p. 42.

41 MULLER Pierre, SUREL Yves, L'analyse des politiques publiques, Montchrestien, Paris, 1998.

42 Selon la définition de la FVMF ville comprenant entre 20 000 et 10000 habitants

43 Frédéric SANTAMARIA, La notion de "ville moyenne" en France, en Espagne et au Royaume-Uni Université de Pau et des Pays de l'Adour, http://hal.inria.fr/docs/00/17/40/18/PDF/Villemoyenne.pdf

2-8 Méthodologie :

Dans le cadre de cette étude, nous tentons d'expliquer les pratiques des individus, en relation avec les nouvelles representations liees aux politiques émergentes. La mobilisation de techniques spécifiques a pour but d'explorer les Sphères de la pensée et de l'agir. Cette méthodologie allie techniques de recueil et techniques d'analyse et donne accès à la dialectique entre ces deux sphères44.

Dans cette partie j'expliquerai les méthodes utilisées, la logique de la constitution de mes échantillons, ainsi que le nom des acteurs que j'ai interrogé pour étudier cette dialectique tout au long des trois mois de recherche sur mon terrain.

Pour cela, j'ai procédé dans un premier temps à dresser un bilan du contexte actuel de la relation ville rivière à Albi. En second lieu, j'ai tenté d'identifier les représentations sociales liees à cette dynamique de patrimonialisation autour de la rivière. A cet effet, j'ai procédé à l'analyse de discours écrit et oraux.

Les représentations sociales sont des procédures d'interprétations du monde social. Elles designent des processus generateurs de discours45. Autrement dit, l'accès aux representations se fait par le recueil des differents discours autour de mon sujet de recherche. Les discours sous la forme orale ou ecris ont constitue première ressource exploitable pour une approche des representations. Donc le discours est à prendre comme lieu privilegie oil se marquent les conduites de references et les prises de position46 .

J'ai donc procéder par entretiens semi directifs avec les porteurs et les animateurs des opérations d'aménagement.

Analyse des discours oraux :
2.8.1 Type d'entretien

En travaillant sur ma problématique de recherche j'ai tenté d'identifier des liens entre les phénomènes qui m'intéressent et leurs déterminants. Je me suis aidé aussi de methodes anterieures utilisees par les chercheurs pour etudier ces mêmes phenomènes. Cela a influence mon choix en ce qui concerne ma methodologie pour mener ma propre recherche.

La première stratégie d'investigation scientifique utilisée est la technique de l'entretien. -- travers des entretiens semi directifs j'ai procédé à la récolte d'informations pour dresser un bilan actuel de ce qui est fait sur la ville d'Albi auprès les porteurs et les animateurs des opérations d'aménagement.

Le but etait de commencer par des entretiens type informatif, pour ensuite aller à la
recherche d'éléments qualitatifs sur l'analyse du rapport au fleuve ; et des
thematiques, plus subjectives selon le concept de rationalite « Comprendre le

44Magali BERTRAND, Frederique BLOT, Johanne DASCON, Melanie GAMBINO, Johan MILIAN, Geraldine MOLINA, Géographie et représentations : De la nécessité des méthodes qualitatives, Geographies et representations, recherche qualitative, Hors-serie N3

45 Aline VALENCE, Les représentations sociales, ed de Boeck, paris octobre 2010. p 13

46

J. BEAVOI, Montreuil 1994 p76, Dans Aline VALENCE, Les représentations sociales, edition de Boeck, Paris octobre 2010.

résonnement des gens dans le sens de leur rationalité »(FOUCOLT), car chacun résonne sa pratique en fonction de sa propre rationalité, liés au vécu. C'est ce qui prime pour comprendre les pratiques, sociales, politiques, économiques autour du Tarn après le classement Unesco.

Donc la logique était de commencer par des entretiens exploratoires ouverts, à la suite desquels j'ai formé mes hypothèses, pour compléter les pistes de travail suggérées par mes lectures préalables et ainsi élucider les aspects de ma recherche auxquels je n'ai pu penser spontanément 47

2.8.2 Echantillon

La constitution de mon échantillon est hétérogène, sa formation est non aléatoire. Il est composé d'acteurs susceptibles de répondre aux questions que je me suis principalement posées abordant différents aspects. J'ai ciblé tout d'abord, des acteurs dans le milieu institutionnel, Associatif, ainsi que les usagers du Tarn c'est à dire les utilisateurs quotidiens de la rivière.

N'ayant pas eu au premier abord des connaissances préalables de mon terrain ni sur l'organisation administrative de mon site d'étude, il a été particulièrement difficile de trouver des participant clefs. J'ai donc procédé par échantillonnage en boule de neige. J'ai établi un lien de confluence avec un informateur privilégié qui m'a mis en contact avec d'autres personnes de son groupe d'appartenance48. Je me suis d'abord rabattu sur les contacts donnés par mon tuteur de recherche. Peu à peu mon échantillon s'est formé; je rencontre des acteurs clés qui m'orientent vers d'autres personnes. C'est ainsi que l'échantillon grossit de façon exponentielle car il s'est concrétisé par inter connaissances. De personne en personne questionnée j'ai élargi le champ de mes entretiens comme en témoigne le schéma qui va suivre :

Figure 16: Schéma systémique récapitulatif de l'échantillonnage Source : Naila SMATI

47 A. Blanchet A. GOTMAN, l'enquete et ses méthodes, l'entretien, Armen colin, 2em ed , paris 2010 p39

48 R WRIGHT, M. STEIN, Snowball sampling 2005. dans K. KEMPF Leonard, Encyclopedia of social measurement (vol.3) p.495-500. Amsterdam: Elsevier

Cette technique a été efficace, elle m'a permis d'avoir accès à des personnes qui en temps normal auraient pu ne pas accepter de m'accorder un entretien. Le fait d'rtre mise en contact avec les personnes par le biais d'une de leurs connaissances et par recommandation m'a facilité la t/che.

J'ai également orienté mes recherches d'entretien et d'analyse de discours selon les axes qui découlent directement de ma thématique ville rivière comme ce qui suit :

Le Tarn dans l'urbanisme et les projets d'aménagements Urbanisme et politiques territoriales à Albi :

L'objet de cette étape était de dresser un bilan sur ce qui a été entrepris en matière de politiques d'aménagements autour de la rivière, PLU, SCOT, PPR...«

Ceci a été complété par des entretiens exploratoires semi directifs avec des personnes intervenants dans la gestion et la mise en place de ces politiques territoriales. Ainsi qu'avec les acteurs porteurs et les animateurs des grandes opérations d'aménagement à Albi.

Les personnes interrogées dans cet axe-là sont :

-Geneviève Parmentier : adjoint maire chargé de l'environnement aménagement et esthétique urbaine à Albi

-Marie-Françoise DELCAYRE : responsable service droit des sols mairie d'Albi -Constance COLAS : chargé de mission Scot, communauté d'agglomération de l'albigeois.

-Raphael SHAFFNER : chargé de mission déplacements doux, communauté d'agglomération de l'albigeois.

-Guillaume LAVAL: Responsable service des Parcs, Jardins et Espaces Naturels mairie d'Albi.

Le Tarn comme ressource naturelle :

La représentation du Tarn comme ressource, m'a amené à étudier des documents de protection et de gestion de l'eau du Tarn. Il a été aussi nécessaire d'identifier des politiques pour comprendre la hiérarchie de la gouvernance de l'eau tant au niveau européen qu'au niveau local. Cela m'a permis de me familiariser avec l'eau de la ville d'Albi et comprendre le fonctionnement et la gestion de cette ressource.

Ceci a nécessité l'analyse de textes de lois relatives à la protection de l'eau SDAGE du bassin d'Adour Garonne, SAGE, le contrat de rivière Tarn.

Les personnes interrogées sur ce volet:

-Guillaume OULES: chargé de mission direction de l'eau et de l'environnement au conseil général du Tarn

-Anne laure VAUDOUR : Responsable du service assainissement à la communauté d'agglomération de l'albigeois

Cela m'a donné une vue d'ensemble sur le positionnement et le rôle des acteurs locaux et des « décideurs » externes dans ces processus.

2.8.3 Outils employés pour construire une grille d'entretien en l'appliquant à mon mémoire de recherche :

Pour réaliser ces entretiens j'ai élaboré une grille d'entretien en relation avec les hypothèses et les concepts clefs développés dans ma problématique : représentation, pratiques, patrimoine...I<

J'ai posé une question de départ (de lancement) suffisamment large pour déclencher la discussion dans mes entretiens exploratoires. Ainsi les personnes parlent d'une façon relativement libre, sans avoir prescrit de relation au préalable, pour ne pas fausser les réponses ou apporter une certaine influence, en intervenant le moins possible. Mon écoute était particulièrement attentive de manière à pouvoir reformuler par la suite des questions qui ramèneraient petit à petit la personne vers mon centre d'intér~t : la rivière. Je relançais le discours en utilisant les thématiques que j'ai identifié dans ma grille d'entretien.

Mon sujet étant relativement large, et n'ayant fait objet d'aucune étude antérieure j'ai dû adapter le discours des personnes interrogées et les guider vers mon terrain de recherche.

J'introduisais mes entretiens en allant du large au plus précis dans le but de réorienter peu à peu la discussion vers l'objet de mon étude. L'interrogé ressent un certain centre d'intérIt de ma part qui le motive à m'informer au mieux sans trop le disperser.

Ce choix a été fait de façon à ne pas dresser une barrière dès le départ en exposant mon sujet d'une façon très pointu. Car ceci généralement met mal à l'aise mon interlocuteur, les réponses sont du style : « ce n'est pas mon domaine, ou ce n'est pas moi qui m'occupe de ... »

Grille d'entretien source : Naila SMATI

Cette grille constitue aussi une grille d'analyse d'entretiens. Elle me permet donc de déconstruire les discours recueillis afin de trouver des éléments de réponse pour discuter et argumenter mes hypothèses. C'est l'analyse thématique de mes entretiens. Lors de chaque entretien j'ai constaté qu'il existait systématiquement des points communs qui revenaient dans chaque réponse. Ceci a naturellement engendré d'autres pistes à approfondir. Le thème qui revenait le plus souvent est le suivant : les usages anciens du Tarn comme voirie de transport sur l'eau et l'usage de sa force motrice. J'ai jugé donc nécessaire :

- Faire une brève étude historique des usages du Tarn d'antan et de retracer tous les événements historiques autour de ce cours d'eau : construction de ponts, les crues importantes.

- Faire une comparaison de la nature des usages actuels et les usages d'entant, pour voir l'évolution des pratiques et comprendre les mutations des représentations sociales et la nature des pratiques autour de la rivière.

Pour cela, cette partie a nécessité des entretiens d'exploration avec des acteurs en rapport direct avec la rivière :

Michel LEGRAND : navigateur gabare

Jacqueline MATHA : présidente de l'office du Tourisme Albi 2.8.4 Etude d'exemple

Pour illustrer ma recherche j'ai procédé à une recherche documentaire sur ce qui se fait dans d'autres villes classées à l'Unesco traversées par des cours d'eau (Bordeaux et Lyon). J'ai donc mis en perspective les positions prisent par les politiques publiques en matière de valorisation des fleuves et rivières, des grandes métropoles.

Cependant, Albi étant une ville moyenne, il était pour moi encore plus intéressant de la mettre ne rapport avec un cas d'une autre ville moyenne Traversée par le Tarn. J'ai donc choisi Montauban qui est en avance en matière d'aménagement et de valorisation du Tarn en ville. J'ai donc pris contact avec

-Carole SONNET : technicienne de rivière au service environnement voiries et infrastructures au grand Montauban.

-Antoine REIBERT : animateur patrimoine au centre d'interprétation de l'architecture et du patrimoine à Montauban.

-Maël LEROYER : guide conférencier au CAP Montauban.

2.8.5 L'observation directe

J'ai ensuite utilisé un autre type de récolte de données sur le terrain par le biais de l'observation. Elle m'a permis de décortiquer les pratiques sociales en rapport avec la rivière : la présence, l'absence, le déplacement, l'aménagement, l'attractivité... Cela était un moyen de cerner les actions usuelles autour de cet élément géographique. J'ai parlé spontanément avec les usagers de la rivière. Cela dans la finalité de comprendre le pourquoi des actes. L'échantillon dans ce cas-là est accidentel, non aléatoire car les éléments sont sélectionnés parce qu'ils étaient présent au bord du Tarn et disponibles. Cette méthode permet d'appréhender des réponses libres et spontanées, permettant ainsi d'approcher au plus près de ce que « les gens ont dans la tête ». Les personnes interrogées sont :

3 touristes

1 gérant de restaurant

3albigeois installés depuis plus de 30 ans

5 jeunes

Le tout est complété par ma propre exploration et ma dérive paysagère. L'objectif de la dérive est de révéler la relation qui s'instaurera entre observateurs et le paysage qu'il ne connaît pas. Le travail consiste à noter ce que l'on perçoit ce que l'on ressent au fur et à mesure de la flânerie pour en comprendre comment certains éléments paysagers sont perçus choisis et mémorisés. La méthode consiste donc à inscrire sur un carnet de bord des événements marquants du paysage49 ainsi que les usages liés à celui-ci.

La prise de notes sur le terrain:

La rédaction de carnet de chercheur complétée par la prise de notes des observations quotidiennes , ou prise de photographies selon A. Volvey « la photo relève du discours au même titre que le texte, la carte ou tout autre document »50 C'est-à-dire qu'elle fait récit, une bonne photographie résume et en dit souvent plus long qu'un texte., croquis...etc.

3. Résultats : Villes moyennes et patrimoine : vers un renouveau des pratiques sociales

La ville d'Albi s'est développée en relation étroite avec sa rivière, et ceci pour les différents usages qui lui étaient jadis associés. En revanche, cette recherche a fait apparaitre divers changements des représentations fondamentales du Tarn. Nous tenterons dans cette dernière partie d'exposer les grandes tendances qui sont au centre de la dynamique Unesco.

Ainsi nous ferons le lien entre la dynamique de patrimonialisation de la ville d'Albi et les représentations sociales autour du Tarn, en essayant de croiser les résultats avec le contexte d'une ville moyenne.

3.1 Des représentations du Tarn aux pratiques et formes urbaines à Albi :

D'une manière générale, pour les habitants de la ville d'Albi, la rivière du Tarn est perçue comme une ressource en eau. Selon une étude menée par le Master 2 GSE-VRT51 « la majorité des personnes à Albi ont une vision très partielle des milieux aquatiques qui se limite à l'eau, les milieux aquatiques sont perçus quasi exclusivement à travers leur fonction pour l'homme » (figure 12). Cette vision a été confirmée lors des entretiens menés auprès des acteurs institutionnels interrogés qui en plus de cet aspect, considèrent la rivière selon la même logique que la structure ou le poste qu'ils occupent.

49 Y. ANDRE A. BAILLY R. FERRAS; Représenter l'espace ; l'imaginaire spatial à l'école, éd. Atropos. Paris 1989

50 A. VOLVEY Atelier géographique, thème: « Le terrain »

51 Master 2 gestion de l'environnement et valorisation des ressources territoriales, La présence des résidus médicamenteux psychotropes dans les milieux aquatiques : quelle dynamique dans la construction d'une pollution, CUFR JF Champollion, avril 2012.

De plus, selon cette même étude, 51% de la population estime que le classement au patrimoine mondial de l'UNESCO de la ville d'Albi peut avoir une influence sur la rivière Tarn. Ces premières remarques démontrent un changement de représentations lié au classement Unesco de la cité épiscopale, qui considère la rivière comme une ressource et un patrimoine naturel à préserver52. Ceci préconise un changement de référentiel global qui induit l'émergence de nouvelles politiques d'aménagements liées à la protection de la rivière comme patrimoine naturel.

Figure 17 : Principales représentations des milieux aquatiques des personnes interrogées. Les
individus devaient proposer deux choix, parmi une liste de propositions, classés par ordre

d'importance.

Les référentiels écrits des politiques d'aménagements actuels à Albi mettent en avant la valorisation et la préservation du patrimoine bâti53 et naturel qui est donc considéré comme « un élément figé »54. Des programmes urbains comme le plan de sauvegarde et la charte de la qualité urbaine illustrent bien cette volonté de figer le patrimoine dans une logique de durabilité. Or la rivière est vivante et loin d'rtre figée. Les actions liées aux composantes naturelles du site paraissent négligées ou minimisées.

Plus concrètement, pour exposer ces résultats, nous avons procéder de la manière suivante :

Dans un premier lieu nous avons essayé d'identifier le changement de représentation, liés à la patrimonialisation de la ville d'Albi.

En second lieu nous avons essayé de voir la manière dont celles-ci sont traduites en politique d'aménagement et action sur le territoire dans le contexte d'une ville moyenne.

En dernier lieu nous avons essayé d'identifier les espaces créés et les formes urbaines émergentes comme support aux pratiques nouvelles autour du Tarn.

52 Op sit

53 Plan de préservation du patrimoine , ville d'Albi 2010.

54 Selon entretien, Geneviève PARMENTIER 15/05/2012

3-1-1 Le Tarn comme ressource et patrimoine : représentation fonctionnelle du Tarn

Comme nous venons de le voir, la perception générale des personnes vis-à-vis de la rivière du Tarn est fonctionnelle. De ce fait il nous a semblé nécessaire de développer ce point sur la gestion de l'eau dans la ville d'Albi. Il ne s'agit pas de dresser un bilan sur la gouvernance de l'eau en France (CF annexe IV) mais plutôt une mise en perspective qui permet de situer Albi dans le contexte de la gestion de l'eau dans le Tarn. De plus, il s'agit d'identifier les discours politiques autour de la préservation et de la gestion de l'eau.

Dans le cas de la rivière du Tarn, « la gestion de l'eau aujourd'hui est partagée entre les différents acteurs concernés »55. De même, ces acteurs se sont concertés à l'échelle locale pour élaborer un programme d'action appelé contrat de rivière du Tarn qui a pour objectif :

· La lutte contre les pollutions de l'eau.

· La restauration et mise en valeur des milieux aquatiques et humides.

· La prévention des inondations.

· La gestion quantitative de l'eau.

· L'animation du contrat, la communication et la sensibilisation de la population aux objectifs du programme.

Pour lier les différents acteurs entre eux, le Conseil Général du Tarn a créé une structure communale unique : le syndicat mixte de rivière Tarn, afin de réunir les conditions favorables à la mise en oeuvre du contrat de rivière Tarn 81.

Les principes de ce contrat se traduisent par la mise en place de plans pour atteindre leurs objectifs en matière de préservation et de gestion de cette ressource patrimoniale.

3.1.1.1 La préservation de l'eau

A l'échelle départementale, les enjeux de la politique de gestion de l'eau sont mis en place dans une volonté de satisfaire les besoins des usagers tout en préservant les ressources et les milieux aquatiques et en garantissant une bonne qualité d'eau. Ceci a impliqué la mise en place du schéma départemental d'alimentation en eau potable du Tarn qui représente un accompagnement technique pour les collectivités territoriales et les maitres d'ouvrages afin d'assurer la quantité et la qualité de l'eau.

3.1.1.2 La gestion de l'eau

« La gestion de l'eau englobe la gestion des rejets. »56 Effectivement, les eaux de la rivière en aval, ne sont pas de très bonne qualité. La présence des agglomérations de Saint-Juéry et d'Albi occasionne une diminution de la classe de qualité de l'eau, due essentiellement aux pollutions industrielles et domestiques engendrées par l'agglomération57. De ce fait, un schéma départemental d'assainissement a été mis en place en 2010 par le Conseil Général du Tarn pour une

55 Selon entretien, guillaume OULES 24/04/2012

56 Selon entretien guillaume OULES 24/04/2012

57 Schéma de cohérence territoriale du grand albigeois, rapport de présentation, p 291

préservation des milieux naturels et une protection de la qualité écologique des écosystèmes aquatiques58. Il propose d'appréhender les systèmes d'assainissement domestiques et privilégie des techniques d'épuration rustiques et économes.

Enfin, ce point nous a permis de voir comment les représentations et les pratiques fonctionnelles autour du Tarn se traduisent en discours, politiques d'aménagement et de gestion dans la ville d'Albi.

3.1.2 Le Tarn dangereux : les risques d'aménagement des berges du

Tarn

L'image dangereuse du Tarn est la plus ancienne représentation associée à ce cours d'eau à causes des nombreuses crues qu'il a connu59. Ceci a profondément marqué la mémoire collective et les représentations sociales autour de celui-ci. Il est également associé à une certaine image négative et dévastatrice, ce qui véhicule une crainte autour de cet élément naturel.

Ceci se traduit concrètement par des berges qui se font parfois trop discrètes et donnent l'impression d'tre volontairement cachées des regards (figure 16). Face à ces risques majeurs, les politiques d'aménagement mettent en oeuvre des plans de gestion autour du Tarn60 qui classent les berges en zones dangereuses et inondables avec risque d'effondrement. En effet, ces berges seraient impraticables même en période de décru et la question de leur aménagement n'est pas envisageable par les différents acteurs politiques, associatifs et économiques de la ville. De plus, on considère que « le coût engendré par de telles infrastructures pour le confortement des berges est trop élevé (100 000€) »61. Cette situation accentue inévitablement le rejet du cours d'eau et la marginalisation de l'interface ville/ rivière.

Ces remarques mettent en évidence le fait que les priorités des politiques d'aménagement sont plutôt axées vers une logique d'entretien plutôt que de mise en valeur de cet élément paysager et ceci au détriment du potentiel que cette interface pourrait offrir à la ville. Il va de soi que des projets d'aménagement architecturaux ou urbains sont quasi inexistants sur cet axe-là. Selon Geuneviève Parmentier «A Albi les berges sont peu aménagées, elles présentent un coté sauvage qu'on entend de conserver, l'idée est de travailler sur les coulées vertes et les ruisseaux qui viennent se jeter dans le Tarn [...] du fait des caprices du Tarn, il est difficile pour nous de proposer encore plus d'aménagements, la rivière est encaissée et notre marge de manoeuvre est faible. Par décision de l'état on ne fera jamais de grands aménagements ».

Or, nous pouvons dire que dans le cas d'une ville moyenne, l'interface ville/rivière peut être réfléchi différemment et adaptée au contexte et à l'identité de celle-ci. Aussi de nombreuses solutions techniques permettent aujourd'hui de prévenir ces risques naturels qui freinent l'ouverture de la ville vers sa rivière.

58 Direction de l'eau, La gestion de l'eau, un enjeu majeur, Revue atoutsTarn, N° 90

59 La crue de mars 1930 a causé d'innombrables dégIts et fit près d'un millier de morts.

60 Plans de prévention des risques naturels prévisibles du Tarn 2003

61 D'après entretien Guillaume LAVAL 24/04/2012

Source : Naila Smati 29/01/2012

Figure 18 : La problématique d'accès physique des berges du Tarn : rivière trop encaissée

3.1.3 La rivière Tarn comme image de marque :

Après le rayonnement international de la ville d'Albi, on remarque la mise en avant du Tarn en privilégiant l'aspect esthétique, touristique et loisir (Figure 17). « Le Tarn est une rivière vivante révélée par la couleur tantôt grise ou verte, une belle teinte ocre formée par la terre chargée par les eaux, cela redonne alors une valeur ajoutée au patrimoine bâti qui est souvent associé à une image d'embellissement urbain »62. De plus, l'argile provenant du fond de la rivière a servi pour construire le patrimoine bâti, ce qui a donné à la ville sa couleur rose. La politique de la mairie d'Albi a jugé nécessaire de mettre en avant cet aspect en esthétisant la rivière (figure 17) dans le but de rendre ce site plus attractif. « Une stratégie de marketing territorial a été mise en place dans le but de garder les touristes plus longtemps en ville ». 63

A ce propos, une charte de qualité urbaine a été instaurée pour l'esthétique dans le but de promouvoir la ville à des fins d'attrait touristique. Par conséquent, nous pouvons souligner que la volonté de la ville est de s'inscrire dans une démarche de promotion territoriale qui vise à développer son attractivité et sa visibilité à l'échelle nationale et internationale. Elle utilise l'argument du Tarn comme un atout embellisseur. Comme conséquence concrète, selon un article paru dans Albi-info magazine, la fréquentation touristique de la ville a augmenté de 30% depuis 200964.

Cette rivière contribue donc à mettre en avant l'authenticité du patrimoine et l'affirmation de sa valeur universelle. Ceci en reconsidérant la qualité de vie des habitants : Albi où il y fait « bon vivre ».

62D'après entretien avec Geneviève PARMENTIER 16/05/2012 63 D'après entretien avec guillaume LAVAL 04/06/2012

64Jérôme DAMOISON, effet Unesco : une grosse fréquentaion à transformer en chiffre d'affaire. Albi--info, N°1, mars 2012.

Vue sur les berges du Tarn et le port d'Albi 1847. Peinture Vue t du Tarn au début du XIX siecle, Gravure

anonyme

Vue sur les berges du Tarn 2012. Naila SMATI Vue sur les berges du Tarn 2011. Mairie d'Albi

Figure 19 : représentations du Tarn à deux époques différentes.

3.1.4 Le Tarn comme terrain de loisir et d'évènementiel

Ce point nous permettra de confirmer que la volonté de réouverture de la ville vers son cours d'eau peut se faire non seulement d'une façon physique mais aussi fonctionnelle, ce qui crée une dialectique ville/rivière.

A Albi, on remarque l'apparition d'activités autour du Tarn notamment avec la montée en puissance de l'afflux touristique :

· Les balades sur l'eau : sous l'initiative de la ville d'Albi, une structure privée propose des balades sur le Tarn en gabare. Ce sont des bateaux fabriqués en bois à fond plat, possédant une petite voile carrée entrainée par le courant à la descente et halée par les hommes à la montée65 qui font aussi l'identité de cette rivière

· Les balades sur les berges : Des projets d'aménagements comme l'échappée verte créent un support d'activités autour de la rivière Tarn.

65 Magazine du Conseil Général du Tarn, Atlas espace culture société, Edition 2001. Albi 2001

Figure 20: Panneau échappée verte

Source : Mairie d'Albi

Ouverte en juin 2004, l'échappée verte offre l'opportunité de promenades dans un milieu naturel respecté. Sur ce site, la balade se fait sur 4 kilomètres passant du Tarn au Caussels dans une nature authentique et préservée66.

Ce projet est un schéma global d'aménagement dans le cadre d'une déclaration d'intérêt général. Cette stratégie a été adoptée pour l'entretien des cours d'eau lors de leurs passages par des terrains privés. En d'autres termes, c'est un programme de sauvegarde qui vient palier aux défauts d'entretien des berges des propriétaires riverains. En effet, dans le cadre d'une DIG (Déclaration d'Intérêt Général), la ville s'est proposée d'entretenir les terrains touchés par la dégradation des berges. Aujourd'hui, le projet a évolué pour donner naissance à un sentier de randonnée selon les thèmes suivants :

Le sentier des berges :

De son départ du parking de la cathédrale jusqu'à l'embouchure du ruisseau du
Caussels, le sentier des berges qui longe le Tarn est praticable en toute saison.

Le sentier sauvage :

Entre le pont Neuf et l'avenue du Loirat, le sentier sauvage longe une première partie du ruisseau du Caussels. Il est accessible exclusivement à pied pour des personnes averties (présence de marches, passages à gué, enrochements). Il n'est pas praticable qu'en saison estivale67.

Cependant, ces activités restent encore trop peu développées en comparaison aux

66 Mairie-Albi.fr consulté le 16/05/2012

67 http://www.mairie-albi.fr/dev_durable/parcs_jardins/echappee.html consulté le 22/05/2012

potentialités du Tarn. L'aménagement de cette partie des berges s'inscrit là aussi dans une perspective d'entretien des berges plus tôt qu'une utilisation fonctionnelle à part entière de cette interface. Pour cause, cette initiative s'inscrit dans l'axe 5 du Plan d'Aménagement et d'Urbanisme d'Albi : prendre en compte la dimension environnementale dans le développement urbain. Ce projet répond donc à un enjeu majeur du P.L.U. en renforçant la politique globale menée par la ville d'Albi pour préserver et valoriser son potentiel environnemental.

Nous notons aussi que ce projet reste encore inachevé, et ceci à cause des propriétés foncières privées tout le long du Tarn qui crées des barrières à l'extension des sentiers et des parcs naturels projetés au départ68.

Ainsi nous pouvons dire que la question des activités autour du Tarn reste encore à creuser. Il s'agit de trouver un compromis entre les différentes composantes et les données de cet espace dans le but de tirer à mieux profit de cet élément.

3.2 Montauban et la reconqu-te du Tarn : du référentiel politique aux pratiques sociales :

La ville de Montauban a tiré profit des potentialités du Tarn en valorisant ses berges en milieu urbain. Tout Comme à Albi, le Tarn est omniprésent et traverse la ville en plein centre intra urbain. Cet exemple illustre parfaitement la façon avec laquelle les enjeux d'une ville moyenne orientent les politiques publiques d'aménagement favorisant ainsi l'apparition de nouvelles représentations, pratiques et formes urbaines autour d'un cours d'eau. Autrement dit, « le caractère de la ville est primordial pour définir la nature des aménagements à mettre en oeuvre et des usages à favoriser dans le cas de l'interface ville/rivière »69. En proposant des solutions techniques contre les risques naturels et des aménagements éphémères, la ville a tenté une opération de reconquête du Tarn du point de vue physique, fonctionnel et visuel, malgré le contexte dangereux qu'il représente.

37271 Les dispositifs d'aménagement des berges

Au niveau de la communauté d'agglomération du grand Montauban, le Tarn est un trait d'union entre les communes qu'il traverse. Les crues répétitives qui ont touché ces communes dans les années 1990 ont enclenché un processus de réflexion autour de la protection de la ville contre ces dangers. Ils ont donné naissance à la planification de plusieurs infrastructures dont les travaux ont commencé en 2005 suivant cette logique:

68 D'après entretien Guillaume LAVAL 24/04/2012.

69 D'après entretien avec Carole Sonnet 24/05/2012.

Figure 21: Dispositifs anti-crues à Montauban

Coupe schématique sur le dispositif d'une digue

Photo exemple d'aménagement des berges du Tarn. Naila SMATI 06/06/12

Dispositif de vidange après les crues :

Les infrastructures se sont faites dans un premier temps en répondant à la problématique de vidange. Ceci par la mise en place d'un quadrillage de réseaux constitués de pompes qui se mettent en marche lors de la décrue pour vider.

Dispositif anti crues :

Dans un second temps, un deuxième dispositif a été mis en place pour empêcher l'eau de rentrer. Ceci se matérialise par l'emplacement de toute une panoplie de systèmes techniques évitant la montée d'eau sur le Tarn et les cours d'eau attenants. (Digues, reversoirs, portes ouvrages, vannes, clapets anti-retour...).

Ce sont des protections réévaluées pour résister à des crues centennales, jusqu'à 10,50m d'élévation pour parer aux inondations.

Dispositif d'embellissement et d'amélioration du cadre de vie :

Comme pour joindre l'utile à l'agréable, les surfaces de ces barrières protectrices ont été aménagées et utilisées comme axe de déplacement doux. Les digues qui sont des composantes majeures de ces dispositifs supportent des pistes bitumées de 3 m de large. Ce parcours de 7.9km longe la rivière et est utilisé pour le développement d'activités autour de celle-ci. Cette balade se trouve côtoyer par des cyclistes, piétons et skateurs qui profitent de cette barrière protectrice. De plus, les promeneurs tirent parti de la hauteur de cette protection pour embrasser du regard la rivière du Tarn.

En contrebas, la succession des monuments historiques le long des rives ponctuent ce parcours et donne une véritable identité patrimoniale.

37272 La nouvelle vision du Tarn à Montauban : le changement des représentations et des pratiques :

Après la mise en place de ces programmes d'aménagements, la perception de la rivière du point de vue des riverains a changé. En effet, le résultat final a donné naissance à de nouvelles pratiques autour de la rivière, à la suite de cette réorientation des enjeux de la ville vers la mise en valeur de l'interface ville/rivière. Le Tarn est passé d'un statut d'une source de crainte à celui d'un espace de détente et de loisir. La balade tout le long du fleuve attire désormais les usagers et la relation avec la rivière s'accentue. Ces aménagements se sont fait de façon à ne pas apporter une grande modification au paysage naturel et à l'identité existante du Tarn. Ceci crée naturellement des balades ombragées qui permettent de redécouvrir le Tarn. On notera aussi une nouvelle pratique qui a comme support ce circuit, le marathon, qui empreinte le cheminement des pistes cyclables, des départs de sentier et qui rejoignent le Tarn ceci dans un seul but : ramener le public vers le Tarn. Des activités touristiques se sont aussi développées autour de la rivière. Le Tarn est redevenu navigable et on remarque désormais la présence de péniches pour découvrir le patrimoine du Tarn.

Du point de vue des responsables et des citoyens, le retour de la ville vers la rivière est réussi, malgré le fait que ceux ne sont pas des aménagements de grandes envergures avec de grands projets urbains en rapport avec la rivière comme ce fut le cas à Lyon et Bordeaux.

Ainsi nous pouvons dire que la nature dangereuse du Tarn a favorisé une mise en place d'un dispositif de confortement et d'entretien des berges qui a contribué à recréer le lien entre la ville et la rivière. Ces aménagements ont aussi participé à donner une autre représentation du Tarn. Après avoir été perçu comme un danger associé aux risques naturels auparavant, aujourd'hui cette vision a changé et le Tarn est devenu un atout d'attractivité et un élément de fierté des montalbanais. On note aussi la publication de plusieurs dépliants et de supports de communication mettant en avant un circuit de déplacement doux reliant les différentes communes du grand Montauban autour du Tarn.

Cela dit, cette reconquête ne va pas au-delà de la maitrise des risques naturels liés au Tarn. En effet on remarque une absence de relation d'un point de vue de la morphologie urbaine de la ville. D'un point de vue physique, la rivière reste comme un fossé divisant la ville en deux. De plus la relation visuelle se trouve quelque peu insuffisante si ce n'est sur les berges elles-mêmes. On notera jà titre d'exemple, une absence de percées visuelles vers le Tarn qui renforce cette volonté de dialogue ville/rivière, et pour redonner au Tarn sa fonction d'axe urbain à part entière. De plus, des projets d'ouverture des chaussées pourraient être envisagés afin d'avoir une vue du centre-ville depuis la rivière, le patrimoine architectural sera alors encore plus mis en scène.

Figure 22: Regroupement des activités autour du Tarn Source : Naila SMATI

3-3 Quel avenir pour le Tarn et Albi ?

La ville d'Albi mène un programme de renouvellement urbain important après le classement Unesco. Tous les aménagements urbains réalisés au centre-ville répondent à un intérêt de développement durable et équilibré des espaces, dans le respect de leur identité.

Cependant ces aménagements restent ponctuels et la rivière se trouve décontextualisée autour de cet engouement de l'aménagement du centre-ville excluant les berges. Cette ville se doit alors d'élargir la réflexion urbaine sur l'ensemble des espaces publics en incluant la rivière, en la considérant aussi comme un espace public à part entière. De plus, la ligne d'action d'Albi doit intervenir au-delà de la problématique d'accès à la rivière.

En effet la problématique de la ville d'Albi et du Tarn est liée à l'accès, les barrières sont à la fois physiques, à cause de l'encaissement de la rivière, patrimoniale avec la problématique de la conservation et même psychologique à cause de la crainte collective autour de cette dernière. A ce propos la ville doit proposer des solutions qui vont au-delà de ces contraintes.

On n'est pas sans négliger que le potentiel de cette rivière est très important. La figure 21 illustre le regroupement des activités et autour du Tarn. Cela nous permet de constater que les espaces sont comme aimentés autour de cet élément naturel. Cependant, il manque une liaison physique fonctionnelle ou même visuelles entre ces différentes composantes. Une solution pourrait alors être proposée à travers ce constat.

L'idée, est qu'à long terme un sentier pourrait relier les différents éléments naturels et espaces verts de la ville. Celle-ci se munira d'un parcours reliant les pôles verts de la ville et les grands équipements de loisir autour du Tarn en passant par les berges et la rivière avec des transports fluviaux. Le but est de proposer une plaquette avec un vrai cheminement, des circuits touristiques toujours axés sur l'esprit de la ville « culture et patrimoine ». En outre, ceci permettra de créer une vraie trame verte et bleue de la ville comme l'oriente le Scot du Grand Albigeois. Ce maillage contribuera aussi à garder l'équilibre biologique permettant à la faune de circuler et d'accéder aux zones vitales. Enfin, cela permettra aussi d'améliorer l'attrait touristique, en proposant aux touristes de nouvelles activités sur ce site, dans le but de leur permettre de passer encore plus longtemps dans la ville. En plus du circuit Unesco, la ville peut mettre en place un circuit vert et bleu. Ceci fait du Tarn un marqueur identitaire urbain.

Le principe est d'adopter une stratégie de rénovation de ce qui existe déjà, en améliorant les liaisons. Rendre la ville attractive d'un point de vue économique, proposer un cadre de vie agréable qui satisfait les besoins fondamentaux de la population. Sur cet axe, une stratégie à long terme pourrait être mise en place car le Tarn est devenu un marqueur identitaire, historique, des activités, de la biodiversité et de la qualité de vie. Or, la ligne d'action d'Albi doit intervenir au-delà de la problématique d'accès à la rivière.

Dans le contexte actuel de la politique de la ville, la reconquête est en train de se créer peu à peu. On assiste donc à une prise de conscience et un regain d'intérêt de la part des acteurs décideurs, aménageurs et urbanistes pour ce qui est de l'aménagement des berges. Dans cette perspective nous assistons à un lancement d'une étude géotechnique en 2012 pour le confortement des berges du Tarn70 .

Cette patrimonialisation a été le fil conducteur qui a accompagné le développement de la ville par des requalifications urbaines. L'enjeu est de profiter de cette mise en avant pour trouver des alternatives durables, annexant les composantes naturelles et artificielles de la ville. Le but est d'attribuer à la ville une authenticité dans la logique d'en faire la métropole d'équilibre du nord midi Pyrénées.

70 D'après entretien Jacqueline MATHA 11/06/2012

Conclusion

Au terme de ce travail, nous pensons avoir touché du doigt les différentes représentations des cours d'eaux dans plusieurs contextes de ville patrimoniales. Nous avons pu constater que le classement Unesco des villes est la reconnaissance de l'authenticité de leur architecture, ainsi que celle de leur rivière. Nous avons été touchés par la complémentarité des relations entre la ville, l'homme et l'eau que les acteurs d'aménagements ne peuvent ignorer.

La plupart des villes ont pris conscience de ces données par la mise en place des politiques d'aménagements qui réorientent la ville vers son cours d'eau. Cette recherche voudrait non seulement rappeler le contexte actuel mais encore faire des propositions allant dans le sens des nouvelles pratiques sociales autour des cours d'eau en prenant en compte, le contexte de la ville.

Dans cette même perspective, et dans le cas d'Albi, cette étude est le diapason d'une première prise de conscience des enjeux liés à la présence de la nature en milieu urbain. Sans avoir l'ambition de résoudre la question des dialectiques entre la ville et sa rivière, cette recherche nous entraîne dans une dynamique importante. En effet, les résultats nous ont permis d'identifier les nouvelles représentations et politiques d'aménagement autour du Tarn. Ainsi, le but d'une part est d'ouvrir une brèche sur les solutions à la fois théoriques et techniques qui mettent en harmonie les interactions des différentes sphères. D'autre part, la finalité est de proposer des solutions en matière d'aménagement durable liant : architecture paysage et sociologie.

En outre, l'ancrage du Tarn par rapport au patrimoine bâti, nous laisse supposer que la ville doit être accompagnée dans le renouveau des représentations et pratiques sociales. Elle pourra ainsi s'intégrer dans une nouvelle logique de réconciliation avec sa rivière au sens large du terme. Le Tarn à Albi est donc un constituant identitaire de la ville à la fois patrimoniale et affectif pour les albigeois. La ville devrait contribuer au développement d'une politique d'aménagement qui prend en compte le contexte actuel au-delà de la problématique d'accès que génère son contexte.

Pour conclure, / I 177EIQFRWEN un plpP IY0lIP pP RIIII0uMUN05 OEILFINFSIpsente un YIELIRSIFeII0HNINELIWIMITSHIBMnt, qu5il est questiRn aujRur05hui àMIRis 0e llpYpOR, 0e IJen0rIEEFFIMIFIK INAMERD. ICA5agB10e 1lXEInYeIteIDQ nRuYIDC destin, de nouveaux usages qui mettent en valeur le patrimoine tout en le mettant en scène. Cela nous mène à laisser une réflexion ouverte Va l5lQE 0eIsI P NUTT harmonie dans son contexte, conjugué avec les aspirations, les représentations et les pratiques nouvelles liées à la patrimonialisation de la ville 05 OR.

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Magali BERTRAND, Frédérique BLOT, Johanne DASCON, Mélanie GAMBINO, Johan MILIAN, Géraldine MOLINA, Géographie et représentations : De la nécessitédes méthodes qualitatives, Géographies et représentations, recherche qualitative, Hors-série N°3

Aude CHASSERIAU, Jean-Pierre PEYON ; Le projet île de Nantes, où comment la ville se réconcilie avec son fleuve, N° 22, octobre 2004

Interview Gérard COLOMB, président de la Communauté Urbaine de Lyon ; Dans liste du patrimoine mondial, N° 872, Lyon (France)

Lignine DE CAUSANS, environnement et paysage, les représentations sociales en réseau , Projet de Paysage - www.projetsdepaysage.fr , consulté le 25/05/2012

Claire GERADOT, Les élus lyonnais et leurs fleuves : une reconquête en question, Geo-carrefour Numéro 79 Vol. 79/1 (2004)

Mayté BANZO, Dominique PROST, Aménagement paysager et renouvellement urbain à Bordeaux, 2009

J. PELLETIER, J.P. BRAVARD, Lyon et ses fleuves : des berges perdues aux quais retrouvés

Revue de géographie de Lyon. Vol. 65 n°4, 1990.

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Frédéric SANTAMARIA, La notion de "ville moyenne" en France, en Espagne et au Royaume-Uni Université de Pau et des Pays de l'Adour.

Magazine du Conseil Général du Tarn, Atlas espace culture société, Edition 2001. Albi 2001

Thèses et mémoires:

C. BOURGOIS, S REGOURD, T. AZALBERT, Comment réagit la ville d'Albi face aux crues, BTSA GEMEAU, 2010

Philippe VALET, les paysages de la Garonne : Les métamorphoses d'un fleuve, thèse de doctorat en géographie, université Toulouse 2 le Mirail

Fréderic Blot (2005) Discours et pratiques autour du «développement durable» et des «ressources en eau». Thèse de doctorat en géographie et aménagement, toulouse2 le Mirail

Master 2 gestion de l'environnement et valorisation des ressources territoriales « La présence des résidus médicamenteux psychotropes dans les milieux aquatiques : quelle dynamique dans la construction d'une pollution », CUFR JF Champollion, avril 2012

Webographie :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Albi consulté le 03/03/2012 Mairie-Albi.fr consulté le 16/05/2012

http://www.mairie-albi.fr/dev_durable/parcs_jardins/echappee.html consulté le 22/05/2012

http://hal.inria.fr/docs/00/17/40/18/PDF/Villemoyenne.pdf

Annexes :

Annexe I :

Lyon : Schéma directeur d'aménagement des berges

? Secteur val de Saône, proposition d'aménagement :

Annexe II :

Bordeau : horizon grand Bordeaux 2030
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Annexe III :

Plan de prévention des risques de l'albigeois

Annexe IV : Gouvernance de l'eau :

Service d'eau et d'urbanisme

Source : Marguerite BOUTELET, André LARCENEUX, Aleksandra BARSZAK, gouvernance de l'eau : intercommunalité et recomposition du territoire, éd société université de Dijon, Dijon2010.

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Figure 1 : Schéma représentant l'évolution de la relation ville rivière à travers le temps 6

Figure 2 : Illustration de la mise en valeur du patrimoine bâti à travers le fleuve à Lyon 7

Figure 3 : Activités fluviales touristiques à Lyon 8

Figure 4 : Réappropriation des usages des berges à Lyon 8

Figure 5 : illustration des mises en valeur du patrimoine bâti à travers le fleuve à Bordeaux . 10
Figure 6:Amenagement des berges de la Garonne à Bordeaux 10

Figure 7 : La Communauté d'agglomération de L'Albigeois. Situation de la ville d'Albi 11

Figure 8: La cité épiscopale d'Albi classée patrimoine mondial de l'Unesco . 12

Figure 9: Evolution urbaine de la ville d'Albi 13

Figure 10: Typologie des berges hautes en falaise. 15

Figure 11: Les usages anciens du Tarn 16

Figure 12: Description des phénomènes d'instabilité affectant les berges du Tarn 18

Figure 13 Les principales crues du Tarn 19

Figure 14 : zones inondables dans la commune d'Albi 20

Figure 15: Système des filtres j-p PAULET 24

Figure 16: Schéma systémique récapitulatif de l'échantillonnage . 27

Figure 17 : Principales représentations des milieux aquatiques des personnes interrogées.

Les individus devaient proposer deux choix, parmi une liste de propositions, classés par ordre

d'importance. 32

Figure 18 : La problématique d'accès physique des berges du Tarn : rivière trop encaissée 35

Figure 19 : représentations du Tarn à deux époques différentes. 36

Figure 20: Panneau échappée verte 37

Figure 21: Dispositifs anti-crues à Montauban 39

Figure 22: Regroupement des activités autour du Tarn 41

Table des matières :

Introduction gén

1 Villes, Label Unesco, et cours d'eau : Mise en perspective des reconquêtes

1.1. Evolution des rapports ville/fleuve :

1.2 Lyon et le plan bleu : Le Rhône, la Saône et le patrimoine Unesco

Des discours politiques aux pratiques sociales:

1.3 Bordeaux et la Garonne :

 

5

7

8

9

2 Le classement d'Albi à l'Unesco : Le contexte albigeois du Tarn .......................

 

11

2.1 Présentation de la ville d'Albi :

 

11

2-1-1Caractéristiques :

 

11

2-1.2Evolution urbaine et développement de la ville

 

12

2.2 Le Tarn :

 

13

2-2-1 Présentation

 

14

2-2-2 Hydrologie et géologie :

 

14

2-2-3 Le Tarn dans les entités paysagères:

 

14

2-2-3- 1 Les berges à Albi:

 

15

2-2-3-2 Les falaises :

 

15

2-3 Le Tarn et les hommes : les anciennes pratiques de la rivière

 

15

2-3-1 Le franchissement.

 

16

Le pont vieux :

 

16

2-3-2 pratiques et métiers de la rivière

 

17

Les risques de la Rivière:

 
 

2-4-2L'effondrement des berges :

 

18

2-4-1 Les crues :

 

19

2-5 Le questionnement.

 

21

2-6 Cadre théorique et concepts clés

 

21

2-6-1 Patrimoine :

 

21

2.6.2 Représentations sociales :

 

22

2.6.3 Le paysage :

 

23

2.6.4 Référentiel:

 

25

2-7 Hypothèses :

 

25

2-8 Méthodologie :

 

26

Analyse des discours oraux :

 

26

2.8.1 Type d'entretien :

 

26

 

53 /

54

Master 1 ADEN, 2011/2012

 
 

2.8.2 Echantillon : 27

2.8.4 Etude d'exemple : 30

2.8.5 L'observation non participative . 30

3. Résultats : Villes moyennes et patrimoine : vers un renouveau des pratiques sociales 31

3.1 Des représentations du Tarn aux pratiques et formes urbaines à Albi : 31

3-1-1Le Tarn comme patrimoine : représentation fonctionnelle du Tarn

33

3.1.1.1 La préservation de l'eau . 33

3.1.1.2 La gestion de l'eau . 33

3.1.3 La rivière Tarn comme image de marque : 35

3.1.4 Le Tarn comme terrain de loisir et d'évènementiel 36

3.2 Montauban et la reconquête du Tarn : du référentiel politique aux pratiques sociales : 38

3-2-1 Les dispositifs d'aménagement des berges : 38

*Dispositif de vidange après les crues : 39

*Dispositif anti crues : 39

*Dispositif d'embellissement et d'amélioration du cadre de vie : 39

3-2-2 La nouvelle vision du Tarn à Montauban : le changement des représentations et des pratiques : 40

3-3 Quel avenir pour le Tarn et Albi 41

Conclusion : 43

Bibliographie : 45

Annexes : 48

Table des illustrations : 52

Table des matières : 53






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"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots"   Martin Luther King