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Cartographie des paramètres biologiques de "C. Maculatus " suivant les zones agroécologiques du Niger

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par Adamou Moumouni Dan Mairo
Université de Niamey Niger - Ingénieur agronome 2011
  

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DISCUSSION

Les résultats obtenus au cours de cette étude montrent que les paramètres biodémographiques de C. maculatus varient en fonction de l'origine agro écologique de la souche.

L'analyse des résultats observés au niveau de la durée de vie montre que la longévité des adultes de cette espèce ne dépasse guère 7 jours. Ces résultats confirment les observations de Jonhson et al. (1989) en Cote d'Ivoire où une longévité moyenne de 5,8#177;1,5 jours a été enregistrée pour la méme espèce.

Ces résultats sont aussi en accord avec ceux obtenus par Howe et Curie (1964), qui indiquent que les espèces du genre Callosobruchus ne vivent en général que quelques jours. Selon ces auteurs, plusieurs facteurs biotiques et abiotiques peuvent influencer leur durée de vie ; ce sont les conditions de développement des larves et la variation individuelle de la physiologie des adultes.

D'après Ketoh (1998), il existe au sein d'une population de C. maculatus, des individus qui vivent plus longtemps que d'autres et la signification physiologique de cette variation biologique est très importante car les adultes qui vivent plus longtemps sont potentiellement résistants et échappent souvent aux méthodes de contrôle utilisées pour lutter contre les déprédateurs dans les stocks (Wellington, 1977).

Cependant, la durée de vie observée pour C. maculatus est nettement inférieure à celle enregistrée au Niger pour B. atrolineatus, espèce pourtant sympatrique de ce ravageur en zone sahélienne, qui a une durée de vie d'environ 30 j dans les mémes conditions expérimentales (Doumma, 1998).

Par ailleurs, il ressort de nos observations que la longévité de C. maculatus est fonction de l'origine géographique de la souche

C'est ainsi que nos résultats ont permis de montrer des différences significatives entre la longévité moyenne de C. maculatus provenant des quatre zones agro écologiques du Niger. L'étude ayant été menée dans les mêmes conditions pour toutes les souches, on admet que ce sont les facteurs environnementaux sous lesquels a lieu le développement de la souche initiale notamment la températures, l'hygrométrie et la photopériode qui sont à la base de ces variations.

L'étude de l'activité de ponte de C. maculatus montre que le nombre d'oeufs pondus par cette
bruche varie en fonction de la souche utilisée. C'est ainsi que le nombre moyen d'oeufs pondus est
significativement plus important à Maradi que dans les autres localités. Cependant, quelque soit la

localité considérée, le taux de fertilité est importante et est supérieure à 90%. Ces variations de la fécondité ont été observées par certains auteurs sur la même espèce. Ainsi en étudiant les paramètres démographiques de C. maculatus sur plusieurs générations, Sanon et al. (1996) ont trouvé une fécondité moyenne de 78,3 oeufs/femelle pour la deuxième génération. Cette fécondité est descendue à 41,2 oeufs/femelle pour la troisième génération.

La durée d'éclosion varie peu dans toutes les quatre localités (6 j à moins de 8 jours). Cependant,

la durée de développement montre des variations importantes suivant les zones agro-écologiques. Elle est relativement plus élevée dans la zone du fleuve (Gaya, Ayerou) où elle est proche de 33 jours qu'à Maradi et Tchintabaraden où elle est de l'ordre de 30 jours.

Dans la zone sahélienne du Burkina Faso, Sanon et al. (1994) ont observé chez C. maculatus une durée de développement moyenne de 30 jours. Par contre en zone guinéenne, au Togo, (Glitho (1994) a trouvé pour le même insecte une durée de développement moyenne de 33 jours.

Le taux de survie larvaire et le taux d'émergence varient également en fonction de la souche. Ils sont plus importants pour les souches des zones soudanienne et sahélo soudanienne que pour celles des zones sahélienne et saharienne. Selon Nyamador (2009), les taux élevés de survie larvaire et d'émergence sont favorisés par les conditions climatiques de développement des larves et la disponibilité du substrat de ponte. En effet, en renouvelant tous les jours les graines de voandzou, cet auteur a constaté que les femelles de C. subinnotatus ne déposent qu'un à deux oeufs par graine et limite ainsi la compétition intra spécifique chez les larves. Selon les travaux de Zannou (2000), Booker (1967), Howe et Curie (1964) sur C. maculatus et de Desroches et Huignard (1991) sur B. atrolineatus, lorsque la densité larvaire intragranaire augmente, le taux de mortalité larvaire augmente également ; mais le taux d'émergence diminue.

Le sex-ratio varie aussi en fonction des localités. . Il est en faveur des femelles dans la zone du fleuve (plus de 50%) et en faveur des mâles à Maradi et Tchintabaraden (moins de 50%). Ces résultats corroborent ceux de Conny (1991) dans les conditions climatiques de Niamey où il a trouvé un sex-ratio (pourcentage du male) de 47% c'est-à-dire que celui de femelle 53%. Cette tendance n'a pas été observée chez B. atrolineatus car Doumma en 1998 constate que le sex-ratio n'est ni en faveur du male ni en faveur du femelle

Les résultats sur l'évolution de la fécondité moyenne journalière montrent que pour toutes les localités, l'essentiel des oeufs est pondu pendant les trois premiers jours de l'infestation comme cela a été observé chez de nombreux bruchidae. C'est ainsi qu'en étudiant les paramètres démographiques de B. atrolineatus en conditions naturelles et contrôlées, Doumma (1998) constate

que le maximum des oeufs pondus dans les deux conditions se situe au troisième jour.

Les travaux réalisés par Nyamador (2009) ont montré que, la femelle de C. subinnotatus dépose

ème

l'essentiel de ses oeufs (80,83%) en 6 jours avec un pic au 3 jour au cours d'une durée moyenne de vie de 11,36 #177; 1,85 jours.

Ketoh et al. (2001) et Mbata (1990) ont respectivement observé que la femelle de cette espèce de bruche dépose 75% des oeufs respectivement en 8 jours et en 4 jours.

L'évolution des émergences journalières montre que pendant les trois premiers jours se sont les mâles qui dominent à Maradi et Tchintabaraden, pendant que les femelles ont tendance à dominer dans la zone du fleuve.

L'évolution de la mortalité des adules indique que la mortalité débute dès les deux à trois premiers jours de l'expérience alors que chez B. atrolineatus, Doumma (1998) observe que la mortalité chez cet insecte débute à J11 en conditions naturelles et à J13 en conditions contrôlées.

Toutes ces variations montrent l'importance des facteurs du climat et notamment la température, la photopériode et l'humidité relative du milieu sur la dynamique des populations des insectes. L'expérience ayant été menée dans les mémes conditions climatiques pour toutes les souches, il semble que les variations observées seraient liées aux conditions dans lesquelles a lieu le développement des insectes. En effet, selon Credland, (1990), Dick et Credland (1984) l'activité reproductrice de C. maculatus varie en fonction de la souche utilisée.

De nombreux auteurs ont montré que le développement et la reproduction des insectes sont influencés par les facteurs climatiques dans lesquelles soit ils se sont développés, soit ils se reproduisent.

Les travaux réalisés par Lale & Vidal, 2003, ont permis de montrer que la variabilité observée dans la fécondité des C. subinnotatus par rapport aux données de la littérature serait liée aux conditions climatiques et à la photopériode du milieu qui influencent l'oviposition des femelles et le développement des larves avec un optimum de ponte et de développement observé à 30°C. Cette variabilité est liée aussi à la souche utilisée comme cela a été observé chez C. maculatus (Ouedraogo, 1991).

Les expériences réalisées par Schoof, (1941) ; El Sawaf, (1956) & Currie, (1964) montrent que la durée de développement de C. maculatus élevé sur des graines du niébé varie en fonction des conditions thermiques et hygrométriques.

Chez différents insectes tropicaux tels que les Diptères Sarcophagirae (Denlinger, 1974,1979), les
lépidoptères Noctuidae (Jaquemard, 1976 ; Hackett et Gatehouse, 1982) ou chez l'huménoptères
Cynipidae (Leptopidina boulardi) (Carton et Claret, 1982), des études expérimentales au laboratoire

ont montré que la baisse de la température d'élevage induisait la diapause (qui a lieu au stade numphal) chez ces insectes.

Analysant les facteurs de mortalité chez B. atrolineatus à différentes phases de développement dans un agrosystème sahélien, Alzouma (1987) à montré que les différences de mortalité observées entre cultures pures de niébé et cultures associées (mil- niébé) étaient dues à la différences de microclimat prévalant au niveau de chacune de ces cultures.

Les travaux de Chauvin (1977) chez les lépidoptères Kératophases portant bien adoptés à des environnements secs, on montré de ce point de vue l'importance des variations de l'humidité relative au cours du développement embryonnaire.

En étudiant les paramètres démographiques de B. atrolineatus en conditions naturelles et contrôlées, Doumma (1998) a montré nettement que le développement de B. atrolineatus est plus importants en conditions contrôlées de températures et d'hygrométrie qu'en situation proche de condition naturelles.

Les travaux de Monge et al. (1988) ont montré que c'est essentiellement la diminution de la température en Novembre et Décembre qui semble provoquer l'apparition de la diapause reproductrice. Il apparaît ont-ils dit, au laboratoire, que l'induction de la diapause reproductrice au stade adulte dépend des conditions thermiques dans lesquelles a lieu le développement embryonnaire et post-embryonnaire.

Dès lors, tout récemment, en étudiant les paramètres démographiques de C. maculatus en condition naturelles au Burkina Faso, Sanon (1997) a montré que l'accroissement de températures et de l'humidité relative entraîne chez cette espèce sympatrique de C. maculatus, une augmentation de la capacité intrinsèque d'accroissement et une diminution du temps de génération.

L'analyse des résultats sur les paramètres biodémographiques des descendants issus des larves s'étant développées dans un milieu préalablement traité avec B. senegalensis montre que le traitement n'a aucune action sur la durée de vie de cette descendance.

Par contre, ce traitement a une influence sur le taux de fertilité des oeufs pondus par la descendance provenant de ces larves. En effet, Le taux de stérilité qui est de 1,98% dans le témoin a considérablement augmenté pour atteindre une valeur de 23,32% pour le traitement. Ce qui laisse supposer que le traitement des larves ayant déjà pénétré dans la graine affecte la fécondité des

adultes qui en sont issus.

Les résultats sur le taux d'émergence de ces adultes montrent une chute considérable de ce dernier
comparativement au témoin. Il est de 89,32% dans le témoin contre 51,22% dans le cas du

traitement. Ceci laisse supposer que B. senegalensis semble avoir un effet résiduel sur l'activitéreproductrice de la génération issue des larves traitées en inhibant le développement embryonnaire et post-embryonnaire.

Le traitement des larves par B. senegalensis affecte aussi la durée de développement globale de la descendance qui est relativement réduite comparativement au témoin. . En effet, cette durée est de 30 jours en moyenne dans le témoin contre 27,26 jours dans le cas du traitement. Le taux d'accroissement des individus a diminué, il passe de 0,12 dans le témoin à 0,072 dans le cas du traitement.

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