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Aide alimentaire au Bénin: enjeux et perspectives sur la production céréalière

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par M. Sorel et Waà¯di VISSOH et HOUESSOU
Université d'Abomey- Calavi Bénin - Maà®trise 2010
  

Disponible en mode multipage

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INTRODUCTION GENERALE

Le climat économique et financier international a commencé à se dégrader à partir du premier choc pétrolier de 1973. Le phénomène s'est poursuivi après le choc intervenu en 1979, malgré une timide reprise économique amorcée au début des années 80 par les pays industrialisés.

Dans les pays en développement en général et ceux d'Afrique subsaharienne en particulier, les effets de cette crise ont été ressentis d'autant plus durement que leurs économies sont demeurées désarticulées et fortement dépendantes de l'extérieur.

En effet, les années 1980 ont souvent été décrites comme la décennie perdue du développement pour beaucoup de pays en voie de développement, crises alimentaires et famines sévissant fortement en Afrique. A cette époque, les progrès en télécommunications permettent aux populations des pays riches d'être le témoin des conséquences des sécheresses et des guerres civiles ; ceci va résulter en une mobilisation massive des populations des pays développés vis à vis des populations touchées dans les pays en voie de développement.

Dans la perspective de renversement de cette tendance, les chefs d'Etats africains, par l'adoption en Avril 19801 du plan d'action de Lagos, accordent une priorité à l'autosuffisance alimentaire et, par conséquent, considèrent le développement rural comme un domaine privilégié d'activités productives recelant d'énormes potentialités de croissance économique.

L'examen de la situation alimentaire des pays d'Afrique en général et du Bénin en

particulier montre que les disponibilités alimentaires résultent des productions nationales mais également des importations et de l'assistance alimentaire. C'est ainsi que ces différents pays bénéficient de l'aide alimentaire fournie par les pays développés qui connaissent une surproduction agricole, liée à la performance de leur agriculture.

Dans ce cadre, l'aide alimentaire est considérée comme un moyen dans le processus complexe de la sécurité alimentaire. Fondamentalement, l'aide alimentaire permet d'accroître l'offre ; à travers son ciblage sur certain bénéficiaires, elle renforce l'accessibilité de ces populations ; par son type de distribution employé (par exemple : réserve et/ou stock d'urgence), elle peut

1 Cours d'Intégration Economique 2009-2010 de Michel DEDEHOUANOU.

contribuer à la stabilité, du fait de ces contributions et de la reconnaissance de la nécessité d'atteindre un certain niveau de sécurité alimentaire dans les Pays en voie de Développement. C'est pourquoi il nous a donc paru important d'étudier les relations existants entre l'aide alimentaire et la production agricole au Bénin. Le présent mémoire, intitulé «Aide Alimentaire au Bénin : enjeux et perspectives sur la production céréalière», s'inscrit bien dans cette logique, il est structuré en trois chapitres :

- le premier dresse le cadre théorique et méthodologique de l'étude ;

- le deuxième présente l'analyse empirique de l'aide alimentaire ;

- le troisième présente l'analyse des résultats de notre étude avant d'aboutir aux recommandations de politique économique qui en découlent.

CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE

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SECTION 1 : CADRE THEORIQUE

Paragraphe 1- Problématique

La situation économique actuelle du Bénin est l'aboutissement de profonds changements qu'a connus le pays au cours de la dernière décennie (libéralisation économique, dévaluation...). La mise en place du troisième Programme d'Ajustement Structurel (PAS 1995-1997), la poursuite de la politique de libéralisation de l'économie, et dans le secteur agricole par la forte croissance de la production cotonnière et des exportations.

En effet, l'économie béninoise est fondamentalement liée à l'agriculture (31.8% du PIB), et représente 88% des recettes d'exportation et 70% de sa population active se consacre à cette activité (INSAE, 2008). La population qui s'adonne à l'agriculture est estimée à 3,2 millions d'habitants dont 51% de femmes (INSAE, 2002). La plupart des agriculteurs béninois sont des petits exploitants dont la taille des exploitations varie du Nord au Sud.

Malgré cela, la production agricole du Bénin assure en général l'autosuffisance pour les tubercules et les légumineuses, tandis qu'elle est déficitaire en ce qui concerne le riz et les productions animales surtout celles d'origine halieutique malgré son fort potentiel de production sur pratiquement tout le territoire. Au total, productions vivrières, animales et halieutiques procurent des ressources globalement suffisantes pour mettre le pays à l'abri de la famine, mais les familles rurales ont de plus en plus des difficultés à joindre les deux bouts.

En vue de parvenir à une relative satisfaction de la demande de produits alimentaires, une aide alimentaire externe est nécessaire pour combler le déficit alimentaire. C'est ainsi que bon nombre de pays se sont proposés d'aider directement le Bénin, à travers le transfert de ressources alimentaires, à faire face à une crise persistante de déficit alimentaire et nutritionnel. Dans la question de l'aide alimentaire il y a la question sous-jacente de l'insécurité alimentaire, car, considère t-on à tort ou à raison comme le fondement même de cette idée de l'aide alimentaire.

C'est pourquoi le Bénin bénéficie, depuis plusieurs décennies, de l'aide alimentaire par le biais des accords, bilatéraux et multilatéraux, signés avec les pays amis et les institutions

internationales en vue de soutenir ces activités économiques et sociales (constructions, de marché, hôpital, d'école...) à travers des projets de développement.

A propos de la philosophie de l'aide alimentaire. Les points de vue divergent selon les observateurs :

- certains pensent que l'aide alimentaire peut créer des impulsions positives sur la croissance économique et garantir la sécurité alimentaire ;

- pour d'autres, elle décourage la production, entretient la paresse et, par conséquent, crée une fâcheuse situation de dépendance alimentaire, voire économique.

Face à une telle controverse nous restons perplexes sur la pertinence. A cet égard certaines interrogations nous paraissent nécessaires : quel est l'état de la sécurité alimentaire au Bénin ? Quel est l'impact de l'aide alimentaire sur la production au Bénin ? Existe-il un niveau optimal d'aide alimentaire par rapport à la production agricole au Bénin ? C'est à ces interrogations que s'atèle cette étude qui apportera des essais de réponses à travers des objectifs précis.

Paragraphe2-Objectifs et hypoth~ses de l'étude.

A-Objectifs

1-Objectif Général

Dans le cadre de ce travail, nous nous donnons pour objectif général d'analyser les enjeux et les perspectives que représentent les aides alimentaires reçues par le Bénin.

2-Objectifs Spécifiques

Pour atteindre l'objectif général, nous avons formulé trois objectifs spécifiques :

OS1 : apprécier la capacité de l'aide alimentaire à couvrir le déficit alimentaire intérieur du Bénin ;

OS2 : mesurer l'effet de l'aide alimentaire sur la production agricole du Bénin ;

OS3 : calculer le niveau optimal d'aide alimentaire nécessaire pour maximiser la production agricole du Bénin.

B-Hypothèses de Recherche

Pour atteindre nos objectifs les hypothèses ci-après ont été formulées :

H1 : l'aide alimentaire reçue par le Bénin couvre, chaque année, le déficit alimentaire intérieur ;

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H2 : l'aide alimentaire influence positivement la production céréalière du Bénin ;

H3 : le niveau actuel des aides alimentaires accordées au Bénin lui permet de maximiser sa production agricole.

SECTION 2 : REVUE DE LITTERATURE ET METHODOLOGIE

L'analyse de l'importance de l'aide alimentaire a fait l'objet de nombreux travaux. Avant de définir la méthodologie que suivra la présente étude, il importe de revenir d'une façon substantielle sur ces travaux. La présente revue de littérature exposera successivement la clarification du concept «aide alimentaire «, suivra ensuite un exposé sur les concepts théoriques du lien entre aide alimentaire et sécurité alimentaire.

Paragraphe1 : Revue de littérature

A- Analyse conceptuelle

L'aide alimentaire est un concept complexe qui fait appel à la notion de sécurité alimentaire. En effet, la sécurité alimentaire a trait à la production alimentaire locale.

1. Sécurité alimentaire :

Le problème de la sécurité alimentaire dans le monde et surtout en Afrique n'est pas nouveau. C'est ce qui explique les nombreux travaux réalisés sur ce problème depuis 1974 (année de la première parution de ce concept) jusqu'à nos jours.

Au début des années 1980, et grâce aux travaux d'Amartya Sen, le concept de sécurité alimentaire s'élargit d'une définition essentiellement axée sur l'offre vers une notion plus large incluant la demande. Il ne suffit plus que les disponibilités alimentaires soient suffisantes pour couvrir les besoins de l'ensemble de la population d'une nation ; il faut aussi que les individus constituant cette population aient les moyens d'accéder aux denrées. La sécurité alimentaire n'est plus uniquement perçue au niveau macroéconomique, et l'approche des analyses sur le sujet s'oriente de plus en plus vers les ménages et l'individu.

En 1983, la FAO synthétise cette nouvelle approche de la sécurité alimentaire à travers la définition suivante : "Assurer en tout temps et à tous les hommes, l'accès matériel et économiques aux aliments de base dont ils ont besoin" Depuis, de nombreuses autres définitions ont vu le jour, plus ou moins proches de la notion définie par la FAO. Mais celle ci

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retient l'adhésion d'un grand nombre d'intervenants dans le domaine et offre de plus un cadre pratique pour les recherches du fait de l'existence des trois facteurs sous-jacents : disponibilités, accessibilité et stabilité.

Pour Luc Cambrezy et Pierre Janin, 2008, les disponibilités alimentaires sont quantitativement et qualitativement insuffisantes : moins de 2500 calories par jour et par personne. Aussi, pensent- ils que la diversité alimentaire est faible et se réduit au profit d'aliments de substitution. Selon la FAQ (2002), la fréquence des personnes malnutries est passée de 34% à 57% en Afrique Centrale. Tous ces travaux mettent en exergue la pertinence du problème de l'insécurité alimentaire dans les pays de l'Afrique de l'ouest et du Centre. Au vu de cette littérature, la situation alimentaire en Afrique de l'Ouest reste encore précaire, malgré les efforts déployés par les Etats.

2. Aide alimentaire

Dans le monde beaucoup de personnes n'ont pas de quoi se nourrir et comme solutions à ce type de problème, il faut faire recours à l'aide alimentaire. L'aide alimentaire consiste à la distribution des denrées alimentaires aux populations pour assurer leur survie en cas de famine. Il s'agit d'une nécessité d'urgence qui peut avoir des effets néfastes à long terme. Comme le disait kushi (2008) « les pays du tiers-monde ne sont pas capables de nourrir leurs populations. " Cette assertion explique bien la notion de dépendance alimentaire dont ces pays font objet. Cette dépendance profite aux pays riches à telle enseigne qu'ils en font même une arme appelée l'arme alimentaire. C'est à ce titre que John Block, ministre de l'agriculture du gouvernement de Reagan disait « l'arme alimentaire est la plus importante dont nous disposons actuellement pour maintenir la paix dans le monde". Pourtant chacune de ces populations a droit à l'alimentation : le droit à l'alimentation est un droit des populations à disposer de nourriture saine en quantité suffisante et en qualité. Mais comme tout droit appelle à un devoir, ce droit des populations appelle un devoir de l'Etat à mettre en oeuvre des politiques en vue de satisfaire sa population en matière d'alimentation.

La première référence à l'aide alimentaire au sein d'un forum international lors de la VIIème conférence de la FAQ en novembre 1953 (FAQ, 1985). La conférence s'intéressait particulièrement aux difficultés rencontrées pour la première fois depuis la fin de la seconde guerre mondiale quant à l'absorption des excédents de certaines denrées, notamment les

céréales, qui s'accumulaient rapidement en Amérique du Nord. Ces difficultés menaient les Etats Unis à adopter des mesures et des lois régissant la gestion des excédents.

La conférence conclut que, en accord avec les principes de la FAO, le remède pour absorber l'offre excédentaire doit être trouvé dans des politiques permettant d'accroître la consommation dans les pays en développement. On reconnaît, au même moment, que ces mesures requièrent l'observation des répercussions internationales possibles, incluant leurs effets, à la fois, sur les exportations commerciales et sur les produits similaires des pays compétiteurs et sur le développement de la production et de l'économie des pays récipiendaires. Il est surprenant de voir à quel point cette dernière recommandation reste d'actualité plus de 50 ans plus tard.

Jusqu'au début des années 60, l'aide alimentaire est perçue (à raison) presque comme synonyme d'aide alimentaire américaine. Les sujets dominant les discussions politiques et pratiques autour de l'aide sont focalisés sur l'Inde (le plus important récipiendaire), les problèmes de sécheresse, les désincitations vis à vis de la production agricole locale, les balbutiements des relations entre pays donateurs et pays récipiendaires et enfin sur la création récente du Programme Alimentaire Mondial, encore à l'état expérimental.

A posteriori, la première Convention sur l'aide alimentaire (Food Aid Conven-tion) peut être considérée comme un tournant dans l'histoire de l'aide ; car on y observe l'apparition et l'engagement de donateurs nouveaux. 19 pays sont concernés et s'engagent à fournir un volume minimum de 4,2 millions de tonnes annuellement.

Les années 1970 vont être les témoins d'une crise alimentaire internationale ; plusieurs PED sont confrontés à ce que l'on commencera à appeler "insécurité alimentaire". La Convention (FAC) est renégociée en 1971, sans changement dans les engagements. La conférence alimentaire mondiale des Nations -Unies en novembre 1974, appelle à une amélioration des politiques concernant l'aide alimentaire et décide de la création de deux organismes :

- Le comité sur les politiques et les programmes d'aide alimentaire,

- Le comité FAO sur la sécurité alimentaire mondiale.

Le problème d'insécurité alimentaire et de pauvreté en Asie continuent de dominer l'agenda international, avec la famine du Bangladesh en 1974. Cependant les crises alimentaires en Afrique, attirent aussi l'attention de la communauté internationale. Le caractère institutionnel de l'aide se renforce du fait de la croissance continue du PAM et de l'établissement de la RAU. Durant ces années, le concept de sécurité alimentaire se définit essentiellement en termes de suffisance des denrées alimentaires au niveau global et national.

En 1960, à l'époque où l'aide alimentaire est liée à la volonté des Etats Unis d'écouler leur excédent de production céréalière, une première critique de l'aide alimentaire émerge, initiée par T. W. Schultz: l'aide alimentaire distribuée entraînerait une baisse des prix des denrées alimentaires locales et désinciterait la production locale.

Au fur et à mesure d'opérations d'aide alimentaire plus ou moins réussies, les détracteurs se font de plus en plus nombreux. Les critiques intègrent l'effet "schultzien" cité précédemment mais aussi d'autres sujets de contreverse, dont les trois premières cités sont de l'ordre des effets désincitatifs :

· l'aide alimentaire décourage les prises de décisions des gouvernements bénéficiaires particulièrement dans le secteur agricole,

· elle résulte en des changements de goûts ou d'habitudes alimentaires des populations bénéficiaires au profit de produits étrangers non produits localement,

· en concurrençant la production agricole dans les projets vivres-contre-travail, elle désincite la main d'oeuvre à se diriger vers le secteur agricole,

· elle est peu fiable dans sa régularité, ses délais de livraisons.

Les effets désincitatifs cités précédemment ont souvent été étudiés mais les conclusions restent très diverses suivant les pays. L'impact de l'aide alimentaire ne se résumerait pas forcément à des désincitations (dans la production, les politiques agricoles, les habitudes alimentaires et la main -d'oeuvre agricole); celles-ci dépendraient plus du contexte d'intervention dans le pays et de certains paramètres propres au pays: politiques agricoles en place, caractéristiques des marchés.

Cependant, il est plus rare de controverser son rôle dans l'allègement des famines dues à des catastrophes naturelles ou dans la prise en charge alimentaire des réfugiés.

Des recommandations sont formulées qui permettraient de rendre ces échanges équitables et durables, en s'assurant que ni les opérations du donateur d'aide alimentaire et ni l'économie récipiendaire ne soient avantagées ou désavantagées, comparées à une opération d'aide alimentaire normale (c'est-à- dire, impliquant l'utilisation directe d'importations alimentaire fournies ou financées par le donateur). Cette étude se base sur sept études de cas (Inde, Indonésie, Kenya, Philippines, Sri Lanka, Soudan et Ouganda).

Un autre rapport de la WORLD FOOD PROGRAMME, 1986, "Food aid and the development of human resources évalue les priorités à suivre en termes de développement

des ressources humaines auquel sont confrontés de nombreux pays africains. On assiste, chez ces derniers, à un mauvais assemblage des compétences disponibles et des opportunités d'emplois de celles-ci au sein d'utilisations productives ainsi qu'en méme temps à une menace sur le revenu de nombreuses familles du fait de fluctuations inter saisonnières et interannuelles qui peuvent devenir irréversibles et mener à la famine.

SINGER, HW, 1989, la crise alimentaire en Afrique persiste depuis au moins 25 ans, caractérisée par un déclin dans la production alimentaire par tête. Il y a un besoin urgent d'accroissement de l'aide alimentaire. Contrairement aux croyances communes, une telle aide peut être utilisée pour stimuler la production agricole locale. Cet article montre sept mesures majeures qui peuvent être appliquées à l'aide alimentaire pour s'assurer

que l'objectif précédent est rempli.

STAATZ J, 1991, examine la portée et les limites de l'utilisation de subventions alimentaires ciblées au Mali. Après un bref aperçu de l'agriculture, du régime alimentaire et de la nutrition au Mali, l'auteur décrit l'expérience malienne de subventions alimentaires postérieures à 1981. Puis il examine les effets de la réforme de marché dans les années 1980 sur la sécurité alimentaire. Il analyse le potentiel et les barrières liés à l'utilisation des approches ciblées traditionnelles (comme les programmes de nutrition supplémentaire, le ciblage saisonnier, et les projets vivres ou monnaie contre travail). Enfin il propose plusieurs approches innovatrices à la lumière des conclusions précédentes.

Pour STEVENS C, 1978, traite de quatre expériences d'aide alimentaire au Botswana, Haute-Volta, Lesotho et en Tunisie et des modalités d'emplois de cette aide. Il examine aussi l'incidence de l'aide alimentaire sur la nutrition, sur les prix à la consommation, et sur la production agricole.

a. Aide alimentaire et sécurité alimentaire :

Il existe un éventail d'approches différentes en vue d'assurer la sécurité alimentaire, dépendantes des besoins et des contextes de chaque pays, ainsi qu'un grand nombre de moyens par lesquels l'aide alimentaire peut y contribuer. C'est ainsi que le PAM a commandité un rapport, WORLD FOOD PROGRAMME, 1985, examine le rôle de l'aide alimentaire en tant que support à deux aspects particuliers de la sécurité alimentaire: i) les projets de stabilisation des prix, ii) et l'établissement et la maintenance des réserves alimentaires d'urgences (RAU). Le rapport se base sur des missions d'évaluation accomplies au sein de cinq pays (Botswana, Mali, Mauritanie, Niger et Tanzanie). Concernant les projets

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de stabilisation des prix,, le rapport propose un guide directeur, suggérant que les projets soient préparés avec beaucoup d'attention en prenant en compte les aspects essentiels de la situation agro-alimentaire du pays, les possibilités d'un support et d'une coordination du donateur et les mesures à entreprendre par le couple donateur-récipiendaire pour s'assurer de la réelle contribution du projet aux objectifs de sécurité alimentaire. Concernant les RAU, le rapport suggère de plus amples études avant d'avancer des conclusions définitives. Cependant, il semble clair que des projets isolés de ce type ne fournissent qu'un secours marginal et temporaire sans traiter les causes du mal. Les RAU peuvent faire gagner du temps en cas de crises mais seulement si elles sont correctement maintenues.

De nombreux articles dont l'article, TAYLOR D et BYERLEE D, 1991, présentent un modèle simple qui permet d'analyser les conséquences de l'instabilité des approvisionnements destinés à l'aide alimentaire sur les dépenses en devises étrangères et l'offre d'aliments dans les pays bénéficiaires. Lorsque le prix mondial des aliments augmente, les bénéficiaires de l'aide subissent le contrecoup à la fois d'une aide alimentaire réduite et du coût plus élevé des produits importés pour répondre à la pénurie. Une estimation empirique des principaux paramètres du modèle suggère que les pays qui dépendent fortement de l'aide alimentaire compromettent leur sécurité alimentaire.

b. Aide alimentaire et les personnes bénéficiaires

SINGER HW, WOOD J et JENNINGS T, étudient trois points : la naissance du concept d'aide alimentaire après la seconde guerre mondiale, ses mécanismes, et les différents intervenants. Puis la question de la destination de l'aide alimentaire est étudiée. Comment etre sir qu'elle arrive là où elle se doit d'arriver ? Des mécanismes permettant de le contrôler existent. Et enfin, qui sont les véritables gagnants de l'aide alimentaire ?

c. / 'aiIEeIMP HABIHREIPIEXHIiPNUriHPO :

Ceux qui sont chroniquement sous-alimentés sont ceux qui ont un revenu bas et incertain, des avoirs limités, peu de compétences commercialisables, un pouvoir d'achat insuffisant et qui n'ont personne de haut placé pour les défendre bref, ce sont ceux qui n'ont pas de pouvoir économique. La faim est donc délibitante : manifestation de la pauvreté, faiblesse de la production vivrière. En portant remède à la faim qui sévit actuellement, on contribue à éradiquer la pauvreté et on progresse vers la sécurité alimentaire. L'assistance alimentaire

apportée à ceux qui en ont un besoin critique à des stades particuliers, surtout en cas de rareté sévère, doit contribuer à longue échéance à établir leur sécurité alimentaire.

Ainsi, fut développée la thèse stipulant que : « Le problème de la faim dans le monde découle d'une sous-alimentation due à un déficit énergétique (insuffisance de calories) ». Les programmes futurs d'assistance alimentaire devront être mieux conçus et devenir plus efficaces afin de faire davantage avec peu de ressources. Le principe de base est d'atteindre au juste moment ceux qui en ont le plus besoin et la manière à avoir des effets durables tout en apportant une aide à court terme» (Jacques Diouf en 1990, cité par FAO en 1996).

B/ Synthèse historique des théories de la croissance.

Les théories explicatives de la production agricole sont relativement récentes dans l'histoire de la pensée économique. Ces théories ont conduit à mettre en avant le rôle primordial de l'agriculture dans la croissance. Toutefois, ces théories expliquent encore mal d'où provient ce progrès, et en particulier en quoi il est lié au fonctionnement de l'économie.

2. La théorie néo classique

a. Théorie de l'état stationnaire

A l'origine du phénomène se trouve l'opposition entre deux mouvements qui apparaissent inéluctables et incontrôlables à l'époque : d'une part, la croissance démographique et, d'autre part, les rendements décroissants de la terre. L'accroissement de la production provoque une hausse de la demande de travail, qui implique une hausse des salaires. Cette amélioration des conditions de vie conduit à une croissance de la population. Celle-ci implique une hausse de la demande de produits agricoles. La production agricole augmente. Toutefois, les terres mises en culture pour augmenter la production se heurtent à des rendements décroissants. Le coût de production et donc le prix des denrées agricoles augmentent. Il en résulte que les propriétaires des terres les plus fertiles bénéficient de rentes ; en revanche, les profits des industriels diminuent, la part des salaires restant constante dans le revenu national. Les profits diminuent, l'investissement baisse bloquant la croissance. Le commerce international et le libre échange peuvent retarder l'échéance mais cette solution ne peut-être que de court terme. (Ricardo, Malthus)

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b. Modèle de Solow

Le modèle décrit comment un accroissement du stock de capital, de la quantité de travail (ou de la population) et le progrès technique interagissent et affectent la production au sein de l'économie. A long terme, Solow1 montre que l'économie tend vers un état stationnaire. Cette situation d'équilibre est déterminée par le taux d'épargne, le progrès technique et la croissance démographique. Le taux d'épargne et le progrès technique étant des données dans le modèle, la croissance économique dépend, à long terme, de celle de la population.

3. Économie de la production agricole

L'économie agricole est un domaine d'étude portant sur l'application de la théorie de l économie à des problèmes et à des questions qui ont trait à la production, à la transformation, à la distribution et à la consommation de produits agricoles. L'économie agricole se distingue de la phytotechnie ou de la zootechnie par son rapport avec le comportement humain.

Historiquement, le premier domaine comportant un problème sérieux qu'on a abordé est celui de l'économie de la production agricole. Les questions les plus importantes de ce secteur traitent de la façon d'augmenter le revenu net de la ferme et de réduire les coûts de production. Elles tentent aussi de définir quels sont les meilleurs investissements agricoles et quels sont les produits ou les denrées à produire. Ces questions d'ordre général peuvent être exprimées en termes très pratiques : « Devrais-je semer du blé, du maïs ou de l'orge cette année? Serait-il préférable pour moi de nourrir les veaux jusqu'à ce qu'ils atteignent le poids voulu pour l'abattoir ou plutôt d'acheter de gros animaux d'engraissement? »

Les économistes agricoles avaient anciennement recours à deux perspectives pour répondre aux questions de production agricole : la gestion de la ferme et une approche conceptuelle basée sur des modèles théoriques. Dans le cas de la gestion de la ferme, on menait des études dans les fermes pour déterminer les coûts de production des groupes de fermes similaires, en vue d'obtenir une appréciation du genre de ferme le plus rentable. Des recommandations pouvaient ensuite être émises à tous les agriculteurs, de façon qu'ils adoptent des méthodes semblables à celles des meilleurs gestionnaires d'exploitations agricoles. L'approche conceptuelle était basée sur l'application de théories économiques existantes à l'agriculture. Les économistes utilisant cette approche ont développé des modèles d'exploitation agricole

qui servaient d'idéaux théoriques à des fins de comparaison avec des situations réelles. On reproche fréquemment à ce type d'analyse de fournir des résultats qui sont trop théoriques et trop éloignés des besoins concrets de l'agriculture.

Concrètement, l'économie de la production agricole dans les pays en voie de développement est généralement appréhendée sous deux optiques qui sont rarement confrontées. L'approche agro-économique privilégie l'unité de production comme niveau d'une analyse empirique (au sens, ici, d'absence de théorisation explicite) techno-économique qui met l'accent sur le procès technique de production, sur la disponibilité et le coût des facteurs de production. C'est le domaine par excellence du quantifié, du calcul économique appliqué à

l'agriculture. Le principal outil d'analyse en est le système de production entendu, suivant les auteurs, comme combinaison des productions et des facteurs de productions ou comme seule combinaison des facteurs.

Paragraphe 2 : METHODOLOGIE

A- La méthodologie

1- Le modèle théorique

La spécification de notre modèle se basera sur les études effectuées par Lonège Ogisma (2004) en Haïti.

Le choix d'un modèle semblable à celui de Lonège Ogisma (2004) se justifie à plusieurs égards. En effet cette étude présente un modèle à trois (03) variables explicatives de l'aide alimentaire : X1t : le nombre de personnes qui en font la demande ; X2t : la pluviosité et X3t : les prix mondiaux et Yt : l'aide alimentaire reçue comme variable expliquée.

Ce modèle qui se présente sous la forme : Yt = F (X1t, X2t, X3t), présente l'avantage d'avoir été appliqué à un pays sous développé, qui présente des caractéristiques et réalités économiques communes avec le Bénin. Ce modèle a été modifié. Nous introduirons de nouvelles variables pour répondre à certaines spécificités de l'économie béninoise et au manque de séries statistiques.

 

2- / eN rolliIEIN IERDCDIDNI

Pour la vérification de l'hypothèse n°1, nous utiliserons l'analyse graphique.

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Pour vérifier les hypothèses n°2 et n°3, nous utiliserons un modèle économétrique. Ce dernier est linéaire et relie la production agricole béninoise à ses variables explicatives : AID (aide alimentaire); IMPOR (Importation); PLU (la pluviosité dans le pays) ; SUP (la superficie emblavée pour la production domestique).

Prodt= a0 + a1AIDt + a2IMPORt +a3PLUt +a4SUPt +a5 AIDt2 + lit (1)

Avec a0 représentant la constante ; a1, a2, a3, a4 et a5 les coefficients respectifs des différentes variables ; t le temps et lit : terme d'erreur.

Tableau 1 : Définitions et signes attendus des variables du modèle

VARIABLES

SIGNIFICATION DES
VARIABLES

SIGNE ATTENDU DES
COEFFICIENTS

Prod

production nationale

Expliquée

a0

Constante

+ /-

IMPORT

Importation

+

SUP

La superficie totale emblavée pour la production
nationale

+

PLU

Le niveau la pluviosité dans le pays

+

AID

Aide alimentaire

+

Source : réalisé par les auteurs compte tenu de nos hypothèses

B - Les données et la méthode d'estimation 1- La procédure de l'estimation

Pour l'estimation de notre modèle et les tests des hypothèses, nous avons utilisé la technique d'estimation des données des séries chronologiques, méthode à correction d'erreur par le logiciel Eviews 5.0. Les tests des hypothèses seront réalisés par le même logiciel Eviews.

Les travaux liés aux traitements économétriques (étude de stationnarité des variables, régression, tests statistiques...) seront également effectués. L'approche méthodologique adoptée pour l'étude économétrique comporte les étapes suivantes :

- Nous effectuerons l'étude de stationnarité de nos variables pour vérifier la présence de tendance déterministe ou de la tendance stochastique (racine unitaire). Pour étudier la

stationnarité de nos variables, nous utiliserons les tests de Dickey-Fuller augmenté (ADF). Si ADF > valeur critique alors on accepte H0 : la série a une racine unitaire. Si ADF = valeur critique alors accepte H1 : la série n'a pas de racine unitaire.

- Après les tests de stationnarité ou de racine unitaire, on passe aux tests de co-intégration, utilisés dans l'estimation de la relation de long terme entre les variables. Ce test est effectué lorsque les variables ne sont pas stationnaires au même degré.

Ils se font soit par l'approche d'Engle et Granger (1987), soit par l'approche de Johansen (1988).

L'approche de Johansen permet par la méthode de maximum de vraisemblance de tester l'existence d'une relation de long terme dans les séries temporelles stationnaires et d'obtenir tous les vecteurs de cointégration dans un cadre multi varié. Contrairement à l'approche d'Engle et Granger qui ne tient compte que d'une seule relation de cointégration, celle de Johansen paraît plus attrayante lorsqu'on veut tester la cointégration dans un système de plusieurs variables. Cette approche est basée sur deux (02) tests :

Le premier, appelé statistique de la trace, teste l'existence d'au moins n vecteurs de cointégration dans un système comportant N - n variables.

Le second dénommé statistique de la valeur propre maximale, teste s'il existe exactement n vecteurs de co-intégration contre l'alternative de n+1 vecteurs.

- Test de Ramsey : l'objet de ce test est de voir si le modèle souffre de l'omission d'une ou plusieurs variables pertinentes en introduisant une variable fictive.

- L'estimation avec la méthode des Moindres Carrés Ordinaires (MCO). Les variables non stationnaires en niveau sont pris en différence selon l'ordre d'intégration

La validation comporte deux (02) sous-étapes. La première est relative à l'aspect économique et permet de voir si les signes des paramètres estimés sont conformes à la théorique économique. La seconde est relative à la qualité statistique et économétrique de l'estimation. Dans ce cas, plusieurs tests seront effectués. Le test de Student, pour apprécier la qualité individuelle des coefficients (si |tcalculé>tthéorique| alors le coefficient est significativement différent de zéro) ; le test de Fisher et le coefficient de détermination ajusté, pour apprécier la qualité globale du modèle (si |Fcalculé>Fthéorique| alors le modèle est globalement bon) ; le test de Breusch-Godfrey et la statistique de DW de Watson seront utilisés pour vérifier s'il y a autocorrélation des erreurs et enfin la méthode de Cochrane Orcutt sera utilisée pour corriger l'autocorrélation des erreurs le cas échéant.

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-Après l'estimation des coefficients du modèle par la méthode des MCO, Il convient de s'intéresser à la stabilité de ces coefficients.

La stabilité des coefficients est importante quand on cherche à comprendre les mécanismes économiques et à faire des prévisions. La non stabilité des coefficients peut refléter des phénomènes ponctuels dans le temps (crise, dévaluation, changement de politique...).

- Le test de normalité de Jarque-Bera

- Le test d'hétéroscédasticité de White

Les tests utilisés pour vérifier la stabilité sont au nombre de deux :

- Le CUSUM (Cumulative SUM) fondé sur la somme cumulée des résidus récursifs.

Il permet d'étudier la stabilité des équations de régression au cours du temps. Si les coefficients sont stables, alors les résidus récursifs doivent rester dans l'intervalle défini pour des seuils de confiance de 5%. Dans le cas contraire, le modèle est réputé instable.

- Le CUSUM SQ (Cumulative SUM Square) fondé sur la somme cumulée du carré des résidus récursifs permet de détecter des modifications aléatoires (ponctuelles) dans le comportement du modèle. Si les coefficients sont stables au cours du temps, alors, les résidus récursifs carrés doivent rester dans l'intervalle de confiance.

Ces tests sont fondés sur la dynamique de l'erreur de prévision. Ils permettent de déterminer les instabilités structurelles des équations de régression et d'étudier l'erreur de prévision normalisée au cours du temps.

-Après l'étude de la relation de long et de court termes entre les variables, nous nous sommes occupés à faire ressortir parmi ces variables (expliquée et explicative), celles dont les variations sont susceptibles de causer des variations d'autres variables une fois les effets déterminés. Le moyen le plus approprié pour cela est le test de causalité.

D'après Xt et Yt, deux (02) variables d'un modèle, si la série Yt contient à travers ses valeurs passées une information qui améliore la prédictibilité de Xt et si cette information n'est contenue dans aucune autre série utilisée pour calculer le prédicteur, alors on dira Yt cause Xt. La variable est causale si sa prise en compte améliore la prédiction d'une autre variable.

La causalité (ou non) au sens de Granger dépend du fait que les valeurs passées de Y améliorent (ou non) l'explication de X plutôt que de l'obtenir à partir des valeurs passées de X lui-même.

On peut alors effectuer un simple test en faisant la régression de X sur ses propres valeurs passées ainsi que sur les valeurs passées de Y. Si ces dernières sont significatives, alors on dit que Y cause X au sens de Granger. Toutefois, ce test est souvent sensible au nombre de décalages pris en compte dans la modélisation.

2- La définition des variables

Les deux (2) hypothèses de notre étude seront testées au moyen d'un modèle économétrique qui comporte six (06) variables.

Prod : (production nationale) : l'offre alimentaire dans un pays est fonction de la production domestique, des importations et de l'aide alimentaire. La production est exprimée en tonnes (t) ;

AID (aide alimentaire) :l'aide alimentaire dont bénéficie le Bénin exprimée en tonnes (t) ;

IMPOR (Importation) : la production agricole dans l'économie d'un pays est proportionnelle à l'importation ; cette dernière est supposée influencer positivement la production exprimée en tonnes (t) ;

PLU (la pluviosité dans le pays) : la production agricole est fortement dépendante de la pluviosité, la pluviosité devrait avoir un impact positif sur l'aide alimentaire exprimée en millimètre (mm) ;

SUP (la superficie emblavée) : la superficie totale entrant en ligne de compte dans la production exprimée en hectares (Ha).

3-Les sources des données et la période de l'étude

La collecte des données vise à regrouper toute la littérature sur l'aide alimentaire et la production ainsi que les données relatives aux autres variables nécessaires à l'estimation du modèle. Ce sont des données quantitatives et macroéconomiques relatives à l'économie béninoise. A cet effet, les principales sources ci-après ont été identifiées : INSAE, ONASA, Bibliothèque de la FASEG. Ainsi les ouvrages et publications ayant traité de la question de l'aide alimentaire. Aussi l'outil internet a été mis à contribution dans le cadre de cette recherche documentaire. Les données seront recueillies sur une période allant de 1982 à 2009.

CHAPITRE 2 : L'ANALYSE EMPIRIQUE DE L'AIDE ALIMENTAIRE AU

BENIN

18

SECTION 1: L'AIDE ALIMENTAIRE AU BENIIN

Paragraphe1 : Historique et les raisons de l'utilisation de l'aide alimentaire

Dans ce paragraphe il s'agira de rappeler les origines, des différents rôles que jouent l'aide alimentaire et surtout la controverse qui anime les débats. Ainsi que les raisons d'utilisation de l'aide alimentaire au Bénin.

A - Historique de l'aide alimentaire

1. Origine de l'aide alimentaire

L'aide alimentaire a ses origines dans les excédents agricoles considérables dont disposaient certains pays industrialisés. Pour les retrouver, nous devons nous référer á la période de l'après-guerre où le monde a connu une situation paradoxale caractérisée par des surplus alimentaires.

En effet, au lendemain de la deuxième guerre mondiale, les pays occidentaux instaurèrent une nouvelle stratégie pour relancer leurs économies. D'importants investissements ont été faits, notamment dans le domaine agricole, c'est ainsi que la plupart des pays de l'Europe Occidentale et de l'Amérique du Nord ont connu une agriculture particulièrement brillante : c'était la surproduction.

Un grave dilemme s'est alors posé pour ces pays et tout spécialement pour les Etats-Unis d'Amérique. La question la plus urgente était de savoir ce qu'il convenait de faire de ces excédents. Devait-on continuer á accroitre et imaginer de nouvelles solutions pour la résorber ?

C'est ainsi qu'entre 1954 et1956 les autorités américaines prirent d'importantes mesures dont la «loi publique 480 « pour autoriser le gouvernement américain : «soit à faire don à des populations «amies« frappées par la famine, soit á vendre á des pays amis á des conditions

avantageuses pour eux, les surplus agricoles américains suivant une gradation suivante : accord de troc, ventes en monnaie locale, ventes assorties de crédits à long terme«.

Au meme moment, les pays en développement connaissaient un important déficit alimentaire, notamment céréalier. De meme ils ne pouvaient pas importer les excédents des pays exportateurs en quantités suffisantes, n'étant pas solvables. Un marché mondial de produits alimentaires s'est alors développé, animé principalement par les USA, le Canada, l'Argentine et l'Australie d'une part et les autres pays en développement d'autre part. Dès lors, à travers des accords bilatéraux et multilatéraux, de nombreux pays et institutions emboîtèrent les pas aux USA, puis le concept de l'aide alimentaire se répandit dans le monde entier.

Jusqu'au début des années 60, l'aide alimentaire est perçue (à raison) presque comme synonyme d'aide alimentaire américaine. Les sujets dominant les discussions politiques et pratiques autour de l'aide sont focalisés sur l'Inde (le plus important bénéficiaire), les problèmes de sécheresse, les désincitations vis à vis de la production agricole locale, les balbutiements des relations entre pays donateurs et pays récipiendaires et enfin sur la création récente du Programme Alimentaire Mondial, encore à l'état expérimental.

A posteriori, la première Convention sur l'Aide Alimentaire (Food Aid Conven-tion) peut etre considérée comme un tournant dans l'histoire de l'aide; car on y observe l'apparition et l'engagement de donateurs nouveaux. 19 pays sont concernés et s'engagent à fournir un volume minimum de 4,2 millions de tonnes annuellement.

Les années 1970 vont etre les témoins d'une crise alimentaire internationale; plusieurs PED sont confrontés à ce que l'on commencera à appeller "insécurité alimentaire". La Convention (FAC) est renégociée en 1971, sans changement dans les engagements. La conférence alimentaire mondiale des Nations- Unies en novembre 1974, appelle à une amélioration des politiques concernant l'aide alimentaire et décide de la création de deux organismes:

- le comité sur les politiques et les programmes d'aide alimentaire,

- - le comité FAO sur la sécurité alimentaire mondiale.

2. Rôle de l'aide alimentaire

Bien que représentant essentiellement un apport en nature aux projets en général, le volet « aide alimentaire » est souvent le plus élevé des apports en terme de valeur. L'aide alimentaire joue divers rôles selon les types d'activités qu'elle assiste :

20

> Elle combat la faim et la pauvreté en aidant les populations des pays sahéliens ou celles qui sont victimes des guerres et de rapatriement par la fourniture gratuite de produits alimentaires ;

> Elle soutient les projets de développement socio-économique : ici l'aide alimentaire est considérée comme une source précieuse d'investissement aux fins du développement. Dans ce sens elle appuie les objectifs fondamentaux des stratégies nationales de développement.

A travers ses deux principaux rôles, l'aide alimentaire remplit les fonctions de : Nutrition ; assistance aux groupes vulnérables et aux cantines scolaires ;

Revenu et de budget : complément de salaires en vue d'encourager les ouvriers qui travaillent sur des chantiers qui nécessitent une haute intensité de main d'oeuvre.

3. Controverse sur l'aide alimentaire

L'efficacité de l'aide alimentaire en tant qu'instrument de développement économique et social suscite bien de polémiques auprès des observateurs et spécialistes du développement. Les points de vue sont partagés. Très souvent l'aide alimentaire est critiquée. On l'accuse de toutes sortes de maux.

En 1960, à l'époque où l'aide alimentaire est liée à la volonté des Etats Unis d'écouler leur excédent de production céréalière, une première critique de l'aide alimentaire émerge, initiée par T. W. Schultz: l'aide alimentaire distribuée entraînerait une baisse des prix des denrées alimentaires locales et désinciterait la production locale.

Au fur et à mesure d'opérations d'aide alimentaire plus ou moins réussies, les détracteurs se font de plus en plus nombreux. Les critiques intègrent l'effet "schultzien" cité précédemment mais aussi d'autres sujets de controverse, dont les trois premiers cités sont de l'ordre des effets désincitatifs :

· l'aide alimentaire décourage les prises de décisions des gouvernements bénéficiaires particulièrement dans le secteur agricole,

· elle résulte en des changements de goûts ou d'habitudes alimentaires des populations bénéficiaires au profit de produits étrangers non produits localement,

· en concurrençant la production agricole dans les projets Vivres-Contre-Travail, elle désincite la main d'oeuvre à se diriger vers le secteur agricole,

·

elle est peu fiable dans sa régularité, ses délais de livraisons, son volume disponible. Elle n'est pas sûre donc comporte des risques.

· En permettant d'approvisionner à bas prix les zones urbaines, elle découragerait la production agricole locale.

Quant aux défenseurs de l'aide alimentaire, ils soutiennent au contraire que, bien gérée, elle peut créer des impulsions positives à la croissance économique. En effet, utilisée comme source d'investissement, elle peut créer de nouveaux emplois, donc résorber le chômage et améliorer le revenu des bénéficiaires. Ces mémes défenseurs estiment qu'à longue échéance, l'exportation gratuite des excédents ne peut pas se substituer à une aide structurelle aux pays en développement. Ils espèrent qu'un jour ces pays vont se développer, deviendront des partenaires normaux dans le commerce international.

B - Les raisons de l'utilisation de l'aide alimentaire :

1. Etat de la disponibilité alimentaire du Bénin L'examen de la situation alimentaire montre que :

-les disponibilités alimentaires résultent des productions nationales mais également des importations. Ces importations concernent majoritairement le riz et les produits d'origine animale (poisson, oeufs et viande) ;

-les principales cultures pratiquées sont les céréales (maïs, sorgho, mil, riz...), les racines et tubercules (manioc, igname...), les légumineuses (haricots, soja...) et les oléagineux (arachides, noix de palmes...)

-le Bénin est relativement autosuffisant en produits céréaliers de base (maïs, sorgho) et en racines/tubercules (manioc, igname), mais la production de ces aliments est encore tributaire des conditions climatiques en général et de la pluviométrie en particulier

La pauvreté alimentaire est aujourd'hui endémique au Bénin. En effet, selon les résultats de la deuxième enquête sur les conditions de vie des ménages ruraux, 33% au moins des ménages sont incapables de satisfaire les besoins minima alimentaires malgré la forte prédominance des dépenses alimentaires (70%) dans leurs dépenses globales. La couverture des besoins journaliers en énergie de nombre de personnes de ces ménages n'atteint guère 2400 kilocalories, minimum exigible pour une vie active. Ainsi vers la fin des années 90, des études sur l'état de l'insécurité alimentaire estimaient déjà que trente-trois (33) des soixante-dix-sept

22

(77) communes que compte le pays sont en insécurité alimentaire et nutritionnelle. La situation s'est depuis lors aggravée car 61 communes sont aujourd'hui victimes de l'insécuriténutritionnelle et la situation n'est nécessairement pas reluisante dans les 16 autres.

2. Modes de consommation alimentaire

Les céréales, les féculents et les oléagineux constituent les trois grands groupes d'aliments importants dans l'apport en énergie du régime alimentaire des populations béninoises. Les céréales y contribuent pour 66% en moyenne selon les investigations de la DANA au début des années 90.

En effet, les céréales étaient les principales sources d'énergie alimentaire des individus et des ménages. Ces céréales seraient utilisées sous diverses formes. Ces données sont encore d'actualité. Par contre le riz jadis peu présents dans l'alimentation des ménages a pris de nos jours une ampleur considérable suite à des modifications des modes de consommation.

La situation alimentaire du Bénin sera appréciée à travers la production céréalière.

Le Bénin est relativement autosuffisant en produits céréaliers de base (maïs, sorgho) et en racines/tubercules (manioc, igname). Ces différents aliments constituent la base de l'alimentation, au fil des ans, le pays connait un déficit céréalier car la production de ces aliments est encore tributaire des conditions climatiques en général et de la pluviométrie en particulier mais aussi du développement des cultures de rente au détriment des cultures vivrières. Au cours de la campagne 2002 (PNSA, septembre 2007) les productions obtenues qui ont été comparées aux consommations moyennes, dégagent dans une large mesure des soldes vivriers supérieurs à la campagne 2001. Ceci dénote une assez bonne disponibilité alimentaire à l'exception du riz et des produits halieutiques.

La production céréalière est composée de maïs, riz, mil, sorgho et fonio. Etant donné cette diversité de production et du fait de l'ampleur que prend le riz dans l'alimentation des béninois, dans notre étude la production sera uniquement celle de la production de riz.

Paragraphe 2 : Les formes et organes de gestion d'aide alimentaire

A- Les différentes formes d'aide

Aujourd'hui, on définit traditionnellement l'aide alimentaire comme un don ou une vente de produits alimentaires à un pays à des conditions exceptionnelles. Son origine peut être

bilatérale (en provenance d'un seul autre pays) ou multilatérale (en provenance d'organismes internationaux).

L'aide alimentaire prend trois formes qui varient selon les buts qui lui sont assignés. Les trois formes de l'aide alimentaire sont :

- aide projet ;

- aide d'urgence ;

- aide programme.

1- Aide projet

Cette aide a dans la plupart des cas, pour but de transférer un revenu aux populations pauvres ou d'améliorer leur niveau nutritionnel. Elle est fournie au sein de projet de développement et pour des bénéficiaires spécifiques, généralement sous la forme de "Food for Work" (Vivres contre travail). En effet, le projet PAM au Bénin utilise les vivres en tant que rémunération en nature des travaux exécutés dans les projets de développement. C'est notamment le cas des chantiers de tracés de route et d'ouverture des pistes de desserte rurale qui nécessitent l'embauche d'un nombre important d'ouvriers.

Généralement, le salaire payé aux manoeuvres ne suffit pas à les maintenir au regard de la pénibilité des travaux accomplis. L'assistance du PAM sert donc à encourager les participations volontaires aux travaux à forte intensité de main d'oeuvre et à compléter le salaire qui leur est prévu. Au méme moment, l'emploi massif de main- d'oeuvre non qualifiée sur les chantiers réduit le sous-emploi et freine l'exode rural.

2- Aide d'urgence :

Cette aide répond aux catastrophes naturelles. Cette aide est distribuée gratuitement aux personnes victimes des calamités naturelles (guerres ; chutes de production, dues à la sécheresse ou aux invasions d'insectes ; aux inondations et autres). Les aides d'urgences font objet de requêtes expresses introduites par le gouvernement béninois auprès des institutions comme le PAM, l'USAID, l'UNICEF . .et certains pays amis parmi lesquels on peut citer les Etats-Unis d'Amérique, la France, le Koweït, la Lybie (au moment de la crise alimentaire de la crise alimentaire de 2008)

24

3- Aide programme:

Cette aide sert à combler le déficit entre la demande nationale et l'offre, composée de la production domestique et des importations commerciales. Elle permet une économie de devises dans le pays bénéficiaire, en remplaçant les importations commerciales. Si elle est vendue, elle fournit des ressources additionnelles en monnaie locale (fonds de contrepartie) au gouvernement bénéficiaire. Elle est attribuée directement à l'Etat et transite par les offices de commercialisation. La différence entre l'aide projet et l'aide programme est que les produits livrés par les pays amis ou certaines institutions sont systématiquement monétisés c'est-à-dire vendus et les recettes sont versées dans les comptes spéciaux ouverts à cet effet pour assurer la réalisation des projets de développement socio-économique. Le Japon est le principal fournisseur de ce type d'aide au Bénin.

B - LE DON ALIMENTAIRE JAPONAIS (KR1 : Kennedy Round 1)

Le don japonais est la réponse donnée à la requête du gouvernement béninois pour une assistance alimentaire face à la famine de la fin des années 70. C'est précisément en 1982 que le Japon a mis à la disposition du Bénin cette assistance avec la conditionnalité de réunir au moins les 2/3 du prix FOB pour la mise en oeuvre de projet à caractère socio-communautaire. L'Office National d'Appui à la Sécurité Alimentaire (ONASA) sert de point focal dans l'expression du besoin annuel, l'adjudication des marchés de fourniture de livraison à Cotonou de cette aide.

Le Bénin a malgré tout, le mérite d'avoir le meilleur mécanisme de gestion de l'aide japonaise. Deux commissions techniques sont créées à cet effet :

La commission technique chargée de la réception et de la distribution de l'aide placée sous l'autorité du Ministre du Commerce (MC).

La commission technique chargée de la gestion des fonds de contrepartie placée sous l'autorité du Ministre chargé du développement. La distribution de l'aide se fait à partir de l'Office National d'Appui à la Sécurité Alimentaire et de la Centrale Coop.

L'Office National d'Appui à la Sécurité Alimentaire ventile son stock dans tous les secteurs agricoles des localités où n'existent pas les installations de la Centrale Coop.

Les dons japonais sont assortis de conditions avec les 2/312 du prix FOB constitué. Ils doivent :

ü être commercialisés et les recettes issues de cette vente versées dans un compte bancaire, dont le Japon a accès, pour assurer le financement de projets retenus de commun accord entre les deux gouvernements ;

ü s'inscrire dans le cadre des projets sociaux et économiques (construction d'écoles, hôpitaux, pistes ruraux, marchés.)

En effet, depuis 1982 le Japon a toujours octroyé au Bénin une aide alimentaire (le KR1). L'évolution de cette aide sera analysée dans la suite de l'étude.

C -2 LJMCFITHJIMMUd aIdHIMIINiLe

/ 2 1$ 6$ ITIVa Centrale Coop

Conformément à la lettre de déclaration de politique de développement du secteur rural du 31 mai 1991 qui stipule entre autres :

· la redéfinition du rôle de l'Etat, l'amélioration de l'efficacité de son intervention et la réduction de son coût,

· la lutte contre l'insécurité alimentaire dans les zones géographiques et pendant les périodes les plus vulnérables.

Le Gouvernement béninois a créé l'Offre National d'Appui à la Sécurité Alimentaire (ONASA) par décret N° 271 du 25 septembre 1992 sur les cendres de l'Office National des Céréales qui, lui même avait vu le jour dix ans plus tôt en lieu et place de l'ancienne Commission Nationale Céréalière. Les nouvelles orientations abandonnent explicitement la mission de régulation à grande échelle qui n'a jamais bien fonctionné dans l'Office National des Céréales (ONC) au profit de celle non moins stratégique d'instrument d'aide à la prise de décision et d'appui au secteur privé de la commercialisation des produits vivriers. Ainsi l'Office National d'Appui à la Sécurité Alimentaire (ONASA) s'est vu assigner les missions suivantes :

2 Informations recueillies à la Direction Asie Océanie (DASOC).

·

26

suivre l'évolution de la production vivrière résultant de la campagne agricole et les perspectives alimentaires ;

· gérer un système d'informations sur les prix, les marchés et les flux de produits vivriers ;

· appuyer le secteur privé de la commercialisation des produits vivriers ;

· conseiller le gouvernement dans la conduite de la politique d'aide alimentaire et assurer ainsi une coordination institutionnelle de la sécurité alimentaire au Bénin.

L'objectif global poursuivi à travers les activités de l'office est de contribuer à garantir la sécurité alimentaire à tous, en tout temps et en tout lieu du territoire national. Les disparités régionales dans la mobilisation de la disponibilité de l'offre alimentaire est la préoccupation majeure de la structure. Ainsi si dans les pays Sahéliens, la sécurité alimentaire est beaucoup plus axée sur l'aspect de la disponibilité des vivres, dans les pays côtiers et en l'occurrence au Bénin, c'est sur celui relatif à la bonne répartition du responsable vivrier et à son aspect nutritionnel qu'elle est principalement orientée. Le mandat de l'office dans un contexte de libéralisme économique peut se résumer comme suit :

· contribuer à la transparence du marché des produits vivriers et appuyer le secteur privé de la commercialisation,

· évaluer la campagne agricole et les perspectives alimentaires,

· conseiller le gouvernement dans sa politique de sécurité et d'aide alimentaire.

La création de l'office est apparue comme une mesure d'accompagnement du programme d'ajustement structurel. A ce titre il a bénéficié de 1985 à 1999 de l'appui de la FAO puis de la GTZ pour caractériser la sécurité alimentaire au Bénin. Ainsi entre 1989-1992 il a été réalisé une série d'études sur les problèmes de sécurité alimentaire au Bénin.

Malgré le caractère scientifique indéniable de ces travaux et la pertinence des pistes d'action proposées, ils restent peu accessibles au grand public. Ainsi l'ONASA a jugé nécessaire de synthétiser ces résultats, de les cartographier dans un mini atlas sur la sécurité alimentaire.

La Centrale Coop ne couvre pas tout le territoire national. Elle joue le même rôle que l'ONASA.

Section 2 : Présentation et analyse de l'évolution des données

L'évolution des variables au cours de la période d'étude, qui va de 1990 à 2009, montre qu'elles sont fortement influencées par les évènements économiques et sociaux, tant au niveau local qu'international. Ces évènements seront évoqués tout au long des analyses des différentes variables.

Paragraphe1 : Présentation et analyse de l'évolution de la variable dépendante de l'étude

Rappelons que la variable dépendante de notre étude est la production céréalière.

Comme mentionné plus haut la production céréalière, dans notre étude, sera uniquement celle de la production de riz.

Le graphique suivant rend compte de la production de riz. Graphique 1: Evolution de la production de riz au Bénin.

140000

120000

100000

40000

80000

60000

20000

0

PROD

PROD

Source : ONASA

La production céréalière est restée très faible entre 1983 et 1997, restant inférieur à 20 000
tonnes. Cette faiblesse de la production pourrait s'expliquer par le fait qu'à cette période le riz
était peu présent dans l'alimentation des ménages au Bénin. A partir de la saison 1997-1998

28

elle a pris une tendance à la hausse passant de 20 000 tonnes pour atteindre 121652 tonnes en 2009, entre 1998 et 2009 la production du riz a été multipliée par six (6). Cette évolution peut s'expliquer par un changement des habitudes alimentaires des béninois au profit du riz. De plus, il est à noter une baisse remarquable de la production du riz entre 2006 et 2007 passant de 80221 à 68602 tonnes, cette baisse est aussi perceptible en 1995 où elle passe en 1994 de 13686 à 11549 tonnes en 1995. Cette baisse coïncide aux années où le pays n'a pas bénéficié de l'aide japonaise. En moyenne il a été produit 33934,36 tonnes de riz entre 1982 et 2009 au Bénin.

Paragraphe2 : Présentation et évolution des variables indépendantes de l'étude

A- La pluviosité

Généralement l'assistance alimentaire se fait pour pallier les problèmes relatifs à des risques de famine dans le monde et particulièrement dans les régions à déficit alimentaire chronique (PAM, 1994). Il est donc reconnu que le problème de déficit alimentaire ou de famine est une conséquence de la carence des ressources hydriques dans ces régions (LABONNE, 1980). Au Bénin, par exemple, la production agricole repose presqu'exclusivement sur l'arrivée régulière des pluies. La pluviosité est un facteur majeur dans la production agricole en général et celle céréalière en particulier. L'évolution de la pluviosité est perceptible dans le graphique ciaprès :

Graphique 2: Evolution de la Pluviosité au Bénin

1800

1600

1400

1200

1000

400

800

600

200

0

PLU

PLU

Source : ASECNA Bénin

La pluviosité moyenne enregistrée au Bénin est de 1149.54 mm. Deux années se distinguent particulièrement par le faible niveau de pluie enregistré. Ce sont les années 1992 et 2001 dont les niveaux de pluie oscillent respectivement autour de 839,56et 774,37mm. De plus, la pluviométrie n'est restée en dessous de 1000 mm (973,97 et 998,16) en 1994 et 2000. Entre 1993 et 2000 la pluviosité varie de 1124,27 à 998,16 mm au cours de cette période une évolution en dents de scie est observée, la même tendance est observée entre 2002 et 2009 allant de 1131,6 à 1513,4. Le pic le plus élevé est observé en1988 où il atteint 1589,4 mm. Nous supposons, toutes choses restant égales par ailleurs, que la pluviosité a un rendement relativement élevé dans le niveau de la production céréalière.

B-Importation

La production nationale en riz est constituée non seulement de la production domestique mais aussi des importations et des aides alimentaires. L'évolution des importations de riz au cours de notre période d'étude est perceptible à travers le graphique suivant :

Graphique 3: Evolution des importations de riz.

IMPORT

600000
500000
400000
300000
200000
100000
0

 
 
 
 
 
 

IMPORT

1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008

Source : ONASA ET LE SITE FAOSTAT

L'analyse du graphique ci-dessus nous montre que les importations en riz au Bénin sont croissantes avec quelques oscillations. Le pic le plus élevé est constaté en 2007 avec 545808

tonnes de riz importé, de 1982 à 1989 elles ont évolué en dents de scie allant de 34287 à 60000 tonnes. Mais en 1990 ces importations ont plus que doublées pour atteindre 131000 tonnes dû sûrement au changement de système où les privés interviennent sur le marché (libéralisation de l'économie béninoise) grace à « la conférence des forces vives de la Nation ». Entre 1990 et 1993 elles n'ont pas cessé de croître, mais dès 1994 les importations ont commencé par décroître jusqu'en 2000. Cette baisse pourrait être due à la dévaluation du FCFA subvenue en janvier 1994 dont l'un des effets escomptés est la diminution des

importations au profit des exportations. En somme, le Bénin a importé en moyenne 182448,40 tonnes de riz au cours de la période allant de 1982 à 2009.

C - Superficie

Pour la production agricole la superficie est un maillon essentiel, sans elle il n'y aura pas de production. Produire sur une petite superficie revient à une toute petite quantité de riz. Au Bénin, la superficie emblavée au cours des différentes années donne une idée de la quantité de riz produit. Le graphique suivant nous montre cette évolution.

L'analyse du graphique 4, nous montre que la superficie utilisée au Bénin dans la production de riz, connaît une ascendance à la hausse entre la période allant de 1996 à 2009. L a superficie a connu une baisse sensible de 1982 à 1993 où elle est passée de 8367 ha a 7925 ha. L'exploitation des vallées notamment celle de la vallée du Niger pourrait expliquer cette augmentation.

45000

40000

35000

30000

25000

20000

15000

10000

5000

0

sup

sup

30

Graphique 4: Evolution de la superficie emblavée au Bénin

Source : ONASA

D +Aide alimentaire

La production céréalière est composée de maïs, riz, mil, sorgho et fonio. Etant donné cette diversité de production et du fait de l'ampleur que prend le riz dans l'alimentation des béninois, dans notre étude la production sera uniquement celle de la production de riz.

Ainsi notre étude se basera uniquement sur le don japonais.

Débuté en 1982, le don japonais jusqu'en 2009 occupe une place très importante dans l'assistance alimentaire au Bénin. Ainsi donc, l'aide reçue par le Bénin peut s'apprécier à travers le graphique suivant :

Graphique 5: ( ISEPtiSOCIB'1ICII1liP IIt1ELI 1P0/é01

AID

14000

12000

10000

8000

6000

4000

2000

0

AID

Source : ONASA et FAOSTAT

En moyenne le Bénin a reçu du Japon en moyenne 3840,607 tonnes de riz. Nous notons que le Bénin n'a pas bénéficié du don japonais au cours des années 1987 ; 1994 ; 2006 et 2007, pour des raisons qui diffèrent d'une année à l'autre. Pour 2006 et 2007 l'aide a été suspendue et reprise en 2008 avec une aide passant sur la barre des 10000 tonnes. Après la dévaluation, ayant entraîné une baisse des importations, l'aide japonaise a été doublée comparativement au précédent don.

CHAPITRE 3 : PRESENTATION, INTERPRETATION DES RESULTATS ET RECOMMANDATIONS

32

Section 1 : Présentation et interprétations des résultats

Paragraphe 1 : présentation des résultats

Rappel du Modèle :

Prodt= a0 + a1AIDt + a2IMPORt +a3PLUt +a4SUPt +a5 AIDt2 + ut (2)

Pour obtenir de bonnes estimations nous avons procédé à un modèle semi log. Ainsi le modèle (2) devient :

LProdt= a0 + a1 AIDt + a2 IMPORt +a3PLUt +a4SUPt +a5 AIDt2 + ut (3) Avec : L :

logarithme népérien,

A-Test de diagnostic

1-Etude de la stationnarité des séries.

Plusieurs tests sont utilisés pour déterminer l'ordre d'intégration des variables d'un modèle. Dickey et Fuller (1979 ; 1981) ont mis au point un test permettant non seulement de détecter l'existence d'une tendance mais aussi de déterminer la bonne manière de stationnariser une série. Nous utiliserons le test de stationnarité de Dickey-Fuller Augmenté (ADF). L'alternative d'hypothèses qui se présente à l'issue du test est la suivante :

H0 : Racine unitaire (série non stationnaire) ;

H1 : non racine unitaire (série stationnaire).

La statistique est automatiquement fournie par le logiciel Eviews.

Si ADF est supérieur à la valeur critique de Mackinnon, alors l'hypothèse H0 est acceptée. Par conséquent la série est non stationnaire.

Si ADF est inférieur à la valeur critique de Mackinnon, alors l'hypothèse H1 est acceptée. Cela traduit la stationnarité de la série.

Les tests sont appliqués en niveau, puis en différence au cas où il y aurait présence de racine unitaire à ce premier stade.

Tableau n°2 : Résultats des tests de stationnarité en niveau.

Variables

Retard

Trend

Constante

ADF

Valeur critique (5%)

Décision

LPROD

1

NON

NON

-4,92

-1,95

NS

AID

1

OUI

OUI

-2,73

-2,98

NS

AID2

1

OUI

NON

-0,07

-1,95

NS

SUP

1

OUI

NON

1,95

-1,95

NS

IMPORT

2

OUI

OUI

-2,27

-2.98

NS

PLU

1

NON

OUI

-2,96

-2,98

NS

Source : Résultats d'étude de stationnarité des tests ADF sur les variables. NS : NON STATIONNAIRE

La non stationnarité des séries nous conduit à voir si nos variables sont intégrées d'ordre un (1). Le tableau 2 ci-dessous présente les résultats des tests de stationnarité en différence première sur les variables. L'objectif est de rendre stationnaires les séries afin de ne pas avoir une régression fallacieuse.

Tableau n°3 : Résultats des tests de stationnarité en différence première

Variables

Retard

Trend

Constante

ADF

Valeur critique (5%)

Décision

LPROD

1

NON

OUI

-3 ,39

-2,98

S

AID

1

NON

NON

-4,67

-1,95

S

AID2

1

NON

NON

-3,57

-1,95

S

SUP

1

NON

OUI

-4,18

-2,98

S

IMPORT

2

NON

NON

-2,18

-1,95

S

PLU

1

NON

NON

-4,82

-1,95

S

Source : Résultats d'étude de stationnarité des tests ADF sur les variables.

De la lecture des tableaux ci- dessus, nous retenons que les valeurs de la statistique de DICKEY-FULLER pour chacune des séries sont tous supérieurs à la valeur critique de MacKinnon au seuil de 5% lorsque les séries sont prises en niveau et inferieurs à la valeur critique de MacKinnon au seuil de 5% lorsqu'elles sont prises en différence première. Le test

34

d'ADF révèle donc qu'au seuil de 5% aucune des séries n'est stationnaire en niveau mais qu'elles le sont toutes en différence première. Toutes les séries étant intégrées d'ordre 1, il existe un risque de cointégration (cf. annexe 1).

2- Test de cointégration

L'analyse du test de cointégration de JOHANSEN fait apparaître l'existence de trois (3) relations de cointégration au seuil de 5% entre les variables du modèle (cf. annexe 3). D'où la nécessité d'écrire en plus du modèle de long terme un modèle de court terme.

B-Résultat de l'équation de long terme

1-l'équation de long terme

Les résultats de l'estimation de la relation de long terme par la méthode des MCO se présente comme suit :

Tableau n°4 : Résultat de l'estimation du modèle de long terme

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

C

1.3136

0.3413

3.8482

0.0009*

AID

0.1324

0.0491

2.6967

0.0132**

AID2

-0.0124

0.0046

-2.7074

0.0129**

IMPORT

0.0015

0.0004

3.2831

0.0034*

SUP

0.0734

0.0066

11.0480

0.0000*

PLU

4.13E-05

0.0002

0.1506

0.8817

R-squared

0.9472

Mean dependent var

3.0776

Adjusted R-squared

0.9353

S.D. dependent var

0.9673

S.E. of regression

0.2460

Akaike info criterion

0.2207

Sum squared resid

1.3317

Schwarz criterion

0.5062

Log likelihood

2.9098

F-statistic

79.0814

Durbin-Watson stat

2.2869

Prob(F-statistic)

0.0000

* Significativité à 1% ; ** significativité à 5% Source : Résultats de nos estimations (annexe 4) L'écriture de l'équation de long terme est donc :

LPROD = 1.3136+ 0.1324 AID +0.0015 IMPORT +4.13E-05 PLU +0.0734 SUP -0.0124 AID2

Après l'estimation du modèle, nous procédons aux différents tests de validation et de vérification de la significativité des variables explicatives.

2-Tests de validation du modèle de long terme

> Qualité de la régression

(

De l'analyse du tableau 5, il ressort que le coefficient de détermination R2 = 0.9472

6 ? 24 ??

indique que la qualité de la régression du modèle de long terme est bonne. C'est-à-dire que la production est expliquée à 94,72 % par les variables explicatives du modèle.

> Etude de la normalité : Test de Jarque Bera (1984)

Le test de normalité permet de savoir si les erreurs du modèle suivent une loi normale ou pas. Le test de Jarque-Bera, encore appelé test de Skewness-Kurtosis permet de tester la normalité des erreurs. Le test d'hypothèses est donc le suivant :

Ho : les erreurs suivent une loi normale ;

H1 : les erreurs ne suivent pas une loi normale.

La statistique de Jarque-Bera est définie de la façon suivante :

.

Où s est le coefficient de dissymétrie, n le nombre d'observations et K le coefficient d'aplatissement.

On accepte Ho si la valeur de prob > chi2 est supérieure à 5% et on accepte H1 dans le cas contraire.

La valeur de la probabilité prob = 0.817471 (annexe 3 graphique 7) attachée à la statistique à cette étude est supérieure à 5 %. Alors, les erreurs du modèle suivent une loi normale.

36

38

> Etude de la significativité globale du modèle

Le modèle est globalement significatif car la probabilité de la statistique de Fischer est égale à 0,000000 ce qui est inférieur à 5%.

> Test d'homoscédasticité de White

Le test d'homoscédasticité est utile dans la mesure où il permet de détecter et de corriger l'hétéroscédasticité des erreurs. Les perturbations sont dites hétéroscédastiques lorsque les variances de ces perturbations sont différentes. L'utilisation des MCO ne fournit plus le meilleur vecteur des coefficients pour les variables explicatives. Plusieurs tests existent pour la détection de l'hétéroscédasticité mais nous retenons celui de White. Le test de White est fondé sur une relation significative entre le carré du résidu et une ou plusieurs variables explicatives en niveau et au carré au sein d'une équation de régression.

Il s'agit de tester : si

Ho: la variance du terme d'erreur est une constance (homocédasticité).

H1 : la variance du terme d'erreur est différente d'une constante (hétéroscédasticité).

Le modèle est homoscédastique si probabilité > 5% (on accepte Ho). Il est hétéroscédastique si probabilité <5%.

Le résultat du test montre que la probabilité de la statistique de Fischer (0.1388) est supérieure à 5%. Les erreurs sont donc homoscédastiques. (annexe 5).

> Test d'auto corrélation des erreurs

Pour vérifier si les erreurs sont autocorrélées ou non, nous avons réalisé le test de BreuschGodfrey. La statistique de Breusch-Godfrey, donnée par BG = n.R2 suit un khi-deux à p degré de liberté, avec :

p : nombre de retard des résidus n : nombre d'observations

R2 : coefficient de détermination.

L'hypothèse de non corrélation des erreurs est acceptée si la probabilité est supérieure à 5% ou si n.R2 < chi-deux lu.

La probabilité de la statistique de Fischer (0.4655) étant supérieure à 5%, nous pouvons conclure que les erreurs ne sont pas autocorrélées. ( annexe 5).

La représentation du correlogramme des résidus vient confirmer ce résultat. Cette représentation nous montre qu'aucun des graphes n'est sorti du corridor et de plus toutes les probabilités associées sont supérieures à 5%, alors les erreurs ne sont pas autocorrélées. Les estimations obtenues sont donc optimales. Le correlogramme des résidus du modèle de long terme est en annexe 5.

> Test de stabilité

La stabilité du modèle de long terme est testée au moyen du test de CUSUM. Il révèle que notre modèle est stable, car la courbe ne coupe pas le corridor pour le CUSUM (le détail est en annexe 5).

Les résultats des ces différents tests valident le modèle estimé, vérifions à présent la significativité des variables explicatives.

Tableau n°5 : Significativité des variables explicatives du modèle de long terme

Variables explicatives

Coefficients

Probabilités

Seuil de 5%

AID

0.1324

0.0132

Significatif

AID2

-0.0124

0.0129

Significatif

SUP

0.0734

0.0000

Significatif

IMPORT

0.0015

0.0034

Significatif

PLU

4.13E-05

0.8817

Non Significatif

Source : Réalisé à partir des résultats de l'estimation du modèle

Nous remarquons qu'au seuil de 5%, l'aide alimentaire (AID), la superficie (SUP), les importations en céréales (IMPORT) ont chacun un impact positif et significatif sur la production céréalière du Bénin (LPROD) tandis que le carré de l'aide alimentaire (AID2) a un impact négatif et significatif sur le LPROD. La pluviosité (PLU) a un impact positif mais non significatif sur le LPROD.

Le modèle est aussi utilisable à des fins de prévision car le coefficient de Theil au niveau du test de prévision qui est de 0,0338 est proche de zéro(0) (cf. annexe 5).

Le test de cointégration ayant indiqué la nécessité d'écrire un modèle de court terme car l'analyse du test de cointégration de JOHANSEN fait apparaître l'existence de trois (3) relations de cointégration, il nous revient de faire le test de stationnarité sur le résidu issu de la relation de long terme afin de conclure qu'il existe bel et bien une relation de cointégration entre les variables. Le résultat du test est en annexe 3.

Tableau n°6 : Résultat du test de stationnarité sur le résidu de l'équation de long terme

VARIABLE

Lag

Trend

constant

ADF

Valeur critique 5%

DECISION

Résidu de l'équation

1

NON

NON

-3.19

-1.95

Stationnaire

(Le détail se trouve en annexe 2)

Le résidu est stationnaire, ou I(0). Nous pouvons donc conclure qu'il y a bien cointégration entre les variables.

Sur la base du résultat de ce test, nous pouvons donc utiliser la représentation à correction d'erreur (MCE) proposée par Engle et Granger (1987).

C-Résultat de l'équation du modile à correction d'erreur (MCE)

1-le modèle de court terme

Le modèle de court terme est généré par un mécanisme à correction d'erreur. Tableau n°7 : Résultat de l'estimation du MCE (annexe 6)

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

C

-0.014839

0.174188

-0.085191

0.9334

D(AID)

0.039050

0.026916

1.450833

0.1705

D(AID2)

-0.002092

0.003146

-0.665013

0.5177

D(PLU)

0.000266

0.000129

2.065302

0.0594***

D(IMPORT)

-4.18E-05

0.000411

-0.101746

0.9205

40

42

D(SUP)

0.033702

0.007853

4.291718

0.0009*

LPROD(-1)

-0.211065

0.140355

-1.503793

0.1565

AID(-1)

0.117341

0.037047

3.167336

0.0074*

AID_(-1)

-0.011106

0.004092

-2.714158

0.0177**

PLU(-1)

0.000166

0.000183

0.906661

0.3811

IMPORT(-1)

0.000429

0.000316

1.355938

0.1982

SUP(-1)

0.015574

0.011566

1.346618

0.2011

AR(1)

-0.727303

0.144902

-5.019260

0.0002*

R-squared

0.842453

Mean dependent var

0.120518

Adjusted R-squared

0.697025

S.D. dependent var

0.175241

S.E. of regression

0.096458

Akaike info criterion

-1.532557

Sum squared resid

0.120955

Schwarz criterion

-0.903509

Log likelihood

32.92324

F-statistic

5.792925

Durbin-Watson stat

2.002124

Prob(F-statistic)

0.001784

* Significativité à 1%, * Significativité à 5% *** Significativité à 10% Source : Résultats de nos estimations

Ainsi le modèle de court terme se présente comme suit :

D(LPROD)=-0.0148+0.0390D(AID)- 4.18E05D(IMPORT)+0.0002D(PLU)+0.0337D(SUP)-0.0020D(AID2) -0.2110 RESID01 (- 1)

Le coefficient du résidu retardé, qui représente la force de rappel vers l'équilibre, est négatif (-0,2110). De plus sa valeur est comprise entre -1 et 0. La représentation par le modèle à correction d'erreur est donc validée.

2- Test de validation du modèle de court terme

Bien que le R2 = 0,842453 soit inferieur au R2= 0,9472 du modèle de long terme et 0,84 > 0,5 indique que la qualité de la régression du modèle de court terme est bonne. Le modèle reste globalement significatif car Prob (F-static) = 0,001784 < 0,05.

Aussi la distribution est normale, les erreurs sont homoscédastique et non corrélées car les probabilités respectives des différents tests y afférents sont toutes supérieurs à 0,05. Le test de Cusum rassure également quant à la stabilité du modèle (annexe 6), le test de Ramsey montre que le modèle ne souffre pas d'omnision de variables car 0,72 > 0,05 (annexe 7). Ainsi le modèle de court terme est validé.

> Significativité des variables explicatives

Des résultats du modèle de court terme, il ressort que toutes les variables significatives a long terme ne le sont plus à court terme sauf la variable superficie (SUP) qui l'est. Quant aux signes, ils sont tous demeurés tels dans le modèle de long terme.

Les estimations nous ayant précisé les signes des coefficients des variables, passons à présent à leur analyse.

Paragraphe2 : Interprétation des Résultats

Les variables ont globalement eu le signe attendu. Ces résultats obtenus, nous ont permis de faire des interprétations à la lumière de la théorie économique.

A- L'aidH alimHJ,aiIH :

Les résultats des estimations révèlent que l'aide alimentaire a un impact positif et significatif à long terme mais a seulement un impact positif et non significatif à court terme sur la production (PROD). Le signe attendu est confirmé (positif). Ce résultat confirme les études empiriques. En effet, à long terme, nous obtenons qu'une augmentation d'une unité de l'aide alimentaire entraîne une augmentation de 0,1324 unité du taux de la production. Quant à la dynamique de court terme, elle révèle qu'un accroissement d'une unité de l'aide alimentaire n'induit pas un gain de croissance de la production au Bénin. Nous remarquons que l'effet de l'aide alimentaire sur la croissance de la production est plus efficace à long terme qu'à court terme. Ce coefficient faible à court terme peut s'expliquer par le fait que le riz ne faisait pas partie de l'habitude alimentaire des béninois ; cela explique la non significativité de l'aide alimentaire. Ce don distribué à un prix social, pendant la période de soudure, loin d'inviter la production domestique participe plutôt à l'amélioration des conditions de production.

B- La pluviosité

Quant à la pluviosité, nous n'observons, d'après nos résultats aucun impact significatif aussi bien à court terme qu'à long terme. Ceci ne semble pas être en conformité avec les postulats des défenseurs de la théorie de la production agricole. Mais les signes des coefficients testés nous indiquent un signe positif à court terme et à long terme : cela pourrait s'expliquer par le processus long qui caractérise la faiblesse de pluie dans les différentes zones de production du pays. La non significativité de cette variable laisse penser que son effet contributif à la croissance de la production semble être indirect.

C- La superficie

L'estimation de notre modèle montre le rôle joué par la superficie dans la croissance de la production du pays et confirme la place de choix qui lui est accordé dans les débats. En effet on observe qu'une augmentation d'une unité de la superficie entraine une hausse de 0,0734 unité du taux de production du pays à long terme et de 0,0337 unité du même taux à court terme.

D#177; l'iP S1Itati1n

L'importation contribue positivement et significativement à la croissance de la production. Ceci montre que la production domestique devra être complétée par les importations. On observe qu'une augmentation d'une unité des importations entraine une hausse de 0,0015 unité du taux de production dans le pays à long terme et une diminution de 4.18E-05 unité du même taux à court terme. Le coefficient à court terme est faible relativement à celui de long terme. A la longue une augmentation de la production de riz réduira les importations de riz impliquant une économie de devise pour le pays.

Section 2 : Validation des hypothèses et recommandations

Paragraphe 1 : validation des hypothèses

Au terme de l'analyse économique des résultats de nos estimations, il est impératif de tester les hypothèses que nous avons formulées au début de ce travail.

A-Validation de l'hypothise H1

Pour la validation de l'hypothèse 1 de notre étude nous utiliserons l'hypothèse qui stipule que « L'aide alimentaire reçue par le Bénin couvre, chaque année, le déficit alimentaire intérieur » sera vérifiée à travers un graphique. Ce graphique sera réalisé à partir d'un tableau construit avec la formule suivante :

DEMANDE =DEFICIT ALIMENTAIRE + AID des dix (10) dernières années.

Graphique 6: Evolution du déficit alimentaire au Bénin

-10000

-20000

-30000

-40000

-50000

-60000

-70000

0

DEMANDE

BILAN ALIMENATAIRE

A la lecture du graphique ci-dessus le bilan alimentaire est inférieur à la demande en produit céréalier. Cette différence indique les déficits à combler grâce aux échanges avec le reste du monde (RDM) notamment les importations.

Les bilanS alimentaires sont recueillies dans les LISA (Lettre d'Information a la Sécurité Alimentaire) de l'ONASA

En somme l'aide alimentaire reçue par le Bénin ne couvre pas son déficit alimentaire intérieur.

Par conséquent à base de ce graphique nous concluons que l'hypothèse H1 est rejetée.

B-Validation de l'hypothise H2

Elle suppose que «L'aide alimentaire influence positivement la production céréalière du Bénin ». Des résultats de nos estimations, d'une part, de la dynamique de long terme révèle que «l'aide alimentaire» est positivement significatif. Quant à la dynamique du court terme, «l'aide alimentaire » affecte positivement la croissance de la production céréalière du Bénin mais n'a pas d'effet sur celle ci. Dans les deux cas de figure, la deuxième hypothèse de cette étude est vérifiée.

Eu égard à ces résultats nous concluons que l'hypothèse H2 est acceptée.

C -Validation de l'hypoth:se H3

Elle suppose que « Le niveau actuel des aides alimentaires accordées au Bénin

lui permet de maximiser sa production agricole.» Cela signifie que la variable AID doit avoir son coefficient (a1) positif et le coefficient de la variable AID2 (a5) négatif.

En effet, a1 et a5 ont des signes différents (a1 positif et a5 négatif) l'hypothèse H3 est acceptée.

Déterminons le niveau optimal d'aide L'équation de long terme est :

LProdt= a0 + a1 AIDt + a2 IMPORt +a3PLUt +a4SUPt +a5 AIDt2 Nous pouvons en déduisons :

AID + a2 IMPOR +a3 PLU +a 4 SUP +a5 2)

AID

PROD = e (a0 + a1

En passant á la dérivée première par rapport á la variable AID, nous avons :

P = (a1 + 2*a5 AID) e (a0+ a1 AID + a 2 IMPORT + a3 PLU + a 4 SUP + a5 AID2)

~ par la suite nous avons

(a1 + 2*a5 AID)=0 car e (a0 + a1 AID + a2 IMPORT + a3 PLU + a4 SUP + a5 AID2) #177; 0

En tirant AID, nous obtenons:

44

En remplaçant les coefficients par leurs valeurs respectives nous avons :

AID= 5.3387 o t 338 to .

De ce qui précède, le niveau actuel des aides alimentaires accordées au Bénin lui permet de maximiser sa production agricole.

Eu égard à ces résultats, nous concluons que l'hypothèse H3 est acceptée. Paragraphe 2 : Recommandations de politique économique

L'étude des variables explicatives de la production intérieure du Bénin doit normalement aboutir à la formulation de politiques susceptibles de provoquer une sécurité alimentaire au niveau de la production céréalière du Bénin.

La sécurité alimentaire ne concerne pas uniquement la production mais touche au développement économique tout entier. Plusieurs paramètres entrent en ligne de compte dans la formulation d'une politique de sécurité alimentaire. Parmi les actions à entreprendre, l'Etat peut, à la fois, agir sur les variables explicatives du modèle et sur d'autres variables quantitatives et qualitatives, non exprimées dans l'étude. L'Etat doit :

v' maintenir la stabilité politique par l'entremise d'une bonne gouvernance et d'un renforcement du libéralisme économique ;

v' le renforcement de l'intégration sous- régionale ;

? l'amélioration de la productivité agricole qui inclura la réduction des coûts de production et de commercialisation ;

? l'amélioration du fonctionnement des marchés en assurant une meilleure transparence (informations régulières, complètes et fiables des prix, des flux sur les marchés nationaux et régionaux, l'analyse des stocks, le jeu des acteurs, les problèmes de taux de change F CFA en Naïra ;

v' éviter les distributions gratuites aux situations d'urgence ;

v' Sécuriser les producteurs à travers le foncier ;

v' Aider les producteurs à avoir accès à l'irrigation ;

1' Mécanisation de l'agriculture ;

1' Contrôler la sortie frauduleuse de la production locale.

Les donateurs doivent s'engager sur un certain nombre d'éléments très importants :

· éviter les actions qui contribueraient à modifier les habitudes alimentaires;

· ajuster les aides pour éviter les effets de concurrence avec les productions locales ;

· affecter le produits des ventes (les fonds de contrepartie) au financement d'actions de développement visant un objectif de sécurité alimentaire ;

· promouvoir les échanges céréaliers régionaux. Et en dernier ressort les producteurs doivent :

> voir en l'aide un stimulant et non une concurrence.

46

CONCLUSION GENERALE

La présente recherche s'est fixée comme objectif d d'analyser les enjeux et perspectives que représentent les aides alimentaires reçues par le Bénin sur la production céréalière. Elle a permis de faire ressortir des mesures de politiques pour une augmentation optimale de la production céréalière. Ainsi nous nous sommes basés sur les hypothèses suivantes :

H1 : L'aide alimentaire reçue par le Bénin couvre, chaque année, le déficit alimentaire intérieur ;

H2 : L'aide alimentaire influence positivement la production céréalière du Bénin ;

H3 : Le niveau actuel des aides alimentaires accordées au Bénin lui permet de maximiser sa production agricole.

Pour tester l'hypothèse H1, nous avons utilisé, une analyse graphique. Cette analyse nous a permis de n'avoir rien que des soldes négatifs indiquant que l'aide ne permet pas de couvrir le déficit alimentaire intérieur du pays et qu'il faudra importer pour combler ce déficit. L'hypothèse H1 a été rejetée.

Les hypothèses H2 et H3 ont été vérifiées à l'aide d'une méme régression. Les tests de diagnostic et de validation effectués sur le modèle ont été tous concluants. Le test de cointegration nous a permis d'écrire un modèle de long terme et un modèle de court terme. Au terme de la régression, les résultats ont montré une relation positive notamment à long terme entre l'aide alimentaire et la production du Bénin, hypothèse H2 a été acceptée.

En ce qui concerne l'hypothèse H3, nous avons procéder à une analyse avec les mêmes tests et nous avons constaté que les coefficients des variables AID et AID2 sont de signes contraires. A l'aide des dérivées première et seconde de PROD par rapport à la variable AID, il faudra 5338.7 tonnes d'aide alimentaire pour maximiser la production céréalière du Bénin. L'hypothèse H3 a été acceptée.

A la lueur de nos résultats ; des recommandations ont été formulées et il urge que des actions soit menées. L'insuffisance de la production a été mis en relief d'où la nécessité d'un relèvement significatif des superficies entrant en ligne de compte dans la production. La production représente un levier important pour promouvoir le développement et la croissance économique. Elle représente un élément clé des OMD, réduisant la pauvreté et permettant aux gens d'avoir accès aux marchés. Les superficies sont en outre, capitales pour faire progresser l'agriculture, et jouent un rôle majeur de facilitation du commerce et de l'intégration. De plus, le développement de ce secteur permettra au Bénin de tirer les meilleurs avantages de sa

position géographique (les vallées). Il est donc important que l'Etat béninois mène des politiques ciblées et rigoureuses dans le domaine de la production, afin d'augmenter son effet contributif à la croissance économique et au bien être des populations.

Notons que la présente étude a gardé un caractère macroéconomique. Les études ultérieures pourraient utiliser des outils microéconomiques visant une analyse minutieuse, avantages-coût sociaux, en matière de production et des aides alimentaire.

Enfin, Les croisades humanistes qu'incarnent les OMD supposent une augmentation des aides pour réduire la pauvreté dans les pays à faible revenus pourrait être hors de portée des fonds publics.

Associer l'Etat, les producteurs et donateur ne serait-il pas un impératif de bon sens ?

BOBLIOGRAPHIE

48

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Programme National de Sécurité alimentaire (PNSA) au Bénin (2007), Rapport principal- Version provisoire- septembre 2007.

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www.wikipédia.mht visité le 30/ 05 / 2010 à 18 :12

www.aquiprofitelaide.mht visité le 07/ 05 /2010 à16:48

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50

52

TABLE DES MATIERES

DEDICACE ii

REMERCIEMENTS iErreur ! Signet non défini.

SOMMAIRE Erreur ! Signet non défini.

LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES Erreur ! Signet non défini.

LISTE DES GRAPHIQUES ET TABLEAUX Erreur ! Signet non défini.

Introduction générale. Erreur ! Signet non défini.

Chapitre 1 : Le cadre théorique et méthodologique de l'étude. Erreur ! Signet non défini.

Section 1: le cadre théorique de l'étude Erreur ! Signet non défini.

Paragraphe 1 : Problématique de l'étude. Erreur ! Signet non défini.

Paragraphe 2 : Objectifs et hypothèses de l'étude. Erreur ! Signet non défini.

A/ Objectifs de l'étude. Erreur ! Signet non défini.

1. Objectif générale 5

2. Objectifs spécifiques. 5

B/ Hypothèses de recherche. Erreur ! Signet non défini.

Section 2: Revue de littérature et méthodologie Erreur ! Signet non défini.

Paragraphe 1 :Revue de littérature. 6

A/ Analyse conceptuelle. Erreur ! Signet non défini.

1. Sécurité alimentaire...........................................................................6

2. Aide alimentaire...............................................................................7

a- aide alimentaire et sécurité alimentaire...............................................12

b- aide alimentaire et les personnes bénéficiaires................................. ...13

c- aide alimentaire et production agricole...............................................13

B/ Synthèse historique des théories de la croissance. 14

1. L'école des physiocrates.................................................................. 14

2. La théorie des cycles économiques...................................................... 16

3. La théorie néo classiques.................................................................. 17

a- la théorie de l'état stationnaire 17

b- modèle de Solow..................................................................... 18

4. Economie de la production agricole......................................................18

Paragraphe 2 : Méthodologie.....................................................................20 A/ La méthodologie.................................................................................20

1. Le modèle théorique......................................................................20

2. Les méthodes d'analyse......................................................... ...... 21

B/ Les données et la méthode d'estimation................................................... Erreur ! Signet

non défini.

1. La procédure de l'estimation ............................................................22

2. La définition des

variables...............................................................Erreur ! Signet non
défini.

3. Les sources des données et la période de l'étude........................................26

Chapitre 2 : Analyse empirique de l'aide alimentaire. 27

Section 1: L'aide alimentaire au Bénin 27

Paragraphe 1 : Historique et raison d'utilisation de l'aide alimentaire. 27

A/ Historique de l'aide alimentaire. 27

1. origine de l'aide alimentaire...............................................................27

2. Rôle de l'aide................................................................................29

3. controverse sur l'aide alimentaire..........................................................30

B/ Les.raisons de l'utilisation de l'aide alimentaire Erreur ! Signet non défini.

1. Etat de la disponibilité alimentaire.........................................................31

2. Mode de consommation alimentaire.......................................................32

Paragraphe 2 : Les formes et organes de gestion de l'aide alimentaireErreur ! Signet non défini.

A/ Les différentes formes d'aide. 3Erreur ! Signet non défini.

1. Aide projet 34

2. Aide d'urgence 34

3. Aide programme............................................................................ 35

B/ Le don alimentaire japonnais (KR1). 35

C/ Les organes de gestion. 36

Section 2: Présentation et analyse de l'évoloution de données. Erreur ! Signet non défini.

Paragraphe 1 : Présentation et analyse de l'évoloution de la variable dépendente de l' étude Erreur ! Signet non défini. Paragraphe 2 : Présentation et analyse de l'évoloution de la variable indépendente de l'

étude. Erreur ! Signet non défini.

A/ Pluviosité. Erreur ! Signet non défini.

B/ Importation. Erreur ! Signet non défini.

C/ Superficie. Erreur ! Signet non défini.

D/ Aide alimentaire................................................................................. Erreur ! Signet non

défini.

Chapitre 3 : Présentation et analyse des résultats de l'étude.....................................46 Section 1: Présentation des résultats et interprètation............................................. 46

Paragraphe 1: Présentation des résultas 46

A/ Test de diagnostic. Erreur ! Signet non défini.

1. Etude de la stationnarité des séries. Erreur ! Signet non défini.

2. Test de cointégration. 47

B/ Résultat de l'équation de long terme. 48

1. L'équation de long terme. 48

2. Test de validation du modèle de long terme. 49

C/ Résultat de l'estimation du modèle a corrèction d'erreur (MCE). 53

1. Le modèle de court terme. 53

2. Test de validation du modèle de court terme Erreur ! Signet non défini.

Paragraphe 2: Interprètation des résultas 55

A/ L'aide alimentaire. 55

B/ Pluviosité. 56

C/ Superficie. 56

D/ Importation. 57

Section 2: Validation des hypothèses et recommandations ............. ... ................... 57

Paragraphe 1: Validation des hypothèses 57

A/ Hypothèse 1. 57

B/ Hypothèse 2 58

C/ Hypothèse 3. 59

Paragraphe 2: Recommandations de politique économique 60

Conclusion générale 62

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 64

TABLE DES MATIERES Erreur ! Signet non défini.

ANNEXES Erreur ! Signet non défini.

Table des matières

Tapez le titre du chapitre (niveau 1) 1

Tapez le titre du chapitre (niveau 2) 2

Tapez le titre du chapitre (niveau 3) 3

Tapez le titre du chapitre (niveau 1) 4

Tapez le titre du chapitre (niveau 2) 5

Tapez le titre du chapitre (niveau 3) 6






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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein