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Les relations inter- coréennes de 1910 à  2009

( Télécharger le fichier original )
par Kossi AHOSSEY
Université de Lomé Togo -  Maitrise ès lettres option histoire contemporaine 2011
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE DE LOME

FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES

HUMAINES (FLESH)

DEPARTEMENT D'HISTOIRE ET D'ARCHEOLOGIE

LES RELATIONS INTERCOREENNES

DE 1910 A 2009

Mémoire pour l''obtention de la Maîtrise ès lettres
Option : Histoire Contemporaine

Spécialité : Histoire politique et relations internationales

Présenté et soutenu par: Sous la direction de :

Kossi AHOSSEY M. Essoham ASSIMA-KPATCHA

Maitre de conférences aux Universités du CAMES

Lomé, mai 2011.

Dédicace

A mes Parents

Benjamin Anani Ahossey

et

Afi Sokpoli

A ma progéniture.

REMERCIEMENTS

Nos sincères remerciements à notre directeur de mémoire M. Essoham AssimaKpatcha, Maitre de Conférences aux universités du CAMES, pour toute sa disponibilité, son amour du travail bien fait et ses conseils.

Nos sentiments de profonde gratitude au Professeur Badjow K. Tcham, Secrétaire Général de l'Université de Lomé et au reste du corps enseignant du Département d'Histoire et d'Archéologie de l'Université de Lomé pour la formation donnée en occurrence, au Professeur Kodjona Kadanga et au Docteur Essohanam Batchana.

Nos sincères remerciements à son Exélence d'Alméda consul honoraire de la Corée du Sud au Togo, président de l'association les Amis de la Corée de Sud au Togo (ACOST) et à tous ses membres. A M. Komlan Dodji Djilan, directeur général du groupe de presse forum de la semaine et stade magazine pour tout son soutien durant notre cursus et à M. Didier Yebli, professeur d'Histoire-Géographie au Lycée de Tokoin pour sa disponibilité et ses conseils.

Nos sentiments de vive reconnaissance à notre tante Justine Sokpoli pour avoir beaucoup contribué à notre formation, à notre soeur Akpene Ahossey pour son soutien, à nos tous frères, soeurs, cousins, nièces et neveux et à notre ami Bertrand Ahogla Gbamehossou .

Nous remercions tous nos camarades de promotions, notamment Larissa Kayaba, Thérèse Tchintchan, Solim Amougnom, Manambi Dapo, Jean-Michel Adoboe, Mawobou Atandji, Mensan Kodja, Agba-Tadjikli, Selom Ametekou, Koudjodji Eloh et toute la promotion dont nous avions été le délégué. Avec vous nous avions vécus incertitude, peine,doute, peur, bonheur, joie etc. merci pour votre soutien.

Nous n'oublions pas les demoiselles Homefa Tossou, Yawa Dogbo et Awa Hantz toutes au Département d'Histoire de même que les sieurs Kossivi Ametowogblona, Toko Mawena, Farid Aleheri et surtout Koudjo-Claude Missewou pour sa franche collaboration. Spécial merci à mlle Lawson-Hogban Koko Dahui et à M. Agbo Koffi Mawupemo pour leur

amitié

Enfin, nous témoignons nos profondes sentiments de gratitude à tous ce qui, de prêt ou de loin, ont contribué à notre formation ou à l'élaboration de ce présent document.

SIGLES ET ABREVIATIONS

AIEA : Agence internationale de l'énergie atomique.

CILRECO : Comité internationale de liaison pour la réunification de la Corée.

CINU : Centre d'information des Nations-Unies.

FDR FIFA ONU OTAN OTASE PCUS RDA RFA

: Franklin Délano Roosevelt.

: Fédération internationale de Football Association.

: Organisation des Nations-Unies.

: Organisation du Traité de l'Atlantique Nord.

: Organisation du Traité de l'Asie du Sud-est.

: Parti communiste de l'Union Soviétique.

: République démocratique d'Allemagne.

: République fédérale d'Allemagne.

RPDC : République populaire démocratique de la Corée.

URSS : Union des Républiques soviétiques et socialistes.

USA : Etats-Unis d'Amérique.

INTRODUCTION

GENERALE

Les problèmes frontaliers, l'incompatibilité des systèmes économiques, l'écart trop grand de développement socio-économique; tels sont les vécus quotidiens que nous relatent les médias surtout ceux occidentaux qui sur-médiatisent les problèmes souvent au gré de leur humeur et de leur intérêt.

C'est ainsi que le 24 novembre 2010 nous avons lu sur le « net »1 que l'artillerie nordcoréenne a bombardé une Ile de la Corée du Sud2 en mer jaune faisant quatre morts au moins dont deux militaires. Ceci déclencha la riposte de Séoul. Les échanges de tirs ont duré environ une heure et causa beaucoup de dommage comme l'illustre la photo suivante.

Photo n°1 : Un mur endommagé par les bombardements sur l'île sud-coréenne

Source: www.rfi.fr du 25/Novembre/2010.

Sur cette image on peut apercevoir un mur servant de frontière presque détruite. Ceci témoigne de l'ampleur de ces bombardements sur l'île de Yeonpyeong le 23 novembre 2010. Les photos qui suivent révèlent d'autres dommages occasionnés par ce bombardement provenant de la Corée du Nord.

1-C'est l'une des principales sources qui ont rendu effectif ce travail. En effet, l'internet a transformé le monde en un village planétaire où l'on peut avoir des informations de partout et à tout moment sans y avoir mis pied.

2- Source : http: //www.rfi.fr/ du 24/Novembre/2010. Selon Vincent Ilutiu, cette Ile du nom de Yeonpyeong, avec un millier d'habitants, est située juste au sud de la ligne frontalière décrétée par les Nations unies après la guerre de Corée, mais au nord de la ligne de partage revendiquée par la Corée du Nord. De graves incidents navals s'étaient produits dans la même zone en 1999, 2002 et 2009.

Photo n°2: Des maisons totalement détruites Photo n°3: Une victime entre les mains
par des bombardiers nord-coréens. des secouristes sud-coréens

Source: www.rfi.fr du 23/Novembre/2010. Source: www.lemonde.fr du 24/Novembre/2010.

La série de photos proposées retrace d'une manière illustrée les dégâts subits par l'ile de Yeonpyeong, frontalière aux deux entités de la Péninsule au large de la mer jaune, suite au bombardement de la part des nordistes, confirmant ainsi le regain de tensions dans les relations intercoréennes.

Cette attaque fut menée selon les autorités nord-coréennes en réaction aux manoeuvres militaires qu'organisent les forces armées américaines et sud-coréennes1 en mer jaune. Ces manoeuvres qui furent régulièrement organisées, ont pour objectif de dissuader les intentions belliqueuses des dirigeants nord-coréens envers leurs voisins du sud. La dernière en date, dont nous proposons une séquence d'images aux pages qui suivent, eut lieu en juillet 2010 en réponse à un acte de guerre perpétré par les nord-coréens.

En effet, le 25 mars 2010, soit quatre mois avant le début de ces exercices militaires, un navire sud-coréen, le cheonan, coula avec 104 marins à bord à proximité de la frontière avec la Corée du Nord à la suite d'une explosion.

1-Source : www.lemonde.fr du 24 Novembre 2010. Les nord-coréens rappellent à leurs voisins du Sud que leurs différents actes mettraient la Péninsule au bord du gouffre.

Photo n° 4: Porte-avions géant US GEORGE Photo n° 5: La Secrétaire d'Etat Washington au large de la mer jaune américain Hillary Clinton avec les

Responsables de la troupe US

Source : http://www.socio13.files.wordpress.com/2010/07 source : www.rfi.fr du 24 juillet 2010

Le Porte-avions géant US GEORGE Washington (photo n°4) d'une capacité de 97000 tonnes transporta des avions qui servirent aux troupes américaines et sud-coréennes pour débuter l'exercice militaire. La photo n°5, quant à elle montre la secrétaire d'Etat américain avec les responsables de la troupe US stationné en Corée. Elle s'y est rendue pour constater l'effectivité du début des exercices militaires et c'est ce que le responsable militaire américain s'évertue à faire à travers son geste de la main droit. La présence des drapeaux onusien, américain et sud-coréen sur le site prouve que c'est une coalition de troupes qui y est stationnée et qui participe aux opérations.

Photo n° 6: Les soldats de la coalition en Photo n° 7: Les soldats américains et sud-

plein exercice militaire en Corée coréens recevant un navire de guerre

destiné aux dits exercices

Source: http://french.peopledaily.com Source: www.lemonde.fr du 24/Juillet/2010.

Ces soldats qui sortent des casernes (photo n°6) conçues, pour la circonstance au large de la mer jaune, sont initiés pour intervenir urgemment en cas de conflit généralisé.

L'agitation des drapelets américains et sud-coréens lors de la réception de ce bâtiment de Guerre (photo n°7) par les forces armées prouve l'effectivité du soutien américain à la Corée du Sud.

L'image suivante montre le reste du bateau endommagé que les marins sud-coréens tentent de remonter à la surface. Une commission d'enquête internationale prouva que le naufrage fut provoqué par une torpille nord-coréenne. Cette agression fut fermement condamnée par la communauté internationale, au premier rang de laquelle on nota le Japon à travers son premier ministre d'alors Yukio Hatoyama, Londres, mais surtout Barack Obama des Etats-Unis qui exprima sa profonde compassion à son homologue sud-coréen Lee MyungBak, selon le porte-parole de la maison blanche1.

Photo n° 8: L'armée sud-coréenne remontant l'épave du cheonan, le 15 avril 2010.

Source: www.rfi.fr du 16 Avril 2010 (Reuters/Seo Jae-Hun).

Mais Pyongyang2 qui a qualifié les accusations des Enquêteurs d'«affabulations» menaça d'une guerre généralisée en cas de sanctions de la part des Nations-unies (ONU), à en croire l'agence presse Yonhap3.

Les recherches révèlent que ces incidents ne furent que quelques uns parmi toute une multitude que connut la péninsule coréenne et qu'en datte du 09 novembre 2009, il eut un affrontement naval entre les deux Corée4. Ce dernier incident, considéré comme une grave

1-Ce dernier s'appelle Robert Gibbs. Source : wwww.lepoint.fr du 20 mai 2010.

2-Capitale de la Corée du nord, Pyongyang fut fondée au tour du leader Kim Il -Sung, longtemps demeuré sous l'influence communiste d'après l'article de Bernard Droz in «l'histoire n°151».

3-Information tirée de l'article de Vampouille Thomas. Source: www.lefigaro.fr du 20 mai 2010. 4-Source : http// www.leparisien.fr/international/25/Janvier/2010.

crise diplomatique, ne nous a pas laissé indifférent1. C'est ainsi que nous avions jugé nécessaire de traiter le sujet intitulé: «Les relations intercoréennes de 1910 à 2009».

Convaincu que toute histoire s'inscrit dans le temps, nous avons doté notre thématique d'une borne chronologique allant de 1910 à 2009. Mais qu'est-ce qui justifie le choix de celleci?

Dans le souci de préserver l'intégrité de son territoire et d'éviter d'être grignoté et dévoré par l'impérialisme occidental qui se fit menaçant dans la région2, le Japon se lança dans la conquête des territoires environnants (Droz 1992:120).

Ainsi l'impérialisme nippon s'orienta vers ses voisins dont la Corée. Malgré la résistance au sein des populations, les Autorités coréennes signèrent le traité d'annexion le 22 Aout 1910 avec le Japon. Par ce traité la Corée devint province japonaise. Elle dépendait désormais d'une puissance étrangère.

Le 09 Novembre 2009 éclata un affrontement naval3 entre les deux Corée. Pyongyang exigea des excuses de Séoul après qu'un navire nord-coréen fut gravement endommagé en mer Jaune4. Ce malheureux incident vint confirmer les tumultueuses relations qu'ont toujours entretenues les deux États, autrefois unis dans la Péninsule.

Il faut également noter que 2009 marqua le début de cette étude qui, soulignons le ne fut pas sans intérêt.

En effet, cette recherche produira à la fin un document, qui viendra s'ajouter à ceux déjà laissés par des spécialistes, pour mieux comprendre l'histoire des relations internationales. Cette étude nous permettra donc de mieux appréhender la dynamique des Relations Internationales dans cette région de l'Asie. Elle apportera ensuite des éclaircis sur la nature des relations entre les deux entités de la Péninsule jadis sous domination japonaise. Les deux Etats de la Corée s'étant individualisés avec adoption d'idéologies antagonistes, à travers cette étude, nous comprendrons plus ces relations en les insérant dans le contexte de la Guerre froide, puis dans le contexte international de l'après URSS (Union des République Socialistes et Soviétiques). Nous finirons par comprendre l'évolution et l'orientation de ces relations sous l'influence des puissances étrangères. Mais, ceci ne peut véritablement aboutir sans une véritable motivation préalable.

1-Certains se demanderont si c'est cet incident qui a présidé au choix de ce sujet. En fait ce sont les vécus quotidiens de l'historien qui l'interpellent et l'amènent à remonter le temps pour contribuer à faire mieux comprendre le présent. C'est ce que dit Benedetto Croce quand il déclare: «toute histoire est une histoire contemporaine». Ainsi on peut partir des faits du présent pour remonter le passé.

2 -Source : www.stratégicsinternational.com consulté le 24 Aout 2010.

3-Source : www.leparisien.fr du 11 Novembre 2009.

4-Confer le www.leparisien.fr du 11 Novembre 2009.

Plusieurs facteurs ont donc milité pour le choix de cette thématique de recherche. Dans un premier temps, il faut dire que ce fut une proposition de notre directeur de mémoire. L'acceptation de ce sujet est la preuve de notre goût extrême et notre passion pour les relations internationales.

Ensuite, si nous avons accepté travailler sur ce thème, c'est par le fait que la Péninsule coréenne, depuis 1948 reste et se maintient toujours au devant de la scène internationale. Nous sommes déterminés à chercher et à comprendre ce qui explique les incidents répétés entre les deux États de cette Péninsule de l'Asie orientale. Toutes ces motivations s'inscrivent parfaitement dans la problématique qui suit.

L'imminente défaite de l'Axe et surtout du Japon au cours de la Seconde Guerre mondiale conduisit l'URSS et les USA, suite à de multiples accords de partage (Duby 1978 : 194), à envahir militairement la Corée pour ne repartir qu'après l'avoir unifiée. Mais ces Puissances, au nom de leur futur antagonisme, violèrent leurs accords (Péron-Doise 2007 : 2) et scellèrent ainsi l'émergence de deux Etats idéologiquement opposés qui entretinrent des relations très tendues à l'image de ce que furent les relations entre les deux Superpuissances. Malgré plusieurs tentatives et accords de réunification, ces deux États frères ne parviennent pas, du moins jusqu'alors à se réunifier.

De tout ce qui précède, en quoi les influences des grandes puissances internationales déterminent-elles et enveniment-elles les relations intercoréennes au point de rendre impossible la réunification de la Péninsule coréenne de 1910 à 2009? Cette interrogation, très complexe mérite d'être scindée en de plus simples pour une bonne organisation de notre travail.

L'histoire contemporaine de la Péninsule coréenne est marquée par plusieurs convoitises extérieures qui firent d'elle un point d'affrontement intense et d'érection de deux idéologies opposées. On se demande alors en quoi la Péninsule coréenne suscitât-t- elle tant de convoitises extérieures et servit-elle de lieu d'affrontement intense entre les deux superpuissances que furent l'URSS et les USA depuis 1910 jusqu'en 1953?

Depuis la signature de l'armistice, mettant fin temporairement aux hostilités en 1953 jusqu'en 2009, date du début de cette étude, les relations entre les deux Etats sont toujours tendues, rendant ainsi quasiment impossible le processus de réunification et les traitées de paix. Comment les influences des puissances internationales et certains déterminismes internes contribuèrent-elles à maintenir des relations tendues entre les deux Corée, hypothéquant ainsi tout désire de réunification depuis 1953?

Pour apporter la réponse à toutes ces préoccupations, nous comptons organiser notre travail autour de deux parties. Une première partie qui sera consacrée aux différentes convoitises qui aboutirent à la guerre fratricide de 1950-1953. Une seconde partie analysera les influences étrangères et leur impact sur les relations intercoréennes. Mais cette étude vise certains objectifs qu'il convient de mentionner au préalable.

Nous visons, à travers cette recherche montrer que les relations internationales sont toujours influencées par des grandes puissances et ceci en fonction de leurs intérêts. Dans le cadre de cette étude, nous montrons l'exemple précis des tensions dans la Péninsule coréenne qui reste au devant de la scène internationale et qui subit l'influence des puissances étrangères durant plus d'un siècle environ.

Dans la première, partie il est question de montrer comment la Corée, depuis 1910 fit l'objet de plusieurs convoitises extérieures, lesquels convoitises furent à l'origine de sa partition définitive en 1948 avec pour cime la guerre de Corée de 1950 à 1953.

La seconde partie, quant à elle s'évertue à prouver comment, depuis la fin du conflit fratricide en Corée grâce à l'armistice de 1953, les relations des deux Etats de la Péninsule demeurèrent sous l'influence des superpuissances, rendant ainsi impossible toutes les tentatives de réunification de la Péninsule. Pour parvenir à ces objectifs, nous avons émis certaines hypothèses qu'il convient d'énumérer.

Nous présumons que depuis 1948 où la Péninsule coréenne fut divisée en deux Etats et que ces derniers continuent d'entretenir des relations tumultueuses, ne parvenant toujours pas à se réunifier, c'est parce que la Péninsule souffre de l'influence des puissances étrangères.

Cette partie de l'Asie du Nord-est présente beaucoup d'intérêt pour les grandes nations étrangères, ce qui justifierait sa constante présence au-devant de la scène internationale.

D'abord nous estimons que si les Alliées notamment l'URSS et les USA ont décidé, au cours de la Seconde Guerre mondiale, envahir militairement la colonie japonaise et la diviser en deux zones d'occupations, ce qui d'ailleurs fut fait en 1945, c'est dans le souci de transformer la Corée en une base d'expansion de leur naissante idéologie respective dans la région. C'est certainement ce qui aurait conduit à la guerre des idéologies dans la Péninsule entre 1950- 1953.

Ensuite nous supposons, pour notre part que si depuis 1953 où l'armistice fut signé jusqu'à nos jours, il n y a jamais eu de Traité de Paix et que les deux Corée se considèrent toujours en état de guerre, c'est à cause des influences internationales. Les puissances étrangères auraient toujours, en fonctions de leur intérêt dans la région conduit les deux Etats

à s'affronter régulièrement rendant jusqu'ici impossible tous les projets de réunification de la péninsule, qui pourtant resterait le voeu cher aux coréens.

Parvenir à prouver ces hypothèses émis, implique au préalable la nécessité de définir certains concepts clefs empruntés à notre sujet. Trois principaux termes à savoir relation, influence et puissance, sont concernés.

En effet, pour éviter toute confusion et parer aux éventuelles difficultés de compréhension qui se poserait au cours de la lecture de ce document, la définition et la conceptualisation de certains termes importants ayant constitués notre thématique se révèlent primordiales.

Selon le petit Larousse illustré (2008 : 871), le mot relation désigne un lien existant entre des choses, des personnes; c'est un rapport. Allant dans le même sens, le vocabulaire juridique de Gérard Cornu (2006 :795) précise qu'il désigne le rapport de droit ou (et) de fait entre deux ou plusieurs personnes ; liens qui les unissent.

Dans le cadre de notre travail, il s'agit des relations internationales puisque s'établissant entre les deux Etats de la Corée.

Les relations internationales, selon Marcel Merle (1988), sont «d'une telle complexité qu'on peut les appréhender de multiples manières et que les diverses tentatives effectuées pour réduire cette complexité à des termes simples et univoques débouchent sur autant de définitions controversées » (Gazano 2003:6)

Le passage précédent prouve combien les spécialistes des relations internationales ont des difficultés à définir l'objet de leur discipline. La définition des relations internationales est donc relative et contingente. Elle varie selon les approches doctrinales développées, qu'elles soient Conflictuelles ou Solidaristes.

Dans l'étude des relations intercoréennes, il faut noter que ces deux approches cohabitent et sont presque indissociables, même si celle conflictuelle tant à l'emporter.

En définitive, dans le souci de clarté pour nos lecteurs, nous entendrons par relation intercoréenne, exemple précis des relations internationales, tous les rapports transfrontaliers, matériels ou immatériels qui se sont établis et qui continuent de s'établir jusqu'à nos jours entre les deux entités de la Péninsule coréenne.

Le terme influence est aussi important que nous devons le définir dans le cadre de ce mémoire. Le dictionnaire Larousse illustré (2008 : 536) le définit comme l'action qu'une personne exerce sur une autre. Il va plus loin en le définissant comme la conviction délirante d'être soumis à une force extérieure qui commande les pensées et les actes.

De ces deux définissons nous tirons matière à notre thématique. En effet, si la Péninsule coréenne est parvenue à la division c'est sous la pression des forces extérieures. Les deux Corée, depuis la partition jusqu'à nos jours vont multiplier des relations belliqueuses, tous ceci dictée par des Puissances extérieures qui ont des intérêts précis. La guerre fratricide intervenue entre 1950-1953 en Corée fut dictée par les Superpuissances au nom de leur idéologie, dans le contexte de la Guerre froide.

Quant au concept puissance, le petit Larousse (2002) le considère comme le caractère de ce qui exerce une grande influence sur quelqu'un. Dans le cadre de notre étude, il s'agit de ces nations économiquement et surtout militairement très fortes qui sont au devant de la scène internationale, exerçant leur influence sur les pays plus faibles, en fonction de leur intérêt. Mais cette notion de Puissance internationale mérite d'être située dans le temps.

En effet, vers la fin de la Seconde Guerre mondiale, deux grandes nations à savoir l'Union des Républiques Soviétiques et Socialistes (URSS) et les États-Unis d'Amérique (USA), furent les deux superpuissances qui bipolarisèrent les relations internationales. Cette notion évolua surtout avec la disparition d'une superpuissance: URSS, lâchant ainsi prise en 1991. Certaines puissances montantes tentèrent d'occuper la place laissée par l'URSS et faire contre poids aux USA dans un monde, désormais monopolarisé. Les relations intercoréennes souffrirent et continuent de souffrir de tous ces changements.

Le souci de réaliser une oeuvre scientifique nous oblige à adopter une méthodologie de travail qui va de la collecte au traitement des informations recueillies.

Étant très déterminante, cette rubrique a conduit à la fréquentation des centres de documentations ici sur place pour recueillir des informations permettant à la réalisation de ce travail.

C'est ainsi que nous nous sommes rendus successivement et à maintes reprises au centre culturel français, à la bibliothèque centrale de l'Université de Lomé, à la bibliothèque de la paroisse universitaire de Lomé, au centre d'information des Nations-unies (CINU) et à la bibliothèque du département d'Histoire et d'Archéologie.

En ces différents endroits, il a été consulté des ouvrages traitant de l'Asie Orientale. Nous nous sommes ainsi familiarisés avec les grands problèmes que soulèvent notre sujet et les grandes thématiques qui y sont abordées.

Des documents traitant des relations internationales, de la politique extérieure des USA, de l'URSS, de la percée chinoise, de l'impérialisme japonais et de la Guerre froide ont été consultés de même que plusieurs articles parus dans les revues diplomatiques sur les relations entre les deux Corée et de l'influence extérieure dans la zone.

Pour s'approprier ces informations, nous procédions par des prêts à domicile des documents ou dans le cas échéant nous procédions à la photocopie sur place.

Il faut rappeler que l'outil Internet a massivement contribué à la réalisation de ce mémoire, ceci à cause de notre champ d'étude.

En effet, nous avons passé la plupart de notre temps dans les cybercafés de la place; le Centre d'information public de la banque mondiale a ainsi été d'un grand apport. Nous y avons accédé à plusieurs sites sur lesquels les articles, certains ouvrages, thèses comptes rendus de conférences sur la Corée ont été téléchargés et imprimés; des revues diplomatiques, le site des deux Corée ont été explorés sur le net. Là encore beaucoup d'articles jugés utiles à notre travail ont été imprimé. Nous avons aussi entrepris des démarches vers certaines représentations diplomatiques accréditées au Togo, des pays et puissances dont touches notre thématique, mais aucune réponse n'a été donnée à nos demandes de rendez-vous. Les documents collectés méritent d'être traités dans les normes scientifiques.

C'est ainsi qu'il a été procédé par analyse et synthèse pour parvenir à un traitement judicieux des données recueillies à travers les différentes sources consultées.

Analytiquement nous avons vérifié l'authenticité des documents et des informations qu'ils diffusent. La grande partie de la méthodologie reste bien évidemment les opérations synthétiques. Pour bien réussir le travail, nous avons utilisé beaucoup de sources, alors s'impose un véritable travail de vérification et de confrontation de ces sources et documents pour donc jauger leur degré de pertinence et ainsi trouver matière à histoire.

Certains sites, par moment livrent des informations selon leur partie prise et dans ce cadre nous étions obligés, pour faire un travail scientifique, de recourir aux sources livresques pour vérification et tirer des informations scientifiques. Dans des cas extrêmes, ces informations étaient carrément abandonnées. Lorsque enfin nous sommes en face de certains documents qui comportent des contradictions, nous procédions à la confrontation et avec toutes les précautions qu'exige l'analyse historique. Ceci a été d'une grande importance dans la fiabilité des sources et documents recueillis. Ce travail ne peut arriver à terme sans difficultés aucune.

La grande difficulté reste méthodologique. En effet, notre terrain d'étude étant très éloigné de nous, nous n'avons pu faire le déplacement et rencontrer les personnes ressources et recueillir des informations. Certains documents ne nous sont pas accessibles ici au Togo.

Mais pour combler ces lacunes nous avons recouru à l'outil internet qui a transformé le monde en un village planétaire. Ce dernier nous a permit de travailler comme si on était sur le terrain grâce à des nombreux articles et témoignages des acteurs, qu'il nous propose,

rapportant les évènements second après second. Mais là encore, les coupures à répétition dans notre capitale a rendu difficile le travail. La connexion à l'internet était par moment précaire.

Certains ouvrages et sources électroniques ont majoritairement et judicieusement servi à la réalisation de ce travail qu'il convient de les passer en revue.

Concernant les sources électroniques, il s'agit pour nous de présenter ici les plus importants sites web, à travers lesquels des spécialistes des relations internationales, des spécialistes de la Corée, des adeptes de l'évènementiel; rapportant des évènements quotidiennement, y ont publié des articles jugés pertinents pour la réalisation de notre travail. Ces informations venaient ainsi combler les failles laisser par les livres surtout dans la période poste Guerre froide.

Dans ce sens, le site http://www.lemondediplomatique.fr a été d'un atout important. Les spécialistes tels Marianne Péron-Doise, Selig S. Harrison et Jacques Decornoy et tant d'autres y ont publié de nombreux articles. Ces derniers nous ont permis de mieux cerner le régime nord-coréen et sa stratégie à l'égard de son voisin du Sud. Ce site a été consulté à maintes reprises.

Ensuite le http://www.rfi.fr, site de la radio mondiale (Radio France internationale) a été constamment utilisé par ses reporters en Corée pour publier les actualités et ces informations nous ont été très utiles dans l'analyse de la situation.

Dans une autre mesure nous avons exploité le http://www.ifri.org, site de l'institut français des relations Internationales qui permet aux chercheurs en France de mener des recherches et y donner leur point de vue. Il nous a permis d'avoir accès à certains pertinents articles de Marianne Péron-Doise.

Un site important à mentionner reste le http://www.carin.info/article . Nous y avons eu accès à certaines importantes publications de Marianne Péron-Doise à savoir: Corée du Nord, l'impossible transition ou encore la redéfinition des relations Japon /Corée du Nord. Michel Klen y a aussi fait d'importantes publications dans le cadre de notre recherche.

Certains sites tels le http://www.lemonde.fr, le http://wwwcilreco.com, le http://www.coréenfrance.com et bien d'autres que nous mentionnerons dans la partie sources et bibliographies ont été très déterminants. Les informations obtenues à partir de ces sources électroniques sont venues en complément à celles obtenues à partir des ouvrages dont nous présentons ici les plus importants.

Dans le souci de faciliter notre rédaction et d'appréhender les éventuelles difficultés, l'ouvrage de Michel Beaud (1985) à retenu notre attention. Dans le même sens, l'ouvrage de

Guy Thuilier et Jean Tulard (1993) nous a été d'un grand apport. Ces auteurs ont rappelé les conseils de méthode, les qualités exigées d'un historien, le courage, la persévérance, la ténacité, la probité, le flair l'imagination et le bon sens. Les parties sur comment choisir un sujet, comment travailler et comment écrire nous ont beaucoup inspiré.

Étant donné que notre thématique traite des relations internationales, nous avons jugé utile l'exploitation des livres d'Antoine Gazano (2003) et de Serge Sur (2006).

Le premier nous a permis de cerner certaines réalités des relations internationales. Nous avons pu identifier les différentes approches doctrinales des relations internationales à savoir l'approche des réalistes et celle des transnationales ou solidaristes. Nous avons alors connaissance des caractères de la société internationale contemporaine (caractérisé par l'ordre et le désordre) et les impacts de la mondialisation. Il révèle comment dans l'immédiat après guerre, les deux protagonistes de la Guerre froide s'affrontèrent par le biais des pays et met en exergue le cas de la Corée. Il revient sur la fin de l'URSS et se pose la question sur le nouvel ordre mondial tout en rappelant les facteurs des relations internationales qui sont d'ordre démographique, géographique, économique, militaire, technologique et idéologique. Cette partie nous permettra d'analyser les relations entre les deux États de la Corée depuis la partition jusqu'au-delà de l'armistice de 1953; ces facteurs. Par cet ouvrage nous avons une

idée sur les enjeux et défis des relations internationales. La rubrique « guerres ou paix » l'auteur revient sur les mesures issues de la pratique onusienne surtout pendant la guerre de

Corée avec la résolution 377(V) du 3-11-1950 de Dean Acheson sont très importantes.

Le second par contre s'est plus appesanti sur le fondement des relations internationales rappelant les caractéristiques de la société internationale. Il n'a pas manqué de traiter de la globalisation et de ses implications, de l'évolution des relations internationales avec surtout la volonté de domination des Superpuissances.

Un des documents précieux qui nous ont servi reste celui de Serge Cordelier (1979). L'auteur est revenu sur la question Coréenne, depuis l'occupation japonaise en 1910 jusqu'à la défaite de 1945, puis de l'invasion militaire des USA et de l'URSS. Il évoque le problème de la partition et la Guerre de Corée d'une manière sommaire et parle des différentes mesures prises après l'armistice tout en jetant un regard analytique sur la Corée d'après Guerre froide et de la réunification souhaitée par les dirigeants de chaque partie. Il évoque les différentes rencontres entre les dirigeants pour le dialogue intercoréen. Tout ceci n'a été évoqué que d'une façon brève mais sera d'un grand apport, car il vient confirmer et combler les failles de certains de nos sources électroniques.

Pour sa part, T. de Montbrial (2003) part de l'écroulement du mur de Berlin et analyse les évènements sur le globe. Il analyse la question de la superpuissance américaine et l'ordre international. Les rubriques: « essor de l'Asie », « les leçons de l'Asie », « les dividendes de la Guerre froide » et « les États-Unis hyper-puissances incomplètes »; nous ont permis de comprendre l'influence américaine dans la Péninsule et les problèmes de cette dernière après la dislocation de l'URSS. Par contre l'auteur n'aborde pas avec précision les relations conflictuelles quotidiennes entre les deux Pays de la Corée, nous poussant ainsi vers d'autres documents.

De Pierre Serarcleus (1992), nous avons eu connaissance des débats sur l'hégémonie américaine, la fin de la bipolarité ce qui nous a permit de parfaire notre travail. La partie concernant la course à l'armement nucléaire, les conséquences politique de la dissuasion nous fut très utile même si elle ne fut pas approfondie.

Claude Balaize, Jin-Mieung, Li Ogg et Marc Orange (1991) décrivent respectivement la Corée à travers sa géographie, sa civilisation, sa politique et son économie. Chaque partie, mais surtout la rubrique « histoire politique » a servi pour notre travail, même s'il n'expose pas les véritables crises liées aux relations quotidiennes entre les deux pays.

Il est également établi que les USA restent une puissance influente dans la péninsule coréenne. Alors nous nous sommes intéressés aux écrits des spécialistes de sa politique étrangère. C'est le cas de Pierre Mélandri (1982) et Henry Kissinger (2003).

Le premier, dans son ouvrage aborde la question en mettant en exergue les exigences internes face aux défis extérieurs du fait de la première Puissance mondiale qu'elle occupe dès la seconde moitié du XXème siècle. Ceci nous permet d'analyser et de comprendre toutes les actions que les USA mènent vers la Corée étant donné qu'elle est partie prenante dans la crise coréenne. L'auteur en a fait cas sous des titres bien évocateurs: « situation de force », « réarmement et guerre de Corée », puis « de la Corée à Cuba ». Il rappelle que la diplomatie américaine s'est renforcée suite à plusieurs échecs. Pour lui, l'agression nord-coréenne incombe à la Russie. Le second d'une manière plus précise, évoque la nouvelle puissance américaine, ses relations avec la Corée. Il comble ainsi plusieurs lacunes laissées par nos sources sur la question de l'influence américaine dans la péninsule.

Enfin, Louis Chevalier (1967) nous a été d'un grand apport en ce sens qu'il relate les évènements d'après guerre dont la partition et la guerre en Corée. Mais toutes ces oeuvres ont des insuffisances par le fait qu'elles n`abordent pas; ou pas assez pour certaines la période d'après 1990, ce qui nous orienta vers les sources électroniques pour combler ces lacunes.

Ainsi pour répondre à notre préoccupation telle que mentionnée à travers la problématique, nous organisons le travail chronologiquement en deux grandes parties. La première partie, allant de 1910 à 1953, est consacrée à l'analyse des différentes convoitises qui aboutirent à la guerre fratricide de 1950-1953 en Corée. Elle est composée des deux premiers chapitres. Le tout premier allant de 1910 à 1945 traite de la Corée sous domination coloniale nipponne. Le second analyse la cogestion soviéto-américaine en Corée de 1945 à 1953, suite à la capitulation du Japon à l'issue de la Seconde Guerre mondiale. Puis la seconde partie, allant de 1953 à 2009, quant à elle s'évertue à analyser les influences étrangères et leur impact sur les relations intercoréennes jusqu'en 2009 à travers deux autres chapitres. Le troisième chapitre étudie les influences extérieures sur la péninsule et ses conséquences et le quatrième chapitre scripte avec minutie les divers méandres des relations intercoréennes et surtout la problématique de la réunification après la guerre fratricide. Puis en fin nous procéderons à une conclusion générale.

PREMIERE PARTIE

LA COREE : DES INVASIONS

EXTERIEURES

A L'ARMISTICE (1910-1953)

Le pays du matin calme1, longtemps placé dans l'orbite de la Chine (Droz 1992 : 120) connut la convoitise des grandes puissances aussi bien régionales qu'internationales. Ceci fut d'ailleurs à l'origine de la confrontation fratricide qu'a connue la Péninsule et qui prit théoriquement fin en 1953. De ce fait nous nous posons la question de savoir en quoi la Corée péninsulaire suscita-t-elle tant de convoitise extérieure jusqu'à ce qu'on aboutisse à une guerre fratricide de 1910 à 1953?

Voisin immédiat à la Corée, le Japon annexa et imposa une domination à celle-ci et ceci durant une période allant de 1910 à 1945. Pourquoi la Corée devait être annexée et colonisée par le Japon?

A partir de 1945, cette nation subit l'invasion des deux grandes puissances d'alors à savoir les USA et l'URSS. Ce qui conduisit à la guerre de Corée. Pourquoi la Corée, à laquelle ni les USA, ni l'Union Soviétique n'avaient accordée jusque là un intérêt majeur suscita du coup tant d'intérêt de la part de ces deux grands?

Ainsi, cette première partie s'attelle à répondre à ces interrogations à travers deux grands chapitres. L'un consacré à la domination japonaise dans la péninsule de 1910 à 1945 et l'autre, à l'occupation militaire soviéto-américaine de 1945 jusqu'à l'armistice de 1953.

1-En langue coréenne choson ou han-guk. Litt. Pays du matin frais selon le www.wikipdia.fr.

CHAPITRE I : LA PENINSULE COREENNE SOUS LA DOMINATION JAPONAISE (1910-1945)

Le XIXème siècle finissant vit la pression des puissances étrangères sur l'Asie et plus spécialement en Extrême-Orient atteindre son maximum. Cette avancée occidentale inquiéta sérieusement le Japon dont le souci majeur fut le maintien de la sécurité à ses frontières.

Pour éviter de se faire dévorer par l'impérialisme européen, les autorités nipponnes se lancèrent dans la conquête des terres proches parmi lesquelles on note la péninsule coréenne. Quel fut alors le processus d'annexion et de colonisation de la Corée par le Japon ?

Ce chapitre tient donc à montrer de façon concise ce que fut la colonisation japonaise dans la péninsule et la réaction des coréens face à cet impérialisme. Ceci fut d'ailleurs à l'origine des autres évènements que nous analyserons dans les pages à venir. Il ne s'agit donc pas ici d'une étude très détaillée de la colonisation japonaise. Pour une parfaite compréhension, nous avons choisit étudier cette époque sombre de la Corée, qui d'ailleurs justifierait à bien d'égards les évènements postérieurs qui font l'objet précise de cette recherche.

I. L'implantation de la colonisation japonaise

Pour les japonais comme pour le reste du monde, le XIXe siècle finissant fut l'époque des grands empires coloniaux et de l'impérialisme.

En effet, les crises à répétition de la fin du XIXe siècle, la surproduction, la surpopulation, la quête de nouvelles matières premières ; bref les différentes raisons évoquées pour justifier l'impérialisme par ses théoriciens, poussèrent les grandes puissances occidentales vers les plus faibles, pour les assujettir et les dominer. Nous ne voulons que pour preuve les grands ensembles coloniaux britanniques et français fondés en Afrique et en Asie. Mais pour mieux appréhender la réalité japonaise vers l'an 1900, il faut nécessairement rappeler quel spectacle offrait alors aux japonais la société internationale, en particulier sur le théâtre de l'Extrême-Orient.

1.1. La présence des occidentaux en Extrême-Orient.

Le peuple japonais, agrippé par son passé fut, simultanément attiré par les mouvements du monde extérieur et tient fortement à s'y conformer (Lequiller 1966 : 2). Vers la fin du XIXème siècle, la pression des puissances étrangères sur l'Asie et plus spécialement en

Extrême-Orient atteignit son maximum. L'immense et vieux continent, avec ses richesses matérielles et ses centaines de millions d'hommes, devint un champ ouvert aux ambitions de certains pays audacieux et bien armés. Parmi eux figura la Russie qui, depuis le Nord, avança vers l'Est et l'Océan pacifique pour occuper la Sibérie. Cette avancée russe constitua pour les japonais un phénomène menaçant.

Dans la seconde moitié du siècle, les russes passèrent plusieurs traités avec la Chine, prirent contrôle de tous les territoires de la rive gauche de l'Amour et de la zone s'étendant entre les cours de l'Oussouri et la côte du pacifique. Ils s'installèrent à Vladivostok et entreprirent la colonisation de la province maritime. A partir de 1880 le peuplement russe en Sibérie s'accentua surtout après la construction du transsibérien. La Russie réalisa son objectif, celui d'obtenir un accès à la mer du Japon et donc de disposer d'une façade maritime en mer libre sur l'Océan pacifique. Simultanément, les Anglais se manifestèrent en Chine d'une façon très intense.

Carte n°1 : l'Extrême-Orient

Source : www.dinosoria.com téléchargé le 20 Mai 2010.

Cette carte nous montre les différents pays de l'Extrême-Orient dont les grands ponts sont incontestablement la Chine, la Russie, la Corée et surtout le Japon.

Les relations entre l'Angleterre et la Chine commencèrent à la fin du XVIIe siècle par quelques tentatives britanniques de commercer avec l'empire du milieu (Lequiller 1966 : 10), ce qui suscita de vives réactions de la part des chinois. On ne veut pour preuve que cette déclaration de l'empereur K'ien-long à l'ambassadeur du roi Georges III. « La Chine possède toutes choses en abondance, et nous ne voulons pas de vos marchandises ». Par la suite, les Britanniques signèrent plusieurs traités avec les chinois, ce qui leur permit de réaliser leur objectif.

Après les Anglais, les Américains, Belges et Français s'engagèrent en Chine. Par divers traités, ils obtinrent les mêmes chances que les Britanniques. Ainsi vers la fin du XIXe siècle, Lequiller (1966 : 13), la Chine apparut menacée de toutes parts. La Russie fut fortement installée en Sibérie, dans le Nord, au Centre et à l'Ouest. L'Angleterre étendit son influence à Hong-Kong, Canton et disposa d'une large « sphère d'intérêt ». La France quant à elle s'enracina fortement au Sud, à Tonkin et étendit son influence sur les provinces chinoises limitrophes. A cette époque, l'Extrême-Orient et plus précisément la chine fut appelée à subir la férule de la race européenne.

Relativement discrète, les États-Unis ne prévoyaient pas avoir une zone d'influence en Extrême-Orient puis qu'ils n y disposaient pas de bases militaires. Mais la ruée européenne leur conduisit à changer d'opinion. Ainsi, guidé par leur « manifest destiny », ils aboutirent à l'autre côté du pacifique jusqu'en Asie (Lequiller 1966 : 10). Ainsi, vers la fin du XIXè siècle le domaine américain s'étendait de la côte atlantique à la côte du pacifique. Selon le principe de « nation la plus favorisée », ils obtinrent, à travers plusieurs traités, les droits égaux à ceux des Anglais sur les marchés.

Les Américains optèrent pour une politique très active dans le pacifique et convoitèrent aussi l'archipel japonais. Ceci se justifia par la déclaration du leader républicain William H. Seward de l'époque et du Commodore Perry en 1852. Ceux-ci s'intéressèrent également à d'autres îles du pacifique occidental telles le Formose, l'Hawaï, l'Alaska et, à travers un traité en 1887, ils obtinrent le droit d'employer Pearl Harbor comme base navale. De toutes parts, les impérialismes se lancèrent sur le continent asiatique, vers l'Océan pacifique, menaçant systématiquement la souveraineté chinoise et exerçant une pression sur toutes les puissances asiatiques, notamment le Japon (Lequiller 1966 : 22) qui n'hésita point avant de réagir.

1.2. L'annexion de la Corée par le Japon

Roger Tebib1, dans son analyse du Japon, sa politique de sécurité et ses actions internationales, démontre que les orientations de la défense japonaise dépendent encore des évolutions de la politique étrangère des grandes puissances notamment des États-Unis. Cette réalité fut aussi vérifiée dans l'histoire impériale du Japon.

En effet, au départ autonome et ne se mêlant pas aux affaires du monde, le Japon s'engagea dans l'impérialisme pour assurer la sécurité à ses frontières car, comme susmentionné, les occidentaux se firent de plus en plus menaçant. Joseph Savès2 démontre que ce fut pour éviter d'être grignoté et dévoré par les occidentaux à l'image de la Chine que le Japon se lança, de sa propre initiative, à l'assaut des terres proches.

Ainsi l'impérialisme japonais s'orienta vers ses voisins immédiats dont la Corée. La Péninsule coréenne selon Marianne Péron-Doise (2007) a toujours été considérée par ses voisins impériaux, Chine, Japon, Russie comme un espace à conquérir. Elle fut l'enjeu d'une lutte de pouvoir incessante entre les trois éléphants3. La Corée fit alors l'objet d'une triple rivalité (Balaize 1991 : 69). Chacun de ces trois pays va, tour à tour et souvent avec succès, intervenir dans la politique interne coréenne.

Le Japon par une double bataille qu'il livra contre la Chine en 1895 et contre la Russie en 1905 obtint une prépondérance en Corée. En effet, pour avoir la liberté d'exercice en Corée, le japon déclara une guerre à la Chine. Cette guerre, débutée en 1894, se déroula aussi bien sur le sol coréen que chinois. Le traité de Shimonoseki intervenu en mars 1895 (Balaize 1991 : 70) entre la Chine et le Japon permit au premier de reconnaître la domination japonaise en Corée en lui laissa la liberté d'action. Aussitôt ce traité obtenu, le Japon fit de nouveau face aux Russes qui l'empêchèrent d'agir. Les Japonais entamèrent des négociations avec eux pour la reconnaissance de ses droits et une éventuelle occupation de la Corée. Devant l'opposition russe, ils attaquèrent par surprise la flotte russe à port Arthur en février 1904 (Balaize, 1991 : 72).

Les combats, aussi bien maritimes que terrestres s'étalèrent sur une année et consacrèrent la victoire du Japon. Ce fut le traité de Portsmouth en septembre 1905 qui mit fin à la guerre et conserva la Corée comme zone d'influence japonaise (Lequiller 1966 : 181).

1-Source : www.stratégicsinternational.com téléchargé le 24-Août-2010. Roger Tebib est spécialiste des relations internationales.

2-Joseph Savès est spécialiste du Japon. Il publia sur le www.lesechos.fr un article consulté le 11-Août-2010. Il y fait un pas en arrière pour analyser et apporter des éclaircis sur ce que fut la colonisation japonaise en Corée. 3-Source : www.wiipédia.org et consulté le 28 -Août-2010.

En novembre 1905, la Corée fut « forcée » à signer un traité de protectorat1 avec le Japon. Malgré les résistances au sein des populations, les autorités coréennes signèrent le traité d'annexion le 22 août 1910 « [...] au terme duquel l'empereur de la Corée remettait son pouvoir entre les mains de l'empereur du Japon dans le but d'assurer la paix en Asie et de promouvoir la prospérité des deux nations». (Touzet 1938 : 165). Selon l'auteur, cette annexion totale, dans le but de préserver la paix en Orient, fit suite à beaucoup de crise dont celui de l'assassinat du marquis Ito par un coréen le 26 octobre 1909.

Par ce traité la Corée devint province japonaise. Elle fut soumise à une domination coloniale hors paire. Cette annexion marqua l'achèvement de l'empire nippon tant souhaité.

II. Les Coréens face à la dictature coloniale

Le Japon se hâta pour sa main mise économique sur la Corée. Ce qui justifia le rapide passage d'état de protectorat à celui d'annexion2 (Touzet 1938 : 166). Par cette nouvelle conquête, il exprima sa volonté de suprématie dans en Extrême-Orient. Ce qui, à coups sur, inquiéta les puissances occidentales qui y sont présentes notamment les États-Unis d'Amérique.

2.1. L'organisation de l'entreprise coloniale

La colonisation japonaise en Corée fut au tout début marquée par sa dureté.

En effet, l'un des premiers actes posés par le nouvel ancien maître fut de rebaptiser les lieux en japonais. La Corée redevint alors Chosen et Séoul keijo3.

D'ailleurs en prélude au centenaire de la colonisation japonaise en Corée, le premier ministre japonais Naoto Kan a présenté des excuses pour les souffrances affligés au peuple Coréen pendant les Trente cinq années de colonisation japonaise en Corée durant la première moitié du XXe siècle: «j'exprime ici une fois encore mon profond remord et mes excuses sincères pour les souffrances et les dommages immenses infligés par le régime colonial»4. Ces récents développements de l'actualité prouvent que le régime colonial japonais, tout comme les autres entreprises coloniaux sous d'autres cieux, ne fut pas très tendre avec les

1-Au terme de ce traité, la Corée confiait la direction des relations diplomatiques au Japon et acceptait le protectorat de ce pays. Balaize (1991).

2-Pour sa part, Lequiller (1966) nous rappelle que ces différents traités furent forcés par les nippons à la suite des formatages.

3 -Nous adopterons dans ce travail les anciennes appellations, non seulement pour la commodité mais aussi par le faite que la période coloniale n'est qu'une infirme partie de ce travail puisque, déjà en 1945, la Corée fut libérée du joug japonais.

4-Ces informations sont tirées du www.lesechos.fr le 11-Août-2010.

Coréens. Kim Il-sung1 dans son discours du 8 février 1948 rappelait que le peuple coréen a fait l'objet de toute sorte de persécutions et d'oppressions sous la baïonnette des impérialistes japonais (Kim 1971 : 69). En effet, pendant la toute première décennie de l'occupation (1910- 1918), le japon consolida ses positions en éliminant les nationalistes, en prenant le contrôle des terres et en imposant des changements administratifs draconiens .Une politique d'assimilation fut entreprise par un régime de plus en plus répressif afin que la Corée et le Japon ne fasse qu'un seul corps (Balaize 1991 : 73). Han Soo2 nous fait remarquer que la colonisation japonaise entraîna une crise d'identité dans la péninsule, crise qui suscita la naissance d'une conscience nationale pour faire échec à la politique d'intégration forcée.

Carte n° 2: La Péninsule coréenne

Source : www.w.wikipédia.org, téléchargé le 20 Mai 2010.

1-Leader du parti communiste tendance gauche pendant la lutte antijaponaise, il prit les reines de la RDPC en 1948 et ce fut au cours de la création de l'armée qu'il tint ce discours. Kim (1971).

2-Professeur d'anthropologie à l'université de Kangwon, il est l'auteur de la revue « Arts et Culture de Corée ».

La précédente carte montre la situation géographique de la Corée par rapport au Japon son colonisateur. C'est seulement à travers elle que le japon peut se relier au continent asiatique. On comprend facilement l'intérêt qu'elle suscite aux japonais de part sa position stratégique.

Les Autorités impériales interdirent le coréen comme langue. Il exista selon Lionel Babicz1 une obligation d'adoption des noms japonais. La Corée et les coréens furent perçus comme une partie inaliénable du territoire et de la nation japonaise. La Péninsule fut, à cet effet traitée comme une province extérieure et non une colonie.

Les terres arables, détectées après prospection furent retirées aux agriculteurs coréens au profit des impérialistes. Ces paysans devinrent métayers à 77%2. Les cercles impérialistes de Tokyo forcèrent le gouvernement coréen à transférer les terres fertiles au ministère des finances qui les rétrocéda aux sociétés coloniales (Touzet 1938 : 245). Certains des paysans expropriés durent se réfugier en Mandchourie, région limitrophes3. Toutes associations et réunions des Coréens furent interdites de même que la publication de journaux et revues. Les insubordonnés furent soumis aux arrêts simplement (Balaize 1991 : 53).

Les Coréens furent massivement mobilisés sur les fronts du maître Japonais. En effet, le Japon livra la guerre d'hégémonie à la chine dès les années 19304. Les hommes furent soumis aux régimes de travaux forcés en cette période. La population coréenne fut mobilisée pour l'effort de guerre. On assista au recrutement forcé de la main d'oeuvre qui fut utilisée en Corée et dans tout l'empire Japonais. Durant cette période, des dizaines de milliers de femmes coréennes furent mobilisées comme prostituées forcées au service de l'armée impériale5. Le nom de femme de réconfort6 qu'on leur attribua fut significatif du rôle qu'elles jouèrent en faveur de l'armée nippone.

La colonisation japonaise permit à l'économie péninsulaire d'être modernisée.
L'objectif visé d'ailleurs par toute colonisation fut avant tout la mise en valeur de la colonie.
Ainsi, le Japon modernisa l'agriculture coréenne au bénéfice de l'empire nipponne. La Corée

1- Source : www.stratégicsinternational.com consulté le 24-Août-2010. A travers son article : « Japon-Corée : l'interminable après-guerre »; Babicz, universitaire de son Etat, revient sur le passé des relations entre le japon et la Corée.

2- Confer le www.wiipédia.org consulté le 23-Août-2010.

3-C'est une information rapportée par Honglai Io dans son article : « les séquelles de l'occupation japonaise ». Source : www.géostratigie.com. Mars 2010.

4-La guerre sino-japonaise allait de 1935-1945 et le colonisateur a dû mobiliser beaucoup de coréens sur le front. Source : www.wikipedia.org et consulté le 23-Août-2010.

5-D'après Lionel B., cette question fut révélée en 1990 et le japon a présenté ses excuses et indemnités aux victimes. Confer www.strategicsinternational.com.

6-source : www.lesechos.fr, téléchargée le 11-Août-2010.

devait fournir au Japon du riz et des métaux, pour cela une infrastructure nouvelle lui fut donnée en quelques années : 5000 km de voies ferrées, télégraphes, réseau d'irrigation moderne, ponts, écoles d'agronomie et de pêche. En 1938; 4,5mllions de tonnes de riz sont produites dont 1,9 millions fut dirigées vers l'archipel1.

Le tableau qui suit illustre bien les propos ci-dessus. On peut y remarquer que la part de l'exportation du riz (destinée au Japon), très faible au début de l'entreprise coloniale, a plus que triplée vers 1940. Ceci témoigne l'ampleur de l'exploitation coloniale en Corée. Tableau n°1: Production et exportation du riz coréen au Japon en million de setiers (144kg =1sertier)

Année

Production moyenne annuelle

Quantité exportée

Part de l'exportation

1912-1921

13,2

1,6

12,20%

1922-1931

15,2

5,5

36,20%

1932-1940

19,1

8,5

44,50%

Source: (Balaize 1991 : 97).

Les mines furent systématiquement reconnues et exploitées. De grandes bases métallurgiques et chimiques furent crées. Même si les Coréens, maintenus en position subordonnée ne profitèrent guère de ce progrès, leur pays reçut l'empreinte de la vie industrielle. Il faut tout de même noter que ces quelques progrès furent réalisés dans un contexte de domination exagérée. La dignité humaine foulée au pied, les coréens n'eurent d'autres issues que la résistance.

2.2. La réaction des Coréens face à la colonisation nipponne

Face aux mesures draconiennes prises par l'occupant, histoire de tirer profit de l'acte colonial, comme toute autre entreprise coloniale contemporaine, les coréens nationalistes n'eurent qu'une seule issue: la résistance à l'action coloniale. Des linguistes patriotes se regroupèrent à plusieurs reprises pour s'opposer à la politique de japonisation de la langue coréenne2. Ces derniers furent arrêtés et emprisonnées. Plusieurs d'entre eux s'exilèrent.

En mars 1919, les coréens se soulevèrent pour l'indépendance3. A partir de cette date, la main mise devint totale avec interdiction de journaux et instauration d'un régime de terreur

1- Ces informations sont tirées du www.larousse.fr/Corée/mars 2010. 2-Se référer au www.korea-is-one.org consulté en février 2010.

3-Voir le www.larousse.fr/encyclopédie/autrerégion du 20 Mars 2010.

policière. Par un décret impérial en 1937, la japonisation devint plus sévère. Grâce à la montée du nationalisme, les mouvements pour l'indépendance développèrent chez les coréens un sentiment d'identité nationale et de patriotisme1.

Malgré toutes les résistances internes, l'empire du soleil levant n'abdiqua point et exerça une domination qualifiée d'impitoyable. Dans ces conditions, les nationalistes, les élites, le grand nombre de coréens s'exilèrent et depuis l'exile, certaines élites organisèrent la résistance à la domination nipponne. Près de deux millions de coréens rejoignirent la Mandchourie entre 1912 et 1921, d'autres aux États-Unis, en Russie ou en Chine.

A Shanghai, en 1917, fut formé un Coréen dirigé par Syngman Rhee2 qui dépêchât des représentants pour plaider la cause de la Corée à la conférence de paix à Paris3 en 1919 (Balaize 1991 : 73). La résistance Coréenne s'attaqua par moment avec succès à des officiels japonais à l'étranger. Syngman Rhee participa à la conférence du Caire qui prévoyait l'indépendance de la Corée4. Simultanément un autre leader de la tendance Gauche, Kim Ilsung réfugié en Mandchourie, forma des commandos qui lancèrent des raids en Corée. Il intégra le parti communiste coréen fondé en 1925. Il créa l'union pour abattre l'impérialisme en 1926, puis le 25 avril 1932, l'armée de guérilla populaire antijaponaise5 .

Sous la direction du jeune révolutionnaire Kim Il-sung, la lutte pour l'indépendance prit dans les années 1930 une forme armée et joua le rôle décisif dans la libération du pays en union avec les Alliées contre les forces de l'Axe6.

Kim Il-sung adressait d'ailleurs un vibrant hommage à ces résistants lors de son discours du 8 février 1918. Il les qualifiait de véritables patriotes: «Après l'occupation de notre partie par les impérialistes japonaises, les patriotes animés d'un amour véritable pour la patrie et la peuple, engagèrent discrètement les armes à la main une dure lutte de guérilla contre l'impérialisme japonais à l'intérieur et l'extérieur du pays». Plus haut il martelait : «les véritables patriotes qui dans le passé se sont entièrement consacrés à la lutte armée antijaponaise pour la libération de la patrie et du peuple en dépit de la cruelle répression de l'impérialisme japonais» (Kim 1971 : 214). Ainsi rendait-il hommage à ceux là qui malgré la

1- Confer: www.larousse.fr/encyclopédie/autrerégion du 20 Mars 2010.

2-Nationaliste conservateur, Syngman Rhee deviendra plus tard président de la partie sud de la péninsule en 1948. Source : www.wikipedia.org/Histoire/Corée/.

3-La Conférence de Paris mit définitivement fin à la première guerre mondiale 1914 - 1918 et organisa le monde en redonnant espoir aux peuples du monde ayant vécu les horreurs de la guerre Duroselle (2001).

4-Confer : www.wikipedia.org/ Histoire/Corée. Cette conférence est l'une des nombreuses intervenues vers la fin du second conflit mondial pour organiser le monde d'après affrontement. La question de la Corée qui fut sous domination japonaise fit l'objet de discussion des Alliés.

5- Information tirée du www.larousse.fr/encyclopédie et confirmée par le www.wikipedia.org.

6- Information tirée de l'article «La division de la Corée» du 18 janvier 2010 publié sur le www.cilreco.com.

force de la répression coloniale ont, grâce à leur courage et leur sens du patriotisme lutté pour la libéralisation du pays.

A travers ce discours il s'insurge contre ceux-là qui ont collaboré avec l'occupant «

[...] les éléments pro-japonais [...] opprimaient et exploitaient le peuple coréen en complicitéavec l'impérialisme japonais et allaient jusqu'à envoyer nos chers jeunes sur le théâtre de la

guerre d'agression de l'impérialisme [...]» (Kim 1971 : 215). En effet, une partie de

l'élite coréenne aurait contribué à la dictature coloniale japonaise en Corée et ceci malgré le mouvement de résistance de la grande masse. Ces collaborateurs espéraient réformer leur société en s'alliant aux membres de l'empire japonais qui furent en mesure de les aider. Des traces de cette collaboration se retrouvèrent au niveau de la bureaucratie, de la police, de l'armée puis dans l'industrie (Michaël 2007 : 36-40).

Cette situation fut, rappelons-le, la caractéristique majeure de tous les empires coloniaux de l'époque où une élite complice de l'administration impériale contribua à maltraiter, à ruiner le peuple. Cette collaboration fut aussi féminine. Certaines femmes, conscientes de la discrimination dont elles furent victimes et contre laquelle elles tentèrent de lutter, choisirent finalement de collaborer pendant les dernières années d'occupation de la Corée (Michaël 2007 : 45). Ces dernières s'investirent dans l'enseignement et décidèrent de collaborer avec l'empire du Soleil levant juste pour leur institution.

L'exploit retentissant de l'armée impériale entre 1937 et 1940 dans sa guerre contre la Chine épata les coréens qui se mobilisèrent d'avantage autour de leur maître. Mais la deuxième Guerre mondiale de 1939-1945 surprit le Japon dans son entreprise coloniale au juste milieu, en 1941.

III. La Seconde Guerre mondiale et la fin de l'impérialisme nippon

Débutée le 1er septembre 1939, la Seconde Guerre mondiale opposa deux grandes forces. D'un coté l'Axe fasciste et de l'autre les forces alliées.

Partie de l'Europe par une guerre « éclaire », qui est une série d'opérations qui permirent à l'Allemagne nazie de conquérir un grand nombre de pays dont la France, cette guerre devint mondiale avec l'entrée de l'URSS et des Etats-Unis, avec l'extension de la Guerre en Extrême-Orient dans le pacifique contre le Japon, grand empire colonial.

3.1. La Seconde Guerre mondiale en Extrême-Orient

La guerre que le Japon livra dans le Pacifique, en Extrême-Orient fut redevable à plusieurs causes. Ce fut d'ailleurs ce que l'amiral Magana confirma quand il s'exprima au

lendemain de la reddition en ces termes: «Je pense que l'une des grandes causes de la guerre fut la question du pétrole [...] après que les États-Unis, la Grande Bretagne, les Pays Bas eurent refusé de continuer à nous en vendre, notre pays se trouva sérieusement menacé de

pénurie. C'est pourquoi tout le monde au Japon, porta un vif intérêt aux régions du Sud (d'oàl'attaque de Pearl Harbor en 1941)» (Chevalier 1967 : 340). En effet, le rêve de la grande

Asie orientale poussa le Japon à chasser de l'Extrême-Orient les puissances coloniales telles l'Angleterre, la France et les Etats-Unis. Après moult hésitations (Michel 1972 : 14) sur la direction à donner à leur lutte, les Japonais orientèrent leur expansion vers les riches Cotes de l'Asie du Sud-est. Mais là encore la flotte américaine du Pacifique constitua une grande menace. Aussi décidèrent-ils de détruire Pearl Harbor, la Base américaine.

Carte n°3: Pearl Harbor

Source: Cesdecomde_surprisestratégiques_B1_2007

La présente carte nous permet d'observer l'organisation de la base américaine dans le Pacifique en 1941 avant l'attaque japonaise.

Ainsi, indirectement le Japon déclara la guerre le 8-Décembre-1941 aux États-Unis1. Les semaines qui suivirent, virent les Japonais remporté des scènes militaires considérables.

1-Concernant l'attaque de Pearl Harbor, J-B Duroselle révèle que depuis le 1er décembre 1941, une conférence impériale décida de l'entrée en guerre du Japon. Cet attaque survenue, selon lui le 07-Décembre-194,1 ne fut que pour baliser la voie de l'empire nippon dans sa conquête. (Duroselle 2001).

Ils conquirent les philippines, les Indes néerlandaises1, la Birmanie (1990), la Malaisie britannique, le Sian (Thaïlande) et l'Indochine française dans le courant des années 1941 (Duroselle 2001: 362). Face à cette fulgurante avancée nipponne, les puissances alliés avec à leur tête les Etats- Unis réagirent.

Carte n°4: Assaut sur Harbor

Source: Cesdecomde_surprisesstratégiques_B1_2007.

Sur cette carte, on peut observer comment Pearl Harbor fut attaquée par l'armée japonaise par diverses vagues. Ceci ne permit pas aux américains de réagir promptement. Ils furent étouffés de chaque coté. Il leur fallut beaucoup de temps pour s'organiser et venir à bout de l'offensive nippone.

3.2. La défaite et la capitulation japonaise

L'attaque de la base américaine dans le Pacifique le 8 décembre 1941 permis aux autorités américaines de convaincre leur opinion nationale à rompre avec la politique d'isolationnisme2.

1-Selon Duroselle (2001), les Japonais entreprirent une forte propagande dans ce grand archipel en faveur de l'Asie aux asiatiques. Ils y ont introduit le principe des 3A : le Japon leader de l'Asie, le Japon protecteur de l'Asie et Japon lumière de l'Asie.

2-Depuis la fin de la Première Guerre mondiale, les américains se sont retirés de la scène internationale. Ils n'ont pas participé à la SDN qu'ils ont pourtant crée. Ce retrait a d'ailleurs permis aux fascistes de conduire l'humanité vers la Seconde Guerre mondiale. Voyant l'avancée des fascistes, les Américains se devaient d'intervenir et pour justifier leur intervention, ils prirent l'attaque de Pearl Harbor pour prétexte. (Duroselle 2001).

Petit à petit la résistance américaine s'organisa dans le pacifique autour de d'un homme: le général Mac Arthur.

Notons qu'au cours de cette guerre, la première qu'à connue le Pacifique: grand océan sillonné par des milliers de commerçants et d'explorateurs (Lacour-gayet 1979 : 149), les américains n'espéraient pas grandes choses tant les obstacles furent très énormes. Outre le redoutable ennemi que furent les officiers japonais, les américains devaient se confronter à la végétation et surtout à la distance. En effet, malgré le fait que l'armée nipponne n'envisagea pas la conquête des Etats-Unis, ces derniers décidèrent à la frapper même sur son propre territoire. Or, de San Francisco à Yokohama : il fallait compter 9000 km.

Mac Arthur pratiqua la tactique du « Leap frogging » pour dompter la distance. A partir de 1943, les américains lancèrent des contre-attaques. Il fut décidé au Caire en novembre 19431 entre la Chine, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, une série d'action contre le Japon. Cette situation fut confirmée à Postdam et constitua un premier acte de victoire des Alliées. Une des situations qui déterminera à coup sur les évènements dans le Moyen-Orient à la fin de la guerre reste le fait que l'URSS de Staline s'invita aux hostilités dans le Pacifique, aux côtés des USA de Roosevelt.

D'ailleurs, en discussion avec Truman sur l'accord avec l'union soviétique2, ses principaux conseillers diplomatiques et militaires à savoir Stimson, ministre de la Grande-Bretagne et le général Marshal, chef de d'Etat major rappelèrent au Président l'importance que sera l'URSS à leur côté dans la lutte contre le Japon (Fontaine 1965 : 283).

Les Américains en effet, avaient payé cher aux Russes aussi bien à Téhéran qu'à Yalta, la promesse d'entrer en guerre contre le Japon, dans les trois mois qui suivirent la capitulation du Reich. Ainsi, Staline est arrivé à mettre en position de demandeur les ÉtatsUnis en Extrême-Orient tout comme ailleurs. Rappelons que depuis Pearl Harbor, Roosevelt ne cacha pas à l'ambassadeur Russe Litvinov en poste à Washington, l'importance de l'entrée en Guerre de l'URSS contre le Japon. Ce ne fut qu'à Moscou en octobre 1643 (Senarclens 1990 : 64), pour la première fois, que Staline promis sans condition, à la grande

1- Confer la déclaration du Caire (Chevalier 1966 : 339).

2 - Selon Fontaine André, Truman menaça de rompre l'accord intervenu entre les trois Grands à Yalta après que
son ambassadeur à Moscou Harriman lui fit des révélations en ces termes. «Très franchement une des raisons
qui m'ont fait revenir précipitamment à Washington, c'est la crainte que vous ne compreniez pas, comme j'avais

vu Roosevelt le comprendre, que Staline est en train de rompre ses engagements [...] Je suis grandement soulagéde découvrir [...] Que nous voyons la situation exactement avec les mêmes yeux.» (Truman 1953 : 94). Ainsi, au

cours de la conférence de San Francisco, Truman s'adressa brutalement à Molotov et lui remit un message pour Staline dans lequel il prévenait le gouvernement Soviétique que s'il «s'avérait impossible[...] de mettre en exécution la décision de Yalta sur la Pologne, la confiance dans l'union des trois gouvernements[...] recevait un coup très rude» et quand Molotov dénonça le ton par lequel le président Truman parla, ce dernier répondit : « Faites honneur à vos engagements et personne ne vous parlera plus ainsi » (Truman 1953 : 95).

satisfaction des Américains, dont Cordell Hull, son entrée en guerre aux côtés des Alliés contre le Japon, dès la défaille du Reich. Cette promesse fut réitérée à Téhéran et d'une façon plus précise. Staline déclara à ce propos en 1944 à Averell Harriman sa mise à disposition des aérodromes près de Vladivostok à l'aviation américaine et que la Russie participerait au conflit mais, avec contrepartie1. Les Alliées à Yalta prirent même l'engagement qu'à la suite de la défaite japonaise, les revendications soviétiques seraient satisfaites sans opposition aucune (Lacour-Gayet 1979 : 163).

A la conférence de Yalta, Staline justifia, au cours de son entrevu avec Roosevelt, les raisons de toutes ses exigences. Pour le Pr Lensen2, il chercha une raison probante pour convaincre l'opinion russe de son entrée future en guerre contre le Japon qui, jusque là, eut avec eux un traité de non agression (Senarclens 1990 : 92). André Fontaine nous rappelle également que les Américains avaient payé chèr aux Russes à Téhéran et à Yalta contre la promesse d'entrer en guerre contre le Japon, dans les trois mois qui suivent la capitulation du Reich.

Lorsque le Japon rejeta l'ultimatum que lui adressèrent les Alliés le 26 Juillet 1945 (Duroselle 2004 : 418), les Etats-Unis furent autorisés à larguer la première bombe sur Hiroshima, bien que l'URSS cherchât un prétexte3 pour rompre son pacte de non-agression de 1941 avec le Japon.

Le 8 août, sans attendre le résultat des concertations, et conformément aux engagements pris à Yalta; puisqu'il y avait exactement trois mois que le Reich capitula, Staline déclara la guerre à Tokyo4. Mais, pour en arriver là, il faut noter toute la panoplie d'actions menées par l'armée US en Extrême-Orient. En effet, malgré les négociations pour la reconstitution du monde à travers les diverses conférences, L'armée US en Extrême-Orient ne faillit point. La véritable offensive américaine y débuta à partir de novembre 1943 grâce à

1-Selon Pierre de Senarclens, (1990 : 64-65) et confirmé par Robert Lacour-Gayet (1979), au cours de l'entrevu entre Harriman et Staline, le maréchal exprima un certain nombre de revendications territoriales, économiques et stratégiques. Il demanda que les Iles de Kouriles et le nord des îles Sakhaline reviennent à la Russie. Il revendiqua le contrôle de Vladivostok, le port Dairen et le port-Arthur, le Sud du Liatung. Il visa aussi la mainmise sur Mandchourie et l'indépendance de la Mongolie.

2-Confer Lacour-Gayet (1979 : 161).

3-Le 29 juillet, Molotov demanda aux Américains de lui fournir une idée. Après des heures de perplexité, des assistants du chef d'Etat, Benjamin Cohen trouva l'oeuf de Colomb. Truman écrivit une belle lettre à Staline pour inviter l'URSS, au nom de l'article 103 de la charte des Nations-unies, laquelle ne fut pas encore ratifiée, à conférer et coopérer avec les autres grandes puissances en guerre contre le Japon, en vue de mener une action concertée pour maintenir la paix et la sécurité au nom de la communauté des Nations (Fontaine 1966 : 295). Mais pour Duroselle (2004), en entrant en guerre contre le Japon, l'URSS prit pour prétexte le rejet par celui-ci de l'ultimatum des Alliés du 26 Juillet 1945.

4-Duroselle (2004 : 418) rappelle que dès le 5 avril 1945, l'URSS avait dénoncé son traité de neutralité avec le Japon qui, selon l'article 3, prévoyait qu'il durerait cinq ans à partir de sa date ratification, à moins que l'une des deux parties ne le dénonce un an avant son expiration. Or, l'on arrivait précisément à la fin de la 4ème année.

l'arrivée de plusieurs gros porte-avions neufs. Sous le commandement de l'amiral Chester Nimitz dans le Pacifique central et du général Mac Arthur dans le sud Pacifique, l'armé US mena des contre-attaques marquées de succès. Ainsi tour à tour furent prises, les îles Gilbert (novembre 1943), Marshall (février 1944) puis l'île de Sapan1 et des Mariannes (juillet 1941).Ensuite les îles Palaos (octobre 1944) et Coroline furent conquises, isolant ainsi la principale base japonaise du Pacifique sur l'île de Truck. Mac Arthur reprit les Philippines qu'il avait perdues en 1942 à travers l'île de Leyte (octobre 1944). Au coeur du Japon, les îles Volcano (février 1945) d'Okinawa (juin 1945) furent conquises (Duroselle 2004 : 409).

La capitale Tokyo connut auparavant une pluie de bombe (Lacour-Gayet 1979 : 164). En effet, les bombardiers américains entre le 5 et le 8 mars 1945 firent ravage dans le ciel de Tokyo. «La neige et les bombes se donnent rendez-vous sur la ville. Le raid a lien dans une atmosphère irréelle de mauvais rêve, à travers une neige progressivement épaisse [...]»2. Les Alliées par la suite choisirent quatre villes importantes pour opérer la destruction totale à l'arme atomique. Ce fut Hiroshima qui la première connut la bombe atomique le 6 août 1945. Le succès fut complet, indiqua le rapport que reçu Truman à bord de son curasse. Le 9 août Nagasaki fut à son tour totalement anéantie.

Simultanément, Staline, fort du respect de son engagement3, entra en guerre contre le Japon trois mois après la capitulation du grand Reich. Ce faisant, il espérait se qualifier pour assister à la capitulation du Japon et participer à l'occupation. Ainsi après avoir mobilisé une soixantaine de divisions sous les ordres du maréchal Vassilevski, les russes déclarèrent la guerre à l'empire Nippon. Les troupes russes convergèrent des quatre côtés vers la Mandchourie et pénétrèrent en Corée. Après seulement cinq jours de campagne, les troupes soviétiques furent désignées pour recevoir la capitulation des Japonais sur les territoires dont l'accord de Yalta prévoyait la reddition4. Il s'agissait de la Mandchourie et la Corée jusqu'au 38è parallèle.

Le Japon saisit deux occasions pour enfin capituler. La première fut les deux bombardements atomiques5 que récurent Hiroshima le 6 et Nagasaki le 9 août. La seconde,

1-La conquête de cette île entraîna la démission du gouvernement Togo. Celui là qui déclencha l'attaque contre les Etats-Unis en 1941 (Duroselle 2004 : 409).

2-Témoignage de M. Robert Guillaume repris par Robert Lacour-Gayet (1979 : 164). Pour ce témoin, la nuit du 9 mars 1945 fut un moment inoubliable dans la vie de Tokyo. Elle reçut environ 700000 bombes avec 197000 morts et disparus.

3- Confer nos pages précédentes. Le Reich a capitulé le 8 mai 1945.

4- Selon les accords de Yalta, les soviétiques occuperaient tous les territoires dont ils ont favorisé la libération (Duroselle 2004 : 109).

5-Pour Duroselle et Kaspi (2001), les révisionnistes historiens américains expliquent l'utilisation des bombes atomiques non comme destinée à contraindre les japonais, mais comme une forme d'intimidation de l'URSS.

l'entrée en guerre des troupes russes. (Duroselle 2001 : 417). Ainsi les japonais acceptèrent les conditions de leur capitulation1 le 14 août 1945. Après que les émissaires japonais eurent reçu des instructions de Mac Arthur les 15 et 20 août, ils signèrent la capitulation sans condition du Japon le 2 septembre 1945. En Extrême-Orient et dans le monde, la Guerre était fini, le Japon défait.

Le XIXe siècle finissant vit les occidentaux s'acharner à conquérir le monde entier. Les français, les britanniques et surtout les américains ainsi que les néerlandais formèrent les empires coloniaux dans les zones jugées stratégiques. L'Extrême-Orient ne fut pas du reste. La zone du pacifique vit arriver les colons blancs d'Europe et d'Amérique. Le Japon, puissance d'alors dans le Pacifique nord ne compta pas laisser ses alentours dans les mains des étrangers. Les nippons s'investirent dans la réalisation d'un grand Empire : la zone de coprospérité. Ainsi donc, le Japon se lança dans la conquête des territoires environnants, histoire de faire blocus à l'avancée occidentale sur son territoire et voire ses voisins.2

La Corée, pays qui permet au Japon de se relier au continent asiatique fut l'une des priorités des empereurs Nippons. Ainsi, après avoir supplanté ses voisins impériaux chinois (1895) et russes (1905), le Japon annexa le pays du matin calme en 1910 et construisit autour d'elle un grand Empire qui connut sa splendeur jusqu'à Pearl Harbor (1941). Les 35 ans de présence nipponne en Corée, (1910-1945) comme dans presque toutes les entreprises coloniales, furent marquées par de véritables atrocités. Des faits qui alimentent encore le débat de nos jours, conduisant le Japon à présenter des excuses à ses colonies.3

Au cours de cette période, malgré la rapide industrialisation du pays et sa modernisation, la résistance coréenne face à la colonisation s'organisa aussi bien à l'interne qu'à l'extérieur. Ses résistants luttèrent aux côtés des Alliées pour la libération de leur pays de la domination Japonais puisque l'Empire nippon, par l'attaque de Pearl Habor s'engagea dans la seconde Guerre mondiale. Mais la capitulation japonaise en 1945 fut-elle synonyme de libération et d'indépendance tant souhaitées par le peuple coréen?

1-. Selon Jean Baptise Duroselle et André Kaspi (2001), les Alliés souhaitèrent s'accaparer de l'autorité suprême de l'Etat du Japon, aussi les combattants japonais devaient cesser les opérations où qu'ils seraient et rendre leurs armes et que dès la reddition les prisonniers devaient être libérés.

2- Source : www.strategicsinternational.com. Pour Joseph Savès, le Japon vers la fin du XIXe siècle s'étire des Régions polaires de Sakhaline aux îles tropicales des Rin Kiu, face à l'Asie; mais pour éviter d'être encercler par les occidentaux, il se lança à l'assaut des terres proches.

3- Source : www.lesechos.fr.

CHAPITRE II

LA COGESTION SOVIETO-AMERICAINE DE LA PENINSULE COREENNE DE 1945 A 1953

En émettant le voeu de s'associer aux Alliées dont les USA à partir de 1943 dans leur lutte en Extrême-Orient contre le Japon impériale, Staline avait certainement en vue le partage du futur « butin» de guerre. Ainsi, le 08 août 1945, l'armée soviétique entra en guerre contre les nippons aux cotés des Alliées. Elle contribua à la capitulation de l'armée japonaise dans toutes ses colonies dont la Corée. A partir de cette époque, et ceci au grand dam des coréens qui militèrent pour l'indépendance totale de leur nation, il s'installa en Corée un régime d'occupation militaire soviéto-américaine.

Cette occupation conduisit à la partition de la Péninsule et surtout à la Guerre fratricide en Corée qui prit fin avec l'armistice de 1953. De ce fait, on se demande en quoi cette occupation militaire de circonstance des Alliés conduisit à la guerre civile en Corée ?

Le chapitre qui s'annonce se donne donc pour tache d'analyser l'occupation soviétoaméricaine en Corée. Les conséquences de cette occupation et les raisons de la Guerre de Corée, ses impacts sur la vie politique dans la péninsule.

I. L'occupation soviéto-américaine de la Corée, conséquence de la défaite japonaise

L'occupation des espaces territoriales sous domination des puissances vaincues par les vainqueurs a toujours été de mise au cours des conflits qu'a connu l'humanité.

Cette règle qui continue de subsister n'a pas échappée au Togoland et au Cameroun anciennes colonies de l'Allemagne défaite au cours de la Première Guerre mondiale (Amlalo 1983 : 34). Les forces Alliées qui y ont opéré, occupèrent les lieux selon les théâtres d'opérations avant que la conférence de paix de 1919 n'ait entériné leur occupation. Les territoires allemands de l'Europe de l'Est aussi furent récupérés par les vainqueurs.

Cette situation se présenta pendant la Seconde Guerre mondiale et surtout dans l'Extrême-Orient, où pendant que la défaite japonaise se dessinait, les Alliés, à travers des réunions1 décidèrent du sort du Japon et surtout de son Empire2.

1-Plusieurs réunions ont permis aux Alliés de la Seconde Guerre mondiale de réorganiser le monde postconflictuel en création les Nations-Unies. Chaque Puissance surtout URSS et USA, a profité pour envisager sa future sphère d'hégémonie. Les rudes discutions au cours de ces entrevues laissèrent présager l'opposition des Deux Grands du monde à l'issue de la Guerre à savoir la Guerre Froide. Des plus importantes réunions on peut citer celle de Moscou, de Yalta et de Potsdam. (Duroselle 2004).

2-Depuis Pearl Harbor en 1941 (attaque militaire japonaise contre la base américaine dans le pacifique pour
mieux avancer dans la conquête de l'Asie du sud-est), le Japon sembla réaliser son ambition de devenir le maître

1.1. La Défaite japonaise

En attaquant Pearl Harbor, le Japon visait la survie de son vaste empire en ExtrêmeOrient au sein du Pacifique. Mais cette attaque précipita plutôt l'entrée en conflit des EtatsUnis.

De 1941 vers la fin de l'année 1942, le Japon aligna des victoires dans le pacifique1. La situation fut rapidement renversée à partir de 1943 et les USA reprirent petit à petit le contrôle de la zone. Ces derniers, en 1943, eurent le soutien de l'URSS (Union des Républiques socialistes et soviétiques) de Staline pour une action commune contre le Japon2.

Trois mois après la débâcle et la capitulation du grand Reich3, et surtout juste après la première bombe élaguée sur Hiroshima4, conformément à leur engagement; les soviétiques entrèrent en guerre contre le Japon le 8 août 1945.

En Mandchourie et surtout en Corée, la progression des troupes staliniennes fut très rapide. Le 14 août, ces troupes furent désignées à recevoir la capitulation des forces impériales dans les colonies (Senarclens 1990 : 120). Le 15 août, les japonais annoncèrent leur désire de se rendre. Les Américains fixèrent la date et le lieu de reddition ainsi que les conditions. Ainsi le 2 septembre 1945, dans la baie de Tokyo (Lacour-Gayet 1979 : 169), on décida que la capitulation ait lieux à bord du Cuirassée Missouri pour échapper aux manifestations populaires. Le Ministre des affaires étrangères et un général de l'armée furent invités à signer la capitulation par le général Mac Arthur, après qu'il ait prononcé un bref discours. Du côté des Alliées, Mac Arthur, Nimitz et les représentent de la Grande Bretagne, de l'Australie de la chine, de l'URSS, de Pays-Bas, de la Nouvelle-Zélande, de la France et du Canada apposèrent leur signature. La guerre est terminée, Pearl Harbor est vengé. Mais quel sort fut réservé aux colonies de l'empereur ?

1.2. L'occupation soviéto-américaine de la Corée

Après plus de 35 ans de domination coloniale, la Corée, comme d'autres Colonies nippones en Extrême-Orient, fut libérée de l'emprise impériale nipponne. Mais bien avant de

de l'Asie au détriment des occidentaux, puisque déjà la Corée et la Manchourie, une partie de la Chine, furent sous son autorité. Mais c'est sans compter la détermination américaine à devenir une Superpuissance mondiale (Lacour-Gayet 1979).

1-Les japonais contraignirent Mac Arthur, général et chef des opérations à quitter les philippines. Il promit revenir. Cee qui fut fait en 1943 (Senarclens 1990).

2- Confer nos précédentes pages. Proposition de Staline à Harriman à Moscou puis confirmée à Yalta en février 1945.

3 -L'Allemagne capitula le 8 mai 1945 et mit ainsi fin à la guerre en Europe. Se référer à nos précédentes pages. 4-A partir du 3 août 1945 les américains furent autorisés à lâcher l'arme nucléaire pour contraindre le Japon à se rendre. Quatre villes importantes furent ciblées parmi elles Hiroshima et Nagasaki (Duroselle 2004).

parvenir à atteindre cette réalité, les Alliées ont, au cours des conférences pour l'organisation du monde post-conflit, débattu du cas des pays sous occupation japonaise. En effet, dès 1943 les Alliés définirent le statut futur de la Corée. A la conférence du Caire, le principe d'une Corée libre et indépendante1 fut posé (Duroselle 2001: 379). Au Caire en 1943, l'indépendance de la Corée fut d'ailleurs officiellement déclarée comme l'un des principaux buts de la guerre2 en Extrême-Orient.

A Téhéran3, Staline approuva la proposition tout comme Franklin Delano Roosevelt mais ils émirent tous des inquiétudes. Ce qui laissa présager d'une probable tension ou opposition des Alliées dans la Péninsule.

En effet, pour Staline une période de quarante ans de préparation en Corée serait nécessaire. Roosevelt, pour sa part, opta pour un Trusteeship international. Les discussions continuèrent à Yalta. Lors de son entretien privé avec Staline le 8 février, Roosevelt évoqua son projet «d'une tutelle sur la Corée qui pouvait être administrée de la Chine. La seule expérience américaine dans ce domaine, lui explique-t-il, est celle des philippines, où il a fallu cinquante ans pour préparer le peuple à l'autonomie gouvernementale. Dans le cas de la Corée une période de vingt ou trente ans sera sans doute nécessaire» (Duroselle : 2004). Le plus court serait le mieux, répondit Staline qui demanda aussi au Président s'il envisageait le stationnement des troupes étrangères en Corée. La réponse négative de Roosevelt parut le rassurer. Le Président exprime encore son sentiment que les Britanniques ne devaient pas être invités à participer à la tutelle de la Corée, tout en admettant qu'ils risquent de s'en offusquer. Staline répondit qu'ils seront certainement offensés de cette exclusion. En fait, ajoute-t-il le premier Ministre pourrait bien nous tuer. A son avis, les britanniques devaient être invités.

En souhaitant participer à la guerre contre le Japon en Extrême-Orient, les soviétiques envisagèrent intervenir dans la capitulation du Japon et ainsi participer à l'occupation et recevoir la reddition des troupes japonaises. Il fut décidé de l'occupation militaire séparée de la péninsule coréenne à partir du 38è parallèle. Cette décision prouva la peur que chacun des camps manifestèrent par rapport à l'ambition cachée de son voisin quant ce concerne une éventuelle domination sur tout l'extrême- Orient.

1-Confer Droz Bernard (1991: 120) pour plus de précisions.

2-Le 30 novembre 1943, Churchill, Roosevelt et Tchang Kai-Check décidèrent qu'en temps voulu l'ancien empire du matin calme, sous domination japonaise recouvrirait sa liberté et son indépendance (Kartzin 1960 : 143).

3-Conférence interalliés qui débuta le 27 novembre 1943. Pour Churchill, «Téhéran, dénonce la plus grande concentration de pouvoir que le monde ait jamais vue [...] Les personnalités présentes tenaient entre leurs mains le bonheur futur de l'humanité» (Duroselle 2001 : 379).

Les coréens, très heureux de la capitulation de leur bourreau1, assistèrent de nouveau à l'invasion de leur territoire par les forces alliées. En effet, la reddition japonaise conduisit les soviétiques à occuper la moitié nord du 38è parallèle comme le stipulèrent les accords de la conférence de Postdam: «Il fut également convenu que l'union soviétique qui ne déclara la Grande Bretagne au Japon que le 8 Août 1945, et les Etats-Unis occuperaient chacun une moitié de la Corée de part et d'autre du 38è siècle parallèle». C'est ainsi que conformément à cet accord les soviétiques pénétrèrent la Corée le 10 Août 1945 pour recevoir la reddition de l'armée nippone au Nord. Les Américains à leur tour débarquèrent en Corée dans la partie Sud le 8 Septembre 1945 (Balaize 1991 : 74).

A partir de cette période, la Péninsule coréenne fut une fois de plus envahit par des Puissances étrangères malgré l'aspiration de ce peuple à la liberté. Quelle gestion ces puissances firent de la Corée ? Contribuèrent-elles à la réalisation des différentes clauses des accords ?

II. La Partition péninsulaire, conséquence de la bipolarisation du monde?

La Corée, libérée de la domination du Japon, fut de nouveau envahit militairement. Une nouvelle vie s'ouvrit pour les coréens puisque les Alliés de fortune, très tôt eurent déchanté. Leur divergence idéologie agit2 énormément sur leurs différents accords concernant le futur de la péninsule. Autour de 1948 la guerre froide menaça la probable réunification de la Corée et conduisit le pays du matin calme à une partition définitive.

2.1. La Corée : du début de l'occupation soviéto-américaine à la Guerre froide (1945- 1947)

Le jour suivant la libération de la Corée (15 Août 1945), les Coréens prétendirent recouvrer l'indépendance et la souveraineté. Cette double aspiration ne fut pas réalisée. Ils assistèrent plutôt à une autre forme de servitude aussi bien au nord qu'au sud de la ligne imaginaire du 38è parallèle conçue lors des pourparlers entre les Grands.

Bien avant que les États-Unis ne prirent possession dans leur zone le 8 septembre 1945, les troupes soviétiques, avancèrent jusqu'au 38è parallèle et se mirent à couper les

1-Les Alliés reconnurent le degré de domination qu'imposa le Japon aux coréens. On l'observe à travers le communique de la conférence du Caire de novembre 1943 «les Grandes Puissances (Chine, Etats-Unis et Grande-Bretagne) conscientes de la servitude où est réduit le peuple coréen sont déterminées à ce que le moment venu, la Corée devienne libre et indépendante» (Truman 1953).

2-Information consultée le 1-Avril-2010 à 10h45min sur le

http://www.larousse.fr/encyclopédie/autre-région/cor%cs%A9° 114666 - # la Corée.

liaisons téléphoniques1 et de chemin de fer, les voies de communications. Les mouvements de personnes du Nord vers le Sud furent stoppés.

Les Coréens eurent la soif de l'indépendance (Fontaine 1965 : 445). Ainsi manifestèrentils leur refus d'une quelconque Tutelle qui les assimilerait à un peuple vaincu (Droz 1992 : 12). Sur le territoire même, ils étaient divisés entre deux tendances politiques. Une partie du peuple voulut espérer le retour du gouvernement provisoire2 coréen en exil à l'extérieur pour organiser l'indépendance (Balaize 1991 : 74). Une autre partie préconisa la constitution de comités populaires dans chaque Région.

Notons que les nouveaux maîtres exploitèrent cette bicéphalisation de la société coréenne pour s'imposer. En effet, avant l'arrivée des USA en Corée, les soviétiques mirent en place un système administratif dans leur zone. Ils négocièrent avec les diverses tendances nationalistes en donnant bien sur la priorité aux communistes. Ainsi installèrent-ils les hommes qu'ils avaient formés3. Ils mirent sur pied en Août 1945 un comité 4 exécutif du peuple composé de communistes. Ce comité procéda à de nombreuses reformes dont la reforme agraire et la nationalisation des industries5. Ils écartèrent tous les opposants, entraînant, entre 1945 et 1947, les départs de leur zone vers le sud, de plus de huit cents mille Coréens6.

Pour leur Part, les Américains, en débarquant le 8 septembre dans la partie sud, optèrent pour une réorganisation de la société. Ils s'opposèrent à l'implantation, dans leur zone, de comités du peuple sur les lesquels les Russes s'appuyèrent pour l'administration de leur zone (Fontaine 1966 : 163). De ce fait ils éprouvèrent d'énormes difficultés. Ils refusèrent de reconnaître le gouvernement provisoire crée en 1919. Le général Hodge prit des décisions qui leur aliénèrent la sympathie7 d'une partie de l'opinion. Il traita la Corée en pays

1- Confer www.wikipédia.org, mise à jour le 22-Mars-2007.

2-Il nous plait de rappeler que pendant la véritable répression coloniale, de nombreux coréens s'exilèrent à l'étranger et y formèrent des groupes de résistances armée. (Mandchourie entre 1919-1921avec deux millions de coréens). Soit aux USA, en Russie ou en Chine. En Chine, à Shanghai, un gouvernement coréen provisoire fut crée et dirigé un moment par Syngman Rhee. (Lacour-Gayet 1979).

3-D'après Droz Bernard (1992 : 121), parmi ces hommes on avait Kim Il-sung, de retour de Sibérie dans les bagages de l'armée Rouge après avoir combattu à Stalingrad. Badie et Toletti (2009) nous rappellent que Kim Ilsung s'imposa au nord en 1945 grâce à l'URSS.

4-confer le www.cilreco.com/ la division de la Corée/ du 29 mars 2010. Le www.clio.fr/chronilogie, nous rapporte que les soviétiques favorisèrent l'installation dans leur zone d'un comité populaire dirigé par Kim Ilsung au Nord.

5-La partie Nord de la Corée était la zone la plus riche en minerais, le colonisateur japonais a su exploiter cette partie en implantant des industries. Ainsi avant la défaite japonaise, cette zone du Nord était plus développée. Mais aujourd'hui la famine y est très accentuée (Balaize 1991).

6-C'est selon le www.clio.fr/chronologie-corée.

7- Le Général Hodge s'aliéna toute la classe politique y compris le leader conservateur Syngman Rhee qui a longtemps vécu aux Etats-Unis. (Droz 1992).

vaincu et procéda à la rééducation du pays par une introduction des formations politiques (Droz 1991: 121).

Dans la foulé, la Grande Bretagne, l'URSS et les USA se retrouvèrent à la conférence de Moscou en décembre 1945. Là, ils décidèrent de différer l'indépendance coréenne pour une durée pouvant aller jusqu'à cinq ans et la mise sous tutelle du pays au profit des trois puissances en question plus la Chine.

La figure de la page suivante illustre la zone de démarcation en Corée. On y distingue la ligne de démarcation longeant sensiblement le 38ème parallèle qui sert de frontière entre les deux Etats de la Péninsule. Cette zone deviendra par la volonté des Puissances étrangères la frontière la plus militarisée au monde.

Au fur et à mesure que le temps avança, les occupants éprouvèrent d'énormes difficultés dans l'application des normes qu'ils s'étaient fixées lors des conférences qui préparèrent l'occupation. Ainsi les difficultés qui consacrèrent la partition du fait de la péninsule eurent pour origines l'opposition idéologique qui intervient entre les deux Alliées et que l'on connut sous le nom de la Guerre froide.

Carte n°5: La zone de démarcation de la péninsule coréenne

Source: www.wikipédia.org.

Longue de 250 km et large de 4 km, la ligne de démarcation, comme on peut l'observer longe le 38ème parallèle. Cette zone constitue aujourd'hui la frontière la plus militarisée et la plus infranchissable au monde.

2.2.La Partition définitive de la Corée : conséquence de la Guerre froide ?

Débuté au printemps1946 par le discours de Churchill qui convia, à Fulton, les peuples de langue anglaise à s'unir pour faire face à la menace soviétique, la Guerre Froide, comme le définit André Fontaine (1965) fut le nouvel cadre dans lequel devait s'affronter dans un duel sans précédant deux idéologiques à prétention universelle, incarnées chacune dans un Etat d'une puissance telle qu'elle suffisait à faire de lui un candidat à l'hégémonie. Cette Guerre a façonné le monde, coupé des villes et des pays en deux, détruit et crée des nations, fait porter les armes à des dizaines de millions d'hommes, tué des centaines de milliers d'être.

Cette opposition qui eut pour enjeu la domination de toute la terre et même de l'espace qui l'entoure se fit sentir lors des discussions pour la réorganisation du monde. Des divergences n'acquirent au cours des négociations. Churchill, dans une longue lettre adressée à Staline le 29 avril 1944 le révéla si bien quand il écrit « [...] Je vous en prie, Staline, nom ami, concluait-il, ne sous-estimez pas les divergences de vues qui sont en train de naître à propos des questions que vous pouvez juger de peu d'intérêt pour nous, mais qui sont le symbole de la façon dont les démocraties de langues anglaises conçoivent l'existence [...]». (Fontaine 1965 : 285). La suspension brutal du prêt bail1 par Truman rendit l'atmosphère plus délétère ce qui poussa Staline à conclure le 22 mai 1945 en ces termes « [...] Si le refus de continuer les livraisons du prêt-bail a été considéré comme un moyen de pression destinée à rendre les Russes plus malléables, alors on a commis une erreur fondamentale» (Fontaine 1965 : 191).

La naissante opposition eut beaucoup de répercussions sur les territoires occupées par les alliés notamment la Corée où les troupes devaient assister au désarment dans leurs zones respectives et contribuer plus tard à la réunification de la péninsule qui serait donc indépendante. Malgré le fait que les coréens furent favorables à la réunification, le contexte de la Guerre froide suscita une méfiance réciproque entre les Alliés au cours des conférences américano-soviétiques entre 1946 et 1947. Ce qui les conduisit à organiser des gouvernements distincts par la suite. En effet, le rôle assigné à la commission mixte russoaméricaine n'aboutit point. Cette commission s'heurta au refus des coréens dans leur ensemble à l'idée du trusteeship et souhaitèrent plutôt l'indépendance immédiate. De là n'acquit une divergence entre l'URSS et les Etats-Unis sur les parties à consulter par la

1-A Yalta, il s'était agit de la possibilité d'obtenir après la Guerre des crédits américains à long terme pour la reconstruction de la Russie dévastée par la guerre. Truman (1953).

commission1. Une autre divergence se situa au niveau de la procédure à adopter pour l'établissement d'un gouvernement provisoire (Duroselle 2004 : 199).

Tandis que les Américains proposèrent un gouvernement provisoire pour toute la Corée à l'Issue des élections au suffrage universel et de législatures provisoires dans ces deux zones, l'URSS quant à elle préconisa une Assemblée du peuple pour tout le pays qui représenterait les partis démocratiques favorables2 à l'accord de Moscou. Mais où était passée la parfaite entente de la période 1943-19453.

L'URSS, devant cette situation de blocage, ne penserait pas que les Etats-Unis l'ont juste utilisé pour combattre le Japon en Corée, plus loin l'Allemagne? Pourrait-on lier ces mésententes aux décès de Franklin Delano Roosevelt4 ? A ces interrogations, nous répondons positif car lors des négociations entre les Russes et les Alliés au temps de Roosevelt, presque toutes les concessions furent possibles du côté des Alliés, juste pour obtenir le soutien russe. Et ceci, Churchill le révéla dans ses mémoires. Il prit soin de préciser par moment qu'il ne fut même pas associé aux discussions. Il n'était là que pour accepter: «Je tiens à dire clairement [...] Que ni Idem ni moi n'y avons en rien contribué. La question était considérée comme du ressort des Américains et d'une grande importance pour leurs opérations militaires. Ce n'était pas à nous de prendre des initiatives. En tout cas, on ne nous a pas consultés, et on a seulement demandé notre approbation. Aux États-Unis, beaucoup ont critiqué les concessions faites à l'union soviétique. La responsabilité en incombe à leurs représentants»5 (LacourGayet 1979 : 163).

1-Selon Claude Balaize (1991), en janvier 1946, à peine la commission débuta ses activités que ces dernières s'enlisèrent dans des discussions pour savoir qui serait consulté. Pour les soviétiques, il ne fut pas questions de discuter avec tous les opposants à la tutelle. Au contraire les USA proposèrent de consulter tous les partis. 2-Comme nous le mentionnions dans les pages précédentes, la conférence de Moscou décida un trusteeship sur la Corée. Mais les coréens dans leur majorité refusèrent cette proposition puisque voulant l'indépendance immédiate. Mais un renversement de la situation intervient le 3 janvier 1946. Les partis communistes de toute la Corée changèrent d'avis et devinrent partisan de la proposition de Moscou. Pouvait-on croire là à une manipulation soviétique? Ceci permit à l'URSS; nous l'avons mentionné, de réclamer que la commission mixte ne consultât que les partis favorables à Moscou entendu par là son accord. De ces partis, seules celles qui ont plus de 10000 membres devait y siégés (Duroselle 2004 : 139).

3-Jusqu'en 1945 à Yalta, les alliés s'entendirent parfaitement dans le processus de définition du monde d'après guerre. Mais une fois la reddition du Japon obtenu, l'application des accords des réunions dont celle de décembre 1945 sur la Corée fut un casse- tête chinois (Droz 1992).

4-Le 1er avril 1945, FDR est mort. Truman qui ne s'était préparé à la charge de Président prit le pouvoir. Viceprésident Américain, il n'était associé en aucune manière aux grandes décisions du gouvernement (Fontaine 1965: 270). Il arrivait au pouvoir au moment où il fallait prendre, vis-à-vis de l'Allemagne, de l'URSS, du Japon et de la Chine des décisions appelées à marquer pour des décennies le visage de la planète (Truman 1953).

5- Cette mise au point de Churchill concerna la conférence de Yalta du 6 au 11 février où à la veille de la clôture Roosevelt donna son assentiment à toutes les demandes Russes. Il mit ainsi en cause la souveraineté chinoise sur la Mandchourie. Il prit l'engagement qu'après la défaite du Japon, les revendications soviétiques seraient satisfaites sans contestation possible. Voila qu'il trépassa et son successeur, Truman après la défaite effective du Japon n'obtempéra pas bloquant les ambitions russes en Europe de l'est mais surtout en Corée. Ne pouvons-nous pas y trouver les origines de la Guerre froide (Lacour-Gayet 1979)?

Il est évident que l'histoire ne se fait pas avec des si, mais admettons un seul instant que Roosevelt ne trépassa point. Il y aurait-il eu la Guerre froide? La division de la Corée? Le Communisme ne serait-il pas plus avancé que celle que l'on a connue jusqu'en 1989 date de son explosion?

Et bien en Corée, devant cette impasse, la commission fut totalement paralysée et, de rupture en ajournement, elle se sépara le 18 octobre 1947. Les deux Corée s'individualisèrent totalement. Au nord, à la suite des élections1, Kim Il-sung forma un gouvernement communiste. Au sud, où la plupart des dirigeants communistes furent arrêtés par les américains2, les élections furent remportées par Syngman Rhee3.

Devant l'opposition soviétique à toute proposition des américaines (Balaize 1991 : 76), la question coréenne fut portée aux Nations Unies qui l'examinèrent le 17 septembre 1947. Par 43 voix contre 0 et 3 abstentions, puisque l'URSS bouda avec ses alliés l'Assemblée Général (Duroselle 2004 : 139), une commission de huit membres sous la direction de l'Inde4 fut crée en décembre 1947 pour la constitution d'un gouvernement national coréen après des élections, puis la réunification du pays et l'accélération du départ des forces d'occupation (Droz 1992 : 121).

Cette commission ne parvint à organiser des élections qu'en Corée du Sud (Katzina 1960 : 144). En effet, l'URSS tassa la commission d'appartenir aux États-Unis5. Ainsi bien avant les élections au Sud, en avril 1948 les partis de gauche de tout le pays de même que les organisations nationalistes anti-américains se retrouvèrent à Pyongyang et boycottèrent les élections.6 Celles-ci furent organisées7 le 10 mai 1948 et reconduisirent Syngman Rhee dont le parti : l'Association nationale pour la réalisation rapide de l'indépendance coréenne; obtint la majorité des sièges. La République de Corée fut proclamée le 15 Août 1945 et reconnue par les Etats-Unis et les pays occidentaux. Parallèlement au Nord, les élections du 25 août 1945

1- Ces élections se signalèrent par une participation massive avec plus de 99,6% des votants qui élirent 3459 députés. Parmi eux, 237constituèren l'Assemblée populaire de la Corée du Nord qui élit, le 21 février 1947, un Présidium de 111 membres (Balaize 1991 : 78).

2-Cette situation fut confirmée en juin 2001 à New-York. Lors de la tenue de «l'international War crimes tribunal in Korea». Il y fut révélé, après plusieurs mois d'enquête, l'ampleur des massacres de populations commis à l'époque par les forces U.S. d'après le www.cilreco.com/ consulté le 10 mars 2010.

3-Dans le Sud, le mouvement de Gauche fut très développé mais les USA finirent par les éliminer tous et portèrent leur soutien à Syngman, nationaliste exilé aux USA pendant la colonisation Japonaise. Source : www.macorée.com/(histoire de la Corée des origines jusqu'en 1948) / du 17-Mars-2010 consulté le 31-Mars2010.

4-Duroselle (2004) nous rappelle que la commission fut composée des représentants de l'Inde, France, Australie, Canada, Chine, Philippines, San Salvador, Syrie et de l'Ukraine.

5-Les soviétiques considéraient les Nations-Unies comme une organisation liée aux USA puisque avant la décolonisation, la plupart de ses membres appartenaient au bloc occidental. Source : www.kipédia.com/corée 6-confer www.kipédia.com/corée.

7-Ces élections eurent lieu, malgré l'apposition à toutes les forces du Sud, du parti communiste à la droite nationaliste sous le contrôle strict des forces armées américaines. Source : www.cilréco.com du mars 2004.

confirmèrent la majorité des communistes. Les représentants de la Corée du Sud communistes et sympathisants participèrent à ces élections. L'Assemblée du peuple de toute la Corée1 fut donc élue. Le 09 septembre, le gouvernement de la République populaire de Corée fut nommé par l'Assemblée et présidé par Kim Il-sung. L'URSS et les démocraties populaires le reconnurent immédiatement.

Par ces élections, la partition de la Corée péninsulaire fut consommée. Chaque partie prétendit représenter désormais toute la Péninsule. Pour ce qui est de la commission, son bilan fut mitigé : la commission ne put, en raison de l'attitude négative de l'URSS, se rendre en Corée du Nord ni, par conséquent, assurer dans l'ensemble de la Corée, conformément à son mandat, la surveillance des élections. Elle fut chargée par la commission intermédiaire d'assurer l'exécution du programme de l'Assemblée Générale dans toutes les parties de la Corée qui lui étaient accessibles et surveilla, le 10 mai 1948, les élections qui eurent lieu en Corée du Sud et qui aboutirent à la formation d'un gouvernement en Corée du Sud le 15 août 1948. En septembre, un gouvernement distinct fut constitué en Corée du Nord. Le 12 décembre 1948, l'Assemblée déclara qu'il avait établi en Corée du Sud un gouvernement légitime né d'élections qui avaient été l'expression de la libre volonté des électeurs de cette partie de la Corée et que ledit gouvernement fut le seul qui, en Corée, possédât cette qualité. L'Assemblée recommandait aussi aux puissances occupantes de retirer leurs troupes. L'unification de la Corée n'ayant pas été réalisée, on créa une commission pour la Corée composée de sept Etats membres et chargée de prêter ses bons offices pour obtenir l'unification (Katzina 1960 : 144).

En fait, dans la Péninsule coréenne, toutes les conditions furent préparées pour un affrontement idéologique, chaque partie voulant justifier et imposer son choix. Dans ces circonstances, rien n'y a pu empêcher l'affrontement fratricide.

III. La Guerre de Corée : affrontement idéologique ?

Cette partie ne vise pas à faire une étude classique de la guerre à savoir son origine, son déroulement et ses conséquences comme se présente l'étude des guerres en général. Elle cherche à montrer l'influence extérieure dans la phase préparatoire de cette guerre de même que l'implication des forces extérieures au cours de son déroulement et ses conséquences dans le contexte de l'affrontement idéologique.

1-D'après Duroselle (2004), cette assemblée comprenait 300 membres pour la Corée du Sud, 212 pour celle du Nord. Selon le www.kipédia.com/corée l'élection des 300 membres pour la Corée du Sud fut clandestinement organisée dans le Sud. Ces délégués vinrent par la suite siègent à Pyongyang.

3.1. De la partition définitive à l'éclatement de la guerre en Corée : affirmation idéologique de chaque Partie ?

Comme nous l'avons mentionné un peu plus haut, dès la proclamation des deux Républiques, les deux Corée s'individualisèrent et suivirent des voies différentes mais se réclamant toujours agir au nom de toute la péninsule (Lacour-Gayet 1979 : 274). Aussitôt la République de Corée proclamée qu'elle fut reconnue par les États-Unis et tout le bloc occidental dont la Chine nationaliste. La République populaire et démocratique de Corée (RPDC) quant à elle, sera très tôt reconnue par tout le bloc communiste dont l'URSS (Balaize 1991 : 76).

Tout fut donc mis en place pour un véritable affrontement idéologique. La situation de

la Corée, tout comme celle de l'Allemagne1 résumait parfaitement la situation mondiale l'objectif de chaque bloc fut l'acquisition d'une assise universelle. Et bien en Corée, la vision

fut l'imposition de la tendance libéraliste ou communiste à toute la Péninsule. Et le Rideau de fer évoqué par Churchill2 à Fulton devint similaire au 38è parallèle, ligne imaginaire qui divisa la Corée en deux parties.

En début d'année 1949, le conseil de sécurité par suite du veto soviétique et américain, refusa l'admission des deux Corée aux Nations-unies. Dans la foulé, les soviets annoncèrent le retrait de leurs troupes d'occupations en décembre 1948. Les américains agirent de même en juin 19493 malgré le désir de la commission de l'ONU, qui considérait que l'armée US ne devait pas partir de la Corée avant la réunification. Concernant cette commission, elle fit le point de la situation dans la Péninsule à l'Assemblée Générale de l'ONU en ces termes: «le 28 juillet 1949 la commission signalait qu'elle n'avait pas été en mesure de réaliser de progrès vers l'unification de la Corée. La commission avait observé le retrait, en juin 1949, des forces d'occupation des Etats-Unis; toutefois, elle n'avait pas observé le retrait des forces de l'URSS. Signalé comme ayant eu lieu en décembre 1948» (Kartzin 1960 : 144). Le retrait presque total des forces d'occupations fut-il la raison des tournures prises par les évènements en Corée?

1-Confer Renata Fritsch Bournazel (1992 : 105).

2-Confer Renata Fritsch Bournazel (1992 :106).

3- Selon Duroselle (2004), les USA ne laissèrent sur place qu'une mission de 500 membres. Lacour-Gayet (1979) confirme cette version mais précise qu'il serait invraisemblable que les Russes n'en aient pas laissé au moins autant. Le www.cilreco.com pour sa part mentionne dans sa publication de Mars 2010 et contrairement aux avis précédents que l'armée US, sur demande du gouvernement Sud-coréen refuse le retrait mais procède plutôt à un renforcement de son effectif.

Il fut bien établi qu'après le simulacre de retrait des troupes étrangères de la Corée, les incidents1 autour de la désormais infranchissable frontière se multiplièrent et selon Bernard Droz (1992), les deux superpuissances ne firent rien pour décourager les propos annexionnistes de leur Allié respectif. Selon Heo Man-Ho2, ces incidents de frontalières ont été, dans certains cas, de véritables batailles rangées dans lesquelles environ 6000 hommes furent engagés et dont l'initiative vint tant du côté nord-coréen que sud-coréen. Les préparatifs de chaque camp pour une probable agression nous permettent de déterminer l'origine de l'agression. Pour une telle initiative l'armée populaire de la Corée du Nord, gratifiée par des chars et armes lourdes soviétiques fut plus prête que celle sud-coréenne en raison d'un soutien américain plus limité surtout après le retrait des troupes d'occupation. Le professeur Heo Man-Ho conclut sur la responsabilité nord-coréenne dans la guerre de Corée en ces termes: «En nous appuyant sur ces critères, nous pourrions soutenir la thèse de l'invasion nord-coréenne sur le sud».

Au fait, la guerre de Corée a été plus sérieusement préparée par les dirigeants du Nord avec surtout le soutien sino-soviétique. En effet, Kim Il-sung, après qu'il ait préparé son armée à une confrontation reçut la permission de Staline en Avril 1950 et celle Mao Zédong en mai 19503. Après cette autorisation, Kim Il-sung, jugeant les conditions favorables, franchit avec ses troupes le 38è parallèle. Ce fut le début de la guerre de Corée, la partie chaude de la Guerre froide.

3.2. Du déroulement de la Guerre à l'armistice de 1953 ou le retour à la situation de départ.

Le début des affrontements et l'évolution que prirent les opérations dans la Péninsule prouvèrent à suffisance que ce fut une illustration parfaite de l'opposition idéologique qui sévissait dans le monde. Aux Etats-Unis, on vit dans cette Guerre la preuve flagrante que le communisme représentait une grave menace pour leur sécurité4.

La promptitude avec laquelle l'on réagit à Washington (Lacour-Gayet 1979 : 277-279) montra que ce fut une affaire plus qu'américaine. Les américains ont convaincu le conseil de

1-Des incidents dont certains assez violents, s'étaient produits sur la frontière et chacune des deux parties en rejetait la responsabilité sur l'autre. Pendant ce temps il se déroula une Guerre de propagande (Balaize 1991 : 176).

2-Il est professeur agrégé au département de science politique et diplomatique à la faculté des sciences sociales de Séoul. Il est spécialiste de l'histoire de Corée.

3-Source : www.kipédia.org/corée.Févriér 2010.

4- Source : www.macorée.com du 31-Mars-2010 à 10 h 00.

sécurité qu'il s'agissait d'une agression et en l'absence de l'URSS1, ils obtinrent une intervention armée onusienne en faveur de la Corée du Sud. Laquelle force2 évolua sous le commandement de l'armée US. La composition même de cette force prouva que les USA voulurent simplement agir sous la bannière de l'ONU. Nous pouvons déduire de cette réalité le fait que la Corée ne fut qu'un champ de bataille larvée entre les Superpuissances.

Même si les Soviétiques ne participèrent pas aux offensives ouvertement, ils fournirent des conseils militaires et armement aux nord-coréens. Ceux-ci disposèrent au début de l'attaque Sept divisions, 150T-34, 1700 pièces d'artillerie, deux cents avions de combat et beaucoup de réserves3. D'ailleurs, l'armée nord-coréenne ne joua qu'un rôle mineur dans le conflit. Ce furent les chinois mais surtout les soviétiques4 qui assurèrent l'essentiel du combat. Staline promit le 10 octobre 1950 à la Corée du Nord du matériel militaire et le transfert de 16 régiments de l'aviation soviétique. Il fut notés environ 72000 soviétiques durant trois années en Corée. La qualité supérieure des pilotes chinois et soviétiques fit de l'armée de l'air nord-coréenne un opposant redoutable face aux forces de l'ONU. Tout ceci prouve bien que la péninsule de Corée ne fut et ne demeure qu'un théâtre d'affrontement des deux superpuissances. Elle subit ainsi au cours de cette période beaucoup d'influence extérieure.

Les différentes phases de cette guerre expliquèrent mieux l'implication de l'extérieur dans son évolution. L'ONU qui intervint sous la houlette des forces US en général commandée par le Général Mac Arthur5 se fixa les objectifs de son opération en Corée. Il s'agit d'assurer des conditions de stabilité dans l'ensemble du pays, constituer un gouvernement unifié, assurer l'indépendance et la démocratie (Lacour-Gayet 1979 : 281). Malgré la promptitude de la réaction des américains, qui dès le 27 décidèrent apporter secours aux troupes sud-coréennes, l'hostilité lancée le 25 juin par les nord-coréens leur conduisit jusqu'à l'extrême sud de la Péninsule (15 septembre 1950). Les forces onusiennes, sous les ordres des USA à partir du 18 septembre, reconquirent tout le Sud, franchirent le 38è parallèle et repoussèrent les forces communistes jusqu'à Mandchourie au tour du 16 octobre 1950.

1-En effet, depuis 13 janvier 1950, le représentant soviétique ne participait plus aux délibérations du conseil de sécurité. Ainsi, les autres membres furent d'accord pour qualifier la situation en Corée d'atteinte à la paix et donc ce fut sous le drapeau et au nom des Nations-Unies que l'intervention du bloc occidental s'effectua selon Lacour-Gayet (1979).

2- Lacour-Gayet (1979) nous révèle la composition de cette force onusienne : 90% américaines et Sud-coréenne en plus des contingents britanniques, australiens philippines, Thaïlandais, turcs, belges, canadiens, colombiens éthiopiens, grecs et français.

3- voir le www.wikipédia.com/corée.

4 -Ce général conduisit les opérations dans la guerre du Pacifique. C'est lui qui obtint la reddition Japonaise. Il fut chargé de réorganiser le relèvement du Japon. Il résidait d'ailleurs à Tokyo Duroselle (2004).

5-.Dès les premières heures, il fut convié à assurer l'armée sud-coréenne en matériel (Droz 1992 : 123).

A partir de cette date on aboutit à une impasse. Les chinois intervinrent officiellement1 dans la guerre à travers des volontaires puisque, poussé par Syngman Rhee2 et Marc Arthur, Truman obtint de l'Assemblée Général de l'ONU le 7 octobre une résolution leur autorisant à franchir le 38è parallèle et à préparer la réunification coréenne (Droz 1992: 123). Ce fut cet acte qui poussa les volontaires chinois à intervenir aux côtés des forces communistes dès le 16 octobre. Jean-Baptiste Duroselle (2004) révèle que ces volontaires furent des forces chinoises bien organisées qui franchirent le Yalou, fleuve qui marque la frontière entre la Mandchourie3 et la Corée.

Une nouvelle étape vint d'être franchise puisque les forces onusiennes furent de nouveau contraintes à battre retraite. C'est ce qu'illustre la carte ci-dessous. Elle montre les différentes étapes de cette guerre, prouvant ainsi l'implication étrangère dans ce conflit.

Séoul capitale de la Corée du Sud fut reprise en janvier 1951. Mais après la révocation du Général Mac Arthur, Commandant des forces US par Truman le 10 avril 1951, les fronts se stabilisèrent autour du 38è parallèle puisque cette révocation eut un impact international. L'atmosphère internationale fut détendue. Les communistes y trouvèrent la volonté du locataire de la maison blanche de ne pas élargir le conflit en Corée. Ce qui probablement ouvrit le chemin aux négociations pour l'armistice qui fut signée deux ans plus tard.

Jacob Malik représentant soviétique aux Nations-Unies émit la possibilité d'une coexistence pacifique des deux systèmes, socialisme et capitalisme. Ce fut une des premières fois où un leader soviétique confirma qu'il s'agissait bien d'une confrontation Idéologique que revêtait la guerre de Corée. Dans un discours radiodiffusé, il adressa une initiation à négocier en ces termes: «Les peuples soviétiques croient [...] qu'il conviendrait d'entamer des pourparlers entre les belligérants, en vue d'un cessez-le-feu et d'un armistice prévoyant le retrait réciproque des troupes de part et d'autre du 38è parallèle. Une telle mesure peutelle être prise? Je le crois, à condition qu'il existe un désir sincère de mettre fin aux sanglants combats en Corée» (Duroselle 2004 : 146-147).

1-Les Autorités chinoises annoncèrent que si les Nations-Unies franchissaient le 38è parallèle, l'armée chinoise entrerait en action. Révélation de l'ambassadeur de l'Inde en Chine. Source : Lacour-Gayet (1979).

2-Dans nos précédentes pages nous rappelions que les deux leaders avaient à coeur la réunification de la péninsule mais pour imposer son Idéologie. Ainsi Syngman Rhee souhaita que les forces onusiennes l'aident à conquérir le Nord mais certaines composantes de l'alliance n'approuvèrent point cette idée à savoir la Grande Bretagne et l'Inde. Source : (Senarclens 1990).

3-Elle est une région très industrialisée de la Chine. Les chinois entrèrent donc en Guerre pour la protégée. Ces volontaires évoluèrent sous les ordres du général Peng De Huai. Ils furent très nombreux: 700000. Bernard Droz (1992) nous rappelle que malgré l'armement rudimentaire dont-ils détinrent, leur endurance au froid eut raison des forces américaines.

Carte n° 6: Les Différentes Phases de la Guerre de Corée

Source: www.wikipédia.org.

Cette carte montre les différentes phases de la guerre. On peut y juger le degré de l'implication extérieure à travers les différents retournements de la situation sur le front.

Les Américains, quoique très méfiants, prouvèrent leur adhésion à Cet invite à des conversations. Elles débutèrent le 10 juillet 1951 à Kaesong puis à Pan Mun Jon sur les ordres du Général Ridgway1au nom des Nations-Unies. Ces négociations traînèrent en durée et achoppèrent sur plusieurs points de désaccords2 pendant que les combats continuèrent au ralenti. De nouvelles discussions furent ouvertes et finalement, après de longues péripéties, des échanges de prisonniers eurent lieu.

Des changements intervenus dans les relations internationales contribuèrent favorablement à l'évolution des négociations. En effet, le 5 mars 1953 Staline mourut. Au cours de la campagne présidentielle aux USA, Eisenhower, futur locataire du bureau ovale de la maison blanche fit de l'armistice sa priorité (Droz 1992 : 126). Ainsi le 26 avril 1953 les pourparlers pour l'armistice reprirent à Pan Mun Jon et malgré la résistance de Syngman Rhee, le 27 juillet, l'armistice fut signé.

Du reste, le conflit s'acheva avec cet armistice et le statu quo antérieur y régna: ni vainqueur, ni vaincu. Cet armistice confirma la partition totale de la Péninsule et ceci au grand dam des Leader Kim Il-sung et Syngman Rhee qui voulurent obtenir la réunification

1- Il remplaça Mac Arthur après son limogeage et prit le commandement des forces US (Droz 1992). 2-Les États-Unis s'opposèrent aux propositions faites par les communistes dès le 10 juillet 1951 à savoir:

-Cessez-le-feu immédiat avec interruption des bombardements du blocus et des actions de reconnaissance.

-Le 38è parallèle serait considéré comme une vigne de démarcation militaire et une zone démilitarisée de 10 km de part et d'autre serait constituée.

-Toutes les troupes étrangères devraient être retirées dans le plus court délai (Duroselle 2004).

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forcée et imposer leur domination. Les deux Corée prirent pour toujours des directions différentes.

La défaite du Japon au cours de la Seconde Guerre mondiale suivie de sa capitulation suscita une lueur d'espoir aux coréens qui furent favorables à une indépendance totale de leur Péninsule puisqu'ils se rappelèrent des affres la période coloniale. Ils déchantèrent très tôt car ayant menés une action en symbolise contre l'armée nipponne, l'URSS et les USA décidèrent une cogestion de la Corée pour une longue période en vue de désarmer les troupes japonaises et de réaliser l'unification de la Péninsule. Mais chaque Camp, par la suite, va oeuvrer pour l'enracinement de son idéologie et la Guerre Froide va véritablement cristalliser la situation.

Le plan Marshall et la politique d'endiguement du communisme conduisirent à la proclamation en Corée de deux Républiques, ceci devant l'impuissance de la commission de l'ONU qui fut chargé de la réunification. Comme Edwin Pauley1 le redouta si bien, dès le retrait des troupes soviéto-américaines une épreuve décisive se produisit.

Soutenu par les dirigeants communistes2, Kim Il-sung et ses troupes franchirent le 38ème parallèle le 25 juin 1950.

La promptitude de la réaction américaine sous le couvert des Nations-Unies prouva à suffisance qu'il s'agit d'un affrontement de Superpuissances et que la Corée ne servit que de champ de bataille. La négociation d'armistice qui eut lieu l'expliqua encore mieux, car il fallut le changement de leader aussi bien soviétique (Staline) et américain (Truman) pour voir évoluer les négociations.

L'armistice qui fut signée le 27 juillet 1953 ne dégagea ni vaincu ni vainqueur dans cette Guerre et conserva donc le statu quo antérieur. Les deux Corée devaient évoluer désormais sous l'influence de leur idéologie respective. Le 38è parallèle transformé en une zone démilitarisée demeure jusqu'à nos jours une des frontières les plus infranchissable au monde et l'un des endroits les plus instables de la planète. Il sépara deux mondes idéologiquement opposés mais condamnés à vivre ensemble et à entretenir des relations.

1- Représentant personnel de Truman. Il se rendit en 1946 en Corée du Nord et constata que les Russes n'avaient pas la moindre intention de se retirer d'un pays où ils traitaient sans ménagement toutes les formations politiques qui tentèrent de faire une distinction entre le loyalisme à Moscou et le patriotisme coréen. Il estimait que le terrain était plus favorable au communisme que pratiquement n'importe où ailleurs dans le monde et c'est en Corée qu'aurait lieu l'épreuve décisive, qui déterminerait si un système démocratique est capable ou non de relever le défi d'une féodalité vaincue. Mais il ne se doutait pas de la forme que revêtirait cette épreuve (Fontaine 1965 : 463).

2-Confer nos pages précédentes. Nous rappelions que Kim Il-sung après plusieurs tentatives eu l'accord de Staline de même que celui de Mao Zédong un mois pus tard.

La Nation coréenne, l'une des plus anciennes du monde, héritière d'une des plus grandes civilisations de l'Extrême-Orient, a une longue histoire marquée par une lutte permanente pour préserver sa souveraineté contre l'impérialisme des puissances voisines et internationales en raison de la situation géopolitique privilégié de son pays en Asie Pacifique. Elle connaîtra au début du 20ème siècle, grâce à l'impérialisme mondial, l'une des phases les plus tragiques de son histoire, lorsque le Japon, après une série d'interventions successives, l'annexera purement le 22 août 1910. La terrible domination coloniale dura environ quatre décennies pendant lesquelles la résistance du peuple coréenne ne faiblit point, malgré une effroyable répression politique sociale et culturelle. La lutte d'indépendance du peuple coréen prit la forme armée dans les années 1930 et joua un rôle décisif dans la libération du pays, en convergence avec le combat des forces alliés notamment celle américano-soviétique conte l'axe fasciste dont le Japon. Les jours suivant la libération du 15 août 1945, le peuple coréen prétendit recouvrer son indépendance et sa souveraineté, comme s'y furent engagées les Alliés lors de la conférence du Caire en novembre 1943.

Cette légitime aspiration de toute la Nation coréenne ne fut malheureusement pas réalisée dans le contexte de l'affrontement des superpuissances qui suivit la défaite de l'Axe. Les Etats-Unis, profitant de la présence au Sud des troupes qu'ils déployèrent pour la libération, selon les accords militaires passés entre les Alliés pour désarmer les troupes japonaises dominées, y s'installèrent comme en pays vaincu. Ils éliminèrent toutes les instances populaires pluralistes coréennes et méprisèrent les Sud-coréens1. Parallèlement au Nord, l'armée soviétique encouragea la mise en place des structures étatiques populaires coréennes, favorisant ainsi le communisme. L'occupation soviétique du Nord de la Péninsule Amena en septembre 1948, la mise en place d'un régime de type Démocratie populaire, tandis qu'au Sud, l'influence américaine favorisa l'émergence d'une République autoritaire anticommuniste sous la houlette de Syngman Rhee.

Dès lors s'installa en Corée une logique de Guerre froide et la ligne de démarcation provisoire au niveau du 38è parallèle devint une frontière intangible séparant deux Univers idéologiques antagonistes. Les actions de la commission de l'ONU dans ces circonstances n'aboutirent pas puisque les deux zones furent fortement influencées. Et quand les troupes d'occupation furent retirées, les conditions furent réunies pour que la Corée devienne le point

1-Dans son rapport présenté au rassemblement de la célébration du 30è anniversaire de la fondation du parti du travail de Corée le 09 octobre 1975, Kim Il-sung adressa ses chaleureuses félicitations aux personnalités démocrates et toute la population de Corée du Sud qui, en débit de la pire répression fasciste exercée par l'impérialisme américain et sa valetaille, luttent résolument pour leur droit à l'existence et leurs libertés démocratiques, pour la réunification de la Patrie (Kim, 1977:5).

chaud de la Guerre froide. En effet, soutenu par les leaders communistes, Kim Il-sung, dirigeant nord-coréen lança l'attaque contre sa voisine du Sud le 25 juin 1950. Puis survint la riposte immédiate des USA. L'intervention chinoise sous la bannière des volontaires fut un tournant dans cette guerre et prouva encore l'opposition idéologique et l'influence étrangère dans la Péninsule. Lorsqu'en 1953 en mois de juillet, intervient la signature de l'armistice, il n'y eut ni vaincu ni vainqueur. L'on retourna au statu quo antérieur. La réunification n'intervient pas et le 38è parallèle se transforma en une Zone Démilitarisée long de 280 Km et large de 4 Km. Il y règne une paix armée.

Les coréens de part et d'autre de cette zone évoluèrent sous l'influence des Superpuissances sans jamais parvenir à la réunification tant souhaitée. Ils développèrent en revanche des relations qui connurent diverses phase qu'il nous plait de développer dans la partie à venir.

DEUXIEME PARTIE 1953- 2009

EVOLUTION DES RELATIONS INTERCOREENNES :
CONSEQUENCE DE L'INFLUENCE
DES PUISSANCES ETRANGERES
(1953- 2009)

Des affrontements entre les forces armées ou les services secrets de la Corée du Nord et de la Corée du Sud au cours d'opération d'espionnage, des raids commandos, de terrorismes d'Etat, ainsi qu'au sujets des zones de pêches ont fait depuis la fin des opérations militaires en Corée en 1953, des centaines de victimes civiles et militaires prouvant ainsi aux Etats-Unis et aux occidentaux que le communisme, très enraciné dans le nord de la Péninsule représentait et représente toujours la plus grave menace à la sécurité nationale mais aussi mondiale.

Les superpuissances d'alors, par des traités et des alliances, renforcèrent leur présence en Corée et continuèrent de s'affronter dans le contexte de la Guerre Froide. Ainsi nous nous posons la question de savoir en quoi l'influence de ces puissances étrangères détermine et envenime les relations entre les deux Corées? Il convient dans un premier de nous poser la question de savoir quelles sont ces puissances et comment agissent-elles dans la Péninsule coréenne? Ensuite, comment au nom de ces influences les relations intercoréennes ont -elles évoluées, empêchant toujours le processus de réunification péninsulaire si chère aux coréens?

La partie qui s'annonce aura donc pour tâche dans un premier chapitre, d'analyser les différentes formes d'influences exercées sur la Péninsule et les entités impliquées durant la période 1953-2009. Ensuite, dans un second chapitre, elle analysera l'évolution des relations entre les deux Corées de 1953 à 2009 et voir en quoi la réunification péninsulaire est hypothéquée.

CHAPITRE III : LES INFLUENCES ETRANGERES DANS LA PENINSULAIRE COREENNE DE 1953 A 2009

Le désire affiché des grandes puissances1 d'être présentes dans toutes les régions du monde pour contrôler et animer les flux transactionnels en faveur de leur intérêt, le contexte de la Guerre Froide : où la bipolarisation du monde conduit l'un ou l'autre camp à lutter contre l'adversaire en progression dans une partie du monde, ont poussé les grandes puissances à renforcer leurs positions dans les recoins de la planète.

La zone de l'Extrême-Orient Nord et principalement la Péninsule coréenne connut cette donne géostratégique. De ce fait on se pose la question de savoir ce qui justifiait l'influence des Grandes Puissances dans la Péninsule? La présence étrangère en Corée devait être analysée selon deux phases. La période 1953-1990 vit l'opposition idéologique classique de la Guerre Froide entre l'USA et l'URSS. En quoi la Péninsule coréenne fut-elle impliquée? La période allant de 1991 à 2009 vit la disparition de l'URSS et consacra l'unipolarisation du monde avec l'USA comme la seule Superpuissance. Quelle fut la répercussion de cette nouvelle donne mondiale sur la Corée qui demeure l'un des rares vestiges de cette confrontation idéologique?

Le chapitre qui s'annonce se charge de répondre à ces différentes préoccupations en analysant les fondements de la présence des puissances étrangères en Corée après 1953 et ses manifestations et impacts sur les deux Corées jusqu'en 2009 puis enfin conclure.

I. Les fondements de la présence des puissances étrangères en Corée

Les grandes puissances, de tous temps affichèrent leur volonté à occuper les régions stratégiques du monde, histoire de surveiller les flux transactionnels. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, ce souhait devint plus manifeste du fait de la divergence idéologique que connut la planète.

André Fontaine (1966) souligne à cet effet que l'URSS et les USA n'ont pas cessé de se disputer la prépondérance mondiale, ce qui expliqua d'ailleurs la Guerre froide. En effet, la politique d'Endiguement des Etats-Unis à l'égard du Communisme, où Washington refusa toute concession à Moscou, contenant avec fermeté l'expansion soviétique, (Kaspi 1992 : 10-

1-D'après Serge sur (2006 : 268), cette notion a évoluée dans le temps. Pour lui, il s'agit d'Etats dont les sphères de capacité et d'intérêt sont universelles, et ceci autant sur le plan géographique que matériel. Il pense qu'aucune question d'ordre international ne saurait être réglée, au moins durablement, sans l'accord de ces puissances. Concernant notre étude et surtout vue la période ciblée, Les Etats-Unis appartiennent à cette catégorie depuis la Seconde Guerre mondiale. L'URSS l'a été jusqu'à son éclatement en 1991, surtout sur le plan d'influence idéologique et milliaire mais depuis, la Russie, dépouillée de cet éclatement, n'a pu résistée.

12) qui toucha l'Europe de l'Est s'étendant en Extrême-Orient et plus précisément en Corée, ne laissa indifférant l'URSS. Plusieurs facteurs expliquèrent cette bataille larvée qui se transporta dans la Péninsule coréenne.

Dans un premier temps, l'URSS et les Etats-Unis, les désormais puissances du monde, militèrent pour empêcher le rétablissement du statut colonial1 puisque cette partie de l'Asie fut longtemps sous domination du colonialisme nippon comme nous l'avions mentionné dans la première partie.

Ensuite, la Corée, par sa position géographique, suscita beaucoup de convoitise aussi bien pendant les visées impérialistes (confer chapitre I) que lors de la confrontation idéologique. En effet, la Corée se rattache au continent asiatique par le Nord de la Chine et permet aussi au Japon d'être en contact avec le monde asiatique. Le triomphe du communisme en Chine2 renforça la Russie et l'URSS qui prétendirent par le truchement de la Péninsule atteindre le Japon et pour ainsi dire, rendre tous le Pacifique en un océan communiste.

Les USA qui, s'opposèrent à l'implantation du communisme en Europe de l'Est à travers le plan Marshall et la politique d'endiguement, durent s'implanter en Corée et dans les alentours de la péninsule pour empêcher l'avancée communiste dans le pacifique. En effet, lorsque le 25 juin 1950, les forces communistes franchirent le38èm parallèle pour une Guerre qui prit fin en juillet 1953, après d'âpres négociations et surtout vue les différentes phases de cette confrontation, les américains se mirent à l'évidence que le communisme devint plus qu'une menace dans le Pacifique. Et, puisqu'ils échouèrent dans leur tentative d'éviter le triomphe communiste en Chine dès 19473, les américains durent reculer pour éviter que le japon, qui fut affaibli par la guerre, ne tombe point dans les mains des communistes. La Corée fut la position idéale dans la réalisation de cet objectif américain. L'URSS de son coté, après

1- On se souvient qu'à la conférence du Caire de 1943 et à Yalta, les supergrands s'entendirent vaille que vaille pour se partager les dépouilles de la colonisation japonaise (Senarclens 1990).

2-D'après Duroselle (2004), ce sont les communistes de Mao Zedong qui remportèrent la victoire. Dans la longue bataille (guerre civile) qui les opposait aux nationalistes de Tchang Ka-Shek. Le 1er octobre 1949, les communistes proclamèrent la République populaire de Chine et contraignirent les nationalistes de Tchang KaShek à se retirer dans le Formose, actuel Taiwan.

3-Les Etats-Unis mirent tout en oeuvre pour permettre aux nationalistes de triompher dans la guerre civile qui les opposa aux communistes en Chine. Conscient de l'avancée communiste en Extrême-Orient, les américains s'opposèrent à une victoire de ces derniers pour éviter que la Chine ne passe dans le camp communiste. Le gouvernement nationaliste reçue une aide immense. Le 18 février 1948, il fut soumis au congrès américain un programme d'aide de 15 mois d'un crédit total de 570 millions de dollars US pour des besoins civils, lequel budget fut voté le 02 avril 1948. De 1945 à 1949 l'aide étrangère au gouvernement nationaliste s'éleva à 2254 millions de dollars, la participation américaine fut de l'ordre de 90% et la moitié du crédit fut utilisée pour la cause militaire. (Duroselle 2004).

son échec dans la progression vers l'ouest, utilisa la Corée du nord pour étendre son idéologie dans le Pacifique.

Dans les années 90, la question nucléaire en Corée renforça l'importance de la présence américaine dans les alentours de la péninsule. Au moment où l'on assista à la disparition du bloc soviétique, la Corée du Nord demeure le seul Etat à conserver, et ce jusqu'à ce jour, le communisme stalinien1.

II. La Présence des Puissances Etrangères en Corée dès 1953 jusqu'en 1990

Cette partie concerne, comme le mentionne assez bien l'intitulé, la période de l'opposition idéologique qui eut lieu dans la péninsule de Corée et ayant comme acteurs les deux superpuissances qui manipulèrent à leur grée les coréens de part et d'autre du 38èm parallèle. Ce dernier, au sortir de l'Armistice qui sanctionna la fin de la guerre civile entre les coréens, connut une remilitarisation accrue et devint depuis lors un des endroits les plus instables et les plus militarisés au monde.

Photo n° 9 : Soldat américain en poste de contrôle dans la Zone Démilitarisée

Source : www.wikipédia.org/image.

Sur cette image, on peut observer un militaire américain donnant au loin des ordres. Ceci prouve la très forte militarisation de la zone pourtant dite démilitarisée. En outre on aperçoit sur la stèle le drapeau des différents pays qui, sous la bannière de l'ONU prirent part aux hostilités.

Les deux Corée, au cours de cette période, furent prisonnières de la Guerre froide. A partir de la guerre de Corée, ces deux entités, manifestant un sentiment d'insécurité et le

1- Selon Kissinger (2003: 139), le nord de la Corée pendant cette période s'est transformée en caricature d'Etat Stalinien et l'on peut affirmer qu'il représente aujourd'hui l'Etat policier le plus intransigeante au monde.

même instinct de survie, se confièrent à des alliances. C'est ainsi que l'axe Pyongyang-PékinMoscou s'opposa à l'axe Séoul-Washington-Tokyo (Péron-Doise : 2007). Les sud-coréens s'estimèrent être à portée de l'artillerie lourde nord-coréenne et le régime de Pyongyang de son coté entretint son peuple dans la mentalité de citadelle assiégée, convaincu que les USA voulurent leur destruction.

2.1. Les États-Unis en Corée du sud et ses alentours

La présence américaine dans la péninsule remonte à la conférence du Caire en 1943 les Alliés de circonstance s'étaient définit le monde de l'après capitulation du japon,

puissance fasciste, au cours de la Seconde Guerre mondiale. Les forces US devaient recevoir la reddition des troupes nipponnes dans la moitié sud de la Corée à partir du 38èm Parallèle. L'armée soviétique le ferait du coté Nord. Ils conclurent se retirer de la péninsule après avoir organisé des élections et unifié le pays.

Mais il faut noter que cette donne de partage de la Corée n'acquit du fait que les américains redoutèrent l'expansion soviétique dans le pacifique. Une Corée affaiblie par la colonisation japonaise et un Japon totalement détruit par les effets de la bombe atomique ne sauraient faire face à la volonté d'expansion soviétique. Cette volonté d'ailleurs fit ses preuves en Europe de l'Est. Ce ne fut, grâce à la politique d'endiguement et surtout au plan Marshall que les Etats-Unis, fort de leur puissance et de leur désir d'imposer le système libéral au monde entier, firent face à l'avancée soviétique en Europe orientale. Mais bien avant cette partie du monde, les USA, malgré toute leur détermination et leur investissement n'ont pas empêché la victoire communiste qui consacra une République populaire le 1er octobre 1949 en Chine. La menace soviétique devint ainsi élevée au point que les américains devaient appliquer une politique d'endiguement pour contenir l'avancée du communisme en Extrême-Orient.

L'invasion surprise de la Corée du sud par son voisin du Nord (1950), l'intervention au cours de cette guerre des unités chinoises sous le nom officiel de volontaire furent des preuves que le communisme s'imposerait en Asie de l'Est si rien n'y fit. Leur réaction durant toute cette période justifia cet état de fait. En effet, les américains continuèrent à éliminer au sud de la Péninsule toutes les forces communistes et nationalistes, empêchant ainsi toutes les commissions mises en place d'oeuvrer à la réalisation des objectifs qu'ils se sont fixés lors des grandes rencontres. L'imposition du leader Syngman Rhee à la tête d'un régime répressif et dictatorial compliqua la situation en Corée et aboutit à la guerre.

Au cours de cette guerre, les américains prient le commandement des forces de l'ONU dont ils assurent 90%, et décidèrent d'éliminer la République populaire et démocratique de Corée. Mais étant donné que la guerre s'acheva sur un statu quo: la situation de départ étant maintenue, en dépit de la volonté de chaque camp d'unifier le pays en instaurant son idéologie, les américains changèrent de stratégie en Extrême-Orient.

Au sortir de la guerre, ils signèrent un pacte militaire avec la Corée du Sud. A partir de ce pacte, une politique de containment fut installée au Sud du 38è parallèle contre le communisme. La première victime fut belle et bien la République populaire démocratique de la Corée. A partir de cette date, jusqu'à l'effondrement de l'URSS ; superpuissance qui fut le soutien de la Corée du Nord, la Guerre froide fut définitivement transportée en Corée. Les crises au sein de la Péninsule ne furent que le reflet des relations internationales entre les deux Superpuissances.

Ce pacte militaire est perçu par Péron-Doise1 comme un accord de défense que les Etats-Unis entretiennent avec la Corée du Sud, histoire de justifier leur présence dans la Péninsule et de combattre le communisme qui ne devra pas gagner le Japon. D'ailleurs, nous rappelions dans les pages précédentes que la culture stratégique des deux Corée et la question de l'identité politique péninsulaire furent les principales causes de la guerre. Le Traité de mutuelle défense signé entre Washington et Séoul en 1953 était donc destiné à prévenir une nouvelle agression nord-coréenne. L'appareil militaire Sud-coréen fut donc confié au commandement américain qui s'établit en Corée après la constitution des Forces Armées combinées.

Cette Alliance, dans ces premières heures, poursuivit deux objectifs primordiaux.

Dans un premier temps, elle visa assurer la sécurité de la Corée du sud face aux régimes communistes nord-coréen et chinois. En effet, comme le dit si bien Barthélemy Courmont2, le souvenir des Sud-coréens du déferlement de l'armée nord-coréenne sur Séoul reste vivace. Ainsi optèrent-ils se protéger sous les Américains qui d'ailleurs prouvèrent leur solidarité à

1-Se référer au www.ifri.org du 15 Avril 2008.

2-Barthélemy Courmont (2006), justifie la protection militaire américaine accordée à la Corée du sud sous un titre d'ailleurs très révélateur à savoir: « Séoul et la menace Nord-coréenne ». Pour la Corée du sud, la menace militaire en cas de conflit dans la péninsule est immédiate. disait-il. Située à moins de cinquante kilomètre de la zone démilitarisée, la région de Séoul, qui regroupe plus de 11 millions d'habitants, pourrait être transformée en un océan de flammes par les moyens d'artillerie traditionnels, peu sophistiqués dont dispose la Corée du Nord. La capitale pourrait également, comme ce fut le cas en 1950, être directement visée par un déferlement de troupes mal équipées, mais en grand nombre, contre lesquelles les capacités de défense pourraient s'avérer insuffisantes. La Corée du sud fait donc face à un risque de destruction assurée qui n'implique même pas forcément des forces balistique et encore moins nucléaire; concluait-il.

cette attaque de 1950. Les japonais de leur cotée, évoquant une question d'équilibre régionale invitèrent les troupes américaines à s'éterniser en Corée (Kim 1971 : 69)

Les différentes Administrations qui se sont succédées aux Etats-Unis virent en cette Alliance la clef de la stabilité dans l

a Péninsule coréenne (Kissinger 2003: 142). Cette observation des différents locataires du Bureau ovale de la Maison blanche n'eut rien de surprenant surtout que la logique de la Guerre froide en Asie fit de la lutte contre le régime de Pyongyang, un blocus à l'avancement du communisme en Asie de l'Est.

Ce dernier point constitue d'ailleurs le second volet de l'alliance militaire que les États-Unis signèrent avec la Corée du sud. En effet, comme le rappelle Péron-Doise (2008), au plan mondial, l'alliance permettait à Washington de contenir la menace du communisme en Asie, selon la politique du containment pendant la Guerre froide. Ainsi fut crée l'axe SéoulWashington- Tokyo pour bien mener une protection militaire de Séoul. Outre ce pacte, la Corée du Sud intégra l'OTASE (Organisation du Traité d'Asie du Sud-est) puis l'OTAN (Organisation du Traité de l'Atlantique Nord) qui furent des outils militaires au cours de la Guerre froide. Cette présence américaine eut un impact sur le plan politique puisque la plupart des présidents durant cette période en Corée du Sud furent des militaires. La dictature militaire y régna jusqu'à une période récente1, faite de renversement et de coups d'États militaires.

Mais ce fut sur le plan économique que la présence américaine fit du bien à la Corée du sud et continue d'ailleurs de lui faire du bien. En effet, la partie Sud de l'ancienne colonie japonaise, très pauvre en ressources minières ne constituait que de grandes plaines propices à l'agriculture. Des industries légères y furent implantées contrairement au Nord qui connut à l'époque la fabrication de voitures et autres. Mes les Américains ouvrirent le pays à l'économie monde. Les investisseurs étrangers à la tête desquels les USA relevèrent l'économie sud-coréenne, leur permettant de faire face à la menace communiste.

A partir de 1965, la situation économique s'améliora grâce à l'aide japonaise, suite au Traité de normalisation signé entre les deux pays (Balaize 1991 : 79). Les Américains, premiers partenaires fournirent à la Corée du Sud, autour des années 1960 une aide financière d'environ 1,5 milliard de dollars US et ceci permit au coréens du sud d'entretenir leur Armée dont l'effectif envoisina 630000 hommes y compris les forces U.S (Duroselle 2004 : 328). Pour sa reconstruction, elle obtint des USA jusqu'en 1965, 3,9 milliards de dollars et 400

1-Confer chapitre quatre. Le premier président civil fut élu en 1998, il instaura le Sun Shine Policy qui mit la Corée du Sud sur les Rails du développement.

millions de dollars d'aide militaire; ce qui représenta 12% du PNB et 73% des importations au cours de cette période (Balaize 1991 : 115). Jusqu'à 1988 selon l'auteur, le commerce extérieur de la Corée du sud occupa 1,8% du commerce mondial. Ainsi donc la présence militaire américaine en Corée permit le relèvement rapide de celle-ci. Les américains s'en servirent pour luter contre l'extension du communisme dans le Pacifique à partir de la Corée du Nord.

Cette dernière, fort de la présence américaine sur le plan militaire redouta une probable attaque en vu de sa destruction totale. En effet, le Régime de Pyongyang s'estime toujours en conflit avec les USA puisque n'ayant pas obtenus un traité de paix1 à la fin de la Guerre. La Corée du Nord dénonça avec rigueur l'impérialisme américain et le régime fantoche de la Corée du Sud, qui selon elle fut toujours manipulé par les occupants. Elle réussit entre 1953-1990 à maintenir isolé son pays et à entretenir sa population dans la logique conflictuelle de la Guerre froide. Son principal mentor demeura, durant cette période L'URSS.

2.2. La Présence soviétique en Corée du Nord et sa détermination à lutter contre l'impérialisme américain de 1953-1990

Outre le fait que les différentes Conférences consacrèrent l'occupation par l'URSS des pays libérés par l'armée Rouge, les soviétiques profitèrent pour y installer le communisme, à travers l'ingérence dans la politique intérieur de ces derniers.

Churchill, par le discours de Fulton fit comprendre aux occidentaux la réalité du rideau de fer qui sépara l'Europe.

En Corée, la volonté de Staline et ses lieutenants de faire de la Péninsule une Base soviétique, leur permettant d'atteindre l'Asie du Sud et par delà tout le Pacifique y compris le Japon devenait réelle. Ils installèrent à la tête de la Corée du Nord Kim Il-sung. Très imprégné du communisme, il lutta longtemps contre le Japon en Mandchourie et intégra d'ailleurs l'armée Rouge.

Ce dernier, grâce au soutien de L'URSS, devait rassembler tous les communistes de la Péninsule, puisque le communisme y fut très développé à cause de la dictature coloniale japonaise perpétrée par les bourgeois qui furent de grands propriétaires fonciers. Nonobstant

1-Il faut noter que l'armistice signifie un arrêt momentané de la Guerre. Celle-ci pouvant reprendre à tous moment. Vu donc toutes les manoeuvres américaines au sud de la péninsule, les nord-coréens réclamèrent (en vin) le Traité de paix à travers divers chantages militaire au tour de la Zone Démilitarisée. Source : www.leparisien.fr/décembre/2009.

la farouche répression au sud, les communistes se réunirent et fondèrent la RPDC1. La forte implication de L'URSS2 dans le déclenchement de la Guerre et l'intervention des communistes chinoises sous diverses formes au cours de ce conflit furent les préliminaires de ce que devait être l'implication soviétique en Corée.

Malgré le statu quo de la guerre fratricide, puisqu' aucun des deux camps n'était parvenu à occuper toute la péninsule à sa cause comme ce fut l'objectif principale: obtenir l'unification par les armes sous l'influence de son idéologie; le contexte de la Guerre froide, qui vit les américains en position de force chez les frères du Sud, obligea Pyongyang à renforcer sa position dans le communisme. Le soutien soviétique permit d'ailleurs au régime du nord de développer une rhétorique belliqueuse et un nationalisme nucléaire sans précédent. Aussi, persuadés de la menace étasunienne, les leaders nord-coréens entretiennent leur population dans une mentalité de citadelle assiégée3, Pyongyang n'ayant jamais obtenu des américains un Traité de paix.

Durant toute cette période, l'axe Pyongyang-Pékin-Moscou fut mise en branle et fonctionna à merveille en opposition à celui de Séoul-Washington-Tokyo dans laquelle la Corée du Sud évolua. Lorsque l'URSS refusa l'aide américain du plan Marshall, elle imposa ce refus à ses Alliés communistes et leurs proposa à son tour une aide pour mieux lutter contre l'impérialisme américain. En Corée du nord, cette aide fut essentiellement militaire. Ce soutien des soviétiques contribua à faire de la Corée du Nord ce qu'elle est aujourd'hui, en dépit de la disparition du communisme.

Staline, « le petit frère des peuples », outre le fait qu'il contribua à l'installation du Kimilsungisme, du nom de son auteur Kim Il-sung, fut le responsable du programme militaire nord-coréen. En effet, ce fut l'Union soviétique qui donna le feu vert pour le transfert de la technologie de l'atome à Pyongyang puisque la Corée adhéra au pacte de Varsovie4. Au sein du bloc soviétique, la Chine aussi fut un grand soutien militaire pour la survie du régime de Pyongyang. Outre la participation toujours froide à la guerre de Corée au cours de laquelle, le premier fils du leader chinois Mao Zédong décéda lors d'un bombardement de l'aviation

1- Voir chapitre quatrième.

2-Kim Il-sung, après plusieurs correspondances eut enfin la permission de Moscou pour une action contre la soeur du Sud. Un mois plus tard Pékin aussi offrit son soutenu à Kim Il-sung (Droz 1992).

3-Confer le www.ifri.org/février/2007.

4- Confer le www.bricandco.com du 04 juin 2009 et consulté le 31-Mars-2010. Pour l'auteur, le transfert de technologie nucléaire de Staline se justifie par la présence en cordée du sud de troupes américaines disposant d'un arsenal nucléaire.

américaine1, Pékin favorisa l'installation d'une « Dynastie Rouge » destinée à perpétuer le système de Kim Il-sung après sa mort.

Sur le plan économique, le soutien à la Corée du Nord se fit dans le cadre de la Guerre froide où, seules les têtes de ponts du bloc soviétique intervinrent auprès de Pyongyang. En effet, entre 1945 et 1960, la Corée du Nord bénéficia d'une aide économique d'un montant de 1.845 millions de dollars US dont 766 millions en provenance de l'URSS et 614 de la Chine populaire. (Balaize 1991 : 102). Le tableau qui suit exprime mieux cette solidarité socialiste à la RDPC.

Tableau n°2: Aide économique accordée à la Corée du Nord par le Bloc soviétique pour sa résistance contre l'impérialisme américain dans le contexte de la guerre froide

Pays

1945-1960

1961-1970

1971-1980

Aide

Prêt

Total

Aide

Prêt

Total

Aide

Prêt

Total

URSS

731

35

766

-

314

314

-

442

442

CHINE

456

158

614

-

29

29

280

3

283

RDA

101

-

101

35

-

35

-

-

-

Autres Pays socialistes

364

-

364

-

-

-

-

-

-

Total

1652

193

1845

35

343

378

280

445

725

Source: (Balaize: 1991 : 103).

Ce tableau montre bien comment, durant toute la période de la Guerre froide, la Corée du Nord fut soutenue par le camp soviétique en tête duquel on note L'URSS. Cette aide fut dans un premier temps, plus précisément autour des années 1960, très fortes (1845 Millions de dollars US) avant de commencer par chuter (725 millions de dollars US) dans les années 1980. Cette chute se justifia par la progressive perte de puissance de l'URSS qui finit par disparaître en 1991.

Michaël Gorbatchev justifia la nécessité de l'aide en ces termes : «la responsabilité de la situation présente incombe en premier lieu aux milieux dirigeants des Etats-Unis d'Amérique, il faut le dire en toute netteté [...] A présent, ils tentent d'étendre la course aux armements à l'espace. Des centaines de bases militaires américaines disséminées à travers le globe

1- www.bricandco.com du 4 Juin 2009.

déstabilisent elles aussi la situation dans le monde [...] les USA présentent ouvertement au droit d'ingérences en tout lieux, ils ignorent et souvent bafouent les intérêts des autres pays et peuples, les traditions des contacts internationaux, les accords et conventions en vigueur. Ils ne cessent de créer des foyers de conflits et de danger de guerre et survoltent la situation ici et là dans le monde. Aujourd'hui, les USA menacent de répression les peuples héroïque [...] la solidarité avec les forces du progrès et de démocratie, avec les pays et les peuples qui défendent, face à la poussée de la réaction, leur liberté et leur indépendance sont pour nous une question de principe [...]»1 (Gorbatchev 1987 : 28-29).

Voilà qui confirme tous nos propos précédents sur l'aide soviétique à la Corée du Nord qui, sous la menace militaire américaine au sud n'eut pour réflexe que la militarisation à outrance de son régime et tout cela dans le cadre de l'affrontement des Superpuissances. L'URSS fut un appui militaire, économique et idéologique du régime de Pyongyang et ceci depuis Staline jusqu'à Gorbatchev. Mais que devint cette aide tous azimuts et inconditionnel de L'URSS et le bloc oriental à la Corée du Nord à partir des années 1990 où la bipolarisation du monde a fait place à la monopolarisation suite à l'éclatement de la superpuissance soviétique?

III. L'influence des Grandes Puissances Étrangères en Corée entre 1991-2009

La grande catastrophe géopolitique du XXe siècle selon le Président russe, Vladimir Poutine, reste la disparition brutale d'un des deux acteurs principaux des Relations Internationales de l'après 1945 (Gazano 2003 : 38). En effet, l'URSS disparut définitivement en décembre 1991 suite à plusieurs crises qui furent d'ordre idéologiques, politiques, économiques, technologiques et militaires (Sur 2006 : 126-128). Avec cet effondrement de l'URSS et du camp socialiste, la notion de superpuissance ne s'employa que pour désigner les Etats-Unis d'Amérique. Aussi, la question de la bipolarisation qui régna sur le monde et emprisonna les relations internationales depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, dont la manifestation fut inéluctablement la Guerre froide, fit place à la monopolarisation2. Les Etats-Unis, désormais faute d'adversaire idéologique, devinrent une hyperpuissance.

1- Dans sa tentative de remise aux pas du PCUS, Mikhaïl Gorbatchev secrétaire général du Parti Communiste de l'Union soviétique s'adressa aux peuples de l'Union à travers des discours et articles. C'est dans ces circonstances que ce discours, dont nous présentons l'extrait fut prononcé.

2-Gazano (2003) nous rappelle qu'au monde bipolaire qui prévalait jusqu'en 1991 a succédé un monde mono polaire arrivé aujourd'hui à son terme. Un monde multipolaire, encore en gestation est en passe de le remplacer. Le mythe de l'hyper puissance américaine a vécu. La puissance des Etats-Unis, si elle reste seule à pouvoir prétendre à la globalité, se trouve de plus en plus contestée par des Etats en rupture de ban et aussi par la mondialisation.

Cette disparition de l'affrontement Est-Ouest fit des Etats-Unis le désormais gendarme de la planète, le leader incontesté et incontestable. Ils furent présents partout au monde, arguant lutter contre la menace de la paix et utilisèrent le Conseil de Sécurité pour assouvir à leur besoin en sanctionnant aussi bien économiquement, diplomatiquement que politiquement les pays dits «Etats voyous» qui menacent la paix dans n'importe quelle zone du monde.

Dans la Péninsule coréenne, cette donne fit penser à de nouvelles perspectives. En effet, le principal soutient à la RPDC aussi bien sur le plan économique, politique que idéologique venait de disparaître et l'on crut à l'effondrement du régime communiste nordcoréen. Bon nombre d'analystes anglo-saxons développèrent la thèse de cet effondrement mais ils durent déchanter rapidement car, contrairement en Allemagne1, la chute de l'union soviétique et le déclin du communisme en Europe, en Asie du Sud-est et en une certaine façon en Chine, n'eurent pas d'effet sur le maintien à Pyongyang d'un Coréo-stalinisme exacerbé, fondé sur le principe de « Juche » et le dogme de « L'armée en première ».

La perte de son principale mentor, l'ouverture de la Chine au libéralisme économique; se rapprochant ainsi des USA et des pays occidentaux, le renforcement de l'armée US à partir de 1991 dans la Péninsule obligèrent les nord-coréens à rester fermés, n'ayant que pour priorité l'autodéfense et la survie du Kimilsungisme. Cet objectif conduisit les autorités à investir énormément dans la défense de leur territoire, puisque s'estimant à la porté des missiles américains. Kim Il-sung déclara à ce propos : «Tout Etat, s'il est indépendant et souverain à certainement sa propre armée [...] De plus, le peuple coréen doit organiser luimême son armée et promouvoir ainsi l'édification d'une patrie démocratique, réunifiée et indépendante[...], notre armée populaire combattra jusqu'à la dernière goutte de son sang pour écraser cet ennemi et défendre jusqu'au bout la patrie et le peuple[...]ne peut abandonner son sort entre les mains des impérialistes américains de leur valetaille[...]»2.

Ainsi, abandonnée par ses deux principaux soutiens3 au début des années 90, la Corée du Nord s'investit dans l'armement lourd. Cette période vit Pyongyang développer l'armement nucléaire et s'enlisa dans les crises nucléaires contre lesquelles, les USA, gendarme du monde luttèrent efficacement.

1-Tout comme la Corée, l'Allemagne fut divisée en deux zones d'occupations militaires. Il y fut crée deux Républiques : RFA et RDA depuis 1949. Mais les manifestations de la chute de l'URSS et du bloc communiste débutèrent précisément en Allemagne avec la chute du Mur de Berlin (construit en 1962), la réunification des deux Républiques et la disparition du communisme européen (Duroselle 2004).

2-Cette fraction de texte que nous présentons ici pour mieux juger de l'importance que le régime du Nord accord à l'armée est un extrait de discours prononcé par Kim Il-sung lors d'une revue de l'armée populaire le 8 février 1948 à l'occasion de la fondation de l'armée populaire de Corée (Kim 1971 : 209 - 219).

3-La chine qui demeure son seul partenaire s'ouvrit au capitalisme et se rapprocha d'avantage de la Corée du Sud l'adversaire n° 1 du Régime du Nord.

Redoutant donc le risque d'une prolifération nucléaire dans la zone, les américains renforcèrent leur présence militaire à Séoul et dans la zone démilitarisée. C'est ce que nous illustrons à travers la carte qui suit où les Etats-Unis multiplièrent leurs bases militaires aussi bien marines, terrestres que aériennes dans le pacifique; ce qui suscita la réaction de Pyongyang. On peut y observer la présence de son Armée de terre « Army »autour de la zone démilitarisée, son armée de l'air « Air force » autour de Séoul et sa Base marine « Navy » au sud de la Corée du sud.

Carte n° 7 : Le dispositif militaire des Etats-Unis en Asie orientale

Source: www.centretransatlantique.fr/Août/ 2007.

Ce recours au développement de l'armement nucléaire cristallisa les relations entre les USA et la Corée du Nord, celle-ci qui n'avait qu'un seul objectif : pérenniser le Coréostalinisme. Dès lors, les USA pratiquèrent la politique de pression et de compromis envers la Corée du Nord. Ainsi obligèrent-ils les nord-coréens en 1991 à la déclaration pour une Péninsule coréenne sans nucléaire avec un accord entre les deux gouvernements de Corée1. S'en survit en 1992 d'un accord conclu avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) avec lancement d'une enquête par celle-ci sur le nucléaire nord-coréen. Cet accord, à cause de son échec; dû à la réticence de Pyongyang, conduisit les américains à des manoeuvres militaires jointes des Armées US et sud-coréennes sous le nom de Team Spirit2. Elles eurent lieu en automne 1992.

La Corée du Nord protesta contre ces manoeuvres et pour matérialiser sa désapprobation, elle se retira du Traité de non prolifération. Ce retrait aggrava la situation, alors la Péninsule vécut sous un cycle permanent : chantage nucléaire nord-coréen puis

1-Pour plus d'information consulter www.mondediplomatique.fr. 2-Sang Yaoul Sohn, in www.mondediplomatique.fr.

manoeuvre militaire USA Corée du Sud. Ainsi la Corée connut beaucoup de ces tensions dues à la présence militaire américaine sur son sol et à ses alentours. Présence d'ailleurs que les sud-coréens durent pour toujours prendre en charge. En effet, la présence américaine dans la péninsule n'est pas gratuite. Le commandant des forces armées américains Burwell Bella insista sur un déplacement de ses troupes car selon lui, Séoul ne financerait pas assez leur présence militaire. Le coup de la subvention fut estimé en 2007 à près de 7469 centaines de millions de Won (560 millions d'euros)1.

L'illustration qui suit fait un récapitulatif de ce que fut le coup de l'entretien des forces US stationnées en Corée et le pourcentage de la participation américaine de 1991 à 2007. Elle prouve malgré tout l'important effort déployé par les coréens pour prendre en charge les troupes de la coalition. De toutes les époques, leur taux de participation fut toujours supérieur à celui américain. En 2007, elle était de 41%. Les sud-coréens s'occupèrent des 59% restants, ce qui justifie le mécontentement de la population.

Malgré le mécontentement des coréens du sud, cette subvention ne changera pratiquement pas; elle fut estimée à 560 millions d'euros car la menace nord-coréenne ne fut pas sous-estimée par les américaine. Ainsi donc la lutte pour endiguer l'expansion du communisme se mua à la lutte contre la prolifération nucléaire dans la région, entretenue par le régime de Pyongyang. Ce dernier utilise toujours le chantage nucléaire pour sortir de l'isolationnisme diplomatique et économique qui lui fut imposé par la communauté internationale dominé de main de maître par les USA.

Les américains exploitèrent leurs accords de mutuelle défense et surtout, leur présence militaire en Corée du Sud pour réagir lorsque le régime communiste du nord menace sa soeur d'une Guerre de destruction massive. Ils parviennent à signer un accord dit de structurel: Accord de Genève2 en 1994 avec les nord-coréens mais qui fut sans issue. Au contraire Pyongyang pris des mesures fortes face aux USA de par les menaces à sa sécurité qui alla

1-D'après le www.agoravox.fr/actualité/int : l'auteur fait remarquer que les relations militaires américaines et Sud-coréennes ont toujours été très fortes. Mais que ces derniers temps elles sont quelques peu hésitantes. Selon lui la population coréenne est désormais divisée sur cette présence américaine. Ils se méfient de l'impérialisme américain. Pour eux, la défense autonome sud-coréenne leur coûterait moins que les frais à louer à la présence militaire américaine. D'ailleurs le Ministre sud-coréen de la défense Kim Jang-Soo s'opposa à la déclaration de Burwell Bella, lui jugeant peut concevable dans la mesure où le plan des différents déploiements fut réalisé de commun accord entre les deux pays.

2-Source : www.mondediplomatique.fr. Cet accord comporta trois points essentiels:

- La Corée du Nord gelait son activité nucléaire.

-Les deux parties travailleraient à l'entière régularisation de leurs relations.

-Les Etats-Unis devait apporter deux réacteurs hydrauliques légers à la Corée du Nord pour résoudre les problèmes de production électrique. Selon Sang Youl Sohn cet accord échoua puisque dit-il les USA ont violé leurs engagements. La construction des réacteurs a volontairement été retardée, ce qui devait normalement finir en 2003. La promesse de normalisation des relations n'a pas été tenue selon l'auteur.

grandissante tout en ayant en esprit que cette approche est aussi dangereuse puisqu'elle n'eut pas l'assurance d'un soutient total chinois en cas de déferlement.

Figure n° 1 : Évolution de la prise en charge de l'armée US en %

Source: www.agoravox.fr.

Notons que l'administration américaine changea d'attitude simplement parce qu'après le 11 septembre 2001 (Sur 2006), Georges Bush a renforcé sa position sur la Corée du Nord, le plaçant dans les pays de l'axe du mal et indiqua la possibilité d'une attaque préventive. Le Président américain évoqua d'ailleurs ouvertement un changement de régime en Corée du Nord. Par dessus tout ceci, ce fut sans surprise que la Maison blanche mentionna la responsabilité nord-coréenne dans l'échec des accords de Genève. Sur ce point le Comité des Juristes de la RPDC accusa les USA d'être responsable du problème nucléaire dans la Péninsule coréenne. Peur eux, l'administration Bush n'a pas respecté les accords conclus entre la RPDC et les Etats-Unis pour résoudre la question nucléaire en Corée. Ils rappelèrent que c'est une brèche dans le principe de la législation internationale qui exigea que les signataires d'un traité en respectent ces dispositions. A cet effet, Ils publièrent le 05-Mai-2003 une déclaration1. Pour ce comité de Juristes, la Corée du Nord en se retirant de ce traité de non prolifération assura son autodéfense.

1- Pour accéder à l'intégralité de cette déclaration du comité des Juristes de la Corée de Nord, il faut se reférer au http://www.amitiéfrancecorée.org/.

En effet, comme nous le rappelions précédemment, les Etats-Unis et la Corée du Nord sont juridiquement en état de belligérance faute d'un traité de paix qui devait mettre fin à la Guerre de 1950-0953 ; ce que réclame d'ailleurs depuis très longtemps le régime de Pyongyang. Ce traité mettrait fin aux relations belliqueuses et incertitude dans la Péninsule et à ses alentours. Mais les américains ne semblent pas disposés à signer ce traité1 qui mettrait fin automatiquement à leur présence dans la Péninsule. Le n° 389 de janvier-2010 du cilreco, bulletin mensuel d'information disponible sur le net, rappelle à cet effet que les Etats-Unis de Barak Obama ne semblent pas disposés à faire la paix avec la RPDC. Ils maintiennent les sanctions unilatérales contre l'économie de la RPDC. Ceux-ci, par la voix de leur porte parole Robert Gibbs, firent de la dénucléarisation un préalable à toute avancée dans la Péninsule. Ce même bulletin pour rafraîchir la mémoire de Robert Gibbs rappelle que ce sont l'embargo et les menaces américains à l'encontre de l'Etat-voyou nord-coréen qui ont suscité la mobilisation de Pyongyang vers l'arme nucléaire. Cependant, Washington pour le maintien d'une position d'hégémonie2 attend appliquer strictement le principe de non-prolifération nucléaire.

Les USA ne firent donc aucune concession quant à leur position3. Pour eux, la Corée du Nord doit abandonner son programme nucléaire en premier et puis ils s'en chargeront de sa sécurité. Par la suite, ils continuèrent d'exercer une pression militaire sur la Corée du Nord à travers des manoeuvres militaires. C'est ainsi que la brigade US stryker a effectué en Corée du Sud une opération dénommée O-plan 50304 pour améliorer sa vitesse de déploiement.

Ces manoeuvres, dans le but d'éprouver le pouvoir militaire nord-coréen, furent régulières et faisaient suite à de véritables tensions. Ainsi pouvons-nous citer celle dénommée team spirit5 (manoeuvres militaires jointes des armes US et Sud coréenne) suite à la tension née à l'automne 1992 de la problématique d'observation de l'A.I.E.A. Ce qui d'ailleurs fut la cause du retrait de Pyongyang du traité de non-prolifération6 conduisant au regain de tensions entre les deux États.

1-confer www.cilréco.com, mars 2010.

2-Benoît Quennedy, in www.parisforum21.org du 23/04/2009.

3-Source : www.mondediplomatique.fr. Les américains conviaient la Corée du Nord à une discussion à six: la Corée du Nord, la Chine, la Russie, le Japon, la Corée du Sud et les Etats-Unis. Ces discussions ouvrirent leurs portes à Beijing en août 2003. Ceux-ci semblèrent donc ouvrirent la porte des négociations et des compromis en direction de la Corée du Nord. Mais en réalité, selon Sang Youl, les Etats-Unis visèrent à travers ces discussions apporter assistance aux pays voisins et mettre la pression sur la Corée du Nord. Il y fut présentée une approche nouvelle et sincère du problème. Pourparler à six que les nord-coréens bouderont plus tard, ayant senti la menace américaine. Ces discussions n'ont jamais repris.

4-Source: www.lefusilbrisé.fr/novembre/2003.

5- Source: www.lefusilbrisé.fr/novembre/2003.

6-Confer nos précédentes pages.

Les USA utilisent le chantage nucléaire nord-coréen pour renforcer la militarisation en Asie du Nord-est. Ils renforcèrent du coup l'axe «Séoul-Washington-Tokyo». Séoul vit son budget militaire largement augmenté. Les rapports de la presse révélèrent que la Corée du Sud fut, au cours de cette période le second importateur d'armement au monde, certainement en provenance des USA et ses alliées. Cette volonté américaine de maintenir sa présence militaire en Corée se manifesta par la déclaration du contre-amiral Craig Quigley porte parole du Ministère de la défense : «Ce n'est pas le moment de réduire le niveau des forces présentes en Corée du Sud1 ».

En 2000, le pentagone dépensa 3 milliards de dollars pour le maintien des troupes US en Corée. Le Secrétaire à la défense William Cohen et son Prédécesseur William Perry déclarèrent voir les troupes américaines rester en Corée pour y maintenir la sécurité en Asie2. Ceci confirme ce que nous avons mentionné un peu plus haut quant on désire américain de maîtriser les forces de Pyongyang à partir de Séoul. Joe Biden, vice-président Américain ne démentit point quand il affirma « [...] Il s'agit pour nous de maintenir la pression sur la Corée du Nord, même si elle dit que c'est un acte de guerre [...] c'est une force de déstabilisation dans la région»3. Ainsi pour Washington, il s'agit de poursuivre l'application des sanctions même si cela rimerait avec un éventuel conflit militaire contre Pyongyang.

Les différentes administrations américaines qui se sont succédées sont donc restées fidèles à leur principe d'alliance avec la Corée du Sud qui demeure la clef de la stabilité dans la Péninsule coréenne (Kissinger 2003 : 142). Mais on note une évolution très radicale de la diplomatie sud-coréenne concernant les relations avec les États-Unis. En effet, s'estimant très proche des missiles nord-coréens, où un déferlement de Pyongyang leur ferait préjudice, les Sud-coréens invitèrent donc les USA à éviter la prise de décision contre Pyongyang sans leur accord. Les dirigeants sud-coréens pensèrent être entraînés dans une Guerre dont ils ne veulent pas. Ainsi suite à l'annonce publique de la doctrine de guerre préventive de Georges Bush4, un conseiller du Président Roh Moo5 Hyun informa Washington qu'une attaque contre la RPDC sans un accord sud-coréen aurait raison de l'alliance avec Séoul6.

1-http//:www.ptb.be/scripts: consulté le 01 avril 2010.

2-Information révélée par le journal américain Reuters du 11 avril 2000.

3-John Chan, in http//:www.wsws.org du 22 juin 2009 consulté le 27/décembre/2009à 14h 50.

4- Président Américain de 2000 à 2008.

5- Président Sud-coréen. Confer chapitre suivant.

6-Source : www.mondediplomatique.fr/archive.octobre2007/consulté le 24/03/2010. Pour l'auteur, conscient que Pyongyang pouvait détruire Séoul en quelques heures à l'aide de ses batteries d'artillerie encastrées dans les montagnes au Nord de la Capital Séoul, les autorités Sud-coréens cherchèrent à plusieurs reprises à obtenir de Washington l'assurance que la Corée du Nord ne serait pas attaqué sans qu'ils aient été consultés et sans leur accord.

Dans ces conditions, la doctrine Bush ne pouvait que créer consternation au sud de la Péninsule. Par sa doctrine, le Président américain, à travers ses omissions et ses actes, en créant bien sûr une situation dangereuse avec Pyongyang, bafoua les normes et les attentes de la relation historique avec Séoul.

Photo n°10 : Des manifestants sud-coréens

Source : http://www.lemondediplomatique.fr.

Des manifestants devant la base américaine de Yongsan, à Séoul, le 19 février 2010. Sur les pancartes, sont inscrits les slogans « Signez un traité de paix! » et « Non à la guerre, oui à la paix! » Ceci témoigna un certain mécontentement d'une frange de la population sudcoréenne quant à ce qui concerne la politique militaire américaine dans la péninsule.

Un antiaméricanisme prit donc corps en Corée du Sud et surtout dans la population jeune1. Barthélemy Courmont pour sa part se demanda s'il s'agit d'un anti-américanisme ou d'un pur nationalisme? Selon lui, les changements stratégiques de Washington furent très mal perçus pour les sud-coréens. Leur président déclara à ce propos: «Les États-Unis doivent prendre en considération la Corée du Sud lorsqu'ils formulent des politiques concernant la Corée du Nord, puisque le Sud serait la première victime d'un conflit entre eux et Pyongyang»2.

Cet antiaméricanisme de la Corée du Sud n'exprima guère un rejet profond de la puissance de la culture et des valeurs américaines mais plutôt un désire d'indépendance vis-à-

1- Source : www.mondediplomatique.fr/archive.octobre2007/consulté le 24/03/2010. Bruce Cummings révèle que depuis l'arivée de Georges Bush à la maison Blanche, 43% de population sondée en Corée du Sud exprime une opinion très défavorable aux Etats-Unis et seulement 22% des jeunes exprimèrent une opinion favorable. 2-Source : http// www.diploweb.com/geopolitique. Pour Barthélemy Courmont, les autorités Sud-coréens furent contre la politique de redéploiement des forces US en Corée du Sud. Le pentagone a confirmé le 7 juin 2004 un projet de retrait de quelques 12500 soldats américains en Corée du Sud. Mais Séoul ne fut pas partante. Le conseiller à la sécurité Sud-coréen Kwon Chin-Ho déclara à ce propos « Le calendrier n'est rien qu'une suggestion des Etats-Unis et nous devons l'examiner et négocier» pour lui «Lors du processus d'examen, nous devons aussi discuter de près quels soldats américains doivent être retirés de Corée».Pour sa part, le Ministre de la défense Cho-Young-Kil qualifia le projet de simple suggestion.

vis de l'allié de plus de 50 ans dont l'absence serait source d'inquiétude vis-à-vis de la Corée du Nord. La photo qui suit est bien révélatrice et confirme nos propos.

Photo n°11: Barack Obama et son homologue Lee Myung-bak en conférence de presse

Source : http://www.amitiefrancecorée.org.

Barack Obama en conférence de presse conjointement avec son homologue sud-coréen Lee Myung-bak, à Séoul le jeudi 19 novembre 2009 à l'issue de sa tournée asiatique. Il réitéra la position américaine sur le nucléaire nord-coréen. L'atmosphère que présentent ici les deux dirigeants n'exprime en rien la discorde dans leur relation. Au contraire la complicité qu'ils affichent ici révèle assez bien que la Corée du Sud a besoin du soutient américain de même, les américains ne pourront s'en passer de leur présence en Corée du Sud. La Corée du Nord at-elle quant à elle conservée les relations avec ses traditionnelles alliées?

Les années 90 virent une nouvelle orientation dans les Relation Internationale: la disparition du bloc soviétique suite à l'éclatement de l'URSS et l'affaiblissement de la Russie. La Corée du Nord a ainsi perdu le soutien historique de la Russie.

La Chine son second soutien, au cours des années 90 s'ouvrit au capitalisme1. Elle noua des relations avec Séoul et Tokyo et se rapprocha de la Superpuissance américaine. Mais contrairement à la politique de Washington faite de pression et de sanction, Pékin prôna la négociation à l'égard de Pyongyang. Les désaccords intervenus entre les deux ne furent pas pour entraîner la Corée du Nord dans une guerre contre l'Occident. Pékin soutient le maintient du statu quo dans la Péninsule2 . La Chine commença à avoir assez de son «petit

1-Source : www.bricandco.com du 4 juin 2009. Les changements survenus en Chine, notamment la transition économique, ainsi que la reprise des relations diplomatiques entre Pékin et Séoul ont quelque peu altéré la nature des relations sino-nord-coréennes. Il relate que les dirigeants chinois sont devenus plus exigeants et les dons en provenance du grand frère du nord firent place au troc ou à des relations commerciales.

2-Source : www.agoravox.fr/actur consulté le 31/Mars/2010. La Chine ne supportera point un éventuel effondrement du régime du frère Kim Jong-Il et la fuite de nombreux Nord-coréen vers leur territoire.

frère» empêchant du coup Kim Jong-Il à aller au bout de ses menaces contre l'Occident1. Le Gouvernement de Pékin fit tout pour contraindre son voisin à la table de négociation avec l'Occident. On se rappelle des discussions à six même si elles n'aboutirent à grande chose.

A la suite du 1er essai nucléaire nord-coréen, la Chine accepta également de sanctionner toutes les transactions financières «susceptibles de contribuer au développement des armes de destruction massive» et d'interdire toute aide financière à la Corée, sauf à des fins humanitaires et d'assistance pour mettre fin à ses programmes nucléaires2. Elle montra aussi son opposition à l'arme nucléaire de Pyongyang3. Mais cette situation peut-elle conduire à une désolidarisation de Pékin à l'égard de la Corée du Nord? La photo suivante illustre mieux nos propos.

Photo n°12 : Les dirigeants nord-coréens et chinois en travaux à Pyongyang

Source : www.aujourdhuilacorée.com du 26/06/2009.

A l'occasion du 60eme anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la République populaire de Chine et la République populaire démocratique de Corée, le 6 octobre 1949, le Premier ministre chinois Wen Jiabao, à la tète d'une forte délégation, a effectué une visite en RPDC du 4 au 6 octobre 2009. Cette table de concertation a été l'occasion de réaffirmer la solidarité entre la République populaire de Chine (RPC) et la RPDC, forgée notamment pendant la Guerre de Corée (1950-1953). Elle montre la chaleureuse relation qu'entretiennent les deux entités de la région.

1-Source : www.agoravox.fr/ actualité internationale. Pour l'auteur un haussement de ton de la part de la Chine serait un frein aux ambitions de Kim Jong-Il.

2-Source : wwww.wsws.org du 22 juin 2009. Pour John Chan, la Chine redouta que les actions de Pyongyang ne fournissent un prétexte au Japon et à la Corée du Sud pour renforcer leurs armées y compris l'acquisition nucléaire qui menacerait aussi bien Pyongyang que Beijing. C'est pourquoi Pékin opta pour la négociation. Ainsi Qin Gang, porte parole du Ministre des affaires étrangères invita toutes les partis au dialogue, un retour des six à la table des négociations sembla obligatoire pour lui, même si Pyongyang y s'opposa.

3-Source : www.parisforum21-org du 25/Avril/2009.

La Chine ne cessa jamais de soutenir diplomatiquement la Corée du Nord dans la mesure où elle assure la sanctuarisation du territoire chinois1. Ce soutien de Pékin atteint son point culminant en 2003 lorsque le Président Hu Jin Tao proposa des pourparlers à six sur le nucléaire Nord-coréen à Pyongyang.

Notons aussi la rencontre intervenue entre les ministres Liang Guanglie et Kim Yong Chun pour échanger des points de vue sur les relations bilatérales et les relations entre les forces armées des deux pays. M. Liang déclara à cette occasion: «l'amitié traditionnelle entre la Chine et la RPDC a cautionné à se développer depuis l'établissement des relations diplomatiques bilatérales il y a 60 ans, en dépit des changements de la situation internationale». Il ajouta que «les relations entre les deux armées constituent une partie importante des relations bilatérales, et le côté chinois est prêt à forger des liens plus étroits avec la RPDC en matière d'échanges et de coopération entre les forces armées des deux pays, en vue de pousser en avant les relations bilatérales de bon voisinage et de coopération amicale dans la nouvelle situation». Kim Yong Chun, pour sa part souligna que «Les amicales relations de coopération RPDC-Chine, établies par l'ancienne génération des dirigeants des deux pays ont été consolidées et développées dans la nouvelle ère. La RPDC travaillera avec la Chine pour améliorer les relations entre les deux pays et les deux forces armées»2.

De ces déclarations, l'on peut déduire une très chaleureuse relation entre les deux pays. Mais si on s'en tient aux situations précédentes où la Chine fut condamnée à sanctionner son «petit frère» on peut émettre des doutes. En effet, pour la Chine, la Corée du Nord est un pion stratégique dont elle n'a pas l'intention de se départir. La Chine n'a pas intérêt à mettre en péril une relation économique mutuellement rentable.3 Par ailleurs l'allégeance nordcoréenne à la Chine offre à celle-ci un rempart contre la domination militaire des États-Unis et la concurrence économique japonaise, étant donné que la Chine prétend jouer le rôle de grande Puissance régionale voir mondiale en concurrençant les États-Unis d'Amérique. La photo qui suit confirme les bonnes relations entre la Chine et la RDPC.

1-Source : www.bricandco.com du 4 juin 2009. La Chine et la Corée du Nord sont séparées par les fleuves Tumen et Yalou. Il s'agit donc d'une position stratégique essentielle.

2-Les deux déclarations furent rapportées par l'agence de presse nord-coréenne Xinhna le 25-Novembre-2009 disponible sur le www.news.cn.org.

3- Source : www.perspectivesgespolitiques.com/orient du 4 février 2010. L'auteur de l'article révèle que le commerce bilatéral de la Chine avec la RPDC se solda à 2,8 milliards de dollars en 2008 soit une augmentation d'environ 40% par rapport à 2007. Les exportations chinoises au pays de Kim Il-sung s'élève et la Chine en outre obtient la gestion de plusieurs installations portuaires Nord-coréenne, ce qui procure un avantage commercial.

Photo n°13 : Kim Jong-il recevant une délégation du PCC

Source: http://www.amitiefrancecoree.org/ février 2010.

Le 23 janvier 2009, le dirigeant Kim Jong-il (à droite), secrétaire général du Parti du travail de Corée, a reçu une délégation du Parti communiste chinois. Cette visite, qui s'inscrit dans le cadre de l'année de l'amitié entre la Chine et la République populaire démocratique de Corée, permet de resserrer encore les liens étroits qui unissent les deux pays socialistes. L'atmosphère que présentent ici ces dirigeants est révélatrice de la bonne relation qui leur lie.

Selon l'agence officielle nord-coréenne KCNA, la délégation du Comité central (CC) du Parti communiste chinois (PCC) conduite par M. Wang Jiarui, chef du département aux relations internationales reçue par le dirigeant Kim Jong-il, secrétaire général du Parti du travail de Corée, était porteur d'un message du président Hu Jintao, secrétaire général du CC du PCC, à l'occasion du nouvel an lunaire, le 26 janvier, et de l'année de l'amitié entre la République populaire démocratique de Corée et la République populaire de Chine. De fait, les deux pays socialistes nourrissent des liens d'amitié et de coopération de longue date, depuis l'intervention des volontaires chinois, dont le fils du président Mao Zédong, mourut au combat aux côtés des Nord-coréens pendant la guerre de Corée (1950-1953). Les 2 millions de Coréens (ayant fuit la colonisation japonaise) de Chine ont joué un rôle actif dans la victoire sur le Kouo-Min-Tang puis la fondation de la République populaire de Chine, en 1949, et leur représentation au 17ème Congrès du PCC1 en octobre 2007, témoigne toujours de la reconnaissance de ce rôle historique. La Chine est donc un acteur très important pour la

1-confer http://aafc-bourgogne.over-blog.org/article-26143806. novembre 2010.

Corée du Nord et ceci du point de vue historique1. Malgré les orientations diamétralement opposées ces derniers temps, la Corée du Nord considère toujours la Chine comme le grand frère2. La Chine de son côté utilise le petit frère comme un pion pour justifier sa prépondérance dans la région et le statut futur qu'elle prétend jouer dans le monde.

Au sortir de la Guerre de Corée dite de Guerre fratricide, naquit un statu quo qui ne permit aucune évolution de la situation dans la Péninsule. Ni Kim Il-sung, soutenu par le bloc de l'Est ni Syngman Rhee en complicité avec le camp occidental, parrainé par les USA ne parvinrent à établir la réunification armée de la Corée. L'armistice de juillet 1953 consacra définitivement la situation de partition. Les deux Corée évoluèrent désormais dans le contexte de la Guerre froide où les deux superpuissances renforcèrent leurs positions et soutiens aux deux États. La Péninsule vécut cette rivalité idéologique, militaire et économique jusqu'au moment où un camp fit volte face. En effet, les années 90 virent finir la Guerre froide par faute d'un camp. Les difficultés de l'URSS conduisirent à l'explosion du Camp soviétique.

Les États-Unis, devenus hyperpuissants, renforcèrent leur présence et leur action en Corée du Sud. De même, leur soutien à celle-ci fut plus fréquent. Même si ces dernières années on assiste à un certain antiaméricanisme, ce ne fut pas dans le cadre de contester la puissance, la culture américaine par les sud-coréens, mais il s'agit d'un désire de plus d'indépendance et d'autorité. La Corée du Sud a d'avantage peur de la menace de sa soeur du Nord et réclame à l'Amérique une conduite bien négociée et discutée. La Corée du Nord, elle autre conscient de la disparition de son mentor l'URSS, s'isola totalement et s'investit dans l'enrichissement nucléaire, seul élément pouvant lui permettre de résister face à la menace militaire américaine. La Chine, son second soutien (même si elle s'ouvrit au libéralisme se rapprochant du coup de la Corée du Sud et des États-Unis) ne compte guère abandonner le petit frère dont elle se sert pour s'imposer sur l'échiquier international, vu ses ambitions de puissance régionale et surtout mondiale.

Les Américains, malgré leur volonté de réorganisation de l'armée US en Corée ne comptent guère lâchée leur alliée puisque cette présence militaire permet de maintenir leur

1-Source : www.AgoraVox.fr/ perspectives géopolitique.

2- Source: www.pékinreview.com/ 25 novembre 2009. Après la guerre de Corée, le Premier ministre chinois Zhou Enlai, en visite à Pyongyang du 14 au 21 février 1958, a déclaré que "la Corée et la Chine sont des Etats amis unis par le sang. Vous nous avez aidés quand nous avons eu besoin de vous. Nous sommes venus vous secourir quand vous avez été envahis par les impérialistes américains"). Lors de ses visites en Chine en 1958, le président Kim Il-sung déclara que "le peuple coréen conservera comme un trésor son amitié avec le peuple chinois et fera tout son possible pour renforcer et développer cette amitié".

hégémonie dans la Péninsule mais surtout de contrôler la Chine, la Russie et bien sûr la Corée du Nord. Cette présence étrangère en Corée eut des impacts sur l'évolution des relations des deux Etats frères. Ne devait-on pas en élucider?

CHAPITRE IV : LES RELATIONS INTERCOREENNES DE 1953 A 2009 ET LE PROCESSUS DE LA REUNIFICATION

Définies comme rapports et flux transfrontaliers, matériels ou immatériels, qui peuvent s'établir entre deux ou plusieurs individus, groupes ou collectivités, les relations internationales sont animées dans la péninsule coréenne par deux États : la Corée du Nord (RPDC) et la Corée du Sud (la République de Corée). Soutenus respectivement par le bloc communiste et celui capitalistes, les deux États connurent des évolutions opposées à l'image de leurs alliés. Les relations intercoréennes évoluèrent donc dans le contexte de la Guerre froide puis dans celui de l'après Guerre froide.

Ces relations toujours conflictuelles, fondées sur des affrontements entre les forces armées, de terrorisme d'État avec de victimes aussi bien civiles que militaires ne furent que le reflet des relations internationales sur la scène mondiale, faites dans un premier temps de bipolarisation puis de monopolarisation ensuite. Comment donc les relations intercoréennes ont-elles évoluées dans ce contexte ?

Par cette présente, nous tenterons d'élucider les différents méandres des relations que les deux États frères de la Corée ont entretenues et voir en quoi le processus de réunification semble hypothéqué. Mais bien avant nous présenterons les deux entités de la Péninsule et leur évolution.

I. Les deux entités de la Corée et leur évolution

Lorsqu'en 1945, les forces alliées conformément aux accords du Caire1 envahirent la Corée pour obtenir la capitalisation du Japon, ni les américains au Sud du 38è parallèle, ni les soviétiques au Nord, encore moins les coréens ne crurent à une partition définitive de la Péninsule. Le nom respect des engagements pris par les Superpuissances, la réticence des coréens et surtout la naissante Guerre froide rendirent difficile la situation. Ainsi aboutit-on à la proclamation de deux États séparée en Corée dès 1948.

L'ambition affichée de chaque partie de réunifier militairement la Péninsule en imposant son idéologie, échoua à l'issue de la Guerre fratricide qui eut lieu entre 1950-1953.

1- Droz B. (1992 : 121) nous rappelle que les coréens furent hostiles à tout ce qui apparu comme tutelles étrangères. Ainsi ils accueillirent avec difficulté les résolutions de la Conférence de Moscou de décembre 1945 qui institua une commission mixte soviéto-américaine, ayant pour tâche l'organisation des élections libres et l'instauration d'un gouvernement pour la Corée réunifiée. Outre cette hostilité, c'est l'opposition idéologique qui aggrava la situation. Confer chapitre deuxième.

Celle-ci se solda par un statu quo et l'armistice de juillet 1953 confirma la situation de départ. La Péninsule fut donc divisée entre deux États qui revendiquèrent représenter chacun l'ensemble de la Corée. Au Nord, la République populaire et démocratique de Corée et au Sud, la République de Corée.

Loin de faire une étude très détaillée de ces Entités de la Péninsule,nous nous contentons de relater leur origine et surtout leur évolution dans la période de notre recherche.

1.1. La Corée du Sud : République de Corée

Conformément aux accords de Moscou de mai 1945, les États-Unis reçurent la reddition des forces japonaises au sud de la ligne de démarcation le 8 septembre 1945. (Duroselle 2004: 138). Le général américain Hodge prépara la rééducation et introduisit des partis politiques. Les américains entreprirent l'élimination des dirigeants communistes. Ils gagnèrent la sympathie de Syngman Rhee qui vécu longtemps aux États-Unis (Droz 1992 : 121). Ce dernier remporta avec son parti les élections organisées par les américains.

Carte n° 8 : la République de Corée après le partage en 1948

Source: www.dinosoria.com; téléchargé le 20 mai 2010.

Cette carte montre la situation géographique de la République de Corée au sud de la ligne de démarcation avec ses principales villes et îles.

Le manque de consensus entre les deux Superpuissances entrava les activités de la commission temporaire1 de l'ONU qui reçu mandat pour organiser les élections sur toute l'étendue de la Péninsule. Ces élections eurent finalement lieu au sud le 10 mai 1948.

L'association nationale pour la réalisation rapide de l'indépendance coréenne, parti de Syngman Rhee remporta la majorité des sièges. Il constitua un gouvernement après l'élaboration de la constitution.

Photo n° 14 : Syngman Rhee, Président de la Corée du Sud en 1948

Source: www.flickr.com du 20 mai 2010.

Sur cette photo, on observe le premier Président de la Corée du Sud (République de Corée). On peut observer au tour de lui des Autorités militaires américaines au cours d'un discours qu'il prononce pendant la campagne électorale en 1948. Ce qui témoigna du fort soutien qu'il obtint des américains et que nous démontrons le long de ce travail.

1-Cette commission, mise en place par l'ONU, remplaça la commission mixte soviéto-américaine. Elle est présidée par l'Inde et composé de 8 membres à savoir : Australie, Canada, Chine France, Inde, Philippines, San Salvador, Syrie et Ukraine. Confer chapitre II pour plus d'informations.

La République de Corée fut donc proclamée et reconnue par les États-Unis et les pays Occidentaux. Son premier Président fut Syngman Rhee. Les américains réussirent à instaurer ainsi une démocratie à la Coréenne faite de dictature militaire, d'autocratie, de despotisme, de coups d'État militaire, d'arrestations d'opposants et surtout d'émeutes (Balaize 1991 : 76-78). En effet, ce ne fut qu'en décembre 1992 que le pays connut l'élection d'un Président civil (Courmont : 2006)1, soit une trentaine d'année plus tard après que le premier Président, réélu trois fois, fut contraint à l'exil2 en 1960. Kim Yang-Sam aussitôt après son élection lança les bases d'une réelle démocratie et mit fin à l'intervention militaire dans la vie politique en imposant une remise en ordre de l'armée et de la classe politique, après trente ans de régime militaire. Il permit à son successeur Kim Dae-Jung (1997-2002) de redonner vie à la culture coréenne. Il entreprit une ouverture vers le frère du nord grâce au Sunshine Policy3.

Voici la liste chronologique des différents Présidents coréens depuis 1948:

- Rhee Syngman (Yi Sung man) 1948-1960

- Yun Po-Sun (Août 1960-mai 1961)

- Général Park Chung-hee (1963- 1979)

- Choi Kyu-hah (1979- 1980)

- Chun Doo-Hwan (1980- 1993)

- Roh Tae-Woo (1988- 1993)

- Kim Young-Sam (1993- 1998)

- Kim Dae-Jung (1998-2003)

- Roh Moo-hyun (2003-février 2008)

- Lee Myung-Bak (février 2008-à nos jours)

La vie politique, organisée autour de deux grandes tendances politiques : la Droite conservatrice et la Gauche démocrate, est animée par plusieurs parties politiques4. On assista

1-Source : www.diploweb.com. Il rappelle que la marche vers la réelle démocratie permit aux coréens du Sud d'élire leur premier Président civil Kim Yong-Sam (1993-1997). Il lança une importante vague de mesure contre la corruption et mit en place de vastes reformes économiques visant à assouplir les réglementations nationales, à favoriser les investissements étranger et à promouvoir la concurrence.

2-Né le 26 mars 1875 à Haeju aujourd'hui situé au Nord, Syngman Rhee fit ses études aux Etats-Unis en Sciences Politiques sanctionnées par un Doctorat. Chef de gouvernement coréen en exil sous la dictature coloniale japonaise à Hawaï. Il fut élu président de la Corée du sud en 1948.Il exerça le pouvoir d'une manière autocratique et entraîna le pays dans la guerre de 1950-53. Il fut réélu en 1952, 1956 et 1960 mandats au cours desquels il mit en place une reforme sur l'éducation et le foncier, mais en 1960 sa réélection suscita de violentes manifestations le conduisant à la démission. Il quitta le pays pour Hawaï où il mourut en 1965 (Balaize 1991).

3-Nom donné aux efforts de réconciliation intercoréenne prônée par ce dernier. Confer partie II du chapitre. 4-Source : www.wikipediat.fr .

à des manifestations1 populaires contre le pouvoir, des renversements politiques ou coups d'Etats. Ainsi en 1987, d'énormes rassemblements populaires eurent pour conséquence des reformes politiques significatives. Il y fut élaborée une révision constitutionnelle permettant des élections présidentielles directes. Ce qui permit d'ailleurs l'élection de Roh Tee-Woo comme Président (décembre 1987). Il exerça son pouvoir entre 1988-1993.

L'un des évènements majeurs qui marquèrent la vie politique de la Corée du Sud fut l'affaire de la destitution de février 2004. En effet, le parlement sud-coréen (Parlement Monocaméral) vota le 12 mars 2004 une motion qui suspendait Roh Moo-Hyum de ses fonctions présidentielles plongeant ainsi le pays dans un vide constitutionnel2. Mais, les législatives du 12 mai 2004 rétablirent le Président dans ses fonctions, puisqu'à ces élections l'opposition perdait sa majorité au profit du Président dont les partisans se mobilisèrent pour transformer le jout électoral en un plébiscite pour Roh Moo-Hyum3.

Sur le plan international, le pays connut une évolution très remarquable. En effet, contrairement à la doctrine Holstein, Park Chung-Hee, Président de 1963-1979 maintint des relations diplomatiques avec tout les États qui en établissaient également avec la Corée du Nord. Les jeux olympiques de 1988 à Séoul entérinèrent cette Politique de la Corée du Sud. Cet évènement permit au pays de se rapprocher des Républiques de l'est dont la Hongrie. Cette situation s'accentua après la chute du Mur de Berlin (1989) et entraîna l'écroulement de l'URSS et le bloc soviétique. En effet la nouvelle politique de Gorbatchev4 à l'égard des occidentaux permit le réchauffement des Relations internationales. La Corée du Sud en profita énormément. Ainsi intervint en juin 1990 une rencontre Roh-Gorbatchev à San Francisco. En septembre, Edouard Chevardnadze se rendit à Séoul suivie de l'annonce de l'établissement des relations diplomatiques entre les deux États le 30 septembre.

En décembre de la même année, Roh se rendit aussi à Moscou pour y signer plusieurs accords commerciaux. La plus grande ouverture de la Corée du Sud fut l'établissement des relations avec la Chine qui demeura alliée sans faille de la Corée du Nord. En effet, dès 1989 intervint le développement des relations commerciales avec la Chine à hauteur de 3 milliards

1- Source : www.lesechos.fr . Ces manifestations s'explique par la croissance économique que connue la Corée du Sud. La corruption et la répartition inégale des fruits de la croissance ont généré la monté des revendications populaires ce qui aboutit, en 1980, à une démocratisation du régime.

2-Source : www.wikipédia.fr. Première dans l'histoire du pays, cette situation n'acquit de l'initiative de l'opposition majoritaire au parlement. Par 193 voix contre 47 boycotts, ils reprochaient au Président sa sympathie pour un parti politique : URI constituée majoritairement par ses fidèles.

3-Confer le www.wilipédia.fr.

4- C'est sous la direction de Gorbatchev que l'URSS se vida de sa substance grâce de sa politique de Glasnost et de Pérestroïka. Ce qui suscita des mécontentements au sein du bloc soviétique et en URSS (Duroselle 2004).

de dollars US (Balaize 1991 : 82), avec accords sur les bureaux d'échanges commerciaux qui se transformèrent en consulats dans les deux pays.

En 2002, la Corée du Sud organisa un grand évènement mondial qui réunit 32 pays du monde. La coupe du monde de la FIFA organisée avec la Japon et qui connut un grand succès unanimement reconnu par les participants. Elle signa un traité le 22 juin 1965 avec le Japon prévoyant un versement d'assistance japonaise au développement à hauteur de 300 millions de dollars et des prêts bancaires de 500 millions de dollars1.

Cette reprise du dialogue contribua au développement du pays. Le Japon devint à partir de 1969 le premier partenaire commercial de la Corée du Sud, même si cela n'exclût pas de régulières tensions2. Park Chung Hee fit remarquer d'ailleurs que l'accord avec le Japon s'inscrit aussi dans le resserrement des liens avec les États-Unis. Ce lien avec les ÉtatsUnis3 aussi bien sur le plan politique, économique que militaire permit à la Corée du Sud de passer de l'étape de pays sous-développés dans les années 60 à un Pays Industrialisé de nos jours. En effet la Corée du Sud, contrairement à la Corée du Nord (qui concentre beaucoup de ressources du sous-sol sur son territoire) fut une terre de culture surtout de riz, car elle regroupe les meilleures terres agricoles selon la colonisation japonaise. Puis, la guerre de Corée (1950-1953) rendit plus pauvre la Péninsule au Sud4 comme au Nord (Courmont 2006). Mais au sortir du conflit, les sudistes adoptèrent une stratégie d'expansion basée sur le développement des échanges avec l'extérieur. Ainsi le pays recourut à des emprunts et technologies étrangers pour se retrouver parmi les dix plus grands pays exportateurs au monde et les quinze grandes puissances économiques du monde (Balaize 1991: 89).

Le tableau qui suit nous permet de réaliser la véritable croissance économique de la Corée du sud. En effet, pour une population de plus de 42 millions atteints en 1989, le PNB par habitant fut 4968 dollars US. Ce dernier était, en 1949,de l'ordre de 70 dollar pour une population, pratiquement la moitié de celle de 1989 (un plus de 20millions). Ainsi, pendant

1-Source : www.stratégicinternational.com . La normalisation de réaction entre la Corée du Sud et le Japon suscita de vives manifestations d'opposition dans les deux pays liées surtout au passé coloniale.

2- Source : www.stratégicsinternational.com. Le problème coréen toucha directement le Japon qui ne resta indifférent à la situation dans la Péninsule. Ceci se justifia par les dramatiques évènements en Corée du Sud tels que : en 1979 l'assassinat du Président coréen Park Chung Hee, le coup d'état qui porta au pouvoir Chun Doo Hwan, en 1980 le massacre de Kwangju ; qui fit selon Balaize officiellement 200 morts, et la condamnation à mort de Kim Dae Jung, renforcèrent l'image négative du Japon en Corée du Sud.

3- Confer chapitre III.

4-Source : www.lesechos.fr. La Corée du Sud fut plus pauvre que la plupart des pays africains en 1960. Mais elle rejoignit, en une génération le cercle des pays industrialisés. Elle connut entre 1962-1990 un taux de croissance de l'ordre de 10% par an. Pour elle, ce miracle économique fut le résultat d'un développement d'industries intensives en main d'oeuvre comme le textile, l'assemblage électronique et automobile pour l'exportation.

que la population doublait en espace de 40ans, le PNB par habitant lui se multipliait par 71. Quel miracle économique?

Tableau n° 3: Evolution du PNB de la Corée du Sud pendant la Guerre froide.

Année

1949

1961

1966

1971

1976

1981

1986

1989

Population en

20,2

25,8

29,4

32,9

35,8

38,7

41,6

42,4

M hab.

 
 
 
 
 
 
 
 

PNB/hab.

70

1O7

134

276

765

1719

2300

4968

$US courant

 
 
 
 
 
 
 
 

PNB, Mid $

1,4

2,8

3,7

9,1

28,7

66,2

95,3

210,1

US courant

 
 
 
 
 
 
 
 

Source: (Balaize 1991 : 100).

Mais sans perdre de vue, ceci est à mettre à l'actif de la puissance américaine qui fut un soutien économique sans faille, histoire de permettre à la Corée du Sud de résister à l'avancée du communisme. Le Tableau qui suit fait un récapitulatif de ce que fut la croissance économique dans le pays au cours de divers périodes.

Tableau n°4: Évaluation de la croissance économique de la Corée du Sud (taux moyen annuel en %)

1962-1965

1966-1970

1971-1975

1976-1980

1981-1985

1986-1988

6,7

10,4

10,9

10,1

7,5

11,1

Source: (Balaize 1991 : 109).

La grande dépression des années 1981-1985 est liée aux soubresauts politiques, mais quand revint la stabilité, la croissance reprit de fort belle manière.

Les divers plans de développement économique sont surtout caractérisés par le dirigisme et l'intervention de l'État à tous les stades de l'économie. La construction d'une économie à forte croissance, soutenue par les exportations; le développement volontairement déséquilibré en concentrant les efforts sur les industries stratégiques cibles, enfin la politique de croissance d'abord et redistribution plus tard; conduisirent la Corée du Sud à un stade de miracle économique. Elle qui, en 1970 était plus pauvre que le Cameroun, atteignît en 1990 le

niveau du Portugal1 et fait parti, aujourd'hui des treize (13) pays les plus industrialisés du monde.

Mais tous ces exploits ne furent possibles sans le soutien et la présence sur son territoire de la première puissance mondiale, lui accordant protection militaire, sécurité militaire. Ceux que sa soeur du nord devait à tous prix assurer, elle autre, sans aucun soutien inconditionnel de l'étranger.

1.2. La Corée du Nord : République populaire et démocratique de Corée

L'armée soviétique en pénétrant la Corée au nord du 38è parallèle le 10 août 1945, conformément aux accords, négocia sur le terrain avec les diverses tendances nationalistes en privilégiant bien sûr les communistes comme ce fut le cas dans les pays de l'Europe de l'est. Ainsi, elle posa les bases d'un futur État communiste et Stalinien.

Kim Il-sung, ancien combattant de l'armée rouge après la bataille de Stalingrad, fut désigné leader. Lorsque la situation s'enlisa dans la péninsule et surtout suite à la proclamation de la République de Corée (Corée du Sud), il y fut organisée une élection pour dégagée une Assemblée du peuple de toute la Corée (Duroselle 2004 : 138). Composée de 300 membres pour la Corée du Sud et 213 membres pour la Corée du Nord, l'Assemblée populaire suprême proclama solennellement la création de la République populaire et démocratique de Corée, État souverain, doté d'un pouvoir authentiquement populaire et garantissant l'indépendance de toute la Corée2

Le 9 septembre 1948, il y fut nommé le gouvernement de la République populaire de Corée qui fut directement reconnu par l'URSS et les démocratiques populaires puis par la République populaire de Chine. Kim Il-sung procéda par la suite à la reforme agraire et nationalisa les principales industries c'est ce qu'on peut déduire à travers cet extrait de discours: «Camarades, compte tenu de la venu à maturité de l'exigence du développement de notre société, compte tenu également de la situation intérieure et extérieure du pays, le parti a décidé d'accomplir la reforme agraire en Corée du Nord et a concentré tous ses efforts sur ce travail. [...]Aujourd'hui, le comité populaire provisoire de la Corée du Nord a adopté et promulgué la loi sur la confiscation sans indemnités et la nationalisation de l'ensemble des usines, mines, centrales électriques, transports ferroviaires, banques, commerce,

1-Source : www.amitiefrancecoree.fr/avril/2010. Alors que le niveau de développement était comparable à celui du Cameroun en 1970, le produit intérieur brut (PIB) par habitant de la Corée du Sud atteint celui du Portugal dès 1990. Avec un PIB de mille milliards de dollars, la République de Corée devient en 2009 l'une des treize premières puissances économique au monde.

2-Source : www.cilreco.com du 18 janvier 2010.

établissement culturels, etc.., qui étaient la propriété de l'État japonais, [...] Ainsi que des coréens traites à la nation[...]» (Kim 1971 : 98).

Carte n° 9: Carte de la RPDC après la partition en 1948

Source: http://www.wikipédia.fr; téléchargé le 20 mai 2010.

Cette carte montre l'espace septentrionale de la péninsule que l'URSS hérita suite au partage. On peut distinguer ses principales villes. Vue sa situation géographique, cet État fut facilement intégré au Bloc soviétique.

La volonté de Kim Il-sung d'acquérir toute la péninsule de Corée à la cause du communisme, et ceci au grand dam des USA1, conduisit au déclenchement de la Guerre de Corée dont l'entière responsabilité est portée par le régime de Pyongyang (Droz 1992). L'adoption de deux idéologies différentes dans la péninsule, chacun voulant imposer son idéologie, conduisit chaque camp à vouloir conquérir toute la péninsule par force.

1-Source : www.cilreco.com. La création de la RPDC porta un coup sévère aux plans de l'impérialisme américain, elle était un obstacle inacceptable dans la réalisation de ses projets visant à étendre sa domination sur toute la Péninsule coréenne et pour en faire la pièce maîtresse de sa stratégie politico-militaire en Asie.

La Corée du Nord en intégrant le Bloc soviétique eut le soutien de l'URSS et surtout de la Chine pour déclencher la Guerre au Sud. Au sortir de cette meurtrière Guerre avec environ 2,4 millions de morts, pendant que la Corée du Sud s'engagea sur la voie démocratique1 et s'affichant de plus en plus sur les marchés mondiaux, la Corée du Nord, elle autre se transforma en caricature d'État Stalinien2 et demeure de nos jours l'État policier le plus intransigeant du monde (Kissinger 2003 : 139).En effet, depuis la fin des hostilités dans la péninsule sanctionnées par l'armistice du 27 juillet 1953, le régime de Pyongyang se considéra toujours en état de belligérance avec les Etats-Unis. Ce qui justifia pour longtemps sa politique belliqueuse.

Photo n°15: Mosaïque en hommage à Kim Il-sung, premier président « éternel » de la Corée du Nord (RDPC)

Source: www.aujourdhuilacorée.com, 20 mai 2010.

Cette photo montre la nature hautement militarisée du régime que le leader Kim Ilsung mit en place et qui continue de se pérenniser.

1-Après plusieurs péripéties, les Sud-coréens parvinrent à un régime démocratique avec l'avènement d'un civil au pouvoir. Il y en plus d'une dizaine d'élection démocratiques. Confer le www.wikipédia.org

2-Source : www.agoravox.fr/actualité/int du 31-Mars-2010. L'auteur rappelle que depuis la fin de la Guerre et le maintien du statu quo, le petit État Stalinien avec un régime totalitaire paraissait jusqu'à nos jours inoffensif et la communauté internationale espère sa chute.

S'estimant sous la menace de l'armement nucléaire américain1 et persuadé que les Etats-Unis veulent sa perte, le régime entretint sa population dans une mentalité de citadelle assiégée et se donna donc pour priorité l'armée. En témoignage le concept d'armée en premier « Songun chonghi ».

Des grands axes de la doctrine du djutche2 figurent, en premier lieu l'indépendance sur le plan militaire. L'armée trouva une place assez forte au sein du régime autoritaire à la solde Stalinien qu'érigea Kim Il-sung et qui avait pour seul objectif, résister face à la menace américaine. En effet, dans les années 1970 quand le cher dirigeant Kim Il-sung entreprit un programme d'armement nucléaire, devenant du coup le neuvième État nucléaire3, ce fut dans le but de pouvoir négocier en position de force avec les États-Unis. On comprend alors aisément les divers coups de forces de Pyongyang et surtout ses deux essaies nucléaires entrepris en octobre 2006 puis en mai 20094.

La vie politique en Corée du Nord est toujours dominée par le parti des travailleurs (Balaize 1991: 84). Très omniprésent, ce parti est pris en otage par une oligarchie militaire dominée par des technocrates et un chef charismatique. Signe de militarisation à outrance du régime, le Président de la Corée du Nord préside toujours la Commission de Défense Nationale, un organe qui, au départ se chargeait de la gestion des affaires militaires, devint depuis la disparition de leader fondateur le principale organe politique du régime au détriment du parti des travailleurs.

Progressivement, l'on assista à l'instauration d'une dynastie familiale à Pyongyang. En effet, depuis 1973, Kim Il-sung prépara la succession au sommet de l'État5. Balaize (1991: 85) révèle que le Vè congrès du parti du travail en octobre 1980 désigna le successeur officiel en la personne de Kim Jong-il, fils du bien aimé dirigeant. Il orchestra ainsi progressivement l'ascension politique et militaire de son fils aîné.

1-Source : www.mondediplomatique.fr. Pour Sang Youl Sohn, depuis la fin de la guerre, la Corée du Sud se remit à la protection militaire américaine. Ces derniers déployèrent des armes nucléaires sur et autour de la Péninsule. Environ 700 armes nucléaires furent déployées en Corée. En visite aux États-Unis, l'actuel Président Sud Coréen Lee Myung-Bak déclara à ce propos «Les coréens du Nord quand ils considéreront le solide partenariat et l'alliance qui existent entre nos deux pays, y regarderait par deux fois avant de prendre toute mesure qu'ils regretteront». Propos rapportés par John Chan le 21 juin 2009 in www.wsws.org.

2-La doctrine du socialisme nord-coréen ou le Kimilsungisme avait pour objectif final la construction d'un pays socialiste indépendant sur le plan militaire et autonome économiquement (Balaize 1991 :100).

3-Source : http://www.grip.org/fr.

4- Source : www.wikiédia.org le 27 /Décembre / 2009 à 14 h 51. A cette date la Corée du Nord annonça officiellement l'essai nucléaire de faible puissance effectué le lundi 9 octobre 2006 à 10 h 36 (heure locale) sur le site de Hwadaeri près de Kilju à 100 Km de la frontière chinoise. Cet essai fut dénoncé par la communauté internationale, y compris la République populaire de Chine, principale soutien de la Corée du Nord. L'ONU par la résolution 1718 du conseil de sécurité imposa des sanctions. Deux ans et demi après son premier essai, la Corée du Nord a annoncé le 25 mai 2009 avoir réalisé à 01 h 53 (GMT) un second essai nucléaire souterrain d'une puissance évalué entre 10 et 20 Kilotonnes.

5-Source : www.ifri.org du 15-Avril-2008.

D'ailleurs, depuis 1977, le futur soleil du communisme fut présenté comme la seule personne à avoir assimilé pleinement et matérialisé l'idée du djuché de Kim Il-sung « le leader bien-aimé, soleil de la nation, gouvernail de la révolution » au sein d'un régime autarcique où ce dernier s'est fait Dieu vivant.

Photo n°16: les obsèques de Kim Il-sung

Source: Microsoft Encarta 2008 (Chine Nouvelle /SIPA).

Kim Il-sung meurt le 8 juillet 1994, après un règne de près de cinquante ans sur la Corée du Nord. Le régime totalitaire et autarcique qu'il a imposé est marqué par un culte de la personnalité qui le déifie de son vivant. À sa mort, un deuil national de trois ans est décrété. Le «grand leader» sera nommé «président éternel» à titre posthume. Le culte de la personnalité est toujours de mise au sein de son régime où sa tombe est considérée comme un lieu de recueillement à Pyongyang.

Le peuple Coréen n'éprouva aucun mécontentement à cette succession. Il fut plutôt fier et lorsqu'en 1994, intervint la mort du leader fondateur Kim Il-sung1, son fils Kim Jongil le succéda. Aujourd'hui très fatigué et souvent malade, lui à son tour prépare sa succession en faisant entrer son fils Kim Jong-un dans le cercle fermé des généraux. Il lui présenta comme image de Kim Il-sung fondateur de la Corée du Nord.

Sur le plan international, le régime de Kim Il-sung eut le soutien de ses alliés traditionnels. Mais depuis l'ouverture de la Chine à l'Occident, la disparition du Bloc de l'Est et l'éclatement de l'URSS, on assista à l'isolationnisme total de la Corée du Nord, condamnée

1-M. Péron-Doise (2007) nous rappelle que cette disparition soudaine de Kim Il-sung avait conduit plusieurs analystes anglo-saxons à développer la thèse de l'effondrement de la Corée du Nord, s'appuyant sur l'incapacité supposé de son fils Kim Jong-il à assurer la continuité du système politique monolithique et personnifié à l'extrême. Mais contre toute attente le fils a habilement su gérer plusieurs crises dont la première crise nucléaire.

à pratiquer le marchandage nucléaire pour obtenir quelques avantages économiques (Kissinger 2003: 139).

Sur le plan économique, la Guerre civile eut beaucoup de conséquences négatives en Corée du Nord. Selon Balaize (1991)1, pour y remédier le régime mit en place de nouveaux plans de reconstructions. Ce fut le cas des plans triennal 1954-1956, quinquennal 1957-61, septennal 1961-67. Mais ces plans furent tous voués à l'échec compte tenu de l'augmentation considérable des dépenses militaires.

Cette situation conduisit la population dans une précarité absolue, où famine et malnutrition furent le quotidien des Nord-coréens. Avec 23 millions d'habitant à la fin des années 1990, l'indice de développement humain plaçait la Corée du Nord au 83è rang mondial tandis que la soeur du Sud, avec ses 50 millions d'habitants, occupait le 29è rang mondial.

C'est dans ce contraste absolu que les deux États de la Corée vécurent et continuent de vivre, condamnés à cohabiter malgré leur opposition idéologique. Cette cohabitation implique le développement des relations multiformes qu'il convient de décrypter.

II. Les différentes phases de l'évolution des relations intercoréennes de 1953-2009

Les deux États de la Péninsule, nous l'avions mentionné naquirent dans un schéma de confrontation bien impliqué dans la Guerre froide, avec un nord communiste et un sud allié des États-Unis.

A leur naissance le premier obstacle au quel furent confrontées les deux Corée est d'ordre idéologique. En effet, de chaque côté, il fut question d'affirmer la suprématie d'un choix de société et la directive politique qui en ressort. D'ailleurs la partition du pays et l'écartement de la nation coréenne furent les conséquences de cet imposant choix, qu'il fût libéral ou communiste.

Depuis la fin de la Guerre civile qui empêcha et le communisme et le libéralisme de s'emparer de toute la Péninsule, la ligne de démarcation: le 38ème parallèle fut transformé en une frontière, la plus intangible du monde aussi bien économiquement, idéologiquement politiquement que militairement. Sur ce dernier point, il faut rappeler qu'environ 1 million 200 soldats nord-coréens furent mobilisés dans cette zone de même que 400000 soldats sudcoréens (Péron-Doise 2007: 1).

1-L'auteur révèle qu'après la libération, la Corée du Nord était plus favorable à la Corée du Sud sur le plan industriel. La partie septentrionale, selon l'auteur produisait 92% l'électricité, 86% des combustibles, 82% des produits chimiques, 78% des minerais mais la presque totalité des installations industrielles furent détruite par les bombardements américains pendant la guerre de Corée.

Photo n°17: DMZ : village frontière de Panmunjom

Source: Microsoft Encarta 2008.

La clause principale de l'armistice du 27 juillet 1953, qui mit fin à la guerre de Corée, spécifia que les deux adversaires (Sud-coréens et Nord-coréens) doivent reculer leurs troupes de 2 km par rapport à la ligne de front (le 38e parallèle), créant ainsi une zone démilitarisée, connue sous le nom de DMZ (Demilitarized Zone). Longue de 250 km, sur une largeur de 4 km, la DMZ est délimitée par une haie continue de 3 m de haut, surmontée de barbelés. Le seul point de contact entre le nord et le sud, où des soldats se font face, se situe à Pan mun jom, là où a été signé l'armistice. Ainsi donc on peut apercevoir des soldats sud-coréens et nord-coréens face à face à longueur de journées.

Ce fut à travers de cette frontière large de 4 Km et long de 250 Km à hauteur du 38 parallèle que les Coréens furent condamnées à mener leurs relations.

Ces relations furent, durant toute cette période très tendues, mais faites par monument de dialogues et de partenariats économiques.

2.1. Des relations tendues dans la péninsule Coréenne de 1953 à 2009

Dès leur fondation, les deux régimes du Nord et du Sud prétendirent représenter l'ensemble de la Corée. Au sud, la Corée du Nord demeure toujours officiellement La province du Nord. Il exista une loi interdisant aux sud-coréens de mener des échanges directs, sans aucune autorisation au préalable, avec leurs frères du nord.

Au sortir de la guerre de Corée, les acteurs n'ont jamais signé un traité de paix et ce fut l'armistice de 1953 qui régit les relations intercoréennes. Ces dernières s'établirent bon gré mal gré et dans un climat de défiance extrême. La diplomatie nord-coréenne avança toujours sur une base de confrontation1. Ainsi, des affrontements entre les forces armées ou les services secrets de la Corée du Nord et de la Corée du Sud au cours d'espionnage, des raids commandos, de terrorisme d'État, ainsi qu'au sujet des zones de pêches ont faits depuis la fin des opérations militaires en Corée des centaines de victimes civiles et militaire, avec souvent de lourdes pertes dans les deux camps. Plusieurs attentats furent perpétrés contre des membres du gouvernement sudiste dont deux contre le président Park Chung-Hee 2en 1980.

Les années 1967 et 1968 furent des années record d'infiltrations militaires avec 743 agents armés recensés sur les 3693 infiltrées de 1954 à 1992. Une attaque contre la résidence présidentielle par 31 hommes qui formaient un commando des forces spéciales du Nord, se solda par 28 tués et un prisonnier du côté Nord-coréen. En Corée du Sud, on dénombra 68 morts civils et militaires et 66 blessés. Trois américains furent blessés et trois autres moururent au cours de cette attaque du 21 janvier 1968. En octobre de la même année, 130 commandos Nord-coréens, venus par la mer tentèrent un raid sur la côte-est de la Corée du Sud, 190 furent tués et 7 capturés.

Outre ces raids commandos, on nota des attentats de la part des nordistes. En effet, en novembre 1983, un attentat à Rangoon contre le président sud-coréen Chun Doo-Hwan au mausolée du Martyr fit 17 morts, dont quatre ministres3. Le Boeing 707 de la Korean Air reliant Bagdad à Séoul en plusieurs étapes explosa en plein vole en novembre 1987 tuant 115 personnes. Kim Hyun-Hee, l'un des agents nord-coréens ayant placé la bombe dans l'avion, fut gracié par le président Roh Tae-Woo après qu'il ait été condamné à mort par le tribunal de Séoul le 25 avril 1989. Au cours de la Guerre froide, 3795 pécheurs sud-coréens furent enlevés et emmenés en Corée du Nord. Ce qui témoigna de l'effectivité de véritables tensions autour des zones de pêches.

Les incidents de Yeonpyeong en furent la preuve. En effet, en 1999 et 2002 des affrontements eurent lieu entre les Forces navales nord-coréennes et sud-coréennes à proximité de l'île Sud-coréennes de Yeonpyeong. Le conflit porta sur l'accès à la zone de pêche aux alentours de l'île, normalement réservée aux bateaux sud-coréens. Ainsi les 9 et 15 juin 1999, les échanges de tirs firent une trentaine de morts nord-coréens, après qu'un

1-Source : www.lemonde.fr /27/Mai/09/18h 40.

2-www.wiképédia.org/politique_de_la_Corée_du_Sud. Il perpétra le coup d'État après le départ de Syngman Rhee et prend le pouvoir à partir de 1963 jusqu'à 1979.

3-Confer le www.aujourdhuilacorée.org: du 24 / Avril / 2007.

torpilleur du nord fut coulé. Le 19 juin 2002, dans la même zone, suite à l'écoulement d'un patrouilleur sud-coréen, des échanges de tirs firent de nouveau une quarantaine de victimes de part et d'autre.

Depuis cet incident, on sentit une accalmie dans les relations intercoréennes jusqu'en 2009 où un nouvel incident éprouva les deux États. Le 10 novembre 2009, la flotte Sudcoréen ouvrit le feu sur un navire nord-coréen qui passa la frontière maritime séparant les deux Corée1. Les nord-coréens réagirent aussitôt en tirant cinquante munitions contre deux cents du côté des sudistes. Le bateau nord-coréen fit demi-tours, gravement endommagé. Par la suite, le Nord présenta une demande d'excuse que la Corée du Sud ne suivit point. Elle fut aussitôt menacée de guerre2. Ce dernier point fit réagir le gouvernement des États-Unis à travers le porte parole de la maison blanche Robert Gibbs. Celui-ci, après avoir mis en garde les nordistes contre toute intervention ultérieure en mer Jaune, invita le régime de Pyongyang à abandonner les discours guerriers et les actions de provocation3. Mais Pyongyang va-t-il respecter cet appel ?

Les manoeuvres militaires conjointes Coréo-américaines perçues comme menace à la sécurité du Nord ne furent pas de nature à calmer les relations intercoréennes. A chaque fois que ces exercices furent annoncés, Pyongyang réagit en menaçant la Péninsule d'une Guerre généralisée.

Des relations très tendues de 1953 jusqu'à la fin de la Guerre froide, l'on assista désormais et ceci jusqu'en 2009 dans la péninsule à une alternance d'affrontements, de dialogues, de négociations et puis de partenariats économiques. Ceci justifie la thèse de Gazano (2003: 15), pour qui la définition des relations internationales est relative et contingente, variant des approches conflictuelles aux approches solidarités 4 et associant par moment ces deux aspects.

1-Selon le Korea times du 10/Novembre/2009/archives, le navire nord-coréen pourchassait un chalutier chinois pêchant illégalement du crabe en Mer Jaune, à proximité de l'île de Daechong.

2-Dépêche du 12 / Novembre / 2009 de l'agence de Presse nord-coréenne (Korean Central New Agency): DPRK. 3-Information révéla par l'Agence France Presse, dans l'une de ses dépêches datées du 14 / Novembre / 2009. 4-Selon Gazano (2003), celles-ci sont difficiles à appréhender et il n'est pas exagéré d'affirmer qu'il existe autant de théories des relations internationales que des chercheurs. Aussi, il s'accorde avec J-J Roche pour classer les relations internationales en deux grandes approches doctrinales à savoir les approches réalistes ou conflictuelles et celles solidaristes ou transnationalistes. Pour lui, les relations internationales sont longtemps dominées par l'approche réaliste, du moins jusqu'à la fin de la Guerre froide. En Corée cette approche persiste toujours même si on observe des avancées notables dans leurs relations.

2.2. Les relations de bon voisinage dans la Péninsule Coréenne de 1953-2009

En Corée, l'approche réaliste ou conflictuelle domine les relations entre les deux États, puisqu'étant en perpétuel logique de guerre. Mais cela n'empêcha qu'il y eut des périodes de bon voisinage et de coopération. C'est d'ailleurs ces derniers aspects que cette partie se proposa d'élucider, étant donné que les relations internationales se définissent dans un cadre limité, à tous les rapports et flux transfrontaliers, matériels ou immatériels, qui peuvent s'établir entre deux ou plusieurs individus, groupes ou collectivité (Gazano 2003: 15). Malgré l'opposition idéologique et économique, malgré la permanence des conflits et surtout pour l'intérêt du peuple coréen très homogène ethniquement (90% de la population parle le Coréen, leur langue maternelle), les dirigeants, aussi bien du nord que du sud, n'eurent de cesse prôné le dialogue. Des rencontres de haut niveau furent organisées dans ce sens. En effet, le dialogue entre les deux États de la péninsule débuta à partir de 1972 (Balaize 1991: 86). Ils aboutirent à la création d'une commission de coordination dans le but d'établir des relations de confiance mutuelle1 malgré la persistance de la méfiance2 et le nom respect des clauses.

Bien avant ce premier dialogue intercoréen qui eut le mérite d'avoir permis, malgré tous, aux acteurs de franchir un important pas, ce furent les Croix-Rouge des deux pays qui initièrent en premier des réunions entre les familles divisées en 19713. Ces rencontres de dialogue et d'échange eurent beaucoup plus de réussite dans les années 1990. En effet, les années 90 virent la chute de l'URSS et le démantèlement du bloc soviétique. Outre la disparition de son mentor l'URSS, la Corée du Nord perdit aussi le soutient inconditionnel de la Chine le grand frère du Nord. Ce dernier s'ouvrit au marché de consommation et au libéralisme économique. N'ayant plus d'autres alternatives, Pyongyang dilua ses menaces à l'égard de Séoul. Ainsi les rencontres entre le Sud et le Nord reprirent de fort belle manière.

Le premier ministre nord-coréen Yon Hyonmuk, à la tête d'une forte délégation se rendit à Séoul en septembre 1990. Il y rencontra son homologue du sud et le président Roh Tae-Woo (1988-1993). En novembre 1890, le premier ministre sud-coréen Kang Yong Hun,

1-Confer le www.lemondediplomatique.fr. Il y est détaillé tous les points de discussions et les engagements pris. 2-Pour Balaize (1991), cette méfiance se justifia dans la mesure ou on découvrit des attentats fomentés par le Nord contre le Sud, la découverte des tunnels d'invasion creusés par le Nord sous la zone démilitarisée ou encore les constantes manoeuvres militaires entre la Corée du Sud et les États-Unis d'Amérique qualifiées d'atteinte à la sécurité nord-coréenne.

3-Se référer au www.wikipédia.fr du 10 / Février / 2010. Les familles furent séparées par la zone démilitarisée. Depuis 1953 il est difficile à un Coréen du Sud de se rendre au Nord, le sens inverse fut encore plus complexe. Cette initiative, même si elle a échoué à ces débuts, connut une avancé remarquable. De nos jours elle est plus ou moins régulière, les familles se rencontrant pour échanger pendant quelques minutes.

à son tour se rendit à Pyongyang et discuta avec Kim Il-sung. Il fut donc instauré un processus de rotation quant à ce qui concerne ces rencontres.

La conséquence immédiate de cette détente dans les relations intercoréennes fut la présentation conjointe d'adhésion des deux Corée aux Nations-unies (Balaize 1991 : 87). En effet, le 17 septembre 1991 les deux pays furent conjointement admis aux Nations-Unies. Dans la foulée, ils signèrent le 13 décembre 1991 un accord de reconnaissance réciproque et de coopération1. A partir de cet accord, plusieurs évènements intervinrent dont l'ouverture de circuits touristiques en Corée du Nord pour les coréens du Sud dès 1997.

Dans le contexte de la politique d'apaisement, on assista à plusieurs sommets de haut niveau qui eurent pour objectif d'approfondir le dialogue abandonné depuis 1972. A cet effet, en juin 2000, une rencontre officielle eut lieu entre Kim Jong-il2 et le président du sud Kim Dae-jung (1997-2003) à Pyongyang du 13 au 15 juin 2000. Cette rencontre fut sanctionnée par une déclaration commune qui constitua le soubassement du rapprochement intercoréen3. Photo n°18: rencontre historique entre Kim Jong-il et Kim Dae-jung

Source : http://www.amitiefrancecoree.over-blog.org/26-06-2009.

Les présidents nord-coréen (à gauche) et sud-coréen (à droite) au début du sommet historique à Pyongyang. Le sourire sur les lèvres fut révélatrice des nouvelles orientations que les deux leaders voulurent impulser à leur relation à travers la déclaration commune sanctionnant la fin des travaux. Mais à quels résultats?

1-Source : www.lemonde.fr/27-Mai-09. Les deux États reconnaissent réciproquement le système politique de l'autre (puisqu'ils livraient une guerre idéologique) et se défendirent de toute ingérence dans ses affaires intérieures. En outre, l'accord prévit le développement des échanges militaires, économiques et culturels.

2-Kim Jong-il succéda à son père décidé en 1994, instaurant du coup une succession dynastique en Corée du Nord.

3- Pour l'intégralité de la déclaration, confer le site officiel de la Corée du Nord : Naenara.

Toujours à Pyongyang, un second entrevu entre Roh Moo-Hym1 et Kim Jong-il se tint du 02 au 04 octobre 2007 et un nouveau document fut signé par les acteurs dans lequel ils s'engagèrent à promouvoir la paix et la propriété économique dans la Péninsule. Quelques mois plutôt eut lieu, dans la péninsule (mai 2007), le rétablissement d'une liaison ferroviaire entre le nord et le sud, celle-ci avait été coupée depuis 1945 quand les soviétiques prirent possession du nord de la Corée. Ceci témoigna de la réelle volonté des coréens de divers horizons à coopérer.

Cette volonté fut plus manifeste chez les dirigeants sud-coréens2 qui s'inspirèrent de la théorie fonctionnaliste des relations internationales (Gazano, 2003). En effet, animés du désir de prévenir les conflits assez récurrents dans la péninsule dus à la méfiance réciproque et de préparer la réunification, ces dirigeants, de commun accord avec le leader du nord, créèrent les intérêts communs en particulier dans le domaine économique. L'approche géoéconomique3 fut donc mise en application non seulement pour la défense des intérêts économiques du sud mais aussi et surtout pour atténuer les disparités économiques et culturelles qui existent entre eux. Ainsi lors des sommets, un accent particulier fut mis sur l'essor des échanges intercoréen. Ces échanges, sur le plan économique permirent à Séoul de devenir le deuxième partenaire de Pyongyang. En 2005, les échanges commerciaux intercoréens dépassèrent un milliard de dollars. Les exportations du nord vers le sud atteignirent en 2007, 390 millions de dollars4.

Outres ces échanges économiques, il eut le rétablissement des liaisons ferroviaires (mai 2007), aériennes et maritimes. Sur ce dernier aspect, un navire de la compagnie Hyundai Asan effectue une liaison permanente entre le sud et le poste de Kosong au nord pour le transport des touristes sud-coréens. Le 21 mai 2007, pour la première fois un navire nordcoréen, le Kang Son-Ho, accosta au sud depuis la fin de la guerre.

Les échanges de personnes5 et de cultures connurent une véritable avancée. Elles concernèrent en particulier la coopération sportive et scientifique. Des scientifiques du nord et

1-Nouveau Président à partir de Février 2003, il remplaça Kim Dae-Jung. Ils furent tous les deux les acteurs principaux de cette ouverture vers le Nord.

2- Ces derniers sont surtout Kim De-Jung février 1997 - février 2003 et Roh Moo-Hyum février 2003 - février 2008 (Balaize 1991).

3- Cet approche vient en opposition à l'approche géopolitique pour qui la politique étrangère n'est rien d'autre que la défense d'intérêts politiques qui sous-tend la logique d'affrontement. C'est le point de vue de Gazano (2003 :18).

4-Source : www.wikipédia.fr/10/02/2010. L'auteur nous rappelle que l'essor des exportations du Nord vers le Sud traduisit le développement de la zone industrielle de Kaesong où sont implantées des entreprises Sudcoréennes.

5- Source : www.wikipédia.fr/10/02/2010 . L'auteur nous informe qu'ils y eurent des échanges touristiques depuis 1997 et en 2005 il eut environ 87000 visiteurs au Nord. La réunion des familles continue jusqu'à nos jours. La dernière en date fut novembre 2010.

du sud se rencontrèrent à plusieurs occasions pour la promotion de la coopération entre les deux pays. Ainsi, du 07 au 11 ami 2007 un séminaire scientifique intercoréen se tint à Pyongyang. Environ soixante chimistes du sud et cinquante du nord se concertèrent pour des publications d'études conjointes1. Au regard de tous ce qui précèdent et vu l'implication des acteurs, pourrait-on envisager une réunification des deux États de la Corée?

III. La Problématique de la réunification péninsulaire entre réalité et mythe

La partition de la péninsule Coréenne, l'un des pays les plus homogènes sur le plan ethnique où plus de 99% de la population parle le Coréen, fut l'une des conséquences de la cassure Est-ouest des immédiats après Seconde Guerre mondiale. Les coréens tentèrent mais sans parvenir à se réunifier même après la guerre froide qui pourtant fut à l'origine de cette division comme nous le démontrions dans les précédentes pages.

3.1. Les circonstances favorables à une probable réunification de la Corée

La disparition du bloc oriental, due à la désillusion interne que connut l'URSS dans les années 1990 (Sur 2006 : 126), mit fin à la Guerre froide. La Russie, affaiblie, se retira de la scène internationale, la Chine s'ouvrit au marché de consommation. Les États-Unis devinrent la superpuissance mondiale. Et ce fut à raison que bon nombre de spécialistes et acteurs crurent à une probable réunification de la péninsule coréenne en proie à une division idéologique depuis plus d'un demi-siècle. Plusieurs facteurs militèrent d'ailleurs en faveur de cette thèse.

Dans un premier temps, la réunification de l'Allemagne fut un facteur qui pouvait justifier la probable réunification de la Corée. En effet tout comme la Corée, l'Allemagne fut divisée en deux États dès 1949 entre la République fédérale d'Allemagne (RFA), prooccidentale et la République démocratique d'Allemagne (RDA) prosoviétique (FritschBournazel 1992 : 104-108)2. Mais, à partir de 1989, intervint le démantèlement du Mur de Berlin3 et le passage à l'Ouest de plusieurs personnes de l'Est. La réunification d'Allemagne intervint donc le 3 octobre 1990 et donna une lueur d'espoir quant à la probable réunification dans la Péninsule coréenne.

1 -Confer le www.wikipédia.fr/10/02/2010 Réunification de la Corée.

2-Tout comme Bernard Droz, Fritsch - Bournazel a publié un article dans le n° 151, janvier 1992 de la revue « L'histoire »: où il retrace les évènements ayant conduit à la séparation de Berlin et de l'Allemagne en deux partie et intégrés dans la logique d'affrontement.

3-Comparativement à la zone démilitarisée en Corée à partir de 1953, Berlin aussi fut séparé par un mur dès 1962. Ce mur fut démoli en été 1989 (Fritsch-Bournazel 1992).

Notons ensuite la fondation du Comité International de liaison pour la réunification de la Corée en février 19771 aux lendemains de leur première rencontre historique. Les membres de tous les horizons du monde de ce comité prétendirent oeuvrer pour soutenir la déclaration conjointe du nord et du sud du 4 juillet 1972. C'est ainsi qu'ils publient mensuellement le bulletin du cilreco qui appelle les coréens à oeuvrer pour une réunification pacifique en dénonçant tout ce qui ressemble à une ingérence étrangère pour troubler la paix dans la péninsule.

Certaines démarches internes suscitèrent espoir auprès des acteurs quant à une probable réunification. Il faut noter à cet effet la volonté des acteurs à aller à l'apaisement et aux rapprochements. Le président nord-coréen Kim Il-sung fut le premier à proposer un projet confédéral en 1960 mais sans intégration politique2.

A ce propos voici ce que déclare Kim Il-sung « [...] Puisque la Nation toute entière est unanime à considérer la réunification du pays comme sa plus grande tâche, les différences d'idéologie et de régime ne peuvent empêcher la réunification. Il est possible que des gens aux idées différentes vivent ensemble dans un pays et que des régimes sociaux différents coexistent dans un pays unifié. Nous n'imposerons jamais notre idéologie et notre régime à la Corée du Sud et nous subordonnerons tout à l'union nationale et à la réunification du pays [...]»3. Cette déclaration du leader de Pyongyang confirme tout ce qui a été évoqué précédemment quant au désir des acteurs et du peuple coréen dans sa globalité de se réunifier.

Cette volonté d'aller à une réunification fut plus remarquable au Sud. En effet, les autorités de Séoul firent toujours le déplacement vers Pyongyang pour des rencontres de hauts niveaux qui, souvent, furent sanctionnés par des déclarations communes4. La photo des deux présidents que nous proposons demeura pour toujours le symbole de la réunification en Corée, ou tout au moins pour ses partisans.

1-Source : www.cilreco.com du 18 janvier 2010.

2-Source : www.wikipédia.frdu10/Fevrier2010.

3-Source : www.amitiéfrancecorée.org du 01/04/2010. Trois points lui furent fondamentaux pour la réalisation de cette République fédérale.

- L'indépendance dans tous les domaines.

- La pratique de la démocratie dans toutes les régions et dans tous les domaines.

- Priorité à la collaboration et aux échanges économiques.

4- Confer nos précédentes pages.

Photo n°19 : Symbole de la réunification de la péninsule coréenne

Source : http://www.amitiefrancecoree. 26-juin -2009

Au terme de la rencontre historique (12-15 juin 2000), à Pyongyang (Corée du Nord), entre le président sud-coréen Kim Dae-jung (à gauche) et son homologue nord-coréen Kim Jong-il --première rencontre au sommet depuis la guerre de Corée (1950-1953)--, les deux chefs d'État coréens se félicitent de la déclaration conjointe qu'ils viennent de signer et dans laquelle ils s'engagent à oeuvrer pour une réunification pacifique de la péninsule coréenne. Cette image d'union sera conservée comme symbole de la réunification de la patrie. Elle témoigne du réel désir de la part de ces autorités de parvenir à la réunification. Il fut en outre instauré en Corée du sud et ce jusqu'à nos jours, un Ministère de la réunification.

L'élection en décembre 1997 de Kim Dae-Jung apporta en Corée beaucoup d'espoir. Il mit un accent particulier sur le patriotisme coréen, détenteur d'une civilisation vieille de plus de cinq mille ans. Les actions que ce dernier entreprit laissèrent un optimisme se dessiner quant à une réunification pacifique entre les deux Corée. Le chercheur français Godement prétendit à cet effet qu'un patriotisme coréen potentiellement réunificateur prendra le pas sur le réflexe du bunker1.

Ces efforts de réconciliation intercoréenne furent connus sous le nom de la Sunshine Policy qui fut un engagement progressif vis-à-vis du nord afin de l'insérer dans l'économie régionale tout en évitant un conflit violent et instaurer un climat de confiance entre les deux Corée, ce qui conduira à terme la réunification.

1-Source : www.diploweb.com du 31/Mars/2010. Pour l'auteur, cette période permit de mettre un terme à une animosité réciproque particulièrement contre-productive.

A la suite du Sunshine Policy, la Corée du Sud préconisa, à travers le président Roh Moo-Hyun (2002-2007), la politique de la paix et de la prospérité en s'engageant dans la continuité de la politique de son prédécesseur. Malgré toute cette volonté des dirigeants, malgré l'aspiration du peuple coréen à la réunification, cette dernière ne se réalisa pas et paraît jusqu'à nos jours, irréalisable. Comment peut-on donc comprendre cette réalité bien qu'on note une volonté interne d'aboutir à une Corée réunifiée?

3.2. Une réunification difficile à réaliser ?

Plusieurs facteurs rendirent quasiment impossible la réunification de la péninsule. La Corée du Sud eut peur des difficultés économiques qu'aurait occasionnées une réunification, en prenant surtout l'exemple de l'Allemagne. En effet, la réunification allemande fit apparaître des déséquilibres et posa la question de stabilité économique.

Aussi la Corée du Sud se rendit compte des probables difficultés qu'entraînerait une réunification dans la péninsule. Pyongyang fut lâchée par ses principaux soutiens dans les années 1990 et son économie très sinistrée, occupe le 83ème rang mondial. La vie à Pyongyang fut faite de famine et de disette tandis que le sud développa un niveau de vie très élevée.

Le rapport de PIB par habitant de la péninsule fut de dix pour un (Kissinger 2003: 144), ce qui poussa les Coréens du Sud à croire à une difficulté économique qu'ils auraient à faire face1. Ainsi donc, une grande partie de la population sud-coréenne se vit difficilement disposée à «payer» les prix d'une réunification avec l'un des États les plus pauvres au monde.

La réticence à aller à la réunification fut encore plus développée au sein de la population conservatrice coréenne, celle-là qui vécut ou qui garde encore en mémoire les affres de la guerre civile de 1950 à 1953. Ces derniers reprochèrent aux présidents Kim DaeJung (1998-2002) et Roh Moo-Hyun (2002-2008) leur Sunshine Policy dite de rapprochement à l'égard du nord.

Par ailleurs notons que c'est du rang de cette frange de la population sud-coréenne que fut élu l'actuel Président (décembre 2007) Lee Myung-Bak. Tenant d'une ligne ferme et faite de réciprocité vis-à-vis du Nord, son arrivée contrairement à ses prédécesseurs contribua à refroidir2 les relations intercoréennes.

Enfin, il faut relever le faite que Pyongyang brandit toujours la menace de guerre à l'encontre de sa soeur à chaque fois qu'il y ait raidissement de la situation internationale contre-elle. Ce qui ne mit pas en confiance les partisans d'un quelconque rapprochement. A

1- Source : www.diploweb.com. L'auteur nous rappelle à ce propos que Séoul se refusa à accepter une reprise de dialogue qui supposerait que la Corée du Sud assume la quasi intégralité de la reconstruction de l'économie se son voisin.

2- Source : www.mondediplomatique.fr.

ces facteurs internes à la péninsule qui hypothéquèrent la réunification, s'ajoutèrent des facteurs régionaux et internationaux très déterminants.

En effet, les puissances régionales, qu'ils s'agissent de la Chine, du Japon ou de la Russie, n'ont aucun intérêt à voir la situation1 péninsulaire évoluer vers une réunification. En effet, la population de la Péninsule, une fois réunifiée, ferait environ 75 millions d'habitants. Un grand marché de consommation en perspective et ajouter à cela la suprématie sudcoréenne en technologie qui, de plus est déjà une puissance économiquement en expansion. Les coréens dans ces conditions et dans leur ensemble s'imposeraient à leur voisin de part leur position de carrefour. Ainsi le Japon s'inquiète de voir une Corée trop puissante à son voisinage2.

La Chine, premier partenaire commercial de la Corée du Nord ne souhaita aucune puissance à ses portes et fut toujours disponible à éviter un quelconque effondrement du régime de Pyongyang. D'ailleurs sa volonté de devenir une puissance régionale, continentale et voir mondiale ne rime pas du tout avec l'émergence d'une puissance péninsulaire qui deviendrait sa rivale. Mais de tous ceci, la question de la réunification de la Corée pose en filigrane une question de sécurité militaire.

L'armée US fut présente dans la moitié Sud de la péninsule depuis la fin des hostilités. Cette présence américaine eut un double objectif : garantir la sécurité de la Corée du Sud et partant, assurer celle régionale puis mondiale à partir de l'Extrême-Orient. Or, une éventuelle réunification dans la péninsule mettrait systématiquement fin à la présence militaire américaine en Corée. Bien que Pyongyang pose comme préalable à une réunification le départ des forces américaines, il faudrait avoir à l'esprit que l'avenir de l'Asie tout entière dépend du sort des forces américaines actuellement stationnées le long du 38ème parallèle.

Même si les Etats-Unis ont intérêt à soutenir la réunification en Corée (Kissinger 2003 : 115)3, il fut hors de question pour eux de se retirer du sud de la Corée, au risque de voir la péninsule s'embrasser et sombrer de nouveau surtout que Pyongyang n'a nullement l'intention d'abandonner son armement nucléaire.

1-Henry Kissinger (2003) nous rappelle que la Corée est le point de rencontre entre les intérêts de plusieurs grandes puissances. Selon lui, ni la Chine, ni le Japon ne souhaitent la réunification rapide de la Corée surtout si elle devait hériter de la Corée surtout si elle devait hériter de la technologie nucléaire et de missiles nordcoréenne.

2-Le passé pourrait d'ailleurs refaire surface dans le régime puisque nous l'avions mentionné dans le premier chapitre. La colonisation japonaise fut très terrible en Corée et les Coréens une fois unis, demanderaient réparations. Ce qui contribuerait à affaiblir la puissance japonaise.

3-Selon l'auteur, une puissante Corée au carrefour des grandes puissances régionales permettrait aux USA de les contrôler. C'est le cas de la Chine.

Par ailleurs, une simple annonce de redéploiement et de réduction des forces US en Corée du Sud fit réagir les autorités militaires sud-coréennes dont le conseiller à la sécurité Kwon Chin-ho pour qui, toute action de la part des USA devait préalablement faire l'objet de discussion bipartite. C'est dire que la question de sécurité militaire prédomine tout débat dans la péninsule. Dans ces conditions, la réunification, qu'elle soit rapide ou progressive nécessite beaucoup de sacrifices des deux parties. Bien qu'on enregistra une avancée dans le rapprochement économique en Corée, aussi bien Pyongyang que Séoul ne se sentit jamais près à une réunification de la Péninsule.

Créés à partir de la volonté des puissances étrangères, histoire de diffuser et d'enraciner dans la région leur idéologie, les deux États de la Corée intégrèrent très tôt la confrontation idéologique que fut la Guerre froide. La protection militaire américaine et l'assistance financière; environ 1700 000000 de dollars1 entre 1953-1956, Guerre froide oblige, firent de la Corée du Sud une puissance économique dans la péninsule avec, de nos jours, son statut de 13ème pays industrialisés au monde. Ce pays connut une évolution remarquable sur le plan démocratique. Ils organisent régulièrement des élections aussi bien législatives que présidentielles avec un suffrage universel et direct. Ils en sont aujourd'hui au septième président démocratiquement élu. Tous ceci contraste avec la réalité du coté septentrionale. En effet, au sortir de la Guerre, la Corée du Nord, par peur de se voir envahir par l'armée américaine s'investit dans la remilitarisation à outrance du régime de Pyongyang. L'armée est de nos jours l'épine dorsale du régime. Ce qui justifia la dernière nomination du fils de l'actuel président Kim Jong-un, propulsé au rang de général quatre étoiles et qui est pressenti succéder à son père Kim Jong-il lui même remplaçant son père Kim Il-sung fondateur de la RPDC. C'est donc un régime dynastique fortement militarisé qui est à la tête d'un pays, classé aujourd'hui 83èm mondiale sur le plan développement économique avec une population constamment affamée et isolée du monde, celle-ci n'ayant pour recours que l'aide alimentaire de la chine qui demeure son seul soutien et partenaire économique.

C'est dans cette situation de contraste que les deux États furent condamnés à évoluer et à mener leurs relations. Ces dernières furent faites de confrontations régulières, de conflits localisés mais aussi de partenariats économiques et culturels. Dans ces circonstances, la réunification tant prônée par les deux parties ne fut qu'un voeu pieux tant les conditions pour y parvenir restent divergentes.

1-Confer le www.clio.fr/archive/2009.

La Péninsule coréenne fut, pendant la Guerre froide, un terrain de confrontation idéologie. En effet, après l'échec de la volonté de réunifier la Corée d'une façon armée, les deux puissances renforcèrent leurs positions en Corée. Les USA par le pacte miliaire signé avec le sud, renforcèrent leur présence autour et dans la péninsule. Ils visent assurer non seulement la sécurité de leur protégé mais aussi la sécurité régionale et par delà la sécurité mondiale. Le bloc soviétique de son coté assura à la Corée du Nord un soutien économique et technologique lui permettant de renforcer son Armée et de résister à la présence militaire américaine à ses frontières. Ceci justifia le transfert de la technologie nucléaire par Moscou à Pyongyang.

La Corée vécut durant cette période, jusqu'à 1990, la confrontation de l'Axe Pyongyang-Moscou-Pékin contre l'Axe Séoul-Washington-Tokyo. Mais avec la disparition de l'URSS mettant ainsi fin à la Guerre froide, la Corée du Nord perdit son Alliée historique. Les USA devinrent une hyperpuissance et contribuèrent à isoler d'avant le régime communiste du nord seul au monde à conserver le stalinisme. Même la Chine, à partir de cette période s'ouvrit au capitalisme et noua des relations avec les pays du bloc occidental et même avec la Corée du sud l'ennemi du Nord. Malgré ce changement, la Chine ne lâcha pas son petit frère, lui accordant l'aide alimentaire et économique et l'utilise comme pion quand elle se sent menacée sur le plan international. Sur le plan interne cette situation eut des répercussions sur les relations des deux Etats. Pyongyang utilise le chantage nucléaire pour obtenir des avantages sur le plan international et menace constamment sa soeur du sud d'une guerre généralisée.

Malgré les tentatives de rapprochement prônées par le sud pour venir en aide à son frère du nord, histoire de préparer une réunification en douceur, ce dernier par des provocations frontalières menace constamment la paix. En réactions contre ses provocations la coalition militaire coréo-américaine entreprend des exercices militaires dans les mers frontalières pour dissuader le nord dans ses intentions guerrières. La présence des troupes américaines semble désormais coûtée à l'économie sud-coréenne en témoigne la manifestation du sentiment nationaliste de sa population. Mais que deviendrait une Corée sans présence militaire américaine?

CONCLUSION

GENERALE

Compte tenu de la situation géopolitique privilégiée de son pays en Asie orientale, la nation coréenne, héritière d'une des plus anciennes et plus grandes civilisations de l'ExtrêmeOrient, connut une longue histoire marquée par une lutte permanente pour préserver sa souveraineté contre l'impérialisme des puissances aussi bien voisines qu'internationales. Elle connut au début du 20ème siècle, en raison de l'impérialisme mondial, l'une des phases les plus tragiques de son histoire, lorsque le Japon, après une série d'interventions successives, l'annexa purement le 22 Août 1910.

Malgré l'entame tardive du processus de réunification du peuple à travers la décentralisation administrative coloniale et l'ouverture de la péninsule à une économie moderne, la terrible domination coloniale qui dura environ quatre décennies suscita la résistance du peuple coréenne. Cette résistance ne faiblit point, malgré l'effroyable répression politique et socioculturelle. La lutte d'indépendance du peuple coréen prit dès lors la forme armée dans les années 1930 et joua un rôle décisif dans la libération du pays, en convergence avec le combat des forces alliées notamment celle américano-soviétique contre l'axe fasciste dont le Japon.

Après la libération le 15 Août 1945, le peuple coréen prétendit recouvrer son indépendance et la souveraineté, comme s'y furent engagées les Alliés lors de la conférence du Caire en novembre 1943. Cette légitime aspiration de toute une nation ne fut malheureusement pas réalisée et ceci, dans le contexte de l'affrontement des superpuissances qui suivit la défaite de l'Axe. Les États-Unis, profitant de la présence au Sud des troupes qu'ils déployèrent pour la libération puis le désarmement des troupes japonaises dominées, y s'installèrent comme en pays vaincu. Ils éliminèrent toutes les instances populaires pluralistes coréennes et méprisèrent les Sud-coréens. Parallèlement, l'armée soviétique dans sa partie encouragea la mise en place des structures étatiques populaires coréennes, favorisant du coup le communisme. Ainsi l'occupation soviétique du nord de la Péninsule conduisit, en septembre 1948 à la mise en place d'un régime de type Démocratie populaire, tandis qu'au Sud, l'influence américaine favorisa l'émergence d'une République autoritaire anticommuniste sous la houlette de Syngman Rhee. Dès lors s'installa en Corée une logique de Guerre froide et la ligne de démarcation provisoire au niveau du 38ème parallèle devint une frontière intangible séparant deux Univers idéologiques antagonistes.

Les actions de la commission de l'ONU dans ces circonstances n'aboutirent pas, puisque les deux zones furent fortement influencées. Et quand les troupes d'occupation furent retirées, les conditions furent réunies pour que la Corée devienne le point chaud de la Guerre froide.

En effet, soutenu par les leaders communistes, Kim Il-sung, dirigeant nord-coréen lança l'attaque contre sa voisine du Sud le 25 juin 1950. Puis survint la riposte immédiate des USA. L'intervention chinoise sous la bannière des volontaires fut un tournant dans cette Guerre et prouva encore l'opposition idéologique et l'influence étrangère dans la Péninsule. Lorsqu'en juillet 1953, intervient la signature de l'armistice, il n'y eut ni vaincu ni vainqueur. L'on retourna au statu quo antérieur. La réunification n'intervint point comme souhaitée et le

38ème parallèle se transforma en une Zone Démilitarisée, long de 280 Km et large de 4 Km une paix armée y règne puisque remplie de militaires de chaque coté.

Les coréens de part et d'autre de cette zone évoluèrent sous l'influence des superpuissances qui transformèrent la Péninsule en un terrain de confrontation idéologique au cours de la guerre froide. En effet, après l'échec de la volonté de réunifier la Corée d'une façon armée, les deux puissances y renforcèrent davantage leurs positions. Les USA par le pacte miliaire signé avec le Sud, intensifièrent leur présence militaire autour et dans la Péninsule. Ils visent assurer non seulement la sécurité de leur protégé mais aussi la sécurité régionale et par delà la sécurité mondiale, en contenant en Corée la progression inquiétante du communiste qui risque d'atteindre le Japon affaiblie par la Guerre. Le bloc soviétique, de son coté, assura à la Corée du Nord un soutien économique et technologique lui permettant de renforcer son Armée et de résister à la présence militaire américaine à ses frontières. Ceci justifia le transfert de la technologie nucléaire par Moscou à Pyongyang. La Corée vécut durant cette période, jusqu'à 1990, la confrontation de l'Axe Pyongyang-Moscou-Pékin contre l'Axe Séoul-Washington-Tokyo qui ne furent que des instruments de la Guerre froide en Extrême-Orient.

Mais avec la disparition de l'URSS, mettant ainsi fin à la Guerre froide, la Corée du Nord perdit son Alliée historique. Les USA devenu hyperpuissante, contribuèrent à isoler davantage le régime communiste du nord, seul au monde à conserver le stalinisme. Même la Chine à partir de cette période s'ouvrit au capitalisme et noua des relations avec les pays du bloc occidental dont la Corée du sud, l'ennemi de la Corée du Nord. Malgré ce changement, la Chine ne lâcha pas son petit frère, lui accordant l'aide alimentaire, assistance militaire et économique et l'utilisa comme pion quand elle se sent menacée sur le plan international.

Les américains, désormais investis de leur rôle de gendarme de la planète et craignant le risque de prolifération nucléaire dans la région, à travers toute les administrations jusqu'à nos jours, alternent confrontation et dialogue pour parvenir à obtenir le gel des activités nucléaires de Pyongyang et la dénucléarisation totale de ce dernier. Ainsi le placèrent-ils parmi les pays de « l'Axe du mal » et le traita d' « État voyou ». Simultanément, ils obtinrent

de celui-ci des discussions sur la dénucléarisation. La Corée du Nord pour sa part exige avant tout un traité de paix avec les USA qui bannirait l'état de belligérance entretenu par l'armistice de 1953 et une discussion direct avec les américains, ce que ceux-ci ne furent pas disposés à admettre lui faisant comprendre que Washington passe forcement par Séoul. Même leur désir de voir l'armée américaine quitter la Corée n'aboutit jamais. Au cours d'une rencontre bilatérale entre les présidents américain et sud-coréen lors du sommet du G20 de Toronto, il a été décidé de repousser à 2015 le transfert à l'armée sud-coréenne du contrôle des opérations militaires en temps de guerre dans la péninsule coréenne, contrôle actuellement détenu par l'armée américaine qui maintient près de 30000 hommes en Corée. L'accord signé en 2007 par la Corée du Sud et les Etats-Unis prévoyait pourtant ce transfert dès 2012.

Sur le plan interne, cette situation d'influence étrangère eut des répercussions sur les relations des deux États. Ces relations, entre 1953-1990 furent faites d'affrontement au tour des zones de pèches, de vives tensions, de raids commandos, d'attentats avec plusieurs victimes de part et d'autre. Mais à partir de 1991, on sentit une amélioration dans ces relations, puisque Pyongyang perdit ses alliées et s'isola de plus. On observa alors un rapprochement des deux Entités de la Péninsule. La Corée du Sud devint le second partenaire économique de sa soeur derrière la Chine. Les relations entre 1991-2009 ne furent pas totalement chaudes entre les deux pays, il y eut de grandes crises qui menacèrent ces relations notamment l'affrontement naval en mer jaune des deux armées qui conduisit la Péninsule à bord d'une guerre et qui s'en suivit d'une prompte réaction internationale.

Dans ces circonstances, Pyongyang utilise constamment le chantage nucléaire pour obtenir des avantages sur le plan international en menaçant régulièrement sa soeur du sud d'une guerre généralisée à travers des provocations frontalières. Ainsi, les tentatives de rapprochements prônées par le sud pour préparer une réunification en douceur, n'aboutirent point. D'ailleurs en réaction à ses provocations, la coalition militaire coréo-américaine entreprit plusieurs exercices militaires dans les mers frontalières pour dissuader le Nord dans ses intentions guerrières. Ce qui porta de sérieux coups à la probable réunification. Cette dernière, bien qu'étant le souhait de tous les coréens, s'exposa à d'énormes difficultés.

Le niveau de développement de la Corée du Nord (83èm rang mondial) contrasta avec celui du sud (aujourd'hui 13ème pays industrialisés au monde). Séoul eut peur de faire face aux difficultés d'une probable réunification comme ce fut le cas en Allemagne, où la RFA a dû supporter les coups de la réunification allemande. Il faut aussi noter l'opposition des conservateurs, aujourd'hui au pouvoir qui garde en souvenir le déferlement du Nord sur le Sud en 1950. Ceux-ci sont partisans d'une radicalisation des relations avec leurs frères. Ainsi

depuis l'élection de Lee Myung-back en 2008, on note une montée de tension dans la Péninsule. A ces facteurs internes s'ajoutent ceux extérieurs.

La réunification Coréenne menacerait la Chine dans ses ambitions de puissance régionale voire mondiale. En effet, une Corée réunifiée ferait une forte puissance économique et nucléaire. Or ni le Japon, ni la Russie encore moins la Chine n'accepterait une forte puissance nucléaire à ses frontière et surtout qui ne se laisserait plus influencée, vu sa situation de pont entre les pays précités. Ces derniers mirent tous et mettrons tout en oeuvre pour éviter une réunification péninsulaire.

Loin de nuire à la puissance américaine, cette réunification avec à l'appui une puissance aux frontières de la Chine et de la Russie permettra aux USA de contrôler ces derniers, mais la réunification de la Péninsule implique immédiatement le retrait des troupes américaines dans la région, ce qu'ils ne sont pas près à admettre d'autant plus que leur sécurité et surtout la sécurité mondiale en dépend.

Dans ces conditions, les coréens dans leur ensemble ont beau émis des voeux de réunification à travers des discours et des rencontres, cette réunification pour l'heure est hypothéquée. D'ailleurs les récents développements de l'actualité dans la péninsule avec le bombardement du nord sur l'île sud-coréenne de Yeonpyeong suivie des échanges de tirs d'obus et la réaction musclée de la communauté internationale, au rang de laquelle on note l'ONU mais surtout les États-Unis, qui multiplièrent avec leur alliée du sud plusieurs exercices militaires en protestation à l'attaque du nord, prouvent à suffisance le degré de tensions entre les deux États qui, d'ailleurs ne sont pas près pour une réunification. Mais cette dernière dépendrait énormément de la volonté des USA qui détiennent jusqu'alors une très grande marge de manoeuvre dans la péninsule

Pour l'heure, Pyongyang persiste dans sa diplomatie prédatrice et même la politique de reforme économique avec une réallocation des ressources militaires et l'ouverture du régime sur l'extérieur tant prônée par certains analystes sont peu crédibles, vu le fonctionnement du régime. Il faudrait peut être promouvoir la coexistence pacifique dans la péninsule en tenant compte du jeu trouble des puissances extérieures, notamment la Chine et les États-Unis, surtout que la thèse d'un probable brutal effondrement de la Corée du Nord a définitivement traversée le temps, puisque ce régime continue de résister. La preuve, les deniers développements de l'actualité font entrevoir une probable succession de Kim Jong-un à son père, Kim Jong-il actuellement très soufrant, ce qui a d'ailleurs fait monter la tension

dans la Péninsule. Si ceci venait à être confirmé, avec la même orientation politique, la crise en Corée aura certainement de beaux jours devant elle et les puissances étrangères continueront, elles aussi à influencer les deux Etats frères au grand dam du processus de réunification.

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II- Liste des tableaux

Tableau n°1 : Production et exportation du riz coréen au Japon en million de setiers (144kg =1sertier) 25 Tableau n °2 : Aide économique accordée à la Corée du Nord par le Bloc soviétique pour sa

résistance contre l'impérialisme américain dans le contexte de la guerre froide .62

Tableau n° 3 : Evolution du PNB de la Corée du Sud pendant la Guerre froide 83

Tableau n°4 : Évaluation de la croissance économique de la Corée du Sud (taux moyen annuel

en %)

83

IV- Liste des cartes

 

Carte n°1 : l'Extrême-Orient

.19

Carte n° 2 : La Péninsule coréenne

...23

Carte n° 3 : Pearl Harbor

.28

Carte n° 4 : Assaut sur Harbor

..29

Carte n° 5 : La zone de Démarcation

39

Carte n° 6 : Les Différentes Phases de la Guerre de Corée

.48

Carte n° 7 : Le dispositif militaire des Etats-Unis en Asie de l'Est

.65

Carte n°8 : la République de Corée après le partage en 1948

78

Carte n° 9 : Carte de la RPDC après la partition en 1948

85

V- Liste des illustrations photographiques

Photo n°1 : Un mur endommagé par les bombardements nord-coréens sur l'île ..2

Photo n°2 : Des maisons totalement détruites par les bobardiers nord-coréens sur l'île 3

Photo n°3 : une victime entre les mains des secouristes sud-coréens dépêchés sur les lieux 3

Photo n° 4 : Porte-avions géant US George Washington au large de la mer jaune 4

Photo n°5 : La secrétaire d'Etat américain Hillary Clinton avec les

responsables de la troupe US .4

Photo n° 6: Les soldats de la coalition en plein exercice militaire en Corée .4

Photo n° 7: Les soldats américains et sud-coréens recevant un navire de guerre destiné aux
dits exercices ..4
Photo n° 8 : L'armée sud-coréenne remontant l'épave du cheonan, au nord-ouest de Séoul, le

15 avril 2010 ..5

Photo n°9 : Soldat américain en poste de contrôle dans la Zone démilitarisée 56

Photo n°10 : Des manifestants sud-coréens 70

Photo n°11 : Barack Obama et son homologue Lee Myung-bak en conférence de presse 71

Photo n°12 : Les dirigeants nord-coréens et chinois en travaux à Pyongyang 72

Photo n°13 : Kim Jong-il recevant une délégation du PCC 74

Photo n° 14 : Syngman Rhee 79

Photo n°15 : Mosaïque en hommage à Kim Il-sung, premier président de la Corée du Nord

(RDPC) .86

Photo n°16 : Les obsèques de Kim Il-sung ..88

Photo n°17 : DMZ : village frontière de Panmunjom ..90

Photo n°18 : Rencontre historique entre Kim Jong-il et Kim Dae-jung .....94

Photo n°19 : Symbole de la réunification de la péninsule coréenne 98

VI- Liste des figures Figure n° 1: Evolution de la prise en charge de l'armée US en % 67

VII-TABLE DES MATIERE

INTRODUCTION GENERALE 1

PREMIERE PARTIE : LA COREE DES INVASIONS EXTERIEURES A L'ARMISTICE
(1910-1953) ..... 16
CHAPITRE I : LA PENINSULE COREENNE SOUS LA DOMINATION JAPONAISE

(1910-1945) 18

I. De l'installation à la domination coloniale japonaise 18

1.1. La présence des occidentaux en Extrême-Orient 18

1.2. L'annexion de la Corée par le Japon 21

II. Les Coréens face à la dictature coloniale 22

2.1. L'organisation de l'entreprise coloniale 22

2.2. La réaction des Coréens face à la dictature coloniale 25

III. La Seconde Guerre mondiale et la fin de l'impérialisme nippon 27

3.1. La Seconde Guerre mondiale en Extrême-Orient . ...... 27

3.2. La Défaite et la capitulation japonaise .. 29

CHAPITRE II : LA COOGESTION SOVIETO-AMERICAINE DE LA PENINSULE COREENNE DE 1945 A 1953 34

I. L'Occupation soviéto-américaine de la Corée, conséquence de la défaite

japonaise 34

1.1. La défaite japonaise 35

1.2. L'Occupation soviéto-américaine de la Corée 35

II. La Partition péninsulaire, conséquence de la bipolarisation du monde? 37
2.1. La Corée des débuts de l'occupation Soviéto-américaine à la Guerre

Froide 1945-1947 37

2.2. La Partition définitive de la Corée : conséquence de la Guerre Froide? 40

III. La Guerre de Corée : affrontement idéologique? 43
3.1. De la partition définitive à l'éclatement de la Guerre en Corée : affirmation idéologique de chaque partie? 44
3.2. Du déroulement de la Guerre à l'armistice de 1953 ou le retour à la situation de départ .. 45

DEUXIEME PARTIE : EVOLUTION DES RELATIONS INTERCOREENNES : CONSEQUENCE DE L'INFLUENCE DES PUISSANCES ETRANGERES (1953- 2009) . 52 CHAPITRE III : LES INFLUENCES ETRANGERES DANS LA PENINSULE COREENNE DE 1953 A 2009 54

I. Les fondements de la présence des puissances étrangères en Corée . 54

II. La présence des puissances étrangères en Corée dès 1953 jusqu'en 1990 56

2.1. Les États-Unis en Corée du sud et ses alentours 57

2.2. La présence soviétique en Corée du Nord et sa détermination à lutter contre l'impérialisme américain de 1953-1990 60

III. L'influence des grandes puissances étrangères en Corée entre 1991-2009 ... 63
CHAPITRE IV : LES RELATIONS INTERCOREENNES DE 1953 A 2009 ET LE PROCESSUS DE LA REUNIFICATION . 77

I. Les deux entités de la Corée et leur évolution 77

1.1. La Corée du Sud : la République de Corée 78

1.2. La Corée du Nord : la République populaire et démocratique de Corée 84

II. Les différentes phases de l'évolution des relations intercoréennes de 1953 à

2009 . 89

2.1. Des relations tendues dans la Péninsule coréenne de 1953 à 2009 90

2.2. Les relations de bon voisinage dans la Péninsule coréenne de 1953-2009 93

III. La problématique de la réunification péninsulaire entre réalité et mythe 96

3.1. Les circonstances favorables à une probable réunification de la Corée . 96

3.2. Une réunification difficile à réaliser ? 99

CONCLUSION GENERALE 103

I- SOURCES ET BIBLIOGRAPHIES 109

II- LISTE DES TABLEAUX 114 III-LISTE DES CARTES 114 Iv-LISTE DES ILLUSTRATIONS PHOTOGRAPHIQUES 115
V-LISTE DES FIGURES 115 VII-TABLE DES MATIERES 116






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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore