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Les relations inter- coréennes de 1910 à  2009

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par Kossi AHOSSEY
Université de Lomé Togo -  Maitrise ès lettres option histoire contemporaine 2011
  

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1.2. La Corée du Nord : République populaire et démocratique de Corée

L'armée soviétique en pénétrant la Corée au nord du 38è parallèle le 10 août 1945, conformément aux accords, négocia sur le terrain avec les diverses tendances nationalistes en privilégiant bien sûr les communistes comme ce fut le cas dans les pays de l'Europe de l'est. Ainsi, elle posa les bases d'un futur État communiste et Stalinien.

Kim Il-sung, ancien combattant de l'armée rouge après la bataille de Stalingrad, fut désigné leader. Lorsque la situation s'enlisa dans la péninsule et surtout suite à la proclamation de la République de Corée (Corée du Sud), il y fut organisée une élection pour dégagée une Assemblée du peuple de toute la Corée (Duroselle 2004 : 138). Composée de 300 membres pour la Corée du Sud et 213 membres pour la Corée du Nord, l'Assemblée populaire suprême proclama solennellement la création de la République populaire et démocratique de Corée, État souverain, doté d'un pouvoir authentiquement populaire et garantissant l'indépendance de toute la Corée2

Le 9 septembre 1948, il y fut nommé le gouvernement de la République populaire de Corée qui fut directement reconnu par l'URSS et les démocratiques populaires puis par la République populaire de Chine. Kim Il-sung procéda par la suite à la reforme agraire et nationalisa les principales industries c'est ce qu'on peut déduire à travers cet extrait de discours: «Camarades, compte tenu de la venu à maturité de l'exigence du développement de notre société, compte tenu également de la situation intérieure et extérieure du pays, le parti a décidé d'accomplir la reforme agraire en Corée du Nord et a concentré tous ses efforts sur ce travail. [...]Aujourd'hui, le comité populaire provisoire de la Corée du Nord a adopté et promulgué la loi sur la confiscation sans indemnités et la nationalisation de l'ensemble des usines, mines, centrales électriques, transports ferroviaires, banques, commerce,

1-Source : www.amitiefrancecoree.fr/avril/2010. Alors que le niveau de développement était comparable à celui du Cameroun en 1970, le produit intérieur brut (PIB) par habitant de la Corée du Sud atteint celui du Portugal dès 1990. Avec un PIB de mille milliards de dollars, la République de Corée devient en 2009 l'une des treize premières puissances économique au monde.

2-Source : www.cilreco.com du 18 janvier 2010.

établissement culturels, etc.., qui étaient la propriété de l'État japonais, [...] Ainsi que des coréens traites à la nation[...]» (Kim 1971 : 98).

Carte n° 9: Carte de la RPDC après la partition en 1948

Source: http://www.wikipédia.fr; téléchargé le 20 mai 2010.

Cette carte montre l'espace septentrionale de la péninsule que l'URSS hérita suite au partage. On peut distinguer ses principales villes. Vue sa situation géographique, cet État fut facilement intégré au Bloc soviétique.

La volonté de Kim Il-sung d'acquérir toute la péninsule de Corée à la cause du communisme, et ceci au grand dam des USA1, conduisit au déclenchement de la Guerre de Corée dont l'entière responsabilité est portée par le régime de Pyongyang (Droz 1992). L'adoption de deux idéologies différentes dans la péninsule, chacun voulant imposer son idéologie, conduisit chaque camp à vouloir conquérir toute la péninsule par force.

1-Source : www.cilreco.com. La création de la RPDC porta un coup sévère aux plans de l'impérialisme américain, elle était un obstacle inacceptable dans la réalisation de ses projets visant à étendre sa domination sur toute la Péninsule coréenne et pour en faire la pièce maîtresse de sa stratégie politico-militaire en Asie.

La Corée du Nord en intégrant le Bloc soviétique eut le soutien de l'URSS et surtout de la Chine pour déclencher la Guerre au Sud. Au sortir de cette meurtrière Guerre avec environ 2,4 millions de morts, pendant que la Corée du Sud s'engagea sur la voie démocratique1 et s'affichant de plus en plus sur les marchés mondiaux, la Corée du Nord, elle autre se transforma en caricature d'État Stalinien2 et demeure de nos jours l'État policier le plus intransigeant du monde (Kissinger 2003 : 139).En effet, depuis la fin des hostilités dans la péninsule sanctionnées par l'armistice du 27 juillet 1953, le régime de Pyongyang se considéra toujours en état de belligérance avec les Etats-Unis. Ce qui justifia pour longtemps sa politique belliqueuse.

Photo n°15: Mosaïque en hommage à Kim Il-sung, premier président « éternel » de la Corée du Nord (RDPC)

Source: www.aujourdhuilacorée.com, 20 mai 2010.

Cette photo montre la nature hautement militarisée du régime que le leader Kim Ilsung mit en place et qui continue de se pérenniser.

1-Après plusieurs péripéties, les Sud-coréens parvinrent à un régime démocratique avec l'avènement d'un civil au pouvoir. Il y en plus d'une dizaine d'élection démocratiques. Confer le www.wikipédia.org

2-Source : www.agoravox.fr/actualité/int du 31-Mars-2010. L'auteur rappelle que depuis la fin de la Guerre et le maintien du statu quo, le petit État Stalinien avec un régime totalitaire paraissait jusqu'à nos jours inoffensif et la communauté internationale espère sa chute.

S'estimant sous la menace de l'armement nucléaire américain1 et persuadé que les Etats-Unis veulent sa perte, le régime entretint sa population dans une mentalité de citadelle assiégée et se donna donc pour priorité l'armée. En témoignage le concept d'armée en premier « Songun chonghi ».

Des grands axes de la doctrine du djutche2 figurent, en premier lieu l'indépendance sur le plan militaire. L'armée trouva une place assez forte au sein du régime autoritaire à la solde Stalinien qu'érigea Kim Il-sung et qui avait pour seul objectif, résister face à la menace américaine. En effet, dans les années 1970 quand le cher dirigeant Kim Il-sung entreprit un programme d'armement nucléaire, devenant du coup le neuvième État nucléaire3, ce fut dans le but de pouvoir négocier en position de force avec les États-Unis. On comprend alors aisément les divers coups de forces de Pyongyang et surtout ses deux essaies nucléaires entrepris en octobre 2006 puis en mai 20094.

La vie politique en Corée du Nord est toujours dominée par le parti des travailleurs (Balaize 1991: 84). Très omniprésent, ce parti est pris en otage par une oligarchie militaire dominée par des technocrates et un chef charismatique. Signe de militarisation à outrance du régime, le Président de la Corée du Nord préside toujours la Commission de Défense Nationale, un organe qui, au départ se chargeait de la gestion des affaires militaires, devint depuis la disparition de leader fondateur le principale organe politique du régime au détriment du parti des travailleurs.

Progressivement, l'on assista à l'instauration d'une dynastie familiale à Pyongyang. En effet, depuis 1973, Kim Il-sung prépara la succession au sommet de l'État5. Balaize (1991: 85) révèle que le Vè congrès du parti du travail en octobre 1980 désigna le successeur officiel en la personne de Kim Jong-il, fils du bien aimé dirigeant. Il orchestra ainsi progressivement l'ascension politique et militaire de son fils aîné.

1-Source : www.mondediplomatique.fr. Pour Sang Youl Sohn, depuis la fin de la guerre, la Corée du Sud se remit à la protection militaire américaine. Ces derniers déployèrent des armes nucléaires sur et autour de la Péninsule. Environ 700 armes nucléaires furent déployées en Corée. En visite aux États-Unis, l'actuel Président Sud Coréen Lee Myung-Bak déclara à ce propos «Les coréens du Nord quand ils considéreront le solide partenariat et l'alliance qui existent entre nos deux pays, y regarderait par deux fois avant de prendre toute mesure qu'ils regretteront». Propos rapportés par John Chan le 21 juin 2009 in www.wsws.org.

2-La doctrine du socialisme nord-coréen ou le Kimilsungisme avait pour objectif final la construction d'un pays socialiste indépendant sur le plan militaire et autonome économiquement (Balaize 1991 :100).

3-Source : http://www.grip.org/fr.

4- Source : www.wikiédia.org le 27 /Décembre / 2009 à 14 h 51. A cette date la Corée du Nord annonça officiellement l'essai nucléaire de faible puissance effectué le lundi 9 octobre 2006 à 10 h 36 (heure locale) sur le site de Hwadaeri près de Kilju à 100 Km de la frontière chinoise. Cet essai fut dénoncé par la communauté internationale, y compris la République populaire de Chine, principale soutien de la Corée du Nord. L'ONU par la résolution 1718 du conseil de sécurité imposa des sanctions. Deux ans et demi après son premier essai, la Corée du Nord a annoncé le 25 mai 2009 avoir réalisé à 01 h 53 (GMT) un second essai nucléaire souterrain d'une puissance évalué entre 10 et 20 Kilotonnes.

5-Source : www.ifri.org du 15-Avril-2008.

D'ailleurs, depuis 1977, le futur soleil du communisme fut présenté comme la seule personne à avoir assimilé pleinement et matérialisé l'idée du djuché de Kim Il-sung « le leader bien-aimé, soleil de la nation, gouvernail de la révolution » au sein d'un régime autarcique où ce dernier s'est fait Dieu vivant.

Photo n°16: les obsèques de Kim Il-sung

Source: Microsoft Encarta 2008 (Chine Nouvelle /SIPA).

Kim Il-sung meurt le 8 juillet 1994, après un règne de près de cinquante ans sur la Corée du Nord. Le régime totalitaire et autarcique qu'il a imposé est marqué par un culte de la personnalité qui le déifie de son vivant. À sa mort, un deuil national de trois ans est décrété. Le «grand leader» sera nommé «président éternel» à titre posthume. Le culte de la personnalité est toujours de mise au sein de son régime où sa tombe est considérée comme un lieu de recueillement à Pyongyang.

Le peuple Coréen n'éprouva aucun mécontentement à cette succession. Il fut plutôt fier et lorsqu'en 1994, intervint la mort du leader fondateur Kim Il-sung1, son fils Kim Jongil le succéda. Aujourd'hui très fatigué et souvent malade, lui à son tour prépare sa succession en faisant entrer son fils Kim Jong-un dans le cercle fermé des généraux. Il lui présenta comme image de Kim Il-sung fondateur de la Corée du Nord.

Sur le plan international, le régime de Kim Il-sung eut le soutien de ses alliés traditionnels. Mais depuis l'ouverture de la Chine à l'Occident, la disparition du Bloc de l'Est et l'éclatement de l'URSS, on assista à l'isolationnisme total de la Corée du Nord, condamnée

1-M. Péron-Doise (2007) nous rappelle que cette disparition soudaine de Kim Il-sung avait conduit plusieurs analystes anglo-saxons à développer la thèse de l'effondrement de la Corée du Nord, s'appuyant sur l'incapacité supposé de son fils Kim Jong-il à assurer la continuité du système politique monolithique et personnifié à l'extrême. Mais contre toute attente le fils a habilement su gérer plusieurs crises dont la première crise nucléaire.

à pratiquer le marchandage nucléaire pour obtenir quelques avantages économiques (Kissinger 2003: 139).

Sur le plan économique, la Guerre civile eut beaucoup de conséquences négatives en Corée du Nord. Selon Balaize (1991)1, pour y remédier le régime mit en place de nouveaux plans de reconstructions. Ce fut le cas des plans triennal 1954-1956, quinquennal 1957-61, septennal 1961-67. Mais ces plans furent tous voués à l'échec compte tenu de l'augmentation considérable des dépenses militaires.

Cette situation conduisit la population dans une précarité absolue, où famine et malnutrition furent le quotidien des Nord-coréens. Avec 23 millions d'habitant à la fin des années 1990, l'indice de développement humain plaçait la Corée du Nord au 83è rang mondial tandis que la soeur du Sud, avec ses 50 millions d'habitants, occupait le 29è rang mondial.

C'est dans ce contraste absolu que les deux États de la Corée vécurent et continuent de vivre, condamnés à cohabiter malgré leur opposition idéologique. Cette cohabitation implique le développement des relations multiformes qu'il convient de décrypter.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand