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Evénements de vie signicatifs, détresse psychologique et dépendance aux drogues

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par Dzodzo Eli Ekploam KPELLY
Université de Lomé - Diplôme d'études supérieures spécialisées  2011
  

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6.2. Discussion

L'objectif de notre étude s'articulait comme suit : « identifier l'indice de relation entre les événements de vie significatifs et la consommation de drogues observée chez les jeunes toxicomanes ». A l'issue de la présentation des résultats et de leur interprétation, il est fondamental de discuter de la méthodologie adoptée pour la réalisation de ce travail et de discuter des résultats obtenus par rapport aux travaux antérieurs.

6.2.1. Discussion de la méthodologie

Nous avons effectué une étude prospective sur les événements de vie significatifs vécus par les jeunes adultes et la consommation de drogues observée chez ces toxicomanes. Nous nous sommes servi de l'entretien, du questionnaire et de l'observation pour collecter les données sur un échantillon de 82 toxicomanes obtenus suite à nos critères de sélection au Centre Hospitalier National Spécialisé. L'analyse de contenu et les méthodes statistiques nous ont permis de confirmer et de valider toutes nos hypothèses. De plus, presque tous nos objectifs sont atteints sauf, manifestement, les objectifs d'application. Toutefois, la petitesse de la taille de notre échantillon et le cadre d'étude limité au Centre Hospitalier National Spécialisé ne nous permettent pas de faire une généralisationsans réserve de nos résultats. Il conviendrait d'effectuer une étude plus exhaustive et, si possible, d'allure nationale.

6.2.2. Discussion des résultats

Les résultats de notre étude énoncent expressément que les événements de vie significatifs ont entraîné,chez les jeunes adultes,une détresse psychologique qui a conduit aux conduites de consommation de drogues. En d'autres termes, les événements de vie significatifs ontfragilisé les jeunes adultes et ont favorisé chez eux la dépendance aux drogues.

Plusieurs recherches ont été effectuées pour mettre en évidence les relations entre les événements de vie vécus, généralement négatifs et les conduites de consommationsde drogues. Nos résultats s'harmonisent avec ceux deMc Glothin (1975), O'Farrel (1989), Gorman et Brown (1992), Elisha et Galaif(2001), Ondersma (2002), Chen (2003), Bader (2004), Fernandez, Bonnet, Jauffret, Niel et Pedinielli, (2006).

Pour Mc Glothin(1975), les sujets dépendants au cannabis sont souvent issus de familles désunies quoique de statutsocioéconomique plus élevé ; les relations parents-enfants sont décrites comme pauvres bienque les parents se montrent libéraux ; bien souvent, les pères abusent d'alcool et de tabac, etles mères de tranquillisants.Toutefois, nous précisonsque Mc Glothin s'est limité seulement à la dépendance au cannabis alors que nous, nous avons élargi la dépendance à plusieurs autres drogues les plus fréquemment utilisées.

O'Farrel (1989) rapporte que les événements de vie liés à la diminution des relationssont, le plus souvent non pas,la conséquence de l'addiction mais sa cause. On observe unaccroissement du nombre d'événements stressants dans l'année qui précède l'entrée en addiction aux drogues.

Nos résultats vont également dans le même sens que les travaux de Gormanet Brown (1992). Selon leurs résultats, les caractéristiques du rapport entre événements de vie et dépendances aux drogues sont : la spécificité del'événement de vie, la vulnérabilité du sujet et le diagnostic spécifique.

En 2001, Elisha et Galaif, et un an plus tard, en 2002, Ondersma ont trouvé que certains événements de vie négatifs prédisposent aux dépendances aux drogues.Il s'agit particulièrement du suicide d'un ami, du rejet des parents ou de l'épouse, des difficultés relationnelles, de l'instabilité ou de la diminution de lasatisfaction professionnelle, des négligences parentales envers les enfants mais également des événements de vietraumatiques (abus sexuels, par exemple).Mais, les recherches de Elisha et Galaif (2001) et de

Ondersma (2002) diffèrent quelque peu de la nôtre, à partir du moment nous avons trouvé que les événements de vie significatifs entraînent, certes,

les conduites de consommations de drogueschez les jeunes adultes mais à travers la détresse psychologique causée par ces événements de vie.

Nos résultats sont conformes avec ceux de Chen (2003). En effet, selon Chen (2003), les dépendances aux drogues,qu'il s'agisse du début et/ou du maintien, surviendraient après unexcès d'événements stressants négatifs,

comme conflit familial, séparation, divorce, changementprofessionnel, perte, stress émotionnel ; pour diminuer la tension engendrée par ces événements.

L'étude de Bader (2004), réalisée auprès d'adolescents et de jeunes adultes présentant des troubles des comportements addictifs et interrogés sur leursreprésentations mentales au sujet de leur constellation familiale et des modèlestransgénérationnels, montre que les adolescents et les jeunes adultes présentant des comportements addictifs ont vécu desévénements de vie stressants négatifs dans leurs familles (conflits familiaux, séparations,pertes non résolues). Le modèle transgénérationnel mis en évidence est celui du manque destructuration des figures parentales.Les résultatsde Baker concordentaussi avec nos résultats.

Fernandez, Bonnet, Jauffret, Niel et Pedinielli (2006) ont montré que la dépendance au cannabis est favorisée par des événements de vie traumatisants, une transmission familiale transgénérationnelle caractérisée par une cohésion familiale et un support familial défaillants et une surreprésentation familiale des problèmes psychologiques, organiques et des décès sur trois générations.

Plusieurs études correspondent à nos résultats. Cependant, nos travaux diffèrent des travaux de Vincent et al. (2004) qui ont montré qu'une accumulation d'événements de vie durant l'année précèdentl'installation des troubles de l'érection chez les patients plutôt que les conduites de consommations de drogues.

Nos résultats diffèrent également des travaux de Sévon (2002). D'après ces résultats, l'âge actuel, le type de famille et la position occupée dans la fratrie ne sont pas des facteurs déterminants dans l'explication de l'étiologie de la toxicomanie. Cependant, il ressort que le phénomène est essentiellement masculin, que la consommation se fait en groupe et la plupart des toxicomanes le sont devenus lorsqu'ils vivaient encore avec leurs parents géniteurs. D'après les facteurs subjectifs évoqués par les sujets, le désir d'attirer l'attention des parents constitue un facteur déterminant. Parmi les

facteurs psychologiques, la disqualification du père (absence physique et / ou psychique) et la surprotection maternelle sont les facteurs prépondérants entraînant le trouble de l'organisation de la personnalité pouvant déboucher sur la dépendance à la drogue. Les résultats de notre étude montrent par contre que les événements de vie significatifs d'ordre affectif et familial survenus avant le début des conduites de consommation de drogues sont, avec la détresse psychologique qu'ils entrainent chez les jeunes adultes, les facteurs déterminants des conduites de consommation de drogues.

- Portée et limites de nos résultats

A travers notre étude, nous avons montré la relation de dépendance entre les événements de vie significatifs et les conduites de consommations de drogues. Mais, cette relationde dépendance n'est pas axiomatique. D'ailleurs, d'autres facteursinterviennent considérablement dans cette relation de dépendance, en l'occurrence le sensde l'événement de vie et la détresse psychologiquecausée par cet événement.Du coup, nous nous gardons de toute généralisation des résultats, vusaussi la petite taille de notre échantillon et le cadre d'étude limité au Centre Hospitalier National Spécialisé.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault