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Analyse socio-économique de la production des plantes à  racine et tubercule en Province Cankuzo: cas de la commune Gisagara au Burundi

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par Jaffar RUSHIGAJE
Université du Burundi - institut supérieur d'agriculture - Ingénieur industriel en agriculture 2010
  

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IV.3.Technologies post-récolte

Au contraire des céréales qui possèdent par nature de bonnes propriétés de stockage, les plantes à R&T font sans exception partie des cultures vivrières facilement périssables. Cette périssabilité de produits issus de R&T déprécie la qualité et la valeur marchande. La transformation de ces produits vise donc la réduction des problèmes liés à la conservation de longue durée, la diversification des produits et sous produits et en définitive, l'augmentation de la valeur ajoutée d'une production primaire en le faisant passer à une étape supérieure du produit transformé. Elle permet en outre de réduire les pertes post-récolte.

Avant d'entreprendre les technologies post-récolte, nous avons identifié les causes de pertes pré- et post-récolte.

Tableau 41 : Identification et comparaison des causes de pertes pré et post-récolte

Causes

Nombre de cas de perte pré-récolte

%

Nombre de cas

de perte post-récolte

%

Rats

2

2.0

6

17.6

Pourriture causée par les attaques fongiques, bactériennes et décomposition physiologique

37

36.6

7

20.6

Vol

14

13.9

1

2.9

Coléoptères

13

12.9

20

58.8

Singes

3

3.0

0

0

Aléas climatiques

1

1.0

0

0

Bétail

18

17.8

0

0

Taupes

11

10.9

0

0

Récolte tardive

2

2.0

0

0

Total

101

100

34

100

De ce tableau, nous remarquons qu'au niveau du stade pré-récolte, les pertes les plus importantes sont causées par:

1. les champignons : ceci résulte d'un entretien mal conduit. Ainsi, les opérations culturales qui risquent de blesser les racines ou les tubercules telles que le sarclage et la récolte échelonnée prédisposent les racines ou les tubercules aux attaques fongiques ou bactériennes.

2. le vol : ceci résulte du manque de gardiennage de champs, soit que cette activité est très onéreuse et que le cycle végétatif est très long pour certaines plantes à R&T (cas du manioc), soit que ce sont souvent les R&T qui restent seuls dans les champs après la récolte des céréales et légumineuses. Mais ici, nous ne pouvons pas dire d'une pure perte car ce qui est volé n'est pas jeté mais est utilisé ailleurs. Nous pouvons parler plutôt d'un transfert non préféré.

3. les Coléoptères : ceux -ci attaquent souvent les tubercules de patate douce récoltés tardivement et peuvent conduire à la perte de tout le tubercule. Ces derniers sont aussi signalés en stock (pour les produits secs comme les cossettes)

4. le bétail : en saison sèche, certains éleveurs laissent le bétail errer et causent de ravages aux plantes qui résistent à la sécheresse prolongée en l'occurrence le manioc et la patate douce.

D'autres causes de dégâts sont de très faible importance aux R&T dans les champs : taupes : 10.9 %, singes : 3 %, rat : 2 %, récoltes tardives : 2 % et sécheresse : 1 %

Au stade post-récolte, les dégâts les plus importants sont dus aux Coléoptères 58.8 %. Cela est dû à la baisse de la teneur en eau dans la racine et à la température fraîche du milieu. L'attaque est signalée dans les greniers ou autres équipement de stockage.

Les champignons et les bactéries : suite aux blessures causées par la récolte des racines et tubercules, l'activité respiratoire devient très élevée et influence l'apparition des moisissures.

Les bactéries profitent les plaies où la séparation de la racine ou tubercule a eu lieu ou de la mauvaise manipulation. Les pertes ont été citées par 20.6 % des exploitants.

Les rats sont cités par 17.6 % des exploitants comme cause de perte de leur récolte dans le milieu de stockage.

Quant à la comparaison des causes de pertes pré- et post-récolte, nous remarquons que les pertes pré-récolte sont énormes. 101 cas ont été cités par les exploitants contre 34 cas pour les pertes post-récolte. Cela est justifié par le fait que les produits à récolter passent une longue période avant d'être récoltés et sont soumis à plusieurs influences du milieu (biotiques et abiotiques).

IV.3.1. Evaluation des techniques de transformation et de conservation

Pour réduire certaines pertes, les exploitants procèdent à la transformation. Etant donné que les plantes à racines et à tubercules ne constituent pas un groupe homogène du point de vue de leurs propriétés de transformation et de stockage, et qu'elles présentent de différences, spécifiques au produit concerné, il est donc indispensable d'utiliser des méthodes de transformation et de stockage spéciales à chaque type de produit dérivé de plantes à racines et tubercules, ce que confirme d'ailleurs l'extrême diversité des systèmes de transformation et de stockage traditionnels.

C'est ce qui nous a incité à savoir quelles sont les plantes à racines et tubercules transformées, les méthodes de transformation et de stockage utilisées, les personnes impliquées dans la transformation et les problèmes rencontrés dans la transformation et le stockage.

Tableau 42 : Racines et tubercules transformés ainsi que les produits dérivés rencontrés dans la zone de notre étude

Culture

Produit

transformé

Exploitation

concernée/90

%

Manioc

Ikivunde

55

61.1

Inyange

27

30

Total

 

82

91.1

Patate douce

-

0

0

Total

 

0

0

Pomme

de terre

-

0

0

Total

 

0

0

Colocase

-

0

0

Total

 

0

0

Igname

-

0

0

Total

 

0

0

De ce tableau, nous remarquons que les activités de transformation ne sont pas très connues. Seul le manioc connaît la transformation au sein des exploitations. 91.1% ont affirmé qu'elles transforment le manioc. Toutefois, la transformation des racines de manioc se limite à deux types de farine : Ikivunde à 61.1% et inyange à 30%. La farine « Ikivunde » est très transformée car la majorité de manioc utilisé est très amère et nécessite les opérations visant à éliminer l'acide cyanhydrique, toxique pour les humains et les animaux. Aussi, elle est très recherchée pour sa qualité marchande : sa couleur et son goût attirent les acheteurs. Mais signalons ici que cette farine est chère par rapport à la farine « inyange ».

Nous remarquons également l'absence de transformation des tubercules à part la cuisson directe de tubercules récoltés ce qui peut causer de pertes très élevées en cas de récolte abondante et que les exploitants ne peuvent pas les consommer ou les vendre. Ils sont contraints de les vendre à bas prix ou de les distribuer gratuitement chez leurs amis ou voisins.

Cela peut être une entrave au développement des ces cultures. Il faut innover de technologies de transformation en vue de diversifier et de donner de la valeur aux produits transformés.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille