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Capital humain et croissance agricole au Bénin

( Télécharger le fichier original )
par Kpénou Pierre HODONOU
Université d'Abomey- Calavi Bénin - Ingénieur statisticien économiste 2009
  

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4.3. Simulations et recommandations de politiques

économiques


·
· Simulations

Les simulations suivantes ont été effectuées en vue de prédire l'impact de l'accroissement du capital humain sur la croissance de l'agriculture. Pour cela, quatre types de chocs ont été envisagés.

> Simulation 1 : Les pouvoirs publics décident d'une modernisation accrue et soutenue de l'agriculture

Dans l'analyse de la croissance par l'approche de la comptabilité de la croissance, la PGF ou progrès technique s'est révélée comme l'élément déterminant de la croissance qui vient après le capital humain. Nous envisageons ici les effets de son accroissement. A cet effet nous avons simulé respectivement un accroissement de 5%, 10%, 25%, 50%, 75% et 100%. Les résultats sont résumés dans le tableau suivant :

Tableau 14 : PIB simulés suivant des accroissements de la PGF (progrès technique)

OBS

PIBE

PIBS1

PIBS2

PIBS3

PIBS4

PIBS5

PIBS6

1990

ND

ND

ND

ND

ND

ND

ND

1991

ND

ND

ND

ND

ND

ND

ND

1992

200,30

200,01

199,73

198,87

197,44

196,02

194,59

1993

218,83

219,04

219,24

219,85

220,87

221,90

222,92

1994

227,68

227,34

226,99

225,96

224,23

222,51

220,78

1995

240,63

240,62

240,60

240,56

240,49

240,42

240,35

1996

254,14

254,16

254,18

254,24

254,35

254,45

254,56

1997

271,76

272,00

272,25

272,99

274,23

275,46

276,70

1998

284,77

284,92

285,06

285,49

286,20

286,91

287,63

1999

300,03

300,26

300,49

301,19

302,36

303,53

304,69

2000

313,14

313,22

313,29

313,51

313,87

314,24

314,60

2001

334,18

334,68

335,17

336,64

339,10

341,56

344,01

2002

342,90

342,85

342,80

342,64

342,38

342,12

341,86

2003

350,61

350,59

350,56

350,48

350,34

350,21

350,07

2004

369,83

370,40

370,97

372,68

375,54

378,40

381,26

2005

369,69

369,15

368,61

367,00

364,31

361,62

358,93

2006

390,37

390,85

391,33

392,77

395,16

397,56

399,95

2007

404,97

405,18

405,40

406,03

407,09

408,15

409,20

2008

423,32

423,76

424,21

425,54

427,77

430,00

432,22

2009

431,67

432,04

432,42

433,56

435,44

437,33

439,22

Moyenne

318,27

318,39

318,52

318,89

319,51

320,13

320,75

Source : calculs de l'auteur sur EVIEWS à base des données collectées

PIBE est la valeur en milliards de francs CFA du PIB de l'agriculture estimé par le modèle dynamique de court terme. PIBS1, PIBS2, PIBS3, PIBS4, PIBS5 et PIBS6 sont en milliards de FCFA et représentent respectivement les accroissements simulés respectivement de 5%, 10%, 25%, 50%, 75% et 100%. On remarque le PIB passe de 318,27 milliards à 320,75 milliards en moyenne sur la période de 1992 à 2009. Cette amélioration est faible voire négligeable à voir les efforts fournis qui passent du simple au double. Les taux de croissance qui en résultent sont présentés dans le tableau ci-dessous :

Tableau 15 : taux de croissance du PIB simulés suivant des accroissements de la GPF (progrès technique)

OBS

GPIBE

GPIBS1

GPIBS2

GPIBS3

GPIBS4

GPIBS5

GPIBS6

1990

ND

ND

ND

ND

ND

ND

ND

1991

ND

ND

ND

ND

ND

ND

ND

1992

0,007

0,005

0,004

-0,001

-0,008

-0,015

-0,022

1993

0,093

0,094

0,095

0,098

0,103

0,108

0,113

1994

0,032

0,031

0,029

0,024

0,016

0,009

0,001

1995

0,056

0,056

0,056

0,056

0,056

0,055

0,055

1996

0,055

0,055

0,055

0,055

0,055

0,056

0,056

1997

0,068

0,069

0,070

0,073

0,078

0,082

0,087

1998

0,055

0,055

0,056

0,057

0,060

0,063

0,065

1999

0,056

0,057

0,058

0,060

0,064

0,068

0,072

2000

0,040

0,040

0,040

0,041

0,042

0,044

0,045

2001

0,062

0,063

0,065

0,070

0,078

0,085

0,093

2002

0,024

0,024

0,024

0,023

0,023

0,022

0,021

2003

0,022

0,022

0,022

0,022

0,021

0,021

0,021

2004

0,055

0,056

0,058

0,063

0,071

0,079

0,087

2005

-0,008

-0,010

-0,011

-0,016

-0,023

-0,030

-0,037

2006

0,056

0,057

0,059

0,062

0,069

0,075

0,082

2007

0,038

0,038

0,039

0,041

0,043

0,046

0,049

2008

0,041

0,042

0,043

0,046

0,052

0,057

0,063

2009

0,025

0,026

0,027

0,029

0,034

0,038

0,043

moyenne

0,043

0,043

0,044

0,045

0,046

0,048

0,050

Source : calculs de l'auteur sur EVIEWS à base des données collectées

GPIBE est la croissance en % du PIB estimée par le modèle dynamique de court terme. Les autres valeurs sont les croissances en % des PIB simulés suivant les accroissements respectifs de 5%, 10%, 25%, 50% et 100% de la PGF ou progrès technique. On remarque qu'il faut doubler les efforts en progrès technique de l'agriculture pour qu'elle atteigne une croissance moyenne de 5,0% qui est

inférieure au 6 ,7% reconnu nécessaire dans l'agriculture pour que ce secteur assure les rôles qui lui sont attribués.

> Simulation 2 : Les pouvoirs publics décident d'une production à forte intensité de capital humain dans l'agriculture

Dans l'analyse de la croissance par l'approche de la comptabilité de la croissance, les résultats ont montré que le capital humain contribue 3 plus à l'amélioration de la croissance de la valeur ajoutée de l'agriculture que le capital physique, la main d'oeuvre et la technologie dans le secteur. Nous envisageons ici les effets de son accroissement. A cet effet nous avons simulé respectivement un accroissement de 5%, 10%, 25%, 50%, 75% et 100% du capital humain. Les résultats sont résumés dans le tableau suivant :

Tableau 16 : PIB simulés suivant des accroissements du capital humain

OBS

PIBE

PIBS1

PIBS2

PIBS3

PIBS4

PIBS5

PIBS6

1990

ND

ND

ND

ND

ND

ND

ND

1991

ND

ND

ND

ND

ND

ND

ND

1992

200,30

200,60

200,90

201,80

203,31

204,81

206,32

1993

218,83

219,54

220,25

222,37

225,92

229,46

233,01

1994

227,68

228,37

229,06

231,12

234,55

237,98

241,41

1995

240,63

241,27

241,91

243,82

247,01

250,21

253,40

1996

254,14

254,75

255,37

257,23

260,32

263,41

266,50

1997

271,76

272,36

272,96

274,76

277,76

280,76

283,77

1998

284,77

285,35

285,93

287,67

290,57

293,47

296,37

1999

300,03

300,57

301,12

302,76

305,50

308,23

310,97

2000

313,14

313,65

314,16

315,68

318,23

320,77

323,31

2001

334,18

334,65

335,11

336,50

338,82

341,13

343,45

2002

342,90

343,33

343,77

345,06

347,22

349,39

351,55

2003

350,61

351,01

351,40

352,58

354,55

356,52

358,49

2004

369,83

370,19

370,55

371,64

373,46

375,28

377,09

2005

369,69

370,04

370,40

371,47

373,26

375,04

376,83

2006

390,37

390,70

391,03

392,02

393,67

395,33

396,98

2007

404,97

405,30

405,62

406,58

408,19

409,80

411,41

2008

423,32

423,63

423,94

424,88

426,44

428,01

429,57

2009

431,67

431,97

432,27

433,18

434,69

436,20

437,71

moyenne

318,27

318,74

319,21

320,62

322,97

325,32

327,67

Source : calculs de l'auteur sur EVIEWS à base des données collectées

PIBE est la valeur en milliards de francs CFA du PIB de l'agriculture estimé par le modèle dynamique de court terme. PIBS1, PIBS2, PIBS3, PIBS4, PIBS5 et PIBS6 sont en milliards de FCFA et représentent respectivement les accroissements simulés respectivement de 5%, 10%, 25%, 50%, 75% et 100%.

On remarque que le PIB passe de 318,27 milliards à 327,67 milliards en moyenne sur la période de 1992 à 2009. Une amélioration qui n'est pas négligeable malgré les efforts les efforts substantiels de passage du simple au double qui ont permis de l'avoir. On en déduire qu'en absence du progrès technique, l'amélioration de la croissance du capital humain influence très peu la croissance de la valeur ajoutée de l'agriculture. Les croissances du PIB qui en résultent sont présentées dans le tableau ci-dessous :

Tableau 17 : Taux de croissance des PIB simulés suivant des accroissements du capital humain

OBS

GPIBE

GPIBS1

GPIBS2

GPIBS3

GPIBS4

GPIBS5

GPIBS6

1990

ND

ND

ND

ND

ND

ND

ND

1991

ND

ND

ND

ND

ND

ND

ND

1992

0,007

0,008

0,010

0,014

0,022

0,029

0,037

1993

0,093

0,096

0,100

0,110

0,128

0,146

0,163

1994

0,032

0,035

0,038

0,048

0,063

0,079

0,094

1995

0,056

0,059

0,062

0,070

0,084

0,098

0,112

1996

0,055

0,057

0,060

0,067

0,080

0,093

0,106

1997

0,068

0,070

0,073

0,080

0,091

0,103

0,115

1998

0,055

0,057

0,059

0,065

0,076

0,087

0,098

1999

0,056

0,058

0,060

0,066

0,075

0,085

0,095

2000

0,040

0,042

0,043

0,048

0,057

0,065

0,074

2001

0,062

0,063

0,065

0,069

0,077

0,084

0,091

2002

0,024

0,025

0,027

0,031

0,037

0,044

0,050

2003

0,022

0,023

0,024

0,028

0,034

0,039

0,045

2004

0,055

0,056

0,057

0,060

0,065

0,070

0,075

2005

-0,008

-0,007

-0,006

-0,004

0,001

0,006

0,011

2006

0,056

0,057

0,058

0,060

0,065

0,069

0,074

2007

0,038

0,039

0,040

0,042

0,046

0,050

0,054

2008

0,041

0,042

0,042

0,045

0,049

0,052

0,056

2009

0,025

0,026

0,026

0,028

0,032

0,036

0,039

moyenne

0,043

0,045

0,046

0,052

0,060

0,069

0,077

Source : calculs de l'auteur sur EVIEWS à base des données collectées

GPIBE est la croissance en % du PIB estimée par le modèle dynamique de court
terme. Les autres valeurs sont les croissances en % des PIB simulées suivant les

accroissements respectifs de 5%, 10%, 25%, 50% et 100% du capital humain. On remarque qu'il faut une augmentation de 50% des efforts actuellement fournis en capital humain de l'agriculture pour qu'elle atteigne une croissance moyenne de 6,0% qui est très proche du taux de croissance nécessaire pour que le secteur assure les rôles qui lui sont attribués. Il est donc nécessaire que des politiques combinées de croissance des facteurs soient envisagées.

> Simulation 3 : Les pouvoirs publics décident d'une modernisation et d'une amélioration du capital humain de l'agriculture

Les deux simulations précédentes montrent les insuffisances du capital humain en absence du progrès technique. Que se passe-t-il si une action simultanée a lieu sur le progrès technique et le capital humain. Pour répondre à cette question nous avons simulé des accroissements simultanés de 5% 10%, 25%, 50%, 75% et 100% du progrès technique et du capital humain. Les résultats des PIB simulés sont consignés dans le tableau suivant :

Tableau 18 : PIB simulés suivant des accroissements simultanés du progrès technique et du capital humain

OBS

PIBSE

PIBS1

PIBS2

PIBS3

PIBS4

PIBS5

PIBS6

1990

ND

ND

ND

ND

ND

ND

ND

1991

ND

ND

ND

ND

ND

ND

ND

1992

200,30

200,31

200,33

200,37

200,45

200,53

200,61

1993

218,83

219,74

220,66

223,40

227,96

232,53

237,09

1994

227,68

228,03

228,37

229,39

231,09

232,80

234,50

1995

240,63

241,26

241,88

243,75

246,87

250,00

253,12

1996

254,14

254,78

255,41

257,33

260,53

263,73

266,93

1997

271,76

272,60

273,45

275,99

280,23

284,47

288,71

1998

284,77

285,50

286,22

288,39

292,00

295,61

299,22

1999

300,03

300,81

301,59

303,93

307,83

311,73

315,63

2000

313,14

313,72

314,31

316,05

318,96

321,86

324,77

2001

334,18

335,14

336,09

338,96

343,73

348,50

353,28

2002

342,90

343,28

343,66

344,80

346,71

348,61

350,51

2003

350,61

350,98

351,35

352,45

354,28

356,11

357,94

2004

369,83

370,76

371,70

374,50

379,18

383,85

388,53

2005

369,69

369,51

369,33

368,78

367,88

366,98

366,08

2006

390,37

391,18

391,99

394,42

398,47

402,51

406,56

2007

404,97

405,51

406,04

407,64

410,31

412,98

415,64

2008

423,32

424,07

424,83

427,11

430,90

434,68

438,47

2009

431,67

432,35

433,03

435,07

438,47

441,87

445,27

moyenne

318,27

318,86

319,46

321,24

324,21

327,19

330,16

Source : calculs de l'auteur sur EVIEWS à base des données collectées

Le PIB passe de 318,27 milliards estimés par le modèle à 330,16 milliards à la dernière simulation. Les croissances qui découlent de cette estimation sont consignées dans le tableau ci-dessous :

Tableau 19 : Taux de croissance des PIB simulés suivant des accroissements simultanés du progrès technique et du capital humain

OBS

GPIBSE

GPIBS1

GPIBS2

GPIBS3

GPIBS4

GPIBS5

GPIBS6

1990

ND

ND

ND

ND

ND

ND

ND

1991

ND

ND

ND

ND

ND

ND

ND

1992

0,007

0,007

0,007

0,007

0,007

0,008

0,008

1993

0,093

0,097

0,102

0,115

0,138

0,161

0,184

1994

0,032

0,034

0,035

0,040

0,048

0,055

0,063

1995

0,056

0,059

0,062

0,070

0,084

0,097

0,111

1996

0,055

0,057

0,060

0,068

0,081

0,094

0,108

1997

0,068

0,071

0,074

0,084

0,101

0,118

0,134

1998

0,055

0,057

0,060

0,068

0,081

0,095

0,108

1999

0,056

0,059

0,062

0,070

0,084

0,097

0,111

2000

0,040

0,042

0,044

0,050

0,059

0,069

0,079

2001

0,062

0,065

0,068

0,077

0,092

0,107

0,123

2002

0,024

0,025

0,026

0,030

0,036

0,041

0,047

2003

0,022

0,023

0,024

0,028

0,033

0,038

0,044

2004

0,055

0,057

0,060

0,068

0,081

0,095

0,108

2005

-0,008

-0,009

-0,009

-0,011

-0,013

-0,016

-0,018

2006

0,056

0,058

0,060

0,067

0,078

0,089

0,100

2007

0,038

0,039

0,041

0,045

0,052

0,058

0,065

2008

0,041

0,043

0,045

0,050

0,059

0,069

0,078

2009

0,025

0,026

0,028

0,033

0,041

0,049

0,057

moyenne

0,043

0,045

0,047

0,053

0,063

0,074

0,084

Source : calcul de l'auteur sur EVIEWS à base des données collectées

On constate que le taux de croissance des PIB simulés passe de 4,30 à 8,4%. La croissance a presque doublé en agissant simultanément sur le progrès technique et le capital humain.

> Simulation 4 : les pouvoirs publics décident de prendre comme données, les conditions de l'IFPRI

L'IFPRI reconnait et recommande une croissance régulière de 6,7% du PIB agricole par an pour réduire de moitié, d'ici à l'an 2015, la pauvreté. Afin de voir le niveau de la technologie qui est nécessaire pour une réalisation effective de cette mesure, nous avons simulé cette mesure de l'IFPRI. Les résultats sont consignés dans le tableau ci-dessous.

Tableau 20: simulation du taux de croissance du progrès technique nécessaire pour la réalisation de l'objectif n°1 des OMD selon l'IFPRI

OBS

GPIBK_A

GPGF

PIBK_A

PIBK_AS

1990

 
 

184,1

 

1991

0,067

0,027

199

196,43

1992

0,067

0,030

200,3

212,33

1993

0,067

-0,010

220,6

213,72

1994

0,067

-0,001

227,8

235,38

1995

0,067

0,006

241

243,06

1996

0,067

0,011

254,5

257,15

1997

0,067

0,016

270

271,55

1998

0,067

0,021

284,1

288,09

1999

0,067

0,025

301,1

303,13

2000

0,067

0,030

314,7

321,27

2001

0,067

0,035

334,8

335,78

2002

0,067

0,039

343

357,23

2003

0,067

0,042

350,7

365,98

2004

0,067

0,044

372,8

374,20

2005

0,067

0,046

369,7

397,78

2006

0,067

0,035

390,2

394,47

2007

0,067

0,039

406,7

416,34

2008

0,067

0,048

421,2

433,95

2009

0,067

0,058

431,75

449,42

moyenne

0,067

0,028

305,90

319,33

Source : calculs auteur sur EVIEWS à base des données collectées

Pour une croissance de 6,7% pour l'atteinte de l'objectif n°1 selon l'IFPRI, il faut une croissance moyenne de 2,8% par an de la PGF.

Mais comment cela est-il réalisable ? Nous tentons de répondre à cette question à travers les recommandations que nous formulons ci-dessous.


·
· RECOMMANDATIONS

Les simulations ci-dessus effectuées montrent qu'il est nécessaire que les pouvoirs publics agissent simultanément sur le progrès technique et le capital humain dans l'agriculture. En effet, le progrès technique est tout ce qui permet d'accroître la production sans que varie la quantité de facteurs de production utilisée. Le changement technique, passe par trois phases successives (i) l'invention (production de connaissances nouvelles), (ii) l'innovation (dispositif nouveau effectivement mise en oeuvre) et (iii) la diffusion (adoption du dispositif à grande échelle). On distingue les innovations radicales (de grande ampleur) des innovations incrémentales (de petite taille), les innovations de produit (produits nouveaux) et les innovations de procédés (nouvelles méthodes

de production). De façon beaucoup plus large, le progrès technique est défini comme tout ce qui explique l'évolution économique : nouveaux produits, nouveaux procédés de production et nouvelles formes d'organisation, nouveaux marchés, etc. Le progrès technique est de nos jours principalement issu de la recherche-développement, recherche scientifique et technique à laquelle des fonds considérables doivent être consacrés, en particulier par l'Etat et les grandes entreprises. On distingue couramment trois étapes de la recherchedéveloppement. La recherche fondamentale est la phase scientifique. La recherche appliquée adapte des découvertes scientifiques à la production. Le développement enfin débouche sur l'innovation. Joseph Schumpeter a distingué cinq types d'innovations, qui apparaissent souvent en grappe : les nouveaux produits, les nouveaux procédés, les nouveaux débouchés, les nouvelles matières premières, les nouvelles organisations. Il distingue également les innovations de produits et celles de procédés. Pour lui, ce sont ces grappes d'innovations qui expliquent les mouvements cycliques de la croissance. La phase d'expansion se nourrit des forts profits réalisés par les innovateurs, suivis par un grand nombre de nouveaux producteurs. Les connaissances nouvelles s'incorporent également aux hommes par l'investissement de formation qu'ils font. Ainsi s'accumule <<un capital humain>>, fondé sur la qualification individuelle des hommes, mais aussi sur leur état de santé, leur longévité. En outre le progrès technique ne peut exister que si des <<entrepreneurs>> prennent la décision, le risque d'innover. Il faut donc les y inciter. Le progrès technique suppose aussi une politique publique de soutien à la recherche scientifique et technique et aux activités nouvelles, non immédiatement rentables.

Le progrès technique dans l'agriculture est déterminé par sept facteurs14 à savoir le type de ferme, la qualité du sol, les différences régionales au niveau de l'éducation, les variables économiques hors de la ferme, le changement dans le niveau éducationnel des fermiers et des travailleurs, le changement dans le niveau d'aptitude des opérations non relatives à l'éducation au taux d'inventions et de découvertes dans l'agriculture. Par contre SCHULTZ, HAYAMI ET RUTTAN semblent concorder dans leur étude pour identifier trois principaux facteurs responsables du développement du secteur agricole qui sont : les ressources naturelles, les inputs techniques et le capital humain. Ce dernier facteur par exemple embrasse l'individu avec la formation technique et l'éducation qu'il a investies en lui-même. En effet, la variable éducation (capital

14 Lester B. LAVE,» Technical change : its conception and measurement», printice-Hall Inc.,New Jersey,1966,PP 162-163

humain) influence pour beaucoup le changement technologique. L'éducation dont il s'agit est cette formation professionnelle de base qui développe l'esprit critique et la capacité d'évaluer et d'apprécier les options offertes et de décider de façon éclairée quand et en quoi investir. Il s'agit aussi de cette formation visant à fournir aux agriculteurs l'habileté nécessaire pour opérer et entretenir la machinerie et l'équipement agricoles, à leur inculquer l'ensemble des techniques agricoles incluant les éléments de conservation du sol, la lutte contre les maladies cryptogamiques et entomologiques, l'élévation des animaux, de sorte que les agriculteurs soient prêts à comprendre et à appliquer la technologie moderne. C'est dire que l'Etat doit jouer son rôle en améliorant ses dépenses publiques agricoles aussi bien dans l'éducation de base que dans la formation technique et professionnelle, la recherche et les infrastructures agricoles. Plus concrètement, il s'agira de :

- poursuivre les efforts en éducations de la couche juvénile en rendant
l'éducation de base (de la sixième en troisième) obligatoire et gratuite ;

- augmenter et améliorer la prestation des écoles et lycées de formations de techniciens agricoles qui seront chargés d'encadrer et de former à leur tour les agriculteurs qui opèrent sans niveau dans le secteur ;

- initier et encourager des plans d'alphabétisation et de formation du type « apprentissage par la pratique » dans la langue maternelle de l'apprenant ;

- augmenter et améliorer les infrastructures rurales pour permettre l'accès facile aux zones de culture et l'écoulement des produits vers les marchés ;

- Organiser un plan de gestion intégrée des ressources en eau pour une maîtrise de l'eau et une adoption progressive de la culture de contre saison en mettant en place un système d'irrigation durable et fiable car le changement climatique rend de plus en plus incertain les saisons pluvieuses (pluies rares ou abondantes) ;

- poursuivre les efforts de mécanisation de l'agriculture. Il faut signaler que la mécanisation nécessite un programme cohérent d'acquisition des machines agricole car avant d'utiliser par exemple le tracteur, il faut au préalable rendre plat la surface à cultiver ou à tracter ;

- initier et former les paysans à la vie associative afin de rendre rentable l'utilisation des machines agricoles car la superficie emblavée en moyenne par les agriculteurs pris individuellement est très faible pour qu'ils utilisent seul les machines ;

- Primer les meilleurs agriculteurs et chercheurs afin d'augmenter les innovations agricoles.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams