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Internet et Droits de l'Homme

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par Moumouni GUINDO
Université de Nantes - Diplôme d'université de 3ème cycle 2003
  

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Section II : L'amélioration de la jouissance du droit au développement

Paragraphe 1er : Notion de droit au développement

Le droit au développement appartient à la troisième génération des droits fondamentaux de l'Homme. Il est de nature économique, culturelle et sociale. C'est un droit à la fois individuel (bénéficiant à l'individu) et collectif (profitant également aux peuples).

72 Voir F. SUDRE, op. cit., page

Le droit au développement est d'une définition difficile. Kéba MBAYE le définit comme étant « la prérogative reconnue à chaque peuple et à chaque homme de pouvoir satisfaire ses besoins en accord avec ses aspirations dans toute la mesure que permet la jouissance équitable des biens et services produits par la communauté »74.

Quand bien même le fondement textuel premier du droit au développement aurait été trouvé dans la Charte des Nations Unies75, l'instrument le plus important demeure la Déclaration du 4 décembre 1986 sur le droit au développement. La Déclaration énonce que c'est « un droit inaliénable de l'homme en vertu duquel toute personne humaine et tous les peuples ont le droit de participer et de contribuer à un développement économique, social, culturel et politique dans lequel tous les droits de l'homme et toutes les libertés fondamentales puissent être pleinement réalisés, et bénéficier de ce développement ». Il s'agit assurément d'une définition équilibrée et exhaustive qui s'est employée à prendre en compte tous les aspects du droit au développement de manière à mettre fin à des querelles idéologiques ou stratégiques.

La multitude des déclarations et résolutions de l'Assemblée Générale de l'Organisation des Nations ou de ses autres structures comme la Commission des Droits de l'Homme rendent compte de l'intérêt des Etats et des Organisations internationales, régionales ou sousrégionales pour l'effectivité du droit au développement, qui reste un objectif à atteindre. Les perspectives présentées par l'internet permettent de dire que le droit au développement devrait devenir de plus en plus effectif ; si le développement va demeurer un objectif fuyant, l'accès au droit au développement au moins bénéficie des bienfaits d'Internet.

Paragraphe 2 : Les contributions de l'Internet au développement humain :

Le Rapport BRAIBANT égrène une ribambelle d'apports de l'Internet au développement humain, sous le seul angle du traitement automatisé des données nominatives. Il s'étend76 sur les retombées positives de ce réseau mondial sur la liberté d'entreprendre, la gestion des services publics, la sécurité publique et la santé publique. La synthèse réussie par ce rapport est impressionnante. Or, il n'a abordé « les bénéfices du progrès technique77 » que sous le seul rapport du traitement des données personnelles, qui représente une faible portion des

73 op. cit., page 30

74 MBAYE, Kéba : Les droits de l'homme en Afrique, Paris, éditions A. Pedone, 1992, p. 209

75 Voir J-P COT et A. PELLET: La Charte des Nations Unies, economica et bruylant, 1985, 1553 pages

76 Rapport BRAIBANT, op. Cit., pages 3 à 5

potentialités, possibilités et fonctions de l'Internet. De fait, l'internet est un puissant facteur de développement : commerce électronique, circulation du savoir, accès à l'instruction et à l'information, facilité de communication.

I. L'expansion du commerce électronique :

Le commerce électronique sur Internet est véritablement une chance pour le développement par la rapidité et la diversification des échanges. Philippe BISIAUX et Frédéric MONEGER rapportent78 que l'OMC prévoyait que les transactions commerciales électroniques sur Internet devraient dépasser les 300 milliards de dollars en 2008, chiffre que le département américain du commerce prévoit pour 2002.

II. La circulation du savoir :

Le volume des pages stockées sur le web sont véritablement impressionnantes, si l'on se rappelle par exemple que plus de 3 milliards de pages sont disponibles sur le web et que cette masse de connaissances est accessible à tout moment et en tout lieu. Tous les secteurs du savoir profitent des immenses ressources de l'internet : bibliothèques nationales ou universitaires, librairies de toutes envergures, sites d'organisations internationales, pages personnelles, associatives ou coopératives, moteurs de recherche.

La navigation sur le web, la participation à des groupes de discussion et aux listes de diffusion, l'utilisation du courrier électronique sont autant d'occasions d'accéder au savoir, de se perfectionner et de participer utilement au développement de l'Humanité. La formation en Droits fondamentaux de l'Homme de l'Agence Universitaire de la Francophonie serait-elle possible, sous sa forme actuelle, sans l'internet ? Or, cette formation, sans conteste, est un apport certain à la promotion des Droits de l'Homme.

L'internet contribue donc au développement de l'Homme et des peuples. Son apport est d'une diversité et d'une densité inégalées par aucune autre invention parce que le réseau est global et ses services sont d'une universalité consommée, recouvrant tous les aspects et tous les domaines de la vie. Son étendue est telle que potentiellement sur tous les continents, dans tous les pays, tous les habitants, sans considération d'âge, de sexe et même de niveau de vie, peuvent y accéder pour rechercher et réaliser telle opération de leur convenance, en toute liberté. L'internet ne connaît pas de frontières ; il ignore donc les races

77 idem, page 3

et les autres considérations subjectives (même si malheureusement pour cause d'analphabétisme certains ne peuvent y accéder). Le Rapport du 15 novembre 2002 de la CNUCED (Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement sur « le commerce électronique) révèle que nous serons « 655 millions d'utilisateurs d'internet dans le monde [à] la fin de l'année 2002, contre 500 millions fin 2001 ; [...] le nombre d'utilisateurs d'internet aura augmenté entre fin 2001 et fin 2002 de 44% en Asie, 43% en Afrique, 33% en Amérique latine, contre 10% en Amérique du Nord et 32% en Europe »79. L'internet est donc en voie de grande démocratisation. Son expansion en Afrique et, de manière générale, dans les pays en voie de développement est remarquable.

L'accès au droit au développement est une priorité essentielle de la communauté des Nations80 et Internet favorise largement l'effectivité de cet accès. Il contribue mtime, au-delà du droit à l'accès au développement, au développement lui-même.

L'accès à l'Internet est lui-mtime un droit de l'Homme, une forme de jouissance du droit au développement, étant donné que le développement recouvre le bien-être économique, social et culturel mais aussi l'accès à l'information et au savoir, c'est-à-dire le droit à l'éducation et à l'instruction.

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