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Internet et Droits de l'Homme

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par Moumouni GUINDO
Université de Nantes - Diplôme d'université de 3ème cycle 2003
  

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Section II : La nécessité de renforcer la coopération internationale

Les auteurs et analystes sont nombreux qui appellent à une coopération internationale accrue pour obvier judicieusement aux menaces que comporte pour les Droits de l'Homme le fonctionnement de l'internet114. La coopération internationale (faisant intervenir les Etats, les organisations internationales et les internautes) s'organise peu à peu. En témoignent la succession et la multiplication des rencontres à l'échelle mondiale ou régionale. Les rencontres bisannuelles de Bamako (Mali) et celles qui ont lieu tous les quatre ans à Genève (Suisse) en sont les manifestations. Elles offrent aux Etats et aux intervenants du réseau Internet ainsi qu'aux organismes de défense des droits de l'Homme l'opportunité d'identifier les difficultés posées par l'internet et d'y proposer des solutions.

Cependant, l'action internationale gagnerait à être réorganisée et recadrée. La nature transfrontière de l'internet doit rester la référence. Les efforts doivent donc être « transfrontières », c'est-à-dire que la communauté internationale devrait s'organiser de manière à produire des standards internationaux en matière de protection des Droits de l'Homme. En effet, autant l'internet est transfrontière et international, autant les droits de l'homme sont universels et immanents à la nature de chaque individu, sur quelque territoire qu'il vive et de quelque situation sociale ou personnelle qu'il soit. La similitude est donc évidente sur ce point. En outre, il est avéré que les violations des droits de l'homme facilitées par l'internet concernent tous les pays et s'y expriment de la même manière. Les différences ne sont que de degré, résultant des différences de culture ou de politique. En toute occurrence, les règles en matière de droits de l'homme sont universelles et s'appliquent partout où les instruments internationaux sont ratifiés. Les solutions, au moins dans leur cadre général, devraient donc être tout aussi globales.

Concrètement, il nous semble important qu'un minimum de standards en matière de protection des droits de l'homme soit déterminé dans le cadre d'une convention internationale, négociée et signée de préférence sous l'égide de l'Organisation des Nations Unies. Cette démarche aura pour avantage de fixer le cadre général de la protection des droits de l'homme sur l'internet. Ce cadre sera d'autant plus rapidement accepté qu'elles émaneraient des Nations Unies elles-mêmes. L'instrument ainsi adopté laissera tout loisir aux organisations régionales (comme les Unions européenne ou Africaine) pour préciser ou orienter ses dispositions en tenant compte des réalités culturelles.

114 Voir : Rapport de Christian PAUL op. cit. ;

La convention internationale devra être globale et recouvrir donc la protection de la vie privée, la prohibition des contenus illicites, la protection contre l'utilisation préjudiciable des données personnelles, la lutte contre les infractions pénales, la sécurité des transactions commerciales et la défense de la propriété intellectuelle.

Une telle approche peut paraître utopique sinon illusoire. On peut facilement lui opposer que l'internet se caractérisant par une forte décentralisation, il sera contre-indiqué de lui chercher un cadre unique de réglementation. En fait, dans notre vision, il ne s'agira pas de réglementation détaillée mais plutôt de jalons principaux (comme des régules au sens littéral) pour déterminer les lignes directrices de la protection des droits de l'Homme contre les atteintes de l'internet.

Les régules posées par la Convention onusienne seront précisées pour chaque région géographique du monde par des accords régionaux. Ces accords régionaux laisseront à chaque pays, après avoir intégré dans son droit positif les conventions internationales, la possibilité d'y apporter les aménagements commandés par sa culture, son économie ou son système démographique.

L'avantage premier sera que sur tous les territoires, les règles générales de protection des droits de l'homme seront semblables tout autant que sont semblables les effets des atteintes portées aux droits de l'homme par ou sur l'internet.

Naturellement, cette démarche n'est pas exclusive de l'oeuvre d'interprétation de la Jurisprudence de chaque Etat, étant entendu que les juridictions nationales resteront seules compétentes en tenant compte des spécifications opérées par les instruments internationaux et nationaux. Il est évident que les mécanismes classiques de garantie des droits fondamentaux demeureront tant qu'il s'agit des atteintes classiques favorisées par l'internet. Mais s'agissant d'atteintes plus spécialisées il sera opportun d'en laisser la connaissance aux juridictions nationales. Cependant, la priorité doit être accordée à la médiation dans le cadre des structures internationales de médiation qui existent déjà, à l'image de la Commission d'arbitrage de la Chambre internationale de commerce et d'industrie.

Il est important que, contrairement à certains avis115, que participent à ce processus de conception de standards internationaux de la protection des Droits de l'Homme tous les pays, sans considération de la place qu'ils occupent dans le fonctionnement de l'internet.

115 J.-C. BURKEL, op. cit., qui suggère que de la négociation internationale soient écartés les pays du sud parce
qu'ils ne sont pas, pour le moment impliqués dans la conception technique et l'utilisation courante de l'internet.

En définitive, nous proposons une réglementation globale stratifiée. Globale en cela que la nouvelle réglementation renfermera toutes les atteintes aux droits humains par l'internet. Stratifiée parce que les standards internationaux seront adaptés d'abord à chaque région et ensuite à chaque pays si nécessaire. L'avantage premier est qu'un instrument international à vocation mondiale sera la source d'inspiration de l'ensemble du combat des libertés sur l'internet.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams