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L'habitat informel dans les villes d'Afrique subsaharienne francophone à  travers l'exemple de Niamey (Niger )

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par Hamadou ISSAKA
Université de Pau et des pays de l'Adour - Master 2 de géographie 2007
  

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DEUXIEME PARTIE : HABITAT INFORMEL A NIAMEY : JEU ET ENJEUX

Chapitre V : L'accès à l'habitat à Niamey

Chapitre VI : Le squattage à Niamey : question urbaine ou question sociale ?

Chapitre VII : L'habitat informel ou le paysage de la pauvreté

Chapitre VIII : L'habitat informel, enjeux et perspectives

Chapitre V : L'accès à l'habitat à Niamey

Pour accéder au logement à Niamey, deux procédures contradictoires mais complémentaires existent : il s'agit de la procédure officielle et du recours aux propriétaires coutumiers dont l'offre parvient à pallier en partie l'insuffisance ou du moins la mauvaise distribution des parcelles mises à la disposition des demandeurs par le service domanial de la Communauté Urbaine de Niamey (CUN). A côté de ces deux grandes voies, s'est développée une autre consistant à occuper l'espace public. Quelles sont les filières de production de logement à Niamey ?

5.1 La filière officielle de production de parcelle

C'est le service des affaires domaniales devenu par arrêté n°0038/PPCUN du 19 mars 2001 Direction de la Gestion Foncière et de l'Aménagement Urbain qui s'occupe de la production et de la gestion des parcelles au niveau de la Communauté Urbaine de Niamey. Pour obtenir une parcelle au niveau de cette direction l'acquéreur doit au préalable adresser une demande manuscrite au Président du Conseil de la Communauté Urbaine de Niamey (PC/CUN) qui l'adresse à la commission pour instruction. Une Commission d'attribution des parcelles de la CUN dirigée par le PC/CUN est mise sur pied pour choisir les bénéficiaires. Cette commission devrait être composée comme suit :

- Le Président du Conseil de la CUN ou son représentant ;

- Le Secrétaire général de la CUN ;

- Les Maires des communes ;

- Les Chefs des Services Techniques de la CUN ;

- Les Chefs de quartiers ;

- Les Juges des communes.

Au niveau de cette commission, les opérations se déroulent théoriquement comme suit : - Examen des demandes puis approbation et affichage des noms des candidats retenus ;

- Paiement du prix de la parcelle au mètre carré (m2) selon la superficie par arrêté du Maire et 45 000 F CFA de frais d'acte de cession, le tout mentionné sur une fiche dénommée fiche d'acquisition de parcelle ;

- Satisfaction des demandes dans la limite du nombre de parcelles disponibles selon les critères de sélection définis de commun accord ;

- Enfin l'acte rédigé et approuvé par le PC/CUN est remis à l'acquéreur.

Lors de la création de cette commission en 1988 beaucoup de Niaméens avait nourri l'espoir de voir enfin une distribution de parcelles dans un cadre démocratique qui permettrait aux candidats sans connaissance à la CUN de pouvoir bénéficier de parcelle. C'était sans compter sur le népotisme qui règne dans ce milieu. Trois ans après sa création, les autorités ont cessé de la convoquer afin que leurs protégés soient les seuls bénéficiaires des parcelles produites. Ces protégés de la CUN qui acquièrent chaque fois les parcelles sont devenus des spéculateurs qui se chargent de revendre les parcelles aux candidats malheureux à un prix nettement supérieur à celui de la Mairie. Ainsi, une parcelle acquise à 400 000 F CFA à la mairie peut être revendue plus tard à au moins 700 000 F CFA si le quartier est relié au réseau d'eau et d'électricité (ISSAKA H. 2004).

Une fois la parcelle obtenue, l'acquéreur doit, conformément à l'ordonnance 59-113/PCN du 11 juillet 1959 et son décret d'application n°64-133/MTP/M /U du 03 juillet 1964 portant réglementation du permis de construire dans la ville de Niamey, adresser une demande de permis de construire au Président du Conseil de la Communauté Urbaine de Niamey. Le dossier de demande de permis de construire doit comporter les pièces suivantes :

- La photocopie de l'acte de cession enregistrée, timbrée et contresignée par le chef section foncière au service des domaines accompagnée du plan de situation au 1/2000 ;

- Trois copies du plan de construction avec coupes et façades au 1/100 ou 1/50 ; - Trois copies du devis estimatif ;

- Trois copies d'une note descriptive et estimative ;

- Trois copies d'une note sur les branchements (eau, électricité, téléphone, égouts) ; - Trois copies du plan de masse de 1/500 à 1/200.

La Commission du Permis de Construire (CPC) instruit les dossiers dans un délai de 45 jours à trois mois et donne une autorisation valable pour six mois. Ce sont les représentants de la direction des domaines, du cadastre, de l'urbanisme et de l'habitat, de l'architecture, de l'hygiène, des mines, de la protection civile et de la gestion foncière de la Communauté Urbaine de Niamey qui composent la CPC. Pour obtenir le permis de construire, le demandeur doit payer 400 F CFA/m2 s'il s'agit d'un bâtiment à usage d'habitation et 500 F CFA/m2 pour les commerces. Beaucoup de Niaméens ignorent ce document. Pour preuve note SEYBOU I. (2005), tout au long de l'année 2002, le Service Aménagement Urbain et Réglementation foncière n'a délivré que 274 autorisations de construire sur 361 dossiers parvenus alors que les parcelles produites la même année dépassent à elles seules le millier. Une fois la

construction terminée, les services techniques doivent vérifier la conformité de la construction au permis de construire. Si c'est le cas, il est délivré un certificat de conformité.

Il faut dire que le titre de propriétaire a évolué avec le temps :

- C'est à partir de 1946 que l'administration a commencé à délivrer pour les terrains non lotis, des autorisations annuelles précaires et révocables appelées Permis d'Occuper (PO) signés par le Gouverneur. Avec ce titre d'occupation, il n'est autorisé que des installations temporaires et démontables sur le terrain. Ce titre précaire peut être transformé en concession urbaine ou en permis urbain d'habiter lorsque l'espace aura été loti. ABDOU H. et al (2005).

- De 1962-1964, il est délivré dans les zones loties d'habitat traditionnel un Permis Urbain d'Habiter (P.U.H) signé par le Maire. Le P.U.H n'est pas en soi une vente mais une allocation foncière que la collectivité accorde à une personne qui ne peut pas supporter les frais et charges du système de concession pour lui permettre de se loger « légalement » sans autorisation de construire. Le détenteur du P.U.H peut le transformer en concession définitive en mettant en valeur sa parcelle et en complétant les formalités d'immatriculation.

- A partir de 1964, la concession urbaine remplace d'office le P.U.H et est accordée dans les zones loties à titre provisoire d'abord. C'est un titre personnel accordé pour un temps limité qui empêche d'avoir un autre titre sans l'obtention du titre définitif du premier qui n'interviendra qu'après une mise en valeur définitive et légalement constatée.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo