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L'habitat informel dans les villes d'Afrique subsaharienne francophone à  travers l'exemple de Niamey (Niger )

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par Hamadou ISSAKA
Université de Pau et des pays de l'Adour - Master 2 de géographie 2007
  

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6.1.2.2 Les migrations extra-urbaines

La croissance spectaculaire de Niamey s'est opérée par vagues successives suite aux différentes migrations des populations rurales. Selon GILLARD P. (2003), ces migrations sont le fait des famines dont les plus marquantes ayant modifié le paysage urbain de la capitale nigérienne furent celles de :

- 1901-1903 : marée humaine

- 1913-1915 : 2ème vague de migrants

- 1931-1932 : arrivée massive des populations rurales

- 1965-1966 : création du quartier Bandabari

- 1972-1973 : arrivée de migrants Nigériens et Maliens

- 1984-1985 : début d'occupation de la ceinture verte.

Quasiment toutes ces dates ont laissé leur empreinte sur la ville à travers les quartiers spontanés qui en sont issus. En effet, après chaque grande famine, il y a un groupe de réfracteurs qui préfèrent s'accommoder à la vie urbaine. C'est ainsi qu'en 1981, sur une population de 241 000 habitants, 107 000 étaient des migrants23 soit 44,3%. La famine de 1984 aurait fait augmenter la population de Niamey d'un tiers. Bien avant cette famine, la pénurie alimentaire de 1931-1932 appelée Doa jiiré (année des criquets) a drainé près de 23 000 habitants vers Niamey et fut à l'origine de la création du quartier Boukoki (ensemble de cases). Selon ALPHA GADO B. (1998), l'afflux massif de migrants entraîna un accroissement rapide de la population de Niamey et serait à l'origine de la création d'une chefferie administrative pour administrer la population flottante. Ces migrants étaient attirés par l'aide alimentaire qu'accordaient les autorités coloniales.

6.1.2.3 L'atermoiement des autorités

S'il y a un domaine dans lequel la violation de la loi est plus ou moins acceptée c'est bien
dans le domaine de l'occupation du sol urbain. Alors que les revendeurs qui paient chaque

23 ALPHA GADO B. (1998), Environnement et pauvreté au Niger : crises écologiques, migrations et pauvreté urbaine, In : Annales de l'UAM, pp.63-78, In : Annales de l'Université Abdou Moumouni, 272 p.

jour des patentes à la municipalité sont pourchassés et les biens confisqués par la police municipale, les squatters sont dans la plupart des cas tolérés. La carte de localisation de l'habitat informel montre bien que plusieurs voies non bitumées larges de 50 m sont squattées et ce phénomène dure depuis plus de 10 ans pour certaines sans que l'autorité municipale ne réagisse. Ce laisser-faire à Niamey transcende tous les régimes. La colonisation a permis la reconnaissance tacite de Foulan Koira, la première République a vu la reconnaissance du quartier Talladjé tandis que sous le régime d'exception sont apparus Cases Allemandes, Tchana Carré, Zarmagandey, etc. Depuis l'avènement de la démocratie, Pays-Bas, Koubia, Losso-Goungou sont venus renforcer le quota de squatters à Niamey. Cette bienveillance des autorités de la Communauté Urbaine de Niamey trouve sa justification en partie dans la gestion peu orthodoxe à laquelle elles se livrent dans la gestion foncière à Niamey. En effet, des opérations irrégulières de morcellement des espaces publics non clôturés comme les écoles (figure n°6), les centres de santé, les espaces verts et même certaines voies sont courantes avec l'amenuisement des ressources foncières.

Figure n°6 : L'exaspération de la population face aux agissements illégaux de la CUN

Certaines choses qui se produisent dans ce pays sont franchement effarantes. Elles le sont d'autant plus qu'elles mettent en cause l'autorité de l'Etat, et donc la responsabilité de certaines personnes qui sont sensées faire respecter la loi et l'ordre dans la cité. Ce qui est arrivé à l'école primaire Médine III de Niamey doit interpeller la conscience des Nigériens en général et des tous premiers responsables politiques de ce pays en particulier. En effet, par deux fois, des individus (dont l'identité n'a semble til pas été déterminée), sont venus nuitamment placer des bornes dans la cour même de l'école, une manière de dire que le terrain ainsi délimité leur appartient. Alerté, le maire de la commune III est allé sur les lieux, et a instruit ses services pour déterrer ces bornes, étant entendu que la cour d'une école ne peut faire l'objet de vente. Malgré tout ces mêmes personnes sont revenues placer les mêmes bornes dans la cour de l'école. Conscients du fait que s'ils ne réagissent pas à temps, cette école risquerait de perdre sa cour, les parents d'élèves, les élèves et même les enseignants de la dite école ont observé un sit-in pour montrer leur désapprobation par rapport à cette honteuse situation. Il est impardonnable que ce genre de «crime» contre l'école nigérienne soit toléré par les autorités. On apprend aux dernières nouvelles, que le Président du Conseil Régional de la Communauté urbaine de Niamey, Monsieur Aboubacar Ganda, aurait promis de remettre l'école Médine III dans ses droits. Dans tous les cas, il est du devoir de l'Etat de chercher et de châtier toutes les personnes qui ont trempé dans cette affaire de morcellement du terrain d'une école publique.

Ils veulent voler le terrain de l'école Médine III, extrait du journal L'EVENEMENT

Source : http://www.nigerdiaspora.net/journaux/even.pdf, [janvier 2007]

Ces genres d'opération font qu'on se perd avec le plan de la ville établi sur la base des travaux
de la commission d'urbanisme. Une fois le projet de lotissement adopté, les espaces destinés à
accueillir des infrastructures d'intérêt général sont empiétés d'une partie de leur superficie au

profit de la CUN. Pire, la vente des espaces de ce genre a atteint ses limites car les écoles commencent à être protégées par les parents d'élèves et les enseignants. Suite à la rareté des réserves foncières aucun espace vacant n'est à l'abri des autorités municipales (Cf. annexe I : vente de rond-point)

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