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L'habitat informel dans les villes d'Afrique subsaharienne francophone à  travers l'exemple de Niamey (Niger )

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par Hamadou ISSAKA
Université de Pau et des pays de l'Adour - Master 2 de géographie 2007
  

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1.4.1.2 Dans les pays en voie de développement

Ces pays caractérisés par une urbanisation récente, ont commencé à voir se développer les quartiers informels au cours des années 50 et 60. Deux facteurs expliquent le phénomène : d'une part, la paupérisation des campagnes suite aux programmes étatiques axés plus sur un désir d'industrialisation. Cette priorité accordée aux villes au détriment des campagnes a provoqué une migration importante des ruraux pauvres vers les villes. Une fois arrivées en ville, ces petites gens construisent des baraques près des foyers d'emploi et ainsi se développe l'habitat spontané et insalubre où habite une main d'oeuvre bon marché. D'autre part, la famine et le désoeuvrement dans les campagnes constituent l'autre raison.

Le phénomène concerne quasiment l'ensemble des pays du tiers-monde à l'exception de la
Chine, du Sri Lanka et de la Birmanie qui ont su éviter la bidonvilisation de leurs
agglomérations car ils ont conservé une politique ne dévaluant pas le travail des

agriculteurs3. En épargnant leurs ruraux de la faim, ils ont su les garder dans leurs campagnes, évitant ainsi les fortes migrations vers les villes avec leur cortège de squats.

1.4.1.2.1 En Asie

Comme dans d'autres villes du tiers-monde, certains bidonvilles asiatiques s'étendent plus rapidement que la ville légale. A Bombay par exemple, la croissance du bidonville est deux fois plus rapide que celle du reste de la ville de 1950 à 2002 avec une croissance annuelle de 8% contre 4%4. Ce bidonville compte un peu plus d'un million d'habitants en 2002. Ce n'est plus un regroupement de baraques mais des structures qui recouvrent plusieurs centaines d'hectares.

1.4.1.2.2 En Amérique du Sud

Qu'il s'agisse du Pérou, de la Bolivie ou des autres pays, l'occupation irrégulière de l'espace urbain est une réalité. Au Pérou, s'observent le plus souvent des invasions d'espace qui font naître des véritables quartiers spontanés appelés les barridas. Ces invasions étaient encadrées au début des années 50 par des étudiants et ingénieurs qui planifient l'opération. Selon BARNET (2003) une zone particulière était choisie à l'avance parmi les terrains publics puis l'invasion se produisait. La nuit bien sûr puisque le jour les forces de l'ordre s'y seraient opposées. Pour éviter des affrontements entre forces de l'ordre et squatters, les autorités mises devant le fait accompli ne feront que constater l'opération.

En Colombie, face à l'insuffisance des logements sociaux produits par l'Etat, les habitants de Bogota se sont lancés dans l'autoconstruction. A titre d'exemple, l'occupation illégale qui ne concernait que 20% de la superficie de la ville dans les années 60, atteint 50% au début des années 90. Contrairement à de nombreuses grandes villes d'Amérique Latine, l'invasion c'est-à-dire l'occupation de terrains non mis en valeur sans le consentement du propriétaire, pour y établir un quartier, demeure minoritaire dans le processus d'occupation illégale de terrains à Bogota (en 1992, à Bogota, 14% seulement des quartiers sous-équipés résultaient d'une invasion, alors que cette proportion était de plus de 40% à Cali et dans d'autres villes de Colombie). Dans cette ville l'occupation irrégulière se fait à travers les lotissements pirates effectués soit par des propriétaires terriens ou tout simplement par des individus qui en

3 BARNET Y. (2003)

4 idem

agissant ainsi apportent des solutions à la crise de logement en permettant au grand nombre d'y accéder. C'est ainsi que selon DUREAU F. et HOYOS M.C (1995), deux quartiers ont été créés par un lotisseur pirate bien connu, qui n'était en aucune façon propriétaire du terrain ; il a donc commencé par occuper les terres en organisant une invasion collective, avant de les diviser et vendre des lots de ces terrains acquis illégalement). En dehors de ces individus, des associations communautaires ou politiques participent à l'encadrement des squatters en leur enseignant la vie communautaire et les stratégies pour faire pression sur les autorités en vue d'obtenir une régularisation.

1.4.1.2.3 En Afrique du Nord

Le terme bidonville qui de manière grossière désigne l'habitat irrégulier aurait été utilisé au Maroc au cours des années 30 pour qualifier l'habitat précaire fait de bidons d'huile d'olive dépliés. L'occupation illégale de l'espace se fait de façon pacifique. Contrairement au Pérou et à la Colombie, ce sont surtout les habitants des quartiers centraux saturés qui se retrouvent dans les bidonvilles de la périphérie. En Algérie, malgré l'option socialiste du régime qui a fait que l'Etat a construit des tours d'habitat collectif pour loger les citadins, les recensements de la population et de l'habitat de 1966 et 1977 ont montré un décalage entre l'offre de logements et la population urbaine. Les structures officielles font montre d'une ségrégation dans l'attribution des logements à des différences près : la commune procède à une politique plus « sociale » de l'habitat, alors que la Wilaya (le Gouvernorat) retient une quantité importante de logements pour ses cadres et son personnel HAERINGER PH. et DAVID J.C. (1986). C'est ainsi que s'est développé à côté de cet urbanisme officiel mafieux, un urbanisme sauvage, illicite dont l'origine remonte dans certains cas à la guerre d'indépendance.

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