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La Zone de Libre- Echange des Amériques (ZLEA ), un nouveau départ économique pour les Amériques au 20ième: enjeux et perspectives de cette intégration régionale pour Haà¯ti

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par Erold ELCIUS
Université d'état d'Haiti - Licence 2004
  

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CHAPITRE II

ETUDE DE LA ZLEA A LA LUMIERE DES GRANDES THEORIES ECONOMIQUES

Introduction

Les XIVe et XVIIe siècles constituent la première grande école de pensées économiques avec les économistes mercantilistes. Avec l'expansion des échanges internationaux après la renaissance, ils se sont surtout intéressés au commerce international et aux relations entre ce dernier et la richesse d'un pays. Depuis lors, chaque école de pensée économique avait une lecture particulière de la zone de libre-échange commercial sur le développement économique.

En outre, les mercantilistes comme les keynésiens, les structuralistes et les marxistes défendent une politique protectionniste pour limiter les importations et une politique d'augmentation des exportations, de manière à générer un excédent dans la balance commerciale et d'accumuler les devises qui peuvent permettre aux pays de trouver des croissances économiques soutenables.

Pourtant, les économistes des courants de pensée classique et néo-classique sont donc les apôtres de la dynamique de libre-échange commercial. Ils pensent que la zone de libre-échange est un des moteurs ou des servants de croissance économique et, d'après eux, les échanges sont mutuellement bénéfiques aux participants, peu importe leur niveau de développement. Ainsi, c'est avec l'idée de faire un peu de lumière sur les zones d'ombres de ce marché que nous allons étudier la ZLEA à la lumière des grandes théories économiques.

A - Thèses libre-échangistes

Au début du 18ème siècle, les économistes classiques libéraux qui sont, en général, les adeptes de la zone de libre-échange commercial ont montré par diverses théories économiques que la zone de libre-échange commercial est l'unique moteur ou servant allant conduire les PVD comme Haïti à la croissance économique. Celle-ci est la chose la plus importante pour le développement économique et social.

Adam SMITH, l'un des apôtres du courant de pensée classique est tout à fait favorable à la zone de libre-échange, mais seulement lorsque les différents participants à la zone de libre-échange disposent chacun d'au moins un bien pour lequel ils détiennent un avantage absolu, c'est-à-dire quand chaque pays produit au moins un bien à coût inférieur à celui du pays avec lequel il envisage de commercer. Selon la théorie « adamienne », nous disons que la participation d'Haïti à la ZLEA est utile si elle est compétitive sur au moins un produit.

Quant à David RICARDO, le grand défenseur du libre-échange, il a tenté de montrer que le libre-échange commercial est favorable y compris dans le cas où un pays ne disposerait d'aucun avantage absolu comme le pense son confrère Adam SMITH. Pour qu'Haïti puisse bénéficier de la ZLEA, d'après RICARDO, il suffit qu'elle se spécialise dans le ou les produits pour lesquels il dispose d'un avantage comparatif ou relatif.

En outre, le théorème élaboré par les économistes suédois HECKSHER et OHLIN et complété par l'économiste américain SAMUELSON (HOS) ; appelé également «  loi de proportion des facteurs », il s'inscrit dans la lignée de la pensée libérale sur l'échange international. Ce théorème(HOS) montre que, sous un certain nombre d'hypothèses, si les dotations en facteurs de production(capital, travail et technologie) sont différentes entre deux pays et deux continents et si les proportions de facteurs utilisés dans la fabrication de deux produits diffèrent, alors, en économie ouverte comme la ZLEA, chaque pays de cette ZLEA a intérêt à se spécialiser dans la production et l'exportation du produit qui utilise intensivement le facteur de production qui est relativement abondant. Ainsi, Haïti doit identifier ses potentialités pour en bénéficier et à importer les produits dont la production requiert le facteur de production rare. Tout l'édifice repose sur la « dotation naturelle » de chaque pays en facteurs de production dans les différents pays de la ZLEA, puisque le facteur qui est abondant en Haïti est davantage demandé, alors que le facteur rare, moins demandé, voit son prix baisser.

Enfin, l'économiste indou Jagdish BHAGWATI qui est considéré comme le gourou de la mondialisation défendait constamment dans ses articles la cause du libre-échange, même et surtout quand celui-ci n'était pas en vogue.

Perspectives de la ZLEA pour Haïti

La ZLEA est un marché de plusieurs millions de consommateurs entre les trente- quatre(34) pays des trois Amériques. Ainsi, elle pourrait avoir des effets positifs sur la croissance économique haïtienne en termes de grands débouchés pour de nouvelles productions des agents économiques haïtiens.

En fait, les économistes parlent de la  théorie du « vent for surplus », ce qui est traduit littéralement par « débouché pour le surplus ». La ZLEA, par son immensité en termes de consommateurs, pourrait permettre à Haïti d'exploiter des ressources exportables antérieurement oisives ce qui va accroître la production et l'emploi, de distribuer des revenus, de générer des investissements supplémentaires et, par conséquent, une accumulation des capitaux en Haïti. La ZLEA pourrait offrir à Haïti beaucoup d'avantages indirects tels que :

a) l'élargissement des marchés, permettant la hausse de la productivité haïtienne et la réalisation de ce que nous pourrions appeler maintenant les économies échelles2(*)9 ;

b) la transmission d'idées et de techniques nouvelles en Haïti car les besoins et les demandes pour les nouveaux produits pour cette ZLEA seront grands ;

c) la ZLEA va inciter la concurrence et l'esprit d'entreprise en Haïti avec les effets positifs comme la baisse des prix, le progrès technique, l'innovation ;

d) la ZLEA pourrait permettre à Haïti de bénéficier de l'apport de capitaux et d'attirer des investissements étrangers. Il en résulterait la hausse de l'épargne interne car l'économie haïtienne est à proximité du marché américain. Haïti a un régime de change flexible, a la plus faible taxe sur le chiffre d'affaires dans la région, soit 10% sur toutes les transactions économiques réalisées dans ce pays et Haïti bénéficie pour une période de neuf (9) ans d'un avantage spécial sur les exportations des produits textiles vers le marché américain selon la loi HOPE 2 qui a été approuvée par le pouvoir législatif américain.

En outre, l'ouverture des frontières haïtiennes à la ZLEA pourrait être à la fois une source de productivité et d'accroissement du niveau de vie si Haïti arrivait à maintenir la production sur son territoire.

Enfin, la ZLEA avec une bonne politique macro-économique pourrait permettre à Haïti de franchir les cinq phases de développement de W. W. ROSTOW3(*)0. Tous ces effets économiques seront favorables pour la croissance économique et ils vont être encouragés de manière continue par la ZLEA et le tout va donc constituer la genèse d'une perspective prometteuse de la ZLEA pour Haïti.

* 29 . Il y a économies d'échelle quand le prix de revient unitaire diminue lorsque les produits augmentent. Dictionnaire de l'essentiel en économie, page 298.

* 30 . W. W. ROSTOW : A considérer le degré de développement de l'économie, on peut dire de toutes les sociétés, qu'elles passent par l'une des singe phases suivantes : la société traditionnelle, les conditions préalables au démarrage, le démarrage, le progrès vers la maturité et l'ère de la consommation de masse. Les étapes de la croissance économique, Ed. du Seuil, 1960.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon