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Approvisionnement en eau potable et évacuation des eaux usées domestiques dans la ville de Thiès: cas du quartier de DVF (Sénégal )

( Télécharger le fichier original )
par Babacar DIOUF
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Master 2 2011
  

Disponible en mode multipage

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INTRODUCTION GENERALE :

L'eau est et demeure toujours un facteur essentiel conditionnant l'organisation des sociétés humaines particulièrement les villes, point de rassemblement des hommes et de leurs activités. Elles ne peuvent s'en passer. Cependant, elle ne peut être utilisée sans tenir compte des conditions de son évacuation adéquate pour éliminer tout risque de contamination.

L'alimentation en eau potable et l'accès à des systèmes d'assainissement adéquats font partis donc des voies stratégiques majeures pour la réduction des problèmes sanitaires et environnementaux. C'est dans cet ordre d'idées que la communauté internationale dans son ensemble s'est fixée comme objectif d'investir dans les services sociaux de base comprenant la santé, l'éducation, l'alimentation en eau potable et l'assainissement. Au cours du Sommet du Millénaire, du 6 au 8 septembre 2000 à New York, les dirigeants des pays du monde sont convenus de réduire de moitié, au plus tard en 2015, la proportion de la population qui n'a pas accès, de façon durable, à un approvisionnement en eau potable. Puis au Sommet Mondial sur le Développement Durable de Johannesburg de septembre 2002, elle a entériné les objectifs du Millénaire sur l'eau potable et a ajouté l'engagement de réduire de moitié, au plus tard en 2015, la proportion d'individus qui n'ont pas accès à des services d'assainissement adéquats.

Les pays d'Afrique subsahariens font partis des espaces où ces questions restent encore à la une de l'actualité. En effet, même si on note aujourd'hui une amélioration dans la fourniture de l'eau, il faut signaler le grand écart qui existe entre cet approvisionnement et l'assainissement des eaux usées. Ceci est dû au fait que ces pays en question accordent beaucoup plus de priorité à l'alimentation en eau sans développer pour autant les moyens d'évacuation des effluents.

C'est le cas de la ville de Thiès qui dispose certes d'un d'approvisionnement correct en eau mais les eaux usées domestiques souffrent de leur élimination adéquate. En effet, Thiès bénéficie de 75 km de réseau d'égouts fonctionnels, d'une station d'épuration et d'une station de relèvement. Le réseau est réparti en deux bassins versants : zone nord et zone sud. Malgré les avancées notées dans ce domaine, les quartiers desservis et le taux de raccordement au réseau d'égouts restent très faibles. Les populations ont recours à la rue, aux puits perdus, aux fosses pour évacuer leurs eaux usées domestiques.

C'est en ce sens que nous nous sommes proposés après l'étude sur les ordures ménagères, d'aborder comme sujet de recherche : « approvisionnement en eau potable et évacuation des eaux usées domestiques dans la ville de Thiès : cas du quartier de DVF ».

Ainsi pour faire cette étude deux parties ont été retenues :

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Babacar Diouf mémoire master II 2010/2011

+ la première partie fait une présentation du cadre d'étude, de la zone mais également un état des lieux du système d'assainissement de la ville de Thiès.

+ la deuxième partie a surtout porté sur l'analyse des résultats obtenus avec les

enquêtes. Les aspects socio-économiques et démographiques sont pris en compte ainsique la structure de l'habitat. Ensuite, les modes d'approvisionnement en eau potable,

les usages et les modes d'évacuation des eaux usées sont étudiés. Enfin, pour clore cette partie, nous avons étudié la perception des populations sur les problèmes liés aux eaux usées et les politiques d'assainissement mises en place par les autorités.

PREMIERE PARTIE :
PRESENTATION DU CADRE D'ETUDE, DE LA ZONE
ET ETAT DES LIEUX DE L'ASSAINISSEMENT DES EAUX USEES
A THIES

Dans cette partie, il est question de la présentation du cadre d'étude à savoir le contexte et les fondements de notre problématique entre autres. Une présentation sommaire de la zone d'étude est faite mais également un état des lieux de l'assainissement des eaux usées de Thiès de 1970 à nos jours.

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Babacar Diouf mémoire master II 2010/2011

Chapitre I
Présentation du cadre d'étude et de la zone

I.1. Problématique :

I.1.1. Contexte de l'étude :

La gestion de l'assainissement urbain fait partie des préoccupations les plus importantes auxquelles font face les Collectivités Locales. Les ordures ménagères, secteur de cet assainissement, en sont un exemple. En effet, à Thiès, la faiblesse du taux de couverture de ce secteur, marqué par une intervention partielle de la municipalité, a eu pour conséquences un environnement insalubre, malsain, une dégradation du cadre de vie et des risques sanitaires pour les populations. Ceci nous avait amené à étudier cette question autour du thème : « la gestion des ordures ménagères dans la ville de Thiès : leurs impacts sur l'environnement et sur la santé des populations ». Cette étude a permis de parcourir le « système-déchet », de la production jusqu'aux pratiques locales de valorisation. Il s'agissait, de montrer les problèmes de gestion des ordures par rapport à l'évolution de la population, la dynamique spatiale, les moyens mis en place par la Commune. Et de ce fait, nous avons fait une étude comparative de deux systèmes de collecte observés dans un quartier périphérique Thialy desservi par des charrettes et un quartier en zone centre DVF desservi par des camions. Nous avons étudié les modes de gestion au niveau des ménages, les différents comportements des acteurs (populations, autorités), évalué quelques impacts environnementaux, risques sanitaires mais aussi les différentes stratégies locales mises en place pour faire face aux défaillances du système. Tel avait été l'objet de notre étude antérieure faite à Thiès dans le cadre de notre mémoire de maîtrise.

A présent, le but de ce mémoire de Master II vise une continuité sur le même domaine de l'assainissement urbain. Après les déchets ménagers solides, nous ambitionnons d'aborder la question des déchets liquides, notamment les eaux usées domestiques, pour mieux explorer la question de l'assainissement urbain.

Au cours d'enquêtes antérieures, cette question revenait fréquemment dans les discussions avec les ménages. Ces derniers, surtout ceux de DVF, en plus des ordures, se plaignaient beaucoup du problème des eaux usées domestiques. Leur principale difficulté demeure la suivante : où déverser les déchets liquides domestiques. Pour la plupart d'entre eux, la rue devient la seule solution. Pour cela, cette étude est essentiellement consacrée à ce quartier où ce problème reste très aigu afin de voir les politiques des autorités, les stratégies populaires,...

En effet, les rejets d'eaux usées domestiques dans l'espace public sont devenus des pratiques courantes particulièrement dans les pays du tiers monde. Cette situation s'explique par le fait que l'assainissement des eaux usées demeure un parent pauvre des politiques urbaines1. Trop souvent, il est considéré comme moins prioritaire que la distribution d'eau potable, à laquelle il devrait être systématiquement associé. L'eau potable et l'assainissement des eaux usées ne sont que les deux faces d'une même médaille.

Selon l'Office National de l'Assainissement du Sénégal qui a en charge cette question, seulement six villes du Sénégal bénéficiaient en 2006 d'un réseau d'assainissement (Dakar, Saint-Louis, Louga, Kaolack, Saly, Mbour). La Région de Thiès se caractérise par un faible niveau d'équipement en système d'assainissement surtout en milieu urbain. Selon le PAER de Thiès, 36,5% des ménages de la Région disposent de latrines adéquates contre 82% pour la région de Dakar. A Thiès, 1,3% des eaux usées est évacué par un réseau d'égouts. Le reste est jeté dans la nature2. Il faut garder à l'esprit que la production de ces déchets dépend de l'approvisionnement et de la consommation en eau de la population qui ne cesse de croître actuellement à Thiès avec un taux de 2,2% mais aussi à une urbanisation sans précédent avec le raccordement de plusieurs quartiers périurbains.

A Thiès, en dépit de l'existence d'une station d'épuration pour la collecte et le traitement des eaux usées, on remarque une discrimination notoire entre les quartiers et un nombre réduit de branchements au réseau d'égouts existant. Beaucoup de quartiers ne bénéficient d'aucun système collectif d'évacuation des eaux usées domestiques tandis que des quartiers comme DVF sont assainis partiellement. On constate dans ce quartier un assainissement précaire, des eaux stagnantes comme à Tokholite (point bas à DVF). Ceci engendre des nuisances liées aux odeurs méphitiques et à la prolifération de vecteurs de maladies comme les mouches, les moustiques, etc. Le peu de réseaux existant a été très peu amélioré en 2004, année où la Commune avait bénéficié d'importants projets infrastructurels dans le cadre de la célébration de la fête de l'indépendance de 2004. Depuis lors, les travaux n'ont jamais été achevés et la Commune, y compris DVF, est laissée à elle-même, dans un décor d'insalubrité et de déficit en équipements d'assainissement. Etant donné que le réseau des eaux usées n'a jamais été finalisé, beaucoup d'habitants déversent leurs eaux usées dans la rue. Face à cette situation, on ne peut s'empêcher de formuler quelques interrogations qui semblent importantes à notre niveau à savoir :

1 Une politique urbaine est un programme sectoriel défini par les pouvoirs publics et orientée vers la solution des problèmes d'aménagement découlant du développement d'une ville à partir d'un ensemble d'idées, de projets, de dispositions normatives et de ressources diverses.

2 Plan d'Action Environnemental Régional Thiès 2007-2009 p.28.

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Qu'est ce qui explique ce retard de Thiès en général et particulièrement de DVF en matière d'assainissement des eaux usées alors que, après Dakar, cette Commune est l'une des plus importantes du fait de sa position stratégique de carrefour et de sa population croissante ? Quelle est la politique de l'ONAS, le principal responsable de cette question d'assainissement à Thiès ?

Les populations et les responsables de cette question sont-ils conscients des risques liés aux rejets intempestifs des eaux sales dans l'espace public ?

Quelle est la réponse des populations face à ce problème combien important car en dépendent à la fois l'amélioration de leurs conditions de vie et la protection de l'environnement ?

C'est autour de ces questions que la problématique de cette recherche tire tout son fondement.

I.1.2. Justification :

Le Code de l'hygiène, en son chapitre 3 intitulé Règles d'hygiène des habitations, article L17 dit que : « les matières usées liquides doivent être éliminées par des systèmes d'assainissement. Les propriétaires d'immeubles sont tenus de brancher leurs installations sanitaires aux réseaux installés selon la distance réglementaire ». Plus loin, en son chapitre 4, article L22, il interdit de jeter les eaux usées, de déposer des urines et des excréments sur la voie publique. Mais la réalité constatée sur le terrain est que les eaux usées sont jetées partout faute d'équipements. En effet, cette situation est imputable aux coûts excessifs des ouvrages collectifs et la non prise en compte de cet aspect en amont dans les plans d'aménagement des villes. Pour certains, ce sont des investissements « invisibles » (sous terre) et ne se remarquent pas à première vue comme les routes, bâtiments, etc. ; donc ils ne sont pas politiquement payants dans le court terme. Et les autorités ont tendance à mettre l'accent sur des réalisations « visibles » et qui peuvent servir de moyens de propagande pour les campagnes. De plus, cette situation s'explique par le fait que les occupations spontanées devancent fréquemment les programmes d'urbanisation et gênent considérablement la bonne exécution des plans d'aménagement, de gestion des ordures et d'assainissement. Il apparait donc plus que nécessaire d'adapter les infrastructures aux besoins, à la demande des populations.

Ce sujet s'inscrit donc dans le cadre d'une continuité de ce qui a été fait en mémoire de maîtrise avec les déchets solides. A l'image de ces derniers, les eaux usées hantent également le sommeil des populations de Thiès notamment celles de DVF parce que les ouvrages destinés à les accueillir, s'ils existent, sont parfois inaccessibles aux populations, vétustes ou obstrués par les ordures, ce qui les rend non fonctionnels sur une grande partie, d'où la nécessité à faire cette étude à Thiès.

L'accès à ces ouvrages et la prise en compte des réseaux d'assainissement doit être une priorité à résoudre car les milieux dans lesquels les gens vivent sont malsains et les menaces augmentent de jour en jour.

I.1.3. Objectifs :

A la lumière de ces observations, le but principal qu'on se fixe dans cette recherche est d'étudier le mode de gestion des eaux usées domestiques urbaines (eaux ménagères : eaux cuisine, vaisselle, eaux du linge, eaux de toilette etc. et eaux vannes : eaux issues des WC et urines). Pour ce faire, cet objectif principal est scindé à travers les objectifs spécifiques suivants:

Objectif spécifique 1:

> Etudier le niveau de vie, les modes d'approvisionnement en eau potable, les usages et les modes d'évacuation des eaux usées domestiques.

Objectif spécifique 2:

> Etudier les pratiques individuelles des populations et la perception des risques liés aux rejets intempestifs des eaux usées dans l'espace public.

I.1.4. Hypothèses :

Pour atteindre ces objectifs, les hypothèses suivantes ont été formulées :

Hypothèse 1:

> La situation économique et financière des ménages régit les quantités d'eaux consommées et leur mode d'évacuation, de quelque origine qu'elles soient.

Hypothèse 2:

> Le comportement des populations et les moyens limités des autorités locales ont conduit à la dégradation du cadre de vie, exposant la communauté à des risques sanitaires.

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I.2. METHODOLOGIE :

Identifier les objectifs et les hypothèses dans une recherche constitue un pas important pour circonscrire le problème, mais comment faire pour les atteindre et les vérifier respectivement? C'est là une question fondamentale à laquelle seule une démarche méthodologique adaptée, cohérente peut permettre de répondre. Celle que nous avons utilisée tout au long de notre travail est scindée en trois parties essentielles que sont:

+ la recherche documentaire ;

+ le travail de terrain ;

+ le traitement des données.

I.2.1. Recherche documentaire:

L'exploitation de la documentation a pour objectif de faire l'état des lieux des études relatives à ce thème de recherche et de permettre de collecter les données de base nécessaires afin de mieux camper le travail.

Pour cette première phase du travail, nous comptons effectuer des recherches dans les centres de documentation notamment aux bibliothèques :

de l'Université Cheikh Anta Diop (UCAD), de l'Institut des Sciences de l'Environnement (ISE), de l'Institut Fondamental d'Afrique Noire (IFAN), du service de documentation d'Enda Tiers Monde, de l'Institut Africain de Gestion Urbaine (IAGU), du Programme Sénégal Oriental (PSO), du service de documentation de la Commune de Thiès,...

I.2.2. Travail de terrain:

Nous entendons en ce sens ausculter le terrain, nous rapprocher d'une part des populations, grandes consommatrices d'eau et auteurs des rejets fréquents d'eaux usées dans l'espace public afin d'avoir une idée de leurs motifs. D'autre part, des autorités municipales en accord avec les services régionaux notamment l'Office National de l'Assainissement du Sénégal (ONAS) qui a en charge l'assainissement des eaux usées domestiques de la ville de Thiès. Ces rencontres se sont faites d'une part sur la base de questionnaires administrés aux ménages de chaque concession devant être enquêtée (démarche quantitative). Le centre d'intérêt de ce questionnaire/ménage tourne essentiellement autour :

> du niveau de vie des populations ;

> des différents modes d'approvisionnement en eau potable et des quantités d'eau utilisées ;

> des usages et modes d'évacuation des eaux usées domestiques ;

> du comportement des populations et de leur perception de la situation.

Ce questionnaire est administré spécialement aux femmes car, ce sont elles, les principales préposées aux tâches ménagères. Elles sont les gardiennes des enfants, de la santé et du bienêtre de la famille et les gestionnaires de la ressource en eau dans la maison. Ce sont elles qui veillent constamment à ce que la famille ait de l'eau. Si celles-ci sont absentes, leurs remplaçants (es) sont interrogé (es). En outre, une grille démographique avec comme différents paramètres:

> âge ;

> sexe ;

> lieu de naissance ;

> niveau d'instruction ;

> profession ;

> situation matrimoniale ; etc. est administrée à tous les occupants de chaque concession afin de voir l'impact de ces paramètres sur l'accès ou non à un assainissement adéquat mais aussi leur influence sur la gestion des eaux usées domestiques à travers les différents comportements des populations.

Une fiche d'habitat dont les points sont :

> le statut foncier ;

> la durée de séjour ;

> le type de construction ;

> le mode d'acquisition de la parcelle ;

> le revêtement de la cour, etc. est remise au chef de ménage afin de voir leurs différentes influences sur la question étudiée.

Pour les besoins d'une information qualitative des guides d'entretien sont délivrés aux principaux responsables de cette question d'assainissement notamment l'ONAS, le service d'hygiène, etc. Les points développés dans ces interviews sont relatifs à :

> leur mission,

> leurs objectifs et moyens mis en place,

> les différentes difficultés auxquelles ils sont confrontés dans l'exécution de leurs fonctions respectives.

Pour cette étude, il est très intéressant de disposer du tracé du réseau d'égouts existant. Pour cela, des levés GPS sont effectués. Cette méthode a permis de cartographier l'itinéraire du réseau d'égouts par rapport aux habitations et de connaitre également le taux de branchement des ménages.

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Une autre méthode non moins importante consiste également à l'observation directe pour saisir l'état du cadre de vie des populations dans ses permanences comme dans ses mutations. Cette démarche méthodologique permet de visualiser l'impact des différents comportements des populations bénéficiant d'un réseau d'égouts et celles rejetant leurs eaux usées dans l'espace public.

I.2.3. Analyse et traitement des données

Ce travail de terrain achevé, permet d'obtenir des informations en vrac qui sont traitées, analysées et interprétées avec les logiciels Excel et Word. Les cartes sont réalisées avec le logiciel de cartographie Arc Gis 9.3.

I.2.4. Echantillonnage:

C'est durant tout le mois de Mai jusqu'à mi-juin 2011 que l'échantillonnage de l'étude s'est fait. Il a porté sur la concession. D'après la carte obtenue au service régional du cadastre, la zone d'étude compte 70 îlots de maisons mais le nombre exact de concessions est inconnu. Il a fallu aller sur le terrain afin de compter le nombre de concessions de chaque îlot du quartier. Du fait de la complexité de la zone (numérotation inexistante, défaut de linéarité parfois, méfiance) et du peu de temps dont nous disposions, nous avons échantillonné au 1/3 des îlots : Tableau 1 : Echantillonnage des îlots

Nombre d'îlots du quartier

70

Taux d'échantillonnage

1/3

Nombre d'îlots échantillonné

23

Source : Diouf B. Enquêtes 2011

Il faut signaler que pour faciliter le tirage, un numéro est attribué à chaque îlot sur la carte délivrée par le service régional du cadastre de Thiès. Ensuite, après avoir relevé tous les numéros sur des bouts de papier, nous les avons mis dans un sachet. Ainsi, est effectué un tirage au hasard (aléatoire) sans remise afin de permettre à chaque unité d'îlot d'avoir une « chance » d'être sélectionnée et de figurer dans l'échantillonnage. Cette sélection repose sur ce que l'on appelle la randomisation.

Les îlots ont été identifiés par ordre alphabétique allant de A à Z. Après avoir épuisé cette première liste de lettres, nous avons poursuivi avec la numérotation à deux (2) lettres AA ; AB, etc. jusqu'a AZ ; le reste des îlots a été coté avec les lettres AAA ; AAB jusqu'à AAR (voir le tableau 2).

Tableau 2 : Numérotation des îlots de maisons et tirage au sort

Ilots

numéro

Nombre de concessions

Ilots

numéro

Nombre de

concessions

Ilots

numéro

Nombre de concessions

1

A

3

27

AA

6

53

AAA

27

2

B

6

28

AB

10

54

AAB

22

3

C

3

29

AC

6

55

AAC

7

4

D

4

30

AD

8

56

AAD

21

5

E

4

31

AE

6

57

AAE

4

6

F

4

32

AF

5

58

AAF

3

7

G

4

33

AG

14

59

AAG

6

8

H

8

34

AH

7

60

AAH

5

9

I

9

35

AI

6

61

AAI

15

10

J

7

36

AJ

19

62

AAJ

11

11

K

38

37

AK

11

63

AAK

7

12

L

3

38

AL

13

64

AAL

8

13

M

2

39

AM

6

65

AAM

7

14

N

10

40

AN

5

66

AAN

5

15

O

9

41

AO

41

67

AAO

6

16

P

30

42

AP

6

68

AAP

3

17

Q

14

43

AQ

10

69

AAQ

4

18

R

4

44

AR

8

70

AAR

2

19

S

26

45

AS

16

 
 
 

20

T

29

46

AT

16

 
 
 

21

U

4

47

AU

15

 
 
 

22

V

20

48

AV

7

 
 
 

23

W

4

49

AW

43

 
 
 

24

X

6

50

AX

4

 
 
 

25

Y

12

51

AY

19

 
 
 

26

Z

8

52

AZ

19

 
 
 

Source : Diouf B. Enquêtes de terrain 2011

Au total nous avons retenu 207 concessions sur les 70 îlots que compte ce quartier.

L'avantage de cette méthode est qu'elle permet d'avoir un échantillon « représentatif » tout en donnant à chaque individu (îlot) de la population une chance égale.

Par contre, elle n'est applicable que lorsqu'il existe une liste exhaustive de toute la population. Cette méthode nous a permis de faire une étude beaucoup plus achevée de la zone. Il faut retenir qu'à la suite de cet échantillonnage, toutes les parcelles de chaque îlot sélectionné ont fait l'objet d'une enquête approfondie. (Voir carte 1)

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Babacar Diouf mémoire master II 2010/2011

Carte 1 : Localisation des îlots enquêtés dans le quartier de DVF

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I.3. Discussion conceptuelle

Approvisionnement (en eau) : c'est l'action d'alimenter, de fournir selon les besoins une personne ou une communauté. Dans ce travail, la notion d'approvisionnement suivi du terme eau désigne le fait de fournir à la population des quantités d'eau suffisantes à travers des branchements domiciliaires (robinets intérieurs) ou bien à partir des bornes-fontaines etc.

Il faut intégrer aussi dans la définition la notion d'accès. Et cette dernière se mesure suivant des critères définis par l'OMS et l'UNICEF dans le rapport du Joint Monitoring Program de 2000 et qui servent de référence en la matière3. Selon ces organisations, la notion d'accès ne se limite pas à une dimension matérielle : elle sous-tend un objectif de disponibilité et de consommation effective d'eau potable par chaque personne, condition de son développement individuel.

Assainissement : Selon le guide de l'assainissement individuel de l'OMS de 1995, c'est l'ensemble des travaux que doivent effectuer en se conformant aux différents codes liés à l'assainissement, les particuliers, les collectivités et les pouvoirs publics pour faire disparaitre dans les agglomérations toutes causes d'insalubrité. La notion d'assainissement suivie des termes eaux usées implique donc une évacuation adéquate des excréta et des eaux usées pour éliminer tout risque de contamination.

Canalisation : Conduite destinée au transport des effluents. Elle peut être en amiante ciment ou en PVC. Les effluents renvoient ici aux eaux usées domestiques.

Eaux usées (domestiques) : Selon Radoux, les eaux usées sont classées et caractérisées selon leur origine et leur composition. Cinq types principaux d'eaux usées peuvent être ainsi distingués : les eaux usées domestiques, les eaux usées urbaines, les eaux usées industrielles, les eaux usées agricoles, les eaux de pluies et de ruissellement4.

Mais celles qui intéressent notre étude sont les eaux usées domestiques. La définition que nous retenons pour cette étude est la suivante : les eaux usées sont celles résultant des activités domestiques dans un logement familial. Elles peuvent, selon leur origine et leurs caractéristiques, être scindées en deux catégories :

3 OMS et UNICEF dans Agenda 21 : « Alimentation en eau potable et assainissement : élaboration d'un document de stratégie pour la réalisation à l'horizon 2015 des objectifs du millénaire pour le développement » Volume 1 : Etat des lieux-Rapport définitif ; 2004 ; 291 pages.

4 Radoux M. : la gestion intégrée des eaux usées urbaines dans les périphéries des grandes agglomérations, dans les périmètres touristiques et les zones rurales : bilan des technologies ; institut bruxellois de gestion de l'environnement ; ISE ; 1995; pp.133

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Babacar Diouf mémoire master II 2010/2011

.. Les eaux issues des WC (eaux de nettoyage anal pour certains, des urines et des matières fécales) riches en germes pathogènes et sont considérées à juste titre comme les plus dangereuses pour la santé.

.. Les eaux ménagères regroupant l'ensemble des autres rejets (bain, douche, vaisselle, lessive). Ces eaux ménagères selon Radoux, représentent 70 à 75% des eaux usées domestiques totales.

Evacuation (des eaux usées) : Elle désigne le fait de sortir, de rejeter à l'extérieur des matières nuisibles. Elle est utilisée dans le cadre de ce travail comme le rejet ou le déversement d'une eau ayant déjà servi à un nettoyage ou à un transport de déchets et est chargée de produits polluants ou toxiques5. Il faut reconnaitre que l'évacuation des eaux usées est un phénomène naturel lié à l'activité biologique et socio-économique de l'Homme.

Fosse : Cavité destinée à la collecte des matières fécales d'une habitation et qui n'est pas reliée à un réseau d'assainissement. On distingue les fosses septiques, les fosses étanches etc.

Perception : acte de percevoir par les sens, l'esprit. Dans le cadre de cette étude, elle désigne les représentations à partir des sensations que se font les populations du milieu, du cadre de vie notamment de la gestion des eaux usées domestiques, de l'assainissement.

Pratiques : fait d'avoir, d'exercer une activité concrète, une habitude approfondie. Dans cette étude, elles renvoient aux comportements habituels et aux façons d'agir des populations en cas d'existence ou non d'un réseau d'égouts.

Puisard : Egout vertical fermé destiné à absorber les eaux vannes. Mais dans le cadre de notre étude il renvoie aussi à une cavité creusée dans ou devant la parcelle et devant recueillir les eaux du linge, de la vaisselle, de nettoyage, etc.

Usages : représentent ici la consommation domestique qui comprend l'eau nécessaire pour cuisiner, laver, nettoyer, boire, et l'eau pour les systèmes sanitaires.

5Secrétariat des missions d'urbanisme et d'habitat : « L'assainissement des zones urbaines en Afrique Tropicale » ; 1997 ; 97p ; p.13

I.4. Critique littéraire

De nombreux écrits existent sur la thématique de l'approvisionnement en eau potable, de l'assainissement et de l'évacuation des eaux usées. Ils s'organisent autour des axes : distribution de l'eau, gestion des eaux usées, gestion de l'environnement urbain etc.

Approvisionnement (en eau potable) :

Selon le dictionnaire de géographie, il s'agit de ce qui est apporté à une usine, une ferme, une ville, une région, un pays pour sa vie quotidienne et l'ensemble de ses activités. Dans notre étude, est utilisée la notion d'approvisionnement associée à l'eau, celle-ci désigne le procédé permettant de fournir, d'alimenter, de pourvoir une personne ou une communauté en eau potable. Il dépend de la demande qui est consécutive d'un ensemble de conditions comme les prix, les revenus et autres, qui peuvent prendre de nombreuses valeurs différentes et qui peuvent être influencées par les décisions politiques. Beaucoup d'auteurs et de documents officiels d'organismes ont produit une abondante littérature dans ce domaine.

L'OMS et l'UNICEF dans le rapport «Joint Monitoring Program » [2000] publié dans « Alimentation en eau potable et assainissement : élaboration d'un document de stratégie pour la réalisation en 2015 des objectifs du millénaire pour le développement » ont intégré dans leur définition des critères liés à l'accès facile ou non à l'eau, à la qualité et à la quantité utilisée par personne/j afin de voir si l'approvisionnement en eau potable est adéquate ou pas.

Water Utility Partnership [WUP] dans son document « Améliorer l'accès des populations urbaines démunies aux services d'eau et d'assainissement » publié en 2004 va dans le même sens que l'OMS et l'UNICEF, mais ajoute dans sa définition d'autres paramètres non moins importants tels que la proximité du point d'eau, le temps d'attente et le prix de l'eau.

Assainissement des eaux usées :

Il faut retenir que l'assainissement des eaux usées est le processus permettant d'assurer une évacuation adéquate des eaux souillées en évitant tout contact direct pour éliminer tout risque de contamination et permettre aux populations de vivre dans un environnement sain.

Le problème d'assainissement est un sujet d'actualité partout dans le monde et particulièrement dans les pays en développement. La littérature est également abondante dans ce domaine.

Les travaux de Ba P.D. [2003] qui ont porté sur : « Dynamiques urbaines et dysfonctionnement des réseaux d'assainissement urbains dans la ville de Thiès » montrent le parallélisme qui existe

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entre urbanisation et assainissement. Il démontre que les mauvaises politiques d'urbanisme entrainent inéluctablement des problèmes d'assainissement avec leur cortège de désastres. Mais ce qu'il faut remarquer à la limite est que son étude est essentiellement consacrée à l'assainissement des eaux pluviales au détriment des eaux usées ménagères alors que ces dernières ne sont pas dues à des événements aléatoires comme les EP, mais se manifestent avec une grande régularité sur chaque jour de l'année.

Abordant dans le même sens, Doukouré O. [2008] dans « Dynamiques de quartiers urbains et besoins d'assainissement : perception des dysfonctionnements à la Sicap liberté IV » met l'accent sur les dysfonctionnements notés dans le réseau et pouvant entrainer une mauvaise évacuation des eaux usées. Parmi ceux-ci, elle invoque les comportements, la démographie, la vétusté des infrastructures, les constructions anarchiques etc.

Quant à Seydou Niang [1995], dans sa thèse intitulée « Evacuation et traitement des eaux usées urbaines de Dakar- bilan de la situation, comportements des populations et perspectives d'avenir : premières contributions pour le choix d'un système de traitement des eaux usées urbaines de Dakar par mosaïques Hiérarchisées d'Ecosystèmes Artificiels », pense que la gestion des eaux usées implique un certain nombre de facteurs sociaux tels que les comportements et habitudes culturelles et économiques etc. qui, s'ils ne sont pas pris en compte risquent de compromettre toute solution technique, quelque soit son efficacité.

I.5. Présentation sommaire de la zone d'étude

Située à l'Est de Dakar, la capitale du Sénégal, la région de Thiès couvre une superficie de 6601 km2, soit 3,4% du territoire national ; elle fait partie avec Dakar, Diourbel, Ziguinchor et Sédhiou des plus petites du pays. Elle est limitée au Nord par la région de Louga, au Sud par la région de Fatick, à l'Est par les régions de Diourbel et Fatick et à l'Ouest par la région de Dakar et l'Océan Atlantique. Elle est découpée en 03 départements : Mbour, Thiès et Tivaouane. La ville de Thiès est un chef-lieu de région et de département. C'est une ville secondaire située à 70km de la capitale nationale. Elle constitue le second pôle de l'axe Dakar-Thiès. Sur le plan géographique, elle se situe entre le 16°55' Nord et le 14°46' Ouest.

Thiès est également une région très urbanisée, avec un taux atteignant 35,4% ; ce qui la place en troisième position après Dakar et Ziguinchor. La région a un relief relativement plat.

Quant à la Commune de Thiès, elle est limitée à l'Ouest par la Communauté Rurale de Keur Moussa, dans les autres directions par celle de Fandène. (Voir carte 2).

DVF est un quartier fondé vers les années 1912 d'après le délégué de quartier. Comme l'indique son nom Derrière la Voie Ferrée, il a été créé pour servir de site à la suite du déguerpissement des populations indigènes du quartier Escale appelé à abriter des locaux commerciaux et des bâtiments administratifs de l'administration coloniale. (cf. mémoire de maitrise 2009/2010).

DVF est limité au Nord par Nguinth et de Keur Mame El hadj, à l'Est par la cité du Rail, au Sud par les quartiers de Malamine Senghor et de Mbambara et à l'Ouest par le quartier Escale.

La carte suivante donne un aperçu du plan de situation de la zone d'étude.

17

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Carte 2: Plan de situation de la zone d'étude

18

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Chapitre II
Etat des lieux de l'assainissement des eaux usées à Thiès

L'assainissement représente un problème majeur auquel sont confrontées les villes. C'est pour cette raison que des dispositions particulières doivent être prises pour répondre à la demande sociale des populations. Cette demande correspond à :

· l'évacuation rapide, sans stagnation et sans risque des eaux usées nuisibles à l'homme et à l'environnement par leur transport vers la station d'épuration ;

· la protection de l'environnement et du cadre de vie ;

· la préservation de la santé humaine en minimisant les risques sanitaires après leur rejet dans l'environnement ou leur réutilisation éventuelle.

II.1. Rappel historique de l'assainissement des eaux usées à Thiès

II.1.1. Définition de l'assainissement6

«On entend par assainissement l'ensemble des travaux que doivent effectuer en se conformant aux différents codes liés à l'assainissement, les particuliers, les collectivités et les pouvoirs publics pour faire disparaître dans les agglomérations toutes causes d'insalubrité ».

Selon cette définition reprise par le Comité d'experts de l'environnement de l'OMS dans les années 50, l'assainissement implique donc le contrôle et l'approvisionnement public en eau, l'évacuation des excréta et des eaux usées, l'élimination des déchets et des vecteurs de maladies, des conditions de logement, des aliments et de leur manipulation, des conditions atmosphériques et des conditions de sécurité sur les lieux de travail. Entre temps, les besoins des pays en voie de développement, en service d'assainissement de base ont beaucoup augmenté, en raison de l'expansion démographique et de l'urbanisation croissante.

Face à cette situation, les Nations Unies ont instauré la Décennie Internationale de l'Eau Potable et de l'Assainissement (DIEPA: 1981-1990). Au cours de cette période, ce terme se rapporte uniquement à l'élimination des excrétas et des eaux usées et cela a été approuvé par le monde entier.

En 1986, un Groupe d'Etude de l'OMS a officiellement donné la définition suivante: « les
moyens de collecte et d'évacuation hygiénique des excrétas et des déchets liquides de la
communauté pour protéger la santé des individus et de cette communauté
». Ainsi, l'évacuation

6 GTZ, 2005, Textes de base sur l'environnement au Sénégal, 2 édition, version 2.0

19

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hygiénique, ne comportant aucun danger pour la santé, représente l'objectif fondamental de tous les programmes d'assainissement.

Il est cependant intéressant de souligner qu'à cette époque, ce sont les normes d'hygiène qui ont prévalu et qu'il n'était nullement question de normes environnementales. Or, actuellement, on s'oriente vers une approche environnementale qui se soucie de toute la chaîne: collecte, transport, épuration et rejet ou réutilisation des eaux épurées.

II.1.2. Historique de l'assainissement des eaux usées à Thiès

En 1970, le Sénégal a reçu une aide technique et financière du gouvernement italien pour l'assainissement de plusieurs villes dont celle de Thiès. L'étude d'un système d'assainissement de la ville de Thiès avait pour objectif d'assurer la connexion de toutes les maisons et de tous les établissements publics à savoir les écoles, les hôpitaux, etc., aux réseaux des eaux usées qui alimenteront deux stations d'épuration se situant respectivement au Nord et au Sud de la ville.

Le réseau est de type séparatif. Dans ce système, les eaux pluviales et les eaux usées sont évacuées par deux réseaux séparés. A Thiès, le réseau est composé d'un système de drainage pluvial incomplet mais partiellement fonctionnel et d'un réseau d'assainissement qui n'était pas mis en service à cause du manque de quelques tronçons et de la faiblesse du taux de branchements domiciliaires.

Entre 1979 et 1984, dans le cadre du Plan Directeur d'Assainissement [PDA] de Thiès, les ouvrages suivants ont été réalisés :

+ un canal périmétral d'une longueur d'environ 7 km, pour la protection de la ville des eaux pluviales provenant des bassins limitrophes dominants;

+ un réseau de collecteur couvert en béton armé de 4,5 km de long à l'intérieur de la ville pour la collecte et l'écoulement des eaux pluviales ;

+ un réseau de collecteur en Amiante Ciment [AC], pour des diamètres variant entre 250 et

700 mm, d'une longueur d'environ 14,25 km, pour l'écoulement des eaux usées ;

+ une partie des travaux pour la réalisation de la Station d'Epuration [STEP] des eaux usées

de Keur Saib Ndoye.

Pour des raisons financières, les travaux ont été interrompus à la fin de l'année 1984. Au moment où le réseau eaux usées restait inutilisé à cause du manque de quelques tronçons du collecteur et des branchements domiciliaires, le réseau eaux pluviales était assez fonctionnel. Dans le but de mettre en fonction le réseau EU, des études ont été définies pour la réhabilitation des installations

existantes, la réalisation des autres installations nécessaires et l'achèvement de la STEP pour offrir la possibilité de branchement au réseau d'une partie importante des habitants de la ville.

II.1.3. Conception de l'ancien réseau

L'Italconsult S.p.A avait prévu la réalisation de 42 km de collecteur, des regards de visite, des chambres de chasse et des édicules publics avec des WC en plus des deux stations d'épuration. Sur la conception, ils avaient supposé que la totalité de la population sera desservie par réseau d'assainissement, avec un débit spécifique de 100 l/hbt/j pour l'an 20007. Or, même si les conditions d'alimentation en eau de la ville sont très avantageuses, la consommation en eau potable n'a pas atteint un tel niveau.

II.2. Présentation de la situation actuelle

L'assainissement des eaux usées de Thiès se présente de la façon suivante:

+ Zone Nord :

> Un réseau existant de 15 km réalisé en Amiante Ciment en 1976 avec des diamètres variant entre 250 et 700 mm.

> Un réseau neuf de 25 km en PVC réalisé par l'ONAS en 2007.

Dans la zone Nord les quartiers suivants sont desservis : Keur Saib Ndoye, Keur Mame el hadj, Escale, DVF, Dixième, Carrière, Hlm Route de Dakar, Randoulène Nord, Randoulène Sud, Mbambara, Keur Ablaye Yakhine, Som, Mbour 1 et 2, Cité Lamy et Cité Senghor.

+ Zone Sud :

> Un réseau de 35 km en PVC avec une station de relèvement permettant de refouler les

eaux depuis le quartier de Sampathé pour rejoindre la connexion avec le réseau Nord. Dans la zone sud les quartiers suivants sont desservis : Diamegueune, Sampathé, Hersent et Darou Salam.

En somme, Thiès bénéficie d'un réseau d'assainissement d'eaux usées d'un linéaire total de 75 km en plus des stations de relèvement et d'épuration. Les réseaux Nord et Sud desservent 44% de la population de Thiès8.

7 Abdou Kane et Ibrahima Lo : Etude du réseau d'assainissement des eaux usées de la ville de Thiès : dimensionnement du réseau de Thialy ; projet de fin d'étude ; Ecole Polytechnique de Thiès (EPT) Aout 2009 ; p.33.

8 Source : Données ONAS

21

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Photos 1 : Quelques clichés de la Station d'épuration de Thiès

Source : Diouf B. photos de terrain 2011

La carte suivante fait état de la distribution du réseau d'assainissement des eaux usées domestiques répartie entre les deux bassins versants et les quartiers desservis de part et d`autre.

Babacar Diouf mémoire master II 201

 

Carte 3: Distribution du réseau d'égouts à Thiès et des quartiers desservis

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II.3. Caractéristiques du réseau d'égouts dans la ville de Thiès

Le réseau d'assainissement des eaux usées de la ville de Thiès se présente comme suit :

Un réseau de collecte des eaux usées de 75 Km de long réparti en deux bassins versants (bassin versant de la zone Nord 40 km de long, celui de la zone Sud 35 Km de long).

+ 5000 branchements à l'égout dont 2200 pour la zone Sud et 2800 pour la zone Nord soit un taux d'accès de 18%.

+ 01 Station de pompage ou de relèvement des eaux usées à Sampathé

+ 01 Station d'épuration des eaux usées à Keur Saib Ndoye

+ Les diamètres des collecteurs sont définis de la façon suivante :

1' 160mm pour le collecteur situé dans la parcelle, appelé aussi collecteur primaire ; 1' 250mm pour le collecteur situé entre le décanteur qui est devant la parcelle et la canalisation principale, appelé aussi collecteur secondaire ;

1' 700mm pour la canalisation principale qui doit recueillir les eaux et les acheminer à la STEP ; il est appelé également collecteur principal.

La STEP construite à Keur Saib Ndoye (route de Tivaouane) est conçue pour recevoir et traiter la majorité des eaux usées domestiques de la ville de Thiès. Elle fonctionne avec un débit moyen journalier de 550 m3/jour, soit 18% de sa capacité nominale 3000 m3/jour. Donc la STEP traite un volume inférieur à celui attendu et bien en deçà de sa capacité maximale. Toutes les eaux collectées annuellement (150410m3) selon l'ONAS sont traitées et réutilisées par les maraichers installés en aval de la station. En raison de 550m3/j, si on fait le calcul la STEP doit recevoir réellement 200750m3. On voit nettement que le volume avancé par l'ONAS est inférieur à la quantité d'eau reçu par la STEP.

Ce qu'il faut retenir de cette partie est que la conception du réseau d'assainissement de la ville de Thiès s'est effectuée par phases successives. En effet, Thiès dispose du système d'assainissement le plus usité au monde (système séparatif) avec 75km de linéaire, d'une station de traitement et d'une station de relèvement. Les caractéristiques du réseau d'égouts ont montré le faible taux de raccordement des quartiers (18%) ce qui entraine particulièrement une sous-utilisation du réseau. De ce fait la STEP qui a une capacité nominale de 3000m3/j ne reçoit que 550m3/j et ne fonctionne ainsi qu'au dixième de sa capacité.

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DEUXIEME PARTIE :

RELATIONS ENTRE NIVEAU DE VIE, APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE,
USAGES, EVACUATION DES EAUX USEES DOMESTIQUES ET PERCEPTION DES
POPULATIONS

Cette deuxième partie porte sur l'analyse des données recueillies sur le terrain avec les enquêtes. Parmi celles-ci, nous avons celles relatives à la grille démographique et à la fiche habitat et celles issues du questionnaire/ménage qui tourne essentiellement autour du niveau de vie des ménages, de leur mode d'approvisionnement en eau potable, des usages et des modes d'évacuation des eaux usées ainsi que de leur perception des dangers qui peuvent résulter de la mauvaise évacuation de ces eaux usées, des comportements et de la politique des pouvoirs publics.

Chapitre III

démographiques et structure

Caractéristiques de l'habitat

L'étude de ces paramètres

constitue une étape importante en matière d'assainissement, car elle

permet de connaitre

permettent d'avoir une idée de la consommation en eau et l'utilité

le profil de la population étudiée et les aspects de l'habitat. Ces paramètres d'une mise en place d'un système d'assainissement.

sont

établi sous forme

III.1. Caractéristiques démographiques

III.1.1. Distribution de la population selon la classe d'âge

n qui s'estime à 207 parcelles

A partir de la taille de l'échantillo , 1891 personnes

interrogées . Ce qui fait en moyenne 9 personnes/parcelle. L

e questionnaire est de grille. Pour cela, on a eu 452 cas de sans réponse. Ce nombre

important est essentiellement lié social, culturel etc.

à des refus de réponse pour différentes raisons d'ordre

Graphique 1 : Distribution de la population selon la classe d'âge

Pourcentage

30,00% 25,00% 20,00% 15,00% 10,00% 5,00% 0,00%

 
 

Tranche d'age

09
10_19
20_29
30_39
40_49
50_59
60 et plus
SR

Age

Source : Diouf B. Enquêtes de terrain 2011

La population de DVF est jeune . Sur la population totale interrogée, 1078 personnes sont âgées de moins de 30 ans soit 57

%. Si on était tenté de représenter ces données sous la forme d'une pyramide ; nous aurions une base élargie et un sommet pointu . Les adultes dont la tranche d'âge est comprise entre 30 et 49 ans représentent 12,5% de la population soit 236 personnes. Enfin, les vieux (50 ans et plus) font 125 personnes soit 6,6%.

26

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III.1.2. Situation matrimoniale

Tableau 3: Situation matrimoniale

lien avec le chef de
ménage

Effectifs

Pourcentage %

Epoux

127

6,70

Epouses

216

11,40

Enfants

1140

60,28

Petits fils

180

9,51

Neveux/nièces

112

5,92

Oncle/tantes

10

0,52

Frère/soeurs

52

2,74

Domestiques

18

0,95

Sans réponses

36

1,98

Total

1891

100,00

Source : Diouf B. Enquêtes de terrain 2011

Au Sénégal, la famille est de nature très élargie. Elle cohabite toujours avec des parents. Les résultats ont montré 1,98% de cas de sans réponse. Sur les 98,02% de réponses obtenues, les chefs de ménage/hommes font 6,70% contre 11,40% pour les chefs de ménage/femmes. Cette différence s'explique par l'existence de divorcées, de veuves ou de coépouses. Ensuite, nous avons les enfants qui représentent 60,28% et les petits enfants 9,51%. Les neveux/nièces qui font 5,92%, sont constitués essentiellement par des élèves venus séjourner avec leurs oncles ou tantes surtout pendant la période des grandes vacances. Les oncles/tantes représentent 0,52% tandis que les frères/soeurs font 2,74%. Les employées de maison font 0,95% et ce faible taux s'explique par le fait que ce sont les enfants qui s'occupent le plus souvent des travaux ménagers. Cette structuration de la famille joue sur la croissance démographique et va influer largement sur la consommation en eau potable du ménage et les quantités d'eaux usées rejetées.

III.1.3. Origine des populations de DVF

L'origine des populations est importante dans la mesure où elle permet de connaitre si la population en question est issue d'une zone urbaine ou d'un milieu rural.

Tableau 4: Lieux d'origine de la population

Localité d'origine

Effectifs

Pourcentage %

Thiès

1486

78,60

Dakar

68

3,60

Saint Louis

42

2,22

Louga

23

1,21

Kaolack

33

1,74

Ziguinchor

25

1,32

Diourbel

15

0,80

Fatick

12

0,63

Etranger

14

0,74

SR

173

9,14

Total

1891

100,00

Source : Diouf B. Enquêtes de terrain 2011

La population est issue d'horizons divers. La plus grande majorité est née dans la ville de Thiès soit 78,60%. Parmi les autres régions d'origine Dakar vient en tête avec 3,60%. Les étrangers ne représentent que 0,74%. Cependant, il faut noter qu'on a eu 9,14% de cas de sans réponse. On remarque qu'à DVF, la population est majoritairement citadine. En milieu urbain, l'anonymat peut avoir des impacts énormes sur les différents comportements des populations. La ville est un lieu où on se soucie parfois très peu de son voisinage.

III.2. Caractéristiques socio-économiques

III.2.1. Niveau d'instruction des populations

Le niveau d'instruction est un paramètre important à tenir en compte en ce qui concerne les formes d'utilisation de l'eau courante, des usages et des modes de rejet des eaux usées. Il permet de mesurer le niveau de perception sur les exactions commises à l'endroit de l'environnement. Il offre également la possibilité de connaitre la politique de sensibilisation qu'il faudra adoptée pour cette population mais aussi si cette politique aura un effet sur la gestion de ces eaux usées et sur les différents comportements. Le niveau d'instruction permet ainsi de développer les compétences pratiques nécessaires pour participer de façon responsable et efficace à la prévention et à la gestion de la qualité de l'environnement. Un fort niveau d'instruction peut favoriser donc la prise de conscience et la compréhension des enjeux vitaux par les individus, là où son contraire conduit parfois à de mauvais comportements.

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Graphique 2: Niveau d'instruction

Pourcentage

45,00%

40,00%

50,00%

35,00%

30,00%

25,00%

20,00%

15,00%

10,00%

5,00%

0,00%

Source : Diouf B. Enquêtes de terrain 2011

A DVF, 989 personnes soit 52,29% sont instruites avec 7,56% qui ont atteint le niveau supérieur, 20,41% le niveau secondaire et 23,32% le niveau primaire et 1% qui ont fait une éducation en arabe. Cependant,

il faut noter qu'on a eu 2,11% d'analphabètes et 45,60% de cas de sans

réponse.

III.2.2. Catégories socioprofession nelles des populations

Les CSP permettent d'identifier les différentes occupations des populations afin de jauger leur niveau de vie.

Tableau 5 : Catégories socioprofessionnelles des populations

CSP

Effectifs

Pourcentage %

Artisans, commerçants et chefs d'entreprise

69

3,64

Cadres et professions intellectuelles supérieures

36

1,90

Professions intermédiaires

58

3,07

Employés

26

1,38

Ouvriers

206

10,90

Retraités

19

1

Autres personnes sans activités

857

45,31

Sans réponses

620

32,80

Total

1891

100,00

Source : Diouf B. Enquêtes de terrain 2011

Les données ont révélé l'existence de 857 personnes sans activités professionnelles soit 45,31%
de la population de DVF . Elles sont pour la plupart constituées par des ménagères , des étudiants
et des élèves. Les ouvriers viennent après avec 10,90 % alors que 19 personnes sont des retraités

soit 1% de la population. On compte également 6 2 0 cas de sans réponse soit 32,80 % de la population.

III.3. Structure de l'habitat

Les caractéristiques de l'habitat ont toute leur importance dans cette étude car, elles peuvent informer sur le

standing de vie à travers le statut foncier, les types de construction etc. Ce qui

issement.

peut influer à la limite sur la faisabilité d'un système d'assain

III.3.1. Le statut foncier

Ce paramètre est important en matière d'assainissement à travers l'in

térêt que l'individu porte au ment. Il permet d'apprécier la

milieu qui lui appartient exclusive réussite éventuelle d'une

politique d'investissement individuel dans les équipements sanitaires, plus le pourcentage de propriétaires sera

élevé dans un quartier donné, plus une p olitique d'investissement aura des chances d'y réussir. Etant entenduque le locataire n'investirait pas dans une maison où il ne maitriserait pas la durée de son séjour.

Graphique 3: Statut foncier

90,00%

80,00%

70,00%

60,00%

50,00%

40,00%

30,00%

20,00%

10,00%

0,00%

Pourcentage

Source : Diouf B. Enquêtes de terrain 2011

A DVF,

on compte beaucoup plus de propriétaires que de locataires. En effet, on a eu 84,54% de propriétaires contre 12,10% de locataires et 0,95% qui déclarent avoir emprunté le lieu occupé. Cependant,

il faut noter l'existence de 2,41% de cas de sans réponse.

30

Babacar Diouf mémoire master II 2010/2011

III.3.2. La durée de séjour

C'est un paramètre qui informe sur l'ancienneté de l

'installation des populations dans le quartier.

En effet, DVF est occupé depuis sa création en 1912 d'après le chef de quartier.

Tableau 6: D urée de séjour des populations

Durée de séjour

Effectifs

Pourcentage %

0_9

27

13,04

10_19

24

11,60

20_29

45

21,73

30_39

40

19,32

40_49

36

17,40

50 et plus

19

9,19

Sans réponses

16

7,72

Total

207

100,00

Source : Diouf B. Enquêtes de terrain 2011

La part de ménages ayant vécu

50 ans et plus dans le quartier de DVF représente 9,19%. 13,04% y ont résidé moins de 10 ans et sont pour la plupart constitués de locataires. Les populations qui y ont résidé entre 40 et 49 ans font 17,40% et celles qui

19,32%. La enquêtés.

y ont vécu entre 30 et 39ans

et

part de populations qui s'y sont installées entre 20 29 ans représentent 21,73% des III.3.3.

L'acquisition des parcelles

Le mode d'acquisition peut jouer un grand rôle en ce qui concerne le maintien de la qualité du cadre de vie.

Graphique 4: Modes d'acquisition de la parcelle

Pourcentage

40,00%

50,00%

60,00%

30,00%

20,00%

10,00%

0,00%

Source : Diouf B. Enquêtes de terrain 2011

En effet, l'essentiel des parcelles enquêtées ont été achetées par leurs détenteurs, soit 57,97%. Les parcelles acquises par

héritage font 20

,30% et celles acquises par location-simple font

12,07%. Cependant,

2 concessions ont fait l'objet d'emprunt soit 0,96% et on a eu 8,70% de cas de sans réponse soit 18 ménages.

III.3.4. Nature des constructions à DVF

Parmi les paramètres choisis, le type de construction peut jouer un rôle important pour l'accès au service d'assainissement.

Graphique 5: Types de construction ou de bâti

Pourcentage

70,00% 60,00% 50,00% 40,00% 30,00% 20,00% 10,00% 0,00%

 

toit non toit coulé R 1

coulé zinc terrasse

Source : Diouf B. Enquêtes de terrain 2011

En effet, 6

3,28% des concessions sont en toit non coulé (zinc)

tandis que 28,50% sont des

terrasses et 17 concessions sont en R+1 soit 8,22%.

DVF est donc un quartier qui tend peu à peu

vers la modernité, de vieux bâtiments sont en train d'être rénovés par leurs propriétaires. III.3.5. Revêtement de la cour

Le type d

e revêtement est un élément important en matière d'assainissement des eaux usées domestiques. En effet,

d'une part,

un revêtement sableux permet l'épandage des eaux dans la cour de la maison pour profiter de la capacité d'infiltration du sol. D' autre part, les maisons aux cours dallées ou carrelées

et

ne disposant pas de systèmes d'assainissement adéquats évacuent souvent leurs eaux usées ménagères directement dans la rue.

32

Babacar Diouf mémoire master II 2010/2011

Graphique 6: Revêtement de la cour

 

60% 50% 40% 30% 20% 10% 0%

 

Pourcentage

 
 
 

carreaux dalle sable

Source : Diouf B. Enquêtes de terrain 2011

Les revêtements sable dominent dans la zone de DVF avec 52,65% des réponses enregistrées. Les cours dallées représentent 33,33%. Par contre, on a un pourcentage moins important de concessions avec une cour carrelée soit 14%. Les cours dalles ou carrelées sont essentiellement constituées par les habitats en terrasse ou par des R+1.

A la suite des différents paramètres étudiés ci-dessus, nous pouvons retenir que les caractéristiques démographiques ont révélé que la population en question est jeune. Ils montrent également que certes le niveau d'alphabétisation est assez bon mais ne se reflète pas sur la qualité de l'environnement marquée par des comportements parfois inciviques.

Quant aux paramètres liés à la structure de l'habitat, on note beaucoup plus de parcelles qui sont obtenues par achat par leurs propriétaires. La typologie de l'habitat avec des culs-de-sac, des rues étroites par endroit, les types de construction avec des toilettes éloignées de la canalisation principale passant dans la rue et le revêtement de la cour des concessions ne favorisent guère l'accès facile à un assainissement adéquat des eaux usées domestiques de la population de DVF. Ceci conjugué à la non disponibilité des moyens contribue fortement à la dégradation de la santé humaine et de l'environnement.

Il s'agit maintenant de faire une analyse de la situation économique des ménages afin de voir s'ils peuvent supporter les coûts d'accès à l'assainissement collectif.

Chapitre IV:
Situation économique des ménages de DVF

L'étude sur le revenu moyen des populations est une étape incontournable parce qu'elle permet de connaitre le niveau de vie des ménages, de voir si la population en question peut supporter les coûts d'accès au service de l'assainissement des eaux usées domestiques définis par l'O NAS afin de voir les répercussions sur le fort taux de non raccordement au réseau des populations.

IV.1. Le revenu mensuel des ménages et leur capacité à épargner Graphique 7: Revenu mensuel des ménages

Pourcentage

35,00%

30,00%

25,00%

20,00%

15,00%

10,00%

0,00%

5,00%

Tranche de revenu

Source : Diouf B. Enquêtes de terrain 2011

La population interrogée a été par endroit très réticente par rapport à cette question. En effet, il faut noter les difficultés qui existent quand on aborde des questions liés à l'argent, au salaire, au revenu. Les gens manifestent un non catégorique pour des raisons de « mauvais oeil » ou pour d'autres raisons d'ordre social. les résultats ont révélé que 108 ménages soit 52,17% des

Ainsi,

répondants ont un revenu inférieur à 100000 f. CFA/mois contre 11,60% qui ont un revenu
compris entre 100 et 199000 f. CFA. 9 ménages seulement soit 4,34% des répondants ont affirmé

à 200000 f.CFA. Cependant, pour les raisons citées

avoir un revenu mensuel supérieur ou égal

précédemment, nous avons eu 31,89% de cas de sans réponse.

La comparaison du revenu moyen des ménages et les modalités définies pour l'accès au ré seau d'égouts, montrera nettement que les frais seront difficilement supportables à la grande majorité de la population.

34

Babacar Diouf mémoire master II 2010/2011

L a question touchant la capacité à épargner des ménages est important e dans la mesure où elle montre si la population en question peut subvenir à ses charges intégrales et parvenir à garder une somme à la fin du mois pour d'éventuelles dépenses. A la question est -ce qu'il vous arrive d'épargner à la fin du mois, 29 ménages soit 14% ont répondu par l'affirmatif, par contre, il a été très difficile de co nnaitre les montants.

IV.2. Raisons liées à la non épargne Graphique 8: Raisons non épargne

Pourcentage

40,00%

70,00%

60,00%

50,00%

30,00%

20,00%

10,00%

0,00%

pas de moyens charges familiales

importantes

Source : Diouf B. Enquêtes de terrain 2011

La situation é conomique précaire d'une majorité importante des ménages n'augure guère l'épargne d'argent. Et les ménages révèlent plusieurs raisons dont les plus importantes sont liées au manque de moyens (39,32%) et à des charges familiales considérables (60,68%).

IV.3.

sement, à la

Connaissance du coût de raccordement à l'égout

tion se préoccupe

Elle permet de voir si la popula tant des questions liées à l'assainis

connaissance de l'existence d'un service habili

uniquement à la collecte des eaux usées

domestiques de la ville.

Graphique 9: C onnaissance des frais de raccordement

oui

non

Source : Diouf B. Enquêtes de terrain 2011

A DVF, seulement 35 ménages soit 16,90% des enquêtés ont un aperçu réel du coût de raccordement au réseau car la majorité d'entre eux ont déjà payé ces frais. L'analyse de ces données révèle que la politique de sensibilisation adoptée par les autorités à l'endroit des populations reste très timide. Ce qui explique cette méconnaissance constatée sur les frais d'accès au réseau d'égouts.

IV.4. Connaissance de l'existence d'une taxe9 à l'assainissement

Il s'agit d'une taxe prélevée chez les ménages et liée à leur consommation en eau potable. Elle est régulièrement récupérée

par la SDE à travers la facturation

bimestrielle de l'eau et doit être versée à l'ONAS pour couvrir ses frais de fonctionnement. Elle est calculée en fonction du volume d'eau consommée.

Graphique 10: C onnaissance de l'existence de la taxe à l'assainissement

 

oui

non

Source : Diouf B. Enquêtes de terrain 2011

9 La taxe à la différence de l'impôt un

, même si elle est prélevée par voie d'autorité et à titre définitif implique service re ndu par la collectivité locale.

36

Babacar Diouf mémoire master II 2010/2011

Sur l'ensemble des ménages ayant répondu à la question, 81 ménages soit 39,13% disent connaitre l'existence de cette taxe contrairement au reste . Alors que cette taxe figure sur les factures de l a SDE, ces chiffres montrent qu' une part importante de la population ne prend pas le soin de lire leur facture et que beaucoup de ménages payent cette taxe sans pour autant bénéficier des services de l'ONAS.

IV.5. Disposition à payer pour l'accès au réseau d'égouts

L'accès des populations à un service d'assainissement adéquat est un devoir des pouvoirs publics mais il requiert également selon les agents de l'ONAS une participation des populations au coût de réalisation des travaux.

Graphique 11: Disposition à payer pour l'accès au réseau d'égouts

oui

non

Source : Diouf B. Enquêtes de terrain 2011

Plus d e la moitié des ménages de DVF est disposée à payer pour accéder aux facilités offertes par le raccordement au réseau d'égouts. En fait, certains ont compris l'avantage qu'il y a d'être épargné des vidanges manuelles. Ainsi, 55,36% se disent être disponibles à payer contre 44,64%. Sur les 79 ménages qui ne sont pas disposés à payer : 32 ménages soit 40,50% d'entre eux évoquent un manque de moyens qui les empêche d 'accéder au réseau d'égouts. En revanche les autres se disent être des locataires. En effet, il devient quasiment rare de voir quelqu'un qui vit dans un local qui ne lui appartient pas et ne maitrisant pas sa durée de séjour se payer le coût d'accès au réseau.

IV.6. Niveau de paiement supporté par les populations

ncière pour une

Au Sénégal, quand on parle de participation fina cause donnée

partagés. A DVF, nous avons rencontré l e même problème pour les populations pas encore raccordée s au réseau d'égouts et qui désirent le faire.

, les avis sont qui ne se sont

Graphique 12 : Coûts supportés par les ménages

Pourcentage

40,00%

70,00%

60,00%

50,00%

30,00%

20,00%

10,00%

0,00%

Source : Diouf B. Enquêtes de terrain 2011

En effet, 5,10% des ménages estiment pouvoir supporter moins de 20000f CFA et 15,30% entre 20 et 59000 là où 8,18% des ménages peuvent payer entre 60 et 99000f CFA. Par ailleurs

100000f CFA et

seulement 6,12% estiment pouvoir payer plus. Cependant, nous avons eu

beaucoup de cas de sans réponse (65,12%) liés essentiellement parfois à leur méconnaissance.

L'étude du niveau économique des ménages a été d'une grande importance parce qu'elle a n

permis de voir si la population en questioa un niveau acceptable lui permettant d'accéder au réseau d'égouts. Les résultats ont montré que le faible niveau de vie avec plus de 50% de la population qui a moins de 100000f CFA/mois, permettront difficilement de se payer un tel « luxe ». L'assainissement est très onéreux

pour la population de Thiès notamment celle de DVF.

Des frais d'accès

largement supérieurs aux revenus des ménages, ne f

ont qu'augmenter l'écart entre le taux de branchement à l'eau potable et celui de la collecte des eaux usées domestiques et par ricochet encourager les rejets fréquents d'eaux usées dans la rue de façon inadéquate. Il s'agit maintenant de le de la

voir dans le chapitre qui suit les modes d'approvisionnement en eau potab population et les quantités d'eau utilisées.

38

Babacar Diouf mémoire master II 2010/2011

Chapitre V:
Approvisionnement en eau potable des ménages

Toute étude de réseau d'assainissement doit remonter à la source des eaux qui seront collectées. La consommation d'eau potable, le mode d'approvisionnement en eau, ont leur sens dans cette étude car, ils permettent de connaître le volume de consommation de la population qui a une influence notable sur les quantités d'eaux usées rejetées dans le milieu. Le système d'approvisionnement en eau couvre tout le quartier. Il y a un type de branchement domestique avec un robinet intérieur (RI) et des ménages qui s'approvisionnent toujours à partir des bornesfontaines (BF).

V.1. Définition et critères d'accès à l'eau potable10

L'accès à l'eau potable a été mesuré suivant les critères définis par l'OMS et l'UNICEF dans le rapport du Joint Monitoring Program de l'année 2000 et qui servent de référence en la matière :

+ sont considérés comme bénéficiant d'un accès « raisonnable » les populations : (i) de toutes les localités disposant sur place d'une ou de plusieurs bornes-fontaines, d'un puits ou d'un forage à motricité humaine, ainsi que (ii) de toutes les localités situées à moins de 1 km des localités précédentes ;

+ sont considérés comme bénéficiant d'un accès « intermédiaire » les populations disposant d'un branchement domiciliaire (ou particulier) avec un point de puisage unique (généralement situé dans la cour de la concession) ;

+ sont considérés comme bénéficiant d'un accès « optimal » les ménages disposant de points de puisage multiples à l'intérieur de leur concession (réseau et appareillage intérieurs d'eau potable).

Mais il faut dire que la notion d'accès ne se limite pas à une dimension matérielle : elle sous-tend un objectif de consommation effective d'eau potable par chaque homme, femme et enfant, condition de leur développement individuel.

Au Sénégal, les objectifs et critères globaux suivants ont été dégagés :

10Alimentation en eau potable et assainissement: élaboration d'un document de stratégie pour la réalisation à l'horizon 2015 des objectifs du millénaire pour le développement ; volume 1 : Etat des lieux ; rapport définitif ; décembre 2004 ; pp.20

+ l 'universalité de l'accès raisonnable à l'horizon 2010 est définie comme 100% de la

population à moins de 15mn d'un point d'accès à l'eau potable11 . Cette définition est

différente de celle adoptée pour les OMD et l'OMS/UNICEF, qui est de 30mn ( cf.ci - dessus).

+ u n objectif quantitatif qui est de 35l/j/personne, sans qu'il soit clairement précisé s'il s'agit d'un objectif de disponibilité ou de consommation effective.

V.2. L 'approvisionnement en eau potable à DVF

Deux modes d'approvisionnement à l'eau potable sont proposés aux ménages urbains : le branchement particulier ou robinet intérieur [RI] et la borne-fontaine [BF]. Pour faciliter l'accès amélioré ou optimal à l'eau potable à la plus grande partie possible de la population, une stratégie très volontariste de branchements sociaux est mise en oeuvre depuis 1996, se traduisant par une quasi-gratuité des travaux de raccordement.

Concernant notre zone d'étude, les populations ont recours à deux principales sources pour satisfaire leurs besoins en eau : le robinet intérieur (RI) et la borne-fontaine (BF).

Graphique 13 : Modes d'approvisionnement en eau potable

borne fontaine

robinet

Source : Diouf B. Enquêtes de terrain 2011

L e robinet intérieur constitue la principale source d'approvisionnement en eau potable des populations avec

87,44% des réponses obtenues contre 12,56% qui s'alimentent toujours à partir des bornes-fontaines.

Plus la source

d'approvisionnement en eau potable est facile, plus la production d'eaux usées est importante. Il est d'une évidence que si les conditions d'accès à l'eau potable sont pénibles (efforts physiques du puisage, distance à parcourir...), les ménages adopteront des moyens pour

11 Alimentation en eau potable et assainissement, op-cit, p.61

40

Babacar Diouf mémoire master II 2010/2011

limiter considérablement le gaspillage. Donc, la consommation d'eau a tendance à augmenter du fait que l'on a un robinet chez soi.

V.2.1. La présence de robinets dans la parcelle

Le nombre de robinets disponibles dans la parcelle est important dans la mesure où le volume d'eaux utilisé et rejeté est généralement dépendant du nombre d'installations fonctionnelles. Elle permet de mesurer la facilité de l'accès à ce liquide précieux.

Graphique 14 : N ombre de robinets dans la parcelle

Pourcentage

60,00% 50,00% 40,00% 30,00% 20,00% 10,00% 0,00%

 

1RI 2RI 3RI plus de

3

Source : Diouf B. Enquêtes de terrain 2011

On a 50,28% des ménages qui disposent d'une seule installation dans la parcelle, 28,17% qui ont deux robinets contre 12,15% qui s'alimentent à partir de 3 robinets. Cependant 9,40% disposent de plus de 3 installations dans la parcelle. Donc on peut dire que DVF est régulièrement alimenté

en eau potable.

V.2.2. Le contrôle du robinet

destiné à limiter la ». Dans ce cas, le

robinet par le biais

.

Le contrôle du robinet est un procédé souvent observé dans les ménages. Il est

« trop

consommation en eau ou le gaspillage afin d'éviter les factures salées
chef de ménage remplit les tonneaux disponibles dans la parcelle et ferme le

-ouvert qu'après

d'un cadenas. Ce dernier n'est ré utilisation totale de l'eau puisée

Graphique 15 : L e contrôle du robinet

oui

non

Source : Diouf B. Enquêtes de terrain 2011

A DVF, seulement 11,04% des ménages exercent un contrôle de leur robinet contre 88,96%. Cette pratique va jouer un grand rôle sur les quantités d'eau à utiliser et le montant des factures d'eau distribuées par la SDE.

V.2.3. Analyse de la dernière facture d'eau

La connaissance du montant de la dernière facture d'eau est importante dans la mesure où elle permet d'avoir un aperçu sur le volume d'eau utilisé par chaque ménage qui est fonction également du nombre de personnes vivant dans la maison.

Graphique 16 : M ontant de la dernière facture

Pourcentage

30,00%

25,00%

20,00%

15,00%

10,00%

0,00%

5,00%

Source : Diouf B. Enquêtes de terrain 2011

Selon le niveau de vie de la famille, le volume d'eau consommé varie également par habitant et par jour12. Les cas de sans réponse (19,88%) sont dus parfois à l'oubli ou à l'indisponibilité de la personne qui gardait la facture d'eau au moment de l'enquête. Sur les 80,12% qui ont répondu à cette question, 64,07 % payent moins de 30.000 francs CFA . 13,25% des ménages payent entre

12 Radoux Michel 1995

42

Babacar Diouf mémoire master II 2010/2011

30 et 39.000 contre 2,80% qui payent entre 40 et 49.000 francs CFA. Les familles où l'on compte plus de personnes consomment plus d'eau. Donc cela va de pair avec la croissance démographique du quartier. Plus la population augmente, plus la consommation d'eau augmente et plus les quantités d'eaux usées rejetées augmentent.

V.2.4. Approvisionnement à partir d'une BF

A défaut de l'existence d'un robinet à l'intérieur de la parcelle, certains ménages pour s'alimenter en eau potable se rabattent sur les bornes-fontaines disponibles dans le quartier. Tableau 7 : Nombre de bassines d'eau/j à la BF

Nombre de bassines/j

Effectifs

Pourcentage %

4 bassines

4

15,40

6 bassines

3

11,53

Plus de 6 bassines

19

73,07

Total

26

100,00

Source : Diouf B. Enquêtes de terrain 2011

Sur les 26 ménages qui utilisent l'eau de la borne-fontaine, 19 ménages soit 73,07% ont besoin de plus de 6 bassines par jour pour satisfaire leurs besoins en eau potable. 4 ménages soit 15,40% achètent 4 bassines/j et seulement 3 ménages soit 11,53% des répondants se procurent de 6 bassines/j au niveau des bornes-fontaines.

Concernant le prix de la bassine d'eau, les ménages payent régulièrement 25 ou 35 francs CFA au fontonnier du coin sans compter la pénibilité de cette opération consistant à porter sur la tête un poids parfois considérable sur une longue distance.

L'approvisionnement en eau potable montre l'existence d'une disparité au niveau de DVF, car on observe toujours des ménages qui n'ont pas encore un robinet à l'intérieur de leur parcelle et s'alimentent à partir des bornes-fontaines.

Les résultats obtenus à DVF montrent que les Objectifs du Millénaire pour le Développement horizon 2015 définis dans le Programme de l'Eau Potable et de l'Assainissement du Millénaire [PEPAM] sont en phase d'être atteints en ce qui concerne l'approvisionnement en eau potable en zone urbaine (98% en 2010 source : PEPAM). L'inexistence de ménages qui s'approvisionnent à partir des puits fait état de l'accès facile à l'eau à DVF, ce qui contribue de façon directe à la multiplicité des usages et à une augmentation des quantités d'eaux rejetées.

Chapitre VI:
Les usages domestiques de l'eau à DVF

Disposer chaque jour d'une quantité d'eau minimale est pour l'individu un besoin vital. Avec l'accroissement

des ressources et des besoins

des ménages, l'éventail des usages domestiques n'a cessé toutefois de s'élargir. Les différentes formes d'usage hormis la boisson dans notre zone :

d'étude se présentent de la façon suivante

VI.1.

La toilette corporelle et les moyens utilisés pour le bain

de

La toilette corporelle est un élément fondamental dans la vie toute personne normale. Il y va de son hygiène

et de sa santé. Mais le but visé ici est d'apprécier les moyens par lesquels les

perçu des populations prennent le bain mais également la fréquence de ces bains pour avoir un a

quantités d'eaux utilisées et

rejetées. Pour les besoins de la toilette corporelle, les populations : le seau et le robinet de chasse.

utilisent principalement deux moyens Les seaux utilisés ont une

contenance qui varie

généralement entre 15 et 20 litres.

Graphique 17 : M oyens utilisés pour la toilette corporelle

seau

robinet de chasse

seau contre

Source : Diouf B. Enquêtes de terrain 2011

Les données recueillies montrent que 84,0 5% des ménages se douchent avec le seulement 15,95% des ménages qui utilisent le robinet de chasse pour le bain.

Les seaux sont

consommation en

on d'eau. Mais

plus économiques en matière de consommati il faut dire que la

eau dépend des personnes qui occupent la parcelle et de leurs comportements.

44

Babacar Diouf mémoire master II 2010/2011

VI.1.1. Le bain quotidien

Le nombre de fois que le bain s'effectue dans la journée constitue également un élément
indicateur pour mesurer les quantités d'eau utilisées pour enlever la souillure corporelle. Et ceci
dépend pour une large part de la période dans laquelle on se trouve dans l'année, soit en période

.

de canicule soit en période de fraicheur

Graphique 18 : Nombre de bains/j

Pourcentage

100,00%

40,00%

80,00%

60,00%

20,00%

0,00%

1 fois 2 fois 3 fois

fréquence

Source : Diouf B. Enquêtes de terrain 2011

En effet,

la toilette corporelle se fait généralement deux fois par jour, naturellement le matin et le soir, ce qui représente 86,47% des réponses obtenues. Parmi les répondants, 12,57% ne prennent le

bain qu'une seule fois dans la journée et généralement le matin. Par contre 2 ménages soit r toilette corporelle 3 fois/j.

0,96% des répondants font leu La fréquence du bain quotidien va

influer largement sur la quantité d'eau à utiliser pour chaque toilette corporelle et par conséquent sur les eaux usées rejetées.

VI.1.2. La quantité d'eau utilisée pour la toilette corporelle

Le volume d'eau pour la toilette corporelle dépend pour une large part de la facilité de l'accès à l'eau mais également du moyen par lequel on prend le bain.

Graphique 19 : Quantité d'eau utilisée pour le bain

Pourcentage

70,00% 60,00% 50,00% 40,00% 30,00% 20,00% 10,00% 0,00%

 

1 seau 1 seau et demi chasse

Source : Diouf B. Enquêtes de terrain 2011

En effet, 66,66% de la population utilisent l'équivalent d'un seau d'eau (20 litres) pour chaque
toilette corporelle contre 17,40% qui en utilisent 1 seau et demi soit 30 litres. Le reste c'est-à-

es d'eau

dire 15,94% utilisent directement le robinet de chasse et utilisent ainsi des volum difficiles à quantifier.

En raison 2 bains/j/pers en moyenne avec un seau de 20 litres, nous aurons pour une personne: 20 litres×2?40 litres d'eau

pour le bain quotidien. Comparé à la taille de notre population d'étude, le volume d'eau utilisé pour le bain quotidien sera de 40 litres×1891?75640 litres en moyenne.

VI.2. Le linge

Le linge est un paramètre

d'une grande importance dans la mesure où il constitue un moment de production d'énormes quantités de déchets liquides.

VI.2.1. Le linge de la semaine

Le nombre de linges

dans la semaine permet également

d'avoir une idée de la quantité d'eau

usée devant être évacuée après le lavage des habits. Car le linge consomme beaucoup d'eau.

46

Babacar Diouf mémoire master II 2010/2011

Graphique 20 : N ombre de linges/semaine

Pourcentage

40,00%

50,00%

30,00%

20,00%

10,00%

0,00%

Source : Diouf B. Enquêtes de terrain 2011

En effet, à DVF 41,06% font le linge deux fois/sem. contre 29,00% qui n'en font qu'une seule fois/sem . On remarque également que 14% des répondants s'acquitten t de cette opération 3 fois/sem. là où 15,94% des ménages la font plus de 3 fois/semaine. Il s'agit dans ce dernier cas des ménages où on rencontre plus d'enfants.

VI.2.2. La quantité d'eau utilisée pour le linge

Pour le linge, le moyen principal utilisé est la bassine d' une contenance normale de 30 litres. Ici, l'usage de la machine à laver à l'image de certaines familles aisées n'est pas permis par la faible situation économique des ménages. Connaitre le nombre de bassines/linge est nécessaire, car toutes les quantités d'eau qui y ont servi, seront inutilisables et devront être évacuées soit dans la rue, soit dans des puisards, soit dans les égouts.

Tableau 8 : Nombre de bassines/linge

Nombre de bassines

Effectifs

Pourcentage %

2 bassines

12

5,80

4 bassines

88

42,51

6 bassines

90

43,47

Plus de 6 bassines

16

7,72

Sans réponse

1

0,50

Total

207

100,00

Source : Diouf B. Enquêtes de terrain 2011

Les données enre gistrées montrent que pour le linge,

43,47% des ménages ont besoin d'environ 6 bassines d'eau, là où 42,51% disent utiliser 4 bassines. 16 ménages soit 7,72% des enquêtés utilisent plus de 6 bassines

et sont constitués pour la plupart par les grandes familles contre

seulement 5,80% qui n'ont besoin que de deux bassines d'eau. Cependant, on a eu 0,50% de cas de sans réponse dû à la non maitrise de la quantité d'eau utilisée.

En raison de 2 linges/ sem. et 6 bassines/linge en moyenne, nous aurons pour un ménage :

30 litres×6×2? 360 litres pour le linge de la semaine. Ramené à l'ensemble des ménages interrogés à DVF nous aurons en moyenne 74520 litres/semaine rejetés.

VI.3. La quantité d'eau utilisée pour la cuisson

La préparation des repas requiert un certain volume d'eau destiné pour le lavage des légumes, du riz etc. pour enlever toute forme de saletés pouvant être risque de maladies.

Tableau 9 : Nombre de seaux d'eau pour la cuisson

Nombre de seaux d'eau

Effectifs

Pourcentage %

1 seau

26

12,56

2 seaux

65

31,40

3 seaux

37

17,88

Sans réponse

79

38,16

Total

207

100,00

Source : Diouf B. Enquêtes de terrain 2011

Pour cette question, nous avons eu 79 cas de sans réponse soit 38,16% des ménages enquêtés. Ceci est généralement dû au fait que les femmes ne maitrisent pas cette étape car disent elles, de l'eau est utilisée à volonté, l'essentiel est que toute la provision soit propre et mangeable sans risque. Néanmoins 17,88% des ménages utilisent 3 seaux pour la cuisson là où, 31,40% font usage de 2 seaux. Cependant, 12,56% seulement des ménages disent n'avoir besoin que d'un seau d'eau. Ainsi la consommation d'eau pour la cuisson dépend du nombre de personnes dans le ménage car si le niveau de peuplement est élevé la quantité d'eau augmente aussi.

En raison de 2 seaux d'eau/ménage/j en moyenne, nous aurons pour les ménages interrogés 8280 litres d'eau/j pour la cuisson.

VI.4. La quantité d'eau utilisée pour l'entretien de la maison/j

L'utilisation d'eau pour l'entretien de la maison dépend d'un certain nombre de facteurs dont le revêtement de la cour, car les cours carrelées utilisent plus d'eau que celles en dalle ou en sable.

48

Babacar Diouf mémoire master II 2010/2011

Graphique 21 : Nombre de seaux d'eau pour l'entretien de la maison

Pourcentage

80,00% 60,00% 40,00% 20,00% 0,00%

 

1 seau 1 seau et demi

Source : Diouf B. Enquêtes de terrain 2011

Ainsi il y a 154 ménages soit 74,40% qui utilisent un seau d'eau (15 à 20 litres) alors que le reste utilise 1 seau et demi.

En moyenne 1 seau d'eau est donc utilisé, si on fait le rapport on aura 20 litres×207 soit 4140 litres pour le nettoyage de l'ensemble des ménages interrogés.

Après utilisation pour les travaux ménagers, l'eau devient souillée et inutilisable et est appelée à être évacuée.

La facilité de l'accès à l'eau courante notée à DVF participe énormément aux quantités d'eau utilisées et multiplie ainsi les usages (bain, linge, etc.) et les rejets. A DVF, pour la toilette corporelle, une personne utilise en moyenne 20 litres/bain. Pour la lessive de la semaine, elle se fait en moyenne 2 fois et les ménages font usage régulièrement de 6 bassines de 30 litres chacune.

A la suite des différents résultats présentés ci-

dessus, on voit nettement que la population de DVF s'approvisionne correctement en eau potableet produit ainsi de grandes quantités d'eaux usées. Mais

la grande interrogation est maintenant de voir si ce réseau de distribution d'eau est

co

mplété par celui de l'évacuation efficace des eaux usées domestiques.

Chapitre VII:
Modes d'évacuation des eaux usées domestiques à DVF

L'eau demeure un élément vital pour la satisfaction des besoins de la population. Mais il ne faut pas nier qu'elle peut être source de diverses nuisances : son usage est généralement source de dégradation de sa qualité. De ce fait, elle doit faire l'objet d'une évacuation adéquate pour limiter tout risque de contamination ou de maladies pour la communauté et de détérioration de l'environnement. Il faut noter que le volume d'eaux usées produit quotidiennement par une personne représente au moins 80% de sa consommation journalière en eau (tous usages domestiques confondus)13. Mais la grande question reste toujours de savoir si la collectivité concernée a les moyens d'assurer cette élimination dans de bonnes conditions ou dans le cas contraire comment les populations concernées s'y prennent.

VII.1. Modalités de branchement au réseau de l'ONAS14

Hormis les irrégulières campagnes de branchements sociaux effectués par l'Etat où le client ne paie que 19000 f.CFA, pour accéder au réseau d'assainissement des eaux usées, le service régional de l'assainissement de Thiès a établi un système de branchement classique qui se fait à partir d'un certain nombre de critères définis dans deux situations :

Situation 1 :

> Le client possède un décanteur : le raccordement se fera avec le paiement des Frais pour l'Etude de Devis (FED) qui équivaut à 5200f CFA. De 0 à 5m du réseau principal le client doit payer 124130f CFA hors taxe.

> Le client ne possède pas de décanteur mais habite à moins de 25m du réseau : le raccordement se fera après le payement du FED et du devis par le client. Situation 2 :

> Le client habite à une distance qui est supérieure à 25m du réseau : dans ce cas on le considère comme une extension et il revient ainsi au client de payer le devis de l'extension, du FED en plus du branchement.

> Si le client habite dans une zone non desservie : une réponse d'espoir lui sera fournie en attendant l'extension du réseau dans la zone.

13 Diop sidy Bécaye et Mbaye Mbéguéré : assainissement des eaux usées domestiques ; ISE ; pp2

14 Service régional de l'ONAS de Thiès.

50

Babacar Diouf mémoire master II 2010/2011

Cependant il faut retenir qu

e le devis commence à varier au delà de 5m.

Si le client ne parvient

pas à payer l'intégralité des frais en un coup, un système de moratoire lui est proposé et chaque mois il est tenu de verser une somme à l'ONAS jusqu'à l'acquittement total de la somme due. Les deux situations observées ci- dessus montrent que la tarification n'a pas tenu compte de la situation économique précaire de la population. Ce qui n'encourage guère le raccordement facile à l'égout.

VII.2. Le raccordement à l'égout

Graphique 22 : T aux de raccordement à l'égout

oui

non

Source : Diouf B. Enquêtes de terrain 2011

Le secteur de l'approvisionnement

en eau et celui des eaux usées sont les deux faces d'une même médaille. Tout branchement à l'eau potable doit être accompagné par un système d'évacuation des eaux usées. Mais sur le terrain la situation est autre. Les résultats montrent que le

-tête et pour les

raccordement des ménages au réseau d'égouts constitue un véritable casse

autorités de l'ONAS et pour les populations. Ceci se remarque

nettement par l'écart qui existe

dement à l'

entre les ménages disposant d'un raccor eau potable et ceux raccordés au réseau

ment 14,50% des ménages

d'égouts. Pour cette question, seule sont raccordés au réseau

d'assainissement collectif contre 85,50%.

La carte suivante présente le circuit du réseau es à DVF.

d'assainissement des eaux usées domestiqu

Carte 4 : Circuit du réseau d'assainissement des eaux usées à DVF

52

Babacar Diouf mémoire master II 2010/2011

VII.3. Difficultés du raccordement à l'égout

Graphique 23 : Raisons du non raccordement au réseau

Pourcentage

40,00%

50,00%

60,00%

30,00%

20,00%

10,00%

0,00%

pas de
moyens

rues étroites sans réponse

Source : Diouf B. Enquêtes de terrain 2011

Concernant le non raccordement au réseau d'égouts, plusieurs raisons sont avancées par les :

populations parmi lesquelles on peut citer

VII.3.1. Raisons économiques :

Les données recueillies

ont montré que 10,16% des répondants évoquent dans leurs réponses le manque de moyens dont ils font l'objet, ce qui les empêche d'avoir accès à un assainissement adéquat.

Si on compare le revenu moyen des ménages et les frais d'accès au réseau d'assainissement on

. L'

voit nettement les problèmes qui s'imposent aux populations assainissement coûte cher, car il

venir à ses besoins de

devient difficile pour un ménage qui éprouve d'énormes problèmes à sub

payer tout

les 5m une somme de 124130f CFA pour être raccordé. On peut dire donc que les systèmes d'égouts importés, très efficaces dans les pays développés

, car conçus en fonction de

socio-

leur niveau de vie, sont inadaptés à nos conditions économiques. Pour qu'un système

la portée de tous, c'est-à-

d'égouts soit efficace, il doit être à dire que les coûts d'installation pour

accéder à la canalisation principale, les branchements et les raccords aux bâtiments doivent être
supportés par les populations. En effet, résoudre le problème de l'assainissement revient à

Il est donc

proposer aux populations des solutions techniques accessibles économiquement.

évident que les revenus peu élevés qui caractérisent nos pays sous développés permettent

sanitaires aux ré

difficilement aux familles de raccorder leurs installations seaux d'égouts.

53

Babacar Diouf mémoire master II 2010/2011

VII.3.2. Raisons liées à la configuration de l'habitat

Selon les populations la configuration de l'habitat est de loin la cause principale de l'inaccessibilité à l'assainissement des eaux usées domestiques avec 35,60% des réponses. En effet, les rues étroites multipliées aux impasses et à la conception qu'ont les africains de l'emplacement des toilettes dans la parcelle sont des paramètres à ne pas négliger. Le raccordement à moins de 5m équivaut à 124130f alors que la plupart des ménages ont des toilettes situées à l'arrière du logement (Ganaaw Keur ou Ganaaw neek), ce qui fait qu'on peut avoir facilement 15 à 20m entre les toilettes et le réseau. Dans ce cas, le coût du branchement peut être facilement multiplié par trois ou plus. Donc, si l'ONAS impose une tarification sur la base du métrage sans tenir compte de ces paramètres, ceci n'encourage guère l'accès facile des populations à un assainissement adéquat.

Il faut retenir que tout ceci entre dans ce que l'on a coutume d'appeler les grands problèmes d'aménagement du territoire, de maîtrise de l'espace urbain. Dans beaucoup de villes africaines, on a mis la charrue avant les boeufs. Les populations ont occupé l'espace avant de penser à l'assainissement. Or, l'approvisionnement en eau et l'assainissement suivent le réseau viaire auquel ils s'accommodent généralement.

Ici, l'urbanisation est rarement accompagnée d'investissement en matière environnementale alors que les agglomérations doivent disposer d'infrastructures pour leur bon fonctionnement et celui de la vie quotidienne de leurs citadins. Le rythme de croissance engendre des besoins dans tous les domaines de sorte que l'aménagement, l'assainissement etc. passent après d'autres priorités. Ces manquements sont aujourd'hui à l'origine de tous les problèmes rencontrés en ville.

VII.4. Evacuation des eaux usées domestiques

Les rejets d'eaux usées ménagères ne sont pas dus à des événements aléatoires à l'image des eaux pluviales, mais se font avec une grande régularité sur chaque jour de l'année avec des débits variés. Pour des raisons relevant de la santé et de la protection de l'environnement urbain, ces eaux doivent être évacuées dans de bonnes conditions afin d'éviter au maximum les risques de contamination. Parmi ces eaux usées ménagères qui doivent être évacuées figurent : les eaux de toilette, du linge, de la vaisselle, de l'entretien de la maison etc.

VII.4.1. Evacuation des eaux de toilette

Graphique 24 : Lieux d'évacuation des eaux de toilette

Pourcentage

80,00% 60,00% 40,00% 20,00% 0,00%

 

puisard latrines égouts

onas

Source : Diouf B. Enquêtes de terrain 2011

Concernant les eaux issues des toilettes,

165 ménages soit 79,71% des enquêtés évacuent leurs eaux usées dans des latrines contre 5,79% qui déversent dans des puisards creusés pour l'occasion. Cependant, seulement 30 ménages soit 14,50% des répondants disent évacuer les eaux utilisées pour la toil

ette corporelle directement dans le réseau d'assainissement de l'ONAS. VII.4.2. Evacuation des eaux du linge, de la vaisselle et d 'entretien de la maison Graphique 25: Evacuation des eaux du linge, de la vaisselle et d 'entretien de la maison

Pourcentage

70,00% 60,00% 50,00% 40,00% 30,00% 20,00% 10,00% 0,00%

 

rue puisard égout

Source : Diouf B. Enquêtes de terrain 2011

Concernant l 'évacuation de ces eaux (linge, vaisselle, entretien de la maison), les ménages

'en débarrasser. Ainsi, 63,28

procèdent de différentes manières pour s % des répondants par faute

de moyens déversent directement ces eaux dans la rue, tandis que 22,22% des ménages ont creusé

des puisards soit devant leur parcelle soit à l'intérieur et y versent les eaux. Cependant seulement 14,50% des ménages qui se sont raccordés utilisent les services du réseau d'égouts.

55

Babacar Diouf mémoire master II 2010/2011

Photo 2: femmes déversant leurs eaux du linge dans la rue

VII.5. Evacuation des eaux vannes (

Comme l'indique leur nom, ce sont des eaux qui

urines et contiennent d'énormes quantités de germes pathogènes et dont le contact direct

une mauvaise évacuation peut entrainer de réels problèmes de santé publique mais également de dégradation de l'environnement.

l'habitat. La façon dont est opérée cette neutralisation peut

VII.5.1. La gestion des eaux vanne

Les excréta humains et les urines renferment différents éléments pathogènes. Ces derniers sont propagés par l'eau, les mains, les insectes ou le sol. Donc un réseau d'égouts ou une fosse septique adéquate peut rompre ce cycle.

Graphique 26 : Evacuation des eaux vanne

Concernant l'évacuation des eaux vanne

creusé des fosses (septiques

Babacar Diouf mémoire master II 201

 

contaminées. Or,

14,50% seulement des ménages voient leurs eaux

usées collectées par le réseau

d'assainissement de l'ONAS.

VII.5.2. La vidange des fosses

La fosse septique ou étanche

constitue un cycle fermé où le contenu peut stagner au même

end

roit pendant plusieurs années. Elle est appelée à être vidée réguliè

rement par ses utilisateurs.

La fréquence de

la vidange est en fonction de la taille du ménage mais également de l'utilisation de l'eau. Dans ces cas, elle est vidée soit par les membres du ménage ou bien ces derniers font appel au service d'un camion -citerne.

Graphique 27 : Avez-

vous déjà vidé la fosse ?

oui

non

Source : Diouf B. Enquêtes de terrain 2011

Les résultats révèlent que sur les 177 ménages qui utilisent une fosse

, 63,84% d'entre eux ont

déjà vidé leurs fosses contre seulement 36,16%.

Sur les 113 ménages qui disent avoir déjà vidé leurs fosses, 38,05% l'ont fait plus de 3 fois
constituées essentiellement par des fosses étanches marquées par des vidanges régulières,
35,40% l'ont fait 2 fois contre 14 ménages soit 12,40% qui ont effectué 1 vidange au moins 1

88% de cas de sans réponse.

fois. Cependant nous avons eu 0,

VII.5.3. Lieux de dépôt du liquide de la vidange

Si ce sont les membres du ménage qui se chargent de l'évacuation du liquide de la vidange deux procédés sont généralement utilisés : un trou est creusé dans la cour de

la maison ou devant la

parcelle dans la rue.

57

Babacar Diouf mémoire master II 2010/2011

Graphique 28 : D éversement du liquide de la vidange

Pourcentage

48,00%

46,00%

44,00%

42,00%

40,00%

56,00%

54,00%

52,00%

50,00%

trou dans la
cour

trou dans la
rue

Source : Diouf B. Enquêtes de terrain 2011

Les résultats ont montré que lorsque cette situation se présente, par faute de moyens, 54,39 déversent ces eaux usées dans un trou creusé devant la parcelle contre 45,61% dans

dans la maison.

Photo 4: Trou creusé en bordure de mur pour la vidange Photo 5: Trous remplis de déchets derrière une parcelle

Photo 6 : Mur d'une toilette troué pour évacuer les eaux de toilette dans la rue

Source : Diouf B. photos de terrains 2011

Babacar Diouf mémoire master II 201

Nos enquêtes ont permis également de recueillir certains témoignages sur des cas de vidange observés uniquement en période hivernale. En effet, en saison pluvieuse, certains ménages vidangent leurs fosses manuellement sur des pentes ou dans la rue afin que les eaux de ruissellement puissent se charger de leur transport. Ce qui fait parfois l'objet de polémiques au sein de la population parce que personne ne veut être incommodé par ces mauvaises odeurs.

Pour ceux qui utilisent les services des camions de vidange privés et qui représentent au total 56 ménages, 32,15% d'entre eux disent payer 20000f CFA à chaque vidange, contre 35,71% qui versent 15000f CFA pour la vidange. 19,64% des ménages payent régulièrement 25000f CFA et seulement 3,58% qui versent jusqu'à 30000f CFA pour la vidange.

Les produits de la vidange sont ainsi transportés par des camions et déposés sans traitement dans des espaces vacants localisées à la périphérie de la ville portant atteinte ainsi à l'environnement et à la santé humaine.

L'information qu'on peut tirer à partir de ces chiffres est que si la fréquence de la vidange est rapide, cas des fosses étanches, il serait beaucoup plus économique pour un chef de ménage de se raccorder au réseau en passant par le système moratoire établi par l'ONAS.

L'économie qu'on peut faire de ce chapitre est que par faute d'égouts suffisants, de la cherté de l'assainissement, de la configuration de l'habitat, on a un taux de raccordement très faible. On peut dire qu'il serait prétentieux à ce rythme d'affirmer que les OMD pour l'assainissement en milieu urbain qui sont de 72% en 201515 seront atteints. La grande majorité des femmes versent le plus souvent les eaux usées dans la rue, créant ainsi des bourbiers. Certains ménages débrouillards aménagent des puisards ou « puits-perdus ». Concernant les eaux vanne, l'utilisation de la fosse prédomine dans la zone. Les vidanges se font soit par des camions privés pour ceux qui en ont les moyens, soit par les membres de la famille. Et dans ce dernier cas, un trou est creusé dans la rue ou dans la cour de la maison pour recueillir ces déchets. Ces différentes situations créent ainsi dans l'aire de jeu des enfants, des conditions idéales pour le développement d'innombrables insectes et parasites. De nombreuses maladies comme le choléra, les affections diarrhéiques etc. peuvent ainsi être transmises par l'environnement malsain.

15 Données PEPAM

Chapitre VIII
Risques et perception des dangers

Les eaux usées domestiques mal évacuées peuvent être sources de maladies et de dégradation de la qualité de l'environnement. Ceci est bien connu, les populations de DVF évoquent le plus les être liées à ces eaux souillées :

maladies suivantes qui peuvent

VIII.1. Les menaces sur la santé des populations

Graphique 29: Maladies liées aux eaux usées domestiques selon les populations

Pourcentage

30,00%

25,00%

20,00%

15,00%

10,00%

0,00%

5,00%

Source : Diouf B. Enquêtes de terrain 2011

de plusieurs maladies

Selon les populations les eaux usées mal évacuées peuvent être à l'origine

telles que le

choléra avec 26,61% des réponses obtenues, des maladies diarrhéiques (20,15%), du paludisme (20,67%), du péril fécal (14,21%) et de la gale avec 14,47% des répondants. Cependant, nous avons eu 3,89% de cas de sans réponseparfois à une méconnaissance de la part des populations.

sévit

Les enfants constituent la couche la plus vulnérable selon les populations et la maladie qui le plus chez eux reste encore

le paludisme, ensuite viennent la gale et la diarrhée.

En effet, le déversement des eaux usées à même le sol entraine son humidité et constitue ainsi un moustiques vecteurs du paludisme.

milieu propice de ponte pour les

Des étude

s ont montré que l'eau de manière directe ou indirecte constitue la première cause de . Ell

mortalité et de maladie au monde e engendre de grands problèmes de santé. Selon l'OMS,

60

Babacar Diouf mémoire master II 2010/2011

dans les pays en développement, 80% des maladies sont dues à l'eau, un africain sur deux souffre d'une maladie hydrique.

En zone urbaine nentes des

où l'urbanisation et l'assainissement restent des conquêtes perma pouvoirs publics et des populations, les eaux usées

facilitent le développement des vecteurs et

.

par conséquent la transmission des maladiesEn plus des risques sanitaires, les eaux usées peuvent également être à l'origine de plusieurs exactions sur l'environnement.

VIII.2. Les menaces sur l'environnement

Le faible niveau de desserte du réseau de collecte des eau

x usées domestiques qui ne couvre

qu'

une petite partie de Thiès

peut avoir des impacts non négligeables sur l'environnement selon

les populations.

Graphique 30 : Risques liés à l'environnement selon les populations

Pourcentage

35,00%

30,00%

25,00%

20,00%

15,00%

10,00%

5,00%

0,00%

Source : Diouf B. Enquêtes de terrain 2011

En effet , d'après les réponses obtenues, ces eaux

usées rejetées de manière intempestive peuvent avec 28,46% si l'étanchéité

être source de pollution du sol de la fosse est défectueuse ; ce qui est

malheureusement observé le plus souvent avec les fosses à fond perdu.

Ces eaux usées rejetées dans la rue peuvent être également source d'insalubrité selon 29,20% des ménages qui ont répondu

et présentent ainsi une agression esthétique. Ce phénomène constitue pour beaucou

une agression visuelle et participe p à l'enlaidissement du cadre de vie sans

compter les odeurs i ncommodantes qui en découlent.

VIII.3. Perception des comportements et de la politique des pouvoirs publics

«

La problématique de l'assainissement est assez complexe du fait de l'implication d'un facteur
: le comportement humain »16.

primordial et difficile à maitriser On se soucie souvent des rejets

d

es eaux usées domestiques de façon inadéquate, alors que ce sont les nuisances individuelles additionnées qui ont créé cette situation. Les

causes sont liées pour une large part aux

comportements parfois inciviques des populations par rapport à la chose publique. VIII.3.1. Le comportement des populations

Le graphique s comportement des

uivant nous présente les différentes appréciations du

populations par rapport à l'environnement :

Graphique 31 : Perception du comportement des populations

Pourcentage

70,00% 60,00% 50,00% 40,00% 30,00% 20,00% 10,00% 0,00%

 

Source : Diouf B. Enquêtes de terrain 2011

64,25% des ménages de DVF

jugent leurs comportements par rapport à l'environnement mauvais, là o ù 27,53% pensent agir de façon insuffisante.

Cependant 7,72% des répondants nnement.

apprécient le comportement de la population sur l'enviro

L'assainissement des eaux usées domestiques de DVF et ses conséquences incombent certes aux autorités locales, mais c'est surtout sa population qu'il faut dénoncer

; beaucoup d'entre elle

,

devrait apprendre des leçons de civisme. Parfoison se demande si c'est par laxisme ou par refus du respect des

règles les plus élémentaires de propreté. Il suffit de traverser les rues pour avoir un aperçu de l'état des lieux. Des déchets liquides sont régulièrement versés dans les rues poussant

16 NIANG S. : Evacuation et traitement des eaux usées urbaines de Dakar : bilan de la situation, comportements des populations et perspectives d'avenir : premières contributions pour le choix d'un système de traitement des eaux usées urbaines de Dakar par mosaïques hiérarchisés d'écosystèmes artificiels. Thèse de doctorat de troisième cycle en sciences de l'environnement ; ISE-UCAD ; 108p. 1995.

62

Babacar Diouf mémoire master II 2010/2011

même à se demander si la population n'est pas amnésique à la cohabitation avec les eaux usées domestiques. La propreté intérieure des concessions contraste avec l'insalubrité des rues. Certains observateurs du développement urbain soutiennent que beaucoup d'afri

migrent dans les villes emportent avec eux leurs habitudes rurales

montre que ces attitudes qui étaient typiquement rurales, sont apprivoisées

certaines personnes ne seraient peut

l'environnement propre. Les images suivantes montrent l'état des rues de DVF

sont déversées dans la rue sans souci de protection du cadre de vie

ouverts avec tous les dangers que cela comporte.

Photo 7: eaux usées épandues dans la rue

VIII.3.2. Perception de l'action des pouvoirs publics

L'assainissement des eaux usées n'est pas une compétence transférée aux collectivités locales. Donc, il revient à l'Etat à travers ses démembrements comme l'ONAS d'assurer le service lié à l'assainissement des eaux usées. Du fait de

connues et font parfois l'objet de plusieurs jugements

17 Vennetier P. : les villes d'Afrique Tropicale pp.139

Babacar Diouf mémoire master II 201

 

Graphique 32 : Perception de la politique des pouvoirs publics

80,00%

60,00%

Pourcentage

40,00%

20,00%

0,00%

Source : Diouf B. Enquêtes de terrain 2011

Les données ont révélé

que 72,46% de la population enquêtée estiment insuffisante l'action des

contre 22,70% qui

pouvoirs publics en matière d'assainissement des eaux usées domestiques

, seulement 4,84%

vont plus loin en la taxant de mauvaise. Cependant pensent que les autorités

responsables de cette

question sont entrain de faire une bonne politique d'assainissement. VIII.3.3 . Les contraintes liées au réseau d'assainissement

L'assainissement des eaux usées connus sont les suivants :

· Contraintes techniques

:

Les problèmes

techniques sont visibles avec le taux de couverture faible du fait d'un

lupart importés et

manque crucial de matériels qui sont pour la p subissant la fluctuation

des cours mondiaux. Il faut également citer parmi ces contraintes techniques, les
du réseau avec les moyens

difficultés liées à l'exploitation dérisoires. Le service régional

de l'ONAS de Thiès ne dispose que d'un seul véhicule pour couvrir les 75

de la ville

et des stations de traitement et de relèvement

en plus des 7 km de Saly avec

seulement 12 agents de terrain.

· Contraintes socio- économiques

Les contraintes socio

:

-économiques sont liées entre autres

aux conditions de vie des

populations (cf. au

x revenus mensuels faibles etc.). Ces conditions peuvent constituer des

Même si les

handicapes majeurs en matière d'assainissement des eaux usées.

des

équipements sont disponibles, les populations éprouvent difficultés pour se raccorder.

de la ville de Thiès

est sujet à plusieurs obstacles dont les plus

km de réseau

64

Babacar Diouf mémoire master II 2010/2011

·

Le comportement des populations :

Le comportement des populations entre dans ce que l'on appelle la pauvreté urbaine avec un déficit des équipements destinés aux eaux usées. Certaines personnes évacuent les eaux pluviales à travers les avaloirs des eaux usées en période hivernale. Il y a également la faible utilisation d'eau par endroit. De ce fait, le faible tirant d'eau défavorise l'autocurage des canalisations conduisant à la stagnation des solides et au colmatage du réseau. Pour le bain, les gens peuvent utiliser jusqu'à 30 litres d'eau par endroit pour n'enlever que quelques grammes de souillures alors que quand il s'agit d'aller dans les WC, ils n'utilisent qu'un à deux litres d'eau pour une quantité de déchet plus importante. Parmi les comportements des populations, on peut noter le défoncement des regards, le déversement de déchets solides dans les canalisations, le vol des plaques, la casse de conduite de refoulement par certaines entreprises, les branchements clandestins et le déversement des camions de vidange privés dans le réseau de l'ONAS nuitamment.

· Les contraintes urbaines : des habitations non planifiées

L'occupation anarchique de l'espace qui entre dans la problématique de l'aménagement du territoire accroit les problèmes d'accès et d'évacuation des eaux usées (cf. raisons non raccordement au réseau d'égouts).

· Contraintes institutionnelles :

Les contraintes institutionnelles font référence à l'application timide des réglementations. Ce qui tend à favoriser le non respect des dispositions en matière d'hygiène et constitue une des causes indirectes de la détérioration du cadre de vie et de l'environnement. En effet, il est très difficile de condamner une personne pour son comportement alors qu'il est tributaire de la situation générale de son pays18.

VIII.4. La sensibilisation

« Le manque d'information, la méconnaissance de la nature des risques explique certains
comportements. Donc, la perception de l'impact des déchets détermine en partie le

18 Pape Djibril Ba : Dynamique urbaine et dysfonctionnement des réseaux d'assainissement dans la ville de Thiès ; mémoire de maitrise ; Université Gaston Berger Saint-Louis ; 2002-2003 ; pp. 85.

comportement que nous adoptons vis -à-vis de l'élimination des déchets »19. Les résultats de l'enquête montrent à tra vers le tableau suivant le niveau de sensibilisation dans la zone étudiée. Graphique 33 : T aux de sensibilisation

Pourcentage

40,00%

80,00%

60,00%

20,00%

0,00%

oui non

Source : Diouf B. Enquêtes de terrain 2011

Les résultats ont révélé que 148 ménages soit 71,50% sont informés d

es dangers liés aux eaux

alternative disent-elles,

usées contre 28,50% mais par manque d' la rue est la seule solution qui

s'offre à elles. Donc,

sur

la sensibilisation adoptée par les structures responsables n'a pas apporté les changements escomptés

sur les pratiques des populations

et leurs effets réels l'environnement. Ainsi, une politique de sensibilisation beaucoup plu

s efficace devrait être

adoptée ; car une bonne campagne de sensibilisation permet

aux ménages de prendre conscience , la santé

des liens qui existent entre les hommes, l'environnement et le développement socio-

ilité individuelle et

éc onomique. Elle doit encourager la stimulation du sens de la responsab

, aider les

collective des citoyens face à leur environnement. Elle doit s'inscrire dans cette logique

out vivre leur environnement,

individus à mieux percevoir et surt en avoir une conscience plus

intégrée et plus globale.

VIII.5. Comment améliorer la situation

Pour cette question ouverte, les populations avaient la possibilité de cocher plusieurs réponses. Ainsi, le tableau suivant fait état des différentes propositions faites par les populations :

19 Seck, M. 1997, la gestion des déchets à Dakar

: perceptions et effets environnementaux, Thèse de doctorat de troisième cycle, Université Cheikh Anta Diop, FLSH pp.8

66

Babacar Diouf mémoire master II 2010/2011

Tableau 10: Proposition de solutions des populations

Suggestions

Effectifs

Pourcentage %

sensibilisation

128

48,30

Augmentation des moyens

89

33,60

Education de la population

4

1,50

Sans réponse

44

16,60

Total

265

100,00

Source : Diouf B. Enquêtes de terrain 2011

De l'avis des populations, une sensibilisation qui prend en compte leurs préoccupations constitue le moyen le plus efficace pour améliorer la situation avec 48,30% des réponses enregistrées. Le citoyen consommateur a besoin d'être informé, sensibilisé et motivé pour répondre aux sollicitations. Cette sensibilisation peut se faire sous différentes formes en utilisant les moyens techniques et audiovisuels modernes tels que les campagnes de TV et Radio, le porte-à-porte, les causeries de quartier. Ce sont des moyens qui s'adressent directement aux populations concernées. Ils ont le propre d'attirer l'attention des gens sur les problèmes d'insalubrité qui se posent dans la cité. Les populations pensent également qu'il faut augmenter les moyens (33,60% des répondants) mis à la disposition des structures telles que l'ONAS car la faiblesse de ces moyens n'augure guère une bonne politique d'assainissement et de sensibilisation.

VIII.6. Gestion intégrée des ordures ménagères et des eaux usées domestiques

Le but visé ici est de faire le rapprochement entre ces deux problématiques de l'environnement urbain. Aborder ensemble ordures ménagères et eaux usées domestiques ouvre sur la question plus générale de la saleté dans la ville, tant dans le comportement et les pratiques domestiques des habitants que dans le positionnement des différents types d'acteurs face au service public global qu'est l'environnement.

La gestion des ordures ménagères relève de la responsabilité exclusive des Collectivités Locales à la suite du transfert de compétences avec la loi de la décentralisation alors que tel n'est pas le cas pour les eaux usées, toujours gérées par l'Etat à travers ses démembrements. Les mêmes problèmes d'ordre social, financier, institutionnel etc. observés avec les ordures ménagères se répercutent dans la gestion des eaux usées domestiques. En effet, l'évolution rapide de la population, l'extension du périmètre communal avec la naissance de nouveaux quartiers n'ont pas été suivies par les moyens destinés à la collecte des OM et à la mise en place de réseaux d'égouts. Les déchets solides, avec la fréquence d'enlèvement qui laisse à désirer, sont souvent mélangés aux déchets liquides formant ainsi des immondices aux odeurs insupportables.

Ce qu'il faut retenir pour ces deux secteurs au niveau de DVF et à Thiès dans son ensemble est le manque ou l'insuffisance d'information et de sensibilisation des populations sur les modes de gestion adéquates des eaux usées et des ordures ménagères, l'insuffisance des moyens et des techniques de gestion importées pour la plupart et non adaptées au contexte socio-économique et culturel des populations.

Donc après ces deux études successives, les résultats montrent que le phénomène de l'insalubrité n'est pas encore jugulé à Thiès notamment à DVF. Les ordures jonchent les rues et les eaux usées mal évacuées sont une réalité visible. Les dépôts d'ordures souffrent de l'irrégularité de la collecte là où le taux de raccordement à l'égout demeure très faible.

De ce fait, nous estimons que les acteurs responsables doivent en faire une gestion intégrée parce que ce sont deux secteurs qui représentent les deux faces d'une même médaille.

Ce chapitre montre l'existence d'une méconnaissance des liens étroits existant entre l'homme, l'environnement et la santé de la part des différents acteurs. La mauvaise évacuation des eaux usées domestiques est à l'origine de diverses pathologies rencontrées en milieu urbain et porte atteinte également à l'environnement.

Pour juguler tout ceci, les populations estiment qu'il faut une plus grande volonté politique des autorités responsables de cette question mais également une responsabilisation des populations qui doit passer nécessairement par une sensibilisation adaptée au contexte socio-culturel du milieu et non par des techniques importées et inadaptées aux réalités locales.

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Babacar Diouf mémoire master II 2010/2011

CONCLUSION GENERALE :

L'assainissement des eaux usées fait partie aujourd'hui des grands problèmes d'insalubrité que connaissent les pays pauvres notamment ceux d'Afrique subsaharien.

A Thiès notamment à DVF, les eaux usées domestiques qui concernent cette étude, souffrent de leur évacuation adéquate. Elles sont déversées le plus souvent dans la rue, faute d'un réseau et d'un raccordement suffisants, du fait de la cherté de l'assainissement. A titre comparatif des disparités énormes existent entre les localités, Thiès dispose de 75km de linéaire, d'une STEP et d'une station de pompage, là où Dakar bénéficie de 657 km de linéaire, de 41 stations de pompage et de 2 STEP20.

Dans les pays sous développés, les schémas d'assainissement sont définis sans tenir compte des plans d'aménagement lorsque ces derniers existent. En effet, la ville de Thiès se distingue par un étalement urbain sans précédent avec la naissance de nombreux quartiers périphériques localisés dans la Communauté Rurale de Fandène. Cet étalement urbain au delà des conflits fonciers qu'il entraine entre les deux collectivités, ne prend pas en compte l'accès ou la couverture de ces nouveaux quartiers en équipements destinés à la collecte des ordures à l'assainissement des eaux usées.

A cela, il faut ajouter le faible niveau de vie des populations qui ne permet pas l'accès facile à l'assainissement. Ce qui réduit le taux de raccordement au réseau d'égouts et par conséquent une sous-utilisation de la STEP qui ne fonctionne aujourd'hui qu'au 1/10 de sa capacité nominale (3000m3/j), d'où la mauvaise prise en charge des eaux usées domestiques.

Tel a été l'objet de notre étude faite à DVF.

L'étude sur le sujet « approvisionnement en eau potable et évacuation des eaux usées domestiques dans la ville de Thiès : cas du quartier de DVF » avait pour objectif principal de montrer :

+ le mode de gestion des eaux usées domestiques.

Dans ce cadre une étude a été menée sur le terrain, dont les finalités étaient d'étudier : > le niveau de vie des populations ;

> les modes d'approvisionnement en eau potable et les usages ;

> les modes d'évacuation des eaux usées domestiques ;

20 Textes de base sur l'environnement au Sénégal 2eédition 2005 version 2.0

> les pratiques individuelles des populations et leur perception des risques liés aux rejets intempestifs des eaux usées dans l'espace public.

L'étude de ces questions résulte des enquêtes qui ont été menées auprès des ménages et au niveau des différentes structures responsables de cette question.

De l'analyse des résultats, les conclusions suivantes sont retenues :

L'approvisionnement en eau potable dans la zone se fait de manière régulière avec un taux d'accès en phase avec les objectifs fixés dans les OMD en ce qui concerne l'approvisionnement en eau potable des zones urbaines. Cependant, les études ont montré une proportion de la population qui s'approvisionne toujours à partir des bornes-fontaines. La facilité de l'accès à l'eau potable dans la zone a entrainé une multiplicité des usages domestiques, mais n'a pas été accompagnée par la mise en place de réseaux d'égouts suffisants.

La mauvaise évacuation des eaux usées domestiques dans la zone est due au faible niveau de vie des populations (plus de 50% ont un revenu mensuel inférieur à 100000f CFA), à la cherté de la tarification de l'accès au réseau d'égouts (les modalités n'ont pas tenu compte des aspects socio économiques des populations et de la configuration de l'habitat africain). Ce qui est à l'origine du faible taux de raccordement à l'égout.

Concernant l'accès à l'assainissement et au réseau d'égouts, les données ont montré que la priorité est toujours accordée à l'approvisionnement en eau potable alors que tout logement raccordé à l'eau potable doit disposer d'un système d'évacuation adéquat des eaux usées.

Les paramètres étudiés avec la grille démographique ont montré que le niveau d'instruction assez bon ne reflète pas les comportements inciviques observés dans la zone avec les rejets fréquents d'eaux usées dans la rue. On pourrait dire que la population est comme insensible à l'hygiène collective.

La structure de l'habitat à travers le statut foncier, les types de construction entre autres ont montré un léger attrait à la modernité à DVF. Mais il convient de signaler l'existence partielle de lotissements spontanés rendant difficile la mise en place de canalisations pour le raccordement au réseau d'égouts. La remarque faite à l'intérieur de l'habitat est que dans la plupart des ménages africains notamment sénégalais, pour des raisons d'ordre socio-culturel, les toilettes sont derrière le logement, augmentant ainsi la probabilité de non raccordement parce que leur distance par rapport à la canalisation principale peut faire facilement 20m.

70

Babacar Diouf mémoire master II 2010/2011

Deux systèmes d'assainissement sont observés dans la zone : un système d'assainissement collectif de type séparatif et un système de type individuel ou autonome. Ce dernier est le plus représentatif avec 85,50% des ménages de la zone.

Face à cette situation, les populations adoptent des pratiques de survie qui génèrent parfois des comportements nuisibles à la santé et à l'environnement.

En effet, les résultats obtenus avec les enquêtes ont montré que les eaux usées mal évacuées peuvent être à l'origine de beaucoup de maladies observées en milieu urbain telles que le paludisme, le choléra, la diarrhée etc., mais également ont des impacts sur l'environnement à travers la pollution du sol et les odeurs méphitiques.

Les comportements des populations ont joué également un grand rôle dans cette situation, les habitants privilégient l'espace privé de leur concession au détriment de l'espace public.

Les moyens limités affectés à ce secteur d'assainissement urbain ne sont pas en reste. La plupart du matériel utilisé est importé et coûte cher, ce qui va se répercuter nécessairement sur les coûts d'accès.

Pour pallier cette situation, les populations estiment qu'il faut passer nécessairement par des campagnes d'information, d'éducation et de sensibilisation mais surtout adapter les frais de raccordement au réseau d'égouts au niveau de vie des populations si les autorités veulent vraiment apporter un changement dans la situation.

Bibliographie

Mémoires et Thèses

1. Ba (P. D) : « Dynamique urbaine et dysfonctionnement des réseaux d'assainissement

dans la ville de Thiès » ; mémoire de maitrise 2002-2003 ; UGB ; 128p.

2. Baldé (M.L). : « Eaux et assainissement à Thiès : analyse des aspects domestiques dans les quartiers de Thialy, Escale » ; DEA ; ISE ; UCAD ; Dakar ; Juillet 1987 ; 133p.

3. Diouf (B.) : « La gestion des ordures ménagères dans la ville de Thiès : leurs impacts sur

l'environnement et sur la santé des populations » ; mémoire de maitrise ; UCAD ; 2009- 2010 ; 138p.

4. Diouf (S.) : « la ville de Thiès (Sénégal) : croissance démographique et démesure spatiale d'une ville moyenne en pays « sous développé » ; Thèse de 3° cycle ; 1980 ; 377p.

5. Doukouré (O.): « Dynamique de quartiers urbains et besoins d'assainissement : perception des dysfonctionnements à la Sicap Liberté IV » ; mémoire de maitrise ; UCAD ; 2008 ; 118p.

6. Fall (M.L.) et Gaye (E.M.) : « Etude du réseau d'assainissement des eaux usées de la ville

de Thiès : mise en place d'un système d'information géographique » ; EPT ; 2008-2009 ; 118p.

7. Niang (S.) : « Evacuation et traitement des eaux usées urbaines de Dakar : bilan de la situation, comportements des populations et perspectives d'avenir : premières

contributions pour le choix d'un système de traitement des eaux usées urbaines de Dakar par mosaïques hiérarchisées d'écosystèmes artificiels » ; ISE ; 1995 ; 108p.

8. Seck (C.D.) et Ba (D.) : « Alimentation en eau potable et évacuation des eaux usées et pluviales de la ZAC de Nord Nguinth à Thiès » ; EPT Thiès ; 2004-2005 ; 147p.

9. Seck (M.) : « la gestion des déchets à Dakar : perceptions et effets environnementaux » ; Thèse de Doctorat de 3e cycle de Géographie ; UCAD; Juillet 1997 ; 310 p.

10. Sy (I.) : « la gestion de la salubrité à Rufisque (Sénégal) : enjeux sanitaires et pratiques urbaines » ; Thèse de Doctorat ; Strasbourg ; 2006 ; 528p.

Rapports et Ouvrages généraux

11. « Alimentation en eau potable et assainissement : Elaboration d'un document de stratégie pour la réalisation à l'horizon 2015 des objectifs du millénaire pour le développement » ; République du Sénégal Ministère de l'agriculture et de l'hydraulique Direction de l'hydraulique Projet Eau à Long Terme Sénégal ; vol. 1 ; 2004 ; 291p.

12. « Améliorer l'accès des populations urbaines démunies aux services d'eau et d'assainissement : recueil des bonnes pratiques en Afrique subsaharienne » ; WUP ; 2004 ; 126p en ligne.

13. ANSD : situation économique et sociale de la région de Thiès ; 2008

14. Gendreau (F.): « Populations et environnement dans les pays du Sud » ; Khartala ; CEPED ; 1996 303p

15. Code de l'hygiène loi n° 8371 du 5 juillet 1983 ; 21p.

16. Commune de Thiès : Réalités et perspectives ; Février 2003 ; 38p.

17. CRDI : « les problèmes d'assainissement dans les pays en voie de développement, compte rendu du colloque sur la formation tenue à Lobatsi (Botswana) du 14 au 20 Aout 1980 » ; 1983 ; 166p.

72

Babacar Diouf mémoire master II 2010/2011

18.

GTZ, Textes de base sur l'environnement au Sénégal, 2005 ; 2 édition, version 2.0

19. Knaebel (G.) et al. : « Que faire des villes sans égouts ? Pour une alternative à la doctrine et aux politiques d'assainissement urbain » ; SEDES ; 1986 ; 199p.

20. L'eau et la ville : Coopération et Aménagement, 98 ; Rue de l'Université, 75007 Paris 207p.

21. Loi n° 81-13 du 4 mars 1981 portant Code de l'Eau ; 15p.

22. « Objectifs du Millénaire pour le Développement ; Programme d'Eau Potable et d'Assainissement du Millénaire 2015 » : document de travail ; Juil.2006 ; 29p.

23. OMS : « exploitation et entretien des systèmes de distribution d'eau et d'assainissement en milieu urbain : guide du gestionnaire » ; 1996, 108p.

24. OMS : « collecte et évacuation des eaux usées des collectivités » ; Daniel A.Okun et George Ponghis ; OMS Genève ; 1976 ; 315p

25. ONAS : « Rapport sur la stratégie nationale de l'assainissement au Sénégal ; Projet Sectoriel Eau Dakar-UNICEF » ; 1998 ; 31p.

26. Payot (L.) : « L'homme et l'environnement » 1991-1992 ; 101p.

27. Plan D'aménagement Urbain de la ville de Thiès : 101p.

28. Programme Solidaire Eau (pS-Eau) et Partenariat pour le Développement Municipal (PDM): « gestion durable des déchets et de l'assainissement » ; 2004 ; 192p.

29. Radoux (M.) : « la gestion intégrée des eaux usées urbaines dans les périphéries des grandes agglomérations, dans les périphéries touristiques et les zones rurales : bilan des technologies » ; Viville ; 1995 ; 154p.

30. Secrétariat des Missions d'urbanisme et d'habitat : « l'assainissement des zones urbaines en Afrique Tropicale » ; 1977 ; 97p.

31. « Rapport sur l'état de l'environnement au Sénégal »; CSE ; MEPN ; République du Sénégal ; édition 2005 ; 231p.

32. République du Sénégal : « lettre de politique sectorielle de l'hydraulique et de l'assainissement en milieu urbain et rural » ; Juin 2005 ; 29p.

33. Vennetier (P.) : « Les villes d'Afrique Tropicale » ; Masson, Paris, 1976 ; 190p. Wébographie :

34. www.googlescolar.sn

35. www.gouv.sn

36. www.dictionnaire-environnement.com

37. www.eaudanslaville.fr

Annexe 1

Questionnaire/ménage

IDENTIFICATION:

Nom : prénom : Age : Sexe : Profession : Niveau d'étude

I. ACCES A L'EAU POTABLE

1. Quel est votre mode d'approvisionnement en eau potable ?

Robinet puits borne fontaine autres (à préciser)

2. Si robinet, combien en disposez-vous dans votre parcelle ?

non

1 2 3 autres (à préciser)

3. Le robinet dans la parcelle est-il contrôlé ? oui
Si oui pourquoi?

4. Quel est le montant de votre dernière facture d'eau ?

F CFA

5. Si borne fontaine, combien de bassines achetez-vous par jour ?

2

 

4

 

6

 

autres (à préciser)

7.

Quel est le coût de la bassine ?

8.

Si puits, quelle distance par rapport à votre lieu de résidence ?

II. USAGES

11. Par quel moyen prenez-vous votre bain ?

Seau robinet de chasse autres (à préciser)

12. Combien de fois prenez-vous le bain par jour ?

1 fois 2 fois 3 fois autres (à préciser)

13. Quelle est la quantité d'eau utilisée par personne pour la toilette corporelle ? 1 seau 1 et demi autres (à préciser)

14.

1

 

2

 

3

 

Combien de fois faites-vous le linge dans la semaine ? autres (à préciser)

15. Combien de bassines utilisez-vous pour le linge ?

2

 

4

 

6

 
 

autres (à préciser)

16.

1

 

2

 

3

 

Combien de seaux d'eau utilisez-vous pour la cuisine ? autres (à préciser)

17. Combien de fois faites-vous le ménage (entretien de la maison) par jour ?

74

Babacar Diouf mémoire master II 2010/2011

1 2 3 autres (à préciser)

18. En dehors de ce que je viens de citer, quels sont les autres formes d'usage ?

III. MODES D'EVACUATION

19. Etes-vous raccordé à un réseau d'égouts ?

Oui non

Si non pourquoi ?

III.1. EAUX USEES MENAGERES

20. Où sont évacuées les eaux de toilette ?

Puisard latrines autres (à préciser)

21. Où versez-vous les eaux du linge ?

Rue puisard égouts autres (à préciser)

22. Où sont évacuées les eaux de la vaisselle ?

Lavabo puisard rue autres (à préciser)

23. Où sont évacuées les eaux provenant du ménage (nettoyage) ? Puisard rue autres (à préciser)

III.2. EAUX VANNES (WC-URINES)

24. Comment évacuez-vous vos eaux vannes ? WC relié à un réseau d'égouts

25.

26.

27.

 
 

autres (à préciser)

28. Avez-vous déjà vidé votre fosse ?

29.

30.

31.

 

Oui non

27. Si oui combien de fois ?

1 2 3 autres (à préciser)

28. Qui fait la vidange ?

Vous camion citerne

29. Si vous, où évacuez-vous le liquide de la vidange ?

Trou dans la cour trou dans la rue autres (à préciser)

30. Si camion citerne, combien payez-vous pour la vidange ?

IV. RISQUES SANITAIRES /PERCEPTION DES DANGERS

31. Savez-vous que les eaux usées mal évacuées peuvent être source de maladies ? Oui non

Si oui lesquelles ?

32. Quelles sont les maladies attrapées le plus souvent par les enfants ?

33. Selon vous ces eaux usées comportent-elles des risques pour votre environnement ? Oui non

Si oui lesquels ?

34. Du moment que vous connaissez les risques, pourquoi continuez-vous à jeter vos eaux usées dans la rue ?

 

habitude

 

autres (à préciser)

 

Manque de moyens

35. Que pensez-vous du comportement des populations en matière de propreté ? Mauvais bon très bon

36. Globalement comment jugez-vous l'action des pouvoirs publics en matière d'assainissement des eaux usées ?

Mauvaise insuffisante bonne

37. Etes-vous sensibilisé aux dangers liés aux eaux usées ?

Oui non

38. Comment pensez-vous qu'on pourrait faire pour améliorer l'évacuation des eaux usées ?

V. SITUATION ECONOMIQUE DES MENAGES

39. Quel est le revenu mensuel de votre ménage ?

-50000 50-99000 100-199000 autre (à préciser)

40. Vous arrive t-il d'épargner de l'argent à la fin du mois ?

Oui non

Si oui combien ? Si non pourquoi?

41. Savez-vous le coût d'un branchement au réseau d'égouts ?

Oui non

42. Savez-vous que les ménages payent une taxe d'assainissement ? Oui non

43. Etes-vous prêt à payer pour bénéficier d'un réseau d'égouts ? Oui non

Si non pourquoi?

44. Jusqu'à combien pouvez-vous payer ?

76

Babacar Diouf mémoire master II 2010/2011

GUIDE D'ENTRETIEN POUR LE RESPONSABLE REGIONAL DE L'ONAS

I. IDENTIFICATION :

Nom : prénom : âge : profession : nombre d'années

d'expérience dans ce domaine : niveau d'étude :

1. Comment assurez-vous l'assainissement des eaux usées à Thiès, à DVF ?

2. Quelles sont vos zones d'intervention ?

3. Comment s'effectue le branchement au réseau d'égouts ?

4.

Quel est le coût du branchement ?

5. Existe-t-il un système d'amortissement du coût de branchement?

6. Pensez-vous que le niveau de vie faible des populations peut supporter ce coût ?

Oui non

7. Comment expliquez-vous le fait que beaucoup de quartiers de Thiès ne soient pas branchés au réseau d'égouts ?

8. Quelles en sont les conséquences ?

9. Que pensez-vous du comportement des populations par rapport au rejet des eaux usées dans l'espace public ? Mauvais

10.

 
 
 
 
 
 

bon

 

insuffisant

 
 
 
 
 
 
 

Faites-vous des campagnes de sensibilisation en direction des populations ?

Oui non

11. Ces campagnes ont-elles des impacts sur leurs attitudes et comportements ?

Oui non

12. Est-ce que vous impliquez les populations dans vos actions ?

Oui non

13. Pensez-vous que les initiatives individuelles peuvent être une solution à la gestion des eaux usées domestiques ? oui non

14. Quelles sont selon vous les contraintes pour une bonne gestion des eaux usées domestiques urbaines ?

15. Quelles relations entretenez-vous avec les services du nettoiement et de l'hygiène ? Bonnes Mauvaises

16. Quel est l'historique de l'assainissement à Thiès ?

GUIDE D'ENTRETIEN POUR LE CHEF DE LA STATION EPURATION

I. IDENTIFICATION :

Nom : prénom : sexe : Âge : Fonction :

Nombre d'années d'expérience dans ce poste : Niveau d'étude :

1. Quel est l'utilité et le mode de fonctionnement de la station d'épuration ?

2. Quelle est la quantité d'eau usée reçue par jour au niveau de la station ?

m3

3. Quelle est la capacité de la station ?

m3

4. A quelle période de l'année recevez-vous les plus grandes quantités d'eau ?

5. Quelles sont les difficultés auxquelles vous faites face ?

GUIDE D'ENTRETIEN AU CHEF DE SERVICE DE LA SDE

IDENTIFICATION :

Nom : prénom : sexe : Âge : Fonction :

Nombre d'années d'expérience dans ce poste : Niveau d'étude :

1. Comment s'effectue l'approvisionnement en eau courante ?

2. Quel est le taux des branchements particuliers à Thiès, à DVF ?

3.

Quels sont les niveaux de consommation en terme de m3 d'eau à Thiès, à DVF ?

m3 m3

4. Evolution de la consommation d'eau

5. Comment expliquez-vous l'écart entre le taux de branchement à l'eau potable et le taux d'accès au réseau d'égouts des eaux usées ?

6. Existe-t-il une taxe à l'assainissement pour les ménages ?

Oui non

Si oui, quel est le montant de cette taxe ?

7. Est-elle régulièrement versée à l'ONAS ?

8. Quelles relations entretenez-vous avec le service de l'ONAS ?

9. Quel est l'historique de l'assainissement à Thiès ?

78

Babacar Diouf mémoire master II 2010/2011

GUIDE D'ENTRETIEN POUR LE CHEF DU SERVICE REGIONAL D'HYGIENE

I. IDENTIFICATION :

Nom : prénom : sexe : Âge : Fonction :

Nombre d'années d'expérience dans ce poste : Niveau d'étude :

1. Etes-vous suffisamment impliqué dans l'assainissement des eaux usées ?

Oui non

Si oui comment ? Si non pourquoi?

2. Comment s'organisent vos interventions dans ce domaine ?

3. Y'a-t-il des risques liés aux rejets intempestifs d'eaux usées dans la rue ?

Oui non

Si oui lesquels ?

4. Y'a-t-il des contrôles périodiques de la propreté des maisons et espaces publics ?

5.

Oui

non

Oui

non

Oui

non

bon

insuffisant

5. Dans ces contrôles, recensez-vous des maladies liées aux eaux usées domestiques?

Si oui lesquelles?

7. Comment jugez-vous le comportement des populations en matière d'évacuation des eaux usées domestiques ?

Mauvais

9. Les textes et lois sont-ils appliqués en cas d'atteinte à l'hygiène publique ?

Selon vous comment améliorer la gestion des eaux usées domestiques ?

6. Vous arrive t-il de faire des campagnes de sensibilisation à l'endroit des populations ? Oui non

10. Ces campagnes ont-elles des impacts sur les habitudes et comportements des populations ?

non

Oui

11. Quels sont les principaux problèmes rencontrés dans l'exécution de vos travaux ?

GRILLE DEMOGRAPHIQUE POUR LES OCCUPANTS DE LA CONCESSION
Commune quartier concession

Nom

Prénom

Age

L N

Sexe

L/ CM

S/M

N I

S F

Profession

M

F

1

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

2

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

3

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

4

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

6

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

7

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

8

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

9

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

10

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

11

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

12

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

13

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

14

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

15

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

16

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

17

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

18

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

19

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

20

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

L N : lieu de naissance ; Sexe : M : masculin F : féminin ; L /CM : lien avec chef de ménage ; S/M : situation matrimoniale ;

N I: niveau d'instruction ; Profession; S F : statut foncier ;

Ni : niveau d'instruction

SM : situation
matrimoniale

SF : statut foncier

1

Analphabète

1

célibataire

1

Propriétaire

2

Arabe

2

M +1

2

Locataire

3

primaire

3

M+2

3

Emprunt

4

secondaire

4

M+3

4

Autre (à préciser)

5

supérieur

5

M+4

 
 
 
 

6

Divorcé (e)

 
 
 
 

7

Veuf /Veuve

 
 

Fiche d'habitat

Nom

Prénom

Statut
Foncier

Durée de
séjour

Mode
d'acquisition
des parcelles

Types de
construction ou
bâti

Revêtement de la
cour

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Durée de séjour

Mode d'acquisition des
parcelles

Type de bâti

Revêtement de la
cour

1

0-9

1

Location-vente

1

Toit non coulé zinc

1

Carreaux

2

10-19

2

Location simple

2

Toit coulé terrasse

2

Dalle

3

20-29

3

Achat

3

R+1

3

Sable

4

30-39

4

Emprunt

4

R+2

 
 

5

40-49

5

Héritage

 
 
 
 

6

Plus de 50ans

6

Sans réponse

 
 
 
 

80

Babacar Diouf mémoire master II 2010/2011

Annexe 2

Liste des graphiques pages

Graphique 1: Distribution de la population selon la classe d'âge 26

Graphique 2: Niveau d'instruction 29

Graphique 3: Statut foncier 30

Graphique 4: Modes d'acquisition de la parcelle 31

Graphique 5: Types de construction ou de bâti 32

Graphique 6: Revêtement de la cour 33

Graphique 7: Revenu mensuel des ménages 34

Graphique 8: Raisons non épargne 35

Graphique 9: Connaissance des frais de raccordement 36

Graphique 10: Connaissance de l'existence de la taxe à l'assainissement 36

Graphique 11: Disposition à payer pour l'accès au réseau d'égouts 37

Graphique 12 : Coûts supportés par les ménages 38

Graphique 13 : Modes d'approvisionnement en eau potable 40

Graphique 14 : Nombre de robinets dans la parcelle 41

Graphique 15 : Le contrôle du robinet 42

Graphique 16 : Montant de la dernière facture 42

Graphique 17 : Moyens utilisés pour la toilette corporelle 44

Graphique 18 : Nombre de bains/j 45

Graphique 19 : Quantité d'eau utilisée pour le bain 46

Graphique 20 : Nombre de linges/semaine 47

Graphique 21 : Nombre de seaux d'eau pour l'entretien de la maison 49

Graphique 22 : Taux de raccordement à l'égout 51

Graphique 23 : Raisons du non raccordement au réseau 53

Graphique 24 : Lieux d'évacuation des eaux de toilette 55

Graphique 25: Evacuation des eaux du linge, de la vaisselle et d'entretien

de la maison 55

Graphique 26 : Evacuation des eaux vannes 56

Graphique 27 : Avez-vous déjà vidé la fosse ? 57

Graphique 28 : Déversement du liquide de la vidange 58

Graphique 29: Maladies liées aux eaux usées domestiques selon les populations 60

Graphique 30 : Risques liés à l'environnement selon les populations 61

Graphique 31 : Perception du comportement des populations 62

Graphique 32 : Perception de la politique des pouvoirs publics 64

Graphique 33 : Taux de sensibilisation 66

Liste des tableaux

Tableau 1 : Echantillonnage des îlots : 10

Tableau 2 : Numérotation des îlots de maisons et tirage au sort des 11

Tableau 3: Situation matrimoniale 27

Tableau 4: Lieux d'origine de la population enquêtée 28

Tableau 5: Catégories socioprofessionnelles des populations 29

Tableau 6: Durée de séjour des populations enquêtées 31

Tableau 7 : Nombre de bassines d'eau/j à la BF 43

Tableau 8 : Nombre de bassines/linge 47

Tableau 9 : Nombre de seaux d'eau pour la cuisson 48

Tableau 10: Comment améliorer la situation selon les populations ? 67

Liste des cartes

Carte 1 : Localisation des ilots enquêtés dans le quartier de DVF 12

Carte 2 : Plan de situation de la zone d'étude 18

Carte 3: Distribution du réseau d'égouts à Thiès et des quartiers desservis 23

Carte 4 : Circuit du réseau d'assainissement des eaux usées à DVF 52

Liste des photos

Photos 1: Quelques clichés de la Station d'épuration de Thiès 22

Photo 2 : Femmes déversant leurs eaux du linge dans la rue 56

Photo 3 : Des trous remplis d'eaux usées en bordure d'une clôture 56

Photo 4: Trou creusé en bordure de mur pour la vidange 58

Photo 5: Trous remplis de déchets derrière une parcelle 58

Photo 6 : Mur d'une toilette troué pour évacuer les eaux de toilette dans la rue 58

Photo 7: eaux usées épandues dans la rue 63

Photo 8: décanteur ouvert pour évacuer des EP dans le réseau EU 63

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Babacar Diouf mémoire master II 2010/2011

Table des matières

Pages

Sommaire i

Remerciements ii

Difficultés rencontrées iii

Sigles et abréviations iv

Introduction générale 1

Première partie : présentation du cadre d'étude, de la zone et état des lieux

de l'assainissement des eaux usées à Thiès 3

Chapitre I : Présentation du cadre d'étude et de la zone 4

I.1.Problématique 4

I.1.1. Contexte de l'étude 4

I.1.2. Justification 6

I.1.3. Objectifs 7

I.1.4. Hypothèses 7

I.2. Méthodologie 8

I.2.1. Recherche documentaire 8

I.2.2. Travail de terrain 8

I.2.3. Analyse et traitement des données 10

I.2.4. Echantillonnage 10

I.3. Discussion conceptuelle 13

I.4. Critique littéraire 15

I.5. Présentation sommaire de la zone d'étude 17

Chapitre II : Etat des lieux de l'assainissement des eaux usées à Thiès 19

II.1. Rappel historique de l'assainissement des eaux usées à Thiès 19

II.1.1. Définition de l'assainissement 19

II.1.2. Historique de l'assainissement des eaux usées à Thiès 20

II.1.3. Conception de l'ancien réseau 21

II.2. Présentation de la situation actuelle 21

II.3. Caractéristiques du réseau d'égouts dans la ville de Thiès 24
Deuxième partie : Relations entre niveau de vie, approvisionnement en eau potable,

usages, évacuation des EU et perception des populations 25

Chapitre III: Caractéristiques démographiques et structure de l'habitat 26

III.1.Caractéristiques démographiques 26

III.1.1. Distribution de la population selon la classe d'âge 26

III.1.2. Situation matrimoniale 27

III.1.3. Origine des populations de DVF 27

III.2. Caractéristiques socio-économiques 28

III.2.1. Niveau d'instruction des populations 28

III.2.2. Catégories socio professionnelles des populations 29

III.3. Structure de l'habitat 30

III.3.1. Le statut foncier 30

III.3.2. La durée de séjour 31

III.3.3. L'acquisition des parcelles 31

III.3.4. Nature des constructions à DVF 32

III.3.5. Revêtement de la cour 32

Chapitre IV : Situation économique des ménages de DVF 34

IV.1. Le revenu mensuel des ménages et leur capacité à épargner 34

IV.2. Raisons liées à la non épargne 35

IV.3. Connaissance du coût de raccordement à l'égout 35

IV.4. Connaissance de l'existence d'une taxe à l'assainissement 36

IV.5. Disposition à payer pour l'accès au réseau d'égouts 37

IV.6. Niveau de paiement supporté par les populations 37

Chapitre V : Approvisionnement en eau potable des ménages 39

V.1. Définition et critères d'accès à l'eau potable 39

V.2. L'approvisionnement en eau potable 40

V.2.1. La présence de robinets dans la parcelle 41

V.2.2. Le contrôle du robinet 41

V.2.3. Analyse de la dernière facture d'eau 42

V.2.4. Approvisionnement à partir d'une BF 43

Chapitre VI : Les usages domestiques de l'eau à DVF 44

VI.1. La toilette corporelle et les moyens utilisés pour le bain 44

VI.1.1. Le bain quotidien 45

VI.1.2. La quantité d'eau utilisée pour la toilette corporelle 45

VI.2. Le linge 46

VI.2.1. Le linge de la semaine 46

VI.2.2. La quantité d'eau utilisée pour le linge 47

VI.3. La quantité d'eau utilisée pour la cuisson 48

VI.4. La quantité d'eau utilisée pour l'entretien de la maison/j 48

Chapitre VII: Modes d'évacuation des eaux usées domestiques 50

VII.1. Modalités de branchements au réseau de l'ONAS 50

VII.2. Le raccordement à l'égout 51

VII.3. Difficultés du raccordement à l'égout 53

VII.3.1. Raisons économiques 53

VII.3.2. Raisons liées à la configuration de l'habitat 54

VII.4. Evacuation des eaux usées domestiques 54

VII.4.1. Evacuation des eaux de toilette 55

VII.4.2. Evacuation des eaux du linge, de la vaisselle et d'entretien de la maison 55

VII.5. Evacuation des eaux vanne (WC/Urines) 56

VII.5.1. La gestion des eaux vanne 56

VII.5.2. La vidange des fosses 57

VII.5.3. Lieux de dépôt du liquide de la vidange 57

Chapitre VIII : Risques et perception des dangers 60

VIII.1. Les menaces sur la santé des populations 60

VIII.2. Les menaces sur l'environnement 61

VIII.3.Perception des comportements et de la politique des pouvoirs publics 62

VIII.3.1. Le comportement des populations 62

VIII.3.2. Perception de l'action des pouvoirs publics 63

VIII.3.3. Les contraintes liées au réseau d'assainissement 64

VIII.4. La sensibilisation 65

VIII.5. Comment améliorer la situation 66

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Babacar Diouf mémoire master II 2010/2011

VIII.6.Gestion intégrée des ordures ménagères et des eaux usées domestiques 67

Conclusion générale : 69

Bibliographie : 72

Annexes : 74

Table des matières : 83






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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard