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Les causes de l'insuffisance du crédit bancaire au Sénégal

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par Ngor SECK
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Diplôme d'études approfondies 2010
  

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5- Asymétrie d'information sur le marché du crédit :

De quel moyen disposent les banques pour contrôler leur prise de risque et détecter les « faiseurs de projets » ? Elles ont tout d'abord l'avantage de gérer les comptes de leurs propres emprunteurs, surtout si elles leur font crédit sous forme de « découvertes », ce qui permet d'observer les mouvements de ce compte et d'en tirer des

informations sur leur capacité à rembourser ; la production conjointe de crédit et de monnaie, par les banques est la source de leur raison d'être et de leur savoir faire dans la réduction des asymétries d'information. Ce point est repris par les auteurs contemporains comme Fama (1985). Seulement, il semble qu'en agissant ainsi, cet asymétrie d'information est source d'insuffisance du crédit bancaire car les banques ne prêtent qu'à ceux qui ont déjà un compte bancaire.

De plus Smith leur conseille de suivre des règles de bonne gestion. Elles ne doivent escompter qu'un seul type de traites, des effets « réels » par opposition à des effets « fictifs », et ne prêter qu'à court terme soit par escompte soit par découverte. D.Diamond, qui a construit le modèle sans doute le plus connu en ce domaine et qui est au centre de la théorie contemporaine de la banque, débute son analyse par une référence à Schumpeter, sans oublier le modèle de Stiglizt et Weiss (1990) qui se réfère aussi à Schumpeter ; les banques sont des « comptables sociaux » (« social accountants »).

Le modèle de Diamond rend compte du rôle de « surveillant délégué » qu'assure la banque et montre la supériorité de la solution bancaire par rapport au financement direct par de multiples prêteurs sur un marché. Elle est capable de résoudre à moindre coût le problème de risque moral issu de l'information privé que détient l'emprunteur. En effet, ce dernier peut « tricher » et invoquer la mauvaise chance ou les difficultés économiques du secteur pour ne pas révéler la réussite de son projet et ne pas rembourser. L'avantage de la banque réside dans la réduction des asymétries d'informations. Elle peut diminuer (par rapport à la situation où il existe de nombreux prêteurs) les coûts de surveillance de l'emprunteur grâce aux économies d'échelle, une fois le contrat de prêt signé. Elle évite donc la multiplication des coûts de vérification des emprunteurs (audit et « sanction ») ou les comportements de passager clandestin de la part des prêteurs. De plus, la délégation à l'intermédiation financière de la surveillance par les prêteurs individuels est exemple de risque moral qui pourrait être encouru par ceux qui ont déposé, du fait des possibilités de diversification de son portefeuille de prêts. L'intermédiaire financier est donc décri dans ce modèle comme le siège de l'articulation de deux relations d'agence : l'une entre les prêteurs individuels et l'intermédiaire (le contrat de dépôt) et l'autre entre ce dernier et l'emprunteur (le contrat de crédit). Les coûts de délégation à l'intermédiaire financier (coûts de surveillance de l'intermédiaire lui-même) sont plus faibles que les gains provenant de

l'exploitation des économies d'échelles dans le contrôle des emprunteurs. La nécessité d'une bonne gestion de l'information est d'autant plus importante qu'une crise bancaire a des effets très négatifs sur le système bancaire. Cette dernière (crise bancaire) n'a pas seulement une influence en deuxième lieu sur le secteur réel du fait de la diminution de la quantité de monnaie mais aussi du fait de la destruction des relations de clientèle des banques et du capital informationnel qui y est lié.

Pour Diamond (1991), les effets de réputation et l'analyse multi périodique forment le cadre de l'analyse : le modèle de Diamond permet de bénéficier l'emprunteur de sa réputation acquise quant aux résultats de ses projets et au respect de ses engagements au niveau des conditions futures de financement. Sharpe (1990) montre que les relations de long terme émergent de façon endogène puisqu'une banque qui prête à une firme (la banque « interne ») apprend sur elle plus (elle reçoit un « signal » parfaitement exact du résultat du projet). Ceci lui permet de faire bénéficier les firmes qui ont réussi dans leurs projets de conditions meilleurs de financement à la période suivante puisque leur probabilité de succès apparait plus forte que pour les nouvelles firmes qui sont inconnues de la banque. Les banques « externes », qui n'ont pas prêté à ces firmes ne peuvent que proposer des conditions moins bonnes (elles ont des coûts d'acquisition de l'information plus forts). Les avantages de la relation de long terme sont aussi soulignés par Haubrich (1989) dans le cadre d'une variante du modèle de Diamond (1984). La banque, du fait de la relation de long terme, observe l'historique des versements véritables de remboursement des emprunts. A partir de ces informations, elle peut procéder à des teste statistiques. Il en résulte que les rendements des projets peuvent être connus soit directement par le méthode de la surveillance envisagée dans le modèle de Diamond (1984), à chaque période, avec un coût k, soit indirectement par le test statistique dont le coût est a dans la relation de long terme, avec a<k . La banque compare le résultat moyen déclaré au rendement moyen véritable [E(Y)].

Si la moyenne des versements s'écarte de la vraie moyenne, l'emprunteur est sanctionné, le crédit suspendu. Seulement, il peut s'écarter, avec tolérance, de la moyenne dans une certaine proportion.

Le risque de représailles de la part du banquier du fait de la relation de clientèle est souligné par Stiglizt et Weiss (1983). En cas de non-révélation de ses résultats par l'emprunteur, la banque peut menacer de ne pas renouveler le prêt.

Pour Mayer (1988), analyse la cause de l'insuffisance du crédit dans la même lancée mais différemment. En effet, il indique que la concurrence sur le marché financier empêche les firmes comme les prêteurs de s'engager ensemble à prendre des risques. Au contraire, les relations de long terme bilatérales, et exclusivement entre banques et firmes permettent de tels engagement qui sont avantageux. Dans ce cadre, prêteurs et emprunteurs partagent ensemble une même information non utilisable par d'autres prêteurs potentiels. Ceci incite les banques à maintenir leur financement, même durant les périodes difficiles que traverse les firmes, en retour l'emprunteur garantit à la banque qu'il lui sera fidèle. Il peut donc être intéressant pour le prêteur de restructurer le prêt pour compenser les pertes actuelles par des gains futurs et à ne pas mettre en faillite la firme. Les banques peuvent ainsi procéder à un lissage temporel des remboursements ou à une péréquation des remboursements entre périodes dans un horizon de long terme, ce que ne peuvent pas faire les marchés.

A contrario, Von Thadden (1995) dénonce les aspects négatifs de la relation de long terme. Il y a deux types de firmes : les firmes de bonne qualité et celles de mauvaises qualités. Chacune peut entreprendre soit des projets de court terme soit des projets de long terme. Les projets de long terme sont en général plus profitables mais ils se caractérisent par des rendements plus faibles en matière période que ceux de court terme. Comme les prêteurs ne peuvent connaître à priori le type de firme, ils ne peuvent avoir confiance aux firmes. Les bonnes firmes sont tenues alors d'investir dans des projets à court terme.

Rajan (1992) a montré que la position de monopole acquise par les banques internes (banque qui a déjà financé) oblige la firme qui a un faible pouvoir de négociation à laisser une grande partie de ses profits à cette banque ; elle va donc chercher à diversifier ses ressources de financement faisant appel à d'autres banques. Si ceci incite la firme à choisir des projets plus efficients, ce sera bénéfique pour la firme et la banque interne elle-même.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway