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Entrepreneuriat et développement

( Télécharger le fichier original )
par Ababacar Sadikh BEYE
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Certificat d'aptitude à  l'enseignement secondaire technique professionnel 2012
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITÉ CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR

(U.C.A.D.)

ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE D'ENSEIGNEMENT TECHNIQUE ET PROFESSIONNEL

(E.N.S.E.T.P.)

MEMOIRE DE FIN D'ETUDES AU CERTIFICAT D'APTITUDE A L'ENSEIGNEMENT
SECONDAIRE TECHNIQUE PROFESSIONNEL

(C.A.E.S.T.P.)

DEPARTEMENT : TECHNIQUES ECONOMIQUES

PRÉSENTÉ PAR : AMADOU LAMINE MBAYE

&

ABABACAR SADIKH BEYE

SOUS LA DIRECTION DE : M. ALIOU DIOUF, CHEF DE DEPARTEMENT DE TECHNIQUES

ECONOMIQUES.

MAI 2012.

CAESTP TE -ENSETP. A.L.MBAYE & A.S.BEYE-2012.

SOMMAIRE

PREMIERE PARTIE : ETUDE THEORIQUE

Introduction

I. Problématique de l'entrepreneuriat.

5

6
8

 

1.

Définitions selon les auteurs et les courants de pensée.

8

 
 

A. L'entrepreneur Schumpetérien.

8

 
 

B. L'entrepreneur à travers l'histoire économique.

10

 
 

2.

L'entrepreneuriat dans le secteur formel et dans le secteur informel.

12

 
 

A. La place des entreprises formelles dans le dynamise entrepreneurial.

12

 
 

B. Le poids du secteur informel dans les initiatives entrepreneuriales.

18

 
 
 

i. L'absence de consensus autour du concept de secteur informel.

18

 
 

ii. La dimension genre dans les logiques entrepreneuriales.

20

 

II.

 

Entrepreneuriat et développement économique et social

23

 

1.

Entrepreneuriat et conséquences économiques

23

 

2.

Entrepreneuriat et développement social.

26

 

III.

 

Etat des lieux et mesures incitatives

29

 

1.

Situation de l'entrepreneuriat au Sénégal

29

 
 

A. Du point de vue cadre juridique et macroéconomique.

29

 
 

i. Cadre juridique et règlementaire.

29

 
 

ii. Aperçu du cadre macroéconomique

32

 
 
 

B. Dispositif institutionnel de prise en charge des Micro-Petites et Moyennes

Entreprises (M-PME). 32

2. Mesures incitatives. 38

A. Développer la culture d'entreprise dans le système éducatif. 38

B. Faciliter l'accès au financement. 42

Conclusion 45

DEUXIEME PARTIE : ETUDE PEDAGOGIQUE 47

I. Méthodologie de l'étude d'un texte économique. 48

1. Présentation de l'épreuve 48

2. Correction de l'épreuve 50

II. Méthodologie du commentaire dirigé d'un tableau statistique. 52

1. Présentation de l'épreuve 52

2. Correction de l'épreuve 54

III. Méthodologie de la question synthèse. 59

1. Présentation de l'épreuve 59

A. Travail préparatoire 59

B. Question de synthèse 59

2. Correction de l'épreuve 63

A. Travail préparatoire 63

B. Question de synthèse : 65

IV. Etude de leçons 68

1. Leçon I : l'impact de l'entrepreneuriat sur la croissance. 68

2. Leçon II : Distinguer les différents types d'entreprises 75

Bibliographie. 80

*****

Nous remercions toutes les personnes qui nous ont soutenu pour la réalisation de ce travail et particulièrement le Doyen Aliou DIOUF.

A nos familles respectives, nous dédions ce travail.

*****

PREMIERE PARTIE : ETUDE THEORIQUE

Introduction

Dans un contexte économique et financière mondial morose marqué par un ralentissement de la croissance, la dégradation des conditions de vie, et la montée du chômage, etc., la réflexion sur les opportunités de création d'emploi et de relance des activités sont sans doute au menu de tous les programmes de développement économique national. Le Sénégal ne fait pas l'exception. Parmi les enjeux sociodémographiques les plus importants auxquels aboutissent le rapport annuel de la situation économique et sociale de l'Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) de 20091, il ressort que notre pays est caractérisé par une population extrêmement jeune (42, 0%2 des Sénégalais ont moins de 15 ans, 50,9% ont moins de 20 ans, alors que 3,5% seulement ont 65 ans et plus) et une forte croissance de celle-ci. Ce qui exige beaucoup de ressources pour faire face aux questions de santé, d'éducation, de transport et surtout d'emploi. Par ailleurs, l'insertion des jeunes dans le marché du travail reste très difficile, avec un taux de chômage estimé à 48%3en 2006 dont 40% de jeunes citadins. Face à cette situation, les populations développent des stratégies de survie obéissant à une logique économique, dans les pays développés en général comme dans ceux du tiers monde en particulier, allant dans le sens de l'entrepreneuriat. Aussi, parmi les instruments utilisés au Sénégal, les autorités gouvernementales encouragent la création de petites et moyennes entreprises en appuyant l'Agence de Développement et d'Encadrement des PME (ADEPME) pour lutter contre les difficultés liées au chômage.

L'entrepreneuriat est « l'action de créer de la richesse et/ou de l'emploi par la création ou la reprise d'une entreprise4». Il est une activité difficile et bon nombre de projets de créations d'entreprises n'aboutissent pas. Quant au développement, il « est un phénomène plus large que la croissance. Il se traduit par un ensemble de transformations qui modifient les comportements des acteurs de l'économie. [...] il est une notion qualitative qui intègre [entre autres], l'évolution des connaissances, l'état sanitaire, la

1 Source, Rapport annuel de la situation économique et sociale du Sénégal, Ed. 2009, chapitre démographie, p.40.

2 Op cit. p.30.

3 Wikipédia, Economie du Sénégal.

4 Source, un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

diffusion du progrès technique, l'essor des activités culturelles, le degré de la cohésion sociale, l'épanouissement des individus5». La compréhension et l'explication de ses mécanismes selon les courants de pensée sont très diverses, mais il y a au moins deux points communs entre toutes ces approches : il est une nécessité pour améliorer les niveaux de vie des populations et la croissance est son moteur.

Dés lors, l'existence de liens entre les deux notions s'établit clairement à la suite de leurs définitions et laisse apparaître la problématique de notre étude comme suit : quel peut être l'impact de l'entrepreneuriat sur le développement économique en général et particulièrement dans celui des pays en développement comme le nôtre ?

Pour répondre à celle-ci, nous nous proposons d'aborder le sujet à travers les trois grandes parties suivantes :

> De cerner les problématiques que posent l'entrepreneuriat au travers de ces définitions selon les auteurs et les formes d'entrepreneuriat variant selon un cadre formel ou informel. ;

> D'étudier les relations entre entrepreneuriat et développement économique et social ;

> Et enfin une dernière partie consacrée à l'état des lieux et des mesures incitatives d'ordre gouvernementale.

5 Source, B. Vincent, Économie générale, initiation aux concepts et aux outils de l'économie, Centre National de Promotion Rurale, page 52.

I. Problématique de l'entrepreneuriat.

La naissance d'une démarche entrepreneuriale dans les pays en développement trouve son explication dans la problématique de la crise de l'emploi salarié et d'un contexte de grande pauvreté. Elle participe des stratégies développées par les populations pour faire face à la conjoncture économique et sociale difficile.

Il renvoie à des situations hétérogènes qu'il est presque illusoire de lui trouver une définition consensuelle qui puisse fédérer les conceptions de chacun. Néanmoins, il est possible d'identifier des grandes approches conceptuelles pour mieux cerner le phénomène complexe qu'est l'entrepreneuriat dans sa globalité.

1. Définitions selon les auteurs et les courants de pensée.

La connaissance actuelle que nous avons du concept d'entrepreneuriat, nous la devons aux travaux de l'économiste allemand Schumpeter.

A. L'entrepreneur Schumpetérien.

Pour ce dernier un « entrepreneur est une personne qui veut et qui est capable de transformer une idée ou une invention en une innovation réussie. » Il conduit une « destruction créatrice » dans la mesure où de nouveaux produits et business models arrivent et remplacent les anciens. Cette destruction créatrice est à l'origine du dynamisme industriel et de la croissance à long terme.

L'effet de l'entrepreneuriat sur la croissance, résulte ici, pour Schumpeter, des qualités intrinsèques que possède l'entrepreneur, plus précisément de sa propension à innover. Il distingue cinq cas : (1) l'introduction d'un nouveau bien ou d'un bien de meilleure qualité, (2) l'introduction d'une nouvelle méthode productive ou commerciale, (3) l'ouverture d'un nouveau marché, (4) la conquête de nouvelles sources de matières premières ou de biens intermédiaires, (5) la réalisation de nouvelles organisations industrielles.

Par l'innovation, l'entrepreneur schumpetérien recherche la création de nouvelles
opportunités de profit. Celles-ci peuvent découler d'accroissements de productivité. Dans

ce cas, la relation avec la croissance économique apparaît assez clairement. Plus encore, la situation de déséquilibre créée par l'entrepreneur peut être une situation propice à de nouvelles innovations, à de nouvelles opportunités de profit. Alors, plus d'entrepreneurs signifie plus de croissance... Et plus d'entrepreneurs. Les phénomènes s'entretiennent mutuellement6.

Par ailleurs, dans une revue récente et détaillée de la littérature, Wennekers et Thurik (1999) font une distinction pragmatique du concept d'entrepreneuriat afin de mieux appréhender son impact sur la croissance. Bien que formulées à des fins opérationnelles (d'estimations empiriques) et non théoriques, leurs « distinctions pragmatiques » sont utiles à l'analyse.

Ainsi, ces auteurs croisent les définitions des qualités entrepreneuriales et managériales avec les situations professionnelles d'indépendant et de salariés. Voir tableau ci-dessous.

Tableau 1 : Types d'entrepreneurs

Indépendant

 
 

Salarié

Entrepreneurial

Entrepreneurs schumpetériens

Intrapreneurs

Managérial

Propriétaires-managers

Managers exécutifs

Source: Wennekers et Thurik (1999, p. 47).

Les qualités entrepreneuriales sont celles correspondant à « la capacité et la volonté manifestes d'individus, de par eux-mêmes, en équipe, en dedans ou en dehors d'organisations existantes, de percevoir et de créer de nouvelles opportunités économiques (nouveaux produits, nouvelles méthodes de production, nouveaux plans d'organisation et nouvelles combinaisons produit-marché) et d'introduire leurs idées sur le marché, en confrontation avec l'incertitude et d'autres obstacles, en décidant de la localisation, de la forme et de l'usage des ressources et des institutions ». Les qualités managériales, quant à elles, se traduisent en termes de capacité d'organisation et de coordination (Wennekers et Thurik, 1999, pp. 46-48).

6 Source, Marcus DEJARDIN, entrepreneuriat et croissance, une conjonction évidemment favorable? pp.1-2

Parmi les quatre situations ainsi définies, trois correspondent à un type d'entrepreneur : l'entrepreneur schumpetérien, l'intrapreneur et le propriétaire-manager. Ensemble, entrepreneurs schumpetériens et intrapreneurs contribuent à alimenter le processus de destruction créatrice (Schumpeter, 1942). Bien que les propriétaires managers jouent un rôle important dans l'économie en matière de production et de commerce et peuvent se révéler être des entrepreneurs au sens défini plus haut, leurs activités sont généralement plus proches de la routine. Ainsi, « la catégorie inclut-elle de nombreux franchisés, commerçants-détaillants et personnes exerçant une profession libérale », et ceux-ci représentent fréquemment une grande majorité des indépendants (Wennekers et Thurik, 1999, p. 48).

B. L'entrepreneur à travers l'histoire économique.

Dans une thèse de doctorat des Sciences de gestion, Kamavuako-Diwavova Justin illustre les différentes formes d'entrepreneuriat à travers les théories économiques. Au XVIIème et XVIIIème siècle, l'activité économique est essentiellement dominée par les marchands et les commerçants. Ce sont les grandes compagnies de commerce qui se développent avec les colonies et les comptoirs coloniaux. L'entrepreneur est un parfait négociant qui tient les marchés et l'entrepreneuriat se réduit au seul comportement qui consiste à faire naître le profit de l'échange des produits et de la circulation de la monnaie : c'est le « capitalisme marchand ». Dans cette phase du développement économique, l'entrepreneur (donc le commerçant) est un preneur de risque car il engage ses capitaux dans un métier où les achats se font à des prix certains mais les ventes, les recettes, donc le profit sont par contre aléatoires. L'évaluation de l'état de marché (savoir fixer les prix convenables pour ses marchandises et acceptés par les acheteurs) constitue dans ce contexte un acte essentiel de l'entrepreneur (Cantillon, 1755 cité par Tounes, 2004).

A côté des marchands, Jean-Baptiste Say théorise au début du XIXème siècle l'entrepreneur industriel. Celui-ci réunit et harmonise les facteurs de production pour créer pour son compte, à son profit et à ses risques un produit quelconque : « c'est le capitalisme industriel ». Dans la pensée de Say (1803), diriger et organiser d'une part,

prendre des risques, d'autre part, sont les deux traits les plus caractéristiques de l'activité de l'entrepreneur. En distinguant marchandises et richesses, il souligne que la production (l'activité de l'ingénieur-entrepreneur) est avant tout création des richesses, donc d'utilité et soutient que le bien-être d'un pays repose sur sa population active et sur le dynamisme de ses entrepreneurs.

Avec l'industrialisation et avant la crise des années 1970, on observe une diminution progressive et relative, du degré de maîtrise de l'entrepreneur sur son outil de production et son système de distribution, lesquels dépendent, dans une large mesure, des données techniques et de l'évolution rapide des marchés. « Le développement du capitalisme s'appuie sur le mythe de la grande entreprise, hiérarchisée, bénéficiant des avantages liés à la grande dimension (les économies d'échelle) et à la diversification des activités (les économies d'envergure) » (Julien et Marchesnay, 1996, p. 9). Dans un tel contexte, il vaut mieux que les entreprises existantes croissent, plutôt que de créer de nouvelles entreprises. Le centre d'intérêt et d'étude se déplace, en conséquence, de l'entrepreneur vers l'entreprise. S'ouvre alors, l'ère des managers qui supplantent progressivement les entrepreneurs individuels : « c'est le capitalisme managérial ». La petite entreprise subsiste, mais elle est présentée très souvent comme un sous-traitant ou un partenaire de la grande entreprise industrielle et financière.

La crise des années 1970 a conduit à renverser petit à petit la proportion pour mettre au premier plan l'importance de la création d'entreprise. Cette position correspond à la nécessité de trouver de nouveaux emplois, essentiellement dans les services, pour remplacer les emplois disparus (dans l'agriculture et dans l'industrie), mais aussi pour répondre à des technologies nouvelles et des besoins nouveaux. « On a donc vu apparaître des politiques industrielles, pratiquement dans tous les pays du monde, axées sur la promotion d'entreprises nouvelles ou de petites tailles, à l'aide d'incitations financières et fiscales, de soutiens matériels et technologiques, pour l'essentiel ». L'entrepreneur devient donc le personnage-clé de la dynamique capitaliste dans la mesure où il assume les risques inhérents au fonctionnement du marché : « c'est le capitalisme entrepreneurial ». « De nos jours, l'entrepreneuriat dépasse le simple phénomène de mode. Au-delà de la seule observation des pratiques de gestion

individuelle d'unités de petite taille, force est de constater l'émergence d'une société et d'une économie entrepreneuriales, suscitant l'attention des politiques, en termes notamment de dispositions législatives destinées à accompagner, puis à encourager la création d'entreprises » (Hernandez et Marchesnay, 2008, p. 83-84)7.

Au regard des analyses précédentes, de l'observation de la société sénégalaise, et à travers les niches investies par les entrepreneurs qui sont entre autres, les activités artisanales liées à la transformation, la préparation et la distribution des produits alimentaires, les services, il apparaît que les différentes formes d'entrepreneuriat jadis évoquées sont d'actualité au Sénégal. Il s'est développé même d'autres dimensions de l'entrepreneuriat dans les pays du tiers monde en réponse au contexte économique difficile dont la vitalité et le dynamise dans le processus de développement méritent une grande attention.

Ce qui nous amène à examiner le poids de l'entrepreneuriat dans ce que nous avons coutume de désigner par les secteurs formel et informel.

2. L'entrepreneuriat dans le secteur formel et dans le secteur informel.

Le dynamisme de l'économie d'un pays d'un point de vue macroéconomique peut se mesurer entre autres à l'aune de la participation des entreprises dans la formation des richesses nationales et de la densité de son économie informelle.

A. La place des entreprises formelles dans le dynamise entrepreneurial.

La création d'emplois par les entreprises est un point central de la politique de l'État et la croissance des entreprises contribue de manière importante à l'expansion économique d'un pays donnée. Dans des pays comme la Chine par exemple, des auteurs ont découvert que la croissance exceptionnelle est expliquée en grande partie par le développement spectaculaire des entreprises privées.

7 Source, l'ensemble du texte sur ce sous-titre est tiré des travaux de KAMAVUAKO-DIWAVOVA Justin, Problématique de l'entrepreneuriat immigré en république démocratique du Congo : essai de validation d'un modèle, pp3 à 5.

Au Sénégal, avec un tissu économique essentiellement constitué de Petites et Moyennes Entreprises8 (PME), les entreprises privées jouent un rôle prépondérant dans la bonne tenue de l'activité économique, eu égard à leur contribution dans la formation du Produit Intérieur Brut (PIB).

Dès lors, il devient pertinent de savoir ou d'identifier les facteurs déterminants de la croissance de ces entreprises en vue de mieux identifier les leviers sur lesquels agir en matière de politiques entrepreneuriales publiques et de favoriser un développement économique sain et durable.

La littérature économique sur les facteurs de la croissance des entreprises peut être classée en deux courants d'idées. Le premier adopte un point de vue lié au cycle de vie organisationnel qui considère la croissance comme un phénomène naturel de l'évolution de l'entreprise. Le second estime que la croissance résulte de choix stratégiques. Dans les deux cas, les caractéristiques des entreprises (taille, âge, emplacement, statut juridique, capacité novatrice, etc.), les ressources organisationnelles ainsi que les débouchés sont des facteurs cruciaux de la croissance de l'entreprise ou de sa capacité à surmonter les obstacles qui jalonnent les diverses étapes de son évolution.

De manière plus générale, les facteurs de croissance des entreprises peuvent être internes et/ou externes (environnement des affaires, concurrence, externalités positives, etc.). Selon certains auteurs, la croissance est l'essence même de l'entrepreneuriat. Pourquoi, dans certains secteurs, les grandes entreprises ont-elles une stabilité et un rendement supérieurs à ceux des petites entreprises? Pourquoi celles-ci présentent-elles des fluctuations de taux de croissance supérieures à celles des grandes entreprises? Pourquoi, sur une période donnée, les petites et les jeunes entreprises sont-elles plus susceptibles de disparaître? Ces théories font la lumière sur certains aspects intéressants du comportement des affaires et expliquent la formation, la croissance et l'évolution des entreprises9.

8 Le nombre de PME immatriculées est estimé à 32 294, en 2000, selon la Direction de la Prévision et des Statistiques.

9 Extrait de Actu entreprises n°10, novembre 2009, facteurs déterminants de la croissance des entreprises sénégalaises.

Par ailleurs, l'entreprise est définie comme étant une organisation qui met en oeuvre les moyens matériels, financiers et humains dont elle dispose en vue de faire circuler, d'échanger et de produire des biens ou services.

Au vue de ceci, trois critères, au moins, peuvent être utilisés pour distinguer les entreprises : la taille, l'activité et la forme juridique. Chacun de ces critères influence plus ou moins fortement le rôle de l'entreprise dans le dynamisme entrepreneurial. La dimension formelle énoncée dans cette analyse peut légitimement considérer le critère forme juridique de cette définition eu égard à la loi et les réglementations préconisées.

Il s'agit pour nous de faire ressortir dans notre analyse, la participation des entreprises sénégalaises (sociétés commerciales) dans l'activité économique en termes de nombre d'emplois crées, de chiffre d'affaires global et de niches d'activités investies. Remarquons que les principales formes juridiques tournent autour de : Entreprises individuelles, Société anonyme (SA), Société à responsabilité limitée (SARL), entreprise privée / publique (mixte) et autres formes.

Le Sénégal compte plus cent cinquante entreprises10 (150) répertoriées dans le site www.IZF.net. Environ vingt pour cent (20%) des entreprises de cet échantillon ont eu un chiffre d'affaires global de plus de six cents milliards (600 milliards FCFA) en 2009 avec plus vingt mille (20000) emplois crées dans des secteurs d'activités allant de l'agroalimentaire, fabrication de bois, exploitation minière, services bancaires, transformation, BTP, etc.

Et sur une population active de plus de sept millions, le secteur privé en emploie environ deux cent mille (200000) salariés, ce qui représente environ 3% d'emplois crées par le seul secteur privé et moins de 2% pour l'État (125000 emplois) et la grande majorité reste confinée dans un chômage chronique.

Au regard de ces statistiques, l'importance des entrepreneurs du secteur formel est plus
que évident dans la vie économique de la nation. Seulement, la tendance des populations
à se tourner vers l'illégalité pour des créations d'entreprises laissent penser qu'ils

10 Ces informations sont tirées de la fiche réalisée par M. Abdoul Aziz SABALY, Correspondant IZF

au Sénégal, revues et mises en ligne par Adama TRAORE, Coordinateur et webmestre de l'Association IZF Date de parution : août 2009

subsistent encore des embuches pour l'immatriculation juridique des sociétés. Le tableau ci-dessous de l'ANSD renseigne sur l'état du nombre d'entreprises immatriculées entre 2010 et 2011.

Tableau 2 : Nombre d'entreprises et associations nouvellement immatriculées au NINEA.

FORMES JURIDIQUES

Septembre-
2010

Juin-2011

Juillet-2011

Aofit-2011

Septembre-
2011

Cumul des 9
mois

Variation (en %)

2010

2011

août-11/ sept-11

sept-11/ sept-10

9 mois-11/ 9 mois-10

ENTREPRISES INDIVIDUELLES

943

944

1207

1210

929

9987

10058

-23,2

-1,5

0,7

 
 

SOCIÉTÉ ANONYME (SA)

12

21

15

12

12

133

134

0,0

0,0

0,8

 
 

SOCIÉTÉ À RESPONSABILITÉ LIMITÉE (SARL)

137

132

181

132

147

1400

1357

11, 4

7,3

-3,1

 
 

GROUPEMENT D'INTÉRÊT ÉCONOMIQUE (GIE)

126

163

175

165

145

1470

1458

-12,1

15,1

-0,8

 
 

AUTRES FORMES JURIDIQUES

31

39

25

34

20

269

265

-41,2

-35,5

-1,5

 

TOTAL

1249

1299

1603

1553

1253

13259

13272

-19,3

0,3

0,1

 

Source : ANSD

Nous constatons entre septembre 2010 et 2011 une diminution du nombre d'entreprises prenant les formes juridiques « entreprises individuelles et autres formes » passant respectivement de 943 à 929 (soit -1,5%) et de 31 à 20 (soit -35,5%). Par contre au même moment les entrepreneurs portaient leurs choix sur la Société à responsabilité limitée et le GIE qui affichent une augmentation de l'ordre de 7,3% et 15,1% par an. Le nombre de SA nouvellement immatriculé est resté contant de 2010 à 2011. Toutefois, sur les neuf mois restant le nombre de SARL, GIE et autres formes connaissent toutes des régressions tandis que celui des entreprises individuelles et des SA croit, même timide soit-il.

Néanmoins, l'évolution du nombre d'entreprise global allant dans le sens de la légalité entre 2010 et 2011 laissent conclure, au Sénégal une croissance du secteur formel dans la contribution et le développement d'une démarche entrepreneuriale.

B. Le poids du secteur informel dans les initiatives entrepreneuriales.

La caractéristique des pays en développement est l'existence d'un secteur informel particulièrement dynamique dans l'activité économique. Plusieurs paramètres peuvent être identifiés comme étant à l'origine de la naissance d'un secteur informel, berceau des initiatives de développement individuelles et collectives.

Mais avant d'aller en profondeur dans l'analyse, essayons de découvrir ce que renferme ce concept de « secteur informel » pour mieux en circonscrire l'impact sur l'entrepreneuriat.

i. L'absence de consensus autour du concept de secteur informel.

Il suffit d'un bref survol comparatif de la littérature pour se persuader de l'incapacité des chercheurs à préciser les contours d'un secteur informel.

Historiquement, ce concept prend forme dès le début des années 70 en raison de l'intérêt croissant des économistes pour les pays du Tiers-Monde et pour la part écrasante d'activités économiques qui ne sont pas répertoriées par les États au sein de ces zones que l'on considérait alors « en voie de développement ».

On distingue essentiellement deux grandes familles de chercheurs dans le domaine de l'économie informelle :

· la première souhaite mettre en évidence certaines pratiques volontairement occultées par l'entrepreneur. On désigne alors par des termes à forte connotation négative des activités partiellement ou totalement illégales ;

· la seconde s'attache comme la précédente au comportement des agents mais elle délaisse sa vision juridique au profit d'une vision socio-économique : on désigne alors un mode de production spécifique (on étudie l'organisation sociale, les réseaux de solidarité, les originalités culturelles...).

Les personnes qui exercent des activités informelles ont leur propre « économie politique », leurs propres règles, conventions, institutions et structures informelles ou de groupes. Ces règles et conventions régies par l'entraide et la confiance réciproques permettent aux actifs du secteur d'octroyer ou de bénéficier des prêts, d'organiser des

formations et des transferts de technologies mais aussi de compétences pour faciliter l'accès au marché. Par contre, sur quoi se fondent ces règles ou normes informelles, reste méconnaissable.

Ce secteur rime généralement avec la précarité à cause de la faiblesse des revenus et du manque de couverture sociale et contribue a plus de 90% à la réduction de la pauvreté, et 54% de la valeur ajoutée globale selon les résultats de l'Enquête de Suivi de la pauvreté au Sénégal (ESPS) en 2005, même s'il constitue un véritable domaine pourvoyeur d'emplois.

Sept critères caractérisent cette économie en marge de la production classique de biens et de services :

facilité d'accès aux activités ;

utilisation de ressources locales ;

propriété familiale des entreprises ;

échelle restreinte des opérations ;

utilisation de techniques simples et nombre réduit de travailleurs ;

qualifications acquises en dehors du système scolaire officiel ;

marchés échappant à tout règlement et ouverts à la concurrence.

Au-delà des questions de sémantique, il y a surtout lieu de retenir, que le secteur informel génère 97% des créations d'emploi au Sénégal, où chômage et sous-emploi touchent plus d'un quart de la population ayant l'âge de travailler, selon une étude sur l'emploi au Sénégal de la Banque Mondiale, de janvier 2010. Et elle soutient que « c'est quand les travailleurs sont incapables de trouver des emplois dans les entreprises formelles, qu'ils se refugient dans le secteur informel11 ».

En somme la précarité, le chômage des jeunes et la rareté de l'emploi salarié justifient l'existence et l'importance du secteur informel et sa contribution dans l'économie du Sénégal. Pour autant, peut-il être considéré comme relevant du dynamisme entrepreneurial?

11 Autres points de vue. L'économie informelle recouvre selon l'OCDE toutes les activités où il n'existe pas de lien entre une activité économique et une unité institutionnelle reconnue et où la production issue de l'activité ne peut être échangée sur un marché (OCDE, 2002, p. 20).

En effet, il faut distinguer deux approches lorsqu'il s'agit de l'économie informelle.

Il existe des types d'agents économiques qui exercent des activités génératrices de revenu, avec un niveau d'instruction faible certes, dans un cadre qui n'a rien d'une entreprise dont l'unique souci est une logique de survie. Pour ces individus, la nécessité de lutter contre le manque de revenu et le besoin de sortir de la précarité, les obligent à développer leur sens de l'initiative et de constance dans l'effort. Toutes choses, qui caractérisent les entrepreneurs. Mais leurs lacunes sont telles qu'ils sont plus proches des « gorgorlou 12» que de l'entrepreneur type.

Par contre, d'autres se réfugient dans l'informalité par stratégie. Cette idée est défendue par Williams, qui considère qu'entreprendre dans le secteur informel peut être une stratégie comme c'est le cas en Angleterre où 70% des entrepreneurs nouvellement établis préfèrent exercer une partie de leur activité dans ce secteur. C'est ce que Hainard et Ischer désignent par « l'informalité comme conséquence » et « l'informalité comme stratégie » et que le BIT confirme avec l'idée selon laquelle l'économie informelle sert d'incubateur pour de nombreux entrepreneurs. (Bureau 2010, p.19).

C'est cette dialectique inextricable qui rythme la marche du secteur informel. Son rôle et sa prépondérance dans les économies des pays en développement nous amènent à l'inclure dans les dynamiques entrepreneuriales même si ces acteurs méritent d'être accompagnés dans le sens de la légalité.

ii. La dimension genre dans les logiques entrepreneuriales.

Devant la crise de l'emploi salarié de nos pays en développement, et l'abandon prématuré des études des jeunes filles et d'autres couches défavorisées, il s'est développées d'autres formes de stratégies de lutte contre la pauvreté, et de création de richesses, qui ont fini par s'ériger en modèles de développement économiques. Dans ce processus, la femme joue un rôle non moins important.

De plus en plus, l'entrepreneuriat féminin est reconnu comme une source importante
d'emploi et de croissance potentielle. En fait, les données sont très rares, mais en Europe

12 C'est un type de Sénégalais qui se caractérise par sa débrouillardise, n'ayant pas de revenu, touche à tout pour nourrir sa famille, manque de profession. Un entrepreneur de ce genre manque d'aptitudes en gestion par exemple.

(tant dans les pays de l'Union européenne que dans les autres), les estimations indiquent l'existence de plus de 10 millions de femmes travailleuses indépendantes. Aux ÉtatsUnis, 6,4 millions de femmes travailleuses indépendantes fournissent un emploi à 9,2 millions de personnes. Si on applique le ratio constaté aux Etats-Unis entre le nombre de salariés et le nombre de travailleurs indépendants, on estime que les femmes travailleuses indépendantes pourraient employer 15 millions de personnes environ dans les pays européens.

À vrai dire, notamment dans les économies en développement, le travail indépendant représente pour les femmes l'une des possibilités d'emploi les plus importantes. En outre, les femmes se comportant différemment des hommes, l'entrepreneuriat féminin apporte à la société des solutions différentes et souvent innovantes aux problèmes de management et d'organisation, ainsi que l'exploitation d'opportunités nouvelles.

Au Sénégal, l'entrepreneuriat féminin est aussi une réalité de notre économie. Les femmes entrepreneures contribuent chaque année pour prés de 3milliards de francs Cfa, soit 5% du PIB13. Pour mieux apprécier leur impact, la Direction de l'entrepreneuriat féminin compte mener une enquête allant dans ce sens.

Par ailleurs, dans un ouvrage intitulé L'entrepreneuriat féminin au Sénégal. Les transformations des rapports de pouvoirs. (Paris, L'Harmattan, 1998, 301 p.), Fatou Sarr étudie l'entrepreneuriat féminin en le plaçant dans le cadre des transformations des rapports entre les sexes et dans l'histoire du développement au Sénégal. Ainsi, elle circonscrit les contextes historique, socioculturel et économique de la transformation des rapports de pouvoir et de l'émergence d'un entrepreneuriat féminin.

Selon l'auteure, la démarche des entrepreneures au Sénégal cadre avec une approche du développement endogène (Samir Amin) : les femmes organisent leurs propres structures d'accumulation du capital [les « tontines » en sont unes] et leurs pratiques économiques constituent une articulation entre une logique individuelle et une logique collective acceptable pour la communauté. Les activités [entrepreneuriales] menées par ces femmes

13 Journal parlé de 11heures de Radio Sénégal Internationale (RSI) du 29-03-2012, selon les sources de la Direction de l'entrepreneuriat féminin.

sont généralement liées aux activités traditionnelles des Sénégalaises : couture, teinture, commerce alimentaire et commerce des tissus.

Son étude porte sur vingt femmes parmi celles qui ont le mieux réussi dans les affaires et elle examine leurs cheminements et partage les contraintes auxquelles elles sont confrontées.

Ces femmes, évoluant dans le secteur informel et n'ayant que très peu de moyens financiers, ont réussi à devenir d'importantes entrepreneures. Selon elle, des activités domestiques ces femmes sont passées en une vingtaine d'années aux affaires florissantes qu'elles mènent aujourd'hui ce qui, constituant une réussite économique importante, au point de valoriser l'image autrefois négative des femmes d'affaires au Sénégal.

Parmi les nombreux obstacles, elle expose notamment les contraintes sociales et les rapports sociaux de genre défavorables aux femmes : l'aliénation culturelle et le pouvoir du mari, les rapports hommes-femmes dans le monde des affaires et les pratiques discriminatoires et, enfin, les charges familiales et sociales supportées par les femmes au risque de mettre leur entreprise en péril.

Il y aussi l'obstacle financier, notamment le non-accès au crédit bancaire.

Les difficultés liées au contexte économique sénégalais depuis le début des années 90 : une récession générale, la mise en place d'un programme d'ajustement structurel, la dévaluation du franc CFA, la politique de libéralisation et la concurrence asiatique rend plus complexe l'accès des femmes au crédit. S'y ajoutent les limites imposées par la politique fiscale, les lourdeurs administratives et le clientélisme de l'État.

Enfin, elle cite les problèmes techniques souvent liés aux limites des femmes issues du secteur informel : le manque de formation et la méconnaissance des textes de loi.

En définitive, comme les femmes choisies dans l'étude de Fatou Sarr, l'apport des entrepreneures dans les logiques de développement économique est visible dans les familles, dans la société malgré la difficulté d'accès à des données statistiques. Elles sont à l'origine de nombreuses initiatives de création de richesses, de stratégies de survies et de lutte contre la pauvreté, mais cette forme d'entrepreneuriat mérite un encadrement spécifique et des mesures incitatives de la part de l'État à l'instar du Fonds National de Promotion de l'entrepreneuriat Féminin.

II. Entrepreneuriat et développement économique et social

Le rôle de l'entrepreneuriat et de la culture entrepreneuriale dans le développement économique et social sont souvent sous estimés. Cependant, au fil des ans, il devient de plus en plus évident que l'entrepreneuriat participe réellement au développement économique et social des pays.

1. Entrepreneuriat et conséquences économiques

La création d'entreprises nouvelles et la diminution du nombre ou la sortie des entreprises moins productives sont fondamentales pour le dynamisme des économies modernes. Les entreprises nouvelles attirent des ressources vers de nouvelles activités et génèrent de nombreux emplois nouveaux lorsqu'elles connaissent la prospérité et une croissance rapide.

Pour survivre, notamment dans les secteurs de création récente et de haute technologie marqués par une forte pression concurrentielle et une rotation élevée des entreprises, les entreprises nouvelles doivent souvent se montrer plus innovantes que leurs concurrentes. Ainsi, elles sont fréquemment la source de processus ou de produits nouveaux, et contribuent à l'amélioration de la productivité globale de l'économie. Si les réductions de coûts et des pressions concurrentielles accrues peuvent à court terme mener à des compressions de personnel, des travaux empiriques menés par l'Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) indiquent que les entrées et les sorties d'entreprises consécutives à ces pressions facilitent le transfert des ressources d'usages plus anciens et moins productifs vers des usages plus productifs. À plus long terme, les hausses de productivité qui en résultent forment le socle d'une croissance économique accrue et d'une hausse du niveau de vie14.

L'impact positif des PME sur l'économie n'est pas seulement l'apanage des pays développés, il est aussi palpable dans les pays en développement.

14 Tiré de la note de synthèse des rapports de référence de la 2e conférence de l'OCDE des ministres en charge des petites et moyennes entreprises (PME) intitulé : Promouvoir l'entreprenariat et les PME innovantes dans une économie mondialisée, Istanbul, Turquie 3-5 juin 2004.

Aussi, au Sénégal selon les sources de la Direction des PME (étude sur les performances des PME), les petites et moyennes entreprises représentent 90% du tissu des entreprises au Sénégal, notamment dans les secteurs suivants : BTP, Commerce, Industrie et Services. Du point de vue des agrégats économiques, le poids des PME se décline comme suit :

· 42% des emplois créés avec des variations selon les secteurs d'activités ;

· 41,4% en 1998 du total du chiffre d'affaires des entreprises modernes contre à 31,7% en 2003, soit une baisse de près de10% ; les PME industrielles réalisent les chiffres d'affaires les plus importants (1,3 milliard en moyenne), suivies de celles des BTP (en moyenne 1 milliard) et de celles du Commerce (800 millions) ;

· 20% du Produit Intérieur Brut,

· 28% de la valeur ajoutée nationale en 2002 contre 29% en 2003 (les PME industrielles arrivant toujours en tête en terme de contribution).

Le poids économique des micro-entreprises se mesure en terme de capacité d'offre dans les circuits d'approvisionnement des centres urbains, par exemple 1 000 tonnes de produits vendus par an pour la vingtaine d'unités regroupées au sein du Groupement TCL (transformateurs de céréales locales), ainsi que quelques groupements féminins.

Toutefois, malgré l'importance de la contribution des entreprises dans la création de la richesse nationale, son poids reste encore très limité de l'avis de l'ANSD. Aussi, l'une des conclusions à laquelle l'ANSD est arrivée dans son document Banque de données économique et financières (version définitive 2008 et version provisoire 2009) signale la faible capacité des entreprises à générer de la richesse.

La valeur ajoutée des entreprises du secteur moderne suivies dans la base de données du Centre Unique de Collecte de l'Information, CUCI, s'est chiffrée en 2009 à 1 146 milliards de FCFA contre 1 085 milliards de FCFA en 2008, soit une hausse de 5,6%. Cet accroissement de la valeur ajoutée s'explique essentiellement par celui des BTP (20,7%) et celui des industries (13,4%). L'analyse de la répartition de la valeur ajoutée par secteur montre une forte prédominance des services (52,0%), suivis de l'industrie (31,1%) et du commerce (9,3%) ; les BTP et annexes restent comme par le passé le secteur le moins générateur de valeur ajoutée en 2009 (7,6%).

Source : ANSD (Banque de données économique et financières, version définitive 2008 et version provisoire 2009)

Nonobstant cette évolution favorable, les entreprises du secteur moderne ont une faible capacité à générer de la richesse avec un taux moyen de valeur ajoutée de 25,2% sur la période 2003-2009. En 2009, le taux de valeur ajoutée s'est amélioré en ressortant à 25,7%, soit une hausse de 10,5% par rapport au ratio de 2008.

L'analyse de ce taux suivant les macro-secteurs montre une grande disparité avec 38,7% dans les services, 29,2% dans le commerce, 20,3% dans les BTP et 16,8% dans les industries. A la base de cette faible capacité des entreprises à générer de la richesse se trouve essentiellement le fait que l'économie sénégalaise n'est pas suffisamment diversifiée, les produits manufacturiers ayant continué à représenter une faible part. Ce constat traduit le fait que les différentes réformes n'avaient pas contribué à la transformation profonde de la structure économique, indispensable pour favoriser l'accroissement de la productivité, le renforcement de la compétitivité et l'élargissement de la base productive.

2. Entrepreneuriat et développement social.

L'impact d'un model de développement basé sur l'entrepreneuriat dans la vie sociale peut s'apprécier en terme de réduction du chômage des jeunes, de réduction de la pauvreté, d'actions dirigées à l'endroit de la communauté ou simplement de changement de comportement des citoyens vis-à-vis de l'emploi. Ce sont les aspects qualitatifs liés au développement dont il est ici question, surtout ceux engendrés par les initiatives entrepreneuriales.

En effet, la plupart des entreprises des pays en transition et en développement sont des PME. Ces entreprises représentant habituellement plus de 90 % de l'ensemble des entreprises hors secteur agricole, sont une source essentielle d'emplois et génèrent d'importants revenus intérieurs et à l'exportation. Dans les pays les plus pauvres, elles représentent néanmoins une part relativement faible de l'économie, et contribuent moins à l'emploi et à la production que le secteur informel. Dans les pays à faible revenu, les politiques doivent donc s'attacher à faciliter la création de PME afin de faire entrer les pauvres dans le secteur formel, où ils participent au marché et peuvent se livrer à des activités professionnelles à plus forte valeur ajoutée.

Le diagnostic de la pauvreté au Sénégal fait ressortir une situation de précarité frappant une grande partie des ménages. En effet, les populations considèrent : « Est pauvre celui qui n'a rien, qui ne peut régler ses besoins sociaux primaires, qui vit sans accès à des opportunités » (DSRP). La proportion des ménages vivant en dessous du seuil de pauvreté (fixé à 2400 calories, par équivalent adulte et par jour) était de 57,9 % en 1994 (ESAM-I), elle connaît un recul de 4 points de pourcentage (soit 53,9%) en 2001 dû à l'accroissement des revenus/tête entre 1995-2001. (Le Quid DSRP).15

Son impact est plus visible en milieu rural (entre 72% et 88 % en zones rurales contre
44% et 59 % en zones urbaines), touche les personnes les moins instruites et varie selon

15 Selon d'autres sources ces taux sont largement en dessous des résultats de l'EPPS (2001) où 65 % des ménages interrogés (même échantillon que le Quid) se considèrent comme pauvres et 23 % se considèrent même comme très pauvres. Par ailleurs, 64 % des ménages considèrent que la pauvreté s'est aggravée au cours des cinq dernières années contrairement à ce qui a été énoncé plus haut.

le sexe du chef de ménages (67,4% chez les ménages dont le chef est un homme et de 58,8% chez les ménages dirigés par une femme).

Cette analyse sur la pauvreté, quelle que soit l'approche utilisée, montre que : lorsque les populations ne disposent pas d'assez de sources de revenu ou si les sources de revenus sont précaires, elles tombent dans la pauvreté extrême et s'auto-excluent de la société. C'est à ce moment qu'elles se livrent à des stratégies de lutte contre la pauvreté aux allures d'initiatives entrepreneuriales qui sont spécifiques au pays en développement comme le nôtre.

Dans le cadre de l'entrepreneuriat du secteur formel, il est largement admis que les PME (parmi elles les micro-entreprises) constituent la cheville ouvrière du secteur privé, quel que soit leur niveau de développement, et apportent une contribution non négligeable au développement économique en général et au développement industriel en particulier. Les PME représentent plus de 90 % des entreprises existant dans le monde et entrent pour 50 à 60 % dans le nombre d'emplois, alors que dans le secteur manufacturier leur part dans l'emploi total se situe entre 40 et 80 %. La contribution des PME est encore plus importante dans les pays les moins avancés (PMA), auxquels elles offrent souvent les seules perspectives réalistes en matière de gains d'emploi et d'accroissement de la valeur ajoutée. Si les PME apportent au développement une contribution particulièrement importante, les raisons en sont les suivantes:

· Les PME font appel à une main-d'oeuvre plus nombreuse et tendent à contribuer à une répartition plus équitable des revenus que les grandes entreprises;

· Elles jouent un rôle important en créant des emplois et en atténuant ainsi la

pauvreté et offrent souvent des débouchés raisonnablement bien rémunérés à des

travailleurs venant de ménages pauvres et à des femmes n'ayant guère d'autres

sources de revenu.

Concernant les circuits de l'économie informelle, les précisions statistiques seront plus ou moins approximatives, néanmoins la logique qui prévaut est celle qu'on désigne sous le nom de l' « entrepreneuriat par nécessité ».

Entreprendre dans ce contexte, répond à un besoin de se trouver un emploi afin de
participer à la réduction de charges familiales. Et l'on comprend mieux l'affirmation de

l'étude sur l'emploi au Sénégal de la Banque Mondiale, de janvier 2010 qui soutint que "c'est quand les travailleurs sont incapables de trouver des emplois dans les entreprises formelles, qu'ils se refugient dans le secteur informel".

Pour sa part, le secteur informel participe pour prés de 97% à la création d'emploi au Sénégal, et souvent les activités à l'origine sont de l'ordre de l'entrepreneuriat, même si les entrepreneurs rencontrent beaucoup d'insuffisances qui limitent leurs initiatives. Aussi, la promotion de l'entrepreneuriat rural comme féminin va dans le sens de réduire la féminisation de la pauvreté en zone rurale conformément aux orientations politiques de la quinzaine de la femme de mars 2012 dont le thème est axé sur ce point.

Les impacts socio-économiques de l'entrepreneuriat, dans nos pays en développement sont encore timides au plan macroéconomique mais il n'en demeure pas moins qu'ils subsistent. Plus que de contribuer pour prés de 20% à la formation du PIB global, l'entrepreneuriat doit se positionner comme une alternative pour améliorer le niveau de vie des populations. Ceci ne risque d'arriver que lorsqu'on intègre très tôt dans nos établissements l'éducation à l'esprit d'entreprise.

Pour plus d'illustrations voici un tableau de répartition des travailleurs selon le secteur et leur contribution à la réduction de la pauvreté à Dakar.

Tableau 3 : Répartition des travailleurs selon le secteur d'appartenance et le niveau de pauvreté.

SECTEURS

TRAVAILLEURS

CONTRIBUTION À LA
PAUVRETÉ

 

PAUVRES

 

68,2%

31,8%

2,2%

SECTEUR INFORMEL

44,5%

55,5%

91,4%

NE SAIT PAS

46,7%

53,3%

6,3%

TOTAL SECTEUR

45,5%

54,5%

100%

 
 
 
 

INDIVIDUS

49,2 %

50,8 %

100%

 

Source : ANSD, ESPS 2005.

III. Etat des lieux et mesures incitatives

Depuis quelques années les pays en développement, conscients du rôle que peut jouer un secteur privé fort et structuré dans le développement économique et social, mettent en place des politiques qui favorisent sa promotion. L'Etat du Sénégal s'est engagé résolument dans cette voie, même si ce qui reste à faire est tel qu'on peut être amené à penser le contraire. Et le secteur privé se développant amène dans son sillage l'entrepreneuriat. Faisons un arrêt sur ce qui passe au Sénégal en termes d'entrepreneuriat.

1. Situation de l'entrepreneuriat au Sénégal

Au Sénégal existe un cadre juridique et institutionnel mis en place pour promouvoir la croissance des M-PME et favoriser la création des entreprises. En faisant le point sur ce qui passe en matière d'entrepreneuriat, on est toujours confronté à un problème de collecte de données dû la rareté des informations statistiques. Tout de même l'étude commanditée par « le Programme Sénégalo-Allemand Promotion de l'Emploi des Jeunes en Milieu Urbain » (E. FALL 2006, pp.9-13) y a largement contribuée.

A. Du point de vue cadre juridique et macroéconomique.

i. Cadre juridique et règlementaire.

Le cadre juridique de l'exploitation des M-PME est caractérisé par l'application du dispositif des Actes Uniformes du Droit des Affaires harmonisé de l'OHADA à compter de la seconde moitié des années 1990. Le système comptable actuel, le SYSCOA, est entré en vigueur au cours de la même période. L'environnement juridique des entreprises au Sénégal est marqué également par :


· Un code des investissements :

- ayant un large domaine d'application (activités relevant des secteurs primaire, secondaire et tertiaire) ;

- avec des critères d'éligibilité assez souples (un investissement d'au moins 5 millions F CFA financé sur fonds propres à hauteur de 20% jusqu'à 200 millions, 30% au-delà ; et un minimum de trois emplois créés) ;

- avec des procédures d'agrément rapides et simplifiées (un délai maximum de 10 jours pour le traitement de toute demande d'agrément et un autre délai maximum de 20 jours pour l'accomplissement de toutes les formalités administratives par le Guichet Unique) ;

- offrant aux entreprises agréées des avantages substantiels en matière sociale, fiscale et douanière (des avantages résultant du régime général et d'autres inhérents au régime spécifique des PME et de toutes les entreprises valorisant les ressources locales ou développant l'innovation technologique) ;

- prévoyant des durées d'agrément par zone d'implantation et dépassant de très loin les cinq (5) ans dans les zones situées hors de la région de Dakar ;

- préparant les entreprises agréées à un retour à la situation normale puisque les avantages accordés sont dégressifs au cours des trois dernières années en passant successivement à 75%, 50% et 25%.

· Un dispositif fiscal et douanier marqué par la volonté de promouvoir l'initiative privée et l'entreprise comme moteur du développement :

- Code Général des Impôts prévoyant

· en matière de TVA des déductions physiques (taxes sur les achats de matières premières et de produits entrant dans les produits finis) et des déductions financières (taxes ayant grevé les investissements et les frais généraux) ;

· en matière d'impôt sur les sociétés (taux ramené à 25 %) ;

· en matière d'investissement la déduction de 50% du bénéfice fiscal réalisé de la moitié des dépenses effectuées pendant l'année au titre des investissements immobiliers ou en valeurs mobilières ; le reliquat pouvant être reporté sur 8 ans;

· en matière de plus-values une exonération de ces dernières réalisées en cours d'exploitation à condition de les réinvestir dans un délai de trois ans ;

· une provision pour le renouvellement de l'outillage et du matériel en plus des amortissements pratiqués ;

· en matière de contributions foncières, une exonération sur une durée de 10 à 15 ans de la contribution sur les propriétés bâties pour les immeubles à usage professionnel ou d'habitation ;

· une exonération de la taxe sur les opérations bancaires ;

· des possibilités de réduction de l'impôt sur le revenu pour les personnes investissant au Sénégal.

- Code des douanes prévoyant des régimes économiques et suspensifs facilitant les opérations de production et d'exportation pour les entreprises installées sur le territoire douanier sénégalais :

· Régimes économiques et suspensifs : a) entrepôts de stockage permettant de bénéficier de la suspension des droits et taxes frappant les marchandises entreposées, b) admission temporaire au profit de marchandises importées sous ce régime (suspension des droits et taxes pour une durée de douze mois renouvelable), c) entrepôt industriel permettant de bénéficier de la suspension des droits et taxes en plus de l'admission temporaire ;

· Régime de l'exportation préalable : importation en franchise de droits et taxes

de l'équivalent des matières ou produits mis à la consommation ou qui ont étéutilisés à la fabrication de marchandises préalablement exportées ;

· Régime de drawback prévoyant le remboursement des droits et taxes supportés par les produits entrant dans la fabrication de marchandises exportées.

· Régime préférentiel UEMOA (exportations et importations)

Le régime préférentiel UEMOA qui comprend

- l'exonération des produits du cru, d'essence animale, minérale et végétale, et des produits de l'artisanat traditionnel de tous droits et taxes perçus aux frontières entre États membres ;

- Le régime de l'exportation temporaire qui permet d'envoyer hors du territoire douanier des produits pour y être réparés, exposés, transformés ou y recevoir un complément de main d'oeuvre ; des modalités particulières de taxation (notamment la franchise) sont prévues lors de la réimportation.

· Réglementation et rémunération du travail prévoyant

- Des obligations des employeurs (tenue de livres légaux, immatriculation des employés à l'IPRES et à la Caisse de Sécurité Sociale) ;

- Deux types de contrat de travail (contrat à durée déterminée et contrat à durée indéterminée) ;

- Une flexibilité des contrats de travail (renouvellement des contrats à durée déterminée pendant une période de 5 ans, suppression de l'autorisation préalable de l'Inspecteur du travail en cas de licenciement économique).

ii. Aperçu du cadre macroéconomique

Le cadre macroéconomique actuel est marqué, entre autres, par :

· Un objectif de réduire de moitié la pauvreté à l'horizon 2015, dans le cadre du DSRP (Document Stratégique de Réduction de la Pauvreté) ;

· Un objectif de taux croissance de 7 à 8% l'an ;

· Une nécessité d'améliorer le climat des affaires pour mieux attirer les investissements du secteur privé (national et étranger) ; le climat des affaires ou des investissements étant défini comme l'environnement de politique économique, institutionnel et comportemental, présent et anticipé, qui affecte la rentabilité et les risques associés aux investissements (Banque Mondiale, 2005).

B. Dispositif institutionnel de prise en charge des Micro-Petites et Moyennes Entreprises (M-PME).

i. Revue du dispositif actuel

Il existe aujourd'hui des structures chargées de l'appui aux entreprises au Sénégal, mais celles-ci s'adressent peu aux micros et petites entreprises. Par ailleurs, leur offre en matière de conseil n'est pas spécifiquement adaptée aux enjeux et aux difficultés des MPE. Le dispositif institutionnel actuel est composé de :

· Un Ministère des Petites et Moyennes Entreprises, de l'Entrepreneuriat Féminin et de la Micro Finance composé de trois directions (Direction des PME, Direction de l'Entrepreneuriat Féminin et Direction de la Micro Finance) et ayant comme mission de :

· favoriser la création des PME et PMI notamment dans les secteurs des services, de l'industrie, de l'agriculture, de l'élevage, de la pêche et des nouvelles technologies de l'information et de la communication ;

· conduire les politiques de mise à niveau des PME et des PMI ainsi que de leur environnement en vue d'assurer leur intégration dans l'économie sous régionale et dans la mondialisation ;

· élaborer et mettre en oeuvre des stratégies pour le développement de programme de promotion de la qualité à travers la diffusion de la culture de la qualité et de la certification au sein des PME et des PMI ;

· développer les actions permettant d'aider les femmes entrepreneures, ainsi que les femmes souhaitant créer une entreprise ;

· favoriser la formation des femmes chefs d'entreprises, notamment en matière de
finances, de crédits, de comptabilité, de commerce national et international.

· Une Agence de Développement et d'Encadrement des Petites et Moyennes Entreprises (ADEPME) relevant de la tutelle du Ministère des PME et dont les missions consistent à aider au renforcement des capacités de gestion des PME et de l'artisanat, à favoriser l'accès au crédit, à former, informer et encadrer les chefs d'entreprises, à faire des propositions d'amélioration de la législation et de la réglementation ;

· Un Programme de Mise à Niveau des entreprises (PMN) faisant partie du Programme intégré de développement industriel et orienté sur le renforcement de la compétitivité des entreprises éligibles grâce à la réalisation des réajustements nécessités par la concurrence internationale ;

· Une Société Nationale d'Etudes et de Promotion Industrielle (SONEPI) qui travaille uniquement avec les entreprises formelles et dont l'approche par études d'opportunités ne correspond pas aux démarches des MPE ;

· La Société du Domaine Industriel de Dakar (SODIDA) dotée d'un centre de services aux PME et s'adressant également aux micro-entreprises (Programme MPE de l'ONUDI) ;

· Un Centre International du Commerce Extérieur (CICES) assurant la promotion des exportations et se concentrant sur l'organisation de la Foire de Dakar ;

· Des Centres de Gestion Agréés (CGA) créés en 1995 sous la forme d'associations à but non lucratif offrant aux M-PME un appui en matière fiscale (des abattements sont prévus pour les adhérents) et d'autres services (suivi en gestion et en organisation, formation en gestion) ;

· Une Agence de Promotion des Investissements (APIX) absorbant une partie des missions de l'ancienne Fondation du Secteur Privé ;

· Un Système de cofinancement des services d'appui (EBAS) mis en oeuvre par la Commission Européenne pour tous les pays ACP, géré depuis Abidjan et s'adressant en particulier aux moyennes et grandes entreprises ;

· Un programme du BIT appelé GERME visant à transférer aux formateurs des organismes d'appui aux PME une méthodologie et des modules de formation à la création et à la gestion d'entreprise, testés et rodés dans de nombreux pays ;

· Un Projet d'appui aux petites entreprises agroalimentaires évoluant dans le secteur informel mis en oeuvre par la Coopération canadienne (ACDI) en relation avec l'Institut de Technologie Alimentaire (ITA) ;

· Projet d'appui aux petites entreprises ONUDI s'adressant aux petites entreprises et offrant un appui à la création de groupements d'affaires (quelques entreprises se regroupent pour mener des activités en commun), aux projets collectifs de ces groupements (projets économiques - équipements, centrale d'achat,...-, activités en commun - voyages d'études, prospection commerciale, label...-, expertise collective - formation, étude de marchés, ..), un appui institutionnel aux organisations professionnelles, la défense des intérêts des PE dans le cadre des réformes sur l'environnement des entreprises ;

· Des actions sectorielles et/ou ponctuelles menées par des ONG ou des projets jouant un rôle d'intermédiation entre des MPE et des prestataires avec des actions d'accompagnement (promotion, études et suivi du marché) ; exemple le PPCL (Programme de promotion des céréales locales), financé par l'UE (2 millions d'euros) et géré par le groupement Gret/Enda Graf jusqu'en fin 2001 ;

· Des chambres consulaires (chambres de commerce, d'industrie et d'agriculture ; chambres des métiers) s'adressant aux M-PME ;

· Des observatoires économiques nationaux fournissant un service d'information dans le cadre des missions de leur tutelle : Direction de l'Industrie pour le Réseau d'Informations Industrielles (RNIIS), Observatoire du Ministère de l'Emploi et celui de l'APIX, Réseau TPA et son relais national s'adressant aux PME et aux micro-entreprises du secteur de l'artisanat ;

· Une fondation Trade Point mettant à la disposition des entreprises des opportunités d'affaires et disposant d'une banque de données économiques, financières, juridiques, techniques et commerciales ; les petites entreprises informelles représentent 70% de ses adhérents contre 10% pour les PME exportatrices ;

· Un important dispositif d'appui centré sur la recherche de satisfaction des besoins financiers des M-PME et comprenant des lignes de crédit domiciliées auprès des banques et de certaines Institutions de Micro Finance (IMF) d'une part, et des projets de financement direct d'autre part ; à quoi s'ajoutent des fonds de garantie ;

· Le lancement de la Foire Régionale de Développement dont le but est de promouvoir, stimuler et attirer l'attention sur le développement de l'entrepreneuriat (amélioration du profil des entrepreneurs, accès au crédit, promotion de l'innovation au sein des M-PME), etc.) ;

· Un projet de Plate-forme du Millénaire à Diamniadio : il s'agit de l'aménagement d'un espace de 2620 hectares à 30 km de Dakar, dont les 80% sont destinés aux activités industrielles, artisanales, commerciales et touristiques contre 20 % pour l'habitat (concept de nouvelle ville) ; l'ambition du projet est de

prendre en charge les questions d'accès au foncier, de mobilité urbaine à Dakar,

d'accélération de la croissance économique et de réduction de la pauvreté ;

· Un Programme d'assainissement des circuits de commercialisation de la viande dans les centres urbains : un prototype de boucheries, charcuteries et étals normalisés sera mis au point au courant du mois d'août 2006, marquant ainsi le début de réalisation du programme d'assainissement du marché de la viande couvrant les cinq (5) ans à venir (construction de nouveaux abattoirs et réhabilitation des anciens sur financement de la BAD pour un coût de 1,4 milliard F CFA). Les deux types de boucheries prévus sont les boucheries fixes et les boucheries ambulantes. Ils seront pilotés par des professionnels et implantés en dehors des marchés traditionnels (boucheries fixes) ; leur financement sera assuré par une subvention de 80% de l'État et un autofinancement de 20%.

ii. Point de vue sur son fonctionnement

Un point de vue pertinent sur le fonctionnement et l'efficacité du dispositif institutionnel actuel de prise en charge des besoins des M-PME doit nécessairement résulter d'un audit des différentes institutions et des différents programmes ou projets. Une bonne partie de l'information (évaluation des performances) devrait être disponible ; à défaut il serait utile de commanditer des études spécifiques portant sur la question. Au regard de la présente mission, ce travail n'est pas compris dans nos termes de référence.

Néanmoins, il est permis de faire les constats suivants en considération de ce qui est décrit en général comme les faiblesses du dispositif institutionnel :

· globalement, les missions des organismes d'appui sont définies de manière assez large par rapport aux moyens dont ils disposent ;

· il existe dans certains cas des chevauchements, plusieurs organismes faisant la même chose pour la même cible ;


· les entreprises ne sont pas toujours bien informées sur les missions de ces organismes et sur leurs procédures de fonctionnement16.

16 Cet état des lieux reprend totalement le rapport du « Programme Sénégalo-Allemand Promotion de l'Emploi des Jeunes en Milieu Urbain » du consultant Elimane FALL, 2006, pp.9-13.

2. Mesures incitatives.

Au regard de l'état des lieux de la situation de l'entrepreneuriat, nous convenons que des pans importants ont été franchis au Sénégal du point de vue juridique et institutionnel. Seulement l'environnement politique soumis à l'alternance au gré des populations peut constituer une menace majeure pour la conservation des acquis si chaque régime doit balayer par le revers de la main toute avancée de son prédécesseur. Néanmoins pour entrevoir davantage l'impact de l'entrepreneuriat dans la société sénégalaise deux axes majeurs pourraient faire l'objet de domaine d'intervention à savoir : promouvoir plus de culture entrepreneuriale et faciliter l'accès au financement.

A. Développer la culture d'entreprise dans le système éducatif.

Dans la loi d'orientation sur l'Éducation Nationale n° 91-22 du 16 février 1991, en ces dispositions générales, notre pays fait le choix d'une école qui doit « préparer les conditions d'un développement intégral, assumées par la nation toute entière : elle a pour but de former des hommes et des femmes capables de travailler efficacement à la construction du pays ; elle porte l'intérêt particulier aux problèmes économiques, sociaux et culturels rencontrées par le Sénégal dans son effort de développement et elle garde un souci constant de mettre les formations qu'elle dispense en relation avec ces problèmes et leurs solutions ». C'est dire que les orientations et les principes généraux qui portent la culture entrepreneuriale sont bien compris de l'État, il ne reste qu'à les appliquer.

Tel que préciser dans l'état des lieux, il existe presque en chaque établissement un cours sur l'entrepreneuriat, et notre pays, tout récemment a manifesté sa volonté d'harmoniser cette pléthore de curricula à travers l'adoption du module du BIT, GERME (Gérer mieux son entreprise), par le Ministère de l'enseignement technique et de la formation professionnelle. Bonne initiative certes, mais toujours sentant les parfums d'une improvisation à vocation optionnelle, ne faisant pas l'objet d'une application sans appel de la part du système.

A cet égard, les mesures que nous voulons proposer vont au-delà et s'inspirent de ce qui se fait dans d'autres cieux.

Déterminant essentiel des préférences en matière de carrière, la culture contribue à façonner les attitudes vis-à-vis de la prise de risques et de la récompense. Comme le montrent de récents travaux de la Commission européenne, le comportement des entrepreneurs peut varier considérablement d'un pays à l'autre, et l'on sait que les caractéristiques culturelles influent sur l'activité entreprenariale. Les pouvoirs publics ont un rôle à jouer, par le biais du système éducatif, pour favoriser l'esprit d'entreprise et le comportement des entrepreneurs.

Il est désormais admis que, pour encourager l'esprit d'entreprise, il importe de prendre en compte la dimension culturelle et que l'enseignement et la formation constituent des moyens importants d'encourager l'entrepreneuriat au sein des sociétés. Dans les pays européens, il est de plus en plus admis que l'esprit d'entreprise constitue une compétence essentielle à encourager et à développer par le biais de l'enseignement et de la formation et par l'apprentissage tout au long de la vie. Le projet BEST de la Commission européenne, qui consiste à s'efforcer de recenser dans toute l'Europe les meilleures initiatives visant à promouvoir l'enseignement de la gestion d'entreprise à tous les niveaux des systèmes éducatifs illustre cet intérêt.

Aux Pays-Bas, la création d'une commission spéciale sur « l'entrepreneuriat et l'enseignement » (du primaire à l'enseignement universitaire) vise à promouvoir des projets pilotes et à recenser de bons exemples faciles à copier par d'autres institutions éducatives.

Bien qu'aux États-Unis, la tradition de créer des entreprises soit plus ancienne que dans les pays européens ou asiatiques, et que la formation à l'entrepreneuriat y soit plus largement répandue, il a fallu trente ans pour que l'entrepreneuriat acquière ses lettres de noblesse aux yeux de la communauté universitaire. Il y a quinze ans, seule une poignée d'établissements dispensaient des cours dans ces domaines alors qu'aujourd'hui, plus de mille cinq cent (1500) collèges et universités proposent une forme ou une autre de formation à l'entrepreneuriat - tendance qui s'est amorcée au début des années 1990 et continue à se renforcer.

L'intérêt pour la formation à l'entrepreneuriat s'est désormais propagé dans des
disciplines non commerciales, chez les étudiants en ingénierie, sciences de la vie et arts

libéraux. L'enseignement et la formation à l'entrepreneuriat peuvent avoir exercé un double effet : premièrement, avoir un impact considérable sur les performances des entrepreneurs en les aidant à augmenter les chances de survie de leur entreprise et, dans une moindre mesure, à en augmenter la rentabilité.

Depuis la fin des années 70, les Etats-Unis et le Royaume-Uni assurent divers types de formation à l'entrepreneuriat dans les écoles primaires et secondaires. Or, malgré cette longue tradition de formation à l'entrepreneuriat, aucun modèle unique ne peut servir de référentiel, et l'on ne sait pas encore avec certitude quelle est la meilleure façon d'inculquer l'esprit d'entreprise. Les jeunes doivent-ils apprendre comment créer leur propre entreprise, ou doit-on leur enseigner l'aptitude au changement, ou encore d'autres caractéristiques propres aux entrepreneurs ?

Le Canada, le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont opté pour la première voie. On sensibilise les enfants à la possibilité de faire carrière comme travailleur indépendant et aux retombées positives de l'activité entrepreneuriale. En ce qui concerne les expériences canadiennes: dans les quatre provinces de l'Atlantique, par exemple, tous les étudiants sont formés à l'entrepreneuriat. Tous ces programmes ont été évalués puis améliorés (Lundström et Stevenson, 2002). Ils privilégient un enseignement fondé sur « l'apprentissage par l'action », qui permet aux étudiants de développer des idées, d'élaborer des projets d'entreprise et de diriger leurs propres mini-entreprises. Aux EtatsUnis, le Kauffman Center for Entrepreneurship peut être cité comme une source de matériels pédagogiques soulignant le rôle important des entrepreneurs dans l'économie américaine, ainsi que d'outils pratiques pour concevoir un projet d'entreprise.

Pour favoriser un système éducatif orienté vers plus de culture d'entreprise, l'attention accordée par les pouvoirs publics à l'enseignement et à la formation à l'entrepreneuriat pourrait être axée sur les aspects suivants :

· intégration cohérente et systématique des matières portant sur l'entrepreneuriat dans l'ensemble des systèmes éducatifs formels afin d'enseigner les compétences entrepreneuriales et de promouvoir une société d'entrepreneurs ;

· promotion de diverses formes de partenariats publics et privés, allant des contrats de stage à des financements privés, pour instaurer une collaboration entre les

établissements publics d'enseignement et de recherche d'une part, et le secteur privé, en particulier les PME, d'autre part ;

· mise à niveau des enseignants en activité chargé des cours en entrepreneuriat et amener les entrepreneurs ayant réussi à partager leurs expériences ;

· augmentation du financement public pour la formation des enseignants et l'élaboration de programmes d'études et de programmes axés sur l'entrepreneuriat;

· amélioration de la coordination entre les différents organes gouvernementaux associés à la promotion de l'entrepreneuriat ;

· mise au point d'indicateurs et évaluation de programmes.

En définitive les pays en développement doivent promouvoir une société et une culture entrepreneuriale, en particulier par l'éducation et la formation. Intégrer l'entrepreneuriat à tous les niveaux du système formel d'enseignement et garantir l'accès de la population adulte aux informations en l'occurrence les femmes du secteur informel, aux compétences et aux connaissances spécialisées relatives à l'entrepreneuriat par le truchement de programmes d'apprentissage tout au long de la vie. Promouvoir la diffusion de programmes de formation en stimulant la prestation de services de ce type par le marché privé et en proposant des ateliers pratiques bien ciblés.

B. Faciliter l'accès au financement.

L'accès au financement a été identifié par les dirigeants d'entreprises au Sénégal comme la contrainte majeure de l'environnement des affaires. Le secteur bancaire sénégalais, qui occupe la deuxième place au sein de l'Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), après celui de la Côte d'ivoire, avec vingt banques en 2009 et plus de 25 % des actifs du système financier de l'Union, n'arrive toujours pas à répondre aux nombreuses sollicitations, surtout des petites et moyennes entreprises (PME).

Ces dernières ont en effet un accès très limité au crédit. En 2008, note le rapport national sur la compétitivité de l'économie sénégalaise (Rncs), les grandes entreprises ont bénéficié de 88,1 % des prêts, alors que la part des entreprises de taille moyenne n'a été que de 6,7 % sur un taux de financement de l'économie qui peine à dépasser 24 %. Pis, une récente étude de la Banque mondiale fait état de rejet de 80 % des dossiers de demande de crédit des PME dû notamment à l'absence d'états financiers formalisés et certifiés par un commissaire aux comptes des demandeurs qui permettrait d'assurer sur la solvabilité du client. Et, le taux élevé de défauts de remboursement noté risque de corser la chose pour les futurs demandeurs qui ont vraiment besoin de ces ressources financières pour démarrer ou s'agrandir, innover ou améliorer leur production. Le rapport explique ainsi la difficulté à laquelle sont confrontées les petites et micro-entreprises pour accéder au crédit par les niveaux de garanties exigés et par les taux d'intérêts élevés.

Entre 2004 et 2008, le taux d'intérêt moyen sur les prêts a été de 12,15 %, relève le rapport. Qui souligne que ce taux est plus élevé au Sénégal qu'en Côte d'ivoire, Tunisie, Afrique du Sud et la plupart des pays de la CEDEAO. En 2009, les écarts de taux d'intérêt, c'est-à-dire la différence entre les taux d'intérêt sur les prêts et les taux d'intérêt sur les dépôts, étaient de 11,0 %. Soit près de quatre fois plus élevés qu'en Tunisie et Afrique du Sud. « Un tel écart élevé de taux d'intérêt est un indicateur de fonctionnement inefficient du secteur bancaire qui se reflète également dans les niveaux élevés de défauts de remboursement. Ce qui, en retour, pourrait s'expliquer par le manque d'accès à des informations fiables sur les emprunteurs », souligne le rapport. Non sans faire remarquer que les dépôts dans les institutions de micro-finance ont augmenté de 27,5 % en 2007 et de 14,8 % en 2008. Ces institutions ont détenu, selon la même source, 64 % de tous les

comptes de dépôt en 2008. Malgré cela, elles ne fournissent que 8,9 % des crédits octroyés alors que les banques en fournissent 91,1 %.

Les services, le transport et à la communication captent 32 % des prêts, pourtant, selon le Rncs, réalisé avec l'appui de L'USAID, le système financier du Sénégal s'est beaucoup amélioré durant la dernière décennie avec une masse monétaire qui est passée de 22,5 % du PIB en 2000 à 33,4 % en 2008. De plus, à la fin décembre 2009, l'offre de monnaie a augmenté de 10,9 % par rapport à l'année précédente. Cela est principalement dû à une augmentation de 13,6 % des dépôts bancaires et à une augmentation de 4,3 % dans la circulation de la monnaie. Néanmoins, la monétisation de l'économie demeure relativement faible comparée à celle de la Tunisie, de la Corée du Sud, de l'Afrique du Sud, de la Malaisie et de la plupart des pays de L'OCDE à revenu élevé. En revanche, l'économie du Sénégal est plus monétisée que celle de la Côte d'Ivoire, du Costa Rica, de la plupart des pays de la CEDEAO et de la majorité des pays d'Afrique subsaharienne à revenu moyen inférieur. Le crédit intérieur a augmenté de 55 % entre 2005 et 2009, passant de près de 1 032 milliards de francs Cfa à 1 604 milliards. Cependant, poursuit le texte, en pourcentage du PIB, le crédit intérieur octroyé au secteur privé demeure relativement faible. Quand au crédit net au gouvernement, il représente un faible pourcentage du crédit intérieur net bien qu'étant en hausse sur la période 2006- 2009. Il est passé de 28 milliards de francs Cfa en 2006 à près de 112 milliards en 2009 et est estimé à 217 milliards en 2010. Sur le dispatching du crédit au secteur privé, le Rncs 2011 relève qu'une grande partie est allouée aux services. « Entre 2005 et 2009, en moyenne chaque année, près de 32 % des prêts étaient octroyés aux services, au transport et à la communication, 27 % aux industries et 19 % au commerce de gros et de détail », lit-on dans le document. En outre, la part des prêts aux services, aux transports et à la communication a augmenté régulièrement pour atteindre un pic septennal de 41 % en 2009.

Même si les banques restent les premières sources de financement au Sénégal, le rapport indique que la Bourse régionale de valeurs mobilières (BRVM), commune aux pays membres de l'UEMOA, offre de nouvelles opportunités d'attraction de capitaux étrangers qui permettent aux investisseurs privés de diversifier leurs sources de financement. Mais,

le Sénégal ne profite pas assez des financements du marché des valeurs et du capital risque. En effet, signale le Rncs, dans le Rapport sur la compétitivité mondiale (Rcm) 2010-2011, le Sénégal est classé 80ème dans le financement par le marché des actions et une seule entreprise, la Sonatel, est cotée à la BRVM. Cependant, le rang du Sénégal s'est amélioré de 33 places dans la disponibilité de capital risque dans ce même Rcm. En outre, en 2008, le gouvernement du Sénégal a pu lever 285 millions de dollars US sur le marché financier17.

Pour relancer le financement des activités entrepreneuriales, des recommandations ont été faites au secteur bancaire, les Institutions Financières de Micro finance (IMF) en particulier :

· Elles doivent s'assurer que les clients sont protégés ;

· elles doivent être formées pour faire un choix judicieux dans leurs affaires ;

· il faut introduire les programmes d'éducation financière dans les écoles, tous les acteurs (l'Etat, les clients, les IMF) doivent s'impliquer, ...;

· Signer des protocoles d'accord entre secteur bancaire et jeunes étudiants voulant se lancer en affaires. (une sorte de parrainage) ex : signature d'un protocole entre le Ministère de l'Entrepreneuriat Féminin et de la Micro finance et le Ministère de l'Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle pour financer des projets.

17 Source : Seyni DIOP - Walfadrji

Conclusion

Lorsque l'on jette un regard sur le processus d'évolution des nations, l'activité entrepreneuriale a toujours existée dans la vie économique. Elle remonte au XVIIeme siècle et a pris des formes diverses. Du capitalisme marchand, au capitalisme managérial en passant par le capitalisme industriel, différents types d'entrepreneurs se sont illustrés en participant à la création de richesses et de valeur ajoutée et surtout en répondant aux préoccupations des populations. Cette évolution du champ et de l'objet de l'activité entrepreneuriale ne cesse de s'élargir et son importance de plus en plus grande à travers la naissance d'autres formes d'entrepreneuriat à l'instar de celle rencontrée dans les pays les moins avancés (PMA) : l'entrepreneuriat informel ; étonnent les économistes, qui n'arrivent pas encore à loger ses activités dans les secteurs institutionnels traditionnels.

Lorsqu'il est structuré et formalisé comme dans le cas de création ou de reprise d'une entreprise, son impact est plus facile à identifier dans la croissance économique d'abord et dans le processus de développement ensuite. Selon les économistes, l'entrepreneuriat, par le biais du secteur privé doit être le moteur de la croissance économique dans les pays en développement. Au Sénégal, comme partout ailleurs, les M-PME, contribuent tant bien que mal à la création de richesses nationales.

En effet, selon la Direction des PME, ces dernières sont à l'origine de 42% des emplois créés avec des variations selon les secteurs d'activités ; de 41,4% en 1998 du total du chiffre d'affaires des entreprises modernes contre à 31,7% en 2003 ; de 20% de contribution au Produit Intérieur Brut ; de 28% de la valeur ajoutée nationale en 2002 contre 29% en 2003; etc. Ces performances bien que salutaires, restent toujours faibles de l'avis des experts de l'ANSD qui le qualifie de faible capacité des entreprises à générer de la richesse. Aussi, par sa capacité à générer des revenus avec prés de deux cent mille emplois créés en valeur absolue, le secteur privé national réduit les inégalités entre classes sociales et participent activement à la lutte contre la pauvreté.

Sous l'angle de l'informalité, bien que controversé et divisant les économistes sur
l'effectivité de son appellation d'entrepreneuriat informel, sa participation dans la

formation des richesses nationales ne peut plus être ignorée, surtout dans les pays du tiers-monde. Il est un secteur non exclusif, qui ouvre la porte de l'emploi à un plus grand nombre d'individus, même avec un minimum de qualification (97% des emplois non salariés). De plus il constitue une cadre d'incubation pour les jeunes entrepreneurs pour qui les entreprises sont encore très fragiles pour affronter la concurrence selon le BIT et sa contribution à la réduction de la pauvreté est encore plus visible notamment avec le l'affirmation de l'entrepreneuriat féminin et rural.

Seulement, nous ne devons pas nous voiler la face sur l'impact réel de l'entrepreneuriat sur le développement économique et social et le rôle que doit jouer le secteur privé dans l'activité économique des pays en développement.

Au plan institutionnel et politique, il faut le souligner, le Sénégal a pris des mesures salutaires, aussi bien au niveau national que dans le cadre des unions (UEMOA et CEDEAO) visant la promotion de l'entrepreneuriat. C'est le cas avec l'érection du Ministère de l'entrepreneuriat féminin et de la micro finance, de la mise en place de l'ADEPME et de la réduction de la durée des procédures administratives et fiscales pour la création d'entreprise à travers l'APIX.

Toutefois, pour que l'entrepreneuriat participe réellement à la croissance économique et le développement social, les PMA, notamment le Sénégal doivent renforcer les facilités en matière fiscale et administrative du secteur privé et promouvoir un secteur bancaire qui prenne en charge les besoins en financement des entrepreneurs du secteur formel comme de l'informel. Enfin, il faut intégrer dans nos systèmes éducatifs, à tous les niveaux, l'éducation à la culture d'entreprise, pour revaloriser l'emploi non salarié particulièrement l'auto-emploi dans l'esprit de nos élèves et étudiants. Ainsi, dans la durée l'entrepreneuriat finira par apporter plus d'impact positif à la vie économique et jouera pleinement son rôle dans le développement économique et social.

DEUXIEME PARTIE : ETUDE PEDAGOGIQUE

 

I. Méthodologie de l'étude d'un texte économique.

1. Présentation de l'épreuve

Texte :

Peut-on enseigner l'entrepreneuriat ?

« L'esprit d'entreprise n'est pas une qualité innée, mais une discipline d'esprit et d'action qui peut être l'apanage de beaucoup pour peu qu'on les y forme et les renforce ».

(Michel Santi)

L'entrepreneuriat est un nouveau concept pédagogique, qui n'est ni une discipline académique comme aux Etats-Unis, ni une matière, mais une attitude (entre et prendre, saisir) consistant à promouvoir sous différentes formes, notamment dans l'enseignement, la démarche de création d'entreprise. Le concept d'entrepreneuriat ne consiste pas seulement à créer sa propre entreprise, mais à créer son propre emploi.

On ne s'improvise pas créateur d'entreprise, mais peut-on apprendre à entreprendre ? Formation et entrepreneuriat sont deux notions qui se combinent depuis assez peu de temps. L' « entrepreneurship » est né dans les universités américaines dans les années soixante. « Dans les années 70, nos meilleurs étudiants s'orientaient vers l'industrie et dans les années 80 vers la finance ; dans les années 90, ils créent leur entreprise ». En France, le nombre de formations supérieures à la création d'entreprises a été multiplié par dix en quatre ans, (Le Monde du 18 mai 1999) et « tout le monde s'accorde à faire des entrepreneurs un enjeu fondamental » (Le journal du CNRS, 1988) car « l'entrepreneur est le pivot de tout le mécanisme économique » (C.Gide).

Pourtant l'entrepreneuriat a été longtemps considéré comme non enseignable car ne pouvant relever d'une démarche optimisée et reproductible à l'infini. Selon C. Schmitt, 2003, membre de l'Equipe de recherche sur les processus innovants de l'Institut national polytechnique de Lorraine, les premières formations ont vu le jour à la fin des années 80 notamment au sein d'écoles de commerce et sa généralisation au système éducatif supérieur n'a guère plus d'une dizaine d'années.

Deux réalités se sont construites autour d'une finalité : la création d'entreprise. Dans ce cas, création d'entreprise et entrepreneuriat sont synonymes. On parlera volontiers de formation à l'entrepreneuriat. Ce type de formation est envisagé avant tout comme la sommation de différents thèmes (aspects juridiques, techniques, organisationnels, financiers...). Face aux limites de cette première orientation, des formations se sont construites autour du raisonnement suivant : l'entrepreneuriat peut être considéré comme un processus finalisé qui se caractérise par sa complexité ce qui implique d'envisager différemment la façon de former. La formation et ses différents aspects (sensibiliser, informer, accompagner) est l'une des incitations majeure à l'entrepreneuriat.

[...] Innover et entreprendre sont deux activités à forte valeur ajoutée, intimement liées. A. D'Iribarne, 1989, présente trois niveaux de compétences : « Les compétences d'imitation permettant de reproduire à l'identique des actions sans en comprendre les principes. Les compétences de transposition, permettant, partant d'une situation donnée, de faire face à des situations proches, en raisonnant par analogie. Les compétences d'innovation, permettant de faire face à un problème nouveau, donc avec une solution inconnue, en puisant dans un patrimoine de connaissances et en recomposant à partir d'elles les éléments nécessaires à la solution. L'individu doit donc concevoir, rechercher et créer ». Une formation entrepreneuriale n'aboutit pas nécessairement à des créations effectives, mais vise à encourager des attitudes d'autonomie, de réactivité, de capacités à traduire des idées en projets, de travailler en équipe ou en réseau, de développement de soi, autant de qualités recherchées par les employeurs.

Francis. DANVERS

8ème Biennale de l'Éducation et de la Formation.

Texte publié par l'Institut National de la Recherche Pédagogique (INRP), 2006. Questions :

· Situer le texte

· Donner le sens des mots en gras.

· Expliquer le sens des phrases soulignées.

· Établir le plan détaillé du texte.

2. Correction de l'épreuve

· Situation du texte :

Interprétation du titre : en annonçant le titre sous forme interrogative, l'auteur pose le débat sur la dimension innée ou acquise des qualités nécessaires aux entrepreneurs. Deux tendances se dégagent et donnent lieu à la problématique de la non pertinence de former des entrepreneurs dans les écoles et universités soutenant l'idée qu' « On nait entrepreneur on ne le devient pas ». L'auteur à travers soutient le contraire.

Source du texte : ce texte est une production de Francis. DANVERS, psychologue, docteur en sciences de l'éducation et maitre en philosophie. Il est l'auteur de plusieurs ouvrage parmi lesquels : S'orienter dans la vie, une valeur suprême ?

C'est un texte publié à l'occasion de la Biennale de l'Éducation et de la Formation en France par l'Institut National de la Recherche Pédagogique (INRP) en 2006.

· Lecture active du texte :

Sens des mots en gras

Entrepreneurship : mot anglais désignant l'action de devenir entrepreneur. Son équivalent français selon l'orthographe est l'entrepreneuriat ou l'entreprenariat.

Pivot : c'est la pièce maitresse d'un dispositif. Dans l'économie d'un pays l'entrepreneur joue ce rôle en ce sens qu'il soutient, par le biais des entreprises, la création des biens et services qui relancent l'activité économique.

Sens des phrases soulignées

Pourtant l'entrepreneuriat . démarche optimisée et reproductible à l'infini :

Depuis toujours l'on croyait que l'on nait entrepreneur on ne le devient pas, mais cette idée est révolue. Comme toutes les autres, elle est une discipline qu'on essaie de modéliser pour l'enseigner et en faire bénéficier tout candidat à l'entrepreneuriat.

· Plan détaillé du texte :

Ce texte comprend deux parties :

Introduction

I. Définition de l'entrepreneuriat.

A. Création d'entreprise

B. Innovation : essence de l'entrepreneuriat

II. Promouvoir l'entrepreneuriat par la formation.

A. Évolution des écoles de formation en entrepreneuriat

B. Limites de la formation

Conclusion

II. Méthodologie du commentaire dirigé d'un tableau statistique.

Les documents statistiques sont couramment utilisés par la science économique. Cette dernière dans les cours de méthodologie en économie inclus la manière de traiter le commentaire dirigé d'un tableau statistique.

1. Présentation de l'épreuve

a. Définir les termes économiques suivants : Production - Services - Secteur informel

b. Calcul d'indicateurs

Comparer le poids des différentes unités de production informelles par branches à Dakar en 2003 du document ci-dessous et interpréter les.

c. Construction graphique

Représenter la structure par branches des parts relatives des unités de production informelles à Dakar en 2003 avec un diagramme à barre.

d. Question d'analyse

A partir du document ci-dessous montrer l'impact des unités du secteur informel à Dakar dans la production et dans les emplois générés en 2003.

Document : Structure par branche des unités de production informelles et ensemble des emplois à Dakar.

BRANCHES

UNITÉS DE PRODUCTION

EMPLOIS

Effectifs

%

Secteur
public

Secteur privé
formel

Secteur informel

Total

Industries

86 200

30,6

6,4

35,2

28,9

28,2

-Confection

21 100

7,5

-

2,8

8,5

6,9

-Agroalimentaire et autres industries

44 000

15,6

6,4

25,1

11,5

13,3

- BTP

21 100

7,5

-

7,3

8,9

7,9

Commerce

131 000

46,5

-

8,7

33,3

26,7

-de détail dans magasin et commerce de gros

30 800

10,9

-

6,7

8,6

7,7

-de détail hors magasin et carburant

100 300

35,6

-

2,0

24,7

19,1

Services

60 000

21,3

93,6

54,0

35,7

43,1

-Transport

11 900

4,2

5,8

11,1

5,3

6,3

-Restauration

11 500

4,1

-

3,3

2,7

2,6

-Réparation

5 700

2,0

-

2,0

4,0

3,4

-Autres services

30 900

11,0

87,8

37,5

23,6

30,7

Pêche

4 300

1,5

-

2,2

2,1

1,9

Ensemble

281 600

100,0

100,0

100,0

100,0

100,0

Source: Enquête 1-2-3, phase 1, calculs DPS.

2. Correction de l'épreuve

a. Définition des termes économiques :

Production : c'est une phase de l'activité économique qui consiste à combiner des facteurs de production (travail et capital) pour aboutir à la création de biens et services destinés à la satisfaction des besoins humains.

Service : c'est un bien immatériel qui permet de satisfaire un besoin.

Secteur informel : c'est une forme d'organisation des unités de production caractérisée par l'absence de réglementation en termes d'activité, de structuration juridique entre autres critères.

b. Calcul d'indicateurs Comparons le poids des unités de production informelles à Dakar en 2003.

Quatre branches sont identifiées dans les unités de production informelle : celle des industries, du commerce, des services et de la pêche. Sur l'ensemble des 281 600 unités de production existantes, prés de la moitié est dans le commerce soit 131 000 unités (46,5%). La part de ces unités est 31 fois plus importante que celle de la branche pêche (46,5% contre 1,5%). Par contre la branche des industries représente prés de 1/3 des unités de production informelles (soit 86 200 pour 30,6%). Elle reste dominée par notamment celle de l'agroalimentaire et autres industries (7,5% ou 44 000 en valeur absolue). Les unités de production liées aux services ne sont pas négligeables soient 60 000 sur les 281 600.

En somme les productions informelles à Dakar sont plus concentrées dans le secteur tertiaire (46,5% et 21,3%) en raison de son accessibilité et de minimum de qualification qu'il demande, moyennement dans le secondaire (30,6%) et très faiblement dans le secteur primaire. Cela s'explique par l'aversion des populations aux activités liées au secteur primaire (agriculture, pêche et chasse) mais aussi à l'absence de moyens qu'exige la transformation industrielle.

c. Représentation graphique

Parts relatives.

1,50%

30,60%

21,30%

Industries Commerce Services Pêche

Diagramme à barre de la structure des unités de production
informelles par branches à Dakar en 2003.

46,50%

Industries Commerce Services Pêche

Production par branches.

Source: Enquête 1-2-3, phase 1, calculs DPS.

d. Question d'analyse

A partir du document ci-dessous montrer l'impact des unités du secteur informel à Dakar dans la production et dans les emplois générés en 2003.

Introduction

Face à la pauvreté grandissante, le développement des activités économiques a fini par s'installer dans le quotidien des sénégalais en général et particulièrement les dakarois. Cette situation modifie les rapports en termes de production et d'emploi entre secteur moderne et informel.

La Production consiste à combiner des facteurs (travail et capital) pour aboutir à la création de biens et services destinés à la satisfaction des besoins humains. Le Secteur informel est une forme d'organisation des unités de production caractérisée par l'absence de réglementation en termes d'activité, de structuration juridique entre autres critères. Cette production du secteur informel offre des emplois qui représentent l'ensemble du travail fourni au sein d'une économie nationale, par l'ensemble de la population active

qui n'est pas au chômage. Quel est le poids de ce secteur informel dans la production et les emplois générés à Dakar?

Nous traiterons la production des unités informelles dans ses différentes variantes et enfin analyserons les formes d'emploi qu'elles génèrent dans la capitale sénégalaise. Développement

A travers le document apparaît les différentes branches investies par les unités de production qui à Dakar.

I. Formes de production des unités informelles de Dakar en 2003 :

Quatre branches sont identifiées dans les unités de production informelle : celle des industries, du commerce, des services et de la pêche.

A. Une tertiarisation des unités de production :

Sur l'ensemble des 281 600 unités de production existantes, prés de la moitié est dans le commerce soit 131 000 unités (46,5%). Les dakarois, lorsqu'ils sont actifs se concentrent dans la vente de « de détail hors magasin et carburant ». Cette sous branche occupent les 100 300 unités. Quant aux services, ils tournent autour du transport, de la réparation et restauration et occupent 21, 30% des unités de production soit 60 000 en valeur absolue en 2003. En somme 67,8% des unités sont dans le secteur tertiaire ce qui s'explique par le fait que le commerce et les services sont plus accessibles à la population pour développer des stratégies de réduction de la pauvreté puisque ne demandant un faible niveau de qualification.

B. Un secteur primaire inexistant :

Seulement 1,5% des unités de production du secteur informel soit 4 300 fournissent les ressources halieutiques aux Dakarois. Il ne fait état nullement des activités agricoles. Pourtant la capitale sénégalaise est plutôt tournée vers le développement des activités maritimes, car étant une presqu'île. On pourrait penser que les Dakarois, pour leurs besoins de consommation primaire sont dépendants des autres parties du Sénégal surtout lorsque l'on sait que les entreprises du secteur moderne investit très rarement l'agriculture, la pêche et autres.

Par contre la branche des industries représente prés de 1/3 des unités de production
informelles (soit 86 200 pour 30,6%). Elle reste dominée par notamment celle de

l'agroalimentaire et autres industries (7,5% ou 44 000 en valeur absolue). Elle affiche un potentiel qui n'est pas totalement exploité dans la capitale sénégalaise.

II. Le poids des emplois dans les unités informelles :

La structure des emplois dans la capitale du Sénégal en 2003 révèlent trois sources : les emplois provenant du secteur public, du secteur privé formel et du secteur informel.

A. Une tertiarisation du secteur public :

Concernant le secteur public, les capacités d'emplois sont orientées pour plus de 90% vers la branche des services, alors que la branche des industries ne prend que 6,4%. Ceci montre la presque inexistence des investissements publics pour développer un tissu industriel performant à Dakar. Les uniques industries qui opèrent à Dakar sont tournées vers l'agroalimentaire et autres types d'industries localisées pour la plupart dans la zone franche industrielle. La main d'oeuvre de la capitale du secteur public reste en majorité formée d'agents de l'administration.

B. Des emplois portés par les secteurs privé et informel :

Le secteur privé à Dakar répartit majoritairement ses créations d'emplois entre l'industrie et les services (respectivement 35,2% et 54%). Il surclasse le public dans l'agroalimentaire (25,1% contre 6,4%). On assiste à une répartition des emplois plus équilibrée dans le secteur informel entre les branches des industries, du commerce et des services (respectivement 28,9%, 33,3% et 35,7%). Les employés de la branche pêche se retrouvent dans le secteur informel et privé formel.

En somme, comme dans les unités de production les emplois à Dakar en 2003 sont concentrés dans le secteur tertiaire (26,7% et 43,1%), légèrement dans le secondaire (28,2%) et très faiblement dans la pêche (1,9%).

Conclusion

Le secteur privé et informel ont contribué pour beaucoup dans la création de richesse et la redistribution des revenus à Dakar en 2003. Cette analyse montre la léthargie dans laquelle se trouve notre secteur public et son incapacité à générer de la valeur ajoutée puisque dominé par des employés de la branche des services. Seulement, la part toujours importante des activités de l'informelle laissent à croire que des efforts de formalisation

des unités de production sont à fournir pour plus de recettes publiques et plus d'investissement national à Dakar.

III. Méthodologie de la question synthèse.

1. Présentation de l'épreuve

A. Travail préparatoire

· Définir les termes économiques suivants : Valeur ajoutée - Chiffre d'affaires - Secteur informel

· Interpréter les chiffres et les phrases soulignés des documents 2 et 3.

· Calcul d'indicateurs

Comparer l'évolution en part relative de la valeur ajoutée du secteur informel à Dakar des différentes branches en 2003.

· Représentation graphique

Représenter par un diagramme à secteur rectangulaire la valeur ajoutée du secteur informel à Dakar des différentes branches en 2003 (document 3).

B. Question de synthèse

A l'aide du travail préparatoire et des documents annexés, montrez la problématique du secteur informel dans l'économie et son impact dans la création de richesse.

Document 1 :

Au second trimestre 2003, la région de Dakar compte 281 600 unités de production informelles (UPI), employant 434 200 personnes dans les branches marchandes non agricoles. Ce chiffre montre l'importance économique des activités informelles pour la population de la capitale puisqu'il y a plus d'UPI que de ménages dans Dakar. En moyenne, chaque ménage de Dakar tire l'ensemble ou une partie de ses revenus en dirigeant une unité de production informelle. Si les UPI se concentrent dans les secteurs de circulation, notamment commerciaux, les activités de type industriel jouent un rôle non négligeable.

Le secteur informel se caractérise par une très grande précarité des conditions d'activité. Près de 80% des UPI sont abritées par des installations de fortune, ce qui les prive d'accès aux principaux services publics (eau, électricité, téléphone).

Méconnues des services de l'Etat, les UPI apparaissent plus comme un secteur de développement spontané des activités économiques des ménages que comme une stratégie de contournement de la législation en vigueur. Mais l'absence de numéro d'enregistrement statistique (NINEA) ne signifie pas que le secteur informel ne soit pas fiscalisé, puisque 5% des UPI payent la patente. Cependant, la part des impôts et taxes payés à l'Etat reste faible, n'atteignant que 1,9% de la valeur ajoutée totale du secteur. La multiplication des créations d'UPI au cours des dernières années traduit la montée en puissance du secteur informel comme mode d'insertion privilégié de la main-d'oeuvre. Mais elle s'accompagne aussi d'une précarisation croissante au sein même du secteur informel.

Extrait de « le secteur informel dans la région de Dakar
Performances, insertion, perspectives »
Enquête 1-2-3

Document 2 :

Selon les statistiques de l'OCDE, l'économie informelle augmente depuis plusieurs

années pour atteindre dans les années 2000 de 10 à 20 % du PIB des pays développés. Variée dans ses formes, difficile à saisir et à mesurer, l'économie informelle a malgré tout une caractéristique constante et largement reconnue : son fort dynamisme entrepreneurial. Les recherches en entrepreneuriat, toujours plus nombreuses et reconnues dans le champ académique des sciences de gestion, n'y attachent paradoxalement que très peu d'importance.

[...] L'économie informelle recouvre selon l'OCDE toutes les activités où il n'existe pas de lien entre une activité économique et une unité institutionnelle reconnue et où la production issue de l'activité ne peut être échangée sur un marché (OCDE, 2002, p. 20). Cette économie, essentiellement composée de toutes petites organisations, offre de multiples opportunités et connaît de façon structurelle une forte dynamique entrepreneuriale (ILO, 1993; OECD, 2002). [...] L'entrepreneuriat dans l'économie informelle semble représenter une pratique insignifiante, contrainte, limitée, peu

ambitieuse, sans noblesse, sans meilleure pratique, sans leader, sans héros, bref, sans intérêt ! Enfin presque, car il existe tout de même quelques écrits avec notamment un numéro spécial paru tout récemment dans la revue Journal of Small Business & Entrepreneurship qui pose la question des activités entrepreneuriales dans des contextes économiques qui dépassent le cadre formel (McElwee, 2009). Mais la portée de ces travaux est encore restreinte et les résultats produits ne sont pas suffisamment pris en considération par la communauté scientifique pour interroger le « véritable entrepreneuriat », celui dont il est question dans les manuels des Business Schools qui décrivent et expliquent l'entrepreneuriat créateur de valeur, l'entrepreneuriat innovant et reconnu avec ses exemples mythiques tels que Google et Facebook.

Tout comme les économistes, la majorité des gestionnaires ne s'intéressent qu'à la « richesse visible [car] son champ naturel est celui de l'économie officielle, privée ou publique. (...) Elle ne saisit donc l'échange et la production que lorsqu'ils s'inscrivent dans ces deux formes de socialisation particulières que sont l'État et le marché» (Rosanvallon, 1980, p.2).

Extrait des écrits de, « L'entrepreneuriat au sein de l'économie informelle des pays
développés : une réalité oubliée ? »
Texte de Sylvain Bureau et Jacqueline Frendt
Enseignants à l'École polytechnique - CNRS

Document 3 : Chiffre d'affaires, production et valeur ajoutée du secteur informel (données annuelles en milliards de FCFA)

BRANCHE

Chiffre d'affaires

Production

Valeur ajoutée

Industries

199,3

196,4

134,5

-Confection

52,2

51,6

33,9

-Agroalimentaire et autres industries

78,9

76,6

38,8

- BTP

68,2

68,2

61,8

Commerce

456,1

157,4

129,9

-de détail dans magasin et commerce de gros

196,0

70,0

59,9

-de détail hors magasin et carburant

260,1

87,4

70,0

Services

145,2

135,4

77,7

-Transport

59,4

52,2

30,1

-Restauration

43,7

41,6

13,7

-Réparation

10,2

9,7

7,5

-Autres services

31,9

31,9

26,4

Pêche

19,6

19,6

14,2

Ensemble

820,2

508,8

356,3

 

Source : Enquête 1-2-3 2003, phase 2, DPS.

2. Correction de l'épreuve

A. Travail préparatoire

· Définitions des termes économiques

Valeur ajoutée : c'est la valeur née de la différence entre la production en valeur et les consommations intermédiaires. Elle la base de répartition de tous les agrégats en comptabilité nationale.

Chiffre d'affaires : il représente la valeur monétaire moyenne de la production physique d'une entreprise à une date précise.

Secteur informel : c'est une forme d'organisation des unités de production caractérisée par l'absence de réglementation en termes d'activité, de structuration juridique entre autres critères.

· Calcul d'indicateurs

Valeur ajoutée branche industrie

Part relative branche industrie = x 100

Somme des valeurs ajoutées

Valeur ajoutée sous branche confection

Part relative sous branche Confection = x 100

Somme des valeurs ajoutées

Le reste des calculs est complété dans le tableau ci-dessous :

BRANCHE

Valeur ajoutée

%

Industries

134,5

37,8

-Confection

33,9

9,5

-Agroalimentaire et autres industries

38,8

10,9

- BTP

61,8

17,4

Commerce

129,9

36,5

-de détail dans magasin et commerce de gros

59,9

16,9

-de détail hors magasin et carburant

70,0

19,6

Services

77,7

21,8

-Transport

30,1

8,4

-Restauration

13,7

3,8

-Réparation

7,5

2,2

-Autres services

26,4

7,4

Pêche

14,2

3,9

Ensemble

356,3

100%

 

· Interprétation :

Variée entrepreneurial : les activités de l'économie informelle ne sont pas

exclusivement coincées dans un seul secteur traditionnel que nous connaissons. Elles peuvent relever des trois, toutefois leur constante est qu'elles suscitent le développement de l'esprit d'entreprise.

199,3 : à Dakar, en 2003, le chiffre d'affaires moyen des industries du secteur informel est estimé à 199 300 000 000F Cfa selon l'Enquête 1-2-3 2003, phase 2, DPS.

· Représentation graphique

Diagramme à secteur rectangulaire de la valeur ajoutée par
branches du secteur informel à Dakar en 2003.

Industries Commerce Services Pêche

Part relatives

40

25

20

35

30

15

10

5

0

Valeur ajoutée par branches.

Pêche

Autres services Réparation Restauration Transport

Détail hors magasin Détail dans magasin BTP

Agroalimentaire Confection

Source : Enquête 1-2-3 2003, phase 2, DPS.

B. Question de synthèse :

A l'aide du travail préparatoire et des documents annexés, montrez la problématique du secteur informel dans l'économie et son impact dans la création de richesses.

Introduction :

(Amener le sujet): La problématique de la croissance se pose avec acuité dans les économies des pays, particulièrement de celles en développement. Par tous les moyens on essaie de la booster en espérant améliorer le niveau de vie des populations. A coté des secteurs normalisés de la comptabilité nationale, subsiste un secteur dit informel, qui contre toute attente contribue à ce processus de création de richesses.

(Définir les termes et poser la problématique) : Le secteur informel est une forme d'organisation des unités de production caractérisée par l'absence de réglementation en termes d'activité et de structuration juridique entre autres. Devenant de plus en plus significatif, il devient opportun de s'interroger sur la place qu'il occupe dans l'économie d'un pays.

(Annoncer le plan) : Pour mener à bien cette analyse, nous tenterons de le caractériser en premier lieu pour mieux en circonscrire l'impact dans ce processus de création de richesse.

Développement :

I. Caractérisation du secteur informel :

Le secteur informel se caractérise par une très grande précarité des conditions d'activité. Dans la capitale Dakaroise plus de 80% des unités de production informelles sont dans des abris de fortune où il manque l'eau et l'électricité (document 1).

A. Un secteur difficile à circonscrire :

La difficulté à circonscrire les activités du secteur informel nait du constat de l'Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) à les mettre dans une unité institutionnelle résidente. Il regroupe toutes les activités économiques qui naissent de façon spontanée dont la contribution à la croissance ne peut plus être négligée (356,3 milliards à Dakar en 2003). Enfin, malgré cette contribution, les économistes des

pays développés ne partagent pas ces positions, considérant son impact très négligeable dans l'entrepreneuriat (document 2).

B. Spécificité des pays en développement :

Ce qui fait la spécificité des pays en développement réside dans le fait que secteur privé formel et secteur informel cohabitent cote à cote et entretiennent des échanges. En plus, le secteur informel dans ces pays est d'un dynamisme remarquable. Il contribuerait pour 20% en moyenne dans la formation du PIB global au Sénégal.

L'autre fait est que l'on se trompe sur la dimension fiscale de ce secteur pensant qu'il ne paye pas d'impôt. Le document 1 précise que « l'absence de numéro d'enregistrement statistique (NINEA) ne signifie pas que le secteur informel ne soit pas fiscalisé, puisque 5% des UPI (unités de production industrielles) payent la patente ». C'est la dimension florissante des activités qui ne reflètent pas le niveau de fiscalisation du secteur informel au point de le classer dans ce qui ne paye pas l'impôt.

II. Impact dans la création de richesses :

Il n'est pas toujours facile d'apprécier la contribution de l'économie informelle dans un système où elle n'est que rarement prise en compte dans les statistiques nationales.

A. Augmentation de la production

La contribution des UPI (unités de production industrielles) dans l'économie nationale est mesurée par la quantité de richesses qu'elles mettent à la disposition de celle-ci. A Dakar, en 2003, le Chiffre d'affaires en moyenne est de 820,2 milliards, 508,8 milliards pour la production et 356,3 milliards de francs Cfa pour la Valeur ajoutée (document 3). Même dans les pays développés l'économie informelle augmente de plus en plus et atteint jusqu'à 10 à 20% du PIB en 2000 (document 2).

B. Création d'emplois

L'ensemble de cette production nationale correspond à un système de redistribution de revenu dans la population. Sur les 281 600 unités de production informelles à Dakar, le nombre d'emplois crées tourne autour de 434 200 personnes, rien pour le second trimestre de 2003 (document 1). Et toujours dans ce même document il est dit « En moyenne, chaque ménage de Dakar tire l'ensemble ou une partie de ses revenus en

dirigeant une unité de production informelle ». Les données de l'ANSD, ESPS 2005 laissent entrevoir que le secteur informel contribue pour 91,4% à la réduction de la pauvreté à Dakar. Que dire de ce secteur si ce n'est qu'il apparaît comme un instrument de lutte contre la pauvreté dans les pays en développement.

Conclusion

Au terme de cette analyse, il est possible de conclure que le poids du secteur informel dans une économie se mesure sur le niveau de développement de celle-ci. Apparaissant souvent comme la cheville ouvrière du secteur privé, l'entrepreneuriat informel est « insignifiant » dans les économies des pays développés. Il y a aussi que secteur informel ne rime pas toujours avec absence de fiscalité, mais plutôt faible fiscalité. Parfois même, il est sciemment choisi comme stratégie par certains entrepreneurs à des fins de fraudes ou fuites fiscales. Compte tenu de tous ces paramètres et de son poids dans la réduction de la pauvreté au Sénégal, on gagnerait à sa formalisation pour en faire profiter au maximum l'Etat et les populations.

IV. Etude de leçons

1. Leçon I : l'impact de l'entrepreneuriat sur la croissance.

PROTOCOLE PÉDAGOGIQUE

FICHE PÉDAGOGIQUE

FICHE N° : 01

ÉCONOMIE GÉNÉRALE

 

EFFECTIF : 25 élèves

DURÉE : 1heures

 

COURS : Terminale G

TITRE DE LA LEÇON : L'IMPACT DE L'ENTREPRENEURIAT SUR LA
CROISSANCE.

OBJECTIF D'APPRENTISSAGE :

Au terme de la leçon, les élèves, à partir des activités proposées en classe, devront être capables d'analyser l'impact de l'entrepreneuriat sur la création de richesses, en partant des indicateurs de croissance avec le minimum d'erreur.

DOMAINE TAXONOMIQUE : Cognitif NIVEAU TAXONOMIQUE : Compréhension

MICRO OBJECTIF 1 : A partir des activités proposées, d'apprécier le niveau de la productivité.

MICRO OBJECTIF 2 : A l'aide des activités, d'apprécier les indicateurs de l'entrepreneuriat. PREREQUIS A VERIFIER : croissance, entrepreneuriat

MATERIELS NECESSAIRES : Tableau blanc, marqueurs, éponge, règle, etc. SOURCES DOCUMENTAIRES :

Sciences économiques et sociales 2e nouveau programme, collection C.-D. Echaudemaison, éd. NATHAN, Paris, Avril 2000, p. 148Initiation économique et sociale, seconde, C.-D.

Echaudemaison, éd. NATHAN, p. 108

Notes de cours du professeur (fiche de contenu)

DÉROULEMENT

ÉTAPES

OBJECTIFS D'ÉTAPE

 

CONTENUS CLES

ACTIVITÉS

 

UTILISATION
DES
SUPPORTS
DIDACTIQUES

TYPE
D'ÉVALUATION

RÉPARTITION
DU CRÉDIT
HORAIRE

PROFESSEUR

 

ÉLÈVES

INTRODUCTION

Assurer les
préalables qui
permettent la
réussite et le bon
déroulement de la
leçon.


·


·

·


·

Vérification le poste de travail

Vérification des absences

Vérification des pré-requis et prénotions

Annonce et

· Saluer, balayer du regard la classe et effacer le tableau

· Sortir les supports de cours

· Faire l'appel et relever les absences

· Poser les questions suivantes et remédier le cas échéant :

-Quelqu'un peut il nous rappeler ce

qu'est la croissance? -Qu'est-ce que l'entrepreneuriat?

· faire adhérer


·

·


·

Les élèves répondent présents

Les élèves répondent aux

questions

Les élèves


·

·

Avec la liste d'appel

Avec le

Évaluation diagnostique

10 mn

 

 
 

justification de l'objectif du jour

(qui est ici le

titre de la

section)

· Motivation des élèves

les élèves à l'objectif du jour

· Expliquer l'utilité de cette leçon dans leur vie scolaire et professionnelle

· Placer la leçon dans la suite du programme

écrivent le titre de la leçon dans leurs

cahiers de cours

marqueu r au

tableau

 
 

APPRENTISSAGE
DU JOUR

MO1 :

A partir des activités

proposées, d'apprécier le niveau de la productivité.

· La production des entreprises dans l'économie

· L'apport de l'informel

Activation

-Quels sont les

secteurs d'activité qui marchent le plus au Sénégal?

· Le professeur
part des

réponses des élèves et

donnent la synthèse.

En plénière

· Les élèves réagissent à volonté

· Les élèves prennent note

· Avec des questions -

réponses

· Avec la fiche de contenu

Evaluation Formative

20mn

 

 

MO2 :

A l'aide des

mêmes activités, d'apprécier le niveau des

emplois crées par les entreprises.


·

·


·

Emplois crées

Revenus distribués

Réduction pauvreté


·

·

Le professeur propose une activité

Le professeur donne la

sythèse

· Les élèves traitent l'activité

· Les élèves prennent note


·


·

Avec l'activité proposée en classe

Avec la
fiche de
contenu

Evaluation Formative

20 mn

SYNTHÈSE-
ÉVALUATION

Vérifier l'atteinte de l'objectif du jour


·

Activité ou jeux de questions réponses


·

·

Le professeur donne une activité aux élèves

Le professeur remédie le cas échéant, synthétise et conclue la séance.

En groupe de


·

A partir de

l'activité donnée

en classe

Evaluation formative

Evaluation Finale

10mn

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

FICHE DE CONTENU
TITRE : L'IMPACT DE L'ENTREPRENEURIAT SUR LA CROISSANCE

Introduction

La création d'entreprises et le déclin ou la sortie du marché des entreprises moins productives sont considérés comme des facteurs essentiels du dynamisme de ces entités et de la croissance économique. On estime que les jeunes entreprises contribuent à réorienter les ressources vers de nouveaux marchés, qu'elles sont particulièrement innovantes et qu'elles jouent un rôle important comme créateurs d'emplois. Selon les données disponibles, l'esprit d'entreprise pourrait bien contribuer de manière significative à la réalisation d'objectifs clés de la politique gouvernementale. L'entrepreneuriat est un moyen efficace d'atteindre certains objectifs gouvernementaux - mais pas tous - et, à court terme du moins, un certain nombre d'arbitrages s'imposent. Les entrepreneurs sont la force motrice des PME. Or ces entreprises jouent un rôle structurel et dynamique important dans toutes les économies. Les principaux domaines dans lesquels l'intensification de l'activité entreprenariale peut contribuer de manière significative à la réalisation d'objectifs spécifiques de l'action gouvernementale sont les suivants :

I. Entrepreneuriat-productivité-croissance :

La productivité mesure le rendement des facteurs de production, et l'entrepreneur « kirznerien », d'une part, en découvrant par l'arbitrage des opportunités de profit précédemment inexploitées contribue à augmenter l'efficience économique et technologique de l'économie et, d'autre part, en découvrant les possibilités offertes par le progrès technologique qui permet aussi une utilisation plus efficiente des ressources, agit positivement sur la productivité des facteurs. Ainsi, l'action de l'entrepreneur apparaît au coeur d'une explication de la croissance économique. (BOETTKE et COYNE, 2003, pp. 73-74).

TD :

Dans une étude de l'OCDE (OCDE, 2001d), on constate qu'il existe une corrélation
positive entre le niveau d'entreprenariat (mesuré en pourcentage de création

d'entreprises) et la croissance dans les économies de l'OCDE. Par ailleurs, dans le cadre du Projet de l'OCDE sur la croissance, on a observé les liens micro-économiques avec la hausse de la productivité entre 1989 et 1994 ; on a ainsi constaté que sur sept des dix pays de l'OCDE analysés, l'émergence de nouvelles entreprises avait eu des répercussions significatives favorables sur la productivité globale. C'est dans le secteur des hautes technologies - où les nouvelles entreprises jouent généralement un rôle important - que la contribution des processus dynamiques est la plus sensible.

[...] La hausse de la productivité entraîne fréquemment la « destruction » d'emplois, en ce sens qu'elle fait baisser les coûts, renforce l'efficience, accroît la compétitivité, permettant ainsi aux entreprises de rivaliser et de s'agrandir. Toutefois, les gains de productivité libèrent aussi les travailleurs pour d'autres activités, souvent plus productives et plus précieuses. A plus long terme, l'essentiel de la croissance économique résulte d'une meilleure efficience dans l'activité et non de l'augmentation en soi des facteurs de production. Comme une partie de ce gain de productivité demeure inexpliquée, Baumol (2002, pp. 58-59) fait valoir que le capital entreprenarial est probablement à l'origine d'une part importante de la croissance que ne parviennent pas à expliquer les modèles traditionnels de simulation des fonctions de production. Selon des ouvrages récemment parus, le capital entreprenarial pourrait être une sorte de « chaînon manquant » permettant d'expliquer certaines variations de performances économiques (Acs et Audretsch, 2003).

Extrait du document « promouvoir l'entreprenariat et les pme innovantes dans une économie mondiale : vers une mondialisation plus responsable et mieux partagée ». OCDE.

Questions :

1. Quels types de relations lient entreprenariat et croissance ? Expliquer

2. Par quel mécanisme l'entreprenariat agit-il sur la croissance dans ce texte ? II. Entrepreneuriat-création d'emploi-réduction pauvreté :

· Création d'emploi

L'activité entreprenariale peut créer des emplois étant donné que les entrepreneurs sont
en quête de débouchés et de profits, cherchent à concrétiser leurs ambitions, voire à

oeuvrer à leur épanouissement personnel. Ajoutons que cette activité contribue au maintien et à la sécurisation des emplois existants en plus d'en créer de nouveaux. Comme la création d'emplois constitue une priorité pour les gouvernements de presque tous les pays Membres et non membres de l'OCDE, la capacité de création d'emplois des entrepreneurs présente donc un intérêt majeur pour la plupart d'entre eux. Des emplois sont créés lorsque des entreprises voient le jour ou s'agrandissent. En comparant le nombre de créations et le nombre de destructions d'emplois, on obtient la création nette d'emplois.


· Lutte contre la pauvreté

Les efforts des pouvoirs publics ont surtout porté sur l'aide à des groupes cibles pour la création de micro-entreprises, généralement par le biais de la fourniture d'un microfinancement à faible taux d'intérêt. Mises en oeuvre dans de nombreux pays non membres, ces mesures, qui se sont révélées remarquablement efficaces, sont parfaitement illustrées par la réussite de la Grameen Bank. Les micro-entreprises sont importantes en soi et ce, pour deux raisons étroitement liées :

- à terme, elles peuvent servir de terreau sur lequel se développeront de nouvelles entreprises tout en contribuant à la croissance de celles qui existent et au renouvellement économique nécessaire pour préserver la compétitivité internationale. Au départ, la quasi-totalité des PME sont des microentreprises, en ce sens qu'elles sont d'abord des projets portés par une seule personne ou un petit nombre d'individus;

- dans l'immédiat, elles peuvent constituer une alternative au chômage, tout en offrant un moyen de lutter contre la pauvreté et les inégalités sociales. La plupart des micro-entreprises ne recrutent pas mais créent un emploi (même s'il n'est qu'à temps partiel) pour l'entrepreneur.

Dans toutes les économies, l'entreprenariat offre davantage de possibilités d'ascension sociale aux groupes défavorisés. D'un pays et d'une région à l'autre, on observe d'importantes disparités dans l'activité entreprenariale des différents groupes de population.

2. Leçon II : Distinguer les différents types d'entreprises

PROTOCOLE PÉDAGOGIQUE

FICHE PEDAGOGIQUE

FICHE N° : 02

ÉCONOMIE GÉNÉRALE

 

EFFECTIF : 40 élèves

DURÉE : 1heures

 

COURS : Seconde G

TITRE DE LA LEÇON : DISTINGUER LES DIFFÉRENTS TYPES D'ENTREPRISES OBJECTIF D'APPRENTISSAGE :

Au terme de la leçon, les élèves, à partir des activités proposées en classe, devront être capables de discerner les formes d'entreprises existant dans leur communauté en donnant des exemples pour chacune avec le minimum d'erreur.

DOMAINE TAXONOMIQUE : Cognitif

NIVEAU TAXONOMIQUE : Compréhension

MICRO OBJECTIF 1 : A partir des activités proposées, identifier l'entreprise par l'activité.

MICRO OBJECTIF 2 : A l'aide des mêmes activités, identifier l'entreprise par le statut juridique.

PREREQUIS & PRENOTIONS A VERIFIER : activité économique, statut MATERIELS NECESSAIRES : Tableau blanc, marqueurs, éponge, règle, etc. SOURCES DOCUMENTAIRES :

Sciences économiques et sociales 2e nouveau programme, collection C.-D. Echaudemaison, éd. NATHAN, Paris, Avril 2000, p. 114.

Initiation économique et sociale, seconde, C.-D. Echaudemaison, éd. NATHAN, p. 80 Notes de cours du professeur (fiche de contenu)

Module du BIT, Culture d'entreprise, CLE, version 2009

DÉROULEMENT

ÉTAPES

OBJECTIFS
D'ÉTAPE

 

CONTENUS CLES

ACTIVITÉS

 

UTILISATION
DES
SUPPORTS
DIDACTIQUES

TYPE
D'ÉVALUATION

RÉPARTITION
DU CRÉDIT
HORAIRE

PROFESSEUR

 

ÉLÈVES

INTRODUCTION

Assurer les
préalables qui
permettent la
réussite et le bon
déroulement de
la leçon.


·


·

·


·

Vérification du
poste de travail

Vérification des absences

Vérification des pré-requis et prénotions

Annonce et

· Saluer, balayer du regard la classe et effacer le tableau

· Sortir les supports de

cours

· Faire l'appel et relever les absences

· Poser les questions suivantes et remédier le cas échéant :

-Quelqu'un peut il nous rappeler ce

qu'est l'activitééconomique?

- Quel est l'agent économique qui

produit les biens et services ?

· faire adhérer les


·

·


·

Les élèves répondent présents

Les élèves répondent aux

questions

Les élèves


·

Avec la liste d'appel

Evaluation diagnostique

10 mn

 

 
 


·

justification de l'objectif du jour (qui est ici le

titre de la

section)

Motivation des élèves

élèves à

l'objectif du jour

· Expliquer l'utilité de cette leçon dans leur vie scolaire et professionnelle

· Placer la leçon dans la suite du programme

écrivent le titre de la leçon dans leurs

cahiers de cours


·

Avec le marqueu r au

tableau

 
 
 

APPRENTISSAGE
DU JOUR

MO1 :

A partir des
activités
proposées,
identifier
l'entreprise par
l'activité.


·

·


·

·

·

Définition Entreprise commerciale Entreprise agricole

Entreprise de service

Entreprise industrielle

Activation

-Comment

définissez -vous la notion d'entreprise?

· Le professeur
part des

réponses des élèves et

donnent la synthèse.

· Activité 1: le professeur demande aux élèves de

classer les entreprises dans

En plénière

· Les élèves réagissent à volonté

· Les élèves prennent note

· Les élèves traitent l'activité


·

·

Avec des questions réponses

Avec la
fiche de
contenu


·

Evaluation
Formative

20 mn

 

 
 
 

leur communauté

 
 
 
 
 

· Sociétés de
personnes

· Sociétés de
capitaux

-Que veut dire la notion de statut?

· Le professeur
part des

réponses des élèves et

donnent la synthèse.

· Activité 2 : classer les sociétés de leur communauté

· Les élèves réagissent à volonté

· Les élèves prennent note

· Avec des questions réponses

· Avec la fiche de contenu

· Evaluation Formative

20 mn

SYNTHÈSE-
ÉVALUATION

Vérifier

l'atteinte de l'objectif du jour

· Activité ou jeux de questions réponses

· Le professeur des questions sur les concepts déjà vus

· professeur rectifie le cas échéant

· Les élèves réagissent

· Les élèves
corrigent
le cas
échéant

A partir de l'activité donnée en classe

Evaluation formative

Evaluation Finale

10mn

 
 
 
 
 
 
 
 
 

FICHE DE CONTENU

LEÇON : DISTINGUER LES DIFFÉRENTS TYPES D'ENTREPRISES DÉFINITION :

Une entreprise, ou société, est une structure économique et sociale et juridique qui regroupe des moyens humains, matériels, immatériels (service) et financiers, qui sont combinés de manière organisée pour fournir des Biens ou des Services à des Clients dans un environnement concurrentiel (le marché). Elle peut être classée selon l'activité et le statut juridique.

I. SELON L'ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE

Suivant l'activité économique on distingue

- des entreprises de production : et les élèves donnent des exemples (transformation d'aliments et produits dérivés, Manufacture de tabac, Raffineries de pétrole et industries connexes );

- des entreprises commerciales : vente de vêtements et accessoires, Magasins de meubles, décoration et équipement de bureau

- des entreprises agricoles : la SUNEOR,

II. SELON LE STATUT JURIDIQUE

Suivant le statut juridique on distingue :

- des sociétés de personnes : l'entreprise individuelle, la société en nom collectif, la société en commandite simple

- des sociétés de capitaux : la Société à responsabilité limitée SARL, la Société anonyme SA.

NB : on parle aussi d'entreprise privée et d'entreprise publique.

Activité : A partir de votre communauté, dresser une liste de dix entreprises et faites une classification de celles-ci suivant l'activité et le statut juridique.

Bibliographie.

Rapport annuel de la situation économique et sociale du Sénégal, Edition 2009, chapitre démographie.

Banque de données Économiques et financières Version définitive 2008 et provisoire 2009, ANSD.

Extrait de Actu entreprises n°10, novembre 2009, facteurs déterminants de la croissance des entreprises sénégalaises.

Document de Stratégie de la Réduction de la Pauvreté.

Mesures incitatives à l'entreprenariat au Sénégal session: renforcement des capacités du secteur privé et promotion de l'entreprenariat renforcement des capacités pour le développement du secteur prive en Afrique

Note de synthèse des rapports de référence de la 2e conférence de l'OCDE des ministres en charge des petites et moyennes entreprises (PME) intitulé : Promouvoir l'entreprenariat et les PME innovantes dans une économie mondialisée, Istanbul, Turquie 3-5 juin 2004.

Direction de la Prévision et des Statistiques du Sénégal.

Une voie pour sortir de la pauvreté, développer l'entreprenariat rural, ONUDI.-

Vincent, Économie générale, initiation aux concepts et aux outils de l'économie, Centre National de Promotion Rurale.

Marcus, entrepreneuriat et croissance, une conjonction évidemment favorable ?

K. Justin, Problématique de l'entrepreneuriat immigré en république démocratique du Congo : essai de validation d'un modèle.

F. Elimane, Rapport du « Programme Sénégalo-Allemand Promotion de l'Emploi des Jeunes en Milieu Urbain », 2006.

M. Jacques, Création d'emploi au Sénégal. Article extrait du magazine « Les Échos de la Banque mondiale ». Numéro 6 - Novembre 2007.

B. Sylvain, F. Jacqueline « L'entrepreneuriat au sein de l'économie informelle des pays développés : une réalité oubliée ? »






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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle