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Sociologie de Baraka: (Liberté IV Nord ) étude des conditions socio-économiques et environnementales (Sénégal )

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par Benoà®t TINE
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Licence de sociologie 2004
  

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    RÉPUBLIQUE DU SÉNÉGAL

    UNIVERSITÉ CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR

    FACULTÉ DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

    DÉPARTEMENT DE SOCIOLOGIE

    SOCIOLOGIE DE BARAKA :

    (Liberté IV Nord)

    ETUDE DES CONDITIONS SOCIO-ECONOMIQUES

    ET ENVIRONNEMENTALES

    Par Benoît TINE

    Janvier 2004

    SOMMAIRE

    REMERCIEMENTS, LEXIQUE .........................................................3

    INTRODUCTION............................................................................4

    I° PARTIE : CADRE THÉORIQUE ET MÉTHODOLOGIQUE...................7

    CADRE THÉORIQUE......................................................................7

    MÉTHODOLOGIE...........................................................................9

    CADRE D'ÉTUDE.........................................................................13

    QUELQUES STRUCTURES............................................................16

    2° PARTIE : ANALYSES ET COMMENTAIRES ..................................20

    ANALYSE DES DONNÉES RECUEILLIES ........................................20

    POINTS DE RUPTURE ..................................................................35

    ASPECTS DE MANIFESTATION DE LA PAUVRETÉ.............................37

    ÉLÉMENTS D'UNE STRATÉGIE D'INTERVENTION A BARAKA.............39

    CONCLUSION................................................................................42

    Remerciements

    Ce document n'aurait pas été à la hauteur des attentes si les contacts noués dans le quartier, les liens établis avec les familles ou les réseaux d'amitiés construits depuis avril 2003 avaient connu quelque s relâchements, basés sur des intérêts.

    Ce travail n'aurait pas été possible sans l'engagement et la collaboration de toutes ces populations et structures, impliquées dans la vie du quartier.

    Ceux-ci attendent de cette recherche qu'elle contribue à résoudre les problèmes de leurs quartiers : Nous pensons d'abord à ces notables qui nous ont fait découvrir leurs quartiers, leurs collaborateurs, et puis leurs habitants. Je garde un très grand souvenir des « vieux ou sages» et tous ces habitants, qui nous ont ouvert parfois leurs carnets secrets. Les commerçants et artisans qui nous ont fait confiance, dans un quartier insécurisé. Ils méritent tous nos remerciements et ce travail est le leur.

    Lexique 

    Pauvreté : Sont considérés comme pauvre ( au sens de la pauvreté relative ) , les individus ou les ménages qui se trouvent en deçà d'un seuil fixé en fonction du revenu moyen ou médian de la population à laquelle ils appartiennent et sont du coup exclu des modes de vie minimaux. Elle est alors appréhendée comme un niveau de vie minimal permettant une participation à la vie sociale . La pauvreté étant multiforme.

    Exclusion sociale : Pour le sociologue, l'exclu est un individu qui occupe une position socialement reconnue comme extérieure, différente voire inférieure par rapport à celle des autres membres de la collectivité.

    Intégration sociale : Processus par lequel un individu devient membre d'un groupe social en intégrant les normes et les valeurs de celui-ci.

    Anomie : Absence de règles et de normes dans un groupe.

    Contrôle sociale: Part de l'activité de la société qui consiste à assurer le maintien des règles et à lutter contre la déviance que ce soit par des institutions ou par la pression diffuse qu'exerce les réprobations ou les sanctions qu'elle provoque.

    INTRODUCTION

    L'expansion urbaine a été en Afrique au cours des dernières décennies et est encore aujourd'hui, spectaculaire. Un continent où les activités productives demeurent souvent pour l'essentiel agricoles, a vu s'établir, s'étendre d'énormes agglomérations attirants sans cesse de nouveaux arrivants aux dépens des campagnes. Le mouvement a commencé en période coloniale en ne se greffant que rarement sur des noyaux urbains anciens et proprement africains en générale, et sénégalais en particulier et plus précisément dans son point névralgique à savoir : Dakar.

    La ville de Dakar a été fondé en 1857, et était le fiefs des lébous et il n y avait qu'un fort et la phare des mamelles.. La ville au sens moderne qui ne se limitait qu'à quelques logements administratifs, allait s'étendre. Rapidement il supplantera les communes : Saint Louis, Gorée, Rufisque. C'est à partir de 1889 qu'interviendra une série d'événements qui vont faire de Dakar ce que personne n'attendait :

    1902, siège du gouvernement, puis chemin de fer Dakar-St Louis...,« la convergence de certains facteurs géographiques (qui consiste à venir à la côte), historiques, économiques, ont fait de Dakar, au début du XXe siècle la capitale de l'Afrique Occidentale Française (AOF) devant recevoir voies ferrées, routes, buildings, port... »1(*)

    L'abandon de la culture vivrière avec l'avènement de la colonisation au profit de la culture de rente dont les cours baisseront vertigineusement, ne fera que jeter du pavée dans la marre.. La campagne n'offrant plus de substitut financier, les agriculteurs n'ont pas mieux fait que d'émigrer.

    Les facteurs psychologiques et sociologiques ne sont pas les moins importants. Dakar qui concentre la plus part des équipements socio économiques, culturels, exerce un attrait considérable sur cette population rurale, de même que la « libération des jeunes garçons et filles du carcan de la société rurale traditionnelle »2(*).

    Il s'en suivit une croissance démographique trop forte comme nous le montrent ces chiffres :

    1847, 1000 habitants.

    1904, 23000 habitants

    1921, 32000 habitants

    1936, 92000 habitants

    1955, 214000 habitants

    1961, 375000 habitants

    Dans les campagnes, il en résulta une activité agricole au rabais, un chômage lancinant en ville, un logement problématique. La question de l'habitat se posa dès lors avec acuité. Ne pouvant en trouver, ces ruraux déclenchèrent le mouvement d'une pseudo urbanisation qui se traduisit par la création d'habitats spontanés.

    L'extension de la ville embryonnaire à sa création, se fit par des occupations irrégulières qui se multiplièrent au profit des nouveaux arrivés. 3(*)

    Cet élan se poursuivit et il s'accentua sensiblement après les indépendances survenues au début des années 60. La ville au long des générations continuait d'attirer. Tous les chemins menaient à ...Dakar.

    1976, 800000 habitants

    1980, 1000000 habitants

    1988, 1571614 habitants

    2000, 2326929 habitants

    2002, 2498528 habitants4(*)

    De 1976 à 1988 le taux de croissance était de 4% contre une moyenne nationale de 2.9%. Entre 1998 et 2000, ce taux était de 3.7% contre 2.7% au plan nationale ; De nos jours, il est de 3.6% 5(*) ;

    De ce fait, le constat est amer : Dakar étouffe. Dakar explose. Bref, les maux dont souffre la capitale sénégalaise sont déclamés sur tous les tons. Avec son atmosphère polluée, ses rues où il n'est plus possible de circuler et jonchées d'ordures, ses quartiers inondables et ses banlieues gagnées par la pauvreté et l'habitat spontané, plus spontané que jamais... bref, le Dakar de l'an 2000 est très loin du rêve de feu le Président Léopold Sédar SENGHOR, qui prédisait qu'elle sera comme Paris.

    Cette situation peu enviable et devenue intenable aujourd'hui est imputable à une politique urbanistique, urbaine et d'aménagement du territoire, peu rigoureuse et qui dans sa vision, n'a pas semblé prendre en compte le long terme, afin de mieux s'armer pour affronter le contexte mondial en pleine effervescence.

    Ainsi à partir de 1973 surtout, avec la grande sécheresse qui avait frappait le pays et entraîné sa principale culture de rente : l'arachide dans un long cycle de marasme, alors que les campagnes se vidaient, fautes d'activités rémunératrices, l'essentiel des activités économiques et des infrastructures étaient et continuaient d'être implantées à Dakar. Les Plans d'Ajustement Structurels ne firent que jeter de l'huile sur le feu.

    Le résultat est qu'avec 0,27% (550Km2) du territoire national, la capitale sénégalaise concentre près de trois millions d'habitants sur les neuf que compte le pays, soit 24% de la population nationale contre 21.6% en 1988 ; 18.8% en 1976 ; 17.7% en 1971 ; 14.3% en 19616(*). 70% des activités sont concentrées à Dakar ; 85% des 140000 véhicules du Parc automobile du Sénégal roule à Dakar dont les rues voient passer 13000 cars rapides, 8500 taxis, 800 Ndiaga Ndiaye, 250 Dakar Dem Dikk... selon Philipe Diouf de la direction de l'aménagement du territoire au Ministère de l'Urbanisme. Ce qui fait dire à Mr Thioune, directeur de l'aménagement à l'hôtel de ville de Dakar, qu'il faut sauver la capitale, car c'est un monstre à caractère macrocéphalique, prêt à exploser à tout moment.

    Cette très grande concentration de population, pose de nombreux problèmes dont celui non moins essentiel de l'habitat, avec une forte demande et une offre minime. Conséquence : la spéculation foncière est devenue plus âpres et les gens ont commencé à construire n'importe où et n'importe comment, quitte même à élever des immeubles, au mépris des normes architecturales et d'urbanisme. On dénombre à l'heure actuelle « 17 quartiers flottants à Dakar, selon Imam Sarr, chef du quartier de HLM Montagne et président des bidonvilles de Dakar » 7(*)Bref, à Dakar, « l'urbanisation a précédé l'urbanisme »8(*), alors que cela aurait du être l'inverse.

    Dans cette grande métropole, qui ne cesse de s'étendre et qui reçoit en moyenne « 120000 nouveaux venus par an »9(*), il se pose aussi un problème d'assainissement avec l'inexistence d'un réseau inadéquat pour ce faire, des quartiers non lotis et des ordures qui restent en souffrance, ou pour une fois qu'elles sont ramassées, sont jetées à la gigantesque décharge de Mbeubeuss, qui constitue aujourd'hui une menace environnementale.

    Par ailleurs, la présence d'une population dense et dont une bonne partie n'est pas scolarisée, contribue à dégrader fortement le milieu et les équipements insuffisants qu'elle se partage. Le manque de discipline et de civisme des usagers rend encore la situation plus écoeurante. Quand la paupérisation, le chômage (25%) et l'insécurité se mêlent à ce tableau déjà sombre, on n'est plus loin de l'enfer. « Les valeurs de solidarité et le sens de la famille traditionnelle, s'effritant de plus en plus, une classe minoritaire vivant dans une opulence, à la limite agressive, à coté d'une écrasante majorité « tirant le diable par la queue », l'impunité étant reine au royaume de l'anarchie et de l'improvisation, tout semble réuni pour faire de la métropole dakaroise un véritable « laboratoire «  social.

    C'est dans cet univers familier auquel BARAKA n'échappe, que nous avons déposé nos baluchons, armé d'un microscope, pour connaître les tenants et les aboutissants de ce phénomène qui gagnent de plus en plus les capitales tiers mondistes et qui constituent une véritable « épée de Damoclès » pour nos sociétés.

    I-cadre theorique et methodologique

    1-cadre theorique

    L'épistémologie nous apprend qu'il faut se méfier des apparences, car elles sont trompeuses ; Mais ces apparences ne sont jamais inessentielles ; elles donnent toujours d'avoir une réalité plus substantielle.

    « L'histoire de toute société jusqu'à nos jours , c'est l'histoire de la lutte des classes. » disait Marx

    Sans aucun doute , l'expression «lutte des classes » refoulée par l'idéologie libérale contemporaine , renvoie directement hier comme aujourd'hui , aux situations précaires .

    Nous avons voulu approcher les multiples facettes de la précarité en levant , en forgeant même l'obstacle épistémologique du découpage institutionnel des compétences, car la précarité est bien multidimensionnelle .

    C'est à la fois un phénomène socio-historique et un phénomène éminemment subjectif , qui touche à l'identité de précaires , aux représentations qu'ils se font d'eux même ou que leur renvoie leur environnement .

    Sa manifestation la plus visible est économique. La précarité renvoie d'abord , dans un contexte marqué par le chômage de masse et par les multiples formes de sous - emploi et des discontinuités de l'emploi et des revenus .

    Mais la précarité traverse toutes les sphères de la vie sociale et renvoie aussi à l'instabilité et à la fragilité des conditions de vie , de santé , logement , éducation ,vie familiale .

    Pour penser la précarité propre aux sociétés contemporaines « 3 axes de réflexion réellement interdisciplinaire sont souvent proposés aux chercheurs.

    Le premier axe prenant acte de la dimension historique de la précarité , se propose d'approfondir la connaissance des forces et de la dynamique de la précarité. Dans quelles mesures les emplois précaires d'aujourd'hui sont-t-ils la résurgence de forces anciennes de précarité ou de domination ? Quelles sont les réelles forces ? Comment s'articulent - elles aux transformations de la relation salariale? Quelles sont les solutions ?

    Le second axe est fondé sur une hypothèse centrale: les transformations actuelles ne sont pas spontanées et ne résultent pas d'une mystérieuse main invisible

    Le dernier axe de réflexion est centré sur les modes de vie et la protection sociale des précaires.

    Si la précarité a bien une existence spécifique dans le champ économique (la disqualification , la discontinuité de l'activité , la faiblesse des revenus , le ring du chômage...), elle se réalise aussi dans les interactions conjugales et familiales particulières.

    Bien entendu de telles généralisations sont d'autant plus sûres qu'on peut les confronter à d'autres approches . Mais cette confrontation sera d'autant plus féconde que l'approche anthropologique , loin d'être l'apanage des seuls anthropologues , devient le fait d'équipes pluridisciplinaires, soucieuses de rendre compte du caractère multidimensionnel d'une réalité sociale multi-déterminée, d'articuler constamment les points de vue micro et macro-sociologiques.

    Ainsi en démographie , on attribue souvent la pauvreté et le sous developpementt à une trop forte croissance de la population.

    Mortalité élevée et pauvreté sont aussi associés d'une façon simpliste .

    Pour expliquer la première , on invoque les conditions climatiques , le manque de ressources naturelles ou encore certains attitudes culturels .

    Quant à la migration , elle est le plus souvent perçue et analysée comme résultat d'un choix purement individuel . Certes , des facteurs sont avancés pour expliquer ces «choix », tels l'absence de ressources dans les zones rurales d'émigration ou encore la pression démographique , mais peu d'importance est accordée dans l'analyse aux contraintes économiques qui sous tendent ces déplacements souvent massifs , et aux déséquilibres qui en résultent . On passe aussi sous silence les retombées économiques dont bénéficient les utilisateurs de la force de travail migrante dans les zones d'immigration .

    On mentionne rarement qu'elles agissent l'une sur l'autre pour constituer un ensemble intégré de stratégies collectives de survie dont la dynamique est complexe.

    La réalité démographique paraît plus complexe que ce simple alignement de taux , et tellement plus difficile à cerner.

    Intrinsèquement liée aux rapports sociaux dans lesquels elle s'inscrit, elle évolue avec eux et devient l'objet de lutte pour la survie de différents groupes ou classes .

    Pour la majorité des populations pauvres, le premier enjeu est la survie physique jusqu'au lendemain , échapper aux crises de mortalité , avoir eu suffisamment d'enfants et de gens en âge de travailler de façon à assurer la survie du ménage , une survie qui dépend largement de l'émigration et de l'aide matérielle .

    O.Lewis a montré que la pauvreté est un genre de vie particulier qui tend à se perpétuer chez ceux qui y participent ainsi chez leurs descendants . Selon lui, il existe dans une culture ou plus exactement une sous -culture de pauvreté qui présente les quatre points suivants :

    Les familles vivant dans cette sous-culture sont peu intégrées aux principaux instituts de la société (système éducatif , syndicats , partis politiques...).

    Les individus relevant de la culture de pauvreté sont le plus souvent des provinciaux issus de communautés rurales . Pour autant , cela ne conduit pas à l'existence de réseaux sociaux structurés . O. Lewis insiste sur la faiblesse de l'organisation sociale dans les quartiers spontanés misérables.

    La mère occupe une position hégémonique mais la violence est fréquente entre époux , entre enfants et des parents envers les enfants .

    Au niveau individuel , la culture de pauvreté engendre un sentiment d'impuissance, de résignation face à une condition social qui apparaît comme immuable .

    Les sociétés industrielles sont caractérisées par une forme de lien social fondé sur la division du travail . Le travail salarié stable est générateur d'une conscience collective intégrative. Dans cette approche , toute carence d'intégration par le travail risque d'entraîner une diminution de la conscience collective accompagnée d'un accroissement des consciences individuelles trop important .On parvient alors à un état d'anomie de la société caractérisé par un affaiblissement du lien social .

    L'exclusion professionnelle implique par conséquent une exclusion sociale entraînant une résurgence de certaines pratiques déviantes ( délinquance , toxicomanie , SDF...)

    Le processus d'exclusion social ne doit pas être considéré de manière univoque . Les populations concernées tentent d'apporter des réponses à cette carence d'intégration en constituant de nouvelles formes de lien social . Par exemple selon A Jazouli , « dans les quartiers populaires plus qu'ailleurs , les jeunes ont besoins de se retrouver entre eux par affinités musicales , sportives ou vestimentaires , ils constituent des groupes qui se font et se défont au gré des embrouilles . Ces bandes ainsi concentrées peuvent dévier , elles peuvent même donner lieu à des conduites délictuelles et criminelles , mais elles ne sont pas exclusivement portées vers cette orientation . Elles sont le plus souvent des lieux de retrouvailles , de fête , d'amitiés , de chaleur humaine , dans un univers froid , bétonné , exclu à la marge .»

    2-METHODOLOGIE

    La méthodologie de la recherche est la procédure mise en oeuvre pour atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés dans l'étude.

    Certaines données de la première enquête (avril-mai 2003) ont été reportées entièrement ici vu leur pertinence et leur objectivité.

    Section I : La stratégie de la recherche

    La recherche documentaire

    La recherche documentaire est le préalable à toute étude. C'est ainsi qu'elle a été assurément la première étape de notre travail : (Bibliothèque d'enda graf, Bibliothèque Universitaire)

    La consultation des personnes ressources

    Dans le contexte de notre recherche, l'une des démarches les plus importantes à été la consultation des personnes ressources. Nous avons rencontré des personnes ayant une compétence avérée : Mr Tamba (chef du département de sociologie-UCAD) ; Mr Abdoulaye Bara Diop (Sociologue chercheur-IFAN) ; Mr François Ngor Ndiaye, consultant -sociologue du Développement.

    L'infirmier de Baraka, 2 ASC, 2 femmes du groupement, 2 jeunes de l'asc, l'ingénieur agronome, Demba Diop, quelques vieux, le chef de Quartier, Imam Sarr :président du comité inter bidonville à HLM-Montagne, Mr Kantara, un enseignant.

    La procédure d'échantillonnage

    Il s'agit ici de répondre à la question "qui interroger ?". Le but de l'échantillonnage est de définir l'unité sur laquelle se déroule l'étude. Il importe de montrer ici la manière dont nos avons procédé pour choisir l'échantillon.

    L'échantillon est un sous-ensemble de personnes tirées dans une population mère à tel point que les observations faites à partir de ce sous-groupe puissent être généralisées à l'ensemble de la population. Les enquêtés ont été trouvés chez eux ou dans leurs lieux de services. Et la méthode d'échantillonnage par hasard été utilisée compte tenu de la complexité du milieu.

    Section II- Condition du choix et présentation des outils de recherche.

    En vue d'un meilleur abord de notre sujet, nous avons choisi de diversifier les modèles en nous soumettant au principe de la triangulation.

    La triangulation est un principe de chevauchement des méthodes visant à mieux percevoir la richesse, la complexité du comportement humain. Cette démarche est intéressante dans la mesure où les données quantitatives constatent des régularités que les méthodes qualitatives tentent de comprendre.

    Nous avons jeté notre dévolu dans la triangulation, ceci parce que nous sommes convaincus que les techniques de recherche ne peuvent être utilisées de façon exclusive dans une recherche. Le fait d'avoir recours à plusieurs techniques nous permet d'échapper à certaines limites relatives à chaque technique prise individuellement.

    Le choix des instruments de recherche que nous avons mis en oeuvre dans notre étude sont :

    - le guide d'entretien,

    - le récit de vie,

    - le focus-group,

    - l'administration du questionnaire.

    Le guide d'entretien

    La définition de l'entretien comme une conversation ayant un but, présente l'avantage d'être suffisamment large pour englober une grande variété d'entretiens possibles, mais en contrepartie, reste très vague pour permettre de distinguer les différents types d'entretiens :

    - l'entretien non directif,

    - l'entretien semi-directif,

    - l'entretien directif ou standardisé.

    Chacun de ces types d'entretiens présente des caractéristiques propres qui interviennent moins au niveau des techniques qu'au niveau des thèmes et de leur agencement. Il n'est pas utile de développer longuement ce point.

    Le guide d'entretien ou grille thématique, support des entretiens était structuré autour de quatre thèmes centraux :

    - identification : elle constitue le premier thème qui concerne l'identification de l'enquêté. elle répond aux critères d'identification qui sont : l'âge, le sexe, la situation matrimoniale,

    - la résidence : il s'agit pour l'enquêté de nous décrire son habitation, de nous informer sur son séjour dans le quartier, de nous dire dans quelles conditions elle loge et quelles sont les organisations qui existent dans le quartier. En même temps on nous fait l'historique de l'arrivée à Dakar ;

    - le travail : le but ici s'est d'identifier les types de travail exercé, les réseaux sociaux et la vie associative : il s'agit de mesurer de manière qualitative le degré d'insertion. L'enquêté nous permet par ses réponses d'identifier les types de réseaux possibles, de voir quelles sont les personnes vers qui elles se tournent généralement en cas de besoin.

    Le récit de vie

    Les histoires de vie sont plus à même de restituer au réel social sa complexité et par voie de conséquence de rendre explicite sa valeur heuristique. Il s'agit d'un rapport enquêteur - enquêté. L'enquêteur remonte avec l'interviewer la bande de son histoire en essayant de découvrir la totalité de sa vie.

    Le récit de vie est apte à permettre une prise en compte du contexte dans lequel prennent corps les faits sociaux. Cette méthode est indiquée du fait de sa flexibilité, préparant ainsi le chercheur à recevoir l'inattendu. Ce dernier se livre de ce fait à une démarche faite d'empirisme où la part d'exploration et de questionnement est très importante.

    Le Focus-Group

    La technique des groupes de discussion consiste à réunir un petit nombre de personnes habituellement 4 à 6 sous la direction d'un animateur pour discuter en profondeur de sujets qui revêtent une importance particulière. Les participants au groupe sont choisis dans un groupe cible dont les opinions, les idées, les sentiments et les croyances intéressent le ou les questions étudiées. C'est en fait une réunion - discussion qui par la communication et la confrontation permet :

    - soit de conduire à une décision,

    - soit de faire le point sur une situation ou un problème,

    - soit d'étudier de mettre à jour les différents points de vue concernant un thème préalablement fixé.

    Cependant, si nous avons donné la primauté à la perspective qualitative, rappelons que nous n'avons pas pour autant laissé de côté celle quantitative, qui lui est complémentaire. C'est ainsi que pour ne pas céder à la critique dont sont victimes beaucoup de travaux (absence de quantification) et étant consciente de cette complémentarité entre les approches qualitatives et quantitative, nous avons également opté pour l'administration d'un questionnaire.

    Le questionnaire

    Le questionnaire est le moyen de communication essentiel entre l'enquêteur et l'enquêté. Il traduit l'objectif de la recherche en question et suscite chez les sujets interrogés des réponses sincères et susceptibles d'être analysées en fonction de l'objet de l'enquête.

    Cependant, nous insistons ici sur le type de questions que nous avons jugé opportun de poser. Il est vrai que le contenu d'un questionnaire dépend de l'objectif de notre recherche. Mais on attend également de lui des réponses qui dépendent non seulement de l'ambiance créée par l'enquêteur, mais aussi des questions posées.

    - les questions filtres ou identification de l'enquêtée,

    - les caractéristiques socioculturelles,

    - la résidence,

    - la scolarisation,

    - la migration,

    - le réseau social,

    - la situation économique.

    Il convient de préciser que  le questionnaire, pour être un outil performant, impose à son utilisateur des limites parfois contraignantes. Par exemple, la longueur du questionnaire peut être dissuasive pour des populations qui vivent dans la hantise permanente du déguerpissement, du racket policier ou du fisc, dans le cas des artisans. D'un autre côté, le questionnaire idéal, léger (2 à 4 pages), appelant des réponses brèves et fermées à des questions courtes, est un outil insuffisant pour saisir l'évolution et les enjeux d'un milieu aussi mouvementé que celui de l'habitat précaire. C'est pourquoi le chercheur doit s'impliquer dans la vie des quartiers et développer des méthodes de travail adaptées à cet environnement, afin de mieux s'imprégner des pratiques qui s'y développent.

    C'est donc avec toutes ces techniques méthodologiques que nous avons abordé le terrain. Mais notons d'emblée que même si la recherche a abouti, elle a rencontré des difficultés et des facilités dont nous sommes conscients.

    Au finish, 70 personnes soit 25% de la population mère ont été interviewées.

    3-CADRE D'ETUDE

    BARAKA est une des formes d'habitat spontané et sous intégré qui prolifèrent dans les villes du Tiers Monde, secrétée par une croissance démographique exponentielle, désordonnée, sauvage et incontrôlée. C'est une composante de la grande ville, numériquement parlant, de « squatting » dont la formation procède d'un manque de moyen mais aussi de logement.

    Au fur et à mesure qu'on pénètre à l'intérieur, la pseudo homogénéité qu'on a à l'entrée, disparaît pour laisser apparaître une forme d'habitat intermédiaire puis totalement désordonné et hétérogène.

    Les premiers habitants sont arrivés en 1988 ; il y avait au total 70 familles venant de Woré I et II, actuel Sacré Coeur III, où ils avaient été déguerpis, après une somation de six mois, par la SICAP vers la fin de l'année 1988, qui voulait étendre ses tentacules. N'ayant où aller, ils ont demandé au chef de quartier de Liberté VI, M. Ahmed Fall, avec l'appui du Gouverneur de Dakar, s'ils pouvaient occuper le terrain nu, rocailleux, de 61 ares, sur les hauteurs de la Sicap Liberté VI, terrain inoccupé jusque là et qui était en broussaille ; Ils obtinrent cette autorisation à condition de le restituer dès que le l'Etat en ferait la demande. Ces vulnérables rendirent ces terres, sociables par des campagnes d'assainissement, puisque terrain hostile repères de serpents, animaux sauvages et autres éléments hostiles. Au fur et à mesure, ces terres ont été habitées par des gens venant d'horizons divers. Aucune condition importante n'était à remplir pour avoir un lopin de terre. Il suffisait de laisser juste un passage et de ne pas louer ou vendre son espace.

    En juin 2001, tout indiquait que ce bidonville s'étendant sur deux hectares, perché entre les quartiers Sacré Coeur, Liberté VI, Liberté VI Extension et le Camp Pénal, serait à la merci des bulldozers selon le quotidien national Le Soleil10(*). C'était sans compter avec la détermination de l'ONG Enda Tiers-Monde qui y développait un volet très sensible de son intervention en milieu infra-urbain défavorisé.

    Il est recensé dans le patrimoine du domaine national et à l époque, les autorités municipales mirent le terrain à la disposition des déguerpis, il est nommé Baraque. La particularité de cet habitat réside en son caractère précaire. Le manque de sécurité foncière combinée à la faiblesse des revenus des populations se traduit par un habitat extrêmement précaire. Depuis 1993 Enda s'est efforcé d'appuyer l'organisation de la population. L'habitat était fait d'un assemblage de tôles, de cartons, de bois et d'autres matériaux récupérés. Son aspect bidonville n'échappe à personne. Ses ruelles sont serpentueuses, un assemblage de logis plus miteux les uns que les autres abritent des familles composées de huit à dix membres se partageant souvent des chambres de 5m². L'électricité qui illumine le voisinage cossu en pleine expansion est presque une chimère pour la plupart des habitants de baraque.

    En 2000, il y avait à peu près, six cents « Baraques ». Devenu entre temps Baraka, on recensait 1500 résidents dont 70% au-dessous de 30 ans. La population est hétérogène avec une grande majorité de Halpular et évoluant dans le secteur informel : mécaniciens, filles domestiques, gardiens, commerçants... mais aussi des nationalités diverses : Maliens, Burkinabés, Guinéens surtout. Actuellement selon le Président du comité de quartier (qui est élu pour deux ans), le nombre de pères de familles est de 350. En 1996, ce nombre était 130.

    C'est précisément en 1993 que l'ONG Enda Tiers Monde a commencé officiellement la collaboration en y mettant en branle un programme de restructuration encouragé par les autorités de l'époque et soutenu par celles qui sont issues de l'alternance politique survenue en 200011(*) ;

    Si Enda n'était pas intervenu en leur faveur, ils auraient étaient déguerpis depuis longtemps. Mais pour lui, le problème n'est pas encore totalement réglé car des gens véreux sont entrain de chercher des brèches pour attaquer les populations et Enda, afin d'occuper ces terres.

    C'est pour cette raison que l'accès aux sources documentaires concernant ce quartier est quasi impossible.

    Au début, il n'y avait que sept pères de famille qui croyaient que la collaboration avec Enda allait aboutir à des actions bénéfiques. Tous les autres étaient réticents à tenter cette aventure. Aujourd'hui, le rêve est devenu réalité car des infrastructures de base y ont vu le jour même si le chemin est encore long et parsemé d'embûches: eau : deux bornes fontaines ; le seau est à 20 FCFA ; électricité : six abonnements à la Sénélec. L'électricité est effective depuis le 02-09-98 sous couvert de Enda TM qui par ailleurs a pris en charge les frais de l'extension qui s'élevait à 1495905 FCFA, quelques habitats en dur restructurés, des locaux scolaires (du CI au CM2 ; Une crèche pour les tous petits) et de soins de santé primaires (une case de santé), deux W.C publiques (à 25 FCFA) y ont vu le jour, mais aussi son réseau axé sur les nouvelles technologies de l'information.

    L'organisation de l'activité productive, son extension aux sous-groupes de jeunes et de femmes par le biais des mutuelles, la sécurisation du milieu, le reboisement de cette zone rocailleuse sont aujourd'hui des réalisations palpables. Elles ont été rendues possibles grâce à la collaboration de Enda Tiers Monde et l'accord des autorités. La structuration du quartier programmée en trois phases a commencé en 1995. Mais elle piétine depuis le décès de Jacques BUGNICOURT (16 avril 2002), leur « papa », comme ils l'appelaient affectueusement, président exécutif de l'ONG Enda Tiers Monde qui tenait Baraka comme son bébé.

    D'après les témoignages, c'est de ce quartier qu'il rejoignait l'aéroport. Et de retour de voyage sa première destination était toujours Baraka, pour s'enquérir de la situation des habitants pendant son absence. Ce dernier a beaucoup fait pour eux. Ils lui en sont vraiment très reconnaissants. « Il aimait davantage ses ennemis et n'offrait jamais de l'argent préférant travailler pour eux et avec eux afin de les sortir des ornières ».

    Mais ils ont confiance en l'avenir et espèrent que le quartier sera enfin structuré dans sa totalité. Pour bénéficier d'un habitat solide, il suffisait d'en faire la demande au niveau de Enda Tiers-Monde et la construction était faite gratuitement, en fonction du plan déjà établi et en présence d'un architecte. Mais la finition doit être assurée par le bénéficiaire, et il doit être favorable au plan.

    Pour le moment cela est suspendu. Ces habitations sont sous le couvert du Comité de quartier, qui est entrain de voir déjà comment faire participer financièrement les occupants dans l'optique de s'autogérer: L'avenir commence dès maintenant.

    Les négociations auraient abouti, après une longue période, dans l'objectif premier d'acquérir le sésame précieux à savoir le titre foncier sur ces terres non immatriculées, en d'autres termes d'en faire leurs propres terres. Des promesses des différents candidats aux différents postes électifs ont été faites mais jusqu'à présent, il n y a rien de concret, pour dire avec l'ancien ministre français M. Charles Pasqua, que les « promesses électorales n'engagent que ceux qui y croient ». Mais toujours avec l'aide de Enda Tiers Monde, le quartier est branché sur le système d'égouts de la SICAP Sacré Coeur.

    Il y a quelques rares toilettes dans les maisons. Un des objectifs du comité de Quartier est d'en faire bénéficier toutes les maisons. Le bassin qui servait de dépotoirs aux ordures ménagères, est nivelé. Et des négociations sont en cours pour que les camions ramasseurs puissent au moins passer pendant la semaine et pour cela ils comptent sur un résident élu conseiller municipal au niveau de la commune d'arrondissement de Liberté II. Il se pose toujours un problème d'insuffisance de budget.

    Dans ce quartier, prolifèrent des boutiques qui offrent aux résidents des produits adaptés à leur besoin surtout en matière de d `alimentation : riz, huile, sucre, lait, savon, pétrole, produits cosmétiques, bonbons, cigarettes et autres divers articles. Les 7 boutiquiers de Baraka se consultent pour fixer les prix afin d'attirer la clientèle qui a tendance à aller ailleurs ;Les affaires marchent tant bien que mal. Les boutiquiers se ravitaillent à la Sicap Liberté 6. De même, une buvette vendant de la boisson alcoolisée fait partie du décor ; Des gens viennent même de l'extérieur pour se ravitailler. Voilà un milieu propice qui rime parfaitement avec le banditisme, la prostitution... Phénomènes qui ont beaucoup baissé par rapport aux années passées où des gens, la nuit tombée, stationnaient leurs voitures dans le but d'assouvir leurs instincts. C'est pourquoi même de nos jours, les habitants de Baraka jouissent d'une mauvaise presse, dans les environs, d'après des témoignages.

    Depuis 2000, des arrivées ne sont plus constatées au niveau de Baraka car tous les deux hectares sont occupés et beaucoup de leurs amis sont en situation de sans domicile fixe. Et les départs sont rares et sont plutôt liés à l'accession à un statut social meilleur. Le comité de village est l'organe exécutif de Baraka et toutes les activités, associations, structures sanitaires et scolaires et groupements, gravitent autour de lui. Il y a actuellement le groupement des femmes et encore qu'il est sans financement ;

    A Baraka tout le monde est conscient du fait que d'un moment à l'autre les autorités étatiques peuvent les déguerpir comme ce fut le cas en 2001 aux baraques qui ceinturées le camp pénal, Bignona en 2002, le terrain foyer en mars 2003, Rebeuss en 2003. Ce domaine qui s'étend sur deux hectares avait été convoité par des spéculateurs fonciers. Au plus fort du bras de fer entre ces derniers et les habitants en juin 2001, il valsait entre 400 et 800 millions de FCFA. De quoi aiguiser les appétits ! Même si un accord est trouvé entre l'Ong et l'Etat, le peu de gens au courant, pense que Enda n'est qu'une Ong et que l'Etat peut à tout moment revenir sur sa décision.

    4-Quelques structures

    1-LE TELE CLUB

    Prenons le programme journalier d'une mère de famille à Baraka :

    1- Réveil à 5h pour se procurer du pain destiné à la vente et au petit déjeuner de la famille.

    2- Descente au marché pour l'achat de légumes à vendre dans les quartiers environnants.

    3- 14 heures, retour à la maison pour une pause déjeuner.

    4- 15 heures, reprise des activités commerciales qui commencent par une grillade de cacahouètes puis achat de fruits locaux destinés à la vente jusqu'à 19 heures.

    5- Puis c'est la vente de salade ou autres activités jusqu'à 22 heures, heure à laquelle elles rejoignent leurs foyers.

    Cet emploi de temps trop chargé ne lui permet pas de mener à bien l'un des rôles principaux dévolus à la femme sénégalaise en particulier qui consiste à prendre entièrement en charge l `éducation de sa progéniture.

    Dès lors, le problème majeur des filles précoces est qu'elles sont très tôt mis en contact avec l'extérieur sans y avoir été préparées au préalable. Elles se marient très tôt la plupart du temps pour se faire entretenir ou forcé par les parents. Celles, qui n'ont pas cette chance si c'en est une, sont victimes de l'exploitation des hommes. Ceci constitue un danger très grave dans la mesure ou elles n'ont reçu aucune éducation sexuelle ou même sociale, ceci fait qu'elles tombent enceinte avec toutes les conséquences que cela engendre.

    Ces situations délicates ont poussé Enda Graf12(*), à installer pour le groupe de filles et l'école un télé-club afin de pouvoir discuter de thèmes, qui les intéressent car portant sur leur vie quotidienne. Ce télé club permet aussi lors des échanges, de prendre connaissance de leurs passions, détecter leurs talents cachés, afin de les exploiter et pour les développer dans des activités annexes. Cela permet aussi de réveiller leur esprit de créativité en organisant des ateliers de travaux pratiques. Nous avons pu noter aussi leur ferme volonté d'apprendre un métier qu'elles projètent de transmettre à leur famille et au besoin à tout le quartier ainsi que l'intérêt immense qu'elles ont eu à noter dans les émissions éducatives suivies et plus tard se regrouper en coopérative.

    Le groupe se compose d'une cinquantaine de filles dont l'âge se situe entre 8 et 20 ans, s'occupent de temps en temps du nettoiement du quartier avec à la clé une petite récompense par séance. Après chaque séance, elles gardent leurs revenus dans des boîtes et quand la somme est consistante, elles payent les effets dont elles ont besoin. Avec l'appui de ENDA, elles mènent de petites activités génératrices de petits revenus comme la confection de gadgets, de colliers, de bracelets, gants de toilettes, de transformation de produits locaux...L'éducation sexuelle suit son cours. Le plus encourageant réside dans la consolidation des liens entre ces filles qui poursuivent les discussions même chez elles.

    On note en même temps moins de bagarres et même les plus réservées ont rejoint le groupe. Et à la rentrée prochaine les activités de la chorale et de la maquette vont redémarrer.

    2- ECOLE

    A Baraka, il y a un enseignement primaire du cours d'initiation (CI) au cours élémentaire 2°année (CE2) qui y est délivré. L'école qui est baptisé Amikaël, du nom du pilote de formule I : Mickaël Chumakher, compte 168 élèves avec une majorité de filles (60%). Ce qui est une référence : car le Sénégal, enregistre l'un des taux de scolarisation les plus faibles de l'Afrique de l'Ouest avec, seulement 49% des filles scolarisées (Rapport de l'UNICEF, Dakar, 1995). Cette crise du système scolaire sénégalais explique largement le niveau élevé de l'analphabétisme notamment féminin: en moyenne, 67% des femmes sénégalaises de 15-49 ans enquêtées n'ont jamais fréquenté l'école contre 47% pour les hommes (Enquête démographique et de santé au Sénégal -EDS-III 199713(*).

    Elle dispose de cinq enseignants, de six salles de classe et une pour la crèche plus connue sous le nom de garderie d'enfants et qui accueille les enfants de deux ans et plus..

    Au début des années 90, il y avait deux classes qui n'avaient aucun lien entre eux, de part et d'autre du village, où enseignait Mr Sène et Mr Ndiaye. Par la suite ces classes ont été jumelées et en 1992, l'actuelle école fut créée. L'école dispose d'un corps enseignant payé par des partenaires par le biais de Enda Tiers Monde. Mais elle est intégrée dans l'IDEN de Grand Dakar ; La collaboration se situe au niveau de la réorientation des élèves ayant achevé leur cursus à Baraka et pour les examens. Il y avait comme dans les autres établissements un bureau des parents d'élèves qui collaborent avec les enseignants surtout pour convaincre les parents encore réticents d'envoyer leurs enfants à l'école, d'autant plus qu `aucune contribution financière n'est demandée pour y être admis. Ce bureau servait donc de relais au niveau de la base c'est à dire le village. Il n'existe plus.

    Les cours y sont dispensés de 8h à 13h.. Le soir est réservé aux soutiens ou appui scolaire à l'égard des enfants qui éprouvent des difficultés en classe. C'est aussi l'heure phare pour l'alphabétisation en trois langues nationales : Wolof, Sérère, Pular, à l'attention des parents et des bonnes qui habitent dans le quartier.

    Malgré un manque criard de documents, l'école essaie tant bien que mal de tirer le diable par la queue, afin de donner un enseignement de qualité aux enfants qui sont l'espoir de demain.

    Enda appui aussi une quarantaine d'élèves de Baraka fréquentant des écoles primaires et publiques, en fournitures et en inscription.

    Toujours avec cet appui, dans le programme « espoir » après le certificat d'études primaire élémentaire (CEPE) une vingtaine est inscrite de la sixième à la Première au niveau des écoles secondaires, professionnelles (Asafis, centre polyvalent...)ou a Baraka même avec le cyber-pop, en informatique.

    3-CRECHE

    Au niveau de la crèche un suivi sanitaire est assuré pour chaque enfant par la case de santé. L'exemple de la case des tout petits vient de là. Les enfants y font les premiers pas de la vie à travers des activités, contes, chants...Elle est dans l'enceinte de l'école et est autonome.

    4-CASE DE SANTE

    La case est construite sur une superficie de 5m/5m. Le bâtiment est en dur et la toiture est faite en zinc. Il y a une table pour l'administration, une autre sur laquelle sont posés des produits antiseptiques tels bétadine, alcool, sparadrap, boites de comprimés..., un rideau bleu derrière lequel se font les pansements sur un lit, d'un canari d'eau de trois chaises, d'un banc...

    C'est une case de santé à but non lucratif, construite en 1994. Les consultations sont journalières, en moyenne de sept, de 9 h à 13h et de 17h à 19h du lundi au samedi. Le médecin vient trois fois par semaine. Mais en permanence, il y a un infirmier major responsable de la case de santé, une infirmière et deux agents de santé communautaire (ASC) dont un résident en cas d'urgence aux heures non ouvrables. Il y a un comité de santé qui supervise la case et des relais au niveau des populations. Même si c'est une structure privée, la case est intégrée dans le système sanitaire du pays en étant relié au district centre Gaspard CAMARA. Ils collaborent avec les différents centres hospitaliers des parages IHO (Ouakam), Centre médical de Garnison (ASFA), le comité de développement local et la municipalité. Les tickets sont vendus au prix forfaitaire de 25 francs CFA pour les enfants et 50 francs CFA pour les adultes, venant de Baraka mais aussi des quartiers environnants.. Les cas sociaux sont aussi pris en charge. Cet argent sert aux dépenses ponctuelles : savon...le reste étant reversé à ENDA qui commandent d'autres médicaments. Ils sont vendus sous forme d'Initiative de Bamako (I.B) La case à été construite par les populations avec l'appui technique, financier, humain de ENDA, qui paient par ailleurs les salaires. Les dermatoses, gastrites, le paludisme, maladies hypertensives, cardio vasculaires, conjonctivite... sont les pathologies les plus fréquentes. Il est prévu d'étendre la case afin d'améliorer la prestation.

    5-CYBER POP

    C'est une initiative de ENDA, concrétisée en mai 1999 ;Elle existe aussi à Xadimu Rasul, Wakhinane-Colobane, Khar Yalla, Médina, Grand-Yoff, Guédiawaye, Yeumbeul, Guinaw Rail, Keur Massar14(*) ; Elle est aussi appelé Centre de Ressource Communautaire et est un point de convergence du quartier dans la mesure où toutes les réunions s'y tiennent. Dedans nous pouvons lire des affichent de Raymond Etienne, tels :  « Une personne sans toit est socialement inexistante » ou encore « le logement représente un enjeu de société fondamental qui conditionne l'ensemble de la vie des hommes et des femmes. La perte du logement constitue un moment déterminant de basculer dans l'exclusion. » « Quiconque entreprend une éducation doit commencer par achever la science », « On ne peut laisser indifférent des pans entiers de la population s'appauvrir sous le regard indifférent d'une minorité de plus en plus riche », « L'humanité ne serait pas ce qu'elle est aujourd'hui si chaque génération devait repartir à Zéro et ne vivre que sur son propre acquis », «  Le travail est l'essence générique de l'homme autrement dit ce qui fait l'humanité », Une société modèle doit accepter de vivre avec tous les exclus et leur redonner leur place pour en faire des citoyens responsables. Cela commence sans doute par le logement mais on ne doit pas en rester là. »

    Il dispose de quatre ordinateurs fonctionnels, d'un télécentre pour les appels, à 75 FCFA l'unité : 8262763 , d'une ligne pour Internet actuellement suspendue : 8273152 et d'un répondeur pour les populations : 8273153. La formation à l'informatique (Windows, Word, Excel, PowerPoint) est gratuite pour tout habitant de Baraka, tout âge confondu. L'emploi du temps est de trois jours en semaine et deux heures par jour. Pour les externes, la mensualité est de 5000FCFA et pendant au moins trois mois, selon la capacité de l'étudiant à assimiler vite. La formation est délivrée par deux techniciens dont un qui est en permanence au cyber et qui gère en même temps le téléphone. L'abonnement à Internet est suspendu à cause du coût exorbitant du téléphone. Cependant il est prévu de le réinstaller au profit des habitants surtout, car l'idée de Bugnicourt n'était pas de tirer des profits, c'est pourquoi aucune enseigne ou autre signe de marketing. Les recettes tirées du téléphone servent à régler les différentes factures. Il y a aussi des timbres vendus à un prix forfaitaire (15 et 20 FCFA) en partenariat avec la Poste. Un agent se charge d'emmener les lettres à affranchir à la Poste et de consulter la Boite Postale (47250 Liberté). Ce centre est géré par un comité de pilotage. Leurs principales difficultés résident dans le recouvrement de leurs créances et la vétusté voire l'étroitesse des lieux.

    6-ESPACES VERTS

    Leurs grands objectifs et qui sont à moitié atteints sont :

    Les grands arbres pour pallier la topographie pour fixer le sol.

    Les arbrisseaux, plantes annuelles, brise vents,

    Des plantes ornementales

    Des plantes médicinales (Araliafilicifolia contre les règles douloureuses, cocos nucifera pour fortifiant bébé, Eucalyptus contre les maux de ventres, ocinum lasilicu contre les indigestions et désinfecte les plaies...) A Enda Ecopole (Enda TM, intervient dans ce quartier à travers son démembrement : Enda Ecopole), un travail de traduction des noms des plantes proposées et leurs usages en langues locales est une réalité.

    Il y a un ingénieur agronome qui s'occupe de la suivie tout en essayant de former les jeunes qui sont avec lui. Par ailleurs de jeunes qui avant ne faisaient rien ont été recrutés par Enda pour assurer l'arrosage. Ils ont même l'intention de créer un GIE, afin de pouvoir créer une pépinière et vendre des pots de fleurs et d'arbres, aux populations, aux sociétés environnantes et à ENDA Tiers Monde. Ils sont au nombre de cinq. Ils ont chacun trente mille francs par mois. Ils font de l'aménagement aussi. Ces actions font de Baraka à l'heure actuelle un véritable poumon vert de cette zone et d'après une étude15(*)  « baraka par rapport à ses voisins, est la zone la plus végétative. Il est un exemple de la foresterie urbaine à Dakar, même si ce n'était pas son objectif ».

    II- ANALYSES et commentaires

    1-analyses donnees recueillies

    AGE

    D'un âge moyen de 44 ans environ, les habitants sont des personnes âgées de 0 à 70 ans révolu. Les classes les plus nombreuses sont celles de 15 à 30 ans, qui représente prés de la moitié des enquêtés (48%) ce qui montre le signe d'une relative jeunesse.

    NOMBRE D'ENFANTS

    La famille africaine est réputée être très large ; 42 % de cette population a plus de cinq enfants. A Baraka malgré, des conditions de vie précaire, cette tendance persiste, pour dire que les traditions sont encore vivaces, et résistent au contexte socio-économique. En 1997, 48 % n'avaient pas dépassé 15 ans16(*) ; A Baraka, les causes du développement de cet habitat seraient donc à chercher dans la croissance naturelle interne, pour une grande part.

    MENAGE

    Concernant les statuts matrimoniaux des chefs de ménage ainsi que les structures et la taille de leurs ménages, les tendances révélées par l'enquête , montre que prés de 9 chefs de ménage sur 10 sont mariés et, parmi eux, 27% déclarent être polygames. Les célibataires représentent 7%, les veufs et les divorcés 5%.

    Plus de 60% pères « dirigent » des ménages de type nucléaire ; 38% ont des ménages élargis avec l'accueil de collatéraux , mais le nombre de dépendants ne dépasse pas 2 personnes chez 58% d'entre eux.

    LA FÉCONDITÉ

    La préférence plus ou moins marquée des parents pour des fils entre pour une part importante dans le comportement procréateur .Il y a dès lors une négligence délibérée des enfants de sexe féminin. Si elle est perte , cela pourra avoir pour effet par exemple de réduire les recours à la contraception , de faire monter les taux de fécondité , et dans certains cas de fausser la répartition naturelle des sexes .

    La différence entre le nombre d'enfants désiré ( trois en moyenne ) et le nombre d'enfant effectif ( cinq voire six) s'expliquerait en partie par le fait que les actions ne sont pas adaptées aux rôles nouveaux des femmes et n'ont pas pris les mesures contraceptives qui auraient permis d'atténuer ces problèmes . En outre , les hommes veulent généralement davantage d'enfants que les femmes ,et l'étude a montré que dans beaucoup de familles , les divergences entre époux concernant les enfants sont grandes. La moyenne représente plus de trois enfants de différence .

    Bien qu'en principe la contraception concerne les deux partenaires , c'est le plus souvent à la femme qu'incombe cette responsabilité car selon les dernières estimations de l'ONU , 58% des couples mariés pratiquent la contraception et parmi eux , moins d'un tiers utilise des méthodes qui requièrent la partipation de l'homme ( préservatifs ou vasectomie ) ou sa coopération ( méthode des températures et coit interrompu ).

    Ce phénomene s'explique par la conviction qu'ils ont que les fils suporteront mieux la pénibilite de la vie, des travaux , par le fait aussi que la tranmission du patronyme et du lignage depend d'eux, par la nécessite de pourvoir a la dot des filles quand elles se marient et par des valeurs culturelles profondement ancrées en eux .

    Le comportement démographique est fonction des conditions économiques d'une formation sociale donnée. Chaque mode de production possède ses propres lois démographiques .

    En effet, Il y a une loi de population particulière au mode capitaliste de production ; et en fait chaque mode de production historique spécifique à ses propres lois spéciales de population qui sont validés à l'intérieur de ses seules limites .

    La seule manière pour la famille d'augmenter sa production est d'accroître sa force de travail.

    SANTE DE LA MERE ET DE L'ENFANT

    Des questions tirées du P.R.N (Programme de Renforcement de la Nutrition) ont été posées aux femmes ayant des enfants de 0 a 2 ans . Le constat est lamentable .Sur un total de 10 enfants , il y a que 3 qui ont fait les 4 visites prénatales et tous les vaccins dans les délais . Suite a des pesanteurs culturels , 04 n'ont rien fait ; pas le moindre vaccin et ont recours aux différents marabouts qui pilule dans le quartier . Les 3 autres ont eu un parcours irrégulier. Ces femmes ont des notions erronées du paludisme ,diarrhée .... concernant leurs causes, leur traitement et l'hygiène. L'éducation joue un rôle primordiale et nous avons noté que plus les mamans avaient un niveau d'instruction élevé, plus le tableau sanitaire de leurs progénitures était acceptable.

    Pas de moustiquaire imprégné, les papa ne se soucient en aucun cas de la santé de leurs progénitures sauf quand le rubicond est franchi.

    Le poste de santé fait preuve d'un manque d'infrastructures criard et avec l'aide du comité de santé , il faut insister sur la prévention car mieux vaut prévenir que guérir, selon l'adage.

    La clé de la réussite passe nécessairement par une bonne politique de soins de santé primaires en privilégiant les soins de santé maternelle et infantile. Pour cela les agents de santé communautaire constituent le premier contact. Il s'agit de gens motivés, appartenant véritablement à la communauté, désireuses d'agir pour améliorer la santé de la population cible, en se rendant périodiquement dans les familles de leur échantillon et d'identifier les vaccins non pris, les malnutris, les femmes enceintes...ceci permet de compenser la pénurie de professionnels de la santé.

    Ce concept de soins de santé primaires est en effet mal compris au vu de notre étude : quand on interroge des gens sur cette question, on est frappé de constater qu `il semble y avoir un blocage dans la circulation de l'information. Aussi faut il s'efforcer à l'expliquer à un large éventail de personnes et d'institutions comme l'école, les chefs religieux, les groupements...

    Il est important aussi d'avoir en retour le feed-back de la part des destinataires sur la pertinence et l'utilité afin de soutenir leur intérêt.

    ESPERANCE DE VIE

    L'espérance de vie des femmes est supérieure à celle des

    hommes ; en effet, au-delà des 50 ans, par exemple, on compte actuellement 1,2 femme pour 1 homme et ce pourcentage se creuse au fur et a mesure que l'âge avance.

    Et pour de nombreuses personnes âgées, la pauvreté est l'une des menaces les plus redoutées . Elles ont souvent leurs enfants et épouses voire même d'autres enfants à entretenir.

    SANTÉ ET POPULATION

    La présence d'une case de santé ne signifie pas grande chose .

    De même que la formation du personnel de santé ne suffit pour conclure que tel objectif est atteint . Même si l'objectif était la formation d'un personnel de santé capable de poser correctement un acte médical , il faudrait utiliser d'autres indicateurs pour mesurer la nécessité ou la pertinence d'un projet .

    Indicateurs en matière de démographie /santé:

    Taux d'accroissement naturel (seuil = 2,5% )

    Indice synthétique de fécondité ( seuil = 5 enfants )

    Age moyen juvénile / infantile ( seuil = 1 )

    Age moyen du 1er rapport sexuel supérieur à 17 ans

    Effectif de mères célibataires .

    Taux de scolarisation et d'alphabétisation

    Taux de mortalité maternelle périnatal ,

    L'intervalle moyen générique ,

    Taux d'avortement provoques ,

    Taux de fécondité illégitime

    Indicateur population et démographie

    Taille de la population

    Taille moyenne d'une famille

    Taux d'activité par sexe = Population et économie

    Pourcentage de la population vivant au-dessous du seuil de pauvreté

    Genre, population et développement

    Pourcentage de ménage monoparental par une femme .

    Rapport fille /garçons fréquentant l'école primaire et secondaire

    Population et développement social

    Pourcentage de la population ayant accès a l'eau potable .

    Pourcentage de la population utilisant les latrines .

    Pourcentage de la population par chambre à coucher .

    Les indicateurs de produits ( mesure la capacité d'offre de services).

    Personnel formé

    Bâtiments peu adaptés .

    Gestion administrative et financière

    Gestion des équipements

    Adhésion et participation des populations.

    Elimination de la pauvreté et moyens d'existence .

    Proportion de pauvres vivant avec moins d'un dollar/us par jour .

    Emploi dans le secteur informel (non structuré ).

    Certains de ces indicateurs ont été exploités, d'autres ne l'ont pas été.

    SANTE ET PAUVRETE

    Le secteur de la santé se caractérise par une insuffisance notable des infrastructures sanitaires et sociales et en prestation de services, avec un personnel de santé très insuffisant mais surtout peu motivé à exercer ses activités ainsi que des moyens d'évacuation inexistants. Les résultats de l'étude sur la perception des populations en termes d'accès aux services aux services de santé et de qualité des soins confirment ce constat.

    Ces insuffisances se traduisent par des résultats assez alarmants pour le secteur : Le paludisme constitue la première cause de morbidité avec presque 25%0 des cas déclarés dans les formations sanitaires, en particulier chez les femmes enceintes et les enfants. Le taux de mortalité infantile se situe à 58 %0 et le taux de mortalité infanto-juvénile est situé à 113%0 . La prévalence de la diarrhée demeure élevée chez les enfants puisqu'elle touche 26% des enfants âgés de moins de cinq ans.

    La malnutrition des enfants de moins de 5 ans continue d'être un problème de santé publique et il est lancinant à Baraka. Selon des sources proches de la case, presque un enfant sur 5 souffre d'insuffisance pondérale et présente une sous nutrition chronique ou émaciation.

    Toute mesure qui atténue la pauvreté améliorera la santé des intéressés. La santé est invariablement lié au revenu et accroître celui est donc l'une des choses les plus importante à faire pour améliorer leurs bien être. Tant que les besoins primaires ne seront pas satisfait, on ne pourra pas aspirer aux besoins supérieurs ce qui rejoint les conclusions de Maslow. Les principales causes de la morbidité et de la mortalité sont (voir plus haut) sont dus en grande partie aux conditions environnementales mais surtout aux conditions socio-économiques : le réseau d'insécurité, de faiblesse de revenu (voir infra)...A Baraka, la pollution de l'environnement ne se pose pas vraiment : problème accentué dans les quartiers précaires qui vivent en général dans la périphérie des villes, à côté des usines, distilleries...

    Bref au niveau sanitaire, nous pouvons retenir trois principaux risques qui opèrent simultanément ou en synergie ; le premier est bien sur fondamentalement économique, englobe les bas salaires, le manque d'instruction, une alimentation insuffisante, le surpeuplement, et des conditions de vie insalubres. Le deuxième est liée à l'environnement créé par l »homme dans les villes, avec l'industrialisation, la pollution, la circulation automobile, le stress, l'aliénation...le troisième résulte de l'instabilité et de l'insécurité sociales qui sont devenues presque une constante ici et qui se manifestent par la promiscuité, l'abus d'alcool et de drogue voire la toxicomanie, la prostitution et le travail des enfants sans oublier les MST.

    On n'oublie par pour autant les conséquences du changement surtout quand ils sont involontaires et indésirables, ni le stress qui en découle.

    En raison d'une occupation précaire, les habitants se soucient peu d'améliorer leurs conditions de logement et environnementales.

    De même, les pauvres paient plus cher l'eau potable que les riches. En effet, les ménages pauvres, qui s'approvisionnent essentiellement en eau potable à partir des bornes fontaines, payent trois à quatre fois plus cher que le prix payé par les ménages disposant de branchements privés à domicile.

    ACTIVITE EXERCEE

    L'inventaire des professions et des emplois est révélateur. L'artisanat est le principal pourvoyeur d'emplois des chefs de ménage de l'habitat précaire. Faute de scolarisation, ils gagnent à peine leur vie à travers des travaux tels commerçant, gardien, chauffeur...ou les critères de recrutement font généralement fi des profils scolaires, d'apprentissage ou de qualification. Ce qui correspond dans la Nomenclature des Professions et Catégories socio professionnelles du Sénégal, au niveau agrégé 6, 7 et 8 : Profession de la production, Profession de la conduite ou montage machines et assimilées, professions élémentaires de la vente et des services. Par ailleurs, Il y a quatre chômeurs.

    AUTRES ACTIVITES

    L'étude montre 8 personnes qui sont dans ce cas, contrairement à la première enquête. Mais cela infirme toujours l'idée qu `on se fait de ces habitants à savoir qu'ils font plusieurs travaux à la fois.

    DUREE DANS LA PROFESSION

    Les données sur la précarité des emplois et la mobilité professionnelle peuvent être confortées par la durée dans les activités déclarées au moment de l'enquête. Alors que la moitié des chefs de ménage occupés sont installés dans la capitale depuis plus de 25 voire 30 ans, seulement 29% atteint ce record de durée. Ceci donne la mesure des reconversions et mutations professionnelles qui ont marqué les itinéraires de nombreux enquêtés.

    DATE D'ARRIVEE A BARAKA

    78% des habitants de Baraka sont là depuis qu'ils ont été déguerpis de Montagne en 1989. Par la suite à compte goutte les gens sont venus habiter jusqu'à ce qu'il n y ait plus de place. Ils continuent d'arriver mais c'est pour loger chez des voisins ou parents, c'est pourquoi on peut avoir jusqu'à 10 personnes dans une pièce de 5 m2.

    LIEU D'ORIGINE

    Les gens qui vivent ici ont dû quitter leurs pays ou leurs villages pour la grande ville, espérant y trouver des possibilités de promotion économique et sociale. La ville continue d'attirer car les campagnes font pitié. 70% des activités du pays sont concentrées à Dakar ; Il serait difficile de ne pas reconnaître que la cause principale de l'exode des gens vers la ville est la pauvreté.

    L'écrasante majorité de la population résidente est d'origine guinéenne, ce qui ne manque pas de causer des problèmes d'intégration et du commun vouloir de vie commune. Nous avons remarqué un certain retrait, une certaine réticence de cette communauté par rapport aux initiatives communautaires, ce qui ne peut que bloquer ou freiner le travail. C'est un peuple conservateur, recroquevillé sur lui-même.

    POURQUOI BARAKA ET PAS AILLEURS ?

    L'habitat précaire ne nécessite pas un gros investissement et à Baraka elle se faisait gratuitement, du temps où il y avait encore de l'espace. Etant déjà démunis, ils n'ont pas trouvé mieux que de venir à Baraka. 30% des enquêtés répondent à ce critère économique. Contrairement aux attentes, le réseau de relations est de peu d'effet ici avec 11%.

    PRINCIPALES RESIDENCES A DAKAR

    NOMBRES DE QUARTIERS FAITS AVANT BARAKA

    Les résidents sont loin d'être des « migrants ruraux » fraîchement arrachés à leur campagne d'origine, contrairement à une idée surannée encore admise dans certains milieux de la gestion urbaine.17(*)

    Baraka n'est pas le seul lieu d'habitation de ces familles. Avant d'arriver là, ils ont suivi un itinéraire qui les a mené dans beaucoup de quartiers. Et d'après l'enquête, la caractéristique de ces quartiers est leur caractère populaire ou populeux ; Et comme à Baraka, il n'y a presque pas de location, ils viennent avec 85% suivant ce critère économique. Ceux qui ne sont passés que dans un quartier représente 30% ; Ceux qui sont passés d'abord par trois quartiers, voire quatre et même six sont beaucoup plus nombreux avec près de 46% de la population ciblée. Ceci pour dire qu'à Dakar, le logement pose un très grand problème.

    PERSONNE A SOLLICITER EN CAS DE PROBLEMES

    Il y a surtout l'aide financière. Il consiste par ailleurs en des dons en nature, des échanges de services.15% ont recours à ce type de relation. Mais contrairement aux attentes, il y a l'écrasante majorité qui compte sur elle-même ; Ils ne font partis d'aucun réseau d'amis susceptibles de les venir en aide en cas de problème. La ville ferait-elle disparaître la traditionnelle solidarité africaine qui veut que l'on vienne en aide au nécessiteux même avec le peu qu'on a ? Tout semble confirmer l'individualisme ambiant qui caractérise les

    « sociétés industrielles » pour parler comme A. Comte.

    En principe, la ville moderne , en raison notamment de la précarité des conditions d'existence n'induit pas la privatisation des modes de vie , mais au contraire rend nécessaire le maintien de solidarité qui se traduisent dans la permanence , sous forme de réseaux plus ou moins serrés , des liens de parenté extensifs.

    TYPE D'ECLAIRAGE

    Baraka dispose d'un réseau électrique depuis le 02-09-98. Mais l'éclairage public demeure une chimère pour ces populations vulnérables. Malgré la proximité de l'électricité avec l'aide de l'ONG Enda Tiers Monde, très peu de maisons en bénéficient. Il n y que 9 abonnements recensés dont 4 en association avec plusieurs foyers. Et ils sont traités au même pied d'égalité que les abonnés des autres quartiers. D'ailleurs durant une de nos randonnés, la société d'électricité, bon en main, était venue couper le compteur de la case de santé/cyber pop/école, pour non-payement. La proportion à Dakar de maisons disposant d'électricité est de 63.5%18(*). La lampe à pétrole règne en maître (65%), vu son coût modique, contre 20.2% à Dakar19(*). Le pétrole est vendu par 25 FCFA et 50 FCFA, pouvant durer 2 voire 3 jours ; contrairement à la bougie qui coûte 30 FCFA la petite et 60FCFA la grande et qui ne fait pas long feu avec 13% contre 7% à Dakar.20(*)

    BIENS DURABLES

    La consommation a été élargie aux biens durables, qui participent à la reproduction sociale des citadins. On y place différents biens durables dont l'acquisition constitue un investissement et une immobilisation de l'argent. L'inventaire fait apparaître, radio (38%), télévision (9%), réfrigérateur (4%)...Mais il est à signaler que souvent par manque d'électricité certains appareils sont tout simplement gardés. Les moyens d'information dominent sur les autres biens. Avec la forte communauté étrangère, ce moyen est utilisé pour capter les fréquences de leurs pays afin « d' être au diapason ». ; Mais malgré que nous soyons dans le siècle des nouvelles technologies, 32% n'ont même pas le moindre petit poste radio. Ce qui en fait des citoyens entièrement à part, en déphasage avec le temps. La hiérarchie des besoins de Maslow commence par la satisfaction des besoins physiologiques. Ce qui est pour les habitants de Baraka un casse tête chinois. Seulement à Baraka, on note une légère différence entre les habitants. Certains arrivent à « sauver les meubles », et à penser à autre chose telle les antennes TV5, qui sont au nombre de 3. Le vélo et la mobylette (11%) dénotent un besoin d'autonomie vis à vis des moyens de transport traditionnels. La grande majorité est donc dépendante des moyens de transport urbain.

    PRATIQUES ECONOMIQUES DES CHEFS DE MENAGE

    Les pratiques économiques sont analysées ici selon trois considérations : la structure des dépenses qui permet d'apprécier la nature des besoins et des charges qui pèsent sur les chefs de ménage ; le poids, dans ce cadre, des différents chapitres et les pratiques spécifiques qui en découlent, et en fin les attitudes observées face à l'épargne et à l'investissement dans la consommation de biens durables21(*)

    LA STRUCTURE DES DÉPENSES

    DE LA NOURRITURE AUX AIDES À LA FAMILLE : LES CLIVAGES SOCIAUX À L'ÉPREUVE DES BESOINS ET DU DEVOIR...

    Les habitants qui vivent dans l'habitat précaire ont les mêmes besoins et les mêmes charges incompressibles que les autres citadins. Ainsi, ils dépensent pour la nourriture, la santé, les transports, l'éducation des enfants, l'habillement ; ils aident la famille. Le poids des dépenses consacrées à ces charges et besoins diffère d'un chapitre à l'autre.

    La primauté des « problèmes alimentaires » parmi les motifs de la demande d'aide peut être corroborée ici par la place qu'occupe ce chapitre dans les dépenses principales des chefs de ménage.

    Principales dépenses des chefs de ménage en FCFA

    Rubriques

    %

    Alimentation

    Logement

    Transport

    Éducation

    Habillement

    Santé

    Aide à la famille

    79,0

    11,7

    5,4

    5,2

    3,9

    1,9

    3,0

    Les dépenses de logement intègrent les charges d'eau, d'électricité et de pétrole pour l'éclairage. L'ensemble représente 11,7% des dépenses courantes des ménages dans l'habitat « spontané ». L'électricité, qui constitue une part importante des charges, étant inexistante dans la majorité des logements( cf. infra). Le logement est ainsi le second poste important de dépenses, devant les transports, une rubrique à laquelle étaient consacrés 5,4% des dépenses. Pour le reste, les dépenses d'éducation (5,2%) sont plus importantes que celles affectées à l'habillement (3,9%), qui pèsent légèrement plus que les dépenses de santé (1,9%), elles-mêmes dépassées par les aides à la famille (3,0%).

    L'habitat précaire est ainsi un milieu où la part de revenu consacrée aux dépenses alimentaires est la plus élevée.

    UNE FILIÈRE DOMINANTE PARTOUT: LA FILIÈRE ALIMENTAIRE

    Elle se caractérise par leur poids variable, dans la structure générale des activités et dans les quartiers. Ainsi, prés de deux tiers des unités vendent, produisent ou servent des produits alimentaires ; 13% des unités assurent des fonctions multiples et constituent alors la deuxième filière d'activités après l'alimentation. Cette dernière devance « l'habillement », « l'équipement », la « santé et services aux personnes », la réparation » et les « transports » : ces filières concernent ensemble 24,4% des points, et aucune parmi elles n'atteint 10%.

    La filière « alimentaire » recouvre tous les secteurs, avec cependant une concertation plus forte dans le commerce, qui regroupe 87% des activités de la filière contre 11% pour les services et à peine 2% pour la production (confiture, cacahouètes, piment...) En revanche, tous les points « polysémiques » sont des services.

    Naguère, débouché pour les sous-produits de l'industrie du bois, source de revenus pour quelques groupes de citadins, Baraka avec la restructuration, n'attire plus ces types de produits.

    COMMERCE ET ARTISANAT DANS L'HABITAT PRÉCAIRE

    Le quartier n'est pas un ghetto ; il est au contraire une composante du système socio-économique et politique urbain. La fonction de résidence se double ici, plus qu'ailleurs, d'une fonction économique ainsi qu'en témoigne la présence, dans les quartiers, d'une multitude de points d'activité artisanat de production gravite autour de l'habitat précaire.

    Le rôle du commerce et de l'artisanat dans l'animation des quartiers d'habitat précaire a déjà été souligné dans la première enquête. Il s'agit de faire ressortir ici les caractéristiques les plus significatives et les plus influentes de ces activités sur l'évolution de leur milieu d'accueil. D'un point de vue quantitatif, il s'agira du dénombrement des points et de leur réparation spatiale, à l'échelle du quartier, à travers l'échantillon. Sous un angle qualitatif, l'attention sera potée sur la structure de ces activités par secteur et par filière.

    En effet, les activités repérées ont été ventilées dans trois secteurs traditionnels à savoir la production, les services et le commerce. Elles ont été ensuite réparties dans ces filières: l'alimentation, l'habillement, la réparation, les services personnels, les boutiques.22(*) Comme toutes les tentatives de classification, celle proposée ici n'est pas à l'abri de l'arbitraire. Elle reste donc discutable.

    Le découpage en secteurs doit être considéré comme une commodité qui permet de distinguer trois types d'activités : le premier comprend les activités centrées sur la transformation des produits à l'état brut ou semi-ouvré ou autres produits de récupération; le second, celles consacrées à la distribution, le troisième regroupe les activités de prestation de service. Il faut préciser que, dans l'univers de l'artisanat et du commerce, les frontières intersectorielles ne sont jamais vraiment étanches.

    La filière, elle privilégie la fonction spécifique (l'usage que l'on fait) des produits fabriqués ou vendus et, dans le cas des services, la finalité de la prestation fournie. Cette segmentation fonctionnelle permet de réduire le nombre des filières ; autrement , elle serait empreinte d'exhaustivité. Elle devrait contribuer à faire ressortir les spécificités du quartier et rendre plus aisé la mesure de son poids économique.

    Lorsqu'on rapproche leurs gains du Smig, plus de la moitié des artisans ont des gains supérieurs (58%), avec une moyenne de 69 735 F CFA (soit le double du Smig) ; 42% n'atteignent pas ce seuil minimum

    COMMODITES

    Nous remarquons deux faits à travers ce tableau : Les maisons excèdent rarement 3 chambres. Ce sont des pièces étroites, à peine 5/5m, qui voit accueillir jusqu'à 10 personnes par chambres, ce qui est fréquent dans ces types d'habitat23(*).

    La confection des repas fait aussi appel à la débrouillardise des femmes en raison du nombre limité des locaux, mais aussi et surtout en raison de la structure peu élaborée de ce que l'on s'accorde à appeler cuisine ici, par euphémisme. En effet, la cuisine, définie comme espace aménagé et équipé affecté à la confection des repas, est à proprement parler inexistante, sinon rarissime (8%) ;Elles utilisent généralement le bois de chauffe et le charbon de bois. Dans la grande majorité, la cuisine se fait dans la cour. Si les douches pour se laver existent dans ces maisons avec des rideaux ou morceaux de zinc comme clôture, les WC sont rares (10%) et les gens vont souvent dans les toilettes communautaires où il faut payer 25 FCFA, lors du premier passage et 15 FCFA pour chaque autre passage dans la journée.

    PRINCIPALES DIFFICULTES

    On peut donc imaginer que tous les ingrédients soient réunis pour faire une bonne sauce problématique. Leurs conditions de vie à l'image de l'appellation de leur type d'habitat sont précaires. Il n y a aucun acquis. A chaque jour suffit sa peine, et l'image de « goorgorlu » courant derrière la dépense quotidienne (60% de notre échantillon) n'est pas trop osé pour parler d'eux.

    PROJETS

    PROPOSITIONS

    Malgré des conditions de vie exécrables, ils veulent lutter pour voir le bout du tunnel, mener une vie digne, humaine et décente. Ils sont ambitieux et ont pas mal de projets allant du grand commerce (43%) à l'immigration (15%). Et pour parvenir à cela ils proposent des voies de sortie de crise en passant par l'octroie d'emploi aux jeunes (17%) ; l'instauration d'un climat de paix et d'unité (8%), condition sine cua none pour un développement durable. De même, ils ont les « dents longues », et ne comptent pas s'arrêter en si bon chemin concernant la couverture sanitaire. Fatigués d'être à chaque fois transférés vers un hôpital, ils veulent l'avoir tout près d'eux, comme tout citadin.

    ALPHABÉTISATION ET SCOLARISATION

    Les données relatives aux niveaux scolaires font ressortir la prédominance des non-scolarisés, puisque 88% des chefs de ménage n'ont jamais été scolarisés ; et si 12% l'ont été, leur niveau scolaire reste limité au cycle du primaire. A peine 36% des scolarisés ont réussi à franchir le nivaux C M 2 et, parmi eux, très peu ont cédé au second cycle du secondaire. Ces données confirment les itinéraires migratoires rectilignes empruntés (Cf. infra). Le groupe des non-scolarisés est marqué par la prédominance des étrangers.

    Il faut dire que le constat est amer entre ce qui se dit et ce qui se fait réellement il y a un gap . Des sommes colossales sont englouties par un travail mal fait ou mieux, non fait .

    Or le rôle crucial de l'éducation dans le progrès économique et social et le bien être des individus est universellement reconnu . L'écart entre homme et femme tend à entretenir et perpétuer l'inégalité entre les sexes au sein de la famille et dans la société en général . En revanche , la parité des niveaux d'instruction contribue à éroder progressivement la logique de la «division du travail social « dans la sphère privée et sociétale . C'est pourquoi , un programme clair et précis en vue de la scolarisation des filles et leur maintien le plus longtemps possible à l'école doit être initié ou renforcé . Pour cela , un travail préalable de sensibilisation , doit être fait car elle se heurte souvent à des déterminants culturels conservateurs à l'extrême parlant des Peulhs et Toucouleurs qui sont majoritaires.

    Cette éducation influera grandement directement ou indirectement sur le bien être et la santé , le comportement procréateur , sur l'espérance de vie , la mortalité infantile le processus formateur de la famille .

    L'école constitue une tour de Babel à l'intérieur duquel beaucoup de choses se passent à l'insu des habitants ,,, un voile épais est étalé sur la gestion même , sur les formalités et autres dons . Il y a nécessité d'auditer périodiquement cette institution capitale et par qui tout progrès transitera .

    La monétarisation de l'économie et le développement du salariat vont dans le même sens , en faisant de l'école un autre moyen privilégié d'insertion dans l'économie urbaine et vraiment l'un des meilleurs moyens. Mais les frais de scolarité représentent un investissement coûteux pour ceux qui étudient dans les écoles de la ville, donc dans l'Enseignement Secondaire Général ou Professionnel.

    A l'école , une certaine forme d'éducation sexuelle aux élèves , en adaptant leur contenu au développement affectif et cognitif des enfants .L'école est sans doute le plus approprie . Si nous avons note pendant cette période qu'un seul cas de grossesse non désire.

    ORGANISATION SOCIALE ET PARTICIPATION COMMUNAUTAIRE

    En milieu rural, l'organisation des communautés repose souvent sur de solides fondations sociales et culturelles et s'est développée au fil des siècles. Mais tout ceci a disparu avec la migration ou tout simplement avec l'urbanisation. Les conditions nécessaires au rétablissement d'une organisation sociale sont difficiles à réunir. Ayant quitté un village relativement stable et homogène, ces migrants vont se trouver selon toute vraisemblance, dans une société hétérogène sur tout les plans, précaire, opportuniste, mouvante, ou chaque individu est trop préoccupé par sa propre survie pour s'intéresser aux problèmes collectifs. Alors que cet « esprit de quartier » ou conscience collective, est nécessaire voire capitale. Elle est faible à Baraka, très faible or c'est elle qui constitue le ciment, la base de l'organisation sociale en vue de l'amélioration de leur conditions de vie. Le lien social est caractérisé de nos jours par la division du travail social. Le travail salarié stable étant générateur d'une conscience collective, intégrative. Dans cette approche, toute carence d'intégration par le travail, diminue la conscience collective, affaiblit le lien social, et accroît les consciences individuelles de façon importante. Toutefois nous ne vivons pas dans une situation d'anomie.

    L'organisation sociale a toujours été instable à Baraka, dus à divers problèmes. De même le foisonnement de structures dirigeantes n'améliore pas les choses. On est là pour la communauté et on joue un rôle de passerelle entre la communauté et les partenaires ou pouvoirs publics. L'un des buts du développement communautaire est de permettre à ces populations d'acquérir une expérience en matière d'organisation et de gestion, ainsi que de prendre la confiance et la probité nécessaire pour traiter avec les organismes publics ou autres et mettre en place des mécanismes obligeant ceux qui interviennent dans le quartier à prendre des responsabilités et à rendre compte de leurs activités.

    LOGIQUES SPATIALES ET SOCIALES

    Nous sommes partis d'un postulat : les rapports sociaux se projettent dans un espace et s'y inscrivent en le produisant . Ils introduisent dans cette production des contradictions spécifiques . L'espace n'est donc pas, pour nous une donnée , une scène indifférente dont il suffirait de dénombrer les contenus .

    Des trois types de structures familiales repérées : la famille élargie , la famille étendue , la famille élémentaire , cette dernière simple (monogamique ) ou composée (polygamique ) , constitue l'unité de base à Baraka.

    Elle se rapproche dans son organisation , sinon dans son mode de vie , de la famille conjugale de type européen.

    La monétarisation de l'économie , les efforts menés en vue d'une accumulation de biens , l'accès à un mode de consommation de type occidental , la volonté de scolariser les enfants , les modèles qui président à la production de l'habitat constituent autant d'incitation à une autonomisation des familles élémentaires .

    Composée de néo-citadins occupant les emplois les plus précaires et les moins qualifiés (voir plus haut) , elle est donc l'objet d'une double exploitation qui permet les stratégies d'accumulation ou de reproduction simple des diverses couches supérieures et capitalistes véreux.

    L'espace urbain apparaît comme un enjeu crucial et révélateur de stratégies concurrentes et des rapports de pouvoir.

    Or une approche de type anthropologique peut permettre de préciser cette problématique générale , notamment par le moyen de l'analyse situationnelle et de l'analyse institutionnelle ; il s'agit d'étudier des situations ( opérations de rénovation , restructuration , , implantation d'équipements collectifs à travers Enda...) mettant face à face les différents acteurs , leurs stratégies respectives , leurs rapports de pouvoir , leurs discours , les représentations sous-jacentes et les pratiques mises en oeuvre .

    Ainsi pourrait être mise en évidence la diversité des logiques spatiales et sociales en présence , appréhendées tant dans leurs contradictions internes que dans leurs confrontations .

    CORRUPTION

    La multiplication et l'ampleur des révélations concernant des affaires de corruption ont profondément terni l'image de la classe dirigeante du quartier . On est dès lors en droit de se demander si notre société n'est pas atteinte d'un mal profond qui la mène de l'intérieur . Ce mal est d'autant plus grave qu'il se produit dans une période de profonde structuration et de crise en général dans ce quartier . Il serait très dangereux de ne voir dans la corruption que ce qui est relaté dans les journaux en ignorant qu'elle peut nous atteindre tous plus ou moins selon le degré de pouvoir que nous possédons . On peut tenter de caractériser la corruption au-delà de la définition strictement juridique , par le fait que le corrompu y a trouve un intérêt personnel . Les conséquences des pratiques de corruption sont multiples et touchent aussi bien les domaines économiques ou politiques que la sphère de la moralité publique .

    Dans le domaine économique , la corruption fausse manifestement le jeu de l'économie .

    Il y a toujours un très grand danger dans une société à tenir un discours contredit par la pratique. Sur le plan politique , elle pervertit le citoyen démocratique . Mais ce sont évidemment les conséquences morales qui sont les plus importantes . Quelle confiance accorder à des élites qui tiennent un discours faisant référence à de grands principes moraux et qui ont une pratique qui les contredit ?

    C'est un délit qu'il vaut toujours mieux prévenir que réprimer . Sans prétendre faire le tour de la question dans cette modeste contribution , on peut suggérer ceci .

    Ne pouvant se développer dans le secret , il faut tout faire pour renforcer la transparence , le contrôle ;c'est un délit qui doit être jaugé à l'arsenal juridique sans hésitation .

    Il faut impérativement motiver l'ensemble des acteurs sociaux et économiques en faveur de politiques de développement qui aient pour objectif prioritaire d'assurer à tous les hommes une chance égale de vivre dans la dignité, en portant les efforts et les sacrifices nécessaires . Et cela s'avère impossible si les personnes responsables ne donnent pas des signes indiscutables d'intégrité et de leur sens du bien commun . Les phénomènes de fuite des capitaux ou d'appropriation des ressources au profit d'une minorité familiale , sociale, ethnique ou politique sont répandus et de notoriété publique . Ces errements sont fréquemment dénoncés , mais sans que pour autant leurs auteurs soient réellement incités à cesser ces activités qui lèsent les pauvres, alors même qu'elles sont considérables .

    C'est souvent surtout la corruption qui entrave les réformes nécessaires a la poursuite du bien commun et de la justice , lesquels vont de pair . Les causes de la corruption sont nombreuses : cependant elle constitue un abus très grave de la confiance accordée par la société a une personne mandatée pour la représenter et qui , par contre , profite de ce pouvoir social pour obtenir des avantages personnels .La corruption est un des mécanismes constitutifs de nombreuses « structures de péché « et son coût pour Baraka est largement supérieur au montant total des sommes détournées à des fins personnels. Les sages, le centre, l'école et surtout le Cyber qui est générateur de ressources sont à suivre de près. Ce qui est encore plus graves c'est l'impunité dont ils bénéficient.

    TOXICOMANIE

    Ce fut une hypothèse et elle est confirme par les faits . Un important réseau de drogue s'est constitue avec le temps dans ce quartier , par ailleurs vulnérable . L'alcoolisme qui lui est souvent rattache n'échappe pas non plus a ce constat : des gens viennent même de l'extérieur pour se ravitailler . 24H/24H le bar est fonctionnel avec des pointes pendant le week-end et en semaine aux environs de 17H-20H.

    D'autres maux (promiscuité , délinquance , prostitution ...) trouvent ainsi un terrain propice pour se répandre au vu et su de tout le monde et malheureusement des enfants et adolescents s'ils ne sont pas eux même preneurs .

    La toxicomanie est un phénomène qui se répand de plus en plus . Elle pose de grands problèmes psychologiques , sociaux , spirituels et moraux .

    En l'espace de quelques décennies , la toxicomanie , l'alcool , sont passés d'un usage relativement restreint , réservée à une classe sociale aisée et indulgente envers elle-même à un phénomène de masse qui touche désormais toutes les couches de la population, détruit des vies , rend nulles bien des promesses .

    L'augmentation des prix de l'alcool pendant les grandes vacances 2003 n'a pas servi à décourager les personnes .

    La science et la technologie ont toujours cherché à tirer parti des substances chimiques pour soigner les pathologies , améliorer les conditions de vie , accroître le plaisir de la convivialité . Les utilisateurs ont constaté que certains de ces substances pouvaient produire une sensation agréable , euphorique , sédative anxiolytique , stimulante ou hallucinogène . Elles créent des pertes d'attention et une altération du sens de la réalité . La prise de ces substances favorise d'abord l'isolement , puis la dépendance , et par conséquent , la délinquance, l'insécurité, c'est pourquoi certains habitants des quartiers environnants préfèrent faire le détour afin d'éviter de probables agressions .

    Les jeunes représentent une proportion importante de cette population. Le travail précoce pour certains, l'aliénation ou l'absence de surveillance des parents pour d'autres, ou même de socialisation, les ont conduit dans ce milieu infernal. Beaucoup d'entres eux ne sont pas qualifiés pour être compétitifs sur le marché restreint de l'emploi à Dakar. L'exclusion professionnelle implique par conséquent une exclusion sociale entraînant la résurgence de certaines pratiques déviantes. Dès lors, confrontés aux tensions et aux contraintes inévitables de l'adolescence , ces jeunes défavorisés pour ne pas dire marginaux, ne savent plus ou tourner de la voix pour trouver un appui, et n'ont presque aucune chance pour échapper à ce sort.

    MIGRATIONS INTERNES

    Le phénomène des migrations internes est étroitement lié au développement socio économique dans les pays en développement . Il subit l'influence de l'évolution économique et sociale et il agit à son tour sur elle . On le sait aussi influencé par les différences de conditions de vie entre régions ainsi qu'entre milieu urbain et milieu rural , mais pour que ces différences incitent à migrer , il faut y être sensible et avoir accès à un moyen de transport.

    Contrairement à la moyenne nationale d `après le RGPH de 1988, les hommes sont plus nombreux à migrer vers les centres urbains que les femmes et invoquent le plus souvent des raisons économiques .

    En ce qui concerne les conséquences des migrations , il faudrait comparer la situation des migrants à celle des non migrants de même niveau qui sont restés dans leur lieu d'origine . Cette comparaison n'est pas possible car elle sous entend une descente dans les différentes zones de provenance des habitants de Baraka .

    PERSONNES AGÉES

    Par ailleurs , il est a noter la part importante des personnes âgées de plus de 50 ans; dans la plupart des quartiers flottants , les adultes sont très peu nombreux ;mais il faut dire que la migration à Baraka est particulière et ne date pas d'aujourd'hui, comme dit plus haut. La culture urbaine n'est pas compatible à leur état.

    Le vieillissement de la population et l'évolution vers un resserrement de la pyramide des âges dû a une relative baisse de la fécondité et à la mortalité ont modifié l'équilibre numérique entre les hommes et les femmes .

    TRAVAIL ET GENRE

    Par ailleurs les gains obtenus par les femmes au cours des 2 derniers mois sont en général sensiblement inférieurs a ceux des hommes alors qu'elles participent pour une large mesure à la situation économique de leurs familles respectives. Cela s'explique par le fait que d'une manière générale, leur participation à la vie active est plus courte et plus irrégulière et que leurs emplois sont souvent des emplois a temps partiel , que leur travail est moins bien payé , qu'elles travaillent surtout dans l'informel, et qu'elles subissent encore le poids de la tradition.

    CE QU'ILS ATTENDENT D'ENDA TIERS MONDE

    CE QU'ILS VEULENT DONNER A ENDA TIERS MONDE

    L'action de Enda est très bien appréciée. Cette ONG a beaucoup fait pour eux. Les pères de famille sont unanimes, qu'il faut continuer la collaboration afin de faire reculer les frontières de la pauvreté, de renforcer les acquis sociaux, de continuer la restructuration du quartier arrêtée depuis le décès de leur « papa » : Jacques BUGNICOURT, le 16 avril 2002, tout en protégeant la nature. A défaut de pouvoir investir eux-mêmes avec leurs propres moyens financiers, ils n'ont que leur force physique et leur bon sens ; Les ressources humaines ne sont-elles pas la première richesse d'un peuple, malgré ce que l'occident veut nous faire avaler ? En tout cas, de façon concrète ils entendent user de cela pour entretenir les biens existants : école, case de santé, édicules publics, cyber pop...car résoudre les problèmes d'une population demande une continuité et de la collaboration.

    CULTURE DE LA PAUVRETE

    La culture ou la sous-culture de la pauvreté est un genre de vie particulier qui tend à se perpétuer chez ces habitants ainsi que chez leurs descendants. Sur les quatre points que les spécialistes des sciences sociales ont définis, trois se retrouvent dans notre analyse.

    - Les familles sont peu intégrées aux principales institutions de la société : système éducatif, partis politiques, syndicats...

    - Ils sont d'origine rurale et on note l'inexistence de réseaux sociaux structurés et la faiblesse de l'organisation sociale.

    - Au niveau individuel, la culture de la pauvreté engendre un sentiment d'impuissance, de résignation face à une condition sociale qui apparaît comme immuable.

    EVALUATION

    Cet outil fait défaut . Nous ne savons pas si nos interlocuteurs ont été avard en mots ou bien les moyens d'evalution de la qualité des services font defaut.

    Mais nous sommes convaicus que c'est un exellent moyen de travail.

    Etude sur la satisfaction des populations , test de compétence , formation et autoformation , entretien avec les groupes cibles , enquêtes périodiques de démographie et de sante, recherche operationnelle , rapports, auto-évaluation...

    Il est important aussi d'avoir en retour le feed-back de la part des destinataires sur la pertinence et l'utilité afin de soutenir leur intérêt.

    2-POINTs DE RUPTURE

    Les points de rupture qui constituent les principaux facteurs de basculement dans le processus de paupérisation peuvent se présenter sous formes conjoncturelles ou structurelles, comme ils peuvent relever de la responsabilité ou de la non responsabilité de l'homme. Dans plusieurs cas, le basculement observé relève de facteurs naturels et institutionnels. Cependant, les facteurs anthropiques ne manquent pas d'avoir eux aussi une forte prégnance dans les conditions de vie des ménages.

    Les facteurs naturels sont l'ensemble des facteurs qui découlent de ruptures dans l'écosystème et de leurs conséquences. Les facteurs naturels les plus cités par les populations sont : (i) les sécheresses successives dont la plus désastreuse fut celle de 1973 ; (ii) l'érosion côtière, l'intrusion marine et son corollaire, la salinisation des terres ; (iii) la dégradation des terres traduite par un appauvrissement entraînant une faible productivité ; (iv) les calamités naturelles telles que les incendies, les inondations des champs et (v) la destruction des cultures par les parasites.

    D'autres points de rupture particulièrement signalée, relèvent également de l'évolution naturelle, notamment le décès, la retraite ou la perte d'emploi du principal pourvoyeur de ressources ainsi que l'incapacité physique découlant de la vieillesse ou à la suite d'une maladie handicapante.

    La croissance réalisée n'est pas encore de qualité. On a noté une variabilité de près de 1,6 pour une croissance moyenne de 2,7 % sur la période 1980-2002. Cette croissance est par ailleurs largement tirée par des sous secteurs qui n'ont pas été suffisamment pourvoyeurs d'emplois (huileries, traitement de produits halieutiques, phosphates, ciment, tourisme et télécommunication). La croissance s'est avérée fragile de la faible productivité de l'agriculture, de la compétitivité insuffisante des secteurs d'offre de leur vulnérabilité aux chocs exogènes (sécheresses, fluctuations des cours des matières premières). La situation du secteur primaire, restée précaire, combinée à une atonie du secteur secondaire, insuffisamment compétitif, a été une contrainte forte à la création d'emplois et à l'amélioration des revenus, i,nduisant une dégradation continue des conditions de vie des ménages. Par ailleurs, la faiblesse et la diversification encore insuffisante des exportations en termes de produits (3 produits font près de 60% du total) continuent à inhiber substantiellement le potentiel de croissance.

    Au rythme actuel, il faudra 30 ans environ pour doubler le PIB par tête qui est aujourd'hui l'un des plus faibles au monde (600 $ US) et le triple pour sauver l'habitant qu quartier spontané. Le Sénégal fait désormais parti des PMA (Pays les Moins Avancés).

    En ce qui concerne l'éducation, les dépenses. En effet , les 20% des ménages les plus pauvres qui ont en charge 28% des enfants âgés de 7 à 12 ans ne bénéficient que de 17 % des dépenses publiques alors que les ménages les plus riches, avec un poids démographique moins important, reçoivent à peu près la même proportion de dépenses pour le même groupe d'âge. Des différences plus accentuées dans l'équité sont observées dans les autres niveaux d'enseignement. Enfin, les transferts sociaux ont en général peu profité aux pauvres. Durant les périodes d'ajustement et de crise, il n'y a pas eu suffisamment de transferts sociaux et de mesures de protection sociale en direction des plus démunis. Les instruments de politique utilisés à savoir les aides financières ont profité plus aux riches qu'aux pauvres

    La scolarisation des filles demeure encore relativement faible même si elles sont supérieures aux garçons. Les taux de scolarisation sont de 43,9% chez les garçons et 54,8% chez les filles pour notre échantillon.

    A titre de comparaison, au niveau national, le taux brut de scolarisation (TBS) se redresse, mais reste insuffisant. Entre 1989/90 et 2000/01, le taux de scolarisation est passé de 57% à 70%. (EPPS)Toutefois, ce qui peut être considéré comme une avancée représente pour d'autres une contre-performance. Le taux brut de scolarisation est au Sénégal de 70% en 2000/01, alors qu'il atteint en moyenne 75% en Afrique au Sud du Sahara, tout comme le nombre d'élèves par enseignant qui est de 51 au Sénégal contre 44 en moyenne en Afrique au Sud du Sahara. A Baraka, les effectifs par classe sont pléthoriques, comme nous l'avons vu plus haut.

    Le taux d'alphabétisation pour les personnes de 15 ans et plus sachant lire et écrire, se situe à 19,1%. Toutefois, ce taux cache d'énormes disparités entre les femmes (70,1%) et les hommes (29,9%).

    Certains facteurs socio-culturel , a-t-on constaté , accroissent les risque de famine et de malnutrition chronique . Les tabous alimentaires , le statut social et familial de la femme -qu'il faut envisager en fonction des structures familiales -, son influence réelle dans la famille , la carence de formation des mères aux techniques de la nutrition , l'analphabétisme généralisé , les maternités précoces et parfois trop rapprochées , la précarité de l'emploi ou le chômage , sont autant de facteurs qui peuvent se cumuler et entraîner la malnutrition en même temps que la misère . Les mêmes facteurs entraînent la malnutrition occasionnelle ou chronique de nombreux « nouveaux pauvres « au moment même ou ils côtoient ceux qui vivent dans l'abondance et la surconsommation.

    3-ASPECTS DE MANIFESTATION DE 3-LA PAUVRETE

    D'ordinaire, c'est dans le processus d'appauvrissement par une crise économique persistante que des individus, notamment parmi les plus vulnérables, sont coupés des circuits leur permettant d'accéder aux ressources productives. Ce manque de moyens propres favorise ensuite une détérioration continuelle des conditions de vie, aggrave les inégalités et mène, à terme, à l'extrême pauvreté. En l'absence d'assistance de la puissance publique et sans une solidarité communautaire soutenue liée à la transformation des repères éthiques et culturels, cette dynamique conduit à une rupture des liens sociaux et à l'exclusion des couches les plus défavorisées. Un tel déficit ou défaut de relations sociales, pousse certains individus aux pratiques ci-après répertoriées lors du processus participatif.

    LA VIOLENCE ET LA DÉLINQUANCE.

    Dans les prisons, en général, les personnes détenues sont la plupart des jeunes. Les statistiques de la justice sénégalaise les plus récentes indiquent un taux de criminalité de 1,8% marqué par une progression rapide des infractions et une forte présence des jeunes parmi la population carcérale. Cette montée de la délinquance des jeunes peut être imputable au relâchement des efforts des parents dans la prise en charge de l'éducation des adolescents en perte de repères. La toxicomanie y est pour quelque chose car avec elle tout est possible : cambriolage, vol a mains armées, intimidations, menaces... En outre la violence faite aux femmes est devenue un fait courant dans les quartiers pauvres et dans les familles démunies conduisant souvent à des drames. Et Baraka est loin d'échapper à ce tableau sombre. Quelques cas de violence conjugale sont notés ça et là. Et malgré une forte mobilisation de la jeunesse derrière l'ASC, des brebis galeuses rendent la vie difficile aux citoyens s `excluant socialement de la société. Il n'est pas rare de voir des gens se bagarrer au abords du maquis qui attire des gens venant de dehors, comme dit plus haut.

    LA MENDICITÉ.

    Des efforts notoires ont été fait avec Enda en vue de résoudre ce problème qui était caractéristique du quartier. Il n'est en effet pas rare d'assister à une séance de dons de riz ou autre condiment par des étrangers. C'est à voire que même si ce phénomène n'est pas apparent, il subsiste sous d'autres formes plus subtiles. Le phénomène des talibés en quête quotidienne de nourriture et d'argent tant pour leur propre survie que pour l'entretien de leur marabout et repérable et est un véritable problème social.

    LA PROSTITUTION

    Les statistiques sur la prostitution sont rares et souvent approximatives ou incomplètes. Toutefois, une Enquête de Prévalence des infections sexuellement transmissibles chez les prostituées clandestines de Dakar (Christian Lauren, IRD), réalisée en 2000 évalue l'âge médian des prostituées à 28 ans. Presque 20% d'entre elles n'avaient légal (21 ans) ; alors que le tiers était célibataire, la plupart était divorcée (48%), mariée (12%) ou veuve (6%). La prévalence de l'infection du VIH chez ces prostituées est de 14% alors qu'elle se situe entre 1 et 2% dans la population totale.

    Concernant Baraka, nous n'avons pas de statistiques fiables mais ce qui est constant et indéniable est que ce phénomène est bien présent, tapis dans l'ombre de l'alcoolisme entre autres.

    LE TRAVAIL DES ENFANTS COMME ALTERNATIVE

    Le travail des enfants est défini ici comme l'exercice d'une activité économique par des jeunes de moins de 15 ans. On suppose qu'à cet âge, cette catégorie devrait être à l'école. Les données de l'enquête indiquent que 27,6% des enfants de 5 à 15 ans travaille d'une manière ou d'une autre et 15% exerce une activité rémunérée. Selon toujours nos données, 22% des enfants effectuent plus de 4 heures de travaux domestiques par jour, c'est à dire, plus que la norme admise. Dans de telles conditions, l'on peut suspecter que le travail soit suffisamment contraignant et pénible pour entraîner des perturbations dans l'éducation, la santé, le développement normal et enfin, la survie de l'enfant. Les faibles taux de scolarisation peuvent s'expliquer en partie par l'importance du travail des enfants.

    Le travail des enfants comme tous le savent est indésirables et nuisibles pour eux ainsi que pour leur famille. Pourquoi persiste-il donC ? comme déjà dit, il résulte de la pauvreté qui oblige les familles à envoyer les enfants travailler ou pousse les enfants eux même à le faire pour survivre et rester dans ce cercle vicieux. Il faudrait donc prendre le mal par la racine.

    LA DÉGRADATION DE L'ENVIRONNEMENT.

    Le croît démographique élevé et les longues années sécheresse ont fortement contribué à la fragilisation de l'environnement. En milieu rural, la faible qualité de vie des populations continue de faire pression sur les ressources naturelles expliquant ainsi le rythme inquiétant de déforestation malgré les quelques efforts fournis dans ce domaine.

    D'énormes efforts ont été fait dans ce sens , en matière d'assainissement et de prestation . Néanmoins , la densité de la population sur les terres arables est forte de même que 95% des ménages utilise pour la cuisson des aliments du charbon de bois ou du bois de chauffage . Ceci pose un véritable problème environnementale.

    Les ordures sont rejetées hors des maisons. Chaque ménagère transporte « ses » ordures, de sa concession à la « décharge » la plus proche de son domicile. Ces « décharges » ou « dépôts d'ordures », selon les terminologies habituelles, sont aussi nombreux que les comptent de terrains vacants, impropres ou non à la construction.

    Ce mode de gestion des ordures, à savoir leur enlèvement et leur rejet à des endroits « réservés », répond à des préoccupations hygiéniques incontestables. Lorsque l'on passe en revue les différentes « décharges d'ordures » ménagères établies et exploitées, leur caractère sauvage dénie toute rationalité dans le choix des aires affectées à cet usage. Certes le mode de traitement des ordures ménagères adopté est la réplique des habitants à l'exclusion de leur quartier du mode conventionnel et normatif d'enlèvement des objets considérés.

    4-Éléments d'une stratégie d'intervention en milieu urbain

    LA NÉCESSITÉ D'UNE PROMOTION DES RESSOURCES HUMAINES

    A tour les acteurs , nous voulons rappeler que le principal acteur du développement c'est l'homme . La véritable richesse d'une nation , ce sont les hommes ; mais ici en Afrique nous ne savons valoriser les ressources humaines . Le potentiel humain est souvent mal formé et donc inapte a l'emploi , alors que les besoins sont énormes . A Baraka , faudrait peut être pensé aux écoles d'apprentissage technique .

    Jamais le genre humain n'a regorgé de tant de richesses , de tant de possibilités, d'une telle puissance économique; et pourtant une partie considérable des habitants du globe sont encore tourmenter par la faim et la misère et des multiples groupes d'humain se savent ni lire ni écrire .

    Par ailleurs , un certain héritage culturel a tué en beaucoup d'habitants le sens de l'inventivité et de la créativité les poussant à des réflexes de simples consommateurs de ce qui se fait ailleurs et qui est plus apprécié de ce seul fait .

    LES INITIATIVES COMMUNAUTAIRES

    Face à la misère , un nombre croissant de personnes et de groupes choisissent de participer partout à des actions communautaires . Ces initiatives doivent être fortement encouragées. Actuellement de plus en plus de pays soutiennent la participation populaire , mais certaines réalités en place tentent encore de réduire à néant ces initiatives qui les dérangent - entraînant parfois de très lourdes conséquences - alors qu'elles constituent pourtant les bases indispensables d'un véritable développement et parfois à moindres coût. Il ne faudrait pas ignorer les ressources de ces bénéficiaires, aussi pauvres soient-elles Elles ne sont pas systématiquement dépourvu de liquidités. Planifier un programme sans y faire participer l'école et le corps enseignant, aussi c'est courir à l'échec.

    LE RÔLE PRIMORDIAL DES FEMMES

    Il est certain qu'elles sont la clé du développement et on devra être soucieux d'exploiter les rôles de la femme , sans creuser de faille : c'est à dire ni féminiser les hommes ou viriliser les femmes . Cependant , l'évolution souhaitable de la condition de la femme ne doit pas faire perdre de vue l'attention qu'elle doit prêter à la vie qui doit s'épanouir.

    Les femmes jouent un rôle fondamentale dans la communauté et parfois elles sont à la fois les protagonistes et l'un des principaux groupes visés. Elles sont proches des enfants, elles sont concernés de près par les pratiques de contraception, l'allaitement ...Elles peuvent faire basculer la balance en matière de prévention et c'est réellement elles qui décident s'il faut emmener les enfants en consultation...Sur le plan économique , ce sont elles qui doivent boucler les fins du mois.

    C'est pourquoi si elles « toussent », c'est la famille toute entière qui « étouffent ».

    VERS UN ÉCONOMIE PLUS SOLIDAIRE

    Pour mieux servir l'homme et tous les hommes.

    La croissance de la richesse est nécessaire au développement , mais les grandes reformes macroéconomiques - induisent toujours une limitation des revenus - peuvent échouer lorsque les reformes de structure ne sont pas entreprises avec l'énergie et le courage politique nécessaires , et notamment celles du secteur public : reforme des blocages politiques et sociaux . Elles causent alors des souffrances vaines et précipitent une rechute . Ces reformes vigoureuses et parfois excessivement brutales sont toujours accompagnées d'aides en provenance de la communauté internationale , qui fait pression sur le pouvoir politique , souvent a sa demande , pour placer le pays devant ses choix et l'aider a prendre des décisions que les pays développés n'ont plus eu l'occasion de prendre depuis les années de la reconstitution après la seconde guerre mondiale.

    Il est du devoir des institutions internationales d'inclure dans les plans élaborés par les gouvernements , et en écoutant leurs conseils des dispositions cibles pour soulager la souffrance de ceux qui vont être les plus atteints par ces mesures nécessaires . Il leur appartient de nourrir la confiance à l'égard des dirigeants du pays pour que ce dernier bénéficie à ce moment - là des appuis financiers en provenance des prêteurs publics et prives . Les institutions internationales doivent faire également pression sur le gouvernement pour que toutes les catégories sociales puissent participer a l'effort commun .

    Sinon il ne pourra pas aller dans le sens du bien commun et de la justice sociale , si difficile a sauvegarder , aussi faible soit-elle , dans ces circonstances .

    Pour parvenir à ce but , le personnel des institutions internationales doit faire preuve de la rigueur technique dont il est heureusement coutumier , mais aussi du souci des personnes qu'on ne peut inculquer par des dispositions bureaucratiques ou par une formation prenant économique . C'est là que l'écoute préférentielle du pauvre doit être particulièrement soigneuse : on doit imaginer des dispositions précises , en accord avec les ONG et les Associations catholiques qui sont à la fois au contact et au service des plus exposes . On ne pourra jamais assez insister sur ce point : il est essentiel , et les responsables nationaux et internationaux peuvent le négliger facilement, du fait que le travail technique présente déjà des difficultés considérables.

    D'une façon générale , tous les organismes nationaux et internationaux , en rapport permanent avec chaque pays en mal de développement, se doivent d'ouvrir des lignes de communication personnel technique qui définit les plans de réforme. Mais ceci doit être réalisé dans la confiance mutuelle de personnes qui ont en commun le service des hommes et de chaque homme, pour ne pas verser dans l'économisme et dans l'idéologie.

    DES HABITANTS PRÉDISPOSÉS POUR LA NÉGOCIATION

    Sur le processus et les moyens devant conduire à la satisfaction de ces besoins, les populations sont disposées à y participer pour la collaboration avec la mairie concernée comme gage de sécurité entre autres...Une entité à elle seule ne peut pas régler les problèmes de Baraka, tous doivent mettre la main à la pâte : Enda, Municipalité...La participation de ce dernier permettrait sûrement d'accélérer certaines procédures. Les défis sont grands ; le chômage, le sous emploi, le faible revenu et la malnutrition allant de pair avec la mauvaise santé ; les tentatives pour améliorer ces conditions n'auront guère de chances d'avoir des effets durables, si elles ne s'inscrivent pas dans une lutte globale contre la pauvreté, impliquant la création d'emplois et la promotion et l'appui d'activités génératrices de revenus.

    D'après leurs expériences d'acteurs sur le terrain, notre population cible pensent que les principaux signes de la pauvreté sont, dans l'ordre, la difficulté à se nourrir, le manque de travail, le manque de soins efficaces, le manque de logement décent.

    Aussi, considèrent-elles que les priorités des partenaires au développement et du gouvernement devraient être dans l'ordre : (i) l'emploi des jeunes (20,1%) ; (ii) la réduction des prix des denrées de premières nécessité (18,9%) ; (iii) l'accès aux soins de santé de qualité (17,7%) ; (iv) l'acquisition d'un « chez soi » (11,3%).

    LE RÊVE DU « CHEZ SOI »

    A la recherche d'équipements et de services garantissant de meilleures conditions de vie, rares sont personnes qui envisagent de quitter leur parcelle, pour une nouvelle « aventure », quand il s'agit des perspectives résidentielles. Plus de la moitié des chefs de ménage sont dans ce cas ; et si 12% songent à le faire, les indécis, eux, représentent 25,8%.

    En ville , l'acquisition du « chez » consacre l'accession vis-à-vis de l'environnement social à une position enviée, à une sécurité, la réussite qui dynamise et encourage.

    CONCLUSION

    Les problèmes que posent Baraka sont très complexes et sont liés pour la majeure partie à des conditions socio-économiques et de développement. Revenu faible, approvisionnement insuffisant en eau potable, alimentation et nutrition défectueuses, logement en baraque, manque d'assainissement, pollution et salubrité de l'environnement, éducation et infrastructure qui se font désirer, santé fragile, statut juridique ...autant d'éléments qui ont des répercussions sur la vie de chacun dans ce quartier spontané dont les habitants sont contraints de s `y adapter compte tenu surtout de la modicité de leurs moyens. Les tentatives pour améliorer ces conditions n'auront guère de chances d'avoir des effets durables, si elles ne s'inscrivent pas dans une lutte globale contre la pauvreté, impliquant la création d'emplois, l'organisation sociale, la promotion et l'appui d'activités génératrices de revenus.

    * 1 Population et habitat du centre de Dakar : le secteur de l'avenue Lamine Gueye, mémoire de Maitrise présenté par Mamadou Seck en juin 1984 ; DESL 924

    * 2 Amadou Diop, Médina Gounass (Pikine Dagoudane Dakar) Pratiques sociales et spatiales, mémoire de Maitrise, 1982, UER de Géographie et aménagement de l'espace, Université Paul Valéry, Montpellier France, LDES 1020

    * 3 Amadou Diop, idem

    * 4 Ministère de l'Economie des Finances et du Plan, Division de la Prévision et de la Statistique.

    -Population estimée du Sénégal en 1999, 2000, 2001. Juin 2001.

    -R.G.P.H 1998, Rapport Région ; Résultats définitifs Dakar ; Septembre 1992

    * 5 Ministère de l'Economie des Finances et du Plan, Division de la Prévision et de la Statistique.

    -Population estimée du Sénégal en 1999, 2000, 2001. Juin 2001.

    -Répertoire des villages de la région de dakar, R.G.P.H 1988

    -R.G.P.H 1998, Rapport Région ; Résultats définitifs Dakar ; Septembre 1992

    * 6 idem

    * 7 Les conditions de vie et de travail des filles domestiques à Dakar ; dossier de recherche duel II, Mai 2001, par Issimath Laniba, DiarigneSène, Rémi Nimubona, Viviane Tine, Benoît Tine.

    * 8 Khadidiatou Tall Tiam, Démographie et habitat dans un quartier de Dakar : étude de la Médina Est « un processus de taudisation », déc. 88, Département de Géographie, UCAD ; LDES 1347

    * 9 Quotidien national Le Soleil hors série de février 2001, page 29 

    * 10 Les baraques de Baraka : le feuilleton d'un déguerpissement avorté ; Le soleil du 7 janvier 2002, page 15

    * 11 ibid.

    * 12 Enda graf, une structure de Enda TM (groupe,recherche,action,formation) avec Emilie Senghor, éducatrice

    * 13 www.enda.sn

    * 14 www.enda.sn

    * 15 Nigaban DARA, stagiaire, 17-06-2001 ; Rapport des investigations faites pour le renforcement, l'amélioration et l'aménagement des lits de ruissellement des eaux de pluies à Baraka,

    * 16 www.enda.sn

    * 17 Plusieurs élus locaux s'attachent toujours à cette idée que l'exode rural est la source d'alimentation de la croissance démographique de Dakar.

    * 18 Ministère de l'Economie des Finances et du Plan, Division de la Prévision et de la Statistique.

    -Population estimée du Sénégal en 1999, 2000, 2001. Juin 2001.

    -Répertoire des villages de la région de dakar, R.G.P.H 1988

    -R.G.P.H 1998, Rapport Région ; Résultats définitifs Dakar ; Septembre 1992

    * 19 idem

    * 20 idem

    * 21 Notons que certains biens durables, à l'instar de l'immobilier, représentent un patrimoine transmissible, il peuvent donc être hypothéqués.

    * 22 L'alimentation : elle va de la minoterie au commerce des fruits de légumes frais, elle intégre la restauration, la fabrication et la vente de boissons, etc.

    -l'habillement et le textile : elle englobe la couture, le commerce de tissus et de vêtement, les fabriques et commerces d'articles chaussants, etc.

    -la réparation ou entretien : elle regroupe la vulcanisation, la réparation d'autos, de cycles, d'appareils électriques et électroménagers, etc.

    l'équipement : elle comprend les « briqueteries », les vanneries, les menuiseries, les fabriques de matelas, les forges, les quincailliers, etc.. qui travaillent pour l'équipement des ménages en général.

    Les services aux personnes : elle inclut les marabout, le commerce des plantes soignantes, la coiffure, les photographes, les lavandières etc.

    * 23 Les conditions de vie et de travail des filles domestiques à Dakar ; dossier de recherche duel II, Mai 2001, par Issimath Laniba, DiarigneSène, Rémi Nimubona, Viviane Tine, Benoît Tine.






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