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Tuberculose et VIH dans les pays à  ressources limitées

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par Jean- Baptiste Dr Bagula Safari
Université libre de Bruxelles - PhD 2010
  

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SEROPREVALENCE DU SIDA ET DE L'INFECTION AU VIH EN MEDECINE INTERNE A LA CRE ETUDE PROSPECTIVE SUR 715 HOSPITALISES

JB BAGULA, MD, MPH. **, S. DEWEIT, MD, PhD.*

RESUME

Une étude prospective menée en Médecine Interne à la Clinique restaurer l'espoir a recherché l'infection au VIH par la méthode ELISA suivie de la confirmation par le Western-Blot ou l'Immunofluorescence.

Sur 715 malades testés systématiquement, 7 (0,98 %) étaient reconnus porteurs du VHI1 dont 5 (0,70 %) atteints de SIDA et 2 (0,28 %) séropositifs.

La contamination s'était faite à l'étranger dans 6 cas sur 7. Cette étude suggère, d'après ce que nous savons actuellement de l'épidémiologie du SIDA en Afrique Noire, que les rapports sexuels avec les migrants et

les voyageurs joueraient un rôle prépondérant dans la propagation du SIDA en RD Congo, et que

les mesures de prévention devraient tenir compte de cette réalité.

SUMMARY

Seroprevalence of AIDS and HIV infections in the Department of Medecine.

A prospective re s e a rch work has investigated cases of HIV infection Screened out by ELISA test and

confirmed by WESTERN-BLOT or IMMUNOFLUORE SCENCE tests. Over 715 systematically- tested patients, 7 (that is 0,98 %) were found HIV carriers, out of which 5 (0,28 %) have developed AIDS disease and 2

seropositive. Contamination occurred abroad in six cases out of 7.

Taking into account the present level of our knowledge of the epidemiology of AIDS in Black Africa, the study suggests that sexual intercourse with migrants and travelers plays a significant role in the propagation of AIDS in DRC and that as a result preventive measure should consider this reality.

Depuis la découverte des premiers cas de en RDC

en 1985 jusqu'à ce jour, aucune étude n'a évaluél'importance de l'infection au virus de l'immunodéficience

humaine (VHI) parmi les malades hospitalisés en Médecine Interne au Centre National Hospitalier. Les tests de dépistage étaient habituellement pratiqués chez les patients remplissant les critères de Bangui pour le diagnostic clinique du SIDA en Afrique (2). Il y a lieu de se demander si dans ces conditions, le recrutement de ce service ne comportait pas de patients séropositifs hospitalisés pour d'autres affections mais, qui ne présentaient encore aucun signe clinique de SIDA. Le but de cette étude était de répondre à cette question par le dépistage systématique du portage du VIH chez tous les malades hospitalisés pendant une période donnée.

1 - PATIENTS ET METHODES

Le service de Médecine Interne de la clinique restaurer l'espoir servait de cadre à ce travail. Etaient inclus dans l'étude tous les malades hospitalisés de façon consécutive sur une période de 6 mois du 1er Mai 2007 au 31 Octobre 2007, quel que füt le motif d'hospitalisation (accès palustre, hypertension artérielle, etc.).

Un prélèvement sanguin était ainsi systématiquement pratiqué sur chaque malade. Les sérums recueillis étaient conservés à -42° C dans des eppendorfs jusqu'à leur transport AU CHU saint Pierre en Belgique où étaient pratiqués les examens sérologiques. Tous les sérums étaient testés selon la méthode ELISA pour le VIH1 et le VIH2. Ceux qui étaient reconnus positifs à cette étape de l'analyse étaient soumis ensuite aux techniques de confirmation, soit par le Western-Blot, soit par l'immunofluorescence.

Enfin, l'examen des dossiers médicaux des malades reconnus séropositifs après confirmation renseignait sur l'âge, le sexe, la provenance géographique et la pathologie qui était à l'origine de l'hospitalisation.

* *Service de Médecine Interne, Clinique Restaurer l`Espoir *Departement des maladies Infectieuses, St Pierre University Hospital 322, rue Haute. B- 1000 Bruxelles

E-Mail: fac.med unikin@yahoo.fr

1 - Chef de clinique Assistant à la faculté.

2 - Professeur de Médecine.

JB BAGULA, MD, MPH. **, S. DEWEIT, MD, PhD.*

Les individus atteints étaient des adultes jeunes âgés de 32 ans à 54 ans, appartenant aux deux sexes (6 hommes et 1 femme).

Ils étaient tous de nationalité congolaise ; l'un d'eux résidait à Beni ; les six autres étaient des migrants venant de l'Ouganda (2 cas) et de Kenya (4 cas) d'où ils venaient d'être
rapatriés devant l'aggravation de leur état de santé. Enfin, le tableau 1 montre que, d'après les critères de définition du SIDA appliqués à l'Afrique, 5 malades étaient sidéens tandis que les 2 restants étaient séropositifs.

L'amaigrissement était constant chez les premiers (5 cas sur 5), suivi de la fièvre prolongée (4 cas) et de la diarrhée

chronique (3 cas). Quant aux séropositifs, l'un était hospitalisé pour cirrhose décompensée, et l'autre pour insuffisance rénale chronique, au stade terminal ; la perte de poids était notable dans les 2 cas.

422

2 - RESULTATS

2.1 - Bilan de l'enquête sérologique

Sur les 756 patients hospitalisés pendant la période d'étude, 41 (5,4 % de l'échantillon) n'avaient pas pu être testés pour différentes raisons : décès à l'admission : 16 cas ; évasion ou exeat dans les 24 heures suivant l'hospitalisation : 21 cas ; refus de se soumettre au prélèvement : 2 cas ; malades transférés en chirurgie dès leur admission : 2 cas.

L'enquête portait de ce fait sur 715 malades (94,6 % de l'échantillon). 7 d'entre eux (0,98 %) étaient reconnus infectés par le VIH. Parmi ces derniers, 5 (0,70 %) étaient atteints de SIDA selon la définition clinique de l'OMS appliquée à l'Afrique, tandis que 2 (0,28 %) étaient séropositifs.

Il s'agissait dans tous les cas du VIH1.

2.2 - Caractéristiques épidémiologiques et cliniques des malades infectés par le VIH1

Les renseignements concernant le sexe, l'age, le lieu de contage et les manifestations cliniques sont reportés sur le tableau n°1.

TABLEAU 1

Caractéristiques épidémiologiques et cliniques des malades infectés par le VIH1

Maladies

1

2

3

4

5

6

7

Sexe

M

M

M

M

M

M

F

Age (ans)

32

36

40

44

50

54

40

Lieu de contage

Ouganda

Ougand
a

Kenya

Kenya

Kenya

Ouganda

Ougand
a

Amaigrissement

+

+

+

+

+

+

+

Diarrhée chronique

+

+

+

 
 
 
 

Fièvre prolongée

 

+

+

 

+

 

+

Toux chronique

 

+

 
 

+

 

+

Prurit

 

+

 
 
 
 
 

Herpès

 

+

 
 
 
 
 

Candidose buccale

 
 
 
 
 
 
 

Adénopathies

+

+

+

+

 
 
 

Statut clinique

SIDA

SIDA

SIDA

Séro positif cirrhose

décompensée

SIDA

Séro positif Insuffisance rénale chronique

SIDA

3 - COMMENTAIRES

Les taux publiés de séroprévalence en Afrique chez des adultes bien portants varient fortement selon la population étudiée.

En général, les taux les plus élevés ont été rapportés en Afrique Centrale où 4 à 15 % de la population adulte des grandes villes seraient infectés par le VIH1 (6).

Par contre, la séroprévalence de l'infection à ce virus semble inférieure à 1 % parmi les adultes dans la plupart des pays de l'Afrique (6, 7). Au Congo- Kinhsasa, elle était estimée à 0,36 % (8).

Un autre indicateur qui rend également compte de l'importance du SIDA comme problème prioritaire de santé publique est la proportion élevée de patients atteints de SIDA dans les hôpitaux des grandes villes africaines (7).

SEROPREVALENCE DU SIDA ET DE L'INFECTION AU VIH...

Par comparaison à ce qui est noté ailleurs en Afrique, les fréquences hospitalières du SIDA et de séropositifs relevées dans cette étude (respectivement 0,70 % et 0,28 %) apparaissent

relativement faibles. Ainsi, déjà en 1987 à Kinshasa, 24 % des malades hospitalisés étaient séropositifs et 11 % présentaient des signes évidents de SIDA (7). Ailleurs à Brazzaville, les travaux de BIENDO et coll. (1), menés de Juin à Décembre 1988 et portant sur 200 hospitalisés, révélaient que 21,5 % de ceux-ci étaient porteurs d'anticorps dirigés contre le VIH1. La situation est particulièrement dramatique en Côte d'Ivoire (3) : d'après l'enquete de DE COCK et coll., conduite dans les 2 plus grands hôpitaux d'Abidjan de Juillet à Novembre 1988 et

portant sur 1 501 admissions, la prévalence hospitalière globale de l'infection à VIH (types 1 et 2) étaient de 43 % dans l'un des hôpitaux et de 28 % dans le second, tandis que celle du SIDA était respectivement de 19 % et 9 %.

Par contre, le Gabon semble beaucoup moins touché que la Côte d'Ivoire puisque seulement 5,31 % des malades hospitalisés étaient infectés par le VIH (4).

Sur le plan épidémiologique, il est remarquable de noter qu'à une exception près, tous nos malades porteurs du VIH avaient été contaminés à l'étranger (Côte d'Ivoire : 4 cas ; Gabon : 2 cas). C'est dire l'importance des migrations de

population dans la propagation du VIH au Bénin. La prévention de cette maladie, axée sur l'information, l'éducation et la communication, doit tenir compte de cette réalité pour les actions diligentes à mener en direction de la population et des voyageurs en particulier.

Quant aux manifestations cliniques observées chez nos sidéens, elles rejoignent les données de la littérature africaine (2, 5, 6, 8). Enfin, il est à noter que les séropositifs présentaient tous les deux un amaigrissement important qui pourrait être aussi en rapport avec la pathologie associée (cirrhose décomposée et insuffisance rénale chronique).

CONCLUSION

Avec une séroprévalence hospitalière de 0,98 % en Médecine Interne, la RDC paraît relativement peu touché par l'infection au VIH. Seules, des mesures hardies de prévention et une politique de sensibilisation et d'information, tenant compte du rôle majeur que jouent les voyageurs et les migrants dans la propagation de l'épidémie, permettront de contrôler celle-ci afin qu'elle n'atteigne pas les proportions qu'on lui connaît actuellement dans les autres pays de la sousrégion.

423

BIBLIOGRAPHIE

1 - BIENDO M., YALA F., OTILEON A.R., LOUKAKA J.C. Etude séro-épidémiologique de trois maladies sexuellement transmissibles (syphilis, infection VIH, hépatite virale B) à Brazzaville. Méd. Mal. Infect., 1990, 20, (2) : 68-71.

2 - COULAUD J.P. Manifestations cliniques de l'infection par le virus de l'immunodéficience humaine VIH chez l'Africain. Méd. Trop., 1988, 48, (4) : 327-330.

3 - DE COCK K.M., ODEHOURI K., MOREAU J., KOUADIO J.C., POTER A., BARRERE B., DIABY L., HEYWARD W.

Rapid emergence of AIDS in Abidjan, Ivory Coast. Lancet, 1989, 2 : 408-410.

4 - MEFANE C., BENONI D., GUERCH M., DISTAMBU V. Séroprévalence des infections à rétrovirus humains à Libreville (Gabon).

Méd. Afr. Noire, 1989, 36, (6) : 491-496.

5 - MONNY-LOBE M., SHIRO-LENTE S., NDUMBE P.M. Clinical aspect of AIDS in Cameroon. Ann. Univ. Sc. Santé, 1987, 4, (4) : 553-554.

6 - PIOT P., EYCKMANS L.

Epidémiologie et présentation clinique de l'infection VIH1 en Afrique. Méd. Mal. Infect., 1988 (Spécial Décembre) : 682-686.

7 - TEZZO R., PIOT P. Epidémiologie de l'infection à VIH en zone tropicale. In : ROSENHEIM M.I , TOUA-NGAPORO A. Sida et infection à VIH. Aspects en zone

tropicale. Editions Ellipses (Paris), 1989, pp. 48-59.

8 - ZOHOUN S.I., HOUNTONDJI A., BIGOT C.A., LATOUNDJI S., MICHODJEHOUN O.A., KODJOH N., MONTEIRO S.

Le syndrome d'immunodéficience acquise (SIDA) en République Populaire du Bénin. Aspects épidémiologiques, cliniques, diagnostiques et préventifs. Actes de la 14ème Conférence Biennale de l'Association Scientifique Ouest-Africaine. Editions Meps, (Cotonou), 1990, 76-89.






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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984