2.2.6. Prise en charge de
stérilité primaire
FATOU SOW (1992) révèle que le traitement du
couple stérile ou infertile implique deux volets : un volet
psychologique et un médicamenteux et chirurgicale.
a) Volet psychologique
Cette composante psychologique reste le premier
élément du traitement et aussi le support permanent au cours de
l'administration des médicaments. Il repose sur la qualité de la
réception.
La communication de l'information et surtout l'implication des
deux partenaires au processus du traitement. Dans les causes infectieuses,
l'élargissement de la thérapeutique dans un ménage
polygame exige une approche et un suivi plus intense. Il en est de même
pour certains cas où le facteur masculin étant établi
comme cause de stérilité, des rutilances du conjoint peuvent
être observées.
b) Volet
médicamenteux
Le rapport des principaux facteurs de la
stérilité est indispensable pour mieux cerner les
différents schémas thérapeutiques. Ainsi la
stérilité d'un couple peut être consécutive à
un facteur, soit masculin (40%), soit féminin (60%). Parmi les facteurs
féminins, il faut citer les causes hormonales (ovaires, hypophyse,
hypothalamus), utérines, tubaires et cervicales.
A. Stérilité d'origine
masculine
Selon l'étiologie, on distingue deux variantes dans le
traitement :
a) Le traitement anti-infectieux avec l'administration
d'antibiotiques et des sulfamides. Il faut insister sur la place importante des
chlamydias et des mycoplasmes comme germes causaux (traitement aux cyclines)
quoique la gonococcie et la syphilis n'aient rien perdu de leur poids.
b) Le traitement de l'hypofonctionnement de la gonade par
administration de :
- Substances à un effet gonadotropique telles que
clomifère et hormone gonadotropique ménopausée ;
- Substances amenogeniques telles que Mestérolone,
testostérone ;
- Substances énergétiques pour les
spermatozoïdes telles que fructose, acide aminés.
B. Stérilité d'origine
féminine
FATOU SOW (opcit 1992), démontre que le traitement du
facteur cervical de la stérilité repose sur les points
suivants :
- Suppression d'une synéchie cervicale ;
- Devant une glaire insuffisante ou absente, apport hormonal
en oestrogène au HMG dès le 5ème jour du cycle
suivi d'un contrôle.
En cas d'échec, insémination artificielle c'est
une pratique qui consiste à introduire les spermes dans les voies
génitales de la femme sans qu'il y ait des rapports sexuels. Lors qu'on
utilise le sperme de mari (auto fécondation), par contre quand on
utilise les spermes d'un donneur autre que le conjoint
(Hétéro-fécondation), mais pose des problèmes
religieux, moraux et juridiques.
- Devant une glaire infectée : traitement aux
antibiotiques par voie générale et/ou locale. Devant des signes
concordants, on peut associer des anti-inflammatoires ;
- En présence d'anticorps anti spermatozoïde dans
la glaire, on peut tenter une corticothérapie ;
- Le dernier recours reste l'insémination artificielle.
En fait, si l'on tient compte des capacités techniques dans nos pays
africains, seule la stérilité cervicale partant de
présence d'anticorps ne peut pas être aisément
diagnostiquée et traitée dans nos conditions actuelles.
Stérilité d'origine
tubaire :
Les principaux éléments du traitement
sont :
- Dans les synéchies utérines, une ablation soit
par chirurgie classique, soit par hystéroscopie ;
- Dans les anomalies (congénitales telles que les
utérus bicornes, la chirurgie. Par contre dans les hypoplasies
utérines, on recommande soit une hormonothérapie, soit pour
certains auteurs l'installation temporaire d'un stérilet ;
- Dans les infections de l'endomètre, une
antibiothérapie et dans la variante tuberculose, un traitement
spécifique ;
- Dans les cas de myomes utérins (surtout responsables
d'hypo fécondité), l'ablation chirurgicale de myomes ;
- Dans les formes avec anticorps contre les
spermatozoïdes, une corticothérapie.
Ce facteur utérin de stérilité garde son
importance en Afrique aussi bien du côté des synéchies
utérines que du côté des fibromyomes.
Stérilité tubaire :
Pour de nombreux auteurs des pays développés
(HOCHULI et COLL, RUNNEBAUM et COLL), la stérilité tubaire
constitue, avec 22% des cas, un des principaux facteurs de
stérilité :
Le traitement est établi comme suit :
- Infections : antibiothérapie en tenant compte de
la place non négligeable des chlamydias et des mycoplasmes, (cyclines).
En cas de salpingite tuberculeuse, un traitement spécifique à la
rifampicine et quatre tuberculostatiques est recommandé. La
médication des salpingites chroniques peut être
complétée par l'application d'une série d'ondes courtes.
Une insufflation tubaire permet de vérifier à la fin du
traitement la perméabilité tubaire et lever les obstacles
minimes. Ce schéma thérapeutique simple des
stérilités par infection tubaire est souvent appliqué dans
nos formations sanitaires. Les résultats sont encourageant, une
vingtaine de grossesses par an ;
- Obstruction tubaire persistante ;
Reperméabilité soit par chirurgie classique, soit par micro
chirurgie ;
- En cas d'endométriose, son traitement réside
dans l'administration du DANAZOL et tout récemment des agonistes de la
Gn-RH (Gonadotrophines Releasing hormon).
Stérilité
endocrinienne
La conduite thérapeutique exige ici un diagnostic
précis de la défaillance hormonale et un suivi constat de l'effet
thérapeutique : on peut citer le contrôle de la
température basale et la surveillance échographique de la
maturation folliculaire. Parfois une simple observation clinique permet
d'apprécier le succès thérapeutique, par exemple dans les
galactorrhées.
Les différents schémas thérapeutiques
portent sur l'administration :
- D'oestrogène et de progestérone ;
- D'inducteurs de l'ovulation : clomifène, HMG
suivi de HCG (Horme chorionique gonadotrophiques) ;
- D'inhibiteur de la prolactine dans les hyper
prolactinémie : BROMOCRIPTINE ;
- Et tout récemment des analogues de la Gn-RH
(Gonadotrophine releasing hormon).
Malheureusement dans nos pays, compte tenu du coût des
examens et du manque de laboratoires, les stérilités d'origine
endocrinienne constituent une source de difficulté majeure de
diagnostic. On ne saurait conclure ce volet du traitement sans au
préalable aborder le traitement de la
sous-fécondité ; Il porte sur :
- La lutte contre les infections responsables de
l'interruption de l'ovulation ou de la grossesse : infection virale,
paludisme aigu etc ;
- Le cerclage dans le béance du col
utérin ;
- La chirurgie correctrice dans les rares formes de
rétroversion fixée.
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