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Analyse critique de la réinsertion socio-économique des femmes victimes des violences sexuelles en provinces de l'Est de la RDC

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par Joseph KYAKIMWA MULERE
Institut supérieur de commerce de Goma RDC - Diplome d'études approfondies en gestion financière et planification des projets 2010
  

Disponible en mode multipage

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0. INTRODUCTION

0.1. Etat de la question

L'Initiative Conjointe de Lutte Contre les Violences Sexuelles avait mené une enquête dans la province du Su d-Kivu sur la prise en charge des cas des violences sexuelles. Comme résultats en termes d'assistance, la réinsertion socio-économique restait un besoin non valablement couvert par les intervenants. Ainsi les recommandations formulées suite à ce constat étaient : « Malgré les nombreux efforts des partenaires, les besoins restent importants. La réintégration familiale doit aller au-delà de la réconciliation avec les familles et intégrer une approche droite visant la réhabilitation du statut de la femme au sein de la famille et de la communauté »1(*).

Au cours de la même année Harvard Humanitarian Initiative2(*) en collaboration avec Oxfam Amérique avait mené des investigations auprès des femmes victimes de violences sexuelles internées à l'hôpital de Panzi à Bukavu. Dans le rapport de ses investigations intitulé «Now, the world is without me», la situation économique des femmes victimes des violences sexuelles était présentée de cette manière : « Presque 74% des femmes victimes des violences sexuelles, dans l'étude, avait reporté l'agriculture comme source de leur panier ménager. Il était estimé qu'en République Démocratique du Congo généralement les femmes  comptaient 73% de celles-là économiquement actives dans l'agriculture et produisaient plus que 80% de récoltes.

Dans la province du Sud Kivu plus spécifique, les femmes sont responsables pour l'activité agricole, elles sont décrites comme étant la force primaire conduisant toute l'économie de subsistance. Premièrement, les femmes qui avaient souffert des blessures corporelles seraient incapables de rentrer dans des travaux lourds de labour pour cultiver les champs. Autres femmes seraient dans la position de rentrer, mais seraient seulement en mesure de travailler dans une capacité réduite, ainsi réduire leur revenu et limitant leur possibilité de supporter leurs familles. Quelques femmes victimes des violences sexuelles étaient déplacées de leurs domiciles et de leurs communautés soit que leurs maisons étaient incendiées pendant l'attaque, soit que leurs mariages étaient disloqués, soit qu'elles ne se sentaient plus en sécurité dans leurs domiciles, soit qu'elles étaient ostracées par leur communauté ou soient qu'elles se sont déplacées dans une grande ville pour accéder aux services dont elles avaient besoin. Ayant un regard de l'étiologie derrière ce déplacement, ces femmes sont forcées d'abandonner leurs champs et au moins temporairement abandonner leur source du panier ménager. Donnant l'impact significatif des violences sexuelles sur les paniers ménagers, quel est dans l'ensemble l'impact des violences sexuelles sur l'économie au Sud-Kivu ?»2(*)

Au vue de ces deux revues de littérature : d'une part le constat et la recommandation formulée par l'Initiative Conjointe de Lutte Contre les Violences sexuelles pour la réinsertion socio-économique et d'autre part les résultats de la recherche de Harvard Humanitarian Initiative sur l'impact significatif des violences sexuelles sur les paniers ménagers et dans l'ensemble sur l'économie de la province du Sud-Kivu , il restait de savoir comment les ONG s'organisaient pour réinsérer les femmes victimes des violences sexuelles dans leurs communautés  afin de restaurer leur dignité et la réhabilitation de leur statut au sein de leurs familles et de leurs communautés. Cette réinsertion viserait l'amélioration de leurs conditions de vie en facilitant leur promotion dans la participation à la vie communautaire normale afin de les rendre des membres productives de la communauté. Ces projets viseraient également à assurer leur protection et faciliter leur accès aux soins médicaux, psychologiques et à l'assistance juridique.

0.2. Problématique

Notre problématique a été conduite sur base de ce qui avait été observé dans notre milieu de recherche pendant la période allant du 2007 à 2009 : Il avait été observé une vulnérabilité intense auprès des femmes victimes des violences sexuelles dans les milieux ruraux de la province du Sud Kivu. Ceci nous amena à nous poser multiples questions dont celles liées aux Activités Génératrices des Revenus dont elles seraient bénéficiaires pour leur réinsertion socio-économique.

Durant ces trois dernières années, les violences sexuelles avaient été de plus en plus dénoncées grâce à la sensibilisation et au travail des acteurs sur terrain. A partir de 2007, les acteurs sur terrain s'organisaient, menaient des campagnes, essayaient de mobiliser les fonds et mettaient sur place des actions pour la collecte des données et venir en aide aux victimes. La réinsertion socio-économique s'était imposée pour la plupart des femmes victimes de violences sexuelles car elles étaient rejetées par leur mari, leur belle-famille et par leurs propres parents.

Elles devraient trouver un refuge, se reconstruire économiquement et socialement. Ceci étant, dans la province du Sud Kivu, quelques ONG locales et internationales s'étaient engagées dans ce volet. Plusieurs associations avaient ouvert les portes pour les formations professionnelles en vue des Activités Rémunératrices des Revenus. Ces formations professionnelles concernaient les femmes qui venaient dans des centres d'apprentissage pour être formées dans la savonnerie, la cuisine, le tricotage, la broderie, la couture, le petit commerce, la fabrication des briques, le petit élevage ou l'agriculture.

C'était par exemple le cas des Activités Rémunératrices des Revenues visitées par l'envoyé spécial Kléber Kungu selon son rapportage dans l'article « Sud Kivu ou un paradis des problématiques » : « Nous en avons rencontré à Bukavu, excepté celles de l'hôpital de Panzi, au Centre de formation de l'ONG la Fondation Solidarité des Hommes (FSH) dirigée par Fernando Nkana wa Katamba et appuyée par l'Unicef. Ici, nous avons rencontré des filles violées et qui ont pu témoigner leur calvaire. Des enfants qui, avec l'appui des agences humanitaires comme l'Unicef, UNFPA, se voient réinsérés dans une société très inhumaine. Grâce à l'apprentissage de la coupe et couture, de la broderie, du tricotage, de la menuiserie et de la mécanique, leur avenir est moins sombre qu'avant. Dans le cadre des activités génératrices de revenus, la Fondation Solidarité des Hommes a créé le restaurant Miss Malaïka en faveur des femmes victimes de violences sexuelles où elles apprennent l'art culinaire ».

Ainsi les ONG se sont lancées dans la réinsertion socio économique des survivants des violences sexuelles ce qui nous a poussés à nous poser deux questions :

- Sont-ils efficaces les projets pour la réinsertion socio-économique des femmes victimes des violences sexuelles dans la province du Sud-Kivu ?

- Les Activités Génératrices des Revenus mises en place sont-elles suffisantes pour permettre la réinsertion socio économique des femmes victimes des violences sexuelles ?

0.3. Hypothèses

De ces questions posées, nous avions formulé cinq hypothèses quant aux résultats attendus de notre recherche :

- L'analyse du contexte et des contraintes avant la mise en oeuvre des projets ne seraient pas tenus en compte ;

- L'aspect éthique ne serait pas observé pendant la sélection des bénéficiaires et pendant la mise en oeuvre des projets ;

- Les réponses apportées par les intervenants ne répondraient pas aux besoins ressentis par les survivants des violences sexuelles pour leur réinsertion socio-économique ;

- Les survivants des violences sexuelles ne seraient pas impliqués dans les étapes du cycle des projets ;

- Les mécanismes de gestion du capital économique et du capital social ne seraient pas maîtrisés par les gestionnaires des projets.

0.4. Choix et Intérêt de l'Etude

Les résultats de l'étude viennent compléter les travaux faits par nos prédécesseurs qui avaient abondé dans le domaine des violences sexuelles. Ils permettent aux acteurs sur terrain d'améliorer la qualité de leurs interventions pour la réinsertion socio-économique des survivants des violences sexuelles.

Ils ouvrent une brèche aux futurs chercheurs pour les points évoqués et non traités dans le présent travail mais qui seront trouvés pertinents pour une étude quelconque. Les résultats de notre travail seront exploités pour identifier, planifier et améliorer les programmes d'intervention et les recherches menées par la suite dans le domaine des violences sexuelles spécialement dans la réinsertion socio économique des survivants des violences sexuelles.

0.5. Type et Déroulement d'étude

Notre étude évaluative était une investigation qualitative de type transversal. L'approche qualitative consistait à décrire et à expliquer les phénomènes de façon détaillée à partir d'un nombre limité des données. Elle était transversale parce que les données étaient recueillies une seule fois de chaque individu participant à l'enquête.

A. Auprès des victimes des violences sexuelles,

L'enquête était menée auprès des interviewées dans leurs villages respectifs par une équipe des enquêteurs sélectionnés des Animateurs Psychosociaux des maisons d'écoute du milieu.

Nous les avions formés préalablement dans les techniques d'enquête.

Douze jours avant l'enquête, nous avions contacté les autorités locales pour les informer de l'étude projetée : ses objectifs et son intérêt pour la population.

Après, les entretiens exploratoires étaient menés dans la communauté par les enquêteurs. Ces entretiens se tenaient auprès des groupes de personnes des villages concernés par l'étude mais qui ne faisaient pas partie de notre échantillon. Le but était de dégager les pistes, noter les idées nouvelles, identifier les difficultés et orienter notre guide d'entretien et notre questionnaire.

Trois jours avant l'investigation, dans chaque village, les participants à l'enquête étaient réunis par les enquêteurs pour se convenir sur le livret de participation à l'enquête (frais de transport), l'objectif de l'étude, leur intérêt à y participer, le déroulement de l'enquête et sur le temps que cela prendrait. Elles étaient libres d'accepter cette invitation ou de la rejeter.

B. Auprès des intervenants du Volet Réinsertion socio-économique

Une semaine avant notre descente sur terrain, nous avions pris rendez-vous sur téléphone. Le calendrier de descente était établi. Après une brève présentation, nous expliquions l'objectif de notre étude et le temps que l'interview prendrait. L'entretien était fait dans la ville de Bukavu où se trouvaient leurs bureaux de coordination. Nous étions assistées par quelques animateurs de terrain selon l'axe d'intervention.

0.6. Méthodes et techniques

1. Méthode d'échantillonnage :

Notre étude concernait les villages géographiquement accessibles et sécurisés touchés par des guerres et dont les habitants avaient connu des viols en tant que crimes de guerre et crimes contre l'humanité. C'étaient des villages de quelques territoires administratifs de la province du Sud-Kivu. Pour constituer notre échantillonnage l'objectif était de comprendre les situations et non pas d'estimer des fréquences d'indicateurs de populations générales. Nous avions donc cherché à obtenir un échantillon expérimental en croisant les facteurs importants et nous assurer que tous les cas étaient présents3(*). Le nombre des sujets était plus réduit, mais bien choisi de façon raisonnée. Nous avions ainsi utilisé des échantillons de commodité (ou opportunistes) choisis à dessein. Notre échantillonnage était représenté par deux cibles constituées des personnes que nous pensions pouvaient nous fournir des informations voulues qui aideraient à atteindre les buts de notre étude :

A. Des femmes victimes des violences sexuelles

D'une part les femmes victimes des violences sexuelles des conflits armés dont l'âge variait entre 15 et au-delà : pauvres vulnérables, ne bénéficiant d'aucune assistance économique pendant la période concernée par notre étude et qui avaient accepté d'être interviewées. Cet échantillon était tiré des femmes victimes des violences sexuelles identifiées pour un nouveau projet de réinsertion socio-économique des villages sélectionnés concernés par notre étude. Nous avions tenu compte de l'accessibilité des personnes. Ceci était justifié par la relation de confiance entre elles et les animateurs psychosociaux sélectionnés comme enquêteurs : ces animateurs connaissaient mieux la situation des villages, maitrisaient les langues locales et les cultures du milieu. Ils étaient choisis dorénavant par les communautés locales : d'abord comme relais communautaires, ensuite comme animateurs psychosociaux. Ils connaissaient les femmes concernées par les critères de sélection car ils les suivaient psychologiquement et facilitaient leur accès aux soins médicaux.

B. Des acteurs du volet réinsertion socio économique

D'autre part l'échantillon était constitué des intervenants impliqués dans la réinsertion socio-économique des victimes des violences sexuelles au Sud Kivu. La population cible était représentée par les gestionnaires des projets des ONG ciblés, répertoriés sur la liste des acteurs de la sous-commission provinciale du Sud Kivu. Cette cible était constituée des intervenants qui avaient accepté notre interview. Nous pensions qu'ils détenaient l'information sur la réinsertion socio-économique des victimes des violences sexuelles qui seraient utiles pour notre étude.

C'est ainsi que nous avions sélectionné une gamme aussi vaste que possible d'interlocuteurs privilégiés afin d'éviter de recueillir le point de vue de quelques individus. Deux qualités étaient essentielles pour notre étude: la diversité de l'expression et la présence dans l'échantillon d'individus présentant les caractéristiques très liées aux phénomènes étudiés.

2. Méthodes de recueil de données

« Une Méthode est une manière de dire, de faire, d'enseigner une chose suivant certains principes et un certain ordre. Une technique est un ensemble des procédés et des méthodes d'un art, d'un métier, d'une industrie »4(*)

Les outils utilisés pour collecter les données étaient le questionnaire et le guide d'entretien. Un questionnaire à questions ouvertes et fermées était utilisé auprès des survivants des violences sexuelles et un guide d'entretien auprès des intervenants dans le volet de la réinsertion socio-économique des survivants des violences sexuelles. Comme méthode de collecte des données, l'entretien était ouvert pour laisser aux participants la possibilité de s'exprimer sur des thèmes se trouvant sur nos outils de collecte des données et même non inclus mais qui étaient pertinents.

A. Auprès des femmes victimes des violences sexuelles

L'outil utilisé pour recueillir l'information était un questionnaire à questions fermées et ouvertes en français traduit en kiswahili. Notre questionnaire recherchait l'information sur l'efficacité des actions menées en faveur des victimes des violences sexuelles dans la communauté, accent étant mis sur la réinsertion socio-économique. Nous encouragions la libre expression pour recueillir les points de vue des participants sur leurs besoins socio-économiques après viol, leurs problèmes et les solutions qu'elles envisageaient à ces sujets.

Comme méthode, l'entretien était individuel, organisé dans un lieu calme, agréable et confidentiel dans des salles des paroisses des villages concernés. Nous nous placions devant l'enquêtée à qui nous nous présentions et à qui nous demandions de se présenter. Nous leur demandions leur consentement de participer à l'interview. Nous obtenions aussi leur accord de pouvoir transcrire les informations qu'elles nous fournissaient sur notre questionnaire. Nous leur expliquions que les objectifs de l'enquête étaient de nous enquérir de leurs impressions, opinions ainsi que les expériences qu'elles avaient vécues pendant les conflits armés et de mieux apprendre des activités auxquelles elles auraient été bénéficiaires après viol pour leur réinsertion socio-économique. Nous leur expliquions le contenu du questionnaire, ce que nous attendions d'elles, leur intérêt à participer à l'enquête. Nous leur rappelions le temps que notre entretien devrait prendre. Nous leur faisions savoir qu'elles étaient identifiées pour un nouveau projet au hasard et que leurs noms étaient sélectionnés au hasard sur la liste des bénéficiaires. Nous leur rappelions que le fait de répondre aux questions ne leur ferait bénéficier d'aucune assistance supplémentaire ni d'argent et que le but était seulement d'apprendre d'elles. Nous leur garantissions l'anonymat : étant donné que le sujet était si sensible, leurs noms ne figuraient pas sur le protocole d'enquête.

Nous leurs félicitions d'avoir eu le courage de venir témoigner des expériences aussi pénibles. Nous leur posions des questions se trouvant sur le questionnaire, leur expliquions et leur laissions le temps de réfléchir et de répondre à leur rythme. Nous étions patients, respections leurs silences, leurs confusions et leurs répétitions. Elles étaient libres de poser des questions et de s'abstenir à répondre à des questions qui leur mettaient mal à l'aise. Pour celles-là qui avaient du mal à communiquer en kiswahili, nous utilisions les langues locales (le mashi, kifulero et kibembe) selon la langue parlée localement.

B. Auprès des acteurs du volet réinsertion socio économique

Nous avions utilisé l'entretien individuel comme technique de collecte des données sur base d'un guide d'entretien

préalablement établi qui précisait l'ensemble des points qui devraient être abordés. Comme méthode, dans leurs bureaux calmes, aspirant la confidentialité, nous nous placions devant l'enquêté à qui nous donnions la parole et qui nous transmettaient oralement les informations. Nous leur posions des questions se trouvant sur le guide, leur expliquions le contenu et leur laissions le temps de réfléchir et de répondre à leur rythme. Leurs paroles nous permettaient de mieux comprendre les actions menées en faveur des femmes victimes des violences sexuelles sur terrain. Nous prenions note après une écoute active et après avoir obtenu leur consentement sur la prise de note. La technique de communication utilisée nous avait permis d'obtenir beaucoup d'informations car nous favorisions leurs expressions verbales telles que les consignes, les relances et la reformulation. Nous garantissions à nos interviewés l'anonymat des réponses. Cependant, ils étaient libres de ne pas répondre aux questions qui les semblaient embarrassantes, ils étaient aussi libres de poser certaines questions d'éclaircissement.

3. Méthodes d'analyse des données

A. Le questionnaire Auprès des survivants des violences sexuelles

Les données auprès des femmes victimes des violences sexuelles étaient recueillies sur un questionnaire à questions ouvertes et fermées. L'analyse des protocoles d'enquête se faisait à deux niveaux :

1er niveau : Nous avions fait entrer les informations brutes dans une feuille Excel protocole par protocole partant de chaque village selon les territoires. La première ligne de la feuille reprenait les thèmes et la deuxième ligne reprenait les sous-thèmes. Les données brutes tirées de chaque protocole étaient reprises à partir de la troisième ligne de notre tableau. Chaque ligne reprenait toutes les données liées à l'interviewée concernée. Le nombre des lignes correspondait ainsi au nombre des enquêtées. La première colonne de la troisième ligne reprenait la numérotation qui représentait le nombre des interviewées. Les cinq colonnes suivantes reprenaient quelques renseignements : le consentement de l'interviewé, le sexe de l'enquêteur, date de l'enquête, le code du territoire et celui du village concernés par l'enquête. Les autres cinq colonnes suivantes reprenaient l'identification de l'interviewée : code, sexe, âge, état civil et nombre d'enfants légitimes. Les autres colonnes reprenaient les informations concernant les sept thèmes de notre enquête : Avec le système de « FILTRER » dans la feuille Excel, nous avions regroupé, classé et organisé les idées de chaque colonne tout en tenant compte de l'objectivité, de l'exhaustivité et de l'exclusivité des réponses collectées par toutes les personnes interviewées.

2e niveau : La synthèse de ces informations était finalement présentée dans d'autres tableaux : Chaque tableau renfermait les réponses relatives à chaque question. Ainsi le nombre des tableaux correspondait au nombre des questions du questionnaire. Les sous questions revenaient dans les tableaux concernés par la question. Nous n'avions pas analysé les données selon le sexe, l'âge, ni le lieu de la personne interviewée. La synthèse était présentée dans des tableaux. Chaque tableau renfermait les réponses relatives à chaque thème : la première colonne reprenait le numéro d'ordre, la deuxième les réponses collectées et regroupées, et la troisième le nombre de répondants y relatifs. Les informations reçues étaient interprétées à l'aide des indicateurs qualitatifs : les nombres, les rapports et les ratios. Ces indicateurs résumaient les données recueillies en réponse à des questions qui intéressaient notre étude.

B. Le questionnaire auprès des intervenants

Les données auprès des intervenants pour la réinsertion socio économique des femmes victimes des violences sexuelles étaient collectées sur des guides comportant quatre thèmes : l'identification du gestionnaire des projets, la gestion des projets de réinsertion socio économique des survivants des violences sexuelles, la gestion du capital économique et la gestion du capital social. Ces données étaient analysées et traitées dans un tableau Excel. La synthèse était présentée dans des tableaux. Chaque tableau renfermait les réponses relatives à chaque thème : la première colonne reprenait le numéro d'ordre, la deuxième reprenait les réponses collectées et regroupées, et la troisième reprenait le nombre de répondants y relatifs. Les informations reçues étaient interprétées à l'aide des indicateurs qualitatifs : les nombres, les rapports et les ratios. Ces indicateurs résumaient les données recueillies en réponse à des questions notre étude.

0.7. Objectif de l'Etude

L'objectif de notre étude était d'évaluer l'efficacité des projets qui étaient mises en place dans la province du SUD KIVU en faveur des victimes des violences sexuelles pour leur réinsertion socio-économique. C'était donc de comprendre les enchaînements logiques de ces projets, les mécanismes de réinsertion sociale et la nature des Activités Génératrices des Revenus menées auprès des bénéficiaires. C'était aussi pour comprendre les expériences des acteurs et des survivants des violences sexuelles et ce qu'ils interprétaient des ces projtes. La finalité était de porter un regard critique et de tirer des enseignements pour la suite.

0.8. Délimitation du sujet et Subdivision du travail

1. Délimitation du sujet :

Notre étude était limitée dans le temps et dans l'espace. Dans le premier cas, nous nous sommes intéressés à la question se rapportant à l'efficacité des projets en faveur des victimes des violences sexuelles pendant la période allant de 2005 à 2007 accent était mis sur les activités génératrices des révenus. Quant à l'espace, il était circonscrit dans les limites des territoires ruraux de Walungu, Uvira et Fizi dans la province du Sud Kivu en République Démocratique du Congo.

2. Subdivision du travail :

Hormis l'introduction, notre travail est subdivisé en trois Chapitres :

1° Dans le premier chapitre nous avions essayé de présenter le cadre conceptuel et théorique de notre étude. Ici nous avions expliqué les concepts autour des violences sexuelles selon les instruments juridiques nationaux et internationaux. Nous avions également présenté, d'une manière brève, les éléments qui peuvent rendre efficaces des projets sur les Activités Génératrices des Revenus pour la réinsertion socio-économique des femmes victimes des violences sexuelles

2° Dans le deuxième chapitre nous avions présenté notre champ d'investigation et les résultats bruts de notre l'enquête. Nous avions présenté la province du Sud Kivu et les villages concernées par notre étude. Nous avions également présenté dans les tableaux, la situation des femmes violées pendant les guerres : leur identification, les types des violences vécues, la situation familiale, sociale, économique et sanitaire après viol. Les types d'assistance reçus, leur appréciation et les recommandations qu'elles auraient à formuler pour leur réinsertion socio économique. Nous avions présenté afin les intervenants dans les projets de réinsertion socio économique des victimes des violences sexuelles : leur identification, leur façon de gérer des projets

3° Dans le troisième nous avions analysé et interprété les résultats de notre étude. Nous avions présenté notre discussion sur le contexte, c'est-à-dire les besoins sentis par les femmes après viol et leurs demandes, l'aspect éthique et les actions des intervenants, l'implication des bénéficiaires dans les étapes du cycle des projets et les mécanismes de gestion du capital social et économique. A la fin, nous avions conclu et formulé des recommandations.

10. Difficultés rencontrées

L'élaboration du présent Travail s'est heurtée à deux difficultés majeures :

- D'une part, l'identification des participants à l'enquête. Vue les principes de confidentialité envers les victimes des violences sexuelles, certaines victimes n'avaient pas accepté participer à notre enquête ;

- D'une autre part, nous n'avions pas eu accès aux statistiques de prise en charge auprès des intervenants, aux différents projets des ONG, ni à leurs budgets.

Chapitre I

CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE D'ETUDE

1.1. Cadre Conceptuel de l'étude

Les violences sexuelles commises dans la province du Sud Kivu pendant les guerres depuis 1998 avaient été utilisées comme arme de guerre. Les femmes et les filles, majoritairement victimes, étaient violées d'une manière systématique, avaient subi des viols en tant que crime de guerre et crime contre l'humanité.

1. Viols en tant que crimes contre l'humanité

Aux fins du Statut de Rome de la Cour Pénale Internationale: tout acte tel que Viol, esclavage sexuel, prostitution forcée, grossesse forcée, stérilisation forcée et toute autre forme de violence sexuelle de gravité comparable commis dans le cadre d'une attaque généralisée ou systématique lancée contre une population civile.

2. Viols en tant que crimes de guerre

Aux fins du Statut de Rome de la Cour Pénale Internationale: on attend les violations graves des lois et coutumes applicables aux conflits armés internationaux dans le cadre établi du droit international, à savoir Les atteintes à la dignité de la personne, notamment les traitements humiliants et dégradants tel que le viol, l'esclavage sexuel, la prostitution forcée, la grossesse forcée, la stérilisation forcée ou toute autre forme de violence sexuelle constituant une infraction grave aux Conventions de Genève

3. Le viol :

La loi sur les violences sexuelles du 20 Juillet 2006 de la République Démocratique du Congo sortie dans le Journal Officiel à son 15e numéro au paragraphe 2 à l'article 170 reprend ce qui suit : « Aura commis un viol, soit à l'aide de violences ou « menaces graves ou par contrainte à l'encontre d'une

« personne, directement ou par l'intermédiaires d'un tiers, « soit par surprise, par pression psychologique, soit à « l'occasion d'un environnement coercitif, soit en abusant « d'une personne qui, par le fait d'une maladie, par « l'altération de ses facultés ou par toute autre cause accidentelle aurait perdu l'usage de ses sens ou en aurait été privé par quelques artifices :

a) tout homme, quel que soit son âge, qui aura introduit son organe sexuel, même superficiellement dans celui de la femme ou toute femme, quel que soit son âge, qui aura obligé un homme à introduire même superficiellement son organe sexuel dans le sien ;

(b) Tout homme qui aura pénétré, même superficiellement l'anus, la bouche ou tout autre orifice du corps d'une femme ou d'un homme par un organe sexuel, par toute autre partie du corps pou par un objet quelconque ;

(c)Toute personne qui aura introduit, même superficiellement, toute autre partie du corps ou un objet quelconque dans le vagin ;

 (d) Toute personne qui aura obligé un homme ou une femme à pénétrer, même superficiellement son anus, sa bouche ou tout orifice de son corps par un organe sexuel, pour toute autre partie du corps ou par un objet quelconque.

4. L'esclavage sexuel :

A son paragraphe 5 à l'article 174 c, sera puni d'une peine de cinq à vingt ans de servitude pénale et d'une amende de deux cent mille Francs congolais constants, quiconque aura exercé un ou l'ensemble des pouvoirs associés au droit de propriété sur une personne, notamment en détenant ou en imposant un privation similaire de liberté ou en achetant, vendant, prêtant, troquant ladite personne pour des fins sexuelles, et l'aura contrainte à accomplir un ou plusieurs actes de nature sexuelle ;

5. La prostitution forcée :

selon les principes directeurs pour la prévention et l'intervention de mai 2003 du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, la prostitution forcée est définie comme  Commerce sexuel forcé/contraint en échange de ressources matérielles, de services et d'assistance, ciblant habituellement des femmes ou des jeunes filles hautement vulnérables, qui ne peuvent subvenir à leurs besoins essentiels et/ou à ceux de leurs enfants ;

Selon la loi sur les violences sexuelles de la République Démocratique du Congo au paragraphe 5 à l'article 174 c, quiconque aura amené une ou plusieurs personnes à accomplir un acte ou plusieurs actes de nature sexuelle, par la force, par la menace de la force ou de la coercition ou encore en profitant de l'incapacité desdites personnes à donner librement leur consentement en vue d'obtenir un avantage pécuniaire ou autre, sera puni de trois à cinq ans de servitude pénale.

6. La grossesse forcée :

Au paragraphe 11 de loi sur les violences sexuelles de la République Démocratique du Congo à l'article 174 k, sera puni d'une peine de servitude pénale de dix à vingt ans, quiconque aura détenu une ou plusieurs femmes rendues enceintes de force ou par ruse ;

7. La stérilisation forcée :

Au paragraphe 12 de la loi sur les violences sexuelles de la République Démocratique du Congo à l'article 174 l sera puni de cinq à quinze ans de servitude pénale, quiconque aura commis sur une personne un acte à la priver de la capacité biologique et organique de reproduction sans qu'un tel acte ait préalablement fait l'objet d'une décision médicale justifiée et d'un libre constamment de la victime

2.2 Cadre Théorique de l'Etude

2.2.1. Aspect éthique dans les projets en faveur des femmes victimes des violences sexuelles

Toute action menée pour répondre aux besoins des survivants des violences sexuelles doit poser sur l'éthique. A la différence de la morale ou de la déontologie, l'éthique n'est pas définie par des normes ou des codes. L'éthique, c'est le choix du préférable pour bien faire. Avant de monter un projet pour la réinsertion socio économique des femmes victimes des violences sexuelles et tout au long de la démarche, il est essentiel de s'interroger sur les questions éthiques soulevées par ce projet. L'éthique recommande que les acteurs respectent l'autonomie des personnes assistées. Les intervenants doivent fondamentalement partir de ce que les victimes savent, ce qu'elles pensent, des représentations qu'elles ont de leurs conditions de vie, de leur capacité à modifier, éventuellement, ces conditions de vie en vue de leur épanouissement. Ils doivent aussi tenir compte de la bienfaisance : c'est-à-dire ils doivent s'assurer que l'intervention qu'ils vont mener va faire du bien aux bénéficiaires et qu'elle ne va pas nuire ou détruire les structures ou les systèmes existants. Cette intervention doit aussi être juste et équitable de façon que tous les bénéficiaires ciblés en profitent et que tout le monde arrive au même but.

Les quatre grands principes doivent guider cette réflexion. Le principe d'autonomie, le principe de bienfaisance, le principe de non malfaisance, le principe de justice.

Par exemple, y a-t-il des garanties pour que le diagnostic soit suivi d'intervention et, de plus, que l'intervention prenne réellement en compte les résultats du diagnostic ? Autre exemple, on peut se demander si le projet va bénéficier réellement aux populations concernées.

La programmation d'un projet de réinsertion socio économique des survivants des violences sexuelles doit fournir des réponses les plus adéquates possibles aux besoins et aux demandes des bénéficiaires dans le respect de l'éthique. Pour arriver à cela, toute action doit débuter par un diagnostic initial qui permet de recenser les besoins, les demandes et les réponses déjà existantes. Après avoir recueilli les informations sur les besoins, si l'analyse du contexte s'avère positive et qu'à son issue l'intervenant accepte de s'y investir, le projet peut s'affiner et s'élaborer.5(*)

2.2.2. Définir les priorités du projet

La première étape consiste donc à mettre en place un diagnostic en définissant clairement les objectifs du diagnostic. Après avoir défini les objectifs, il faudra déployer les méthodes pour recueillir les informations adéquates (répondant aux objectifs) et exploiter les données recueillies, ce sont les résultats du diagnostic. En effet, il arrive trop souvent que des diagnostics soient demandés et sollicitent des populations (questionnaires, entretiens,...), mais que les interventions ne soient pas prévues, alors que les populations présentent de réels problèmes. Les populations sollicitées par les professionnels, et habituées à ces enquêtes qui ne débouchent pas, ont légitimement tendance à ne pas répondre. Dans un tel contexte, les professionnels qui développent des stratégies de participation s'étonnent de la faible participation des populations. Les résultats conduisent à définir les priorités du projet. Une fois définies il s'agit d'affiner les objectifs puis de décliner les manières de les mettre en oeuvre. C'est la programmation ou étapes d'implantation du projet. Pour un projet de réinsertion socio économique des survivants des violences sexuelles, la démarche doit être plus ou moins participative. Plus elle est participative, plus elle a de chance de favoriser des réponses qui seront acceptables par les différentes parties prenantes.6(*)

2.2. 3. Les Besoins, Demandes et Réponses

« On entend par réponse l'ensemble des biens, des services, des organisations et des actions proposés dans un système »7(*).

Les réponses proposées ne sont pas toujours en adéquation avec les besoins et les demandes. Pour augmenter cette adéquation, il est nécessaire d'une part de mieux connaître les bénéficiaires et leurs conditions de vie. D'autre part, de stimuler la participation des bénéficiaires et des acteurs à l'identification des besoins et à l'amélioration des réponses existantes. La triade « besoins, demandes, réponses » illustre les trois portes d'entrée possibles d'un projet. En effet, le plus souvent, mettre en oeuvre un projet, c'est répondre à un problème. Le problème se manifeste lorsque les trois cercles ne se recouvrent pas. Il peut être défini par un besoin ou une demande non pris en compte ou mal pris en compte, c'est-à-dire que la réponse est soit inexistante, soit apparaît inadaptée. Le point de départ peut également être la réponse inadaptée (un service fonctionnant mal, des problèmes financiers...). L'objectif de tout projet c'est de résoudre (ou de réduire) le problème, c'est-à-dire améliorer le recouvrement des trois cercles (besoins-demandes-réponses). Notre étude visait à savoir si les réponses (les Activités Génératrices des Revenus) apportées par les acteurs avaient résolu le problème, c'est-à-dire avaient couvert les besoins et les demandes pour la réinsertion socio économique des survivants des violences sexuelles.

Ceci étant, avant toute intervention les acteurs sollicités pour gérer un projet de réinsertion socio-économique des Activités Génératrice des Revenus doit s'interroger préalablement des questions à son acceptation à intervenir :

- Qui a suscité l'action ou l'intervention (la population, des professionnels locaux, des responsables nationaux, des ONG ou des associations caritatives...)?

- Quels sont les liens administratifs ou hiérarchiques entre les demandeurs et/ou financeurs et les opérateurs (équipe sollicitée) ?

L'intervention peut être interne à l'institution, il est cependant utile de s'interroger sur son histoire (qui l'a suscitée, est-elle soutenue par la hiérarchie, y-a-t-il des moyens dégagés pour cette intervention ou est-ce au contraire dans le cadre de régulations budgétaires?).

Il est important, également, de s'interroger sur les ressources à disposition et sur les contraintes que l'on risque de rencontrer aux différentes phases de la mise en place de l'action :

- Différences entre la demande officielle et officieuse,

- Orientation imposée du projet,

- Délais,

- Financement,

- Nécessité d'associer la population, d'autres professionnels...

2.2. 4. La mise en oeuvre des projets de réinsertion socio-économique

Après avoir répondu à ces questions, les personnes sollicitées pour intervenir pourront se prononcer sur leur intérêt à poursuivre la démarche. Rappelons qu'un projet de réinsertion socio économique doit être pris différemment d'un projet d'urgence. Dans les urgences, par exemple, (en cas dans les crises, des catastrophes ...), l'implication des bénéficiaires n'est souvent pas très exigée quoique nécessaire. Cependant, les projets sur les Activités Génératrices des Revenus abordent le plus souvent de multiples aspects d'une question à traiter et nécessite donc de constituer une équipe regroupant des représentants de la population et des représentants des différents corps professionnels concernés. C'est pourquoi, les conditions de mise en oeuvre d'un partenariat sont à réfléchir avant même le début de l'action. Cela nécessite d'une part un accord de principe des commanditaires et d'autre part une analyse du contexte pour identifier, même sommairement au départ, les facteurs facilitant ou freinant la collaboration de partenaires...Ces éléments du contexte conditionnent la réussite de tout projet des Activités Génératrice des Revenus pour la Réinsertion Socio-économique des survivants des violences sexuelles. Il est donc important de ne pas en négliger l'analyse.

Pendant la conception de tels projets, il est d'importance capitale de songer à élaborer les outils de suivi et évaluation. L'évaluation permet une comparaison entre ce qui était prévu par le projet et ce qui est réalisé. En cela le gestionnaire du projet devra élaborer un référentiel d'évaluation lors de l'écriture des objectifs et de la programmation. Ce référentiel définit les critères et les indicateurs permettant de mesurer l'atteinte des objectifs généraux et les objectifs d'intervention. Il définit aussi comment et par qui ces indicateurs seront mesurés puis exploités. La pertinence et la cohérence du programme doivent être évaluées. La pertinence du projet est évaluée dès la formalisation de l'objectif général du projet, elle interroge ce qui est en amont, c'est-à-dire dans le contexte pour savoir si l'objectif est pertinent. La cohérence du projet est évaluée dès la formalisation des objectifs d'intervention et du plan opérationnel : elle interroge ce qui est en aval de l'objectif général. Est-ce que les méthodes d'interventions sont les mieux adaptées pour répondre à l'objectif ? Ainsi pour des projets de réinsertion socio économique il est recommandé aux gestionnaires d'évaluer les ressources (des moyens humains, matériels, financiers, l'environnement et les organisations mises en oeuvre pour réaliser l'activité), les procédures (des techniques, méthodes mises en oeuvre au cours de l'action), les résultats, les processus et l'impact du projet.

 - L'évaluation des résultats compare les objectifs généraux prévus aux objectifs atteints. La formalisation quantifiée des objectifs facilite grandement l'évaluation.
- L'évaluation des processus compare les objectifs d'intervention prévus aux objectifs atteints et le plan opérationnel prévu au plan réalisé. La formalisation du plan opérationnel facilite grandement l'évaluation du processus.
- L'évaluation de l'impact recherche les effets non prévus survenus pendant ou après le programme (effets positifs ou négatifs).8(*)

2.2. 5. La Gestion des Activités Génératrices des Revenus9(*)

Les activités génératrices de revenus sont devenues un apport capital dans tous les programmes de développement. Ils constituent une entrée incontournable pour toucher les couches défavorisées telles que les femmes victimes des violences sexuelles rejetées. Pour être efficace, les projets qui se lancent dans les Activités Génératrices des Revenus doivent prendre en compte quelques éléments cruciaux. Etant donné que la majorité des bénéficiaires des projets sur les AGR ont un niveau d'éducation très bas, les intervenants devraient adapter la matière à enseigner à leur niveau. Ainsi insister sur quelques notions de bases pertinentes telles que : l'étude du marché, la notion de l'offre et de la demande, la détermination du prix de Vente, la détermination du coût et prix de revient, les Technique de négociation des prix, l'Affectation des revenus, et les notions de base de marketing.

1. L'étude du marché

Le point de départ pour tout homme ou toute femme d'affaire est d'avoir une connaissance du marché ou de l'environnement dans lequel il ou elle veut opérer. Ceci est important pour pouvoir identifier des niches potentielles dans le marché actuel. La compréhension du marché appelle :

- La connaissance de la logique de l'offre et la demande c'est-à-dire lorsque l'offre augmente (plusieurs vendeurs) le prix de vente diminue mais aussi lorsque la demande augmente (plusieurs acheteurs) dans le marche, le prix de vente augmente.

- La prise en compte des différentes forces qui s'exercent sur un marché, entre autre :

o La rivalité des concurrents directs,

o La pression des produits substituts,

o La menace de nouveaux arrivants

o Le pouvoir de négociation du client et de fournisseurs.

En définitif nous disons aussi que dans l'étude du marché il sied de tenir compte du choix de l'emplacement de votre affaire ou entreprise car celui-ci influence le coût d'exploitation mais aussi la rentabilité ou le gain.

2. Notion de l'offre et de la demande

La loi de l'offre et la demande est la principale cause de la fluctuation des prix des biens sur le marché. De manière générale, quand l'offre est grande le prix a tendance à diminuer. Pour les produits périssables par faute de manque de transformation et conditionnement efficaces qu'il y ait demande forte ou pas qu'i y ait offre haute ou basse le prix sera à la baisse.

L'étude de marché est cruciale, puisqu'elle permet de voir si votre concept d'AGR est vraiment applicable sur le terrain. La notion de l'offre et de la demande est en fait une forme de recherche commerciale, visant entre autre à répondre à des questions telles que:

- Quel produit ou service vais-je offrir et surtout à qui ?

- À quel besoin mon offre répond-elle ?

- Comment vais-je vendre ce produit ou ce service ?

- Quels sont mes concurrents directs et indirects ?

- Mon marché est-il local ou régional ?

- Quelles sont les caractéristiques du processus d'achat de mon produit?

- Où vais-je implanter mon AGR ?

Deux questions fondamentales s'imposent :

· La façon dont les populations comptent s'y prendre pour atteindre l'objectif escompté.

· Quels sont les problèmes qui peuvent se poser pour la réalisation et la viabilité de l'AGR ?

3. Détermination du prix de Vente

Dans la plupart de cas le prix de vente d'un produit est connu à l'avance. A ce titre le prix de vente n'est autre que la valeur d'échange d'un bien sur le marché. Le prix auquel on décide de vendre son produit est vital pour la survie de l'affaire. Si l'on vend à bas prix l'on risque de ne pas faire le bénéfice et si l'on vend à un prix très élevé l'on risque de ne rien vendre. Il n'y a pas une formule simple pour fixer le prix mais il sied de signaler que le prix est fixé soit :

- en fonction de la demande,

- en fonction du coût,

- en fonction de la concurrence,

- et en fonction des autres forces qui s'exercent sur un marché.

Alors le prix de vente correspond : Coût de revient auquel il faut ajouter le bénéfice. PV = CR + B

Exemple, un sac de braise se vend à Uvira à 15.000 FC, pour le vendeur ce prix incorpore le coût de revient de 12.500 FC et le bénéfice de 2500 FC car le PV = 12.500 + 2500 = 15.000 FC

4. Détermination du coût et prix de revient

Capital ou Investissement de Départ :

Somme nécessaire pour acheter les matériels nécessaires pour le démarrage de l'AGR.

Fonds de roulement:

Somme nécessaire au fonctionnement régulier de l'activité (exploitation). Par exemple, dans l'unité de « restaurant » l'achat de casserole, assiette constitue l'investissement de départ alors que l'achat de viande, farine constitue le fonds de roulement

NB : Il est essentiel d'épargner chaque jour une somme qui va servir à reconstituer le fond de roulement. Dans le cas contraire l'AGR risque d'arrêter de fonctionner !

Coût de revient :

C'est l'ensemble des dépenses fixes + dépenses variables. Ce montant correspond à ce que coûte la production d'un bien.

Prix de vente :

C'est le coût de revient + marge. On ne fixe pas notre prix de vente au hasard. On doit tenir compte de la compétition et souvent de la saison, mais il est essentiel de toujours effectuer un bénéfice, sinon on perd de l'argent. Le prix de revient est l'ensemble des charges engagées pour acheter et ou produire un bien ou un service. Dans le cas du négoce (achat et vente) il s'obtient en faisant la sommation entre le prix d'achat et le frais accessoires d'achat. PR = PA + FAA

- le prix d'achat correspond au prix qu'a coûté un bien ou un article.

Exemple Un sac de braise coûte 10.000 FC à Baraka

- Le frais accessoire d'achat : c'est toute dépense liée à l'achat d'un bien (frais de douane, transport, manutention...)

Continuons avec l'exemple précédant et disons que les frais de transport Uvira-Baraka s'élève à 2000 FC, manutention 500 FC. Alors nous disons que le coût et prix de revient d'un sac à Uvira s'élève à : PR = PA + FAA = 10.000+2500= 12.500. Tandis que pour les organisations ou les unités de production ou de distribution il sied d'intégrer les différentes charges liées à la production et la vente.

Pour une femme marchande, l'objectif de cette phase est de lui dire qu'en faisant ses achats, elle ne doit intégrer que toutes les charges et frais relatifs à ses achats mais aussi elle doit arriver à minimiser ses charges car son gain est fonction de ces coûts qu'elle est obligée de maîtriser dès le départ.

En vue de permettre un bon contrôle de gestion il s'avère important d'intégrer la notion de coût prévisionnel total d'une AGR et celle du coût réel.

Le coût prévisionnel d'une AGR est celui déterminé à l'aide des prévisions (budget) et le coût réel est celui qui correspond aux charges liées à la réalisation de l'AGR.

La différence entre les deux représente la dérive en matière de coût.

Lorsque le coût réel est supérieur au coût prévisionnel, une maman doit se dire qu'elle a mal géré tandis que si c'est le raisonnement inverse, elle a bien géré car elle a réussi à comprimer ces charges d'exploitation.

A chaque fin du mois, cette analyse informe une maman ou une équipe de travail sur :

- qu'aurions-nous donc dû réaliser ?

- Qu'est-ce que nous avons accompli ?

- Combien le travail accompli nous a-t-il coûté ?

En utilisant un budget de référence, ce système évalue objectivement le travail réalisé, calcule la performance, mesure des écarts et prévoit les impacts futurs (coûts et temps) de ces écarts sur l'AGR.

6. Technique de négociation des prix

Le prix de revient ou de vente se négocie entre l'acheteur et le vendeur et dépend des éléments ci-après :

- du produit (type des produits)

- de la quantité

- du prix

- modalité de paiement (à crédit ou au comptant)

- modalité de livraison. (transport assuré soit par le fournisseur où soit l'acheteur lui-même).

7. Affectation des revenus

Après avoir déterminé le coût et le prix de vente il importe de savoir affecter les revenus et cette affectation consiste à tenir trois caisses à savoir :

- caisse affaire (A) : est la plus importante car l'argent est en rotation et va générer les recettes ou intérêts qu'on peut manger et épargner.

- Caisse dépense personnelles (D) permet de répondre aux besoins qui ne sont pas directement liées à l'affaire. Ex : manger, soins médicaux....

- Caisse épargne : permet de faire face aux aléas.

Exemple : Retenons le même exemple et affectons le bénéfice de 2.500 issu de la vente d'un sac de braise à Uvira.

En respectant les trois caisses, un commerçant rationnel peut affecter ce revenu de cette manière et suivant ses besoins tout en supposant que les conditions ne changent pas :

- Caisse affaire : 1000 FC

- Caisse dépense : 1000 FC

- Caisse épargne : 500 FC

Total 2.500 FC

8. Les notions de base de marketing.

Au sens propre, ce sont des actions reliées à la mise en marché d'un produit.

Une des idées clés du marketing est le positionnement (Diagnostic participatif des ressources existantes, des potentielles à valoriser, des opportunités à valoriser et des compétences acquises et requises par rapport au référentiel du métier). C'est ce qui rend notre produit (d'AGR) unique et concurrentiel, et va nous permettre d'avoir les éléments qui vont nous servir à convaincre le client d'acheter chez nous plutôt que chez les autres.

Pour trouver de bons arguments, il faut bien connaître sa clientèle cible Il existe deux types de méthodes pour convaincre un client : la méthode dénotative et la méthode connotative. La première consiste à informer, expliquer et argumenter pour convaincre d'acheter le produit alors que la deuxième s'adresse aux émotions et motivations des clients plutôt qu'à leur raison. Cette dernière tente de les séduire pour les amener à acheter le produit. Quoiqu'il en soit, vous pouvez suivre les étapes suivantes pour convaincre le client :

_ Dire au client les avantages du produit.

_ Dire et si possible montrer comment le produit fonctionne.

_ Justifier vos affirmations par des preuves.

_ Fournir au client tous les faits nécessaires.

_ Ensuite pour chaque fait, donner les avantages pour l'acheteur.

_ Conclure ce stade conviction par la question "qu'en pensez-vous ?

Chapitre II.

PRESENTATION DU CHAMP D'INVESTIGATION ET RESULTATS DE L'ENQUETE

2.1. Présentation de la Province du Sud Kivu

Le Sud-Kivu est une province de la République démocratique du Congo. Sa capitale est Bukavu. Elle est voisine de la province du Nord-Kivu au nord, du Maniema à l'ouest, et du Katanga au sud. À l'est, elle est voisine du Rwanda, du Burundi, et de la Tanzanie. À la vue légale, cette province compte trois villes: Baraka, Bukavu et Uvira. Plus la ville de Bukavu qui compte 533.757 habitants, la province du Sud Kivu est découpée en huit (8) territoires  :

- Fizi (superficie : 15.788 km², 437.935 habitants),

- Idjwi (superficie : 281 km², 162.196 habitants)

- Kabare (superficie : 1.960 km², 461.511 habitants)

- Kalehe (superficie : 5.126 km², 462.465 habitants)

- Mwenga (superficie : 11.172 km², 346.846 habitants)

- Shabunda (superficie : 25.116 km², 653.907 habitants)

- Uvira (superficie : 3.148 km², 396.585 habitants)

- Walungu (superficie : 1800 km², 368.857 habitants),

La province du Sud Kivu a une superficie totale de 64.851 km² pour une population de 3.824.059 individus (Rapport de la division provinciale de l'intérieure 2007). Elle compte dix ethnies réparties inégalement dans les entités : Bahavu, Batembo, Bashi, Bafuliru, Bavira, Babembe, Babwari, Babuyu, Banyindu et Balega.

2.2. Milieu d'étude

Notre étude concernait les villages géographiquement accessibles et sécurisés touchés par des guerres et dont les habitants avaient connu des viols en tant que des crimes de guerre et crimes contre l'humanité. C'étaient des villages de trois territoires administratifs de la province du Sud-Kivu : WALUNGU, UVIRA et FIZI. Dans le territoire de WALUNGU 26 villages étaient ciblés (Musengezi, Cirhavanyi, Katudu, Chagala, Cirhuko, Kazimu, Bulwi, Bugegula, Izege, Madaga, Kamikonzi, Cizi, Lulabo, Mofa, Karhembu, Buzige, Mugulu, Chishumbo, Cindubi, Kaniola centre, Cimbulungu, Budodo, Cisaza, Nabishaka, Mwirama et Mbuba. Dans le territoire d'UVIRA 16 villages étaient ciblés (Kalundu, Kasenga, Kiromoni 1, Kiromoni 2, Kamvinvira, Butao, Kiliba onds, Camp sayo, Secteur 5, Secteur 1, Secteur 6, Secteur 7, Nachimbe, Kafunda, Kalunga et Ishamba) ; Dans le territoire de FIZI 22 villages étaient ciblés (Makobola, Bangwe, Kahama, Kasekezi, Munene, Ilakala, Ilila, Alole, Ebole, Kabondozi, Mboko 1, Mboko 2, Mboko 3, Mboko 4, Lukuchwe, Swima, Iyuwa, Mungule, Ake 1, Ake 2, Abeka et Mukwezi

La guerre et l'instabilité politique continuelle dans l'Est de la République Démocratique du Congo furent marquées par des extrêmes violences y compris le viol. La véritable extension des violences sexuelles n'était pas connue. Cependant, en 2008 IRC (International Rescue Committee) avait reporté avoir assisté plus de 40,000 congolaises victimes des violences sexuelles depuis 2003 dans la province du Sud Kivu.10(*) Ces violences sexuelles, commises en tant que crimes de guerre et crimes contre l'humanité, avaient des conséquences directes, profondes et bouleversantes pour les femmes et les filles attaquées ainsi que pour leurs communautés qui en subissaient le sort. Elles constituaient un problème grave non seulement de part leurs conséquences sur la santé physique (blessures graves, handicapantes et mortelles, le VIH/SIDA, les fistules, les grossesses non désirées) mais aussi les traumatismes psychologiques subis compromettaient la participation de ces femmes à une vie sociale et économique harmonieuse : beaucoup des femmes étaient rejetées par leurs maris et leurs familles, et privées de leurs droits. Plusieurs maisons étaient pillées puis incendiées. Beaucoup des civils étaient tués

, les autres fuyaient leurs milieux de peur d'être violés et tués.11(*)

Malgré la fin officielle de la Deuxième guerre du Congo en 2002, la population du Sud-Kivu continuait à subir les effets de bandes armées qui faisaient la loi dans les villes et campagnes. La plupart des cas des violences sexuelles au Sud Kivu étaient perpétrés par des groupes armés étrangers non-étatiques. Certains de leurs membres semblaient avoir été impliqués dans le génocide rwandais et avoir fui ensuite vers la République démocratique du Congo. Opérant dans la forêt, ces groupes armés attaquaient les communautés locales, pillaient, violaient, emmenaient les femmes et les filles comme esclaves sexuelles et les soumettaient au travail forcé. Les atrocités perpétrées par ces groupes armés étaient d'une brutalité inimaginable, qui allait bien au-delà du viol. Le viol et l'esclavage sexuel étaient au coeur de ces atrocités qui visaient la destruction physique et psychologique complète des femmes, avec toutes les conséquences que cela entrainait pour l'ensemble de la société.12(*)

2.3. Résultats du déroulement de l'étude

Du 25 Janvier au 27 Février 2010, nous avons effectué 1298 interviews individuelles dans les 64 villages des territoires de Walungu, Uvira et Fizi auprès de 1298 femmes victimes des violences sexuelles sur les 1675 identifiées (soit 77.5%). L'enquête été menée par une équipe de 32 enquêteurs (soit un enquêteur pour deux villages) dont 53% étaient des femmes et 47% des hommes. Le nombre moyen d'interviewées par jour était de 8 dans chaque village (minimum 7, maximum 9) et la durée moyenne des entretiens était de 50 minutes (minimum40, maximum 60).

Tableau N° 1

Territoire

Nbre Villages

Enquêteurs

Enquêtés

 

F

M

Tot

Nbre

Moyenne /j

1

WALUNGU

26

6

7

13

494

8

2

UVIRA

16

6

2

8

320

8

3

FIZI

22

5

6

11

484

9

 

Total

64

17

15

32

1298

 

Tableau N°2

TERRITOIRE D'UVIRA

Code

Village

Interviewées

Date de l'interview

Enquêteur

1

KAL

Kalundu

21

du 25 au 27/01/2010

F

2

KAS

Kasenga

19

du 28 au 29/01/2010

3

KI1

Kiromoni 1

19

du 25 au 27/01/2010

H

4

KI2

Kiromoni 2

20

du 28 au 29/01/2010

5

KAM

Kamvinvira

21

du 25 au 27/01/2010

H

6

BUT

Butao

19

du 28 au 29/01/2010

7

KIO

Kiliba onds

20

du 25 au 27/01/2010

F

8

CAS

Camp sayo

18

du 28 au 29/01/2010

9

SE5

Secteur 5

20

du 25 au 26/01/2010

F

10

SE1

Secteur 1

21

du 27 au 29/01/2010

11

SE6

Secteur 6

20

du 25 au 27/01/2010

F

12

SE7

Secteur 7

19

du 28 au 29/01/2010

13

NAC

Nachimbe

21

du 25 au 26/01/2010

F

14

KAF

Kafunda

22

du 27 au 29/01/2010

15

KLG

Kalunga

21

du 25 au 27/01/2010

F

16

ISH

Ishamba

19

du 28 au 29/01/2010

Total

320

 
 

Tableau N°4

Territoire de WALUNGU

Code

Village

Interviewées

Date de l'interview

Enquêteur

1

MUS

Musengezi

19

du 25 au 27/01/2010

F

2

CIR

Cirhavanyi

17

du 28 au 29/01/2010

3

KAT

Katudu

20

du 25 au 27/01/2010

F

4

CHA

Chagala

20

du 28 au 29/01/2010

5

CIK

Cirhuko

18

du 25 au 26/01/2010

M

6

KAZ

Kazimu

20

du 27 au 29/01/2010

7

BUL

Bulwi

17

du 25 au 26/01/2010

M

8

BUG

Bugegula

20

du 27 au 29/01/2010

9

IZE

Izege

17

du 25 au 26/01/2010

M

10

MAD

Madaga

20

du 27 au 29/01/2010

11

KAM

Kamikonzi

20

du 25 au 26/01/2010

F

12

CIZ

Cizi

21

du 27 au 29/01/2010

13

LUL

Lulabo

20

du 25 au 26/01/2010

F

14

MOF

Mofa

19

du 27 au 29/01/2010

15

KAR

Karhembu

18

du 25 au 26/01/2010

M

16

BUZ

Buzige

17

du 27 au 29/01/2010

17

MUG

Mugulu

20

du 25 au 27/01/2010

M

18

CHI

Chishumbo

17

du 28 au 29/01/2010

19

Cin

Cindubi

20

du 25 au 27/01/2010

F

20

Kan

Kaniola cen

19

du 28 au 29/01/2010

21

Cim

Cimbulungu

20

du 25 au 27/01/2010

F

22

Bud

Budodo

17

du 28 au 29/01/2010

23

Cis

Cisaza

20

du 25 au 26/01/2010

M

24

Nab

Nabishaka

21

du 27 au 29/01/2010

25

Mwi

Mwirama

20

du 25 au 27/01/2010

M

26

Mbu

Mbuba

17

du 28 au 29/01/2010

Tot

 

 

494

 

 

Tableau N°5

Territoire de FIZI

Code

Village

Interviewées

Date de l'interview

Enquêteur

1

MAK

Makobola

23

du 25 au 27/01/2010

F

2

BANG

Bangwe

22

du 28 au 29/01/2010

3

KAH

Kahama

21

du 25 au 26/01/2010

F

4

KAS

Kasekezi

22

du 27 au 29/01/2010

5

MUN

Munene

23

du 25 au 27/01/2010

M

6

ILA

Ilakala

21

du 28 au 29/01/2010

7

ILI

Ilila

21

du 25 au 26/01/2010

M

8

ALO

Alole

22

du 27 au 29/01/2010

9

EB0

Ebole

23

du 25 au 27/01/2010

M

10

KAB

Kabondozi

23

du 28 au 29/01/2010

11

MB1

Mboko 1

21

du 25 au 26/01/2010

F

12

MB2

Mboko 2

23

du 27 au 29/01/2010

13

MB3

Mboko 3

21

du 25 au 26/01/2010

M

14

MB4

Mboko 4

22

du 27 au 29/01/2010

15

LUK

Lukuchwe

22

du 25 au 26/01/2010

F

16

SWI

Swima

23

du 27 au 29/01/2010

17

IYU

Iyuwa

21

du 25 au 26/01/2010

M

18

MGL

Mungule

22

du 27 au 29/01/2010

19

AK1

Ake 1

23

du 25 au 27/01/2010

M

20

AK2

Ake 2

21

du 28 au 29/01/2010

21

ABE

Abeka

21

du 25 au 26/01/2010

F

22

MU1

Mukwezi 1

23

du 27 au 29/01/2010

Total

484

 

 

2.4. Résultats de l'enquête auprès des survivants des violences sexuelles

Notre questionnaire renfermait 9 thèmes dont 2 portaient sur le cadre de l'étude et l'identification de l'interviewée et 7 portaient sur les hypothèses de notre travail. Ces thèmes renfermaient 24 questions subdivisées en 80 sous-questions ouvertes et fermées,

2.4.1. Identification des interviewées

Tableau n°7

1. Sexe et Age de l'interviewée

Territoire

15-17ans

18- 24ans

25-50ans

51-69ans

Total

 

F

M

F

M

F

M

F

M

F

M

1

WALUNGU

14

0

179

0

265

0

35

0

493

0

38%

2

UVIRA

9

0

118

0

175

0

23

0

325

0

25%

3

FIZI

13

0

175

0

258

0

34

0

480

0

37%

Total

36

0

472

0

698

0

92

0

1298

0

100%

3%

 

36%

 

54%

 

7%

 

100%

 
 

Tableau n°8

2. Etat civil de l'interviewée

Résultat

Nbre

%

1

Veuves dont les maris étaient tués pendant la guerre

195

15%

2

Veuves dont les maris étaient décédés pour autres causes

91

7%

3

Femmes abandonnées

143

11%

4

Femmes rejetées

104

8%

5

Filles

246

19%

6

Femmes mariées

519

40%

 

Total

1298

100%

Tableau n°9

3. Nombre d'enfants légitimes de l'interviewée

Résultat

Nombre

%

1

Sans enfant

143

11%

2

1-3 enfants

856

66%

3

4-7 enfants

223

17%

4

Plus de 7 enfants

76

6%

 

Total

1298

100%

2.4.2. Les types des violences vécues pendant les guerres

Tableau N° 10

Formes des viols vécues par l'interviewée pendant les conflits armés

Résultat

Nbre

%

1

Femmes ayant été Violées en publique

198

15%

2

Femmes ayant été Violées avec des objets

13

1%

3

Femmes ayant connu l'esclavage sexuel

234

18%

4

Viol ordinaire

633

49%

5

Viol publique, esclavage sexuel, viol ordinaire

126

10%

6

Viol en publique, esclavage sexuel

53

4%

7

Viol en publique et viol ordinaire

41

3%

 

Total

1298

100%

Tableau N°11

Nombre élevé d'agresseurs au cours d'un seul événement

Résultat

Nombre

%

1

Violées par Un agresseur

18

1%

2

Violées par Deux agresseurs

102

8%

3

Violées par Trois agresseurs

255

20%

4

Violées par Plus de trois agresseurs

923

71%

 

Total

1298

100%

Tableau n°12

Année à la quelle l'interviewée a connu l'agression sexuelle

Résultat

Nombre

%

1

Avant l'année 2002

256

20%

2

A partir de l'année 2002

1042

80%

 

Total

1298

100%

Tableau N°13

Nombre de fois que l'interviewée avait été violée pendant les conflits

Résultat

Nombre

%

1

Une fois

367

28%

2

Deux fois

399

31%

3

Trois fois

404

31%

4

Plus de trois fois

128

10%

 

Total

1298

100%

Tableau N°14

Interviewées ayant assisté aux violences pendant les conflits armés

Résultat

Nombre

%

1

Au viol d'une personne de sa famille

143

11%

3

A l'assassinat d'un membre de sa famille

324

25%

5

Au viol et au meurtre des membres de sa famille

546

42%

6

Au viol, au meurtre et à l'incendie de sa maison

285

22%

 

Total

1298

100%

2.4.3. La situation familial après viol

Tableau N°15

Victimes maltraitées par leurs familles après viol

Résultat

Nombre

%

1

Maltraitées par leurs propres maris

324

25%

2

Maltraitées par leurs propres parents

234

18%

3

Maltraitées par leurs propres enfants et leurs maris

194

15%

4

Maltraitées par leurs belles-familles

521

40%

5

Par les maris et leurs belles-familles

25

2%

 

Total

1298

100%

Tableau N°16

Pistes de solution proposées par les victimes face aux traitements dans leurs familles

Résultat

Nombre

%

1

Avoir un endroit de refuge loin du milieu

202

16%

2

Sensibiliser les familles

139

11%

3

Avoir ses propres moyens pour subvenir à ses besoins

638

49%

 4

Rentrer au banc de l'école

319

25%

 

Total

1298

100%

Tableau N°17

Nombre d'enfants issus du viol par victime

Résultat

Nombre

%

1

Victimes ayant un enfant issu du viol

202

96%

2

Victimes ayant eu deux enfants issus du viol

9

4%

 

Total

211

100%

Tableau N° 18

Attitudes des interviewées face à leurs enfants issus du viol

Résultat

 Nbre

 %

1

Victimes qui ont de l'amour envers cet enfant

58

27%

2

Victimes qui les acceptent malgré elles

134

64%

3

Victimes qui ont honte de ces enfants

14

7%

4

Victimes qui sont souvent en colère envers ces enfants

3

1%

5

Victimes ayant abandonné l'enfant à leurs mamans

2

1%

 

 Total

211

100%

Tableau N° 19

Attitude de l'entourage face aux enfants issus du viol

Résultat

Nbre

%

1

Les enfants qui sont bien vus par leur entourage

47

22%

2

Les enfants sont maltraités par les maris des interviewées

45

21%

3

Les enfants sont maltraités par les belles-familles

50

24%

4

Enfants maltraités par les parents des interviewées

12

6%

5

Les enfants sont maltraités par les belles-familles des interv

23

11%

6

Les enfants sont maltraités par les maris et les belles-familles

34

16%

 

Total

211

100%

Tableau N°20

Les propositions des Victimes eu égard leurs enfants issus du viol

Résultat

Nbre

%

1

Le gouvernement doit prendre ces enfants en charge

56

27%

2

Avoir ses propres moyens pour la charge de ces enfants

138

65%

3

Sensibiliser les familles

17

8%

 

Total

211

100%

2.4.4. La situation social après viol

Tableau N°21

Niveau d'éducation des interviewées

Résultat

Nbre

%

1

Cycle moyen (3e et 4e primaire)

345

27%

2

Cycle terminal (5e et 6e primaire)

336

26%

3

Cycle d'orientation (1er et 2e secondaire)

235

18%

4

Cycle humanitaire (4, 5e et 6e secondaire)

121

9%

5

Ayant eu le diplôme d'Etat

56

4%

6

N'ayant pas été à l'école

205

16%

 

Total

1298

100%

Tableau N°22

Les raisons d'abandon scolaire des interviewées connaissant lire et écrire

Résultat

Nombre

%

1

Pauvreté des parents

55

5%

2

Irresponsabilité des parents

232

21%

3

Culture du milieu

345

32%

4

Viol

89

8%

5

Grossesse précoce

307

28%

6

Manque d'intelligence

42

4%

7

Esclavage sexuel

23

2%

 

Total

1093

100%

Tableau N°23

Les interviewées dont les voisins connaissent à propos de leur viol

Résultat

Nombre

%

1

Ils l'avaient su car le viol était en public

894

69%

2

lors du transfert médical loin du village

55

4%

3

ors de d'une activité communautaire avec les autres victimes

14

1%

4

Lorsqu'il y avait des disputes dans mon ménage

127

10%

5

Lorsque je fus abandonnée par mon mari

208

16%

 

Total

1298

100%

Tableau N°24

Réactions des voisins au regard des femmes violées

Résultat

Nbre

%

1

Nous Regardent avec curiosité

134

10%

2

Nous considèrent comme porte-malheur

264

20%

3

Décident de nous construire des camps hors du village

256

20%

4

Ont peur de nous que nous avons le SIDA

566

44%

5

Nous doigtent

78

6%

 

Total

1298

100%

Tableau N°25

Propositions des interviewées face à cette situation

Résultat

Nbr

%

1

Intensifier les séances de sensibilisation

332

26%

2

Arrêter toute personne qui se moquera d'une femme violée

12

1%

3

Prier pour eux car ils ne savent pas ce qu'ils font

167

13%

4

Créer des endroits de refuge pour les femmes violées

103

8%

5

Aider à être économiquement forte

653

50%

6

Ne sait pas

31

2%

 

Total

1298

100%

Tableau N°26

Les raisons qui encouragent les interviewées à appartenir à un groupe des femmes d'une confession religieuse ou à un groupe solidaire

Résultat

Nombre

%

1

Elles sont soulagées spirituellement

612

47%

2

Il y a des conseils pratiques

686

53%

3

Ne sait pas

578

45%

 

Total

1298

100%

Tableau N°27

Les motifs qui les empêchent à ne pas appartenir à un groupe

Résultat

Nombre

%

1

Elles ne trouvent pas d'importance

34

3%

2

Elles ont honte

123

9%

3

Elles sont sales par rapport aux autres

321

25%

4

Il n'y en a pas dans leurs villages

456

35%

5

Les chefs des groupes détournent souvent

43

3%

6

Les maris ne les autorisent pas

108

8%

7

Ne sait pas

213

16%

 

Total

1298

100%

Tableau N°28

Pour Les interviewées qui connaissaient les Droits Humains

Résultat

Nbre

%

1

Les Droits ne sont pas respectés car il y a la guerre

21

47%

2

Les Droits ne sont pas respectés car les femmes sont violées

24

53%

 

Total

45

100%

2.4.5. La situation économique après viol

Tableau N°29

Les Activités Génératrices des Revenus que les Victimes exerçaient avant les guerres

Résultat

Nombre

%

1

Agriculture

436

34%

2

Agriculture et petit élevage

197

15%

3

Agriculture et petit commerce

272

21%

4

Agriculture, élevage et petit commerce

57

4%

5

Couture

32

2%

6

Brassage et vente de boisson alcoolisée locale

22

2%

7

Restaurant

12

1%

8

Petit commerce

53

4%

9

Panachage d'huile de palme

24

2%

10

Sans

193

15%

 

Total

1298

100%

Tableau N°30

Les revenus hebdomadaires moyens des Activités Génératrices des Revenus exercées avant la guerre ($)

Résultat

Intervalle

1

Agriculture

[8,15]

2

Agriculture et petit élevage

[8,11]

3

Agriculture et petit commerce

[9,13]

4

Agriculture, élevage et petit commerce

[10, 13]

5

Couture

[10,20]

6

Brassage et vente de boisson alcoolisée locale

[11,18]

7

Restaurant

[12,10]

8

Petit commerce

[10,24]

9

Panachage d'huile de palme

[10,22]

 

Total

 

Tableau n°30

La valeur en $ du capital économique des victimes avant la guerre

Résultat

Nombre

%

1

Moins de 10

0

0%

2

Entre 10 et 20

12

1%

3

Plus de 20 à 50

310

28%

4

Plus 50 à 100

783

71%

 

Total

1105

100%

Tableau n°31

Les biens de valeur perdus par les victimes pendant les conflits armés et après viol

Résultat

Nombre

%

1

Maisons et objets ménagers

224

17%

2

Champs

43

3%

3

Elevage

46

4%

4

Fonds de commerce

28

2%

5

Outils de travail

199

15%

6

Maisons et champs

211

16%

7

Maison et Elevage

129

10%

8

Champs, maison, élevage

158

12%

10

Maison, objets ménagers, élevage.

236

18%

11

Fonds de commerce et objets ménagers

24

2%

 

Total

1298

100%

Tableau n°32

Activités Génératrices des Revenus permettant aux victimes de subvenir aux besoins des personnes en leur charge pendant la période de l'étude (revenu en $)

Résultat

Nombre

%

1

Agriculture

383

30%

2

Agriculture et petit élevage

154

12%

3

Agriculture et petit commerce

85

7%

4

Agriculture, élevage et petit commerce

146

11%

5

Brassage et vente de boisson alcoolisée locale

129

10%

6

Petit commerce

34

3%

7

Panachage d'huile de palme

234

18%

8

Rien

133

10%

 

Total

1298

100%

Tableau n°33

Les motifs qui empêchent les interviewées à exercer une activité Génératrice des revenus après viol

Résultat

Nombre

%

1

Pas de force à cause des faiblesses physiques après viol

67

50%

2

En déplacement, vit au dépend des membres de la famille

66

50%

 

Total

133

100%

Tableau N°35

Revenus permettant aux victimes de subvenir aux besoins des personnes en leur charge pendant la période de l'étude (revenu en $)

Résultat

Intervalle

1

Agriculture

[3,5]

2

Agriculture et petit élevage

[3,6]

3

Agriculture et petit commerce

[4,8]

4

Agriculture, élevage et petit commerce

[5,8]

5

Brassage et vente de boisson alcoolisée locale

[6,12]

6

Petit commerce

[5,12]

7

Panachage d'huile de palme

[5,10]

 

Total

 

Tableau N°36

Nombres des personnes à la charge des Victimes pendant la période de l'étude

Résultat

Nbr

%

1

Victimes n'ayant pas de charge

134

10%

2

Victimes ayant 1-3 personnes en sa charge

478

37%

3

Victimes ayant 4-7 personnes en sa charge

498

38%

4

Victimes ayant plus de 7 personnes en sa charge

188

14%

 

Total

1298

100%

Tableau N°37

Les difficultés que les Victimes éprouvent pour la charge des personnes sous leur responsabilitésl

Résultat

Nombre

%

1

Difficultés à nourrir les personnes à sa charge

123

11%

2

Difficultés à les scolariser

143

12%

3

Difficultés pour les soins médicaux

234

20%

5

Difficultés à les scolariser et à les nourrir

200

17%

6

Difficultés à les nourrir et soins médicaux

201

17%

7

Difficultés à scolariser et soins médicaux

122

10%

8

Difficultés à nourrir, les vêtir, les scolariser

141

12%

 

Total

1164

100%

Tableau N°38

La valeur en $ du capital économique pendant la période de l'étude

Résultat

Nombre

%

1

Moins de 10

467

40%

2

Entre 10 et 20

456

39%

3

Plus de 20 à 50

202

17%

4

Plus 50 à 100

39

3%

 

Total

1164

100%

Figure 1

Tableau N°39

La culture d'une caisse d'épargne pour les victimes dans leurs communautés

Résultat

Nombre

%

1

Les victimes qui épargnent un peu d'argent dans une caisse dans la maison

12

1%

2

Les victimes n'ont rien pour épargner

904

75%

3

Mauvais souvenir des tontines

201

17%

4

Peur de la dévaluation de la monnaie locale

47

4%

5

L'inexistence d'une coopérative dans le milieu

34

3%

 

Total

1198

100%

Tableau N°40

Types d'assistance économique reçue après viol

Résultat

Nombre

%

1

Apprentissage à la savonnerie

34

6%

2

Houe et semence

243

44%

3

Houe

87

16%

4

Objets ménagers

45

8%

5

Crédit rotatif

9

2%

6

Apprentissage de la Fabrication des pains

10

2%

7

Assistance en vivre

123

22%

 

Total

551

100%

Tableau N°41

Les interviewées qui continuaient à profiter de l'assistance économique jusqu'à la période de l'étude

Résultat

Nbre

%

1

Houe et semence

12

32%

2

Houe

23

61%

3

Objets ménagers

3

8%

 

Total

38

100%

Tableau n°43

Pourquoi certaines femmes ne veulent pas être assistées économiquement quoique étant dans le besoin.

Résultat

Nbr

%

1

Les femmes non victimes des violences sexuelles se déguisent en victimes lors de la distribution des vivres

98

21%

2

Pendant l'assistance, les acteurs ne respectent le principe de confidentialité

124

27%

3

Les acteurs ne respectent pas les victimes

48

11%

4

Les activités proposées ne correspondent pas au besoin

134

29%

5

Les victimes n'ont pas confiance aux intervenants

52

11%

 

Total

456

100%

Tableau N°44

Opinions des victimes sur la faiblesse de l'identification des victimes en cas d'assistance économique

Résultat

Nombre

%

1

Les acteurs se limitent dans des lieux géographiquement accessibles

245

19%

2

Les acteurs identifient les membres de leurs familles et leurs amis qui ne sont pas victimes

134

10%

3

Les acteurs doutent de l'histoire des victimes quoique vraie

122

9%

4

Les méthodologies d'identification ne respectent pas la confidentialité

134

10%

5

L'objet de l'identification n'est pas bien expliqué aux victimes

96

7%

6

Ne sait pas

567

44%

 

Total

1298

100%

Tableau N°42

Propositions des victimes pour la pérennisation des AGR

Résultat

Nbr

%

1

Etre associées sur le type d'Activités à mener

375

29%

2

Adapter le type d'Activité Génératrice des Revenus au contexte actuel du milieu

234

18%

3

Etre suivies régulièrement pendant une longue période

356

27%

4

Ne sait pas

333

26%

 

Total

1298

100%

Tableau N°45

Propositions pour améliorer l'identification des victimes

Résultat

Nbre

%

1

Les acteurs devraient intéresser les autres acteurs pour rendre les autres lieux accessibles

245

19%

2

L'assistance prévue pour les victimes des violences sexuelles doivent bénéficier seules les victimes des violences sexuelles

134

10%

3

Les acteurs ne devraient pas douter de l'histoire des victimes quand elles auraient le courage de témoigner

122

9%

4

Ceux-là qui identifiaient les victimes pour une assistance quelconque devraient respecter la confidentialité

134

10%

5

Il serait mieux que ceux-là qui identifiaient les victimes pour une assistance quelconque explicitent bien leur objet

96

7%

6

Ne sait pas

567

44%

 

Total

1298

100%

2.4.6. La santé physique après viol

Tableau N°46

Les conséquences physiques directes les empêchant à vaquer à leurs occupations économiques normalement

Résultat

Nombre

%

1

Problèmes gynécologiques

678

52%

2

Handicap physique

13

1%

3

Malaise généralisée

456

35%

4

Problèmes gynécologiques , malaise généralisée

115

9%

5

sans

36

3%

 

Total

1298

100%

Tableau N°47

Celles qui ont eu de l'assistance médicale après viol, la fréquence était

Résultat

Nombre

%

1

Une fois

980

76%

2

Souvent

103

8%

3

Quelques fois

215

17%

 

Total

1298

100%

Tableau N°48

Appréciation des interviewées face aux soins médicaux reçus

Résultat

Nombre

%

1

Très bien

14

1%

2

Bien

235

18%

3

Un peu bien

1049

81%

 

Total

1298

100%

Tableau N°49

Propositions des interviewées pour les soins médicaux

Résultat

Nbre

%

1

Rapprocher les soins médicaux dans la communauté

345

27%

2

Les soins médicaux devraient être gratuits

235

18%

3

Soigner les partenaires

354

27%

4

Garantir les soins médicaux aux enfants issus du viol

131

10%

5

Approvisionner les centres de santé de tous les médicaments nécessaires

67

5%

6

La permanence de l'infirmier dans le centre de santé

32

2%

7

Ne sait pas

134

10%

 

Total

1298

100%

2.4.7. La santé psychologique après viol

Tableau N°50

Les sentiments qui dominent toujours après viol

Résultat

Nombre

%

1

Se sentent sans joie

322

25%

2

Pas de courage d'aller au champ

123

9%

3

Souhaite la mort plus tôt que la vie

59

5%

4

Se sent toujours sans valeur

456

35%

5

Peur devant les inconnus

76

6%

6

Honte

345

27%

7

Culpabilité

45

3%

 

Total

1426

110%

Tableau N°51

Ce qui a beaucoup plus touché l'interviewée pendant les actes de viol

Résultat

Nbre

%

1

Viol en publique

345

27%

2

Viol collectif

367

28%

3

Massacre de sa famille

214

16%

4

Egorger son mari en sa présence

122

9%

5

Violer ses enfants en sa présence

97

7%

6

Meurtre de ses enfants en sa présence

56

4%

7

Forcer son enfant de coucher avec elle

97

7%

 

Total

1298

100%

Tableau N°52

Pour l'assistance psychologique, la fréquence de l'écoute

Résultat

Nombre

%

1

Avoir été écouté une fois

529

41%

2

Avoir été écouté deux fois

289

22%

3

Avoir été écouté trois fois

246

19%

4

Avoir été écouté plus de trois fois

234

18%

 

Total

1298

100%

Tableau N°53

Appréciation des soins psychologiques reçus

Résultat

Nbr

%

1

Satisfait moyennement

476

37%

2

Pas satisfait

598

46%

3

Ne sait pas

224

17%

 

Total

1298

100%

Tableau N°54

Les causes de la non satisfaction de la prise en charge psychologique

Résultat

Nombre

%

1

Les centres d'écoute sont éloignés des domiciles

543

42%

2

Les animateurs psychosociaux sont souvent absents

346

27%

3

Les animateurs ont peu de temps pour l'écoute

246

19%

4

Ne sait pas

163

13%

 

Total

1298

100%

Tableau N°55

Propositions pour améliorer la prise en charge psychosociale

Résultat

Nbr

%

1

Approcher les maisons d'écoute de la population

342

26%

2

Augmenter le nombre des animateurs psychosociaux

300

23%

 3

Mettre en place des animateurs aimables

294

23%

 4

Mettre en place des animateurs Disponibles

347

27%

5

Ne sait pas

15

1%

 

Total

1298

100%

2.4.9. Assistance juridique après viol

Tableau n°56

Les motifs qui les empêchaient de porter plainte

Résultat

Nbre

%

1

Les agresseurs étaient des inconnus

218

63%

2

Il n'y avait pas de clinique juridique dans le milieu

67

19%

3

Peur de représailles

49

14%

4

Il n'y avait pas du temps à comparaître au tribunal

14

4%

 

Total

348

100%

Tableau n°57

Propositions pour réduire les viols dans les milieux

Résultat

Nbre

%

1

Le gouvernement doit prendre ses responsabilités

656

51%

2

Que les rwandais rentrent chez eux

233

18%

3

Qu'on en finisse avec la guerre

109

8%

4

Nous n'avons pas besoin des militaires dans nos milieu

146

11%

5

Les violeurs doivent être condamnés

154

12%

 

Total

1298

100%

2.5. Résultats de l'enquête auprès des intervenants

2.5.1 Identification des interviewés

Tableau n°58

Code

Sexe

Age

Etat civil

Domaine d'Education

Niveau d'Etude

Nbre d'Années d'expérience

WLN01

F

36

Seule

Juriste

Licence

3ans

WLN02

M

25

Marié

Développement rural

Graduat

2ans

WLN03

M

63

Marié

Juriste

Licence

2ans

WLN04

M

44

Marié

Développement rural

Graduat

2ans

WLN05

M

45

seul

Gestion financière

Graduat

4ans

WLN06

M

56

Marié

Sociologie

Graduat

4ans

WLN07

M

54

Marié

Médecin

Médecine

7ans

WLN08

M

53

Seul

Pédagogie

D6

6ans

WLN09

M

55

Marié

Pédagogie

Graduat

3ans

WLN10

M

35

Marié

Gestion financière

Graduat

4ans

WLN11

M

47

Marié

Pédagogie

Graduat

1an

WLN12

M

36

Marié

Développement rural

Graduat

3ans

WLN13

F

32

Seule

Développement rural

Graduat

4ans

Tableau n°59

1. Sexe et Age de l'interviewé

 

25-35ans

36- 63ans

Total

F

M

F

M

F

M

0

2

3

9

3

11

0%

100%

25%

75%

21%

79%

Tableau n°60

2. Etat civil de l'interviewé

Résultat

Nombre

%

1

Marié

10

71%

2

Personnes vivant seules

4

29%

 

Total

14

100%

Tableau n°61

3. Domaine d'éducation

Résultat

Nombre

%

1

Pédagogie

3

21%

2

Sociologie

1

7%

3

Développement rural

5

36%

4

Médecin

1

7%

5

Gestion Financière

2

14%

6

Juriste

2

14%

 

Total

14

100%

Tableau n°62

4. Niveau d'Education

Résultat

Nombre

%

1

Diplôme de 6 ans secondaires

1

7%

2

Diplôme de graduat

9

64%

3

Diplôme de Licence

3

21%

4

Diplôme de Médecine

1

7%

 

Total

14

100%

Tableau n°63

5. Ancienneté dans la réinsertion socio économique

Résultat

Nombre

%

1

Une année

2

14%

2

Deux ans

3

21%

3

Trois ans

3

21%

4

Quatre ans

4

29%

5

Six ans

1

7%

6

Sept ans

1

7%

 

Total

14

100%

2.5. 2. La gestion des projets

La façon dont les projets étaient gérés a été exprimée dans cette check liste. La majorité, soit 73% des projets étaient gérés sans respecter les normes de la gestion des projets.

Tableau n°65

Check liste pour la gestion des projets

Désignation

Oui

Non

1

Les objectifs du projet sont clairement définis

3

11

2

Existence des contrats de partenariat et des contrats de service pour les agents de mise en oeuvre des projets 

4

10

3

Existence des mécanismes d'évaluer la performance des agents affectés au projet 

1

13

4

Le cadre de travail adapté pour concevoir, imprimer et classer les documents

6

8

5

Existence d'un manuel de procédure des ressources humaines

1

13

6

Existence d'un manuel de procédure matérielle

1

13

7

Existence d'un manuel de procédure financière

4

10

8

Existence d'un plan détaillé de la mise en oeuvre du projet

2

12

9

Existence des mécanismes d'évaluer les matériels mis à la disposition des services

3

11

10

Existence des mécanismes de suivi budgétaire

9

5

11

Existence d'un référentiel pour permettre l'évaluation des résultats, de processus et de l'impact du projet

0

14

12

Existence d'un canevas de rapport narratif

4

10

13

Existence d'un canevas de rapport financier

5

9

14

Existence d'Un système de référence médicale

3

11

15

Existence d'Un système de référence psychologique

9

5

16

Existence d'Un système de référence juridique

2

12

17

Existence d'une cartographie des intervenants au niveau de la province

3

11

18

Participation aux réunions de coordinations des acteurs des différents volets

4

10

19

Existence de la réunion des parties prenantes de la mise en oeuvre du projet

7

7

 

71

195

27%

73%

Tous les intervenants gérant des projets de la réinsertion socio économique des survivants des violences sexuelles interrogés avaient reconnu que l'aspect éthique n'était pas observé du début à la fin des projets.

Ceci avait été justifié par ce que nous avions récolté auprès d'eux :

Tableau n°64

Justification du non observance de l'éthique du début à la fin des projets

Résultat

Nombre

%

1

Les ONG interviennent sans associer les bénéficiaires dans les processus de conception des projets

10

15%

2

La plus part des projets sont conçus en Europe ou à Kinshasa les gens qui ne maîtrisent pas le contexte

13

19%

3

Les intervenants ne s'intéressent pas à savoir se que pensent les victimes

8

12%

4

Les intervenants ne cherchent pas à connaitre les représentations qu'ont les victimes pour modifier leurs conditions de vie

9

13%

5

Les autres interventions viennent pour enrichir les acteurs de mise en oeuvre, les bénéficiaires reçoivent des miettes

11

16%

6

Les autres interventions en faveur les victimes bénéficient les non victimes

13

19%

7

Les interventions profitent quelques victimes identifiées et tout le monde n'atteint pas le même but

4

6%

Total

68

100%

2.5. 3. La gestion du capital économique

Tableau n°67

Check liste La gestion du capital économique

Désignation

Oui

Non

1

Organisation des formations sur les AGR

14

0

2

Existence des apports des formations réalisées

12

2

3

Appui financier pour renforcer les AGR

14

0

4

Appui matériel pour renforcer les AGR

14

0

5

Si les bénéficiaires des AGR épargnent

3

11

6

Existence des outils de suivi et évaluation

1

13

7

Si les outils de suivi et évaluation ont été élaborés dès la conception du projet 

0

14

8

Existence des Agents compétents et disponibles pour suivre et évaluer les projets sur terrain

0

14

 

58

54

Tableau n°66

Types d'Activité Génératrice des Revenus exercés par les projets

Résultat

Nbr

%

1

Petit Commerce et micro-crédit

7

17%

2

Apprentissage des métiers artisanaux

9

21%

3

Gestion des petites activités d'élevage

12

29%

4

Gestion des petites activités agricoles

14

33%

Total

42

100%

Tableau n°68

Les difficultés rencontrées dans la mise en oeuvre des AGR

Résultat

Nbre

%

1

Les bénéficiaires n'appréhendent pas le projet comme sien

7

7%

2

Absence de personnel qualifiée dans les notions commerciales

12

13%

3

Les bailleurs de Fonds ne financent pas à long terme, les projets sont souvent d'urgence

9

9%

4

Outils de gestion qui demandent du temps

12

13%

5

Sous estimation des coûts liés au suivi pendant l'élaboration des projets

14

15%

6

Manque de personnel compétent sur terrain pour le suivi

9

9%

7

Manque de personnel permanent sur terrain pour le suivi

14

15%

8

Les faux cas surviennent quand il s'agit de l'assistance

4

4%

9

Instabilité sociale à cause de l'insécurité

14

15%

 
 

95

100%

Tableau n°69

Propositions pour améliorer la Gestion des AGR

Résultat

Nbre

%

1

Recycler des intervenants dans la gestion des projets

7

7%

2

Pérenniser les actions par des projets à moyen ou long terme

13

14%

3

Former les gestionnaires des projets dans la Gestion des AGR

9

9%

4

Prévoir des primes d'encouragement pour le personnel chargé de suivi et évaluation

12

13%

5

Les projets devraient être conçus en collaboration avec les bénéficiaires et les intervenants

14

15%

6

Les types d'AGR devraient répondre aux réalités du terrain

12

13%

7

Les bénéficiaires des AGR devraient être consultées sur le choix d'AGR

10

10%

8

Sensibiliser la communauté sur le respect de la personne violée

5

5%

 9

Stabiliser la paix et la sécurité dans les aires d'intervention

14

15%

 

 

96

100%

2.5. 3. La gestion du capital social

Les conséquences sociales des violences sexuelles font objet d'une prise en charge appropriée en ce qu'elle favorise la réinsertion du survivant dans la vie normale de la société.

Tableau n°70

Les stratégies utilisées pour les réinsérer

Résultat

Nbr

%

1

Médiation familiale

14

28%

2

Sensibilisation communautaire sur le respect de la femme

11

22%

3

Gestion des micro-crédits rotatifs

7

14%

4

Apprentissage des métiers artisanaux collectif

6

12%

5

Champs collectif

12

24%

Total

50

100%

Tableau n°71

Le but de la réinsertion sociale des survivants des violences sexuelles

Résultat

Nbr

%

1

Le respect à l'égard des survivants des violences sexuelles

5

9%

2

L'épanouissement des survivants

7

13%

3

La valorisation des survivants

4

8%

4

Le changement de comportement de membres de la communauté

9

17%

5

Relever l'économie de la société

11

21%

6

Soutenir la morale des membres de sa famille

3

6%

7

Sauver beaucoup d'âmes pour Dieu

1

2%

8

Restaurer la dignité des survivants des violences sexuelles

13

25%

Total

53

100%

Tableau n°72

Check Liste sur La gestion du capital social

 

Désignation

Oui

Non

1

Avoir des séances de sensibilisations avec la communauté

8

4

2

Organisation des formations en faveurs des survivants des violences sexuelles

3

11

3

Organisation des formations en faveurs de la communauté

8

4

4

Organisation des formations en faveur des leaders de la communauté

5

9

5

Existence des outils de suivi et évaluation

2

12

6

Si les outils de suivi et évaluation ont été élaborés à la conception du projet 

1

13

7

Existence des agents de terrain compétents et disponibles pour le suivi et évaluation du projet

1

13

 
 
 

30%

70%

Tableau n°73

Les difficultés rencontrées dans la réinsertion sociale

Résultat

Nbre

%

1

Quelques survivants n'aiment pas s'associer aux autres

4

4%

2

Absence des notions psychologiques pour amener les survivants à appartenir aux groupes

9

10%

3

Les bailleurs de Fonds ne financent pas à long terme

9

10%

4

Outils de gestion qui demandent du temps

12

13%

5

Sous estimation des coûts liés au suivi

14

15%

6

Activités qui brisent la confidentialité

14

15%

7

Manque de personnel compétent sur terrain pour le suivi

8

9%

8

Manque de personnel permanent sur terrain pour le suivi

5

5%

9

Expose les victimes aux répresailles

2

2%

10

Les faux cas surviennent quand il s'agit de l'assistance

1

1%

11

Expose les victimes aux attaques dans des milieux insécures

2

2%

12

Instabilité sécuritaire dans les aires d'intervention

14

15%

 

 

94

100%

Tableau n°74

Propositions pour améliorer la Réinsertion sociale des survivants

Résultat

Nbr

%

1

Recycler les agents de terrain dans les notions psychosociale

9

10%

2

Pérenniser les actions par des projets à moyen ou long terme

11

13%

3

Nécessité de sensibiliser la communauté sur la médiation communautaires

8

9%

4

Former les gestionnaires des projets dans des nouvelles approches sur la réinsertion sociale tout en gardant la confidentialité

3

3%

5

Prévoir des primes d'encouragement pour le personnel chargé de suivi et évaluation

12

14%

6

Les projets devraient être conçus en collaboration avec les bénéficiaires et les intervenants

14

16%

7

Encourager les femmes dans des mutuels de santé

4

5%

8

Expliquer aux bénéficiaires les objectifs des projets dans la réinsertion sociale

5

6%

9

Sensibiliser la communauté sur le respect de la personne violée

6

7%

10

Sécuriser les aires d'intervention

14

16%

 

 

86

100%

Chapitre III

ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS

3.1. Analyse du contexte : les besoins et les demandes des femmes interviewées

Pour mettre en évidence les demandes, l'interview avec les bénéficiaires est nécessaire puisqu'il leur permettre d'exprimer leur perception sur les besoins qu'elles ressentent. Le besoin étant l'expression d'un écart entre un état donné et un état souhaitable13(*), notre a montré que les femmes, après avoir été violées, ont besoin d'assistance dans tous les aspects (médical, social, économique, psychologique et juridique). Ceci est exprimé par l'écart entre leur état actuel et l'état souhaité. Leurs demandes correspondent aux besoins exprimés.

Les violences sexuelles ont des répercussions, non seulement sur la sphère corporelle des survivants, mais aussi sur leur état psychologique sans omettre leur situation sociale et économique.

3.1.1. Sur le plan physique :

La majorité présente encore des problèmes gynécologiques suivis des malaises généralisés. Quoique minoritaires, certaines femmes sont devenues handicapées après viol. Le besoin en soins médicaux est exprimé par le fait qu'elles proposent qu'il y ait rapprochement des soins médicaux, souhaitent que les soins médicaux soient gratuits et que leur conjoints soient soignés. Elles souhaitent que les centres de santé soient approvisionnés par des médicaments nécessaires et que les infirmiers soient en permanence dans les centres de santé. Tous ces paramètres indiquent qu'il y a besoin d'une prise en charge médicale adéquate.

3.1. 2. Sur le plan psychologique :

Les femmes souffrent par le fait que leurs maris, leurs enfants et leurs parents étaient tués pendant la guerre. La majorité des victimes se sentent toujours sans valeur, sans joie et sont découragées de vivre. Elles se culpabilisent et ont perdu le courage d'aller au champ. Elles ont peur devant les inconnus et quelques unes d'entre elles souhaitent la mort plus tôt que la vie. Ces troubles de comportement sont dus souvent suite au viol collectif et au viol en publique qu'elles avaient subi. Les faits traumatisants dont elles furent témoins sont aussi à la base de ces troubles de comportement : elles vivaient les massacres des membres de leurs familles (enfants, maris, frères, parents...), leurs maris étaient égorgés à leur présence, leurs enfants étaient violés et tués à leur présence. Certaines d'entres elles étaient même forcées à avoir des rapports sexuelles avec leurs propres fils. Suite à ces faits et aux troubles de leurs comportements, les femmes expriment le besoin de rapprocher les maisons d'écoute dans leurs communauté. Elles souhaitent que les animateurs psychosociaux soit suffisants, permanents et qualifiés.

3.1.3. Sur le plan social :

Après viol, dans leurs familles comme dans leur entourage, les femmes sont victimes des souffrances de tous genres : elles sont rejetées, méprisées, marginalisées, abandonnées à leur propre sort.

Quelques unes d'entres elles ont d'enfants issus du viol qui, de leur côté, augmentent leur souffrance : la majorité des victimes aiment ces enfants malgré elles et sont rares celles qui les aiment de tout leur coeur. Il y a celles qui ont honte d'eux et les autres sont tout le temps en colère envers eux. Certaines d'entre elles sont arrivées même à abandonner ces enfants. Quelques uns de ces enfants sont acceptés par l'entourage, mais les autres subissent des maltraitances de tout genre de part des maris de leurs mères. Les belles-mères, les parents et les frères de leurs mères, même leurs demi-frères les déconsidèrent.

La majorité des femmes interviewées ont un faible niveau d'éducation : la majorité a un niveau d'éducation primaire, qui ne leur permet pas de bien lire et écrire. Un faible pourcentage représente celles-là qui ont un diplôme de niveau secondaire mais le reste est totalement analphabète. La majorité des femmes ont abandonné l'école suite à la culture du milieu qui considère avec moins de valeur l'éducation des filles mais donne plus de valeur au ménage. Certaines filles ont abandonné les études suite aux grossesses précoces, d'autres ne pouvaient pas continuer les études à cause de l'irresponsabilité ou de la pauvreté des parents. Cependant il y avait aussi des filles qui ont abandonné l'école puisqu'elles étaient violées en publique et/ou prises en esclavage sexuel.

Pour toutes les femmes interrogées, les voisins connaissent qu'elles étaient violées. Pour la majorité, c'est puisque le viol était publique. Pour les autres la nouvelle était connue quand il y avait disputes dans les ménages et que les femmes étaient abandonnées ou rejetées. Quoique minoritaires les autres cas étaient connus lors des transferts médical loin du village et lors de distributions de vivres qui se faisaient en publique.

Chaque fois que les membres de la communauté connaissent que les femmes sont violées, ils ont peur d'elles car ils se disent qu'elles ont le virus du SIDA. Les autres pensent qu'elles sont devenues des porte-malheurs et qu'elles méritent d'être éloignées de leur milieu. Il y en a qui les regardent avec curiosité comme si elles étaient devenues des nouvelles créatures malheureuses. Ces femmes souffrent du fait qu'elles sont doigtées à leur passage. Cette situation les affecte davantage car elle avait réduit à néant leurs capital. La majorité ne peut plus appartenir à des groupes de femmes ou à des associations, elles pensent qu'elles sont sales par rapport aux autres, ainsi elles ne trouvent pas l'importance à se joindre aux autres. Les autres ne peuvent pas se joindre aux groupes des autres femmes par ce que leur maris ne les autorisent pas. Certaines d'entre elles qui peuvent appartenir aux groupes de femmes se disent qu'il n'y a pas des telles organisations dans leurs milieux. Par contre il y a des femmes qui disent carrément qu'elles n'ont pas confiance aux chefs de groupes ceux-ci sont accusés de détournement.

L'enquête a montré que la majorité des femmes ne connaissent pas les Droits Humains et celles qui les connaissent pensent que les Droits ne sont pas respectés : elles vivent toujours des guerres et elles sont toujours violées. Suite à cette situation, certaines femmes souhaitent avoir un endroit de refuge loin de leur milieu, pour les autres, que les familles soient sensibilisées. L'analphabétisme gêne certaines femmes car elles souhaitent rentrer au banc de l'école pour améliorer leur connaissance et plus tard gagner leur vie. Le besoin crée par les enfants issus du viol est exprimé par le fait que certaines femmes souhaitent que le gouvernement prenne en charge ces enfants tandis que la majorité souhaite avoir leurs propres moyens pour subvenir en charge ces enfants. Les autres insistent que les familles soient sensibilisées pour qu'elles comprennent la situation dans laquelle elles se trouvent.

3.1.4. Sur le plan juridique :

Pour la majorité des victimes, les agresseurs ne sont pas connus. Les autres disent qu'il n'y a pas des cliniques juridiques dans les milieux sinon elles peuvent porter plainte. Pour les autres elles sont limitées économiquement pour poursuivre le dossier auprès des juges. D'autres femmes ont peur de représailles et d'autres n'ont pas le temps à comparaître au tribunal.

Face à cette situation, les interrogées souhaitent que le gouvernement prenne ses responsabilités en se qui concerne la sécurité de la population. Elles souhaitent que les rebelles rwandais rentrent chez eux et que les guerres prennent fin. Certaines femmes souhaitent que les militaires quittent leurs milieux. Le besoin d'être réhabilitées par la justice a été exprimé par quelques unes par le fait qu'elles souhaitent que les agresseurs soient arrêtés.

3.1.5. Sur le plan économique :

Avant les guerres la majorité des femmes interrogées vivaient de l'agriculture quoiqu'il y ait celles là qui vivaient de l'élevage, de la couture, du brassage et vente de boisson alcoolisé, du restaurant, de panachage d'huile de palme et du petit commerce. De ces activités, c'est le petit commerce donnait beaucoup plus de revenus. La moyenne des revenus variait entre 10 et 24 dollars américains par semaine. L'agriculture quoique principale activité, apportait une moyenne hebdomadaire qui variait entre 8 et 15 dollars.

Pendant les conflits armés, les femmes interviewées avaient perdu beaucoup de biens de valeurs tels que maisons, objets ménagers, élevage, champs, outils de travail, fonds de commerce.

Après la guerre l'agriculture reste toujours l'activité principale. Le nombre de celles-là qui pratiquent le petit commerce a sensiblement diminué tandis que le brassage et la vente de boisson alcoolisée locale a sensiblement augmenté. Certaines femmes ne peuvent plus exercer les activités génératrices de revenu après viol parce qu'elles n'ont plus de force à cause des faiblesses physiques. Les autres sont des déplacées de leurs milieux et vivent au dépend des familles d'accueil abandonnant ainsi leurs champs. La situation économique a baissée : le revenu moyen hebdomadaire grâce au petit commerce a diminué de l'intervalle entre 10$ et 24$ à l'intervalle de 5$ et 12$. Le brassage et vente de boisson alcoolisée locale est devenu une activité qui fait entrer beaucoup plus de revenus. La moyenne hebdomadaire varie entre 6$ à 12$.

La majorité des femmes ont 4 à 7 personnes en leur charge. Certaines d'autres ont au-delà de 7 personnes et le reste dépendent de leurs familles, amis ou connaissances. Celles qui ont des personnes à leur charge éprouvent des difficultés surtout pour les soins médicaux, même si la nourriture, la scolarisation, le vêtement sont aussi cités comme difficultés pour subvenir aux besoins des personnes à leur charge.

La majorité des femmes ont un capital économique de moins de 10$. Il y en a celles qui ont 80$ quoique très minoritaires.

Jusque là la culture d'épargne ne domine pas la mentalité des femmes interviewées. La majorité n'épargne pas parce qu'elles pensent n'avoir rien pour épargner. Les autres ont peur d'épargner dans une des coopératives car elles ont gardé mauvais souvenir des tontines, les autres ont peur de la dévaluation, les autres disent qu'il n'y avait pas de coopérative dans leurs milieux. Quoique très minoritaire, quelques femmes gardent un peu d'argent dans une caissette dans leurs maisons pour subvenir aux frais scolaires de leurs enfants.

Le besoin de l'assistance économique se fait sentir par les conséquences physiques, sociales, juridiques et même économiques. La majorité de nos interviewées souhaitent être économiquement indépendant pour répondre à plusieurs de ces besoins.

3.2. Aspect éthique et réponses des intervenants

Les résultats de l'enquête montrent que le détournement des biens destinés aux bénéficiaires est un facteur qui freine la croissance du capital social des victimes : cela les empêche à appartenir à des groupes des femmes organisés et les freine à venir chercher de l'assistance. Quelques femmes ont témoigné que dans la communauté il y a d'autres femmes qui étaient violées mais qui ne peuvent jamais chercher à appartenir dans des groupes des femmes parce qu'elles accusent les chefs des groupes des détournements. Cet aspect les a amené à faire allusion aux tontines : malgré la présence des caisses d'épargnes dans quelques milieux, les femmes ne peuvent pas épargner dans des coopératives car elles ont mauvais souvenir des tontines14(*).

Ce qui bloque les femmes à chercher de l'assistance à caractère économique c'est le fait que les intervenants assistent les femmes non victimes des violences sexuelles avec les biens destinés aux femmes violées. Elles se lamentent et disent que pendant l'identification elles sont consultées, interviewées, mais pendant la distribution des vivres elles sont oubliées : la majorité ce sont les membres des familles des intervenants, leurs amis et connaissances qui viennent bénéficier ce qui est destiné à elles. Le respect de la confidentialité n'est pas également observé : les distributions se font en publique avec parfois ceux qui le font le font avec dédain et mépris. Ceci a créé un manque de confiance des victimes envers les intervenants. Il arrive même que les intervenants, pendant l'identification des bénéficiaires des projets, doutent de l'histoire des victimes quoique vraie. Cette attitude les culpabilise d'avantage et les empêchent de rechercher de l'assistance quoique disponible. Souvent l'objet de l'identification n'est pas clairement défini et expliqué aux victimes. Pour ce qui concerne les activités génératrices des revenus : ces activités sont imposées aux victimes, elles ne correspondent pas souvent à leurs besoins. Les victimes des violences sexuelles bénéficiaires des projets de réinsertion socio économique constatent que l'aspect éthique n'est pas observé par les intervenants.

Elles ont proposé que l'assistance prévue pour les victimes des violences sexuelles bénéficie aux seules victimes des violences sexuelles, que les intervenants aient des compétences pour détecter les vraies victimes et ne pas douter des leurs histoires. Elles pensent que ceux-là qui identifient les victimes doivent veiller sur la confidentialité et qu'ils doivent également expliquer aux bénéficiaires l'objectif visé par leurs actions pendant l'identification. Elles ont proposé que les bénéficiaires des projets soient associées sur le choix du type d'activité génératrice des revenus et non pas être imposées.

Du côté des intervenants l'aspect éthique avait été également évoqué : tous les acteurs interrogés  reconnaissent le non observance de l'éthique du début à la fin des projets. Les ONG interviennent sans associer les bénéficiaires dans les processus de conception des projets. D'ailleurs, la plus part des projets sont conçus soit en Europe soit à Kinshasa par les gens qui ne maitrisent pas le contexte (culturel, géographique, économique, social...) des aires d'intervention.

Souvent les intervenants se présentent comme des « connaisseurs » car ils ne s'intéressent pas à savoir se que pensent les victimes, à connaitre leurs représentations pour modifier leurs conditions de vie. Les autres intervenants viennent uniquement s'enrichir : ils donnent des miettes aux bénéficiaires et se partagent des gros morceaux. C'est le cas de par exemple de plusieurs ONG qui utilisent les expatriés : il arrive que même s'il y a des compétences locales pour telle position, les ONG recourent auprès des expatriés, qui apprennent d'ailleurs des staffs nationaux et qui consomment plus de la moitié du budget par leurs salaires, logement, voyage, per diem .... A part cela « les opérations  retour » qui sont venues une monnaie courante, une nouvelle culture dans nos milieux, un mal qui ronge notre société et qui rend la vie des victimes des violences sexuelles pire qu'à l'état l'initial. Les intervenants ont constaté que parmi eux, la majorité, après avoir financé les activités, rentrent encore auprès des partenaires de mises en oeuvre pour demander une partie de ce financement et les obligent à créer des pièces justificatives. C'est ainsi que ce système s'enchaîne jusqu'à ce que ce qui arrive aux bénéficiaires ne sera que miette. Cette nouvelle culture s'est enracinée dans la mentalité des expatriés comme celle des nationaux ; c'est un virus qui ronge tout le monde, les intervenants de leur part mais aussi les bénéficiaires de l'autre côté. A part ça les « opérations retours » les intervenants ont constaté également que l'assistance profite la majorité des non victimes et que les victimes qui sont souvent identifiées ne sont pas nécessairement celles qui profitent.

Eu égard les aspects évoqué ci-haut, les résultats de notre étude ont montré que pour la plus part des projets de réinsertion socio-économique, les objectifs des projets ne sont pas clairement définis, il n'existe pas des contrats de partenariat ni des contrat de service entre les ONG et leurs partenaires de mise en oeuvre. Presque dans toutes les ONG il n'y existe pas des mécanismes d'évaluer la performance des agents affectés aux projets. Quoi que pour la plus part, ils ont un bon cadre de travail adapté pour concevoir, imprimer et classer des documents, les lacunes persistent dans l'inexistence des manuels de procédures des ressources humaines, des ressources matérielles et financières. Il n'y a pas dans toutes les ONG de référentiel pour permettre d'évaluation des résultats, de processus et de l'impact du projet.

La majorité des ONG ne possèdent pas des canevas de rapport narratif ni de rapport financier. La plus part des intervenants dans la réinsertion socio-économique font d'abstraction aux autres Assistance dont les victimes ont besoin pour qu'elles se sentent réellement réinsérées socialement : il s'agit de l'assistance médicale, psychosociale et juridique. Le non mise en considération ces aspects peut freiner également la réinsertion économique des bénéficiaires. Les résultats de l'enquête ont montré que les systèmes de référence vers ces structures ne sont pas établis par la majorité des intervenants. Le système de coordination entre différents intervenants n'est pas appliqué par la majorité des ONG et qui n'ont même pas de cartographie des intervenants de la province et ne participent pas aux réunions de coordinations des acteurs des différents volets. Certaines ONG ont un système des réunions régulières des parties prenantes mais pour les autres cela n'existe pas dans leur système.

3.3. L'implication des bénéficiaires dans les étapes du cycle des projets

Les programmes qui réussissent sont ceux qui ont été conçus par le biais de consultations avec la communauté bénéficiaire. Les intervenants doivent impliquer les bénéficiaires dans toutes les étapes du cycle des projets afin de ne pas aggraver, par une action inconsidérée, souvent menée avec beaucoup de bonne volonté, la situation des survivant(e)s qu'on est appelé à rencontrer et à soutenir. Avant les guerres toutes les femmes avaient une occupation sauf les filles qui n'étaient qu'élèves. La majorité des femmes exerçaient l'agriculture comme principale activité, suivi du petit commerce, de la couture, du restaurant, de la vente de boisson locale alcoolisé et du panachage d'huile de palme. Les guerres ont occasionné des conséquences physiques directes sur les femmes les empêchant à vaquer à leurs occupations économiques normalement. Elles ont proposé, lors de l'enquête de rapprocher les soins médicaux dans leurs communautés gratuitement tout en approvisionnant les centres de santé des médicaments essentiels. Ceci montre que pour ces femmes, leurs priorités c'est de se voir restaurée d'abord physiquement.

A part un petit nombre des femmes qui n'ont pas des problèmes de santé jusqu'au jour de notre étude, la majorité présente des problèmes gynécologiques, des malaises généralisées, quelques unes sont devenues handicapées physiques qui les empêchent à exercer normalement leurs occupations. Aujourd'hui la majorité des femmes s'occupent de l'agriculture, du petit commerce et du brassage et vente de boisson alcoolique : quelques activités semblent disparaitre (c'est le cas de la coupe et couture) tandis les autres activités semblent procurer beaucoup de revenus c'est le cas de l'alcool par rapport à la couture et au petit commerce avant la guerre. Les types d'assistance économique reçue par les victimes c'est surtout l'agriculture (avec l'octroie de houes et de semence), apprentissage à la savonnerie, à la coupe et couture, en objets ménagers, en crédit rotatif d'élevage et du petit commerce, et en assistance en vivre. Ces interventions, d'après les interviewées ne profitent que celles qui sont physiquement en bonne santé. A part cela ces interventions ne durent pas longtemps car ce qui continue à profiter aux bénéficiaires après les projets ce sont quelques houes et semences, et certains objets ménagers. Mais pour la majorité il n'y a plus de trace. La savonnerie, l'apprentissage de fabrication de pain, la coupe et couture disparaissent après les projets.

Ceci étant, les interviewées proposent qu'elles soient associées sur le choix du type d'activité à mener; que le type d'activité génératrice des revenus soit adapté au contexte de leur milieu. Elles souhaitent que les activités menées soient suivies régulièrement pendant une période à long terme.

3.4. Les mécanismes de gestion du capital social

Pour être efficace, les projets de réinsertion socio économique en faveur des victimes des violences sexuelles devraient prendre en compte d'une manière directe et/ou indirecte tous les aspects. La résolution du problème social nécessite l'intervention des personnes de formation et d'horizons différents : personnels médical, psychosocial, judiciaire, de développement communautaire comme nous venons de le mentionner dans la partie précédente.

Les conséquences sociales des violences sexuelles font objet d'une prise en charge appropriée en ce qu'elle favorise la réinsertion du survivant dans la vie normale de la société. Celles-là qui ont expérimenté les groupes et les associations féminines témoignent des bienfaits du capital social en ce qu'elles sont soulagées spirituellement et que dans des groupes elles ont des soutiens psychologiques et des conseils pratiques.

Toutes les interviewées ont connus des difficultés d'une manière ou d'une autre suite à leurs enfants issus du viol surtout par leurs belles-familles. La plus part d'entre elles pensent que relancer leurs activités génératrices des revenus leurs donnera la valeur dans leurs communautés et leur évitera la dépendance. La sensibilisation est évoquée comme solution pouvant permettre la communauté de comprendre la situation de la femme qui a été violée. La communauté qui entoure les victimes des violences manifeste des comportements indignes à leur égard, les méprise, les dédaigne, les rejette. Le besoin des victimes c'est de se sentir considérées et d'être respectée par la communauté, et ceci ne peut être réel qu'à partir des sensibilisations intensifiées dans toute la communauté. Beaucoup d'acteurs se limitaient à sensibiliser les victimes d'accéder aux soins sans songer à sensibiliser la communauté pour le changement de comportement face à ceux qui ont été violés. Selon les interviewées, la communauté est dans l'ignorance : étant donné que les victimes ne sont pas responsables des viols, elles ne méritent pas non plus être maltraitées. Ainsi la réhabilitation et la réinsertion sociale ne concerne pas seulement la personne touchée directement par le viol mais aussi de son entourage donc les membres de leurs familles et toute la communauté. La majorité des enfants issus du viol constitue non seulement un problème pour l'entourage, mais surtout pour les familles, le mari de la victime parfois pour leurs mères. La réinsertion socio-économique doit prendre en considération ces enfants issus du viol car ils constituent non seulement un problème social et psychologique à leurs mères et mais aussi une charge pour la communauté qui devrait les prendre en charge.

Les stratégies utilisées par les acteurs pour réinsérer les survivants des violences sexuelles dans leur société sont : la médiation familiale, les sensibilisations communautaires sur le respect de la femme violée, la gestion des microcrédits rotatifs, l'apprentissage des métiers artisanaux collectif et les champs collectifs. Les résultats montrent que cette réinsertion sociale vise le respect à l'égard des survivants des violences sexuelles, leur épanouissement, leur valorisation, le changement de comportement des membres de la communauté, relèvement de l'économie de la société, soutenir la morale des membres des familles respectives, sauver beaucoup d'âme pour Dieu et restaurer la dignité des survivants des violences sexuelles. Cependant trop peu d'ONG organisent des formations en faveur des survivants des violences sexuelles quoique la majorité fasse des séances de sensibilisations avec les membres de la communauté. Trop peu organisent des formations en faveur des leaders communautaires et leaders de sécurité. Rare sont les intervenants qui disposent les outils de sensibilisation, les outils de suivi et évaluation. Les quelques outils de suivi et évaluation ne sont pas élaborés à la conception du projet. La majorité n'ont pas d'agents compétents et disponibles pour le suivi et évaluation des projets.

Les difficultés rencontrées par les intervenant dans la réinsertion sociale des survivants des violences sexuelles : quelques survivants n'aiment pas s'associer aux autres, les gestionnaires n'ont pas des notions psychologiques appropriées pour amener les survivants à appartenir aux groupes. Le fait que les bailleurs de Fonds ne financent pas à long terme est un problème pour des projets de réinsertion socio économique. Les outils de gestion d'une part demandent beaucoup de temps et coûtent chers d'où certains acteurs ne s'intéressent pas. Ceux qui conçoivent ou financent les projets sous-estiment les coûts du budget par rapport aux activités planifiées. Parfois les activités sur terrain brisent la confidentialité car elles sont menées publiquement, ce qui exposent les victimes aux représailles et attaques dans les milieux insécurisés.

La plus part d'ONG n'ont pas un personnel compétent et permanent pour le suivi des activités sur terrain. A cause de la pauvreté, le nombre des faux cas surviennent quand il s'agit de l'assistance matériel aux victimes des violences sexuelles.

Pour améliorer la réinsertion sociale des survivants, les intervenants proposent de recycler les agents de terrain dans les notions psychosociales, des pérenniser les actions par des projets à moyen ou long terme, sensibiliser la communauté, former les gestionnaires des projets dans l'éthique et les nouvelles approches sur la réinsertion sociale tout en gardant la confidentialité, prévoir des primes d'encouragement pour le personnel chargé de suivi et évaluation quoique volontaire, encourager les femmes dans des mutuels de santé, expliquer aux bénéficiaires les objectifs. Ils pensent que sensibiliser la communauté sur le respect de la personne violée et sécuriser les aires d'intervention sont parmi les stratégies d'accroître le capital social.

3.5. Les mécanismes de gestion du capital économique

Au-delà des problèmes sociaux, les survivants de la violence sexuelle étaient également confrontés à des graves problèmes de manque de revenus liés à la destruction des infrastructures économiques de base, au pillage de leurs biens et ressources par les agresseurs et d'autres formes d'exactions consécutives au conflit. Elles ont perdus des biens de valeur : des maisons ont été incendiées, des champs abandonnés, des fonds de commerce pillés. Cette situation aggrave davantage leur état de pauvreté : difficultés à nourrir, à scolariser, à soigner et à vêtir les personnes à leur charge. Avant la guerre il n'y avait pas celles là qui avaient un capital économique de moins de 10$ mais après la guerre cela représentait 40%. Avant la guerre celles qui avaient un capital économique entre 50 et 100$ représentaient 71%, mais après la guerre cela avait chuté jusqu' 3%.

Suite à cette situation la question que l'on peut se poser est celle-ci : Quel est, dans l'ensemble, l'impact des violences sexuelles sur l'économie au Sud-Kivu ?

Les différents types d'Activités Génératrices des Revenus exercés par les ONG rencontrées sont : le petit commerce, le microcrédit, la gestion des petites activités d'élevage et agricoles. Cependant toutes les ONG organisent des formations mais la majorité ne dispose pas d'un classement des rapports des formations réalisées. Tous les intervenants font un appui financier et matériel sur les Activités Génératrices des Revenus mais la majorité des bénéficiaires n'épargnent pas. Presque tous les intervenants ne possèdent pas des outils de suivi et d'évaluation élaborés dès la conception des projets. Aucune ONG ne dispose d'agents compétents et disponibles pour suivre et évaluer les projets sur terrain. Les difficultés rencontrées par les gestionnaires des projets de réinsertion économique des survivants des violences sexuelles sont des différents ordres : les bénéficiaires n'appréhendent pas les projets comme siens, absence d'un personnel qualifié dans les notions commerciales, les projets sont conçus en Europe ou à Kinshasa sans tenir compte des contextes des aires d'intervention ; les bailleurs des Fonds ne financent pas des projets à long terme car ils sont souvent d'urgence. La politique interne des bailleurs de Fonds ne serait-elle pas à la base de cette situation ?

Les outils de suivi et évaluation ne sont pas conçus car selon les intervenants cela demande du temps et des moyens financiers. Un personnel compétent et permanent sur terrain pour le suivi des activités manque presque dans toutes les ONG. Autre difficulté rencontrée est que à cause de la pauvreté beaucoup des femmes se déguisent en victimes d'où taux élevé des faux cas.

L'insécurité dans les milieux d'intervention est aussi évoquée. Ceci étant, quelques propositions ont été soumises par les femmes interrogées : recycler des intervenants dans la gestion des projets et l'aspect éthique. Certaines d'entre elles pensaient que pérenniser les actions par des projets à long et moyen terme serait une solution. Qu'il fallait former les gestionnaires des projets dans la gestion des Activités Génératrices des Revenus. La prime d'encouragement pour les animateurs de terrain serait un atout. Les projets devraient être conçus en collaboration avec les bénéficiaire des AGR devraient être consultées sur le choix des AGR. Finalement la communauté devrait être sensibilisée sur le respect de la personne violée et que le gouvernement devrait stabiliser les aires d'intervention.

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

A. Conclusion :

Les résultats de notre étude montrent qu'avant la mise en oeuvre des projets, les intervenants n'analysent pas le contexte et les contraintes et n'impliquent pas non plus les bénéficiaires dans les étapes du cycle des projets. L'aspect éthique n'est pas observé par toutes les parties prenantes : les bailleurs de Fonds, les responsables des ONG et les partenaires de mise en oeuvre. Ceci fait que les réponses apportées par les intervenants ne répondent pas correctement aux besoins ressentis par les victimes. De leur part, les gestionnaires présentent des insuffisances dans la gestion des projets et ne maîtrisent pas les mécanismes de gestion du capital social et économique. Les Activités Génératrices des Revenus mises en place ne sont pas suffisantes pour permettre la réinsertion socio économique des femmes victimes des violences sexuelles. En bref, les projets pour la réinsertion socio-économique des femmes victimes des violences sexuelles dans la province du Sud-Kivu ne sont pas efficaces.

Les bailleurs des Fonds ne seraient-ils pas à la base de ces insuffisances ?

B. Recommandations :

1. Aux bailleurs des Fonds et à ceux qui conçoivent des projets, d'analyser les contraintes et le contexte du milieu dans lequel ils envisagent intervenir ;

2. Aux ONG d'exécution d'embaucher des gestionnaires compétents et qualifiés capables de gérer les ressources humaines, matérielles et financières, suffisamment être outillés dans les notions psychosociales et économiques ;

3. A toute personne impliquée dans la mise en oeuvre du projet, de respecter l'autonomie des bénéficiaires et de les impliquer dans toutes les étapes du cycle des projets. Les projets qui présent moins des difficultés sont ceux-là dont les bénéficiaires se sentent impliqués. Des telles actions continuent même après les projets.

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11. Nathalie T. Module Evaluation des Actions de Santé, Ecole de Santé Publique Faculté de Médecine. Université Henri Poincaré. Nancy1. 2009 ; 22

12. Dominique B. Module Education et Promotion pour la Santé, Ecole d Santé Publique Faculté de Médecine. Université Henri Poincaré. Nancy1. 2009 ; 36

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4. Extrait de la conférence de presse de Y. Erturk, 27.07.2007 à Kinshasa

http://www.monuc.org/News.aspx?newsId=15062,

5. Le Sud-Kivu ou paradis des problématiques

http://editions-sources-du-nil.over-blog.com/article-le-sud-kivu-ou-le-paradis-des-problematiques-44699325.html

TABLE DE MATIERE

0. INTRODUCTION.....................................................................................1

0.1. Etat de la question ...............................................................................1

0.2. Problématique.......................................................................................3

0.3. Hypothèses ..........................................................................................4

0.4. Choix et Intérêt de l'Etude .....................................................................5

0.5. Type et Déroulement d'étude .................................................................5

0.5.1. Auprès des victimes des violences sexuelles ................................5

0.5.2. Auprès des intervenants du Volet Réinsertion socio-économique...6

0.6. Méthodes et techniques.........................................................................6

0.6.1. Méthode d'échantillonnage : ......................................................6

0.6.1.1. Des femmes victimes des violences sexuelles ..................7

0.6.1.2. Des acteurs du volet réinsertion socio économique .........7

0.6.2. Méthodes de recueil de données .................................................8

0.6.2.1. Auprès des femmes victimes des violences sexuelles ........8

0.6.2.2. Auprès des acteurs .......................................................9

0.6.3. Méthodes d'analyse des données ..............................................10

0.6.3.1. Auprès des survivants des violences sexuelles ...............10

0.6.3.2. Auprès des intervenants ..............................................11

0.7. Objectif de l'Etude ..............................................................................12

0.8. Délimitation du sujet et Subdivision du travail .....................................12

0.8.1. Délimitation du sujet :......... ....................................................12

0.8.2. Subdivision du travail : ...........................................................12

0.9. Difficultés rencontrées ........................................................................13

Chapitre I ..............................................................................................14

CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE D'ETUDE ....................................14

1.1. Cadre Conceptuel de l'étude ...............................................................14

1.1. 1. Viols en tant que crimes contre l'humanité..............................14

1.1. 2. Viols en tant que crimes de guerre...........................................14

1.1. 3. Le viol ...................................................................................14

1.1. 4. L'esclavage sexuel...................................................................15

1.1. 5. La prostitution force................................................................15

1.1. 6. La grossesse force...................................................................16

1.1. 7. La stérilisation force................................................................16

2.2 Cadre Théorique de l'Etude...................................................................16

2.2.1. Aspect éthique........................................................................16

2.2.2. Définir les priorités du projet ...................................................17

2.2.3. Les Besoins, Demandes et Réponses ........................................18

2.2.4. La mise en oeuvre des projets de réinsertion socio-économique...20

2.2.5. La Gestion des Activités Génératrices des Revenus.....................21

2.2.5.1. L'étude du marché.......................................................22

2.2.5.2. Notion de l'offre et de la demande..................................22

2.2.5.3. Détermination du prix de Vente ...................................23

2.2.5.4. Détermination du coût et prix de revient ......................24

2.2.5.6. Technique de négociation des prix ...............................25

2.2.5.7. Affectation des revenus ...............................................26

2.2.5.8. Les notions de base de marketing.................................26

2.2.6. La Gestion du Capital Social ..................................................27

Chapitre II. ..............................................................................................30

PRESENTATION DU CHAMP D'INVESTIGATION ET RESULTATS DE L'ENQUETE ............................................................................................30

2.1. Présentation de la Province du Sud Kivu...............................................30

2.2. Milieu d'étude.....................................................................................30

2.3. Résultats du déroulement de l'étude.....................................................32

2.4. Résultats de l'enquête auprès des survivants des violences sexuelles......35

2.4.1. Identification des interviewées .................................................35

2.4.2. Les types des violences vécues pendant les guerres ...................36

2.4.3. La situation familial après viol .................................................37

2.4.4. La situation social après viol ...................................................38

2.4.5. La situation économique après viol ..........................................40

2.4.6. La santé physique après viol ....................................................45

2.4.7. La santé psychologique après viol ............................................46

2.4.8. Assistance juridique après viol .................................................47

2.5. Résultats de l'enquête auprès des intervenants .....................................48

2.5.1 Identification des interviewés ....................................................48

2.5.2. La gestion des projets ..............................................................49

2.5.3. La gestion du capital économique ...........................................51

2.5.4. La gestion du capital social ......................................................52

Chapitre III .............................................................................................55

ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS.................................55

3.1. Analyse du contexte les besoins et les demandes .................................55

3.1.1. Sur le plan physique ...............................................................55

3.1. 2. Sur le plan psychologique .......................................................56

3.1.3. Sur le plan social ....................................................................56

3.1.4. Sur le plan juridique ...............................................................58

3.1.5. Sur le plan économique............................................................59

3.2. Aspect éthique et réponses des intervenants .........................................60

3.3. L'implication des bénéficiaires dans les étapes du cycle des projets.........63

3.4. Les mécanismes de gestion du capital social..........................................65

3.5. Les mécanismes de gestion du capital économique................................67

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS ...................................................70

A. Conclusion ............................................................................................70

B. Recommandations..................................................................................70

BIBLIOGRAPHIE ......................................................................................71

ANNEXES

I. QUESTIONNAIRE D'ENQUETE POUR LES SURVIVANTS DES VIOLENCES SEXUELLES

1. Cadre de l'enquête

1) Date de l'étude : ........../........../..........

2) Code du territoire: ........../........../........

3) Code du village: ........../........../ ........

4) Sexe de l'enquêteur: /........./

2. Identification des interviewées

1) Sexe de l'interviewée : /........./

2) Code de l'interviewée : ........../........../..........

3) Âge : /........./

4) Etat civil : /........./

5) Nombre d'enfants légitimes : /........./

3. Les types des violences vécues pendant les guerres

1) Avez-vous connu des violences traumatisantes pendant les conflits armes ? Oui ou non

...................................................................................................

2) Si oui Quelle est la forme des violences traumatisantes avez-vous connue pendant les conflits armes ?

................................................................................................

3) A quelle année avez-vous connu cette violence ?

................................................................................................

4) Combien de fois avez-vous connu ces violences  pendant les guerres?

...................................................................................................

5) Avez-vous assisté aux violences des membres des votre famille pendant les conflits armes ? Oui ou non

...................................................................................................

6) Quelle est la violence la plus traumatisante commise aux membres de votre famille pendant les conflits armés , auxquelles vous avez assiste et qui avez marqué votre vie jusqu'à présent ?

...................................................................................................

4. La situation familiale des victimes après viol

1) Avez-vous connu des difficultés dans votre famille puisque vous aviez été violée ?

Oui ou Non

................................................................................................

2) Si oui, Quels sont les membres de votre famille qui vous causent souvent tort puisque vous aviez été violé ?

...................................................................................................

3) Que proposez-vous pour mettre fin à ces mauvais traitements ?

................................................................................................

4) Avez-vous eu d'enfants issus du viol pendant les conflits armés ? Oui ou non

...................................................................................................

5) Si oui, combien ?

...................................................................................................

6) Comment vous comportez-vous face à ce (s) enfant(s) ?

................................................................................................

7) Votre entourage connait-il que vous avez d'enfants issus du viol ? ..........................................................................................

8) Si oui, comment se comporte-t-il face à ces enfants ?

...................................................................................................

9) Comment votre famille (large ou restreinte) se comporte-t-elle face à cet enfant ?...................................................

5. La situation économique des victimes après viol

1) Exerciez-vous une activité génératrice des revenus avant les guerres ? Oui ou non

...................................................................................................

2) Si oui, laquelle ?

...................................................................................................

3) Quelle était votre revenu moyen (en $) hebdomadaire de cette activité ?

................................................................................................

4) Aviez-vous des biens de valeurs avant les guerres ? Oui ou non

.......................................................................................

5) Si oui, aviez-vous perdu quelques biens de valeur pendant les guerres ? oui ou non..................................................................

6) Si oui, quels en sont-ils ?

...................................................................................................

7) Aujourd'hui, exercez-vous quelques activités génératrices des revenus pour subvenir aux besoins des personnes à votre charge ? Oui ou non ..........................................

8) Si non pourquoi pas ?

...................................................................................................

9) Si oui lesquelles ?

...................................................................................................

10) Ce(s) activité(s) vous permettent-elles de gagner quelque chose ? Oui ou non

...................................................................................................

11) Si oui quelle est la moyenne (en $) que vous gagnez par semaine ?

....................................................................................................

12) Avez-vous des personnes à votre charge actuellement ?

Oui ou non........................................................................................

13) Si oui, combien ?

...................................................................................................

14) Eprouvez-vous des difficultés à subvenir aux besoins de ces personnes ? Oui ou non...............................

15) Si oui, lesquelles ?.............................................................

16) Quelle est la valeur actuelle (en $) de votre capital économique ?.........

17) Vous arrive-t-il d'épargner quelque chose de vos revenus ? Oui ou non....

18) Si non pourquoi pas ?

...................................................................................................

19) Si oui, combien épargnez-vous  en moyenne par semaine?

.................................................................................................

20) Aviez-vous été assisté économiquement après viol ?

21) Oui ou non..............................................

22) Si non, pourquoi pas ?

...................................................................................................

23) Si oui, quel type d'assistance économique aviez-vous reçue ?

...................................................................................................

24) L'assistance économique bénéficiée continue-t-elle à vous profiter jusqu'aujourd'hui ? Oui ou non

...................................................................................................

25) Si oui comment ?

...................................................................................................

26) Si non, pourquoi pas ?

...................................................................................................

27) Que proposez-vous pour pérenniser les actions mises en place en faveur des victimes des violences sexuelles en vue de leur réinsertion socio-économique ?

....................................................................................................

28) Toutes les femmes victimes des violences sexuelles cherchent-t-elle de l'assistance économique ?

.................................................................................................

29) Pensez-vous que l'identification des victimes des violences sexuelles en cas d'assistance économique soit faite correctement ? Oui ou non..................................................................................

30) Si non, quelles sont les faiblesses qui se font voir pendant cette identification ? ...................................................................................................

31) Comment pensez-vous, l'on peut améliorer la façon d'identifier les victimes bénéficiaires de l'assistance économique ?

...................................................................................................

6. La situation sociale des victimes après viol

1) Savez-vous lire et écrire ? Oui ou non

...................................................................................................

2) Si oui, quel est le niveau de votre éducation ?

.................................................................................................

3) Si non, quelle était la raison de votre abandon scolaire ?

....................................................................................

4) Est-ce que votre entourage étaient au courant de votre viol ?

Oui ou non.........................................................

5) Si oui, par quel canal les avez-ils su ?

...................................................................................................

6) Comment votre entourage vous traite-t-il suite à cet incident ?

...................................................................................................

7) Que proposez-vous pour améliorer votre situation face au comportement qu'affiche votre entourage ?

...................................................................................................

8) Appartenez-vous à un groupe des femmes ou une association ?

Oui ou non..................................................................................

9) Si non, pourquoi pas ?

...................................................................................................

10) Si oui, quelles sont les avantages que vous aviez éprouvées en appartenant à un groupe des femmes ou une association ?

...................................................................................................

11) Connaissez-vous les Droits Humains ? Oui ou non..................

7. La santé physique des victimes après viol

12) Avez-vous connu des conséquences physiques directes suite au viol que vous avez eu et qui vous ont empêché à vaquer normalement à vos occupations économiques ? Oui ou Non

...................................................................................................

13) Si oui lesquelles ?

...................................................................................................

14) Aviez-vous de l'assistance médicale après viol ? Oui ou non

15) Si non, pourquoi pas ?

...................................................................................................

16) Si oui, quelle est la fréquence ?

.................................................................................................

17) Comment aviez-vous apprécié cette assistance ?

.................................................................................................

18) Que proposez-vous pour améliorer les soins médicaux en faveur des victimes des violences sexuelles ?

.................................................................................................

8. La santé psychologique des victimes après viol

1) Quel est le sentiment qui vous anime depuis que vous aviez été violé

...................................................................................................

2) Il y a-t-il un évènement choquant qui vous marque jusqu'à présent de toutes les violences que vous aviez vécu pendant la guerre ? Oui ou non

3) Si oui, lequel ?...........................................................................

4) Aviez-vous été assisté psychologiquement depuis ces incidents ?

Oui ou non..................................................................

5) Si non, pourquoi pas ?...................................................................

6) Si oui, aviez vous été satisfaites des soins psychologiques reçus ? Oui ou non .......................................

7) Si pas tellement, quelles sont les causes, selon vous de cette non insatisfaction parfaite ? comment aviez-vous apprécié ces soins ?

...................................................................................................

8) Que proposez-vous pour améliorer les soins psychosociaux aux victimes des violences sexuelles ?.........................................................

9. Assistance juridique après viol

1) Avez-vous entendu parler de la loi congolaise qui réprime les violences sexuelles ? Oui ou non ...................................................

2) Si oui avez-vous un jour porté plainte à la police ou dans un cabinet juridique ? Oui ou non ......................................................

3) Si non, quels sont les motifs qui vous avaient empêché de porter plainte ? ..........................................................................................

4) Que pouvez-vous vous proposer pour réduire les viols dans votre milieu ?....................................................................................

II. QUESTIONNAIRE D'ENQUETE POUR LES INTERVENANTS DE LA REINSERTION SOCIO ECONOMIQUE DES SURVIVANTS DES VIOLENCES SEXUELLES

1. Identification des interviewés

1) Sexe de l'interviewée : /........./

2) Code de l'interviewée : ........../........../..........

3) Âge : /........./

4) Etat civil : /........./

5) Domaine d'éducation .................................................................

6) Niveau d'étude :..........................................

7) Nombre d'Années d'expérience dans le domaine...........................

2. La gestion des projets pour la réinsertion socio-économique

1) Pensez-vous que l'éthique est observée du début à la fin des projets ?

Oui ou Non..................................................................

2) Justifiez votre réponse .......................................................................................

..............................................................................

3) Les objectifs des projets sont ils bien définis ?

Oui ou non. .................................

4) Existe-t-il des contrats de partenariat et des contrats de service pour les agents de mise en oeuvre des vos projets ? Oui ou non......

5) Existe-il des mécanismes d'évaluer la performance des agents affectés au projet ? Oui ou non ..............................

6) Le cadre de travail est-il adapté pour concevoir, imprimer et classer les documents? Très bien, Bien, Asses bien ou pas du tout. Quel est le problème ?

...................................................................................................

7) Existe-il un manuel de procédure : des ressources humaines Oui ou Nonmatérielles ? Oui ou Non..........................................

8) financières pour les projets? Oui ou non........................

9) Existe-il un plan détaillé de la mise en oeuvre du projet? (un Calendrier prévisionnel)Oui ou Non ............

10) Existe-il des mécanismes d'évaluer les matériels mis à la disposition des services ? Oui ou Non ......

11) Existe-il des mécanismes d'évaluer la gestion financière ?

i. Oui ou Non .................................

12) Existe -il des outils pour évaluer les résultats, le processus et l'impact des projets ? Oui ou non...

13) Existe-il des canevas de collecte de donnée approprié pour le projet ;

rapports narratifs Oui ou Non...........................................

rapports financiers Oui ou Non................................

14) Existe-t-il dans vos aires d'intervention différents acteurs pour faciliter les références vers :

15) Assistance médicale Oui ou Non...........................,

16) Assistance psychologique Oui ou Non..............................,

17) Assistance juridique Oui ou Non........................

18) Assistance socio-économique Oui ou Non.........

19) La cartographie des intervenants est-elle partagée entre différents acteurs pour savoir qui fait quoi, quand, où et comment ? Oui ou on ......

20) Il y a-t-il des réunions de coordination des parties prenantes du projet ? Oui ou non, .........................................................

2. La gestion du capital économique

1) Quels types d'Activité Génératrice des Revenus les bénéficiaires de vos projets exercent ils ? ...................................................................................................

2) Il y a -il des formations sur la Gestion des Activités Génératrices des Revenus ? Oui ou non......................................................

3) Pour les formations sur les AGR, il y a-t-il un rapport de formation.

Oui ou non, ...

4) Il y a-t-il des moyens matériels que vous avez mis à la disposition des bénéficiaires de vos projets pour renforcer les AGR ?

Oui ou non..................

5) Il y a-t-il des moyens financiers que vous avez mis à la disposition des bénéficiaires de vos projets pour renforcer les AGR ?

Oui ou non..................

6) A partir des Revenus, les bénéficiaires de vos projets épargnent-elles ?

Oui ou non. ..................

7) Les outils de suivre et d'évaluer les AGR sont ils élaborés dès la conception des projets ?Oui ou non.................................

8) Avez-vous des agents pour suivre et évaluer les Activités Génératrices des Revenus auprès des bénéficiaires de vos projets ? Oui ou non............

9) Quelles sont les difficultés que vous rencontrez pour gérer vos projets des Activités Génératrices des Revenus ?

...........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

10) Que sont vos propositions pour améliorer la qualité de la gestion des vos projets pour les Activités Génératrices des Revenus en faveur des Survivants des violences sexuelles ?

.......................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................*

3. La gestion du capital social

11) Quelle est la stratégie utilisée par votre structure pour réinsérer les survivants des violences sexuelles dans la société?

...................................................................................................

12) Qu'est que vous visez pour la réinsertion sociale des survivants des violences sexuelles ?

...................................................................................................

13) Vous arrive-t-il de penser aux membres de la communauté dans vos projets pour la réinsertion sociale des survivants des violences sexuelles ? Oui ou non. ............................................

14) Il y a-t-il des formations que vous organisez en faveur des survivants des violences sexuelles pour leur réinsertion sociale ? Oui ou non...............................................

15) Il y a-t-il des formations que vous organisez pour la communauté pour la réinsertion sociale des survivants des violences sexuelles ? Oui ou non...............................

16) Il y a-t-il des formations que vous organisez pour les leaders communautaires pour la réinsertion sociale des survivants des violences sexuelles ? Oui ou non........................................

17) Existe-t-il des outils de suivi et évaluation pour les activités de réinsertion sociale ? oui ou non.......................................

18) Les outils de suivi et évaluation pour les activités de réinsertion sociale ont-elles été élaborés dès la conception des projets ?

oui ou non.......................................

19) Avez-vous des agents sur terrain pour suivre et évaluer les Activités de réinsertion sociale des bénéficiaires de vos projets ? Oui ou non......

20) Quelles sont les difficultés que vous rencontrez pour la réinsertion sociale des survivants des violences sexuelles?

...................................................................................................................................................................................................

21) Quelles sont vos propositions pour améliorer la qualité de la réinsertion sociale des Survivants des violences sexuelles ?

* 1 Rapport d'enquête sur l'ampleur du phénomène, le profil des victimes et des auteurs, et la prise en charge des victimes, 2007 , Initiative Conjointe, page 63

* 2 Harvard Humanitarian Initiative «Now, the world is without me»:An investigation of sexual violence in Eastern democratic republic of Congo, A Report With Support from Oxfam America April 2010, p.44

* 3 François A. Module Investigation en Santé Publique, Ecole de Santé Publique Faculté de Médecine. University Henri Poincaré. Nancy1. 2009;76

* 4 Petit Larousse illustré page 879

* 5 Dominique B. Module Education et Promotion pour la Santé, Ecole d Santé Publique Faculté de Médecine. Université Henri Poincaré. Nancy1. 2009 ; 36

* 6 Jean-François C. Module Action en Santé Publique, Ecole de Santé Publique, Faculté de Médecine. Université Henri Poincaré. Nancy1. 2009 ; 36 :8

* 7 Serges B. Module Concepts et Savoir de base fondamentaux, Ecole de Santé Publique Faculté de Médecine. Université Henri Poincaré. Nancy1. 2009 ; 50 :

* 8 Nathalie T. Module Evaluation des Actions de Santé, Ecole de Santé Publique Faculté de Médecine. Université Henri Poincaré. Nancy1. 2009 ; 45:19

* 9 Louise B. Module sur la gestion des Activités Génératrices des Revenus pour la réinsertion socio-économique des survivants des violences sexuelles, 2010 ; 23 : 12-18

* 10 Wakabi W. Sexual violence increasing in the Democratic Republic of Congo. The Lancet. 2008;371(January 5).

* 11 Louise B.N. La population de la Zone de Santé de KAYNA face aux violences sexuelles (2008-2009), mémoire de 3e Cycle, Santé Publique et Promotion de la Santé, Ecole de Santé Publique Faculté de Médecine. Université Henri Poincaré. Nancy1. 2009. ; 25 : 17

* 12 Extrait de la conférence de presse de Y. Erturk, 27.07.2007 à Kinshasa http://www.monuc.org/News.aspx?newsId=15062

* 13 BRIANCON B. Module Concepts et Savoir de base fondamentaux, Ecole de Santé Publique Faculté de Médecine. Université Henri Poincaré. Nancy1. 2009 ; 38

* 14 Au Sud Kivu, à un certain moment, il existait des tontines qui avaient détourné de l'argent de pas de gens et qui les avaient rendu misérables, alors les gens ont continué à garder mauvais souvenir






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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille