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Analyse critique des méthodes de planification, de suivi, et d'évaluation des interventions dans le secteur agricole en RDC, cas du Programme de Relance de l'Agriculture dans la Province Orientale(PRAPO )

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par Johnny WALEGE GBOLA WELE
Institut facultaire de développement rdc - Licencié e gestion des projets de développement 2009
  

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2. ETAT DE LA QUESTION

Dans le cadre de ce travail, nous relevons quelques études qui ont été menées dans ce domaine afin de démontrer leurs limites et prouver l'originalité de notre recherche.

Le Standish Group publie... des études sur le management de projets qui révèlent qu'en 2000, seuls 28% des projets ont réussi à atteindre les objectifs fixés dans le budget et les délais. Si la tendance semble positive, en 1994 le taux de réussite était à 14%, le taux de non réussite des projets reste très inquiétant voire alarmant. 23% des projets ont totalement échoué (projets annulés avant leur terme ou jamais mis en production), les 49% restants représentent les projets «avec challenges», qui ont dépassé les budgets initiaux, été livré en retard ou avec moins de fonctions que prévu.10(*)

Rachel Blackman parlant des projets de développement, a relevé les causes des échecs des nombreux projets soulevées par le Standish Group en ces termes : « Parfois, les projets de développement échouent parce qu'ils sont mal planifiés et ne tiennent pas compte de certains facteurs importants, en particulier les besoins et les opinions des dépositaires d'enjeux ».11(*)

Quant à la Banque mondiale, très peu de projets sont bien conçus, il est raisonnable que le développement soit compromis.

Le même organisme cite les problèmes liés à la conception et la planification des projets ou des programmes qu'il a évalués, il s'agit notamment du manque de consensus sur les objectifs entre les parties prenantes et l'équipe de gestion de projet, de la détermination insuffisante des parties prenantes, de l'absence de planification opérationnelle détaillée lot par lot, du flou dans la chaîne d'autorité, des coordonnateurs de projets n'étant pas assez autonomes des institutions et de la hiérarchie institutionnelle locale, de la rareté des ressources humaines et matérielles, du faible niveau de « feedback » et de l'absence de mécanismes de contrôle et de détection des problèmes, de l'analyse insuffisante des risques et de l'absence de mesures de contingence, d'une bureaucratie administrative nationale tatillonne et des processus de gestion de projet codifiés par le bailleur de fonds qui ralentissent l'exécution des tâches.

Le programme des Nations Unies pour le développement, en sigle PNUD, en conformité avec la problématique de la planification des projets ou programmes relevée par la Banque mondiale, stipule : Une bonne planification, associée à un suivi et une évaluation efficaces, peut jouer un rôle fondamental dans l'amélioration de l'efficacité des programmes et projets de développement ».12(*)D'une part, une bonne planification aide à se concentrer sur les résultats pertinents à atteindre, alors que le suivi et l'évaluation des projets permettent de tirer des leçons des réussites et des échecs passés d'autre part. Elles fournissent les informations nécessaires à la prise des décisions afin que les initiatives actuelles et à venir contribuent à améliorer la vie des populations.

Mais pour ce qui concerne les causes des échecs des nombreux programmes réalisé dans le secteur agricole en RDC, les planificateurs de l'actuelle politique agricole donnent des précisions sur les programmes qui ont été réalisés dans le secteur agricole par les organismes internationaux en collaboration avec le gouvernement depuis 1966 jusqu'à 2003.

En effet, le plan intérimaire de relance agricole de 1966-1972, échoua faute de prise en compte des facteurs ci-après : la participation régionale (pas des représentants), la cohésion nationale, les moyens très indirects de dialogue avec les producteurs agricoles, la faiblesse de l'administration, l'absence de volonté politique.

Le Programme Agricole Minimum de 1980-1981, échoua à cause de la politique désastreuse de "nationalisation" appelée "Zaïrianisation".

Le Plan de relance agricole de 1982-1984,échoua faute de conception ;le Programme d'Autosuffisance Alimentaire (PRAAL ) de 1987-1990,Ce programme n'a pu atteindre les objectifs fixés, en raison de l' insuffisance de l'encadrement, absence de suivi du programme par l'autorité centrale... ; le Plan directeur du Développement Agricole et Rural de 1991-2000, échoua faute de prise en compte des hypothèses et condition préalable du programme ; le Programme National de Relance du Secteur Agricole et Rural « PNSAR » 1997-2000, ce programme échoua faute de prise en compte de « condition préalable » ; le Programme triennal d'appui aux producteurs du secteur agricole de 2000-2003,Cependant à la fin du programme, l'évaluation ex post des stratégies appliquées révèle l'absence d'impact sur le développement de différents sites d'intervention.13(*)

A la fin de ces analyses, les planificateurs de la note de l'actuelle politique agricole affirment avec nous : « Tous ces efforts n'ont pas conduit à la relance du secteur agricole. Les résultats enregistrés n'ont pas pu assurer la sécurité alimentaire, ni contribuer à l'éradication de la pauvreté ».14(*)

Alors ils soutiennent que «  la lutte contre la pauvreté passe essentiellement par la relance du secteur agricole, auquel on reconnaît, une capacité de création d'emplois que l'on ne retrouve pas dans les autres secteurs. En effet, il est démontré qu'une augmentation de 10 % de la production agricole peut se traduire par une diminution de 7 % du nombre de personnes vivant sous le seuil de la pauvreté » 15(*)

L'organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), pendant la journée mondiale de l'alimentation en 2006, reconnaît que : « Seuls les investissements dans le secteur agricole associés à un soutien à l'éducation et à la santé permettront d'inverser la tendance. Les principaux investissements devront venir du secteur privé, les investissements publics jouant un rôle crucial, en particulier compte tenu de leur effet d'incitation et de stimulation sur les investissements privés ».16(*)

Le même organisme argumente : des nombreuses études ont montré que la croissance agricole réduit la pauvreté et la faim davantage que la croissance urbaine ou industrielle. Par exemple, le seul groupe de pays à avoir réduit la faim dans les années 90 a été celui qui a vu croître son secteur agricole. Les chiffres des 30 dernières années montrent que ces pays qui ont investi et continuent d'investir le plus dans l'agriculture (secteur public et privé réunis) enregistrent désormais les niveaux les plus bas de sous-alimentation. 17(*)

Les différentes études menées par les multiples auteurs traitant du secteur agricole cités dans ce travail, cherchent a priori la promotion du secteur agricole. Or, dans leurs démarches, ces derniers ont surtout présenté la situation alarmante de la population congolaise, la place qu'occupe l'agriculture dans l'économie et pour le développement de la République Démocratique du Congo, la mise en valeur des différentes potentialités naturelles, les causes des échecs des programmes réalisé dans le secteur agricole, et ont démontré la nécessité de la prise en compte du secteur agricole comme le secteur prioritaire des investissements pour l'éradication de la faim en République Démocratique du Congo et dans le monde.

En ce qui concerne les étapes de gestion des programmes relatifs à la planification, au suivi et à l'évaluation, les auteurs cités dans ce travail ont surtout évoqué la synergie qui existe entre ces trois étapes pour la réussite d'une quelconque ouvrage., Or, les auteurs n'ont pas fait preuve d'une analyse critique de la performance de ces trois étapes à partir de leurs méthodes, et ils n'ont pas cherché à découvrir les causes qui sous-tendent la faiblesse des programmes qui se réalisent dans le secteur agricole en République Démocratique du Congo par le Fonds international de développement agricole.

Une telle démarche est surtout valable dans le domaine de « marketing » où il s'agit de faire la promotion, la publicité d'un produit quelconque dans le but de capter l'attention des usagers et de susciter le besoin auprès du consommateur. Or, dans le domaine de la recherche des solutions au problème de développement d'une nation pauvre comme la République Démocratique du Congo à partir du secteur agricole, il est plus pertinent de procéder d'abord par la recherche des éléments qui se trouvent à la base des échecs des nombreuses interventions dans le secteur agricole. Et par la suite, déployer des stratégies pour remédier à cette situation.

Ainsi, les lacunes retrouvées dans la littérature en ce qui concerne les causes des échecs des nombreuses interventions dans le secteur agricole des pays en développement, nous poussent à approfondir notre compréhension sur les étapes de la planification, de suivi et de l'évaluation des programmes mis en oeuvre dans le secteur agricole en République Démocratique du Congo.

* 10 PMI ; Quelle est la valeur ajoutée du Project Management Institute (PMI) pour le chef de projet ?, sad, P2

* 11 Rachel Blackman ; Gestion du cycle de projet, éd.Tearfund, Royaume-Uni 2003, p7, in www.tilz.info,

* 12 Ibidem.

* 13 Note de politique agricole ; op.cit. Pp 7-8

* 14 Ibidem.

* 15 République démocratique du Congo, ministère de l'agriculture, de la pêche et de l'élevage. La Note de politique agricole, 2009

* 16 FAO journée mondiale de l'alimentation, 2006, investir dans l'agriculture, sad. inédit

* 17 FAO ; investir dans l'agriculture, 2006, op.cit., inédit.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery