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Analyse critique des méthodes de planification, de suivi, et d'évaluation des interventions dans le secteur agricole en RDC, cas du Programme de Relance de l'Agriculture dans la Province Orientale(PRAPO )

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par Johnny WALEGE GBOLA WELE
Institut facultaire de développement rdc - Licencié e gestion des projets de développement 2009
  

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2.4.2. Analyse des méthodes de l'évaluation de PRAPO par rapport aux contextes paysans

Comme nous l'avions dit dans ce travail, et nous continuons à le dire que le secteur agricole peut contribuer largement au développement de la RDC, car actuellement elle contribue à 45% dans le PIB malgré la baisse généralisée de la production agricole.

Par conséquent l'évaluation (opération systématique et objective ...) ex-ante, in cursus, finale et ex-post doit se baser sur l'implication des paysans et leur niveau d'instruction dans le but d'adapter les différentes évaluations à la réalité paysanne, de prévoir l'utilisation du résultat de l'évaluation par les réalisateurs et les paysans (bénéficières).

Comme le secteur agricole contribue à 45% au PIB du pays, l'implication profonde des bénéficiaires dans les différentes actions initiées dans le secteur agricole s'avère indispensable. Surtout pour un développement durable et à grande échelle.108(*)

La durabilité d'une action de développement dans les milieux paysans s'exprime par l'implication des paysans dans le processus. La raison de cette durabilité est que, les paysans des pays en développement ne vivent que de l'agriculture comme leurs sources principales de revenu. En dehors de l'agriculture, les paysans ne sauront pas mieux faire dans un autre secteur, car leurs spécialités est l'agriculture. Une autre raison de la durabilité des actions bien menée dans le secteur agricole est que 75% des congolais sont des ruraux et la majorité parmi les paysans pratique l'agriculture. Une fois le secteur agricole décolle, il y'aura des effets d'entrainement dans tous les secteurs, la faim sera éradiquée au Congo et la pauvreté va diminuer. Car il est démontré qu'une augmentation de 10% de production agricole diminue à 7% le nombre des personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté fixé à 1$ par jour. Hors 80% des congolais vivent en dessous du seuil de pauvreté.109(*)

Sur ce, nous analysons maintenant la méthode d'évaluation « ex-ante » et la méthode d'évaluation « mi-parcours ou in cursus » utilisée par le programme de relance de l'agriculture. Dans ces analyses nous cherchons à dégager les forces et les faiblesses de ces méthodes par rapport aux contextes du secteur agricole en générale, et particulièrement au contexte paysan.

A. Analyse de la méthode d'évaluation ex-ante de PRAPO

Pour arriver à retenir le Programme de relance de l'agriculture dans la province Orientale les concepteurs ont procédés par l'évaluation ex-ante : pour faire le choix d'un bon projet, les concepteurs ont utilisés «  la méthode de prix de référence ».

Pour bien comprendre la méthode «  des prix de référence » utilisé par le FIDA, nous revoyons le lecteur dans la section consacré à l'évaluation. Car maintenant nous ne nous préoccupons pas définir la méthode susmentionnée mais plutôt de l'analyser de manière critique.

En effet, comme nous l'avions dit ci-haut, les méthodes des prix de référence ne cherchent donc pas à savoir comment le projet s'intègre dans l'économie nationale (au niveau macro-économique), mais simplement se force de dire si les avantages du projet sont supérieurs à leurs couts et, en conséquence, si le bénéfice étant positif le projet ou le programme peuvent être raisonnablement réalisés.

Hors dans un secteur prioritaire comme le secteur agricole (le secteur prioritaire après le secteur minier) pour le développement de la RDC, toutes les interventions dans ce secteur doivent chercher à contribuer à l'économie nationale.

Il est démontré par les économistes du développement que : «  Le développement économique passe par l'industrialisation mais, dans beaucoup d'économies, l'industrialisation passe aussi par le développement du secteur agricole. C'est assurément le cas pour les pays en développement où l'agriculture est la principale source d'emploi. Elaborer des politiques appropriées, c'est donc trouver un équilibre et promouvoir en même temps l'agriculture, l'industrie et les services ».

Développer l'agriculture est important pour l'ensemble de l'économie mais aussi pour la réduction de la pauvreté dans la province orientale, laquelle a de multiples dimensions. Quatre-vingt-douze pour cent des pauvres vivent en milieu rural dans la province orientale. Etant donné que l'agriculture occupe 75 pour cent de la population active des milieux ruraux de la RDC et représente plus de 45 pour cent de PIB, examiner la situation de ce secteur est un bon départ pour trouver des solutions à la pauvreté. De plus, dans les districts les plus pauvres, c'est dans l'emploi agricole que les femmes sont le plus largement majoritaires. Se concentrer sur l'agriculture peut donc aussi contribuer à l'égalité au travail entre hommes et femmes dans la province Orientale.

Mais le FIDA a préféré utiliser la «  méthode de prix de référence » au détriment de «  la méthode des effets ».pour retenir le programme de relance de l'agriculture. Hors la place qu'occupe le secteur agricole dans les PIB des pays en développement, c'est la méthode des effets qui est préférable pour retenir les différentes interventions dans le secteur agricole. Les méthodes des prix de référence au contraire sont préférables dans les entreprises. Par ce que là les employeurs et les actionnaires doivent cherchés que les recettes dépassent les couts pour maximiser les bénéfices dans leur méthodologie de gestion par projet.

Considérant la place qu'occupe le secteur agricole dans le PIB, nous disons que les méthodes des prix de référence ne sont pas favorables pour faire les choix des interventions dans le secteur agricole en RDC en générale, et dans la province Orientale en particulier, où 92% de la population de ladite province est paysanne. Cependant lorsque des nombreuses interventions vont contribuer à l'économie de la province Orientale, les conditions des vies des populations pourront changés.

Donc la méthode qui est favorable pour la valorisation du secteur agricole en RDC en générale et la province Orientale en particulier est «  la méthode des effets » car cette méthode se force de simuler concrètement l'insertion du projet envisagé dans l'économie nationale, en essayant de déterminer les différentes « perturbations » (effets) apportées par cette insertion à l'économie. Hors lorsque les différentes interventions dans le secteur agricole chercher à avoir des retombés dans l'économie du pays ou de la province, c'est la majorité de la population qui va subir les effets de l'accroissement de l'économie.

Il ne suffit pas seulement que les avantages des interventions soient supérieurs aux couts, pour se prononcer sur le « bon choix du projet ou programme» car depuis 44 ans en RDC des interventions des organismes internationaux dans le secteur agricole ont été succédé avec la même « méthode  de prix de référence» jusqu'à nos jours, mais la situation du secteur agricole et des paysans se dégradent du jour le jour.

La raison majeur qui fait que la méthode de prix de référence ne puisse pas s'efforcer d'imaginer des projets ou programmes qui s'intègrent les mieux possible au contexte paysans (du secteur agricole) et de s'efforcer de satisfaire le mieux possible aux buts de développement rurale à cause de ces grandes faiblesses ci-dessous :

La méthode de prix de référence suppose bien définis les caractéristiques du projet ainsi que les systèmes des prix présents et futurs. Hors on est souvent très loin du compte : la pratique montre que les incertitudes sur les quantités physiques tant dans la phase des investissements que dans la phase des productions. De plus, les prix actuels ne sont pas tous connus et les prix futurs sont incertains. Il faut donc introduire systématiquement des marges d'erreurs dans les calculs (calculs de sensibilité).

Donc suite à cette démarche, surtout dans le secteur agricole des pays en développement où d'autres paramètres sont parfois difficiles à maitriser : les résultats des projets retenus par cette démarche peuvent être grandement faussés par l'incertitude.

L'évolution dans le temps du contexte économique pose de même nature que le précèdent problème : en particulier pour la méthode de prix de référence : si le nombre de projets est suffisant, l'emploi, par exemple, deviendra important, la main d'oeuvre plus rare et les prix de référence de la main-d'oeuvre augmenteront. Or, les méthodes des prix de référence n'utilisent pratiquement pas de prix de référence variables dans le temps. Hors les prix des produits agricoles sont variable dans le temps et dans l'espace, surtout que les routes de desserte agricole sont en dégradation un peu par tous en RDC, et plus particulièrement dans la province orientale.

B. Analyse de la méthode d'évaluation finale de PRAPO

Au niveau de l'évaluation finale, in cursus et autre, le programme a prévu une « évaluation participative ». Cette évaluation est la meilleure du point de vue apprentissage des bénéficiaires et utilisation des résultats de l'évaluation par les réalisateurs. Surtout d'après les réalités paysannes et du secteur agricole, il y a nécessité d'impliquer tous les intervenants pour la bonne compréhension de l'intervention, compte tenu de la faible scolarité des paysans.

Mais elle est très complexe, par ce qu'il s'agit d'impliquer toutes les parties prenantes dans le processus d'évaluation où on sera obligés de prendre en comptes les capacités intellectuels ou les compétence de chaque partie prenantes pour les mettre en oeuvre.

En effet, il ne suffit pas seulement d'impliquer ces parties prenantes à l'évaluation participative ; Le grand problème dans cette méthode ou mode d'évaluation dans les réalités paysannes reste à savoir comment impliquer les bénéficiaires (qui sont majoritairement analphabètes) dans le processus d'évaluation ? Et comment y parvenir pour que leurs implications soient affectives et significatives ? Sinon les bénéficiaires risquent d'être utilisés comme des « échantillons » de denrées alimentaires où les vendeurs exposent pour capter l'attention des acheteurs sur la qualité de leurs produits, mais en réalité tous ces produits n'ont pas les mêmes qualités que l'échantillon exposé. (Nous voyons souvent cette réalité dans le secteur informel, où les vendeuses d'avocats mettent en échantillon un avocat de meilleur qualité qui ne reflète mêmes pas les réalités des autres avocats.) Il en est de même dans l'évaluation participative dans le secteur agricole des pays en voie de développement. Lorsque l'implication des bénéficiaires n'est pas effective et lorsqu'on n'a pas tenu compte de leur scolarité, et de la fréquence de leurs participations, et de ce qu'ils vont faire réellement l'évaluation participative devient un obstacle pour l'utilisation du résultat et l'apprentissage des paysans. Car l'évaluation de par sa définition est une opération systématique et objective qui consiste à faire un jugement de valeur. C'est pour quoi l'on doit savoir comment impliquer les paysans et quelles seront les tâches qui leurs seront assigné dans cette évaluation, mais aussi comment adapter certains outils à leur niveau d'instruction.

Il est très important de signaler aux décideurs et commanditaires que l'évaluation est un domaine très complexe, et vraiment scientifique et très technique. Toutes personnes impliquées doit avoir au moins des connaissances sur sa pratique, si non, du début jusqu'à la fin elle ne saura rien comprendre, malgré sa forte scolarité dans un autre domaine.

Donc, nous pouvons dire que l'évaluation participative est bonne d'être utilisé dans le secteur agricole (auprès des paysans) pour la participation large des bénéficiaires à la réalisation et aux résultats de l'intervention qui est la leur. Mais à condition que tous les paramètres par rapport à la scolarité des paysans et aux réalités de leurs milieux soient pris en compte préalablement par les concepteurs (des projets ou programmes) et ensemble avec les paysans au moment de l'atelier de planification.

Cette démarche permet de surmonté certaines faiblesses liées à l'utilisation de l'approche participative à l'évaluation dans le secteur agricole. Ces faiblesses sont notamment :

· les membres de la communauté y compris les bénéficiaires ne sont pas pleinement impliqués dans le processus d'évaluation. Souvent Plusieurs parmi les parties prenantes se demandent comment leurs participations pourraient être accrues.

Il est vrai que dans la méthodologie d'évaluation participative organisée par des organismes internationaux, le rôle des membres de la communauté, particulièrement les paysans (les producteurs) est relativement limité. Dans la méthodologie participative de l'évaluation organisée pour les interventions dans le secteur agricole, l'accent est mis sur la façon dont les exécutants de programme peuvent impliqués les paysans dans les activités d'évaluation qu'ils élaborent et mettent en application.

* 108 Encarta 2009

* 109 Note de politique agricole, op.cit.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote