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Dette extérieure, croissance économique et réduction de la pauvreté au Cameroun

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par Youssoufa Nasser
Université de N'gaoundéré Cameroun - Maà®trise  2010
  

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SECTION I : impact de la dette sur la croissance économique

Il sera question pour nous d'analyser l'eventuel lien entre la dette extérieure et la croissance économique tant sur le plan théorique qu'empirique.

I : Relation entre la dette extérieure et la croissance économique

Pendant les décennies 80 et 90, les pays pauvres de l'Afrique du sud du Sahara ont exhibé des résultats économiques très frustrants, et insatisfaisants car un bon nombre de pays ont présenté des scénarios de croissance faible (voire de recul) du revenu per capita, de très fortes inflations et des difficultés de balance des paiements. Bref, tous les équilibres macroéconomiques fondamentaux étaient en péril. Vers la fin de la dernière décennie, les performances se sont améliorées et le revenu per capita a quand même connu des progrès (bien que minimes). Cependant, certains pays ont enregistré des performances économiques très manifestes avec une croissance économique toujours à la hausse depuis la fin des années 90 c'est-à-dire après le lancement des programmes d`ajustements structurels par les institutions de Bretton woods, Il est alors nécessaire d'étudier la relation entre la dette extérieure et la croissance économique tant sur le plan théorique qu'empirique :

I-Sur le plan théorique :

Il y a principalement deux courants qui s'affrontent sur la théorie économique de l'endettement extérieure et la croissance, à savoir les keynésiens et les néoclassiques :

-Pour les keynésiens, l'endettement n'occasionne pas de charges ni pour les générations futures ni pour des générations actuelles du fait des investissements qu'il génère. Dans cette approche, l'endettement entraînant la relance de la demande provoque par l'effet accélérateur une hausse plus proportionnelle de l'investissement, qui à son tour incite une hausse de la production.

-Pour les classiques, ils considèrent l'endettement comme un impôt futur et l'imputent à l'Etat. C'est une connotation négative car selon eux, l'endettement public défavorise l'accumulation du capital et la consommation des générations présentes et futures.

Aussi, toutes les études théoriques sur le rapport entre la dette extérieure et la croissance sont largement centrées sur les effets négatifs du surendettement. La théorie du surendettement (ou Debt overhang) suggère que les emprunts extérieurs, au-delà d'un certain seuil, ont des effets pervers sur la croissance économique. Cela signifie que les emprunts supplémentaires vont décroître la probabilité de rembourser. En outre, l'endettement est lié à un déséquilibre. Suivant les cas, il s'agit du déséquilibre épargne-investissement ; du déficit budgétaire et du déficit de la balance courante.

Le modèle à double déficit de Chenery et Strout (1966), préconise que l'épargne externe conditionne le développement économique si les déséquilibres épargne-investissement et importation-exportation peuvent être comblés. Sur le plan interne, il s'agit selon ces auteurs d'accumuler l'épargne nécessaire pour financer l'investissement interne et sur le plan externe, de trouver les ressources nécessaires pour financer le déficit de la balance des paiements.

Dittus (1989) a mis en évidence une relation entre la pression fiscale et le remboursement de la dette. Il dénote l'existence des coûts associés à l'endettement entraînant une croissance artificielle basée sur un investissement supérieure à l'effort du pays déclanchant par la suite un ajustement par l'inflation. Le modèle de Barro (1990) a attribué aux dépenses publiques productives, comme les dépenses publiques en capital d'infrastructure, un rôle moteur dans le processus de croissance économique à long terme. Il a conclu que la dette ne constitue pas une richesse pour la géné- ration actuelle et le fait de substituer l'emprunt à l'impôt n'entraîne pas nécessairement la croissance.

La dette extérieure a le potentiel de stimuler la croissance économique à condition qu'elle serve à financer des investissements. Cependant, lorsque le rendement du capital baisse, les avantages nets de tout nouvel investissement pourraient diminuer à mésure que la dette s'accroît. En outre, une lourde dette risque de nuire à la croissance par l'effet de «surendettement». Lorsqu'il y a surendettement, la dette d'un pays dépasse normalement sa capacité de remboursement, et on peut s'attendre à ce que le service de la dette soit une fonction croissante du niveau de sa production. En conséquence, une partie du rendement des investissements dans l'économie nationale sera «taxée» par les créanciers étrangers. Les investissements des agents intérieurs et étrangers -- et avec eux la croissance économique sont ainsi découragés. Face à un endettement élevé, l'Etat est moins enclin à procéder à des réformes structurelles et budgétaires importantes s'il s'attend à voir celles-ci bénéficier surtout aux créanciers étrangers. Le surendettement peut en outre freiner la croissance en renforçant l'incertitude quant aux actions et politiques que le gouvernement mènera pour assurer le service de la dette.

La théorie conduit donc à penser que l'emprunt extérieur a un effet positif sur l'investissement et la croissance s'il ne dépasse pas un certain seuil; au-delà de ce seuil, son effet devient négatif, donnant lieu à une relation en forme de «courbe de Laffer» entre la dette extérieure, d'une part, et l'investissement et la croissance du revenu par habitant, d'autre part16(*). Le service de la dette extérieure (par opposition à l'encours total de la dette) peut en outre influer sur la croissance en évinçant les investissements privés ou en modifiant la composition des dépenses publiques. Toutes choses étant égales par ailleurs, un service plus lourd peut accroître la facture des intérêts et le déficit budgétaire de l'État et réduire ainsi l'épargne publique ; cette évolution peut, à son tour, conduire soit à une hausse des taux d'intérêt, soit à l'éviction des investissements privés. Un tel service peut en outre réduire le montant des ressources disponibles pour l'infrastructure et la formation du capital humain, avec les effets négatifs à en attendre sur la croissance.

* 16 _ «Dette extérieure et croissance», F&D, juin 2002, page 32

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