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L'éducation primaire comme levier de développement. Analyse critique à  partir de l'Objectif OMD 2: « Assurer l'éducation primaire pour tous »

( Télécharger le fichier original )
par Corinne STEPHENNE
Université catholique de Louvain - Master 120 en sciences de la population et du développement,  2011
  

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3. ANALYSE DE L'EFFICIENCE

3.1. Le volume des ressources nationales et internationales

Le volume des ressources internationales

Le rapport EPT 2011 rappelle en introduction que << Le cadre d'action de Dakar a reconnu qu'il importait d'adosser les objectifs à des engagements financiers>> (2011 : 113). Pour les ressources internationales, il met en avant plusieurs constats relatifs au volume et à la répartition de l'aide.

Les décaissements d'aide à l'éducation semblent avoir atteints un plafond en 2007. Après avoir augmenté significativement entre 2002 et 2007 passant de 6,4 à 11,7 milliards de dollars US, ceux-ci s'élèvent à 11,4 milliards de dollars US en 2008. Le même constat est fait pour l'éducation de base, celle-ci passe de 2,4 à 4,7 milliards de dollars US entre 2002 et 2007, cependant ce niveau reste maintenu pour 2008 malgré la légère diminution de l'aide totale (2011 : 121). De plus, les engagements en faveur de l'éducation de base varient fortement d'un donateur à l'autre et pas toujours en lien

direct avec le besoin réel d'un pays (2011 : 122). « Étant donné l'ampleur du déficit de financement de l'éducation de base, il y a clairement une bonne raison de reconsidérer les priorités actuelles dans ces pays. Si tous les donateurs consacraient à l'éducation de base au moins la moitié de leur aide à l'éducation (la moyenne actuelle est de 41 %), ils pourraient mobiliser un montant supplémentaire de 1,7 milliard de dollars EU par an >> (Unesco, 2011 : 123).

Le rapport EPT 2011 remarque le non-respect des engagements pris en 2005 par les donateurs d'accroître les volumes d'aide d'éducation de 50 milliards de dollars US d'ici à 2010 et de consacrer la moitié de cette augmentation à l'Afrique subsaharienne. Bien qu'une augmentation réelle ait eu lieu, les estimations réalisées font apparaître un déficit global projeté de 20 milliards de dollars US en 2010 dont 16 milliards de dollars US pour l'Afrique. Par ailleurs, le rapport mentionne que seul 5 des 22 donateurs du CAD de l'OCDE ont atteint l'objectif de l'ONU de 0,7% et de nombreux pays ont réduit leur aide en 2009 en référence aux pourcentages de décaissement (2011 : 119-121).

La crise financière de 2008 impacte directement les volumes d'aide des donateurs. Les pays donateurs ont ainsi réduit leur aide de 20% à 25% par rapport au niveau attendu avant les crises (Unesco 2011 : 132) et, hormis l'une ou l'autre exception, les prévisions ne semblent pas indiquer un retournement à la hausse. Ce qui amène le constat suivant « beaucoup de donateurs, quelles que soient leurs déclarations publiques en sens contraire, semblent avoir implicitement renoncé à leurs engagements de 2005 >> (Unesco, 2011 : 133). Comme alternative, le rapport EPT 2011 propose d'adopter des stratégies de financement innovantes comme la proposition de facilité internationale de financement pour l'éducation (IFFE) qui pourrait mobiliser de 3 à 4 milliards de dollars EU entre 2011 et 2015 (2011 : 126) ainsi qu'un prélèvement sur la téléphonie mobile pour l'éducation.

Le volume des ressources nationales

Le rapport EPT 2011 nous informe que la part consacrée à l'éducation calculée en pourcentage du PNB, a globalement progressé. Cette part était en 2008 de 5% dans le monde avec un taux de croissance annuelle nette de 3% depuis 1999, de 3,8% pour les pays à faible revenu avec un taux de croissance annuelle nette de 6,8% et de 4% en Afrique subsaharienne avec un taux de croissance annuelle nette de 4,6%.

Tableau 2.9. : Indicateurs de l'Objectif 6 EPT

(Source : Unesco, 2011, Rapport EPT, p. 115)

Les efforts financiers des Etats sont présentés en comparant le taux annuel de croissance réelle des dépenses d'éducation avec le taux annuel de croissance réelle du PIB. Si les investissements éducatifs sont entre autres conditionnés au niveau des recettes fiscales, la part réservée à l'éducation lors de l'affectation budgétaire varie fortement d'un pays à l'autre. 31 pays sélectionnés parmi les pays à faible revenu ou à revenu moyen, dont 11 pays de l'Afrique subsaharienne, avaient réalisés entre 1999 et 2008 des efforts éducatifs supérieurs à la croissance de leur PIB.

Tableau 2.10. : Taux de croissance annuel des budgets de l'éducation entre 1999 et 2008

(Source : Unesco, 2011, Rapport EPT, p. 116)

Sur base de données disponibles pour 26 pays d'Afrique subsaharienne, la croissance de la dépense publique d'éducation entre 1999 et 2009 a été estimée à une moyenne de 6,1% par année (Unesco, 2011b : 32-33). Au niveau de l'Afrique subsaharienne, la dépense publique d'éducation a été estimée en 2008 à 5% du PIB (Unesco 2011b : 32). En comparaison, la moyenne de l'OCDE était de 4,6% en 2007 et la dépense intérieure d'enseignement en Fédération Wallonie-Bruxelles de Belgique était estimée en 2007 à 6,6% du PIB en comparaison internationale (Communauté française, 2010 : 14). La fiche régionale produite par le Pôle de Dakar nous informe qu'en moyenne 23% des ressources publiques internes sont consacrées à l'éducation et que de fortes disparités existent entre les pays. Pour ce qui est de la répartition entre les niveaux d'enseignement, l'Afrique subsaharienne réalise les plus grands efforts au niveau du primaire avec 44% du budget éducation alors que les pays de l'OCDE concentrent leurs investissements au niveau universitaire avec 36%. Paradoxalement, le coût par élève du primaire représente 12% du PIB/habitant en Afrique subsaharienne et 20% dans l'OCDE en pourcentage du PIB par habitant.

Tableau 2.11. : Indicateurs financiers

 

Afrique

Afrique
subsaharienne

Disparité entre pays
africains
Min. - Max.

OCDE (**)

Financiers sectoriels - Mobilisation des ressources domestiques (données 2006)

(données 2007)

Ressources publiques en % du PIB en PPA$(*)

 

5%

- de 2% - + de 10%

4,6% (budget total privé-public,

6,2%)

Ressources publiques
internes en % du PIB

23%

23%

8% - 51%

 
 

% de dépenses courantes
éducatives dans les dépenses
courantes de l'Etat

22%

22%

7% - 35%

 
 

Répartition du budget de l'éducation (dépenses courantes) (données 2008)

(données 2007)

% primaire (ajusté à 6 années)

44%

44%

14% - 64%

 

64% ( dép. au titre d'établissements d'ens. pour le

primaire, second.
et sup. non univ.)

% secondaire (ajusté à 7 années)

35%

35%

5% - 58%

 

% supérieur

21%

21%

8% - 41%

 

Coût par élève en % du PIB par habitant (données 2008)

 

(données 2007)

Primaire

12%

12%

4% - 31%

 

20%

Secondaire

27%

27%

4% - 83%

 

24%

Supérieur

284 (?)

308 (?)

13 - 2147

(?)

40%

(Sources: Pôle de Dakar, 2010, Fiche rég.21 - (*) Unesco, Inst. for Statistics, 2011a, Financing ed. in sub-saharian Africa, pp. 31-32 - (**) OCDE, 2010, Regards sur l'éducation 2010, pp. 205, 219, 228)

21 http://www.poledakar.org/IMG/pdf/Afrique%20Subsaharienne FR.pdf, Site internet consulté le 13 avril 2011

En ce qui concerne les effets de la crise financière de 2008 et de la hausse des prix alimentaires sur les dépenses nationales d'éducation, << Environ 40 % des pays à faible revenu pour lesquels les données sont disponibles ont réduit leurs dépenses d'éducation en 2009 >> (Unesco, 2011 : 128). Or, pour atteindre les objectifs 2015 les dépenses d'éducation de base devraient croître d'environ 12% par an (Unesco, 2011 : 129).

La pression s'exerce aussi sur les ménages avec 4 grands risques : une augmentation du nombre d'enfants quittant l'école, une augmentation du nombre ne terminant pas le cycle primaire, une augmentation des difficultés d'apprentissage et une diminution de la fréquentation scolaire dues à la malnutrition ainsi qu'une diminution de la motivation des enseignants dont certains ont vu leur salaire baisser (Unesco, 2011 : 126).

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