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Export: comment expliquer les résultats Français, faut-il envier l'Allemagne?

( Télécharger le fichier original )
par William Genis
Skema business school - Master 2 2012
  

Disponible en mode multipage

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GENIS William

Export : Comment expliquer les resultats

frangais, faut-il envier l'Allemagne ?

Memoire dirige par DEGROOTE Didier SKEMA BS

SKEMA Business School, Master

Apprentissage

Arree 2012

Nb de pages
· 67 p.

« J'atteste que ce travail est personnel et cite systematiquement toute source utilisee entre guillemets et ne comporte pas de plagiat »

signature de(s) auteur(s)

SOMMAIRE

Introduction 4

Partie 1 : Comparaison des résultats économiaues et du fonctionnement de l'économie des deux pays

1) Fiche économique 8

2) Les chiffres du commerce extérieur 8

a- Qui exporte en France 8

b- Résultats généraux 12

c- Résultats intra Union Européenne 16

d- Résultats bilatéraux 18

3) Le role des P ME dans l'économie nationale 20

4) La place de l'industrie 24

PA RTIE 2 : QUELLES CAUSES SONT A L'O RIGINE DE RESULTATS MITIGES DE LA FRANCE, EXISTE-T-IL D'AUT RES GRILLES DE LECTURE ?

1) La réelle place de l'export, poids et culture 28

a- Consommation intérieure et exportation : le poids dans la croissance 28

b- La culture de l'export est plus développée dans les entreprises allemandes 30

2) La compétitivité : salariés et coet du travail 33

a- Productivité horaire et temps de travail 33

b- Le coat du travail 35

3) Le role des politiques salariales 37

4) La recherche et le développement......................................................38

5) L'économie du Bazar : une autre explication des chiffres de l'export...41

6) Les produits français sont-ils compétitifs 7 ...........

.............................44

a- La qualité et le positionnement

44

b- Les prix

48

 

LES POLITIQUES DE SOUTIEN A L'EXPO RT ET LES ENJEUX DE L'AVENI R

1) La culture française est-elle compatible avec l'idée de l'export 7 .......49

2) Export et croissance d'entreprise.......................................................51

3) Les moyens mis en place par l'état français pour aider les entreprises a exporterleurs produits..........................................................................52

4) Un tissu économique peu propice au développement des entreprises.55

a- Les entreprises de taille intermédiaires : un manque qui se répercute sur les résultats a

l'export 55

b- Les relations entre la politique et l'économie 57

5) Relancer les exportations 58

Conclusion.............................................................................................62

Bibliographie.........................................................................................65

Introduction

Dans un contexte de mondialisation qui donne parfois le sentiment d'être subie, de déclin relatif de la France par rapport sa puissance passée dans le monde et d'élection présidentielle, un chiffre cristallise la capacité ou l'impression d'incapacité du pays a s'imposer sur le commerce international : les résultats du commerce extérieur.

Depuis 2002, la balance commerciale frangaise est restée déficitaire, et s'enfonce même dans le rouge avec un triste record de pertes pour l'année 2012 : 69,6MDS D'Euro. Ce chiffre marque d'autant plus les esprits qu'il représente une part de la peur de la France dans sa capacité a s'adapter au commerce mondial et notamment a faire face aux puissances montantes comme la Chine ou l'Inde. Il est d'autant plus alarmant que notre voisin allemand affiche lui des bénéfices records alors même qu'il subit les mêmes lois du marché, et plus encore y parvient avec la même monnaie que la France : un Euro parfois considéré comme surévalué. Etonnamment l'imaginaire collectif se tourne vers la Chine et son dumping social pour expliquer une partie de ces résultats, alors que c'est avec l'Allemagne que la France réalise les plus de déficits commerciaux.

Les élections présidentielles sont donc l'occasion pour les politiques de mettre en avant l'ensemble des variables a réajuster pour corriger ces mauvais résultats, et d'utiliser des comparaisons chiffrées avec le pays voisin pour appuyer les points de vue. Nous avons ainsi pu entendre parler de coat du travail, de compétitivité, de charges patronales, mais finalement assez peu de différences de société, de différence de tissu économique ou encore de différence de stratégie de croissance du pays, et de ses entreprises.

L'ensemble de ce travail se tourne dans un objectif double qui est d'essayer de
comprendre pourquoi la France ne parvient pas a rétablir sa balance commerciale a

l'équilibre, et de vérifier si il n'est pas réducteur et trop pessimiste de ne voir dans ce déficit qu'un échec de plus dans l'adaptation du pays au commerce mondial. Ce travail a été motivé par la redondance de l'utilisation du parametre « coat du travail » lors de la campagne présidentielle, alors même que les écarts, bien qu'existant face a l'Allemagne, sont minimes comparés au ratio de 1 a 30 qui nous sépare des chiffres de la Chine. Si l'Allemagne s'en sort, l'explication devrait être ailleurs.

La comparaison avec l'Allemagne prend tout son sens dans le fait que les deux pays sont effectivement comparables : ils utilisent la même monnaie, ils sont des puissances moyennes dans le monde, ils sont industrialisés et développés, ils connaissent des indices de développement assez proches et sont dirigés par des démocraties, il n'empêche que ces comparaisons souffrent parfois d'un manque de mise en avant de ce qui les oppose, a commencer par leurs stratégies de développement.

Or ce sont précisément ces stratégies qui peuvent entre autres être a l'origine des écarts de résultats entre la France et l'Allemagne, en plus des différences de coat et temps de travail souvent cités, notamment le fait que la France s'appuie sur son marché intérieur, l'Allemagne sur ses exportations. Des lors, en considérant que les deux pays n'ont pas choisi les même logiques de croissance, est-il légitime pour la France d'envier les résultats du commerce extérieur de l'Allemagne? Et Finalement, peut-on imaginer que ces résultats ne soient pas aussi alarmants qu'ils semblent l'être?

Chercher a imiter l'Allemagne ne revient pas uniquement a remettre certaines variables comme le coat du travail au même niveau, il est même d'ailleurs trEs possible qu'une telle stratégie de surface n'ait aucun impact réel sur les résultats de la balance commerciale. Nous verrons que si il est bon de vouloir s'inspirer du second exportateur du monde, il ne faut pas pour autant s'imaginer pouvoir en copier le système aisément, au moins parce qu'il ne répond pas a l'idée que se fait la France de la société.

Au cours de ce mémoire, nous verrons de faAon très factuelle que les résultats de l'Allemagne sont bien sir bien plus enviables que ceux de la France en termes de commerce extérieur, dans le monde comme en Europe. Ensuite, nous analyserons assez largement les causes qui peuvent en etre a l'origine, ou au contraire qui sont trop marginales pour etre défendues. Nous nous pencherons ainsi vers les déséquilibre du tissu économique frangais, les problèmes de développement des PME, les difficultés de positionnement des produits, ou encore l'adaptation différente des entreprises au commerce international. Enfin nous nous intéresserons aux enjeux pour la France si elle souhaite rétablir un équilibre dans sa balance commerciale, tout en ne reniant pas les fondements de sa société.

PARTIE 1 : Comparaison des

résultats économiques et du

fonctionnement de l'économie

des deux pays

1) Fiche économique

 

France

Allemagne

Population

65 350 000

81 471 834

Superficie

675 417 Km2

357 026 Km2

PIB

2 808 milliards $ (2011)

3 629 milliards $ (2009)

IDH

0,884

0,885

Classement économique mondial

5ème

4ème

Classement exportateur mondial

5ème

2nd

Croissance moyenne sur 10 ans

1,47%

1,13%

2) Les chiffres du commerce extérieur

A) QUI EXPORTE EN FRANCE

Les mille premieres entreprises exportatrices frangaises (sur 100 000) réalisent 70% du Chiffre d'Affaires réalisé a l'export. Il est important de noter également que depuis 2005, le nombre total d'entreprises qui exportent diminue et est passé de 105 000 a environ 95 000/100 000 aujourd'hui. Le décompte du nombre d'entreprises exportatrices varie en fonction des criteres pris en compte, par exemple beaucoup de PME exportent pour le compte de grands groupes frangais et peuvent ou non être comptabilisées.

Bien sar, les entreprises qui exportent n'ont pas les mêmes capacités et ont un poids variable dans le Chiffre d'Affaires total réalisé par les entreprises frangaises a l'export. On remarque ainsi que les PME, bien qu'étant les plus nombreuses, ne pèsent finalement que modérément dans les parts de l'exportation. A l'inverse, les grands groupes frangais représentent seulement 4% des entreprises qui exportent mais réalisent près de 45% du CA. Enfin, les entreprises étrangères exportent de France autant que les groupes nationaux. Le graphique ci-dessous montre bien l'écart entre le nombre d'entreprises exportatrices et leur poids dans le Chiffre d'Affaires global réalisé :

Les secteurs qui exportent le mieux sont bien sur lies aux domaines d'excellence francaise : l'agriculture et l'agro-alimentaire, l'industrie, aéronautique notamment, et nucléaire ou encore les services. La quasi-totalité des entreprises dites « commerciales » sont en general des filiales des entreprises industrielles.

Le recul du nombre d'exportateurs met en exergue les difficultés rencontrées par certains types d'entreprises a se tourner vers l'export : et principalement les PME indépendantes. Cependant, il n'est pas ou peu impactant puisque le recul ne concerne que des entreprises dont le CA a l'export ne tient qu'une place marginale dans la totalité du CA a l'export des entreprises frangaises (- de 1%). Pour autant, le poids des PME indépendantes est resté stable a 16% de l'ensemble du CA, ce qui veut dire que leur CA moyen a augmenté sensiblement : +34%.

B) RESULTATS GENERAUX

Si l'on s'en tient aux chiffres simples du commerce extérieur, la France fait pale figure comparée a l'Allemagne : elle importe moins, exporte moins et surtout a une balance négative quand l'Allemagne affiche un excédent commercial net. Entre 2002 et 2008, l'Allemagne a augmenté son excédent de USD200Mds (150Mds d'€). Pour la simple année 2008, la France affiche un déficit de USD55Mds (43Mds d'€). Le déficit continue de se creuser les années suivantes et atteint 51,4Mds d'€ en 2010 et entre 69 Milliards d'€ en 2011. A priori donc, les relations commerciales extérieures sont bénéfiques pour l'Allemagne et plutôt pesantes pour l'économie frangaise.

En 2012, Pierre Lellouche (Le Figaro, 14 Février) secrétaire d'état au commerce extèrieur, donne les chiffres suivants : les exportations frangaises ont augmenté de 8,6% par rapport a 2011 et atteignent 429 Milliards d'Euro. Dans le même temps, les importations augmentent de 11% pour atteindre 498 Milliards d'Euro. Les 69 Milliards d'Euro de déficit représentent le record de déficit de la balance commerciale

exterieure frangaise. A contrario l'Allemagne exporte pour 1 060 Milliards d'Euro et realise un excedent commercial de 158 Milliards d'Euro.

Chiffre du commerce extérieur en Allemagne

Une distinction peut toutefois être faite entre les biens et les services. La balance commerciale frangaise des biens est largement déficitaire : perte de 62 Mds d'€ en 2009 alors que celle des services est excédentaire de 16 mds d'€ sur la même année. Au final, les services ne compensent pas les pertes en biens et la balance est négative. La situation en Allemagne est diamétralement opposée puisque les biens sont bénéficiaires (+ 165Mds d'€ en 2009) et rattrapent très largement les pertes dues aux échanges de services (-23 Mds d'€ en 2009) pour atteindre au final une balance extérieure positive.

La France et l'Allemagne vendent des produits similaires, équipements de transport, automobiles, aéronautique, produits chimiques et agroalimentaires (France) et sont concurrents pour la grande majorité de leurs exportations. Les principaux clients frangais sont l'Allemagne (16,4 %), l'Espagne (7,6 %), l'Italie (8,2 %), le RoyaumeUni (6,8 %), la Belgique (7,7 %), les Etats-Unis (5,1 %), les Pays-Bas (4,2 %) (Données de 2010). Les principaux clients de l'Allemagne sont la France (9,7 %), les USA (8,6 %), le Royaume-Unis (7,3 %), l'Italie (6,7 %), les Pays-Bas (6,2 %), la

Belgique (5,5 %), l'Autriche (5,5 %) et l'Espagne (4,7 %) (Données de 2006).

Toujours d'après les chiffres de Pierre Lellouche, les B RICs représentent 7% des exportations frangaises contre 12% des exportations allemandes. La France doit donc se tourner plus encore vers ces pays qui représentent les zones de croissance du monde.

Enfin, en valeur relative par rapport au commerce mondial, le deux pays sont en recul en grande partie a cause de la Chine qui dispute maintenant la place de premier exportateur mondial a l'Allemagne. En termes de part de marché, le recul allemand est cependant six fois moins important que le recul frangais.

Ce premier apergu des chiffres du commerce extérieur permettent de mettre en avant un premier point qui explique en partie les écarts de résultat entre les deux pays : l'Allemagne s'ouvre beaucoup plus que la France au commerce mondial, pour preuve elle importe également deux fois plus que la France, et ses importations représentent en 2008 32% de son PIB, contre 25% pour la France.

C) RESULTATS INTRA UNION EUROPEENNE

Le commerce intra Union Européenne est responsable pour beaucoup dans les résultats généraux de la France et de l'Allemagne. L'Allemagne réalise 60% de son bénéfice en Europe, et la France 87% de son déficit. Les deux pays ne ciblent toutes fois pas les mêmes partenaires commerciaux : l'Allemagne est plutôt moins diversifiée et s'adresse aux pays les plus développés de l'OCDE, la France, elle, a des partenaires beaucoup plus diversifiés.

Comme on l'a vu précédemment, les deux pays perdent leur puissance relative dans le commerce mondial. Mais étant donné les proportions de leur commerce au sein de l'Europe, il ne faut pas plus conclure d'une entrée réussie dans la mondialisation par l'Allemagne et manquée par la France mais plutôt se centrer sur les données du marché Européen qui traduisent beaucoup plus l'adaptabilité, ou non, de ces deux pays. Quoi qu'il en soit, l'Allemagne progresse en Europe quand la France perd du terrain :

Comme le montre le solde des balances courantes de la France et de l'Allemagne, le déficit frangais en Union Européenne est chronique depuis 2000 et n'est plus compensé tout ou partie par les gains générés par le commerce avec les pays hors UE depuis 2008, année durant laquelle cette tranche du commerce a également tourné au déficit. En revanche, l'Allemagne voit ses résultats commerciaux intra et extra européens s'améliorer sur une longue période et atteindre des bénéfices records sur les cinq dernières années.

D) RESULTATS BILATERAUX

A cette échelle d'analyse, l'écart est criant entre les deux pays. La France est le pays avec lequel l'Allemagne réalise le plus de bénéfices et a l'inverse, l'Allemagne est pour la France le second pays après la Chine avec lequel elle enregistre les plus importants déficits.

Les exportations allemandes vers la France progressent régulièrement et a hauteur de l'évolution du PIB frangais. Au final donc le taux de pénétration des produits allemands en France stagne, malgré une augmentation en valeur de 34% entre 2000 et 2007. En revanche une fois de plus, les statistiques frangaises sont assez ternes : les exportations vers l'Allemagne n'ont augmenté que de 2% (en valeur) entre l'année 2004 et l'année 2007, ce qui est une progression inférieure a la croissance de la consommation en Allemagne : cette dernière augmente de 1,6% en volume par an. En clair, les produits frangais diminuent en pénétration sur le marché Allemand (volume et valeur) alors que les produits Allemands augmentent en volume sur le marché frangais.

Les chiffres généraux sont donc largement en faveur de l'Allemagne. Au détail des regroupements industriels « Biens d'investissements », « Biens de consommations durables » « Biens de consommation non durables » « Biens intermédiaires », les résultats sont plus hétérogènes mais restent globalement négatifs pour la France. En effet, sur ces quatre familles de biens, seules deux sont positives ou nulles : « Biens d'investissements » et les « Biens de consommation non durables ».

Les échanges France/Allemagne vus de la France ~

Les échanges par regroupements industriels

3) Le rôle des PME dans l'économie nationale

Les PME en France représentent 70% des emplois et 100%(*) de la création d'emploi. En Allemagne, 1,8 Millions d'emplois ont été créés en 2010, exclusivement par des PME, alors que le secteur public et les grosses entreprises ont plutôt réduit leurs effectifs. Etant donné l'importance de leur poids, commun, dans l'économie, il est fondamental de consacrer une partie sur leurs résultats.

(*) La création des emplois en France est 100% imputables aux PME même si leur modèle de croissance en France, et dans une moindre mesure en Europe, est d'être intégrées in fine a des grands groupes. Les grands groupes, en leur nom propre, détruisent des emplois, les PME en crééent. Le rattachement des PME aux grands groupes est une condition de plus en plus fondamentale a leur développement, en 1999, 35% des effectifs de PME étaient rattachés a un grand groupe, en 2004 60%.

Avant de commencer l'analyse et la comparaison du tissus des PME en France et en Allemagne, il faut préciser que la définition de ces entreprises n'est pas la même dans ces deux pays.

En France : La catégorie des petites et moyennes entreprises (PME) est constituée des entreprises qui occupent moins de 250 personnes, et qui ont un chiffre d'affaires annuel inférieur a 50 millions d'euros ou un total de bilan n'excédant pas 43 millions d'euros.

En Allemagne : La catégorie des petites et moyennes entreprises (PME) est constituée des entreprises de 500 employés au plus et un chiffre d'affaires annuel de 50 millions d'euros maximum. Elles totalisent 40 % du Produit Intérieur Brut (PIB) et emploient 70 % de la population.

Il est commun de dire que le tissu des PME en France est moins important en volume qu'en Allemagne. Cependant, leur poids moins important dans l'économie nationale ne résulte pas de leur quantité plus faible, mais de leur développement moins important. Il existe plus de PME en France qu'en Allemagne (en 2007, 261 000

contre 202 000) mais elles sont plus petites : 14 employes et un Chiffre d'Affaires de 3,8Mo d'€ en France pour 35 employes et un Chiffre d'Affaires moyen de €9,3Mo en Allemagne.

 
 

France

 
 

Allemagne

 

1999

 

2007

 

1999

 

2007

Nombre d'entreprises

252

476

260

928

236

282

202

377

CA moyen (millions d'Euros)

2,9

 

3,8

 

5,9

 

9,3

 

Nombre de salaries moyen

15

 

14

 

32

 

35

 

Nombre de salariés dans les entreprises en 2007

70,0% 60,0% 50,0% 40,0% 30,0% 20,0%

10,0%

0,0%

90,0%

80,0%

84,1%

60,5%

1,3%

France Allemagne

5,1% 7,8% 2,8% 8,4%

0,8%

7,2%

2,1%

1 à 9 10 à 19 20 à 49 50 à 249 Plus de 250

Concernant leur part dans les exportations frangaises, malgre leur poids en volume dans l'economie frangaise, elle reste relativement faible. En nombre d'entreprises, TPE et PME ensemble representent 89% des entreprises exportatrices, mais seulement 39% en Chiffre d'Affaires (en excluant les entreprises etrangeres).

22

De plus, le développement international des PME est freiné par leur taille et leur capacité a innover. Généralement, elles n'exportent que vers un ou deux pays, voisin de la France et dans 30% des cas, elles ne conservent pas leur marché plus d'un an. Les PME frangaises, contrairement aux PME allemandes, ne s'établissent pas sur un marché mais fonctionnent beaucoup par contrat « one shot ».

FINANCEMENT, EXPORTATIONS ET CROISSANCE

L'une des variables qui explique le faible développement général des PME en France est l'accès au financement. Historiquement et culturellement les créateurs d'entreprise en France ont recours a l'apport personnel et a l'emprunt bancaire. Cette attitude vient de plusieurs facteurs. Tout d'abord un blocage psychologique face au marché des capitaux, et une forte volonté de secret et d'indépendance quant a l'activité de son entreprise. La Dynamique de croissance rapide est donc mise plutôt au second plan lors d'une création d'entreprise. Ensuite, une grande habitude d'intervention de l'état est également a l'origine de cette fermeture au marché des capitaux, OSEO par exemple reste l'un des organismes principaux au financement des PME. Enfin la culture du risque en général, mais financier en particulier même pour un fort rendement n'est pas aussi développé qu'aux Etats-Unis par exemple.

Le problème des PME frangaises n'est donc pas la survie, qui est supérieure a la moyenne de l'OCDE, mais le développement. Et l'un des leviers de développement mis en avant régulièrement est l'export et le gain de nouveaux marchés. Jean Francois Copé incite les PME frangaises a imiter les PME allemandes sur trois leviers : l'innovation, l'investissement, et l'export.

4) La place de l'industrie

Aujourd'hui, l'activité industrielle correspond a 26% du PIB en Allemagne, contre 13% en France, deux fois mois en valeur relative.

L'Allemagne est structurellement plus tournée vers l'industrie (stabilisation), la France vers les services (déclin relatif de l'industrie), mais les services restent prédominants pour les deux pays.

La part des services dans le PIB frangais est supérieure de presque 10% (9,2%) a celle des services en Allemagne. Parallèlement, en termes de valeur ajoutée, la part de l'industrie Allemande dans le PIB est deux fois plus importante qu'en France et atteint plus de 25,5% contre 13,6% pour la France. Attention cependant, le déclin de l'industrie frangaise n'est que relatif : la production industrielle frangaise augmente toujours (+3% entre 2005 et 2008). Il en est de même en Allemagne (+ 17% sur la même période). Ainsi, dire que << La France se vide de son sang industriel » est trompeur. Seulement les emplois industriels diminuent, pas l'activité.

Il est également important de souligner que le contexte économique mondial oblige a ne pas restreindre l'analyse a l'échelle du pays. Si l'industrie en France est souvent montrée du doigt, l'industrie frangaise dans le monde montre un tout autre visage. En 2006, 60% du Chiffre d'Affaires du CAC40 non financier est réalisé a l'étranger, contre 35% pour le DAX30 (indice financier allemand) non financier.

Il faut souligner l'importance de l'industrie dans les exportations frangaises, puisque les grands groupes industriels représentent un gain de plus de 7Mds d'€uro pour l'aéronautique et la chimie, 5Mds d'€uro pour l'industrie alimentaire, 4 Mds d'€uro pour l'industrie pharmaceutique, ou encore 2 Mds d'€uro pour les produits agricoles ou sylvicoles Parallèlement, la France est en net déficit pour les industries énergétiques, du bois, du matériel électronique, du textile ou encore de la métallurgie, ou de l'automobile.

Pour l'Allemagne, comme dans l'ensemble des pays industrialisés, le poids de la
production industrielle dans la valeur ajoutée brute a également baissé. En 1970,
l'industrie y pesait 36,5 %, contre 48,3 % pour les services. En 2007, ce ratio est

passé a 23,9 % de la valeur brute, et 69 % pour les services. Cependant, une analyse statistique de l'évolution récente de la valeur ajoutée des différents secteurs de l'économie allemande entre 1991 et 2006 laisse apparaitre une image contrastée. Les secteurs qui perdent le plus de poids dans l'économie sont l'extraction de produits miniers et la construction. Les dernières mines de charbon ferment leurs portes les unes apres les autres sous la pression de prix mondiaux beaucoup plus bas que les prix allemands (les fermetures sont remises en question avec la sortie du nucléaire), fortement subventionnés. La construction a enfin fini par corriger les exces des années 1990 -- ce secteur a atteint son point culminant en 1995 avec un index a 115,89 -- stoppant sa chute en 2006-2007, avec un index passant de 77,79 a 79,37. En regardant l'évolution entre 2000 et 2006, on constate que l'industrie consolide ses positions face a un secteur des services qui croft maintenant plus lentement. Si cette tendance se confirmait, la these de la désindustrialisation, conséquence inéluctable de la mondialisation, devrait être repensée. Ainsi les Conseillers du commerce extérieur de la France écrivent dans un rapport de 2008 : « AprEs une période d'intense exploration des pays d'Europe centrale et orientale, on assiste a de moindres délocalisations de l'industrie allemande, malgré des salaires beaucoup plus élevés. G

L'industrie frangaise est largement handicapée par la faiblesse de ses taux de marge, qui est l'un des marqueurs de la perte de compétitivité et qui pèse dans son exportation. Ce problème de taux de marge vient de plusieurs facteurs qui seront étudiés en partie 2 comme l'adaptation a la division internationale du travail, la qualité réelle et pergue des produits ou les politiques de prix.

PARTIE 2 : QUELLES

CAUSES SONT A

L'ORIGINE DE

RESULTATS MITIGES DE

LA FRANCE, EXISTE-T-IL

D'AUTRES GRILLES DE

LECTURE ?

1) LA REELLE PLACE DE L'EXPORT, POIDS ET CULTURE

A) CONSOMMATION INTERIEURE ET EXPORTATION : LE POIDS DANS LA CROISSANCE

Comme nous avons pu l'observer, les exportations allemandes jouent un role prépondérant dans la croissance du pays. Mais si les allemands ont effectivement une culture de l'export que les frangais n'ont pas, c'est aussi parce que la croissance frangaise repose sur une logique de consommation du marché domestique. Entre 2000 et 2008, le taux de croissance moyen de la demande intérieure a été en Allemagne inférieur de 1,8 point a celui de la France, mais aussi de l'ensemble des pays de l'OCDE. De son coté, la France subit des pertes de croissance du fait de ses relations commerciales internationales et voit son activité reposer sur la demande interne avec le couple consommation-investissement. En 2007, les frangais consomment en moyenne 25% de plus qu'en 1999, alors que le niveau de consommation en Allemagne n'a progressé que de 7,5%. L'Allemagne dépend au sens strict du terme beaucoup plus de ses exportations que la France.

Cette progression est si marquée que depuis 2005, la demande intérieure frangaise dépasse la production du pays, de un a deux pourcent suivant les années, alors qu'elle reste constamment inférieure en Allemagne : entre 92% et 98% depuis 2001.

Les chiffres donnés ci-dessus sont éloquents, la croissance frangaise repose sur la consommation intérieure, la croissance allemande sur ses exportations. Attention toutefois a l'analyse : si les ménages frangais consomment plus que les ménages allemands, le fort écart de consommation intérieure est bien plus imputable aux consommations des administrations et service publiques dont le bénéficiaire final n'est pas systématiquement individualisable. De plus, a l'échelle régionale, ce constat n'est pas toujours réel : certaines régions comme le Languedoc Roussillon tirent plus leur croissance de l'export que du marché intérieur.

Cependant, il est important de garder a l'esprit que la croissance économique plus forte en moyenne en France, la plus grande consommation intérieure frangaise et l'état des échanges commerciaux entre les deux pays sont trois facteurs qui cumulés font que paradoxalement, la France tire l'Allemagne beaucoup plus que l'Allemagne ne tire l'économie frangaise. Un chiffre illustre très bien cette affirmation : entre 2002 et 2008 la demande frangaise de produits allemands a augmentée de 43%, quand la demande allemande de produits frangais n'a progressé que de 24%, soit presque deux fois moins.

En ce sens, les comparaisons sur les résultats du commerce extérieur perdent de leur intérêt puisque ce commerce n'a pas la même importance dans les modèles économiques des deux pays.

B) LA CULTURE DE L'EXPORT EST PLUS DEVELOPPEE DANS LES ENTREPRISES ALLEMANDES

Les PME sont moins de 100 000 a exporter contre 200 000 en Italie et 300 000 en Allemagne. Cette situation des entreprises frangaises s'explique en partie par l'histoire économique du pays, qui a favorisé dans le passé un grand marché intérieur et le marché colonial.

Ainsi, l'une des raisons, sinon la principale raison, qui explique ce poids de l'exportation dans les croissances respectives des deux pays est la culture de l'exportation au sein de entreprises allemandes, que l'on ne retrouve pas dans les entreprises frangaises. En 2004, 87,5% des entreprises frangaises de 1 a 10 salariés ne réalisent aucun Chiffre d'Affaires a l'export. A taille équivalente, ce chiffre chute a 63% en Allemagne. Cet écart de 20% est maintenu quelle que soit la taille des entreprises, excepté pour les entreprises de plus de 500 salariés : 13% des entreprises Allemandes travaillent sur leur marché domestique uniquement contre 25% pour les entreprises frangaises.

Il ne faut pas perdre de vue que les chiffres réalisés par les très grandes entreprises sont bien sur le poids majoritaire dans les résultats des pays a l'export, et que par conséquent ce constat ne nous donne qu'une indication culturelle plus qu'une explication des résultats généraux.

Le résultat de cette culture est la variation de produits destinés a l'export dans les deux pays : entre 2000 et 2008, la production allemande destinée aux exportations a augmenté de 385,9 milliards d'euros contre seulement 61,1 milliards pour la France. Le graphique ci-dessous montre bien l'écart entre ces deux cultures de l'export : en considérant la production allemande destinée a l'export comme une base 100, on constate qu'a aucun moment depuis 1979 la production frangaise n'a dépassé un indice de 60. De plus, depuis douze ans, cet écart est en forte croissance et a presque été multiplié par 1,5 (60=>40)

(Avant la réunification, seules les statistiques de l'Allemagne de l'ouest sont prises en compte).

Enfin et pour rappel, même si cela impacte très peu le volume des exportations, il faut se souvenir que dans l'ensemble, le nombre d'entreprises sur le territoire frangais qui exportent diminue, en particulier les PME indépendantes, qui travaillent sur des contrats « one shot » et ciblent des pays frontaliers principalement.

2) La compétitivité : salariés et coût du travail

A) PRODUCTIVITE HORAIRE ET TEMPS DE TRAVAIL

Comme le montre le tableau ci-dessus issu d'un rapport du sénat datant de 2009, sur une période de sept années, la France a créé plus d'emplois que l'Allemagne en valeur relative. En parallèle, la productivité horaire frangaise a progresser plus vite qu'en Allemagne : une amélioration de 21% depuis 1999 pour la France, contre 14% pour l'Allemagne. Enfin, les deux pays connaissent une diminution générale du temps de travail, plus important pour l'Allemagne que pour la France.

Il existe en fait un lien entre la diminution du temps moyen de travail et la croissance de la productivité horaire : le partage du travail permet a de plus nombreux séniors et non qualifiés de travailler, et par conséquent la « qualité » moyenne des travailleurs diminue. Il est donc logique que la productivité frangaise progresse plus vite que la productivité allemande. Ainsi les arguments qui consistent a mettre en avant la loi sur les 35h comme fondamentales dans le ralentissement de la croissance frangaise, et donc de ses exportations, sont a nuancer.

D'après Martine Aubry, un ouvrier de l'industrie allemande travaille en moyenne 150h* de moins par an qu'un ouvrier frangais. On pourrait donc conclure que l'industrie allemande travaille moins vite, et moins longtemps que l'industrie frangaise. Ce n'est donc pas cet aspect qui explique les meilleurs résultats de l'Allemagne.

*En réalité la durée hebdomadaire du temps de travail des salariés a temps plein en France et en Allemagne connait un écart de 18 minutes en faveur de l'Allemagne en 1990 qui a augmenté jusqu'à 2h12 en 2002, lors de l'apogée des 35 heures, pour se stabiliser a 1h12 en 2010. D'après Laurence Parisot, «1h12 par salarié par semaine par année, c'est considérable en capacité et effort de production. La durée du travail a toujours un effet sur la compétitivité de notre pays et le nier revient a refuser de voir la réalité en face.* Cet écart important ne concerne toutefois que les salariés a temps complet. Car, en intégrant ceux a temps partiel (2 % des emplois en Allemagne, contre 13,3% dans l'Hexagone), un actif occupé travaille 164 heures de plus par an en France. Et ce malgré une productivité horaire du travail, bien qu'en baisse depuis 2003, encore supérieure a celle de l'Allemagne.

B) LE COUT DU TRAVAIL

D'après Francois Fillon, le coat du travail était plus faible en France qu'en Allemagne, mais le dépasse depuis peu et se place en moyenne 20% au-dessus de la moyenne de la zone Euro suite a une forte augmentation depuis 2003.

Laurence Parisot également parle beaucoup de l'évolution du coat du travail entre la France et l'Allemagne, un paramètre directement lié a la durée du travail et crucial en matière de compétitivité. D'après elle, l'avantage serait nettement en faveur de l'Allemagne : alors que le coat horaire de la main-d'ceuvre - «en intégrant les allégements de charges», était inférieur de 2 euros en France en 1990, il a dépassé celui de l'Allemagne après la mise en place des 35 heures, en 2003, pour atteindre 37,20 euros en 2010, contre 30,2 outre- Rhin. Soit «un écart de 23%».

Martine Aubry, quand a elle renie tout problème lié au coat du travail. Qu'en est-il réellement ?

D'après l'INSEE, en 2008, la France et l'Allemagne avait 21 centimes d'écart dans le coat horaire du travail moyen des industries manufacturières : 33,16€ pour la France, 33,73€ pour l'Allemagne.

Un exemple frappant qui prouve bien que quoi qu'il en soit le coat du travail n'est
pas le nceud réel du problème est l'évolution de ce dernier dans le secteur
automobile : avant les années 2000, la France avait continuellement un coat du

travail inférieur a l'Allemagne dans ce secteur. Depuis 2000, la différence s'est érodée et s'est même inversée. Pour autant, personne n'osera affirmer que c'est la raison pour laquelle l'industrie Automobile frangaise est moins performante, la raison se trouve plutôt du côté de la stratégie industrielle des groupes, et probablement également de leurs produits.

Enfin, le coat du travail a continuellement diminué en France jusqu'en 1996, stagné ensuite et raugmente depuis une dizaine d'année, plutôt plus vite qu'en UE (2,2% en moyenne en 2011 pour 3,8% en France). Cela mis en avant, on ne peut renier l'implication du coat du travail dans les problèmes de compétitivité. C'est la raison pour laquelle le gouvernement précédent souhaitait réaliser des réformes telles que la TVA dite sociale, ou d'offrir la possibilité aux employeurs de laisser les salaires et ou le temps de travail flexibles en fonction des « carnets de commandes » des entreprises. Bien sur, en période d'élections ces sujets clivant sont compliqués a mettre en oeuvre rapidement, et ont même été largement abandonnés avec la victoire de Francois Hollande.

Finalement, le coat du travail est un problème qui est très largement accentué par un manque de démarcation des produits frangais. En gardant l'exemple de l'industrie automobile, la comparaison avec l'Allemagne est pertinente : La France a perdu en coat du travail relatif ces dernières années, et n'a pas su compenser par une montée en gamme ou une hausse de la productivité. Elle a opté pour une stratégie inverse de celle de l'Allemagne. Quand cette dernière s'est spécialisée dans le haut de gamme pour se démarquer des pays émergents, la France a baissé en gamme, se positionnant essentiellement sur des produits de moyenne gamme.

En réalité, le couple coat du travail/compétitivité doit être analysé ensemble pour être pertinent : le problème de la France ne réside donc pas nécessairement dans son coat du travail, raisonnable ou dans sa compétitivité (les salariés frangais sont a la troisième place en termes de compétitivité dans le monde) mais dans une dégradation du couple coat/compétitivité : le coat du travail augmente plus rapidement que la productivité.

3) Le rôle des politiques salariales

Les politiques salariales frangaises et allemandes sont divergentes depuis les années 2000, au bénéfice d'une amélioration de la compétitivité/coat de l'Allemagne. Entre 1999 et 2010, les coats salariaux unitaires (coat salariale moyen pour la production d'un produit) ont augmenté de 1% en France et diminué de 2 ,4% en Allemagne. Ce différentiel a largement effacé la meilleure productivité horaire de la France. L'Allemagne fait plutôt le choix d'une politique de compression des salaires, ce qui n'est pas le cas de la France. Ainsi, en 2007, la masse salariale en Allemagne n'avait pratiquement pas évoluée par rapport a 1999, alors qu'elle a connu une augmentation de 25% en France.

L'évolution des salaires reAus par les ménages est a l'origine de leur consommation, et donc de la demande du marché domestique.

Des lors, on peut imaginer qu'un salaire plus modéré replace le pays en termes de compétitivité « prix » sur le marché mondial, et participe ainsi aux bons résultats commerciaux du dit pays. Logiquement, on en conclurait que le manque de compétitivité des produits frangais par rapport aux produits allemands a, entre autres, une origine salariale. Pourtant, ce n'est pas en ce sens que la politique salariale impacte le commerce extérieur. La compression des salaires entraine une diminution de la consommation du marché intérieur, et donc un moindre besoin d'importation des produits étrangers. A l'inverse, les produits exportés ne sont pas touchés outre mesure et par conséquent, la balance commerciale améliore son résultat.

4) La recherche et le développement

En 2010, l'Allemagne est le principal investisseur en recherche et développement d'Europe avec 70 milliards d'Euro, soit 2,89% de son PIB. Rien que les entreprises ont investi 46,9 Milliards d'Euro, ce qui correspond a 3,7% de plus qu'en 2009. Egalement, les postes en recherche et développement sont en croissance : en moyenne 7500 nouvelles embauches sont décomptées d'une année a l'autre.

Pour Annette Schavan, ministre fédérale de l'enseignement et de la recherche « La hausse des investissements en R&D de l'économie allemande est très réjouissante. Nos investissements étatiques considérables sont pour les entreprises privées un stimulant pour leur propre engagement en matière de recherche. Cela montre que la Stratégie High-tech du gouvernement fédéral fait effet ». En effet, entre 2010 et 2013, le gouvernement a entreprit de débloquer 27 Milliards d'Euro dans les domaines du climat, de l'énergie, de la santé et de l'alimentation, de la mobilité, de la sécurité et de la communication. Ces investissements fédéraux sont, pour Annette Schavan, un bon moyen pour donner une ligne de conduite au pays et inciter les entreprises privées a suivre ces thèmes principaux dans leurs choix de développement.

Dans le même temps, La France dépense en Recherche et Développement 2,26% de son PIB. C'est donc moins que l'Allemagne en pourcentage du PIB et en volume (42,2 milliards en 2008, 2,16% du PIB). Ce chiffre place le pays au-dessus de la moyenne européenne : 2%.

De plus, la répartition public/privé n'est pas la même dans les deux pays : en Allemagne, 70 des investissements sont privés, contre 54% en France. L'automobile, l'industrie pharmaceutique et la construction aéronautique et spatiale sont les grands secteurs qui investissent le plus en France (et donc portée par les grandes entreprises).

L'OCDE estime que les résultats des exportations allemandes sont en grande partie imputables a la puissance de leur Recherche et Développement. Cependant, la place plus importante de l'industrie (par rapport a la France) serait a la source de ce décalage, nous en revenons donc au problème de la dite désindustrialisation de la France.

Enfin il est a noter que le nombre de chercheurs en Allemagne est supérieur au nombre de chercheurs en France (204 500 en France contre 282 000 en 2006), qui sont pourtant en moyenne mieux payés.

5) L'économie du Bazar : une autre explication des chiffres de l'export

La force des exportations allemandes vient de l'internationalisation de leur systeme de production. En clair, les industries conservent les chaines haute valeur ajoutée sur le sol Allemand (assemblage, finition, packing...) et délocalisent les taches = faible valeur ajoutée (fabrication des pieces détachées...). Les pays ciblés sont l'Europe de L'Est et l'Asie. Par exemple, la Porsche Cayenne est v made in Germany » mais en réalité, seul 30% de la valeur du véhicule est réalisée en Allemagne et les pieces détachées fabriquées dans les pays de l'Est. L'Allemagne profite beaucoup plus que la France de la nouvelle Division Internationale du Travail, ce qui explique ses chiffres l'exportation et l'importation.

F L'®C,-,0)E DE BAZAR »

Idée développée par Sinn en 2006

L'économie du Bazar est largement plus développée en Allemagne qu'en France. Raison pour laquelle une réflexion en termes de valeur ajoutée et non plus en valeur d'échange modifie sensiblement les chiffres du commerce extérieur des deux pays. Ainsi le taux d'ouverture de L'Allemagne chute de 10% (35% =>25%) lorsque l'on prend en compte ce commerce vertical, alors que celui de la France diminue de 7% (29%=>22%). Par nature, ce système a beaucoup plus profité a certains pays de l'Union Européenne, en Europe de l'est par exemple, et pas du tout a la France qui a des coats de main d'oeuvre trop similaires.

In fine, ce système a permis aux entreprises Allemandes de réaliser des marges plus importantes : elles n'ont pas vraiment profité de ces baisses de coats pour diminuer leurs prix de vente.

Ouverture = ( I + E) / 2 ×100

Calcul du taux d'ouverture : PIB

I = Importations
E = Exportations

Environ la moitié des importations totales de biens manufactures est constitué de biens intermédiaires. On mesure ainsi l'importance des importations destinées a des productions dans l'importation de biens manufactures.

En 2006, l'Allemagne importait près de deux fois plus de biens intermédiaires que la France alors que son produit intérieur brut n'excède le PIB frangais que de l'ordre de 25 %.

Cette caracteristique offre a l'Allemagne un avantage de competitivite qui doit etre
egalement mise en lien avec les evolutions des taux de change. L'appreciation de

l'euro rend moins onéreuses ces importations. L'Allemagne semble ainsi importer plus de désinflation que la France.

Cependant, l'économie du bazar connait quelques limites a noter :

Tout d'abord, le système fonctionne très bien pour l'Allemagne, en grande partie parce que c'est le seul pays a l'utiliser. Si d'autres pays, ou entreprises concurrentes, copiaient le modèle, l'avantage compétitif tiré se réduirait en conséquence.

Ensuite, le processus dépend entièrement de la situation du pays sous traitant. Si son économie se développe, la désinflation importée va diminuer et la logique perdre de son intérêt. De même, le pays peut vouloir privilégier sa demande intérieure avant l'export et fragiliser l'entreprise qui profite de cette division du travail.

Enfin, il ne faut pas conclure de ce paragraphe que les entreprises Frangaises ne se
développent pas a l'étranger : au contraire, les multinationales frangaises ont en
moyenne vingt et une filiales a l'étranger contre cinq pour les FMN Allemandes. La

grande difference vient de leur plus grande autonomie : elles produisent pour le marche local directement. Aussi, les statistiques de la France sont les suivantes : le Chiffre d'Affaires realise a l'etranger pour l'etranger par les firmes frangaises est passe de 380 Mds d'Euro en 2001 a 850 Mds en 2006. Ce chiffre correspond au double des exportations de l'annee 2006. Pour comparaison, le deficit de la balance commerciale en 2011 a atteint 70 Mds d'Euro.

6) LES PRODUITS FRANÇAIS SONT-ILS COMPETITIFS ?

A) LA QUALITE ET LE POSITIONNEMENT

Le savoir-faire des entreprises est un facteur essentiel dans leurs resultats a l'export. La maniere de proceder est au cceur des differences entre les entreprises des deux pays. Les entreprises allemandes ont generalement une strategie et des processus plus clairs que les entreprises frangaises. En Allemagne, la valeur ajoutee est, plus qu'en France, au centre des discussions. Le but est d'apporter un plus mesurable par le consommateur, et concevoir une strategie qui va en ce sens. Cette rigueur tient une grande responsabilite dans la reussite des entreprises Allemandes a l'etranger. La maniere dont les dirigeants de PME allemandes jugent leurs homologues frangais est eclairante. Ils ne comprennent pas pourquoi certains d'entre eux veulent vendre en Allemagne car ils n'apportent aucun avantage serieux par rapport a l'existant. Souvent donc, les produits frangais n'offrent pas de difference fondamentale qui leur permettrait d'être preferes. Les resultats de l'industrie automobile sont eloquents en ce sens (citation de Mathilde Lemoine, membre du conseil d'analyse economique) :

( De 1991 a 2007, les exportations francaises de l'industrie automobile ont genere 13 % de la croissance des exportations francaises totales en valeur en moyenne par an. Neanmoins, depuis 2004, elles ne contribuent qu'= hauteur de 3 % a l'augmentation moyenne annuelle des exportations. Le resultat est encore plus probant en ce qui concerne les exportations d'automobiles vers la zone euro et vers

l''llemagne. Les exportations françaises de l'industrie automobile vers la zone euro qui représentent 15,5 % des exportations totales de biens vers la zone euro ont contribué négativement a la croissance des exportations totales entre 2004 et 2008. En effet entre 2004 et 2008, les exportations françaises l'automobile vers la zone euro ont reculé de -- 0,6 % en moyenne par an. A titre de comparaison, les exportations automobiles de l''llemagne en valeur ont augmenté de 8,7 % en moyenne par an pendant cette même période. Ainsi, si la croissance des exportations françaises d'automobiles vers la zone euro avait cru au même rythme que celle des exportations allemandes d'automobiles, la croissance totale des exportations françaises de biens en valeur vers la zone euro aurait été de 1,6 point de % plus élevée. La mauvaise performance de l'industrie automobile a l'export expliquerait alors a elle seule près de 42 % du repli de la part de marché de la France en zone euro depuis 2004. »

Malheureusement pour les frangais, une très grande majorité des exportations frangaises et allemandes sont concurrentes. En 1995 58% des produits frangais exportés étaient en concurrence directe avec des produits allemands, 65% en 2004 et 67% en 2007 et plus de 75% aujourd'hui. Les exportateurs frangais et allemands offrent des produits similaires sur les mêmes marchés.

Il reste a noter que les stratégies frangaise et allemande divergent en un autre sens : l'Allemagne ne multiplie pas ses cibles, mais renforce ses positions en termes de part de marché et de prix. Entre 1995 et 2005, l'augmentation des prix de la valeur des produits exportés est responsable de 95% de l'augmentation de la valeur des exportations du pays. La France, au contraire, se créée plus d'opportunités nouvelles mais s'affirme moins chez ses importateurs. Les nouveaux flux sont responsables en France sur la même période de l'augmentation de 10% de la valeur totale des exportations. La valeur des produits exportés a augmentée a l'identique en

Allemagne et en France entre 1995 et 2005 : les deux pays l'ont multiplié par deux. Cependant l'Allemagne exportait déjà deux fois plus que la France, en valeur.

B) LES PRIX

Dans l'ensemble, les prix des produits industriels frangais ont baissé entre les années 2000 et 2004, quand les prix allemands stagnaient. Depuis 2004, les prix repartent a la hausse, mais dans une moindre mesure que les prix des produits allemands. En conséquence, sur les marchés de la zone euro, les produits frangais ont amélioré leur compétitivité-prix face aux produits industriels allemands.

Si l'on remet cette analyse en lien avec le développement ou non de l'économie du bazar dans ces deux pays, on se rend compte que les coats de production des produits frangais a l'export sont plus élevés en moyenne que les coats pour les produits comparables allemands. Ainsi, les entreprises frangaises se voient dans l'obligation de réaliser d'importants efforts de réduction de leurs marges pour rester compétitifs, quand les produits allemands ne sont pas ou moins soumis a cet effort. Si il n'est pas prouvé, au contraire, que la divergence des résultats a l'exportation peut s'expliquer par les politiques de prix, on peut tout de même établir que l'Allemagne est moins touchée par l'appréciation de l'Euro que la France, pour preuve, malgré une moyenne de prix plus élevée (et donc des marges conséquentes grace a l'internationalisation de certaines partie de la production), les produits Allemands restent plus compétitifs que les produits frangais. Les entreprises frangaises réalisent des efforts de réduction de leur marge a l'export pour défendre leur part de marché, ce que ne font pas les entreprises allemandes donc. Le danger de cette situation pour la France est clair : les entreprises allemandes ont des marges de manoeuvre pour défendre leurs positions beaucoup plus importantes que les entreprises frangaises.

Un autre désavantage des produits frangais par rapport aux produits allemands est la valeur qui leur est accordée par le consommateur final : ainsi, selon l'INSEE, une baisse de 1 % de la compétitivité-prix a l'exportation entrainerait un recul de 0,7 point du volume des exportations frangaises contre 0,3 point pour les exportations allemandes.

Une étude régulièrement effectuée par Coe- Rexecode sur la perception des produits proposés sur le marché international semble indiquer que si les produits frangais ne subissent généralement pas de handicap du fait de leurs prix relatifs (c'est même plutot un avantage pour la France) par rapport aux produits allemands, pour les aspects plus qualitatifs, l'Allemagne est mieux notée par les importateurs des six pays européens concernés par l'enquête.

Les résultats varient légèrement selon le type de produits mais ils sont convergents : l'Allemagne bénéfice du fait de son savoir-faire commercial d'un avantage compétitif avec un meilleur rapport qualité-prix.

Il est donc établi que la compétitivité pure des prix est une variable insuffisante pour améliorer les résultats. D'après Madame Boone, dans le journal le Monde du 7 février 2012, "On achète des machines a laver allemandes non pas car elles sont bon marché, mais parce qu'elles sont de meilleure qualité".

Egalement, l'exemple de l'automobile est très parlant : il ne suffit pas de vouloir faire du haut de gamme pour parvenir a s'imposer sur le segment. Le premium Allemand date de l'après 2nd Guerre Mondiale, symbole de la renaissance allemande. Dans le même temps, Renault dirigé par l'Etat frangais langait la 4CV pour contrer la 2CV de Citroen. La France a historiquement une image de produits de moyenne gamme, elle vend donc des voitures moins chères que les voitures Allemandes et les fabriquent a des coats similaires ou supérieurs. Renault tire encore de bons résultats en partie en s'appuyant sur DACIA, Citroen et plus largement PSA peine a se faire une place dans les véhicules premium, malgré le lancement fructueux de la ligne DS.

PARTIE 3 :

LES POLITIQUES DE

SOUTIEN A L'EXPORT ET

LES ENJEUX DE

L'AVENIR

1) La culture française est-elle compatible avec l'idée de l'export ?

Pour Richard Yung, la dégradation des performances frangaises a l'étranger est le fruit de deux raisons principales :

- La réticence a exporter loin de la France

- Le manque d'agressivité des PME

En effet, les exportations sont essentiellement tournées vers l'Europe, voire même en majorité pour les PME des pays frontaliers, et pas suffisamment vers l'Asie et plus généralement les marchés a forte croissance. Ainsi, 50% des PME indépendantes exportent exclusivement vers des marchés intégrés a l'Europe, et l'importance de la Belgique et de la Suisse montre bien a quel point les marchés ayant une culture assez proche de la notre sont privilégiés. De même, on peut déduire de la place du Maghreb la sécurité de la langue et de celle des Etats-Unis celle de la culture occidentale. On note ainsi que seules une PME indépendante sur quatre exporte vers des pays émergents lointains, et que globalement, elles travaillent par zone géographique : une PME qui exporte en Suede sera plus ouverte a exporter plus largement dans les pays nordiques qu'au Maghreb.

Egalement, le manque de démarcation de nos produits, liée, comme cité précédemment, a leur coat, a leur qualité etc...inhibe la confiance de leurs porteurs et réduit leur capacité a etre agressif et compétitifs.

Ce constat peut etre soutenu exclusivement par les logiques économiques exposées : manque de Recherche et Développement, adaptation différente a la mondialisation par rapport a l'Allemagne, produits peu démarqués de leur concurrence et montée en puissance des marchés émergents sont a l'origine de ce déclin relatif. Mais il convient d'ajouter une dimension culturelle et psychologique a cette dégradation relative.

Tout d'abord, historiquement, la France se tourne vers des marchés maitrisés et connus, et ce de maniere exagérée en période de crise. Si tant est que ces crises soient comparables, et que les contextes sont fort éloignés, pour illustrer ce propos, il convient de regarder l'évolution du commerce extérieur de la France avec ses colonies durant les années 1930 :

Part en % des importations et exportations avec les
colonies françaises

Année

Import

Export

1913

10%

15%

1929

20%

17%

1939

26%

31%

Ce phénomene de repli a été largement généralisé durant cette crise, ce qui d'ailleurs a pour beaucoup contribué a l'accentuer, mais il a été particulièrement fort pour la France, ce qui lui a permis d'échapper en apparence a la crise, mais en fait de la subir sur une plus longue période en ne s'adaptant pas au marché mondial.

Ensuite, le peuple frangais n'est pas un peuple qui voit l'avenir avec un grand optimisme. Comme l'explique Dominique Moisi dans son livre La géopolitique de l'émotion, l'Europe est un continent en déclin relatif et qui par conséquent voit l'avenir dans la peur de ne plus etre a la hauteur. Les frangais sont de tres bons symboles de ce sentiment : la peur. La peur des pays émergents, la peur de quitter

les premieres places économiques mondiales, la peur du recul général de l'Europe, la peur de la Chine. Ce sentiment est tellement présent que depuis une dizaine d'années de nombreux ouvrages ont été consacrés a ce sentiment : Nicolas Baverez La France qui tombe, Alain Chaffel Le déclin Francais mythes ou réalité ?

Dans ce sentiment général, exacerbé évidement par la crise actuelle et la montée des extremes, l'export est réalisé avec une confiance qui peut etre fortement altérée.

Une introduction de l'INSEE dans un rapport sur l'export publié en 2008 montre bien cette réticence :

« Les chefs d'entreprise de l'industrie estiment assez largement que le développement a linternational est tres important pour l'économie française. Toutefois, ils sont nettement moins nombreux a émettre cette opinion pour leur propre entreprise. »

2) Export et croissance d'entreprise

Seulement 30% des entreprises qui exportent une premiere fois continuent de la faire l'année suivante, 8% trois ans plus tard. Ce chiffre est tres faible et montre bien le ratio de contrats « one shot » établis par les PME indépendantes frangaises. Sur cette période de temps, tres peu adaptent leur structure a un éventuel développement international en recrutant par exemple un responsable export. Il existe une réelle problématique donc de pérennité des PME a l'export, a laquelle les services mis en place par l'état, et notamment Ubifrance qui axe sa stratégie sur les nouveaux entrants et le quantitatif. Il existe donc un réel décalage entre la réalité de l'export et le soutien qui lui est attribué : la plus grosse part du soutien revient aux grandes entreprises (via Coface notamment) or ce ne sont pas elles qui créent de l'emploi en France, mais les PME. Plutôt qu'un soutien a l'export si important : c'est le seul budget qui a été augmenté pour l'état frangais entre 2010 et 2011, il faudrait que l'Etat mette en place plus de solution préalable pour permettre aux PME de se développer réellement et qu'elles deviennent en mesure d'exporter.

A titre d'exemple, j'ai connu dans le cadre de mes activités précédentes un vignoble appelé par Ubifrance a exposer ses produits sur un salon Anglais qui a décroché un contrat mais n'a pas pu l'honorer par manque de moyen de production.

L'une des principales problématiques a résoudre pour permettre aux PME d'exporter d'avantage est donc de remédier a leurs croissances généralement trop faibles, malgré leur taux de survie élevé grace aux pépinières, incubateurs et OSEO entre autres.

3) Les moyens mis en place par l'état français pour aider les entreprises à exporter leurs produits

Dans une interview donnée au Figaro le 14 Février 2012, Pierre Lelouche donne l'objectif mesurable des résultats commerciaux frangais : «L'objectif est d'avoir les yeux rivés sur la demande de nos clients, de cibler notre offre. Nous avons la recette pour faire revenir notre balance commerciale a l'équilibre en l'espace de cinq ans: il faut doubler le rythme de croissance de nos exportations vers les pays émergents. C'est notre objectifb »

D'après Christophe Lecourtier, directeur général d'Ubifrance, « Le salut des PME frangaises passe par le « réalisme » et la prise en compte du manque d7nternationalisation et d7nnovation qui les pénalisent aujourd'hui par rapport a leurs voisines européennes ».

Il identifie aujourd'hui trois critères pour rattraper ce développement international : la volonté de se donner les moyens d'une internationalisation, l'utilisation des dispositifs existants comme l'équipe de France de l'export et une persévérance dans la durée, qui fait, selon lui, la force des Allemands et des Italiens.

Dans cette optique, le gouvernement frangais a décidé de joindre les efforts des différents organismes dédiés a l'export que sont Ubifrance, Oséo, Coface et les chambres de commerce sous le titre « équipe de France de l'export ». Ubifrance a d'ailleurs signé, le 23 avril 2008, une convention d'entente avec les CCI en France et a l'étranger. Ce rapprochement vient d'une comparaison avec les dispositifs allemands, pergus comme centralisés et plus efficaces. Ce qui par ailleurs n'est pas nécessairement fondé puisque les Länders sont tres indépendants et que les soutiens a l'export en Allemagne dépendent d'eux et de leur politique.

« Notre objectif est de faire en sorte que l'Agence puisse bénéficier des moyens, du savoir-faire, de l'expérience et de l'expertise de nos 114 chambres de commerce et d'industrie francaises a l'étranger, présentes dans 78 pays, et d'éviter la concurrence inutile ou stérile entre les services qu'elle offre et ceux qui sont proposés par les chambres de commerce et d'industrie francaises a l'étranger, qu'il s'agisse de la prospection, de l'aide aux PME, ou encore du conseil juridique et fiscal. J'ai en effet constaté, dans un certain nombre de pays ou je me suis rendu, que ces deux institutions se livraient aux mêmes activités, et ce au détriment de l'effort que nous consentons en matiEre d'exportation. » (Richard Yung)

Aujourd'hui, ce rapprochement se traduit par des réunions communes et des participations financieres de la Coface aux missions Ubifrance entre autres. Pour autant, ce rapprochement est tres limité par le fait que les échanges entre les organismes sont tres limités, et qu'Ubifrance et les Chambres de commerce sont tres souvent en concurrence directe. L'un des rares pays ou ce rapprochement symbolique donne de bons résultats est l'Allemagne.

Parmi les nouveaux services mis en place, l'Assurance Prospection Premier Pas (A3P) lancée début 2012 par COFACE permet aux TPME/PME primo-exportatrices de ne pas supporter le coat de leurs premieres démarches de prospection. Cette offre se fait dans une limite de 30 000€ de plafond. A noter qu'une fois encore, elle supporte les

PME primo-exportatrices uniquement, et ne peut etre donnée que trois fois a la meme entreprise.

Ces soutiens créent également des évènements ou des concepts regroupant les entreprises frangaises afin de les porter a l'étranger, par exemple la campagne « So french so good » qui cherche a gratifier les produits gastronomiques frangais :

Leur grande limite reste une approche encore trop théorique et fermée dans l'adaptation au client (les PME frangaises) qui rend non pérenne les relations entre l'organisme et l'entreprise accompagnée, et souvent par conséquent les relations entre la PME et le marché étranger. Egalement, Ubifrance a des objectifs quantitatifs et non qualitatifs, et ses actions sont souvent collectives (pavillons France sur les salons internationaux). Malheureusement, le vivier d'entreprises prates a exporter n'est pas infini, loin de la en France, et les antennes Ubifrance peuvent se desservir les unes et les autres en prospectant plusieurs fois les mêmes entreprises sans le savoir. Pour que les services soient plus efficaces, il faut donc que les PME croissent en taille et en nombre, et qu'Ubifrance revoie en profondeur sa stratégie d'approche de ses clients.

4) Un tissu économique peu propice au développement des entreprises

A) LES ENTREPRISES DE TAILLE INTERMEDIAIRES, UN MANQUE QUI SE REPERCUTE SUR LES RESULTATS A L'EXPORT

En Allemagne, contrairement a la France, la compétitivité industrielle se construit de manière solidaire par l'ensemble des acteurs d'un secteur. En France, les grandes entreprises n'essaient pas d'organiser leur secteur en s'appuyant sur le tissu de PME qui pourrait leur être utile, et récupèrent une grande majorité des aides de l'Etat pour la recherche et l'innovation, voire même du soutien a l'export. Ainsi, le Crédit ImpPt Recherche, qui depuis 2008 est devenu la principale source de financement des dépenses en R&D se réparti de manière peu égale :

La France n'offre pas un cadre optimal pour le développement des PME : le poids de la règlementation, des charges, les rigidités du marché du travail sont autant de freins a leur développement. Ce cadre général explique en grande partie pourquoi la France connait un tissu économique qui comprend un très grand nombre de TPE et petites PME, de grands groupes également, mais très peu d'entreprises de taille intermédiaires (ETI). Or ces ETI manquantes sont « responsables » en grande partie

des résultats de la balance commerciales frangaises. C'est entre autres parce que le tissu industriel allemand est beaucoup moins concentré que ses résultats sont meilleurs. In fine, la R&D frangaises est bien développée et soutenue par les grands groupes et les financements publics, très peu par les investissements privés émanent des PME/ETI. Les manques en R&D qui engrangent la problématique de marge vue précédemment sont donc une explication du schéma ci-dessous :

Ainsi on comprend le cercle vicieux dans lequel la France est enfermée : la désindustrialisation relative et la faiblesse des taux de marge sont a la fois causes et conséquences du manque de compétitivité. Le faible poids de l'industrie pénalise les résultats de l'export - pour rappel, environ 80% du CA a l'export est issu de l'industrie - et contraint également son propre développement en diminuant ses taux de marge.

B) LES RELATIONS ENTRE LA POLITIQUE ET L'ECONOMIE

Les fortes interactions entre les acteurs economiques et politiques peuvent egalement être pointees du doigt quant aux problèmes de developpement des PME frangaises. Si un temps ces relations sont importantes, pour amener une certaine coherence dans les lignes de conduites et le developpement, contribue dans le même temps a ne pas favoriser le soutien des PME. Une fois de plus, pour comparer les deux pays, il y a d'un cote l'Allemagne qui fonctionne de manière heterogène en fonction des Länders, autonomes pour beaucoup de questions, notamment economiques et de soutien a l'export, et de l'autre la France, dont la centralisation tend a s'attenuer mais reste très importante. Au moment de la reunification, le chancelier allemand Kohl a lance un grand debat national sur la place du pays dans la mondialisation qui a tenu une grande place dans l'actualite du pays plusieurs mois durant : l'agenda 2010 qui s'est articule au final autour de huit axes principaux (que l'on retrouve regulièrement dans les debats politiques en France actuellement, durant la campagne presidentielle notamment) :

· Stimuler la croissance par le soutien de l'investissement, la baisse des charges sociales des entreprises, et l'aide a la creation d'entreprise

· Augmenter le nombre de diplomes de l'enseignement superieur

· Baisser les impots des particuliers et des entreprises

· Intensifier la formation professionnelle par l'allègement des conditions requises pour former les apprentis et le raccourcissement de trois a deux ans de la formation professionnelle pour les nouveaux metiers

· Flexibiliser les marches du travail par la deregulation et la creation d'un
secteur de bas salaires, et stimuler la creation des entreprises individuelles

· Revoir le financement et reduire les charges directes de l'assurance sante supportees par les entreprises en les transferant sur les menages

· Freiner la progression des entreprises publiques de retraites par le gel des retraites (en 2004, 2005 et 2006) et introduire une couverture d'assurance retraite individuelle, complementaire et capitalisee

· Developper la demographie par la mise en place des ecoles maternelles et ecoles ouvertes toute la journee, permettant ainsi aux parents de pouvoir concilier vie familiale et professionnelle.

Bien qu'il soit a l'origine d'une certaine lenteur decisionnelle, le contrat social allemand beaucoup plus « participatif » qu'en France est egalement l'un des nombreux moteurs de la croissance des entreprises, bien que peu cite en exemple en France.

5) Relancer les exportations

La France est un pays qui a malgre tout d'importants avantages competitifs, tels que sa main d'ceuvre qualifiee, une forte epargne privee ou des infrastructures developpees. La France est bien integree dans la mondialisation et evolue avec cette derniere, cette ouverture et les importations sont en ce sens benefiques pour la population frangaise car elle peut consommer davantage qu'en consommant des produits locaux uniquement. L'economie frangaise est basee sur la demande et la consommation, moins sur l'offre et les entreprises qui la produisent, et cette demande n'a pas a priori de raisons de diminuer, c'est donc par l'offre et l'augmentation des exportations que la balance commerciale pourra se reequilibrer. Pour regagner en competitivite et recuperer les marches perdus a l'international, il est imperatif de remettre l'entreprise au cceur de la logique economique. Augmenter les depenses en R&D, monter en gamme, mieux s'adapter au commerce international, comme les allemands ont su le faire, sont plusieurs leviers qui

permettront aux entreprises de participer a un redressement de la balance commerciale du pays. Plus en amont, il faut continuer a réfléchir aux problématiques du système éducatif frangais, de l'enfance a l'université, bien moins noté par le classement PISA que le système Finlandais, et juste moins bien classé que l'Allemagne.

Il faut se souvenir qu'en 2002, la balance commerciale était encore positive, l'effondrement que l'on connait est récent et n'est pas structurel, d'autant que le coat des énergies fossiles a largement augmenté sur cette période et joue un role non négligeable dans ces résultats. Mais il faut pour cela donner ou redonner pour certains secteurs une reconnaissance du savoir-faire frangais, comme par exemple les TIC, secteur d'avenir pour lequel la nationalité frangaise n'est pas un atout. Les institutions qui accompagnent les entreprises a l'étranger, Ubifrance en premier lieu, doivent comprendre cela et être capable de mettre en avant le produit de l'entreprise accompagnée, plus que son origine frangaise quand cela est plus porteur. Afficher l'origine frangaise lorsqu'il s'agit de gastronomie n'a évidemment pas le même impact pour le prospect que lorsque l'on parle de TIC. En assouplissant son offre, le service Ubifrance sera sarement plus pertinent. Redresser la compétitivité est donc certes fondamentale, mais agir en fonction des réalités des marchés et savoir se positionner également.

Le premier travail a réaliser est de redonner aux produits frangais des spécificités et/ou une qualité propre. Bien souvent pour le moment, les produits frangais sont moins bien pergus que ceux des allemands, et l'image générale de moyenne gamme des produits industriels de grande consommation dessert largement les exportations. Le luxe ou le nucléaire sont d'excellents exemples de réussite de la France qui sait imposer un savoir-faire a l'étranger. L'automobile est l'exemple inverse.

Une plus importante maitrise des coats de fabrication doit donc également @tre mise en place, et en cela, l'exemple de l'Allemagne est a suivre non pas par sa politique salariale, qui ne correspondrait pas au mode de penser de la société frangaise, mais par la mise en place d'une économie du bazar qui réduirait le coat de fabrication de certains produits. La politique des entreprises frangaise, qui ont fait le choix de développer leurs usines sur place a l'étranger, porte ses fruits directement (le CA réalisé a l'étranger par ce biais est de 850 Mds d'Euro en 2006, soit douze fois plus que les déficits de la balance commerciale en 2011) mais pénalise les résultats du commerce extérieur.

Le tissu industriel frangais doit s'étoffer par le développement d'ETI qui semble incontournable car elles seraient en capacité d'exporter, ce que beaucoup de PME frangaises ne peuvent pas faire. OSEO, créé en 2005, est une excellente initiative et un très bon levier qui va dans ce sens, il est nécessaire de comprendre que la croissance amène a l'exportation, l'inverse est moins vrai pour les PME. L'état frangais a ici un grand role a jouer car il a le pouvoir de créer un environnement plus propice au développement des entreprises, et s'y attèle au travers de nombreuses mesures comme les poles de compétitivité (2004), la réforme de l'université, la possibilité de réduire l'ISF en entrant dans le capital d'une PME, le crédit impPt recherche etc...

Les problèmes de compétitivité du au coat du travail sont réels en France, mais les solutions proposées vont a l'envers des logiques de la société : l'exemple de la WA dite « Sociale » est très symbolique de cela : augmenter la WA pour réduire les charges patronales sur les salaires est une mesure qui vise directement le coat du travail, mais qui a de grandes chances d'avoir un impact sur le pouvoir d'achat de la population. L'abandon de cette mesure par le président Francois Hollande est la preuve que pour le moment, c'est bien par la demande que les politiques souhaitent relancer l'économie, pas par l'offre, au détriment sarement des exportations frangaises. Par ailleurs, chercher a réduire le coat du travail sans remodeler les logiques de l'industrie ne peut donner que des résultats marginaux tant la différence avec les pays émergents, et notamment la Chine est impossible a contrer.

Conclusion

Le tissu économique et la stratégie de grands groupes

Le constat est sans appel, l'Allemagne est bien meilleure a l'export que la France, et il y a largement lieu de s'alarmer sur ces résultats. Pour autant, ils sont l'image du décalage entre le tissu économique frangais et le fonctionnement du commerce international. Les écarts de coats du travail ou les problèmes de compétitivité que l'on peut citer a de nombreuses reprises ne sont pas loin s'en faut les principales causes de ce déficit. C'est l'ensemble du tissu économique et de la logique de développement du pays qui n'est pas comparable. La France a un tissu économique peu équilibré en taille d'entreprise et une répartition de l'appareil productif concentré, l'Allemagne a bien plus d'ETI et un tissu industriel plus diversifié. Il ne faut pas voir dans les chiffres alarmant de la balance commerciale une image de la capacité, ou de la grande difficulté, de la France a imposer ses produits a l'étranger. Outre le poids de la facture énergétique, et la diminution en valeur relative de la France dans le commerce international (4% de part de marché), c'est aussi et surtout la logique de développement des grands groupes frangais et leur adaptation au commerce mondial qui est a l'origine des mauvais résultats. Plutôt que de profiter de la division internationale du travail aussi pleinement que les allemands, ils préfèrent construire sur place a l'étranger. L'exemple de l'entreprise SEB, qui était au bord de la faillite en 2006, est un très bon exemple a suivre : l'entreprise a exporter ses usines et laisser ses poles d'innovation en France. Aujourd'hui, l'entreprise produit 40% de ses machines en France et exporte 70% de sa production.

Les fondements de la société française

La France s'appuie sur son marché intérieur, l'Allemagne sur ses exportations Les deux pays fonctionnent socialement et économiquement différemment ce qui impacte directement leurs résultats a l'export : en ce sens, ils ne sont pas comparables. La logique de la société frangaise n'est pas en phase avec les fondements de la croissance de l'Allemagne : attachés a leurs droits, a leur pouvoir d'achat, a leur protection en tant que salariés ou chomeurs, la société frangaise n'est pas modelée pour supporter les efforts réalisés outre Rhin. En effet, une grande part des résultats de l'export en Allemagne sont a mettre sur le compte de la logique forte de politique de désinflation (l'hyperinflation de 1924 joue encore un role dans l'approche des politiques de régulation du pays) fondée sur trois axes majeurs : les salaires stagnent, la consommation n'augmente pas ou peu et les inégalités sociales augmentent. En ce sens, comparer les résultats des deux pays n'est pas toujours pertinent, voire même dangereux car trompeur sur la réalité des choses. C'est donc aussi un choix de société qui est l'une des causes des écarts de résultats, et au final la France est un pays bien plus égalitaire que l'Allemagne.

Ainsi, si l'on peut légitimement envier les résultats du commerce extérieur allemand, ou en tout cas le fait que la balance ne soit pas déficitaire, il faut également remettre en perspective les fondements de la société frangaise, basée sur des logiques de demande -ce qui a amené la situation actuelle ou la production nationale ne couvre pas la demande - de soutien social et d'indépendance financière forte des PME qui ne sont pas nécessairement en accord avec une recherche de croissance de PME indépendantes.

Les organismes de soutien ne sont pas encore efficients

Enfin, les soutiens mis en place par l'Etat frangais pour appuyer les entreprises dans
leurs démarches a l'export fonctionnent bien mais ont des roles parfois peu

clairement définis et perdent en intérêt dans leur offre. Ubifrance et les Chambres de Commerce a l'étranger ne sont pas encore partenaires sur le terrain et se concurrencent en offrant des prestations équivalentes telles que les places sur les salons internationaux. Ubifrance vit un changement profond de stratégie et voit ses objectifs quantitatifs augmenter de manière déconnectée par rapport a la réalité de leur vivier de clients potentiels. Pour autant, les budgets débloqués par l'Etat montrent bien que le commerce extérieur fait partie des priorités politiques. Ubifrance est en plein changement de stratégie et devrait gagner en efficacité dans ses missions a terme. Bien qu'une fois encore, le premier problème est celui de la taille des entreprises avant celui des résultats de l'export.

Eric Zemmour, dans le journal le point « Sarkozy nous rappelle pertinemment que ce qui est bon pour l'Allemagne est bon pour la France, et réciproquement. Nos économies sont tellement imbriquées, nos destins liés. Mais un économiste allemand nous explique aussi que « la zone Euro ne pourrait pas vivre avec 17 Grèce ou 17 Allemagne ». Les excédents allemands se font d'abord dans la zone Euro. Si nous suivons tous l'exemple allemand --stagnation des salaires, baisse de la consommation, l'Europe s'enfoncerait dans la récession. » Et pour appuyer cet avis, le modèle allemand est également très critiquable dans le sens oi., les effets de ses gains seront probablement négatifs a terme pour les pays qui ne participent pas a sa division du travail mais qui sont consommateurs, comme la France. Le poids de la dette augmentant dans le même temps que les concurrents du pays souffrent, les gains de l'export affaissent la capacité a consommer du pays et plus largement sa croissance. Or si ses exportations se dégradent, ce n'est pour le moment pas avec son marché intérieur que l'Allemagne pourra combler les pertes. L'Allemagne aussi subit les revers de sa stratégie, ils sont l'exact opposé des notres.

Bibliographie

Livres:

Alain Chaffel : Le déclin frangais, mythe ou réalité ?

Dominique Moisi : La géopolitique de l'emotion

Nicolas Baverez la France qui tombe

apports :

M. Bernard ANGELS, Rapport d'information fait au nom de la delegation senatoriale a la prospective sur la prospective du couple franco-allemand,

Lionel FONTAGNE et Guillaume GAULIE R : Performances a l'exportation de la France et de l'Allemagne

Lionel FONTAGNE et Guillaume GAULIE R : Export : pourquoi les Francais perdent la main

Ministere de l'enseignement superieur et de la recherche : Le credit d'impot recherche en 2009 : poursuite de la dynamique de diffusion

Gregoire Chertok, Pierre-Alain de Malleray et Philippe Pouletty : Le financement des PME

Blogs

http://xerbias.free.fr/bloo/index.php/2011/05/05/621-les-depenses-de-rd-en-france

http://www.richardyuna.fr/question-economie-senateur-yuna/720-proiet-de-loi-demodernisation-de-leconomie.html

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http://www.exporter.gouv.fr/exporter/Pages.aspx?iddoc=926&pex=1-2-40-926

www.ocde.org

Emissions politiques:

Des paroles et des actes, France 2, 2 fevrier 2012

Journal televise France 2 le 7 Fevrier 2012 Reseaux sociaux:

http://www.linkedin.com/groupItem?view=&srchtype=discussedNews&gid=1919167 &item=93546641&type=member&trk=eml-anetdig-bpd-ttl-cn&ut=3IcJgDuOG2l81






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