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Analyse de la situation de scolarisation des orphelins de six à  seize ans de la ville de Toma (Province du Nayala )

( Télécharger le fichier original )
par Steve Dimitri PARE
Université de Ouagadougou - Maà®trise 2009
  

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MINISTERE DES ENSEIGNEMENTS BURKINA FASO

SECONDAIRE, SUPERIEUR ET DE **************

LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE Unité -Progrès -Justice

UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU

UNITE DE FORMATION ET DE RECHERCHE SCIENCES HUMAINES (UFR/SH)

DEPARTEMENT DE SOCIOLOGIE

ANALYSE DE LA SITUATION DE SCOLARISATION DES ORPHELINS DE SIX (06) A SEIZE (16) ANS DE LA VILLE DE TOMA (PROVINCE DU NAYALA).

THEME :

Présenté par : Sous la direction de :

PARE Steve Dimitri Docteur Alkassoum MAIGA

Maître-assistant au Département de Sociologie

Année académique 2008-2009

A tout enfant, qui du fait de la perte de ses parents,

éprouve des difficultés à bénéficier d'une scolarisation, puisse cette étude aider à une meilleure prise en compte de sa situation.

Remerciements

Nous tenons à remercier toutes ces personnes qui de par leurs apports en natures diverses, ont contribué à faire de cette recherche une réalité. Notre pensée va particulièrement :

> Au directeur de mémoire, Monsieur MAIGA Alkassoum, qui n'a ménagé aucun effort pour suivre de bout en bout cette étude.

> A tout le corps professoral du Département de Sociologie de l'Université de Ouagadougou, qui a tout mis en oeuvre pour faire de nous des sociologues à leur image.

> A mon père PARE Michel, à ma mère YODA Véronique, à mes frères et soeurs, Fabrice, Nicole, Gisèle, Magloire, Bertrand, Nadine, Tony, Landry, Régis, Kadi, Aida, qui nous ont été d'un soutien tant moral que financier sans faille.

> Au Directeur de l'Action Sociale de Toma ainsi qu'à tous les membres de sa structure.

> Aux autorités coutumières et religieuses pour leur disponibilité.

> Aux différents responsables des différentes structures associatives, de même qu'aux différents ménages qui ont bien voulu se prêter à nos questions.

> Aux amis, SOMDA Narcisse, SORGHO Bruce, SAWADOGO Eric, et à toutes ces personnes qui n'ont pu être citées,

Puissent toutes ces personnes retrouver en cette oeuvre la récompense de leurs efforts respectifs.

SOMMAIRE

INTRODUCTION GENERALE 1

PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE ET MÉTHODOLOGIE.... 4

CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE 5

CHAPITRE II : METHODOLOGIE 27

DEUXIEME PARTIE PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES DONNEES . .36

CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA LOCALITE 37

CHAPITRE II : CARACTERISTIQUES GENERALES DES ENQUETES 44

CHAPITRE III : ANALYSE DE LA SITUATION DES ORPHELINS 53

CONCLUSION GENERALE .73

SIGLES ET ABREVIATIONS

AED : Association des Enfants Défavorisés

AJDP/Na : Association des Jeunes pour le Développement Participatif de la Province du Nayala

ASEMERTOM : Association pour l'intégration Socioéconomique des Mères en difficultés de la région de Toma

CNLS/IST : Conseil National de Lutte contre le SIDA et les IST

CADBE : Charte Africaine des Droits et du Bien-être de l'Enfant

CDE : Convention relative aux Droits de l'Enfant

CLJT : Comité Local de Jumelage de Toma

CPF : Code des Personnes et de la Famille

DRASSN : Direction Régionale de l'Action Sociale et de la Solidarité Nationale EDS : Enquête Démographique et de Santé

FODIPS : Fondation Diban Promo- Salut

OEV : Orphelins et Enfants Vulnérables

OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

ONG : Organisation Non Gouvernementale

ONU : Organisation des Nations Unies

ONUSIDA : Programme Conjoint des Nations Unies contre le SIDA

PDDEB : Plan Décennal de Développement de l'Education de Base

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

MASSN : Ministère de l'Action Sociale et de la Solidarité Nationale

UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l'Enfance

UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture

VIH/SIDA : Virus de l'Immunodéficience Humaine/Syndrome de l'Immuno Déficience Acquise

INTRODUCTION GENERALE

Contexte

A l'instar des autres pays en voie de développement, la quête des voies et moyens pour asseoir les bases d'un développement durable est au coeur des préoccupations du Burkina Faso. Ce développement, s'il est encore nécessaire de le souligner, passe indispensablement par la qualité du potentiel humain du pays. Cela implique pour le pays que les préoccupations de toutes les couches de la société soient prises en compte.

Or, au Burkina Faso, les enfants constituent l'une des couches importantes de la population. Paradoxalement leur situation est encore précaire et celle particulière des Orphelins et autres Enfants Vulnérables (OEV) s'avère critique et préoccupante1. Cette situation de vulnérabilité s'explique par un certain nombre de facteurs tels que la pauvreté endémique des familles, l'infection à VIH/SIDA qui a engendré l'effritement des mécanismes de protection familiale, etc.

Dans un contexte national où la priorité accordée à l'éducation n'est plus à démontrer, et où la pandémie du VIH/SIDA a mis à rude épreuve les valeurs traditionnelles de solidarité, d'entraide et de compassion jadis valorisées, les orphelins risquent d'être en marge de la « scolarisation pour tous », l'un des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), si des mesures idoines ne sont pas prises pour endiguer la tendance actuelle.

C'est dans cette optique que cette recherche est un apport de réflexion à l'analyse de la situation des Orphelins, notamment dans le domaine de leur scolarisation.

1 Ministère de l'Action Sociale et de la Solidarité Nationale, Cadre Stratégique de Prise en Charge des OEV, Ouagadougou, mars 2005, p8

Justification du choix du thème

La pandémie du VIH/SIDA aidant, le nombre d'orphelins s'est accru ces dernières années. En effet, on estime qu'en 2010, vingt (20) millions d'enfants en Afrique seront orphelins d'un des parents pour cause de SIDA2. Selon les mêmes sources, le nombre d'orphelins pourrait atteindre quatre cent mille (400 000) pour le Burkina Faso en 2005 et, représenterait 44% du nombre total d'orphelins (contre 35% en 2005). Pour l'UNICEF3 << les grand-mères qui comptaient normalement sur leurs fils pour assurer leurs vieux jours, enterrent maintenant leurs enfants adultes et doivent, sans ressources et avec le peu de force qui leur reste, s'occuper de leurs petits-fils orphelins ». Cette situation pourrait alors priver ces enfants d'un bien précieux : l'éducation dans la mesure où les familles pauvres consacrent la proportion la plus élevée de leurs revenus à l'éducation, aux frais de scolarité, au coût des uniformes et du matériel didactique. A mesure que la maladie s'étend, les enfants risquent de manquer d'assurance et de connaissances nécessaires pour se protéger et se préparer à une vie épanouie et productrice. C'est pour prévenir cette situation que le sommet du G8 en 2005, le sommet Mondial de 2005 et, d'autres déclarations et engagements internationaux et nationaux en appelaient à plus d'actions pour que la génération présente soit la dernière à devoir supporter le fardeau du SIDA.

En plus de nous permettre d'appliquer les connaissances théoriques acquises en sociologie, le thème intitulé <<analyse de la situation de scolarisation des orphelins de six (06) à seize (16) ans de la ville de Toma (province du Nayala) » est d'actualité. En effet, le développement durable implique une amélioration quantitative et qualitative du système éducatif. La plupart des discours à caractère social corrobore cette nécessité. Pour le cas spécifique de la province du Nayala qui possède l'un des taux les plus élevé en matière de scolarisation, le nombre de plus en plus élevé d'orphelins a un impact négatif sur les acquis enregistrés dans le domaine de l'éducation.

2 Sources UNICEF : les générations orphelines d'Afrique, 2005

3 Sources UNICEF : Le SIDA : un désastre imminent, 2005

Par ailleurs, ce thème s'insère dans le domaine de la sociologie de l'éducation, la compréhension de notre objet fait appel à des domaines voisins. Au titre de ceux-là on a : la sociologie de la famille dans la mesure où cette étude porte sur des enfants qui du reste ne peuvent être extirpés de leur contexte social, la sociologie de la santé car le VIH/SIDA constitue l'une des principales causes de décès des parents des orphelins et, dans un cadre plus global, la sociologie du développement si tant il est que l'éducation fait partie intégrante des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).

Pour ce qui est du travail proprement dit, il se subdivise en deux (02) parties:

> La première partie montrera la façon dont nous avons posé le problème (la problématique) mais aussi les moyens techniques mis en oeuvre pour le recueil des données (la méthodologie)

> La deuxième partie sera essentiellement consacrée à la présentation, à l'analyse et à l'interprétation des données qui ont été recueillies sur le terrain.

PREMIERE PARITIE :
CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIE

CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE

1.1 Problème général de recherche.

Le contexte mondial actuel est fortement dominé par les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). <<Les OMD sont une série de huit (08) objectifs spécifiques (quantitatifs dans de nombreux cas) qui visent à améliorer la condition humaine », nous rappellent Sanjay REDDY et Antoine HEUTY4. Ces objectifs sont une synthèse des objectifs internationaux en matière de développement convenus aux conférences sur le développement social, et aux réunions et sommets des Nation Unies des années 90, ainsi que de la déclaration du millénaire approuvée par l'ensemble des chefs d'Etat au Sommet du Millénaire tenu en Septembre 2000 à New York. Le deuxième objectif5 (qui nous intéresse particulièrement) projette d'<< assurer une éducation primaire pour tous » d'ici à 2015. Pour le Ministère de l'Action Sociale et de la Solidarité Nationale6(2005), << La pauvreté des familles constitue un sérieux handicap au maintien de la quasi-majorité des OEV dans le système éducatif ». Dans ce double contexte de pauvreté des familles et d'impératif de scolarisation des enfants, le problème général de recherche vise à appréhender les stratégies mises en oeuvre par les ménages pour faire face aux besoins de scolarisation des orphelins.

1.2 Question générale de recherche

Dans la mesure où la présence des orphelins dans les ménages engendre des charges
supplémentaires pour elles, on peut se poser la question suivante : quelles stratégies les

4 REDDY Sanjay et HEUTY Antoine, réalisation des OMD, critique et stratégie, www.columbia.eddu/- sr793/AchievingtheMDGs.french.pdf

5 En rappel les sept (07) autres OMD sont : réduire l'extrême pauvreté et la faim ; promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes ; réduire la mortalité infantile; améliorer la santé maternelle ; combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d'autres maladies ; assurer un environnement durable; mettre en place un partenariat mondial pour le développement.

6 Ministère de l'Action Sociale et de la Solidarité Nationale, Cadre Stratégique de Prise en Charge des OEV, Ouagadougou, mars 2005, p16

familles ayant en charge des orphelins mettent-elles en oeuvre pour assurer leur scolarisation ?

1.3 Revue de littérature

La revue de littérature est indispensable pour notre recherche. Elle permet de s'imprégner des approches déjà faites et, de voir comment le thème a été abordé dans les publications existantes. Dans notre cas, nous les avons regroupées en quatre (04) thématiques : le statut social de l'orphelin, la situation de l'offre scolaire au Burkina Faso, les représentions sociales de l'école et l'impact du VIH /SIDA sur la scolarisation.

. Le statut social de l'orphelin

Pour mieux comprendre le statut social de l'orphelin il convient nécessairement de se pencher d'abord sur le «regard > de la société vis-à-vis de l'enfant qui a perdu ses parents. B. TAVERNE7 (1997) a essentiellement étudié les pratiques sociales à l'égard des orphelins dans la société Moagha.

Pour lui, devenir orphelin (Kiiba) chez les mossis est interprété comme une perturbation de l'ordre naturel/devin/ancestral et le plus souvent la responsabilité est attribuée à l'orphelin. A travers un processus d'imputation de la cause, l'enfant orphelin est considéré comme responsable du décès de son père ou de sa mère. La mort du parent est censée révéler la personnalité et la nature de l'enfant. S'il a pu se « débarrasser > de son père ou de la mère, cela signifie qu'il a la « tête dure > et qu'il entretien des relations étroites avec les entités du monde supra humain (les génies).

Ses pouvoirs ou ses liens avec l'au-delà sont suffisamment forts pour lui permettre de
s'affranchir de ses parents en les tuant. Ainsi, cet enfant inspire la crainte. Cette crainte
suscite des sentiments équivoques de la part des adultes qui assurent la prise en charge

7 TAVERNE Bernard, La dimension occultée : le statut social de l'enfant orphelin. Société d'Afrique et SIDA (FRA), 1997, No 17,18 p7

de l'enfant. L'orphelin est coupable d'avoir éliminé ses parents, il n'est pas vraiment digne d'être l'objet de soins attentifs. La force qui lui a permis un tel acte oblige à la méfiance. Ne serait-il pas capable (avec l'aide des génies qui l'accompagnent) de punir par la mort les personnes qui le négligeraient ?

Plus loin, B. TAVERNE8 (1997), se basant sur des recherches antérieures, souligne que de telles représentations culturelles de l'orphelin ne sont pas spécifiques à la société moagha. A quelques nuances près, qui sont la marque d'organisations sociales et de références culturelles différentes, des représentations semblables se retrouvent dans d'autres sociétés du Burkina Faso : Dagari, Gurmantché, Peul, et Samo.

Cependant, la persistance de ces formes de représentations culturelles ne permet pas d'appréhender totalement le statut social de l'orphelin ou son devenir. Il convient nécessairement de faire une analyse de ce statut à travers le droit moderne et le droit coutumier.

Selon le droit moderne burkinabè, le statut de l'orphelin est officiellement défini par le Code des Personnes et de la Famille (CPF) entré en application en 1990. Ce code précise les modalités de prise en charge des enfants orphelins, « si l'un des père ou mère décède (...) l'autorité parentale est dévolu de plein droit à l'autre > (article 519). « Lorsque les père et mère sont décédés (...) il y a lieu de désigner un tuteur > (article 520). L'organisation de la tutelle incombe au juge du tribunal civil (article 557), « s'il n'y a pas de tuteur testamentaire (...), un tuteur sera donné au mineur par le conseil de famille > (article 563). Ce conseil est composé de quatre membres désignés par le juge des tutelles (...) qui les choisit de préférence parmi les parents ou alliés du père ou de la mère (article 566).

En pratique, le code est encore loin d'être connu et appliqué sur l'ensemble du
territoire. Pour la majorité des près de onze (11) millions d'habitants qui vivent en

8 TAVERNE Bernard, La dimension occultée : le statut social de l'enfant orphelin. Société d'Afrique et SIDA (FRA), 1997, No 17,18 p7

milieu rural (sur les treize (13) que compte le pays)9, le droit des personnes est régi par diverses formes de droit coutumier, variables pour chaque groupe ethnique. La plus grande partie de la population du Burkina vit dans une situation de double droit : un droit coutumier, qui régit l'ensemble des rapports sociaux quotidiens et un droit moderne plus théorique et lointain. Il y est fait référence lorsque l'application du droit coutumier ne parvient pas à résoudre le problème qui lui est soumis et/ou que celui-ci est porté devant les instances administratives de l'Etat.

Selon le droit coutumier dans la société mossi, et selon l'organisation sociale (la société mossi est patrilinéaire, le mariage polygamique-polygynique, la résidence est patri- virilocale), le devenir des enfants orphelins se réalise de la façon suivante : lorsque la mère décède, ses enfants sont confiés aux autres épouses du mari (B. TAVERNE, 1997). Ils ne quittent donc pas l'espace domestique dans lequel ils vivent depuis leur naissance. Lorsque c'est le mari qui décède, l'enfant va suivre sa mère dans la procédure du lévirat qui lui sera proposée. Si celle-ci refuse le lévirat, elle quitte alors la famille de son mari. Elle ne peut partir qu'avec l'enfant qu'elle allaite, qu'elle devra ramener lorsqu'il sera sevré.

Cependant, B. TAVERNE10 (1997) rappelle que ce statut social de l'orphelin ne peut être considéré comme une donnée immuable et définitive. Les sociétés africaines parmi lesquelles celle d'Afrique de l'Ouest sont engagées dans de profonds changements sociaux dont l'épidémie du SIDA est à la fois cause et conséquence. Il est fort probable qu'en lui-même, l'accroissement du nombre d'orphelins à cause de l'épidémie provoquera divers réajustements sociaux qui modifieront leur statut.

9 Selon les résultats provisoires du Recensement Général de la Population et de l'Habitation (RGPH) de 2006 publié par le journal SIDWAYA dans sa parution du 25 Juillet 2007, le Burkina Faso compte 13 730 258 habitants dont 51,7% de femmes et 48,3% d'hommes. Par ailleurs, 20% de la population vit en milieu urbain contre 80% en milieu rural.

www.mediaf.org/fr/medias/fiche.php

10 TAVERNE Bernard, La dimension occultée : le statut social de l'enfant orphelin. Société d'Afrique et SIDA (FRA), 1997, No 17,18, p8

Cependant, le statut de l'orphelin et les représentations sociales ne constituent pas en elles-mêmes les déterminants qui expliquent les difficultés de scolarisation. Il conviendrait de passer en revue la situation même de l'offre scolaire au Burkina Faso.

? L'offre d'éducation au Burkina Faso

A voir un peu l'évolution du taux de scolarisation au Burkina, le moins que l'on puisse dire c'est que la scolarisation progresse mais demeure faible. Marc PILON et Madeleine WAYACK11(2003) confirment ce constat.

Au moment de l'indépendance, en 1960, font-ils remarquer, le taux brut de scolarisation12 (pour les 7-14 ans) était de 6,5%. Le décret du 03 Août 1965 régissant l'enseignement primaire en (ex) Haute-Volta, reprit l'objectif d'une scolarisation universelle à atteindre d'ici 1980, objectif arrêté lors de la conférence des chefs d'Etats africains tenue à Addis Abeba en Ethiopie en 1961. Décret qui cependant prit soin de conditionner cet objectif « aux limites des possibilités d'accueil ». En 1970, le taux brut de scolarisation n'était encore que de 11% et de seulement 15,8% à la veille des années 80. Il a fallu attendre la période révolutionnaire « sankariste » (1983-1987), pour voir un accent particulier mis sur l'offre scolaire : trois mille (3000) nouvelles salles de classe sont construites sur cette période, contre mille six cents (1600) pour l'ensemble des deux (02) décennies 1960 et 1970. En dépit des efforts poursuivis les années suivantes, le taux brut de scolarisation n'était que de 30% en 1990 (calculé pour les 7-12 ans).

Les actions entreprises au cours de la décennie 1990, en référence au discours de
Jomtien13 (conférence tenue en 1990 en Thaïlande) sur l'éducation pour tous en 2000,

11Marc PILON et Madeleine WAYACK, la démocratisation de l'enseignement au Burkina-Faso: que peut-on en dire aujourd'hui ? EHESS, (FRA), Cahier d'études africaines, 2003, vol.43, n°169-170. p63-86

12 Le taux brut de scolarisation désigne le total des effectifs dans un degré spécifique d'enseignement, quelque soit leur âge, exprimé en pourcentage de la population ayant le droit et l'âge légal d'entrer à l'école au même degré d'enseignement dans une année scolaire donnée. Il diffère du taux net de scolarisation qui lui représente les effectifs d'un groupe d'âge officiel dans un degré donné d'enseignement exprimé en pourcentage de la population correspondante

http : // www.uis.unesco.org/i pagesfr/indspec/tecspe ner.htm

13 Conjointement convoquée par l'UNICEF, le PNUD, l'UNESCO et la Banque Mondiale, la conférence
mondiale sur l'éducation pour tous s'est tenue du 05 au 09 Mars 1990 à Jomtein. Elle a réuni les délégués de 155

confirment la priorité accordée au primaire tant au niveau de l'Etat que de la coopération internationale, priorité qui s'est concrétisée par un accroissement plus marqué de l'offre scolaire. En effet, au cours de ces dix dernières années, environ neuf mille cents (9100) nouvelles salles de classe ont été ouvertes portant le nombre total à dix sept mille trente sept (17037), soit un accroissement de l'offre scolaire supérieur à celui opéré par le pays en trente (30) ans, de 1960 à 1990, avec un taux de scolarisation de 41,3% en 2000, pour un total d'environ huit cent cinquante mille (850.000) élèves. Cette situation selon Marc PILON et Madeleine WAYACK14 (2003) « traduit certes les efforts accomplis, le Burkina Faso restant cependant encore loin du fameux objectif de l'éducation pour tous » Pour donner un coup de pouce au processus, le gouvernement en accord avec ses partenaires financiers a mis en place en 2000 le Plan Décennal pour le Développement de l'Enseignement de Base (PDDEB)15 (stratégie nationale pour atteindre le deuxième objectif du Millénaire : une éducation pour tous). Ce plan ambitieux prévoit atteindre un taux de scolarisation de 70% en 2009. Des efforts particuliers seront entrepris pour les filles (taux de scolarisation de 65% prévu pour 2009). C'est un budget global de deux cent trente cinq (235) milliards de francs CFA qui sera injecté dans ce plan qui devrait voir la construction et l'équipement de vingt mille cent trente (20130) salles de classe16.

A mi-parcours (2006), les différentes actions entreprises ont permis de porter le nombre de salles de classes au plan national à vingt six mille cinq cent quarante quatre (26544). Quant au taux brut de scolarisation, il était de 60,7%17 (66,1% pour les garçons et 55% pour les filles).

Pour parler d'éducation, il faut certes une disponibilité de structures d'accueil. Mais
cette condition se révèle à elle seule insuffisante pour expliquer des difficultés de

pays qui ont adopté des textes visant à répondre aux besoins éducatifs qui projetaient d'atteindre l'éducation pour tous avant la fin de la décennie 90.

14 Marc PILON et Madeleine WAYACK, la démocratisation de l'enseignement au Burkina-Faso: que peut-on en dire aujourd'hui ? EHESS, (FRA), Cahier d'études africaines, 2003, vol.43, n°169-170. P74

15 Sources : les echos d'edukafaso, www.edukafaso.org/doc/les echos-8.pdf.

16Ministère de l'Enseignement de Base et de l'Alphabétisation, Plan Décennal de Développement de l'Education de Base, 2001-2010, Ouagadougou, Burkina Faso, 56p

17 MEBA, Statistiques de l'Education de Base 2005/2006, Direction des Etudes et de la Planification (DEP), Ouagadougou, Burkina Faso, Mai 2006, p261

scolarisation. Il faudrait alors prendre en compte les raisons sous-jacentes qui déterminent le désir de scolarisation même dans les sociétés.

? La demande d'éducation au Burkina Faso

La demande d'éducation résulte à la fois de facteurs économiques et culturels. D'un côté, selon Remi CLIGNET18 (1994), << elle est déterminée par les ressources que les familles peuvent allouer à la scolarisation de leurs enfants et par les coûts directs et indirects que l'expérience implique ». Elle dépend donc des droits d'inscription exigés par les écoles, des dépenses vestimentaires et des achats des livres et du matériel pédagogique. Cette variante économique semble d'autant plus importante qu'elle a retenu l'attention de Philippe de VREGER 19(1994).

Se basant sur le mode de G. Becker et G. Lewis, il note que << la «qualité» des enfants est déterminée par leur capital humain, lequel est en partie hérité (patrimoine génétique) et en partie acquis ». On augmenterait alors ce capital humain en nourrissant les enfants, en les soignant et bien sûr en les scolarisant. Par conséquent, la qualité des enfants a un coût (q) que le ménage évalue et, prend en compte lorsqu'il décide de sa fécondité. Si le ménage a pour objectif de donner la même qualité à chaque enfant et, que chacun d'entre eux part avec le même patrimoine génétique, alors la dépense totale est égale au nombre total d'enfants (n), multiplié par le coût de chacun d'entre eux (q) soit n.q et, toute augmentation de la qualité des enfants se traduit par une augmentation du coût. Cependant, rappelle Philippe de VREGER (1994 :98), le modèle présente plusieurs inconvénients.

D'une part, il est statique et d'autre part, les hypothèses relatives à l'information dont
dispose le ménage sont très forts : le ménage choisit au départ le nombre de ses enfants
et la qualité qu'il désire donner à chacun d'eux. Mais chacun sait que les enfants

18 CLIGNET Remi, La demande d'éducation : aspects sociologiques. Afrique contemporaine (FRA), 1994, N° spécial, p114

19 De VERGER Philippe, La demande d'éducation : déterminants économiques. Afrique contemporaine (FRA), 1994, N° spécial p92-107

naissent les uns après les autres, et que le ménage ne peut prévoir à l'avance les capacités naturelles dont sera doté chaque enfant. Par ailleurs, le cadre dans lequel s'applique le modèle est celui d'une famille nucléaire (le père, son (ou ses) épouse (s) et leurs enfants) monogames ou polygame.

Pour lui donc, il conviendrait de considérer la famille étendue c'est-à-dire un groupe d'individus réunissant non seulement le chef de ménage, son (ou ses) épouse(s) et leurs enfants, mais aussi les neveux, nièces, petits enfants, cousins et cousines qui gravitent autour de cette famille nucléaire pour comprendre d'avantage l'ampleur de la difficulté.

Mais quel peut être en réalité le coût de l'éducation d'un enfant?

S'inspirant des résultats d'une enquête menée en Côte d'Ivoire en 1985, Philippe de VREGER (1994 :102) note que pour les enfants du chef de ménage et de son (ou ses) épouse(s), la moyenne des dépenses totales allouées annuellement à l'éducation atteint quarante sept mille trois cents francs CFA (47 300 FCFA) par enfant. Ce qui représenterait 8,5 % des dépenses annuelles des ménages de l'échantillon dont un (ou plusieurs) enfants est (ou sont) scolarisé(s).

Les dépenses sont le reflet de choix effectués par le ménage et ne traduisent pas forcément le coût minimum de l'éducation. En revanche, la même étude révèle que concernant les enfants vivant dans le ménage, mais dont les parents ne sont pas identifiés comme chef de ménage, les dépenses allouées à leur éducation sont en général nettement moins élevés que pour les autres enfants et n'atteignent en moyenne que trente quatre mille cinq cents (34500) francs CFA. Cette inégalité de traitement entre les enfants du chef de ménage et les autres enfants a aussi fait l'objet d'une étude menée par Komla LOKPO20(1999) dans la ville de Ouagadougou, où il analyse les répercutions des traitements inégalitaires subis par les enfants sous protection

20LOKPO komla, Conditions socio-économiques et rendement scolaire des élèves sous tutorat à Ouagadougou: une approche des relations entre la famille "tutorale" et les résultats à l'école. Université de Ouagadougou, Mémoire de Maitrise, FLASHS, 1999, 121 p.

«tutorale» sur leur rendement scolaire. Il y relève un sentiment d'insécurité ressenti par les élèves.

Au Burkina Faso, la scolarisation a été décrétée gratuite et obligatoire pour tous les enfants en âge d'aller à l'école (L'Enseignement du Premier Degré est, dans les limites de possibilités d'accueil, obligatoire pour les enfants des deux sexes de six (06) ans à quatorze (14) ans révolus.)21

Cela ne signifie pas pour autant que les coûts de l'éducation sont négligeables. Maxime COMPAORE22 (1996) a mené une étude dans la ville de Ziniaré et le village de Guiloungou. Il en est arrivé au constat que « la scolarisation d'un enfant nécessite un engagement de sa famille à réunir les meilleures conditions de travail. Outre la cotisation annuelle au niveau de l'association des parents d'élèves, les familles doivent assurer l'achat des fournitures scolaires, l'habillement, la restauration ». Autant de dépenses qui ne font qu'alourdir le prix à payer pour la scolarisation.

L'auteur a d'abord passé en revue la situation scolaire sous la période coloniale où la structure dirigeante de l'enseignement, au regard du nombre très réduit des écoles et des élèves, arrivait à assurer une dotation gratuite en fournitures scolaires. A partir de 1960, les parents d'élèves ont commencé à être mis à contribution pour l'achat de stylos, puis de cahiers et de livres. De nos jours, fait-il remarquer, tout le matériel utilisé à l'école par l'élève est à la charge de ses parents.

Mieux, les quantités et les coûts des fournitures scolaires augmentent au fur et à mesure que l'enfant avance dans sa scolarisation. Il a évalué le coût des fournitures scolaires de deux mille sept cent quatre vingt dix francs CFA (2 790 FCFA) au CP1, à huit mille quatre cent quatre vingt francs CFA (8 480 FCFA) au CM2. A ces coûts, il faudrait y ajouter la cotisation des parents d'élèves de mille cinq cents francs CFA (1500 FCFA) mais, aussi le coût approximatif des dépenses alimentaires et

21 DECRET N° 289 BIS/PRES/EN portant réorganisation de l'enseignement du Premier Degré, du 03 Août 1965.

22 Maxime COMPAORE, Ecole: Ziniaré et famille au BF, étude de cas et Guiloungou. L'Harmattan Paris (FRA), 1996, p167.

vestimentaires pour avoir une idée plus nette de l'aspect coûteux de l'école et comprendre en partie le comportement des parents qui avouent leur incapacité à scolariser tous leurs enfants.

En outre, l'école n'est pas seulement que coûts. Elle est avant tout représentation, perception culturelle et calcul d'intérêt.

Parler d'école, c'est avant tout parler d'une représentation que se font les individus de cette institution, de leurs attentes par rapport à elle et aussi de la manière qu'ils voudraient la voir fonctionner. Ces représentations sont les marques de différentes expériences vécues mais aussi des représentations sociales. Ces représentations peuvent présenter des divergences selon que l'on est en ville ou en campagne. Anselme YARO 23(2002) en a essentiellement fait cas dans une étude menée dans trois (03) localités différentes : Koudougou (localité urbaine), Kyon (localité semi urbaine) et Tiodié (localité rurale). Il ressort de son étude que bien que l'école soit considérée comme bénéfique pour tous, il n'en demeure pas moins que les parents y trouvent à critiquer. Le malaise principal vient du fait que l'école est considérée comme trop chère (fournitures, vêtements, etc.), les abandons dus aux échecs excessifs. Ce malaise se ressent avec une certaine acuité selon que l'on va d'une localité urbaine à une localité rurale. De plus, le manque de débouchés pour les diplômés inquiète aussi les parents qui jugent l'offre scolaire en inadéquation avec la demande scolaire. En outre, trois (03) raisons essentielles sont évoquées par les parents qui ne scolarisent pas tous leurs enfants: le manque de moyens financiers, les échecs scolaires mais aussi la nécessité de garder des enfants à la maison comme main-d'oeuvre. Ce dernier aspect renvoie à la conception de Remi CLIGNET24 (1994) pour qui « la demande d'éducation est aussi influencée par le manque à gagner que la fréquentation de l'école représente pour les familles ». Les groupes domestiques ruraux doivent financer le remplacement de la main d'oeuvre dont ils ont besoin pour le travail de

23 Anselme YARO, Représentations de l'école par les parents au Burkina Faso, Colloque (la recherche face au défis de l'éducation), Ouagadougou 19-22 novembre 2002.

24 CLIGNET Remi, La demande d'éducation : aspects sociologiques. Afrique contemporaine (FRA), 1994, N° spécial, p111

leurs champs ou le gardiennage de leurs troupeaux. Les groupes urbains doivent, quant à eux, se passer des revenus engendrés par l'emploi de leurs fils ou de leurs filles. Cette situation en elle-même est tributaire du niveau d'instruction des parents (c'est-àdire leur connaissance du milieu scolaire) et de leur capital culturel. Cependant rappelle l'auteur, l'impact même du milieu économique et socioculturel global peut subir des variations. Une étude similaire faite par Philippe DE VREYER25 en Côte d'Ivoire, lui a permis d'aboutir au même constat. Pour lui, les ménages (surtout ruraux) préfèrent repartir les rôles entre leurs enfants. Certains iront à l'école, d'autres recevront une formation sur le tas en participant à l'activité économique de la famille. Si les ménages manquent de ressources et n'ont qu'une faible capacité d'emprunt, ils peuvent choisir de commencer par investir dans le capital humain spécifique des aînés, puis d'utiliser leur contribution au revenu de la famille pour financer la scolarisation des plus jeunes. Quelles que soient l'origine et l'importance des ressources des groupes domestiques, leurs chefs adoptent des stratégies éducatives distinctes influencées à la fois par les liens de parenté qui les lient aux enfants dont ils ont la garde, le sexe, l'ordre de naissance de leurs propres enfants et les bénéfices qu'ils attendent de la scolarisation.

Cependant de nos jours, l'avènement du VIH/SIDA tend à rendre encore plus difficile le problème de la scolarisation par le biais de ses nombreux impacts sur le domaine scolaire.

? Rapport entre scolarisation et VIH/SIDA

Yacouba YARO 26(2002) soutient que le VIH/SIDA exerce un effet dévastateur sur les enfants de l'Afrique subsaharienne, où vivent plus de 90% des orphelins du SIDA, des enfants dont la mère ou les deux parents sont morts du SIDA. Pour beaucoup d'entre eux, les chances sont minces non seulement d'accéder à l'école mais en plus elles se

25 Philippe DE VREYER, une analyse économétrique de la demande d'éducation en côte d'ivoire, Revue d'économie du développement, vol1.

26 YARO Yacouba, Sida et éducation au Burkina Faso: que sait-on ? Colloque (la recherche face aux défis de l'éducation au Burkina Faso), Ouagadougou, 19-22 novembre 2002. www.ird.bf/prog/areb/annuaire.

trouvent quasiment réduites de poursuivre pour ceux qui y sont déjà. L'absence de soutien vital à ses orphelins et enfants vulnérables est souvent le fait explicatif de leur précarité scolaire. Pour preuve une étude mondiale de la banque mondiale montre que parmi les enfants scolarisés, un quart (1/4) quitte l'école avant d'avoir appris à lire et à écrire.

L'auteur (Yacouba YARO) s'est ensuite basé sur des études menées en Côte d'Ivoire qui ont montré que lorsque la personne qui procure la principale source de revenu est atteinte du SIDA, le revenu du ménage est réduit des deux tiers (2/3), et sa consommation, notamment en matière d'éducation, baisse de moitié. Ce qui évidemment a pour conséquence de mettre la scolarisation comme non prioritaire quand le SIDA frappe la famille. De fait, avec la pandémie du SIDA, l'accès à l'école devient non seulement hypothétique, mais elle se présente comme une priorité de moindre importance car la recherche du minimum vital conditionne tout pour ces enfants.

En effet, l'étude rapportée par l'auteur a révélé que lorsqu'un enfant a perdu un de ces parents, il a seulement 50% de chance d'aller à l'école. Mais quand les deux parents sont tous décédés, il ne lui reste plus que 10% de chance d'accéder à une école. Pour ceux qui sont déjà scolarisés, il arrive fréquemment qu'ils soient exclus de l'école ou qu'eux mêmes s'exclus car n'ayant plus souvent les moyens pour continuer ou retourner à l'école. Ceux qui malgré tout parviennent à rester à l'école se retrouvent dans une situation de dualité entre école et emploi domestique pour subvenir à leurs questions vitales.

Des constats similaires ont été faits par TOUGMA née KABORE Marie Béatrice27 (2004) dans son étude dans la ville de Bobo Dioulasso sur les conséquences sociales et scolaires du VIH/SIDA sur les orphelins et enfants vulnérables.

27 TOUGMA née KABORE Béatrice, les conséquences sociales et scolaires du VIH/SIDA sur les orphelins et enfants vulnérables : cas de la ville de Bobo Dioulasso, Mémoire de fin de formation à la fonction d'inspecteur du 1er degré, 2003/2004, 127p

1.4 Problème spécifique

La revue de littérature a permis d'appréhender les différentes perceptions qui existent autour de la notion d'orphelin dans les sociétés africaines et les constructions socioculturelles et économiques liées à la scolarisation. Toutes choses dont la combinaison devrait concourir à rendre plus difficile la situation des orphelins. Le problème spécifique cherche à comprendre les raisons de ces difficultés de scolarisation rencontrées par les orphelins.

1.5 Question spécifique

Dans la mesure où des difficultés de scolarisation existent, on peut se poser la question ci-après : pourquoi les orphelins sont-ils confrontés à de récurrentes difficultés de scolarisation ?


·
· Questions annexes

Les questions annexes ne sont pas en elles-mêmes le centre d'intérêt premier de la recherche. Toutefois, elles peuvent être des situations qui pourraient contribuer à éclaircir davantage la situation des orphelins. Ces questions sont entre autres :

> Quels sont les biens laissés par le(s) parent(s) décédé(s) ?

> Quel usage a été fait de ces biens ?

> Quelle est la situation socioéconomique du chef du ménage où vit l'orphelin ?

> Quel est le coût de la scolarisation d'un enfant?

1.6 Objectifs de la recherche

1.6.1 Objectif général

L'objectif général de l'étude est de porter une réflexion sur la situation de scolarisation des orphelins. Pour ce faire, elle ambitionne d'analyser les niveaux de revenu des ménages où vivent les orphelins, et éventuellement leurs capacités à pouvoir répondre aux besoins de scolarisation des orphelins.

1.6.2 Objectifs spécifiques

Au delà de l'objectif général, cette étude permettra d'atteindre les objectifs spécifiques suivants :

> mesurer l'apport de l'héritage des enfants dans leur scolarisation,

> comprendre les représentations locales de l'école en rapport avec les coûts et, les prédispositions des chefs de ménages à y envoyer leurs enfants,

> appréhender les risques de déscolarisation précoce ou d'abandon scolaire auxquels peuvent être exposés les orphelins.

1.7 Hypothèses de recherche

On pourrait comprendre par hypothèse de recherche une réponse anticipée à une
question de recherche. C'est du reste l'entendement de Nicole BERTHIER28 (2006)
qui parle de «prédiction des résultats ». Dans le cadre de la présente étude, nous

28 BERTHIER Nicole, les techniques d'enquête en sciences sociales, Armand Colin, Paris, 2006, p108

distinguons deux (02) types d'hypothèses : une hypothèse principale et des hypothèses secondaires.

1.7.1 Hypothèse principale

Compte tenu de la précarité du niveau de revenu des ménages, les orphelins rencontrent d'énormes difficultés de scolarisation notamment celles liées à l'acquisition des frais de scolarité et du matériel didactique.

1.7.2 Hypothèses secondaires

1 La faiblesse de l'héritage des orphelins et surtout sa mauvaise utilisation influence négativement la scolarisation des orphelins.

2 La profession des chefs de ménage et, surtout le nombre d'enfants du ménage à scolariser expliquent les difficultés de scolarisation des orphelins.

3 Le coût de la scolarisation a une influence sur le devenir scolaire des orphelins. Plus les coûts sont élevés, moins les ménages peuvent y faire face.

1.8 Définition des concepts.

Famille : Dans une conception populaire, la notion de famille semble très simple à définir. Elle regroupe l'ensemble des individus qui descendent du même sang. Cette conception de la notion de famille ne semble pas trop éloignée de la définition qu'en donne le Petit Larousse (1999).

Selon Komla LOKPO (1999 :23), il n'en existe pas une définition universelle, les approches du concept pouvant être historiques, démographiques, ethnologiques ou sociologiques

Si pour les historiens le mariage est l'élément constitutif de la famille, les
démographes, selon toujours Komla LOKPO (1999 :23), prennent pour élément
fondamental la résidence. Ils ne distinguent pas une différence entre ménage et famille.

Pour Jean-François KOBIANE29(2002), la famille ou le ménage est alors considéré comme une unité de base au sein de laquelle différents membres apparentés ou non, vivant ensemble dans la même concession, mettent en commun leurs ressources et satisfont ensemble l'essentiel de leurs besoins alimentaires et autres besoins vitaux.

D'un point de vue sociologique, la famille désigne généralement un ensemble de personnes liées par les liens de parenté et, qui entretiennent des échanges réguliers. S'appuyant sur les travaux de MENDRAS, qui s'apparentent à la réalité du Burkina, Komla LOKPO (1999) retiendra trois (03) types de famille :

> la famille nucléaire ou conjugale. > la famille monoparentale.

> la famille souche ou grande famille.

Pour notre part, nous considérerons comme famille, le ménage, ou l'unité de résidence et de consommation au sein de laquelle l'enfant vit, en référence à la définition qu'en donne Jean-François KOBIANE

Orphelin : la conception communautaire de l'orphelin au Burkina Faso est plurielle. Toutefois, la plus populaire est celle qui reconnaît l'existence de deux (02) types d'orphelins : les orphelins dits « partiels > et les orphelins dits « complets >. Ces appellations se fondent sur le critère de la perte d'un ou des deux géniteurs (sources: MASSN30). Cette vision s'accompagne souvent de croyances ou de mythes populaires faisant de l'enfant orphelin un enfant différent des autres qui suscite méfiance, peur et répulsion, ce qui accentue la victimisation et la marginalisation de celui-ci.

29 KOBIANE Jean-François: Ménages et scolarisation des enfants au Burkina-Faso : à la recherche des déterminants de la demande scolaire, Université Catholique de Louvain, Département des Sciences de la Population et du Développement, Institut de Démographie, 2002, 306p

30 Ministère de l'Action Sociale et de la Solidarité Nationale, Cadre Stratégique de Prise en Charge des OEV,

Ouagadougou, mars 2005, p13 (pdf)

La conception institutionnelle de l'orphelin quant à elle, définit l'orphelin à partir de deux variables relatives à la survie de la mère et du père. Ainsi :

- L'orphelin complet est l'enfant ayant perdu son père et sa mère;

- L'orphelin partiel est l'enfant qui a perdu un de ces géniteurs ;

- Par extension, l'enfant de père et/ou de mère inconnu(e) est considéré comme un orphelin du fait de l'incertitude qui prévaut sur la vie de l'un ou de l'autre des deux parents.

Dans le cadre de la présente étude, sera considéré comme orphelin tout enfant situé dans la tranche d'âge (06 à 16 ans) et qui aura perdu soit l'un de ses deux parents, soit tous les deux.

Vulnérabilité : pour le Petit Larousse (1972), la vulnérabilité vient du radical vulnérable qui veut dire susceptible d'être atteint, blessé. Dans la conception populaire, on dit de quelqu'un qu'il est vulnérable quand cette personne, de part sa position sociale, n'est pas à l'abri d'un risque précis ou est exposée à un danger particulier.

Globalement rapportée à la situation des enfants, la notion de vulnérabilité selon le MASSN31 (2003) suggère un état de précarité au plan social et économique dans lequel ceux-ci se trouvent contraints de vivre. Pour les acteurs appartenant à la structure administrative et associative, l'enfant vulnérable serait l'enfant vivant dans la rue, issu d'une famille démunie, et par conséquent incapable d'assurer ses besoins fondamentaux. Les critères majeurs servant à repérer et à caractériser l'enfant vulnérable, seraient son origine sociale et familiale (famille déshéritée, famille nombreuse, etc.), le mode de vie qu'il se trouve contraint d'adopter (vivant seul ou dans la rue).

31 David KABORE et al. : Analyse de la situation des OEV : Volet Santé, Alimentation, Nutrition, Juridique, Psychosocial, Ouagadougou, 2003, p15

Il peut également être handicapé, sans éducation, de père inconnu, de parents malades, etc. C'est par excellence l'enfant exposé à toutes sortes de risques et à tous les maux de la société (violence, maladies, délinquance, prostitution).

Dans les milieux populaires et communautaires, la notion de vulnérabilité de l'enfant est centrée sur l'idée d'enfants à problèmes. Ces problèmes sont généralement liés à l'indigence des géniteurs ou de la famille au sens large. Mais le lien est vite établi entre ces enfants

L'atelier de Loumbila sur la problématique des OEV tenue les 17 et 18 Février 2003, a permis au MASSN32(1997) de retenir qu'un enfant vulnérable est : « une personne de moins de dix huit (18) ans, victime ou exposée à des risques sur les plans: alimentaire, sanitaire, éducatif, moral, psychologique, matériel, juridique, de logement, etc. nécessitant une protection sociale spéciale ponctuelle ou permanente.

Pour notre part, tout en nous inspirant des définitions ci-dessus, nous considérerons comme vulnérabilité un enfant situé dans la tranche d'âge (06-16 ans), et qui est exposé à des risques surtout sur le plan éducatif, nécessitant de ce fait une protection ponctuelle ou permanente

Scolarisation : La scolarisation semble être un des concepts les plus simples à définir. Pour mieux le cerner, il convient pour nous de l'opposer à ce qu'il n'est pas. En effet, la scolarisation s'oppose à la déscolarisation. On dit de quelqu'un qu'il est déscolarisé, quand celui-ci est sorti du système scolaire.

La scolarisation selon la formule du Petit Larousse (1972) est l'action de scolariser, c'est-à-dire de fréquenter ou d'introduire un individu dans un système scolaire. De façon plus explicite, pour le Petit Larousse illustré (2007), scolariser, c'est doter un pays, une région des établissements nécessaires à l'enseignement de toute une

32Ministère de la Santé, Rapport final de l'atelier sur la prise en charge des orphelins du sida. Ouagadougou du 28 au 31 octobre 1996, Ouagadougou, 1997, p27

population. Pour Jean-François KOBIANE33 (2002), la scolarisation est << un processus qui consiste à doter des enfants et des jeunes de connaissances et d'aptitudes dans le cadre du système d'enseignement formel »

Cependant, dès lors que l'on s'interroge sur le rôle de la scolarisation, le concept semble établir des relations étroites avec celui d'éducation. Le concept d'éducation vient du latin "educare" qui veut dire élever, prendre soin, faire croître. C'est l'art d'élever un enfant pour en faire un homme complet. Dans l'acceptation de Durkheim, éduquer consiste à inculquer à l'individu les idéaux de la société afin de répondre aux attentes de cette société. On distinguerait alors une éducation dite non formelle qui tend à se confondre à la socialisation, et une éducation formelle qui est l'ensemble des moyens mis en oeuvres par l'Etat pour retransmettre de générations en générations un corpus de connaissances et de valeurs. Cette conception renvoie à celle de la scolarisation dont le lieu d'effectivité reste l'école.

Enfin, en faisant référence aux conditions de la scolarisation, il semble difficile pour nous d'établir une frontière rigide entre le concept de scolarisation et celui de prise en charge. Prendre en charge veut dire << s'occuper de ». C'est une intervention visant à s'occuper d'une partie importante ou de toute la problématique d'une personne ayant des incapacités34.

En effet, où s'arrête la scolarisation et où commence la prise en charge? Si prendre en charge signifie loger, nourrir, vêtir, soigner etc. ne signifie t - il pas aussi scolariser qui est une priorité de premier ordre ? A l'inverse, scolariser ne veut - il pas dire de façon implicite réunir un certain nombre de conditions minimales telles que loger, alimenter, et soigner ?

33 KOBIANE Jean-François : Ménages et scolarisation des enfants au Burkina-Faso : à la recherche des déterminants de la demande scolaire, Université Catholique de Louvain, Département des Sciences de la Population et du Développement, Institut de Démographie, 2002, p62

34 BLOUIN, Maurice; BERGERON, Caroline. Dictionnaire de la réadaptation, tome 2 : termes d'intervention et d'aides techniques. Québec : Les Publications du Québec, 1997, 164 p., p.60) www.santetropicale.com/rwanda/minisant/vihcs3.htm.

Tout en n'ignorant pas les conditions préalables, nous voulons surtout nous focaliser sur la scolarisation qui veut dire « donner la chance de fréquenter le système scolaire ».

Enfant: Le Burkina Faso a ratifié la Convention relative aux Droits de l'Enfant (CDE)35 et la Charte Africaine des Droits et du Bien être de L'Enfant (CADBE)36. Aussi l'enfant est-il défini comme toute personne de moins de dix huit (18) ans.

Pour l'article 63 du code pénal, la majorité pénale est de dix huit (18) ans, tandis que l'article 554 du Code des Personnes et de la Famille (CPF) fixe la majorité civile de droit commun à vingt (20) ans.

Dans le cadre de cette étude, sera considéré comme enfant toute personne dont l'âge est compris entre six (06) et seize (16) ans, car c'est pour cette tranche d'âge dite «population scolarisable » que l'école est toujours obligatoire.

1.9 Variables et indicateurs

On pourrait comprendre par variable un critère de classement quelconque. Elle peut représenter un statut (situation matrimoniale par exemple) ; une caractéristique (sexe, âge, etc.). A chacune de nos variables correspond un ensemble d'indicateurs spécifiques.

35 Adopté le 20 novembre 1989 et signé le 26 janvier 1990 à New York (autorisé par zatu an VII 45 du 25 juillet 1990, ratifié par kiti an VII 383 du 23 juillet, J.O.BF du 30 août 1990, p.990) sources : Ministère de la Promotion des Droits Humains, code de protection de l'enfance (recueil des textes), mars 2006

36 Adopté en juillet 1990 à Addis-Abeba (ratification autorisée par ordonnance 92-40 du 05 juin 1992, J.O BF du 11 juin 1992, p686

Tableau n° 1 : Ensemble des variables et de leurs indicateurs

Hypothèses

Variables
correspondantes

Indicateurs

Hypothèse principale : le

Niveau de revenu des
ménages

élevé
Moyen
faible

faible niveau de revenu des
ménages fait que les
orphelins rencontrent des
difficultés de scolarisation

Niveau de difficulté de
scolarisation

Frais de scolarité
Cotisation APE
Acquisition du matériel
didactique

Hypothèse n°1 : La

Nature des biens hérités

Aucun
Biens mobiliers
Biens immobiliers

faiblesse de l'héritage des
orphelins et surtout sa

mauvaise utilisation

influence négativement la

scolarisation des orphelins

Apport dans la
scolarisation des orphelins

Nul

négligeable Significatif

Hypothèse n°2 : La

Profession des tuteurs

Cultivateurs/éleveurs
Ménagères
Employés
Commerçants
Indépendants
Retraités

profession des chefs de

ménage et, surtout le

nombre d'enfants du

ménage à scolariser

expliquent les difficultés de scolarisation des orphelins

Charges du chef de
ménage
(nombre d'enfants à
scolariser dans le ménage)

Peu nombreuses
Moyennes
Très nombreuses

Difficultés de
scolarisation

Aucun
Peu nombreuses
Très nombreuses

Hypothèse n°3 : Le coût de

Coût de la scolarisation

Trop cher Acceptable Moins cher

la scolarisation de

l'orphelin influx sur son
devenir scolaire.

Devenir scolaire

Maintien à l'école
Déscolarisation précoce
Abandon scolaire

CHAPITRE II : METHODOLOGIE

2.1 Justification du choix du site

Loin de nous l'idée de balayer du revers de la main l'influence supposée ou réelle de notre appartenance ethnique dans le choix du site. Cependant, plutôt que de représenter une faiblesse de notre part, cette appartenance sociale nous a permis de procéder à un certain nombre de constats qui justifient pour nous la nécessité de cette recherche.

Premièrement, on a assisté à une floraison ces dernières années d'associations qui visent à peu près les mêmes objectifs : la prise en charge des OEV. Contexte national certes, mais le nombre d'adhérents de plus en plus croissant à ces associations, inquiète si l'on suppose le problème réel. A approcher un peu les premiers responsables de certaines de ces associations, on constate qu'elles regorgent d'un important nombre de cas d'orphelins. Les objectifs des ces associations sont surtout de leur venir en aide à travers des dons divers (vivres, vêtements, cahiers, etc.). Certaines de ces associations vont au delà de ces actions sporadiques et créent des systèmes de parrainage pour les cas les plus malheureux.

Cependant, la demande actuelle semble être au delà des capacités financières de ces associations qui ont des moyens limités. A la Direction de l'Action Sociale, on déplore la situation tout en regrettant l'insuffisance de moyens financiers et de ressources humaines. Cette situation a pour conséquence l'indisponibilité d'un registre des OEV et aussi la faiblesse des capacités d'intervention. Cette double situation justifie d'une part le choix du site.

Deuxièmement, l'offre scolaire dans la ville de Toma n'a pas toujours été en corrélation avec la demande qui progresse de façon arithmétique. En rappel, pour Christophe N. DABIRET, la province du Nayala possédait l'un des taux les plus élevés de scolarisation au Burkina Faso (54.9% en 1998/99). Elle se classait au

troisième rang des localités ayant les taux de scolarisation les plus élevés, après les deux grands centres urbains du pays, Ouagadougou et Bobo-Dioulasso. Cette situation en elle-même n'est pas anodine. Elle est corrélative à l'histoire même de la ville de Toma qui a vu l'implantation des premiers missionnaires dans la localité qui y ont implanté les premières écoles dans les années 192037. L'épanouissement des populations, qui était alors l'objectif de la mission catholique, passait par l'alphabétisation et la mise en place d'infrastructures sanitaires. La rétrocession des écoles missionnaires entreprise depuis l'an 2000 (l'école centre A en 2000 et l'école centre B en 2006) porte un coup dur à la scolarisation dans la mesure où les coûts des frais de scolarité devenus élevés dans ces écoles poussent bon nombre de parents d'élèves à les délaisser pour tenter de réinscrire leurs enfants dans les écoles publiques où les coûts sont jugés acceptables. Cette situation a pour conséquence le pléthore des effectifs dans ces écoles publiques si ce n'est leur incapacité à accueillir les écoliers ayant déserté les écoles missionnaires.

Ces deux (02) constats ont donc renforcé la nécessité de mener la recherche dans cette localité pour appréhender d'une part la problématique de scolarisation des enfants surtout les plus vulnérables (les orphelins) confrontés à des difficultés de scolarisation récurrentes, et d'autre part comprendre comment une localité qui, si la scolarisation pour tous sera atteinte en 2015, devrait être aux premières loges, courent le risque de voir surtout sa frange vulnérable en marge du processus de scolarisation

2.2 Description de la population cible

Nous avons identifié plusieurs catégories pour la population cible :

37 Christophe N. Dabiret, Moussa Ouédraogo, Plan de développement de la commune de Toma 2001-2005, Rapport définitif, Octobre 2002

- les orphelins : Cette catégorie regroupe tous les enfants qui ont perdu soit le père, soit la mère ou les deux (02) parents. Ce sont eux qui sont concernés au premier chef par l'étude.

- Les chefs de ménage: cette catégorie est étroitement liée à la précédente car c'est le choix de l'orphelin qui conditionne celui de la personne qui l'a à sa charge. Compte tenu souvent du jeune âge des enfants, l'implication de cette catégorie s'imposait si nous tenions à avoir des éléments de réponses à certaines questions.

- Les personnes ressources (responsables de structures étatiques ou d'associations, autorités coutumières) : ce sont des personnes qui ont pour domaine d'intervention la prise en charge des orphelins, ou qui connaissent les pratiques culturelles de la localité. Leur apport était capital car nous aura permis de disposer d'informations ou de témoignages qui ont un intérêt particulier pour la recherche.

2.3 Techniques d'échantillonnage

Aucune source de nature administrative ne nous renseigne sur l'effectif des orphelins dans la ville de Toma. Cette situation rend difficile la méthode de choix raisonné pour notre étude comme technique d'échantillonnage. Nous avons alors procédé d'abord, à identifier un noyau de dix (10) ménages répondant à nos critères avec l'aide des responsables des associations. Comme en pareille circonstance les chefs de ménages se connaissent entre eux, par « effet boule de neige », nous arrivions à identifier les ménages qui répondaient à nos critères. Quand nous entrions dans une famille, l'objectif premier était de savoir si des orphelins y vivent et aussi s'ils ont un âge compris entre six (06) et seize (16) ans. Une fois ces deux (02) conditions remplies, nous cherchions à savoir à quel type d'orphelin répond cet enfant. Dans le cas où c'est un orphelin partiel, nous cherchions à savoir si le parent survivant réside dans le ménage. Dans le cas échéant, nous prenions rendez-vous avec lui pour l'entretien. Quand le parent survivant ne réside pas dans le ménage, alors la personne à rencontrer est le chef du ménage. Dans les cas où nous nous retrouvions avec plus d'un orphelin

dans le même ménage répondant aux critères, la partie du questionnaire réservée à l'orphelin est adressée l'un seul d'entre eux, après un tirage au sort.

Pour le choix des personnes ressources, il s'est agit de choisir quelques associations ou structures. Ce choix a été opéré en tenant compte de l'existence effective d'activités menées sur le terrain au cours de l'année en cours. Au décompte final, nous avons retenu huit (08) associations et structures. Les premiers responsables de ses associations ou structures ont été soumis au guide d'entretien. Dans les cas où les premiers responsables n'étaient pas disponibles, alors nous soumettions l'outil à toute personne membre de l'association, capable de fournir les informations recherchées. En plus de ces responsables d'associations ou de structures, nous nous sommes entretenus avec deux (02) directeurs d'écoles pour avoir un certain nombre d'informations surtout celles concernant le matériel didactique nécessaire pour les différentes classes. Aussi, deux (02) responsables coutumiers pour avoir des éléments de réponses sur les pratiques coutumières de la localité.

Quel nombre fallait t-il alors choisir pour que l'échantillon soit représentatif ?

Comme annoncé plus haut (dans la revue de littérature), et selon les résultats provisoires du RGPH 2006, la population du Burkina Faso est estimée à exactement treize millions sept cents trente mille deux cent cinquante huit (13 730 258) habitants. Par ailleurs, à défaut de chiffres récents, et selon les données recueillies dans la monographie de la commune de Toma, les projections prévoyaient une population estimée en 2005 à douze mille cinq cent cinquante un (12 551) habitants, ce qui correspondrait à 0,09% de la population globale du Burkina. Or, selon les estimations, le Burkina Faso devrait franchir la barre de quatre cent mille (400000) orphelins en 2005. En considérant toute chose égale par ailleurs, le ratio « nombre d'orphelins sur population total» fixerait le nombre d'orphelins de la ville de Toma à trois cent soixante (360). En considérant un échantillon de 10% (supposé représentatif) de cette population notre échantillon devrait tourner autour de trente six (36) personnes. Choisir l'échantillon sur cette base engendre de nombreuses suppositions qui élargiraient davantage la marge d'erreurs possible. Par conséquent, à défaut d'une

méthode de choix de l'échantillon purement scientifique et rigoureuse, nous supposons qu'atteindre le nombre de quatre vingt (80) ménages serait acceptable, et pourrait permettre de mieux appréhender le phénomène que nous nous sommes promis d'atteindre : analyser la situation de scolarisation des orphelins.

Tableau 2 : Tableau représentatif de l'échantillon

Catégories d'enquêtés

Sexe

Orphelins

Chefs de
ménages

Personnes
ressources

Masculin

38

80

13

Féminin

42

Total

80

80

13

Pour les nombres, et en ce qui concerne uniquement les orphelins, nous sommes partis sur la base de la composition en général de la population burkinabé qui compte environ 52% de femmes pour 48% d'hommes. Appliqué à notre échantillon de quatre vingt (80) orphelins, cela donne environ quarante deux (42) orphelins de sexe féminin pour trente huit (38) de sexe masculin. Ce quota n'est pas appliqué aux chefs de ménage car l'objectif recherché est de pouvoir toucher directement la personne qui a la charge de l'enfant, peu importe son sexe. Il en est de même pour les responsables de structures et d'association, avec qui également seuls priment la disponibilité et la capacité de la personne rencontrée à pouvoir donner des informations pointues recherchées.

2.4 Outils et techniques de collecte des données

Cette étude se veut d'une approche quantitative. La méthode38 d'observation que nous
comptons utiliser est l'observation indirecte. Raymond QUIVY et Luc Van

38 Le terme méthode dans ce cas n'est pas celui de dispositif global d'élucidation du réel social mais plus restreint, celui de dispositif spécifique de recueil des données

CAMPENHOUDT39(1995) entendent par observation indirecte « le fait que le chercheur s'adresse au sujet pour obtenir l'information recherchée ». Dans notre cas elle consistera à approcher les personnes retenues par notre échantillon pour leur soumettre l'outil approprié.

Deux types d'outils ont été retenus :

> le questionnaire: il est l'outil qui a été adressé aux orphelins et aux chefs de ménages. Il a été d'administration indirecte c'est-à-dire que nous le complétions nous-mêmes à partir des éléments de réponse que nous fournissaient nos enquêtés. Il est constitué essentiellement de questions fermées et de questions ouvertes. Les questions fermées avaient l'avantage de canaliser à l'avance la réponse de l'enquêté et faciliter de ce fait le dépouillement. Quant aux questions ouvertes, elles permettaient aux enquêtés la latitude de réponse à certaines questions.

> Le guide d'entretien : comme son nom l'indique, il représente une directive de l'entretien que nous avions avec les personnes ressources (autorités coutumières, administratives, responsables d'associations etc.). Il est essentiellement constitué de questions ouvertes pour permettre aux interviewés d'apporter des éléments de réponse pointus aux questionnements.

2.5 Technique d'analyse et de traitement des données

Deux types d'instruments, avons-nous signalé plus haut, ont été conçus pour répondre aux besoins de la recherche. De ce fait, les données qui ont été recueillies sur le terrain ont été analysées de deux (02) manières.

39 Raymond QUIVY et Luc Van CAMPENHOUDT, manuel de recherche en sciences sociales, Dunod, Paris, 1995, 287p

> Pour les données quantitatives c'est-à-dire celles qui ont été réunies à partir du questionnaire, nous avons procédé à une analyse statistique des données et les résultats ont été présentés sous forme de tableaux.

> Pour les données qui ont été recueillies avec le guide d'entretien, ce sont des données qualitatives, et par conséquent peu quantifiables. Nous avons procédé alors à une analyse de leur contenu. Il s'est agi alors de tirer les informations pour étayer nos analyses.

2.6 Déroulement du travail de terrain

L'enquête de terrain s'est déroulée du 01 au 27 Octobre 2007. Cette période coïncidait avec l'effectivité de la rentrée scolaire, donc à un moment où les difficultés liées à cette rentrée se vivaient au quotidien. Cela a permis de toucher du doigt les réalités des enquêtés et aussi celles des structures, associations qui s'attelaient à réunir les conditions les meilleures pour le bon déroulement de l'année scolaire. Nous avons ainsi pu assister à des rencontres de bureau de certaines associations.

L'enquête en elle-même s'est déroulée en plusieurs étapes :

> La première étape a consisté pour nous à rencontrer des personnes ressources : responsables administratifs, présidents d'associations, responsables coutumiers et quelques délégués de quartiers. Et ce, dans l'optique d'une part de les tenir informés de l'objectif de notre présence et de ce que nous entendions faire, et d'autre part de solliciter leur participation active pour le bon déroulement de l'enquête.

> La deuxième étape a été pour nous le lieu de rencontrer les personnes à enquêter à qui nous avons administré le questionnaire ménage. Ce questionnaire est directement administré à la personne qui réponde de l'enfant et sans distinction de sexe ou d'âge. Cependant pour certaines questions ayant trait à la

vie du ménage, nous permettions aux enquêtés d'être assistés par toute personne de la famille en mesure de donner l'information recherchée. Par contre, la partie réservée à l'orphelin lui-même lui a été administrée en l'absence de toute autre personne et ce pour éviter que l'enquêté ne subisse une pression due à la présence d'une tierce personne et, permettre ainsi une liberté dans ses propos.

> La dernière étape a été les rencontres avec les personnes ressources à qui a été adressé le guide d'entretien. Là aussi la sélection s'est faite sans distinction d'âge ou de sexe. Nous avons tenu à rencontrer les premiers responsables des structures qui pour nous semblaient les mieux indiqués pour répondre à nos préoccupations. Nous n'avons pas trouvé d'inconvénients pour ceux qui voulaient se faire assister par des collaborateurs.

2.7 Difficultés rencontrées et limites de l'étude

Malgré toutes les précautions prises, cette étude ne s'est pas menée sans difficultés. Comme difficultés, nous pouvons citer quelques unes qui ont entaché à certains moments le bon déroulement de la recherche:

> la période choisie pour l'enquête de terrain (le mois d'octobre) que nous avons jugé propice en ce sens qu'elle coïncidait avec l'effectivité de la rentrée scolaire, nous a infligé son « effet boumerang ». En effet, cette même période coïncidait avec celle du début des récoltes, posant ainsi la difficulté de pouvoir trouver les chefs de ménages chez eux à certaines heures.

> Certains enquêtés ont inscrit l'étude dans une perspective de prise en charge future (malgré nos assurances), conduisant souvent à une rétention de l'information.

> La non maitrise de l'outil informatique nous a imposé un dépouillement manuel qui nous a fait perdre beaucoup de temps.

Ces difficultés, même si elles ont parfois mis à rude épreuve l'avancée du travail, n'ont pas compromis notre volonté à mener cette étude jusqu'au bout, même si nous lui reconnaissons objectivement des limites.

A cet effet, disons que l'étude ne s'est pas inscrite dans une perspective comparative entre les situations vécues par les orphelins et celles vécues par des enfants aux parents vivants. Il se pourrait donc que ces difficultés ne soient pas l'apanage des seuls orphelins. Des similitudes pourraient apparaître avec des situations vécues ailleurs.

Aussi les résultats auxquels nous avons abouti ne peuvent être extrapolés à l'ensemble de la province du Nayala, encore moins à l'ensemble du pays. Des similitudes et des dissemblances pourraient naître entre zones rurales, semiurbaines et urbaines. Par conséquent, à la limite, les résultats de cette étude n'ont de valeur qu'en référence à la localité concernée, la ville de Toma.

DEUXIEME PARTIE :
PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS

CHAPITRE I : PRESENTATATION DE LA LOCALITE

1.1 Historique

L'historique du peuplement est extrait du document relatant l'histoire de la ville de Toma40 raconté par les notables41 du village.

Selon ce document, c'est TOE de Kassan I du nom de Babakrou, qui est le fondateur du village de Toma. Il y a de cela très longtemps, il arriva armé de son arc, de son carquois et d'un gourdin. Il frappa le sol du gourdin et la terre se durcit. Lorsqu'il s'est installé, vînt un autre homme qui était forgeron. Après les salutations rituelles, ce dernier lui demanda pourquoi il est venu occuper sa terre, et Babakrou de répondre, que lorsqu'il arrivait là, la terre était encore humide et que c'est lui-même qui l'a asséchée afin de pouvoir s'y installer. Après une vive discussion, le forgeron décida que chacun appelle la terre qui répondra au premier arrivant. C'est ainsi qu'un rendezvous a été pris pour le lendemain matin. Le petit frère de Babakrou qui était caché, est venu par la suite demander à son frère l'objet de la discussion. Après avoir entendu les explications de son frère ainé, il demanda à ce dernier de creuser un trou dans la terre pour l'enfouir et le recouvrir d'un canari. Le jour du rendez-vous, le forgeron arriva et dit à Babakrou : « Le jour indiqué est arrivé. La terre elle-même va nous départager ». TOE demanda alors au forgeron d'appeler en premier lieu la terre. Sur ce, le forgeron se leva et cria: «"Péré péré tan" si tu es ma terre répond-moi». Un grand silence répondît à l'appel du forgeron. TOE lui dit alors que la terre ne lui reconnaît pas le droit de propriété. Babakrou à son tour se leva et cria « péré péré tan » et le petit frère qui était caché dans le trou répondit "Mou". C'est ainsi que le forgeron reconnu Babakrou comme étant le premier occupant de la terre et lui demanda alors asile, afin de lui confectionner ses outils et le droit de réconcilier les gens en cas de litige.

40 SAGEDEC, monographie de la commune de Toma, rapport définitif, DREP/BM, juillet 2000, 136p

41 Ces notables sont : Monsieur TOE Lazare (Chef coutumier du quartier Kassan); Monsieur TOE Balagui (Chef terrien du quartier Daman); Monsieur TOE Bayado (Chef terrien du quartier (Daman); FORO Abraham (du quartier Parpa) et Père Deugasker

Babakrou étant reconnu comme propriétaire de la terre, il décida d'organiser des sorties pour reconnaître les limites de son terroir. A la fin de ces sorties, il confia : << ma yi ton mon » ce qui veut dire << j'ai tout tâté ». D'où le nom "Toma" donné au village.

1.2 Situation géographique

Toma a été érigé en chef-lieu de province par la loi n°09 /96/ADP du 24 Avril portant création et dénomination de quinze (15) nouvelles provinces. En 1998, en vertu des Textes d'Orientation de la Décentralisation (TOD) au Burkina-Faso adoptés le 06 Août par l'Assemblée Nationale, Toma est devenue une commune urbaine du fait de son statut de chef-lieu de province.

Avec ses sept (07) secteurs auxquels se rattache aujourd'hui le village de Kisson (jadis relevant du département de Yaba), la commune de Toma chef-lieu de la province du Nayala s'étend sur une superficie d'environ 50km2. Elle est située à l'ouest du département de Toma entre le 2°51' et 2°55' longitude Ouest, et le 12°42' et 12°46' latitude Nord. Toma est traversée par la Route Nationale (RN) n°23 et est située à 190km de Ouagadougou, en passant par Koudougou, à 268 km de Bobo-Dioulasso en passant par Dédougou sur la Route Régionale (RR) n°21.

1.3 Milieu physique

La commune de Toma est située dans la zone Soudano-Sahélienne, caractérisée par un climat de type Nord Soudanien avec des précipitations oscillant entre 600 et 800 mm d'eau par an. Elle connaît de ce fait, à l'instar des autres localités du Burkina, deux (02) types de saisons : la saison pluvieuse qui va de Mai à Octobre et la saison sèche qui dure de Novembre à Avril. Le relief de la commune se caractérise par sa monotonie qui par endroits se trouve rompue par quelques escarpements et sommets. Les sols quant à eux vont du type sablo-argileux au type argilo-sableux. Sur les plateaux latéritiques impropres à l'agriculture, les sols sont parfois gravillonnaires.

Dans les baffons qui se retrouvent à tous les côtés de la zone d'habitats groupés (excepté l'Est), on rencontre des sols hydromorphes à haute valeur agronomique.

Sur le plan de la végétation, la ville de Toma, à l'exception des zones nouvellement loties, est assez ombragée. En effet, aux abords des principales routes et dans les concessions sont plantées les espèces exotiques (neems, eucalyptus, etc.). Partout aux alentours des zones d'habitations, ce sont des plantations plus ou moins denses de neems et d'eucalyptus qui côtoient de vieux vergers plantés de manguiers qui constituaient autrefois une ceinture verte autour de la ville.

1.4 Données démographiques et socioéconomiques

Au recensement général de la population de 1985, la ville de Toma comptait 6843 habitants dont 3475 femmes. Entre 1985 et 1996, la population de la commune a augmenté à un taux d'environ 3,1% l'an. A ce rythme de croissance, on estime qu'en 2002, cette population devrait être de 11808, et pourrait avoisiner les 15000 habitants en 2010. On note également une jeunesse de la population. Plus de la moitié des habitants a moins de vingt cinq (25) ans.

Il n'existe pas de données sur les différents groupes ethniques, mais sans risque de se tromper, on peut affirmer que la commune de Toma est majoritairement peuplée de sanan, ethnie autochtone. Les sanan représentent plus de 90 % de la population. D'autres groupes numériquement moins importants (mossis, peuhls et gourounsis) cohabitent avec les sanan dans la commune.

La société "san" fait partie de ces sociétés jadis considérées comme acéphales car n'ayant pas une organisation sociale à pouvoir centralisé analogue au type d'organisation sociale en vigueur chez les mossis. L'essentiel de l'ordre social est régulé par un conseil de notables. Ces coutumiers, issus des différentes familles, assuraient le respect des coutumes et rendaient justice.

Sur le plan économique, quoique Toma soit une commune urbaine, sa population
demeure rurale, dans la mesure où la quasi totalité des ménages tire ses revenus des

activités agricoles. Le revenu global des ménages intègre les revenus monétaires42 et les revenus non monétaires43. Selon les résultats de l'enquête prioritaire sur les conditions de vie des ménages, le revenu moyen annuel d'un ménage de 7,8 personnes en moyenne est estimé à 532.045 F CFA, soit un revenu moyen annuel de 68.210 F CFA par tête. A Toma où la taille moyenne des ménages est de 6,17 personnes, ce revenu moyen annuel est de 420.861 F CFA et se répartit de façon presque égalitaire entre les deux (2) composantes que sont les revenus non monétaires et les revenus monétaires.

1.5 Données scolaires

La population scolarisable (7 à 14 ans) de la commune était estimée à deux mille trois cent neuf (2.309) habitants en 1996, soit 24,20 % de la population.

Le nombre d'élèves inscrits en 1996 était de mille six cent quatre vingt sept (1.687) enfants, ce qui donne un taux brut de scolarisation de 73,06% pour l'ensemble de la commune. En 1998, selon la DPEBA, ce taux a connu une légère augmentation car il était de 74% pour les garçons et 80% pour les filles.

L'examen du tableau ci-dessous montre qu'au niveau des infrastructures, la commune compte 4 écoles à 6 classes, et 4 autres à 3 classes.

42 Le revenu monétaire prend en compte les entrées d'argent au niveau des ménages, grâce à la production
agricole, aux activités d'exploitation (entreprise ou commerce), aux dons, etc. Ce revenu monétaire correspond à
la valeur, au prix du marché des biens et services produits par le ménage et utilisés pour sa propre consommation

43 Les revenus non monétaires équivalent à la somme totale qu'il aurait fallu débloquer pour acquérir les biens autoconsommés, Ils seraient en moyenne de 212.113 F CFA par ménage et par an, soit 50,4 % du revenu global moyen.

Tableau 3 : Répartition des infrastructures scolaires par niveau et secteur

Ecole

Localisation

Date d'ouverture

Total du nombre
de classes

Amitié

Secteur 1

Sept. 1999

3

Toma centre A

Secteur 4

Déc. 1942

6

Toma centre B

Secteur 4

Sept. 1921

6

Toma secteur 1

Secteur 1

Sept. 1996

3

Toma secteur 3

Secteur 3

Oct. 1998

3

Toma Nord

Secteur 2

Dec 1982

6

Toma Sud

Secteur 7

Oct. 1964

6

CAFT

Secteur 5

Oct. 1994

1

Kisson

Kisson

Sept. 1985

3

Source : monographie de la commune de Toma, rapport définitif, DREP/BM, juillet 2000

A ces différentes écoles primaires, il faudrait comptabiliser les trois (03) établissements secondaires que compte la ville de Toma : le lycée provincial de Toma (LPT), le lycée Jean Lessourd et le Centre d'Animation et de Formation de Toma (CAF/T).

1.6 Présentation des structures

Au total huit (08) associations ou structures qui oeuvrent d'une manière ou d'une autre pour la scolarisation des Orphelins et autres Enfants Vulnérables ont été concernées par l'étude.


·
· L'Association des Enfants Défavorisés (AED) : Créée en 1999, elle a pour objectif le parrainage des enfants défavorisés. Ce sont de nos jours entre cent soixante (160) et cent quatre vingt (180) enfants qui bénéficient de vivres, et dont les frais de scolarité sont pris en charge grâce à la coopération entre cette

structure et l'AFDI (Agriculteurs Français et Développement International) basée en France.


·
· Le Comité Local de Jumelage de Toma (CLJT) : créé en 1992, il compte aujourd'hui plus de trois cents (300) adhérents. Il s'inscrit dans une double dynamique de coopération décentralisée entre les villes du Sud et celles du Nord d'une part, et d'autre part un échange de savoirs et d'expériences SudSud. Par ailleurs, la question des orphelins et/ou des déshérités est au centre de ses préoccupations et, à ce titre il leur vient en aide en payant leurs frais de scolarité. La particularité du CLJT réside dans le fait que son intervention est axée sur les élèves des lycées et collèges.


·
· L'Association des Jeunes pour le Développement Participatif de la Province du Nayala (AJDP/Nayala) : même si la préoccupation majeure de cette jeune association demeure la mobilisation des jeunes autour des problèmes de développement de la province, il n'en demeure pas moins qu'elle vienne en aide aux orphelins par l'octroi de vivres, d'habits, de manuels scolaires même si elle reconnaît que le manque de moyens handicape beaucoup son efficacité sur le terrain.


·
· L'Association pour l'intégration Socioéconomique des Mères en difficultés de la région de Toma (ASEMERTOM) : jadis financée par le Programme d'Appui au Monde Communautaire et Associatif (PAMAC) et le Réseau Afrique Jeunesse, cette association a inscrit ses actions surtout dans la promotion sociale et économique des mères en difficulté à travers des Activités Génératrices de Revenus (AGR) telles que la fabrique du savon, la production du beurre de karité. Ces actions procurent des revenus substantiels aux mères en difficulté pour leur permettre de supporter les charges liées à l'éducation de leurs enfants.


·
· Help For All Onlus : jeune structure italienne créée en 2003, ses actions s'inscrivent dans la recherche du bien-être et du confort des enfants. La

scolarisation étant sa priorité absolue, elle oeuvre et entend oeuvrer davantage à procurer aux enfants nécessiteux les meilleures conditions d'étude possible. Association dont le siège est à Rome, la représentation locale se charge de trouver pour chaque enfant un parrain qui fournit les ressources pour l'éducation de son filleul.


·
· La Fondation Diban Promo-Salut (FODIPS) : cette fondation qui a treize (13) ans d'existence, s'est donnée pour objectif de permettre aux orphelins d'avoir une vie épanouie. De nos jours, elle vient en aide à quarante trois (43) enfants.


·
· Association Bintou-Oihana : elle s'est donné pour objectif non seulement de donner aux enfants les moyens matériels (fournitures) et financiers (payement de frais de scolarité) pour pouvoir aller à l'école, mais aussi de jouer souvent un rôle de répétiteur en leur apprenant à lire et à écrire. Elle compte de nos jours cinquante trois (53) enfants suivis.


·
· Direction Régionale de l'Action Sociale et de la Solidarité Nationale (DRASSN) : structure mère par excellence, elle a vu le jour en 1997. Elle entend traduire les politiques et plans d'actions de la direction centrale et des services rattachés du MASSN en activités opérationnelles. Six (06) domaines d'intervention sont les siennes : la protection et la promotion de l'enfant, de l'adolescent, de la famille et celle des groupes spécifiques (handicapés, personnes âgés). Au plan provincial, ce sont cent quarante huit (148) enfants qui bénéficient des actions de cette structure.

Ce décompte en lui-même n'est pas exhaustif des différentes structures qui interviennent dans la localité. Cependant, il représente les structures les plus actives et qui mènent des activités concrètes sur le terrain.

CHAPITRE II : CARACTERISTIQUES GENERALES DES ENQUETES

Les caractéristiques générales des enquêtés représentent les informations relatives aux individus. Nous les avons regroupées autour des variables telles que l'âge, le sexe, le niveau d'instruction, la situation matrimoniale, etc.

2.1 Caractéristiques des orphelins.

Chaque questionnaire ménage est divisé en deux parties. Une première partie réservée au chef du ménage oü vit l'orphelin, ou tout au moins la personne qui assure sa charge, et une deuxième partie réservée à l'orphelin lui-même. C'est cette partie qui donne les informations sur les caractéristiques individuelles des orphelins.

2.1.1 L'âge

L'intervalle d'âge retenu est celui compris entre six (06) et seize (16) ans. C'est à cette tranche d'âge que l'école est supposée obligatoire pour tous les enfants, et ce conformément au décret n° 2007 540/PRES du 30 Juillet 2007 portant loi d'orientation de l'éducation. Cependant pour une meilleure compréhension et appréciation de nos résultats, nous les avons regroupés par amplitude de deux (02), c'est-à-dire que nous avons constitué cinq (05) tranches d'âge d'amplitude deux (02), représentées selon le tableau ci-dessous :

Tableau n° 4 : Répartition des orphelins selon l'âge et le sexe

Age

[6 - 8[

[8-10[

[10-12[

[12-14[

[14-16[

Totaux

Sexe

 
 
 
 
 
 

Masculin

6

4

3

4

21

38

Féminin

3

3

17

5

14

42

Totaux

9

7

20

9

35

80

Au total, quatre vingt (80) enfants ont été soumis au questionnaire. Les filles sont
majoritaires et représentent un peu plus de la moitié de l'échantillon avec un effectif de

quarante deux (42) soit un pourcentage de 52,5%, contre 47,5% pour les garçons. Si une comparaison devrait être faite entre les effectifs des différentes tranches d'âge, les moins nombreux (tous sexes confondus) sont ceux qui appartiennent à la tranche d'âge comprise entre huit (08) et dix (10) ans. Ils sont au nombre de sept (07) personnes soit 8,75%, contrairement aux orphelins les plus nombreux (35 personnes soit 43,75%) qui se regroupent dans la tranche d'âge comprise entre quatorze (14) et seize (16) ans.

Par ailleurs, et au regard du tableau, le plus grand nombre de garçons se concentre entre la tranche d'âge [14-16[, avec vingt une (21) personnes, soit plus de la moitié de l'effectif total des garçons (38), alors que celui des filles se retrouve dans la tranche d'âge comprise entre dix (10) et douze (12) ans.

2.1.2 La classe fréquentée

De façon générale, au Burkina Faso, le cycle primaire dure six (06) ans. L'âge d'accès à l'école étant compris entre six (06) et sept (07) ans, pour un enfant qui effectue un cycle normal (c'est-à-dire sans redoubler), il arrive au Cours Moyen deuxième année (CM2) à l'âge de treize (13) ans maximum. C'est dire que pour l'échantillon présent, si cette logique est respectée, alors la plupart des élèves devraient déjà être au collège, d'autant plus que trente sept (37) d'entre eux, soit 46,25%, ont un âge supérieur ou égal à quatorze(14) ans. Pourtant cette logique ne semble pas être respectée au regard du tableau suivant :

Tableau n° 5 : Classification des orphelins selon la classe fréquentée

Classe

sexe

C P

C E

C M

1er
Cycle

Déscolarisés

Jamais
scolarisés

Totaux

Masculin

8

2

15

12

-

1

38

Féminin

7

9

9

7

7

3

42

Totaux

15

11

24

19

7

4

80

Le constat qui ressort de ce tableau est un effectif élevé au niveau du Cours Moyen. A eux seuls, les élèves cumulent 30% (24 personnes) des effectifs, contre 23,75% au premier cycle qui logiquement devraient être les plus nombreux.

Le premier cycle a regroupé tous les élèves de la classe de 6ème à la classe de 3ème. L'essentiel des effectifs s'est concentré entre les classes de 6ème et de 5ème (confère tableau 3, annexe 1), avec quelques rares cas d'élèves ayant atteint le niveau de la classe de 4ème ou de 3ème.

Un autre constat d'une importance capitale est le taux des enfants qui ne fréquentent pas. Cet effectif est composé de ceux qui n'ont jamais fréquenté (au nombre de 4), et de ceux qui ont été sortis du système scolaire pour une raison quelconque (manque de moyens financiers, exclusion, etc.), et qui sont essentiellement des filles (au nombre de 7). Ces deux modalité (jamais fréquenté, déscolarisé) cumulent un pourcentage important de 13,75%.

De façon générale, l'essentiel des âges se concentre entre quatorze (14) et seize (16) ans, alors que celui des niveaux scolaires se retrouve aux Cours Moyens (CM1 et CM2). Cette situation présage une scolarisation où le taux de redoublement est important. Pour nous en convaincre, nous avons croisé la modalité redoublement en fonction de l'âge et selon le tableau suivant :

Tableau n° 6 : Représentation des orphelins selon le sexe et la situation de redoublement

Redoublement

Sexe

Oui

Non

Sans Objet

Totaux

Masculin

17

21

-

38

Féminin

18

13

11

42

Totaux

35

34

11

80

Il apparaît que le taux de redoublement est élevé (43,75% soit 35 personnes) et est sensiblement équivalent au pourcentage d'élèves qui n'ont jamais redoublé (42,25%). La probabilité de redoubler chez les filles est sensiblement la même que celle chez les garçons. Cependant, il est difficile d'affirmer ou de soutenir que ce redoublement est seulement l'apanage des orphelins. Pour O.B.44, « d'une façon générale, le taux de redoublement au primaire est relativement élevé et l'on constate une baisse significative du niveau des élèves ».

2.1.3 Le type d'orphelin

K.P.45 nous confiait : « (...) nous constatons qu'il y a beaucoup d'orphelins de père (...) ». Ces propos ont trouvé confirmation sur le terrain.

Tableau n° 7 : Répartition des orphelins selon le type

Type d'orphelin Sexe

Orphelins de
père

Orphelins de
mère

Orphelins
complets

Totaux

Masculin

27

3

8

38

Féminin

22

13

7

42

Totaux

49

16

15

80

En effet, les orphelins de père à eux seuls représentent près de 2/3 des enquêtés. En termes de pourcentage, ils représentent 61,25% (49 personnes) contre 20% pour les orphelins de mère et 18,75% pour les orphelins complets. Par ailleurs, l'effectif des garçons orphelins complets est sensiblement le même que celui des filles (8 contre 7). Par contre, les orphelins de père sont majoritairement des garçons (27 contre 22 pour les filles), tandis que les filles remportent la majorité au niveau des orphelins de mère (13 contre 03 pour les garçons)

44 Directeur d'une école primaire

45 Directeur de l'Action Sociale

En sommes, on retient des caractéristiques des orphelins que 13,75% d'entre eux ne fréquente plus. Pour ceux qui fréquentent, 50,72% d'entre eux ont déjà redoublé au moins une fois. De plus, la majorité des enfants sont orphelins de père.

2.2 Caractéristiques des chefs de ménages

Nous avons considéré comme chef de ménage, la personne qui a la charge de l'orphelin. Cette personne pourrait être un parent proche ou éloigné ou même une personne qui n'a aucun lien de parenté avec l'enfant. Dans le cas oü un des parents de l'orphelin vit, ce parent survivant est d'office considéré comme celui qui répond de l'enfant, et c'est à lui donc qu'a été administré le questionnaire.

2.2.1 L'âge

La moyenne d'âge des enquêtés est de quarante neuf ans (49 ans)46. Le plus jeune chef de ménage a vingt quatre (24) ans et le plus âgé soixante seize (76) ans soit un écart d'âge de cinquante deux (52).

Les enquêtés ont été regroupés en tranches d'âge d'intervalle cinq (5) et conformément au tableau ci-dessous :

Tableau n° 8 : Répartition des chefs de ménages selon l'âge

Age

[20-30[

[30-40[

[40-50[

[50-60[

[60 et + [

Totaux

Sexe

 
 
 
 
 
 

Masculin

6

3

10

6

7

32

Féminin

-

7

15

9

17

48

Totaux

6

10

25

15

24

80

46 Cette moyenne d'âge a été obtenue en faisant la somme des âges de tous les enquêtés sur le nombre total des enquêtés qui est de 80 personnes

La tranche d'âge oü l'on retrouve le plus grand nombre d'enquêtés est celle comprise entre 40 et 50 ans (25 personnes soit 31,25% du total de l'effectif). Cette tranche d'âge est suivie de près par celle des personnes qui ont au delà de 60 ans (24 personnes soit 30%). Par ailleurs les chefs de ménages qui ont entre 20 et 30 ans sont uniquement des hommes et représentent 7,5% (6 personnes) alors que les femmes semblent les plus nombreuses (17 personnes soit 21,25%) a avoir un âge supérieur à 60 ans.

Autre constat non moins important, c'est le nombre élevé de femmes responsables d'orphelins (60% soit 48 femmes) par rapport à celui des hommes (40%).

2.2.2 La situation matrimoniale

L'ensemble des enquêtés répond à l'une des quatre (4) modalités suivantes : célibataire, marié monogame, marié polygame, et veuf (ou veuve). Par ailleurs, au sein d'une même modalité peuvent se retrouver des sous-modalités d'intensités variables mais moins importantes qui n'ont pas nécessité une prise en compte. Pour exemple au sein de la modalité célibataire, on rencontre des célibataires sans enfant, des célibataires avec enfant.

L'ensemble des résultats a été consigné dans le tableau ci-dessous :

Tableau n° 9 : Répartition des chefs de ménages selon la situation matrimoniale

Situation

Matrimonial

Sexe

Célibataire

Marié
monogame

Marié
polygame

Veuf/ve

Totaux

Masculin

1

22

7

2

32

Féminin

-

18

1

29

48

Totaux

1

40

8

31

80

D'une manière générale, les monogames apparaissent comme les plus nombreux. Ils représentent exactement la moitié (40) des enquêtés, contre seulement 10% pour les mariés polygames (8 personnes). Cette situation en elle-même ne saurait être anodine. Elle est consécutive à l'histoire même de la localité qui a vu tôt l'installation des « pères blancs ». Le christianisme s'y est développé au point que cette localité apparaît de nos jours comme l'une des plus christianisées du pays. Ce constat trouve aussi confirmation quand on jette un regard sur la religion des enquêtés. En termes de proportions, ce sont 95% des chefs de ménages qui sont chrétiens, contre 5% qui sont musulmans. Cette appartenance religieuse explique mieux (même si elle ne saurait être forcement la seule raison) la prédisposition à la monogamie.

Par ailleurs, on remarque un nombre très élevé de veufs/ves. Ils représentent 38% des enquêtés (31 personnes), et sont essentiellement des femmes, chose non surprenante si tant il est que le nombre d'orphelins de père représente une grande proportion (61,25%). En considérant toute chose égale par ailleurs, on constate qu'il y a 61,25% d'orphelins de père et par la même occasion 60% de veuves. Cela engendre les constats suivants : très peu de femme se sont remariées après le décès de leur mari. Cette situation justifie d'une part aussi pourquoi le questionnaire a été administré à plus de femmes que d'hommes (60% contre 40% pour les hommes). Aussi, cela a pour implication que le lévirat semble ne pas être une pratique très courante dans la localité. Cependant, pour mieux cerner la situation de veuvage si élevée pour les femmes, il est important de faire une certaine corrélation entre l'âge des enquêtés et leur situation matrimoniale.

Selon la situation qui est ressortie au tableau numéro 8, 35% des femmes enquêtées (17 sur un total de 48) ont un âge supérieur ou égal à 60 ans et, 31,25% ont un âge compris entre 40 et 50 ans. Au total, 85,41% (soit 41 personnes) ont déjà un âge supérieur ou égal à 40 ans. A cet âge, peu nombreuses sont les femmes qui accordent encore une importance au remariage ce d'autant plus qu'elles se considèrent déjà d'un âge assez avancé. C'est du reste l'idée de D.C.G47 qui, répondant à la question de

47 Femme de quarante cinq (45) ans

savoir pourquoi elle ne s'est plus remariée après le décès de son mari confiait : « (...) me remarier pour faire quoi d'un homme encore ? J'avais déjà plus de quarante (40) ans quand il est mort ! (...) »

2.2.3 Le niveau d'instruction

Trois (03) niveaux d'instruction ont été répertoriés : il s'agit des «sans niveau», du « niveau primaire», et du «niveau secondaire» comme le confirme le tableau ci après

Tableau n° 10 : Répartition des chefs de ménages selon le niveau d'instruction et le sexe

Niveau

d'instruction

Sexe

Aucun

Primaire

Secondaire

Totaux

Masculin

5

18

9

32

Féminin

25

15

8

48

Totaux

30

33

17

80

Est considérée comme sans niveau (aucun), toute personne qui n'a pas fait un seul jour d'école, qui ne sais ni lire ni écrire dans une langue quelconque. A un niveau primaire, toute personne qui sait lire et écrire dans une langue autre que les langues locales, et/ou toute personne ayant fréquenté, même si elle ne sait ni lire ni écrire dans cette langue. Cela regroupe ainsi tous les enquêtés qui ont fait au moins le CP1 et au plus le CM2. Sont alors considérés comme ayant un niveau secondaire, ceux qui ont fait au moins la classe de 6ème et au plus la classe de terminale.

Il ressort du tableau qu'une grande proportion des enquêtés a un « niveau primaire» (41,25% soit 33 personnes). Si l'on se devait de faire une analyse plus profonde, près de 2/3 (62,5% soit 50 personnes) ont eu la chance de faire au moins l'école, quand bien même seulement 21,25% (soit 17 personnes) peuvent se prévaloir d'un niveau acceptable (c'est-à-dire ceux qui ont pu atteindre le collège).

Par ailleurs, les «sans niveau» qui représentent 37,50% de l'échantillon (soit 30 personnes) sont majoritairement des femmes. Elles représentent 83,33% des personnes n'ayant aucun niveau et plus de la moitié (52,08%) du nombre total de femmes. C'est dire que quoique l'école ait été installée tôt dans la localité, certains stéréotypes jadis bien en place (l'école c'est pour les garçons et non les filles), ont contribué à créer un écart entre le pourcentage des hommes scolarisés et celui des femmes.

D'un point de vue beaucoup plus global, la localité ne semble pas si mal lotie pour ce qui est du niveau d'instruction et ce par rapport à certaines localités du pays.

CHAPITRE III : ANALYSE DE LA SITUATION DES ORPHELINS

3.1 L'importance de l'héritage et son utilisation: une donnée qui conditionne la scolarisation des orphelins.

Cette partie vise essentiellement l'analyse de ce que les parents décédés possédaient comme biens, l'usage qui en a été fait et surtout l'apport de ces biens dans la scolarisation de leurs enfants. Cependant, il parait nécessaire de se pencher d'abord sur les causes du décès.

3.1.1 Les causes du décès

Plusieurs causes ont été évoquées par les enquêtés : elles vont du simple bouton, qui s'est par la suite gangrené pour finalement provoquer le décès, au VIH/SIDA, en passant par des maladies courantes comme le paludisme, l'hypertension artérielle, si ce n'est pas le fétichisme. Pour des questions de commodité, les différentes causes évoquées ont été regroupées en six (06) catégories: les maladies de courte durée, les maladies de longue durée, le fétichisme, le VIH/SIDA, et aussi l'exception des cas d'accident de circulation ou de travail.

*Tableau n° 1148 : Cause du décès en fonction du parent décédé

Cause

Parent

Courte maladie

Longue maladie

fétichisme

VIH/SIDA

Ne Sais

Pas

accident

Décès du père

13

10

8

7

24

2

Décès de la mère

6

2

5

6

10

1

48 Pour le tableau en astérisque les totaux n'ont pas été fait parce que ne s'y prêtant pas du fait que dans certains cas c'est un parent qui est décédé et dans d'autres les deux parents.

Pour mieux appréhender les résultats ci-dessus, et procéder à une meilleure analyse des données, nous les avons représentés sous forme de diagramme en bâton

Diagramme n°1 : Représentation graphique des causes évoquées pour le décès des parents des orphelins

35 30 25 20 15 10

5

0

courte maladie longue maladie fetichisme vih/sida

ne sais pas accident

Il apparaît que le cas le plus nombreux reste celui de Ne Sais Pas », c'est-à-dire que l'enquêté ignore la cause du décès du parent, suivi des cas de courte maladie. Sensiblement, autant d'enquêtés ont parlé de cas de longue maladie, de fétichisme ou de VIH/SIDA. L'on pourrait d'emblée se poser la question de savoir pourquoi ce

?

nombre si important de raison du décès inconnue

Il existe des cas où véritablement les raisons sont ignorées soit parce que les parents ne
vivaient pas avec les chefs de ménages actuels (cas de personnes qui vivaient en Côte
, volontairement,

d'Ivoire), soit parce que l'enquêté a décidé de ne pas révéler la cause

du décès. Pour B. TAV ERNE49 (1997) : « le Sida attire la honte. Le sidéen «gâte le nom » de sa famille, il la déshonore » Cela est d'autant vrai qu'à la question de savoir quelle est la cause du décès du parent, F.J.50 répondait : (...) de quoi meurt- on ? Il est mort de maladie ! » Avez- vous une idée du mal dont il souffrait ? Avions nous

:

renchéri pour nous entendre dire comme je ne suis pas docteur, il est difficile pour

: le statut social de l'enfant orphelin. Société d'Afrique et

SIDA (FRA), 1997,

49 TAVERNE Bernard, La dimension occultée No 17,18 p8

50 Homme âgé de trente sept (37) ans et sans niveau d'instruction

moi de le savoir ». C'est ainsi que certains cas de VIH/SIDA ont été passés sous silence et considérés soit comme cas de «longue maladie» ou carrément de cause du décès ignorées (Ne Sais Pas). Le VIH/SIDA reste toujours un tabou dans nos sociétés. C'est pourquoi même les enquêtés qui ont levé le voile sur le sujet ont fait usage de tacts et de tournures avant de donner l'information et sans réelle certitude. B.D51., dira à propos de son beau fils : « Ah ! Il parait que c'est le mal du siècle (appellation locale du Sida).

3.1.2 Les biens hérités et leur utilisation

Des biens de plusieurs natures ont été répertoriés comme appartenant aux parents défunts. Au titre de ces biens, on distingue des biens mobiliers (meubles, engins, ustensiles de cuisine etc.) et des biens immobiliers (parcelles). L'objectif alors est de savoir à qui ces biens ont profité. Deux cas de figure peuvent se présenter:

- Soit les biens ont profité aux héritiers de la première génération : cette catégorie regroupe le (ou la) veuf (ve) et ses enfants

- Soit ils ont profité aux héritiers de la deuxième génération : catégorie qui regroupe les ascendants, les collatéraux (les frères et soeurs, cousins et cousines, oncles, tantes, etc.).

Les résultas sont consignés dans le tableau ci-dessous :

51 Homme de soixante sept (67) ans, enseignant a la retraite

Tableau n° 12: Répartition des biens de(s) parent(s) décédé(s) en fonction de la catégorie de bénéficiaires

Nature des
biens

bénéficiaires

Mobiliers et

immobiliers

Mobiliers simples

Aucun bien ou
NSP

Totaux

Héritiers de la 1ère
génération

15

4

-

19

Héritiers de la 2ème
génération

7

5

-

12

Sans objet

-

-

49

49

Totaux

22

9

49

80

De prime abord, le constat le plus frappant qui ressort du tableau est le nombre élevé de personnes qui ne possédaient aucun bien au moment du décès. Ils représentent plus de la moitié des parents défunts (61,25% soit 49 personnes contre 38,75% pour l'ensemble des personnes ayant laissé un bien quelconque). L'on pourrait alors se demander pourquoi beaucoup de parents défunts ne possédaient pas de biens ?

Il faut remarquer que les parents défunts avaient un faible niveau de rémunération qui a contribué pour l'essentiel à les rendre peu nantis. Cette situation en elle-même s'explique aussi par la nature du secteur d'activité dans lequel ils évoluaient (confer tableau 4 annexe1). Or la plupart des activités évoquées par les enquêtés relèvent du secteur informel. Boutiquier, employé de commerce, transporteur, etc., ont été fréquemment évoqués. Aussi, une autre explication dérive de la situation de maladie qui peut avoir conduit à appauvrir les parents défunts. C'est ainsi qu'en cas de longue maladie, (surtout les cas de VIH/SIDA), certains parents ont été contraints de vendre l'essentiel de leurs biens pour pouvoir subvenir aux soins médicaux. Y.L.52, dira : « il avait un troupeau de cinq chèvres qu'on a d'abord vendu pour les soins et comme il ne pouvait pas travailler, on a acheté du mil avec le reste. Après, on a été contraint de

52 Veuve de cinquante cinq (55) ans qui se retrouve aujourd'hui avec ses deux enfants

vendre le vélo » c'est cette réalité qu'évoque Yacouba YARO53(2002) quand il soutient que « lorsque la personne qui procure la principale source de revenu est atteinte du SIDA, le revenu du ménage est réduit des deux tiers (2/3), et sa consommation, notamment en matière d'éducation, baisse de moitié ». Pour résumer, il importe de dire que les parents défunts menaient des activités diverses, mais ne possédaient pas assez de biens immobiliers ou mobiliers. Aussi, la situation de maladie a contribué à dégrader davantage cette situation puisque l'essentiel des biens a été vendu pour les soins et besoins du moment. Néanmoins on peut se demander quel peut être l'apport de cet héritage dans la scolarisation des enfants notamment pour ceux qui en possédaient ?

3.1.3 Apport de l'héritage dans la scolarisation des orphelins

A ce niveau, il s'est agi pour nous de voir comment l'héritage des enfants a été mis à profit pour leur scolarisation. Le tableau suivant nous présente les résultats :

Tableau n° 13: Apport des biens des parents défunts dans la scolarisation des orphelins

Possession de
biens

Apport dans

la scolarisation

Oui

Non

Totaux

Nul

27

-

27

Insignifiant

3

-

3

Significatif

1

-

1

Sans objet

-

49

49

Totaux

31

49

80

53 YARO Yacouba, Sida et éducation au Burkina Faso : que sait-on ? Colloque (la recherche face aux défis de l'éducation au Burkina Faso), Ouagadougou, 19-22 novembre 2002, p24

Dans la grande majorité, on constate un faible apport des biens des parents décédés dans la scolarisation des orphelins. Pour 87,10% (27 cas sur 31) l'apport est nul. Il est significatif pour seulement 3,23% (une seule personne) des cas, et insignifiant pour 9,67% des cas.

Conclusion partielle : faible niveau de revenu des parents, dû à une situation d'emploi précaire, mauvaise répartition des biens d'un point de vue global, caractérisent la situation des parents défunts. Cette situation contribue pour l'essentiel à rendre la situation des orphelins difficile. A l'exception de quelques rares enfants qui bénéficient d'une pension d'orphelin, susceptible de représenter une ressource qui puisse concourir à leur scolarisation, la plupart des enfants demeure dans une situation où la dépendance vis-à-vis des personnes qui les prennent en charge élevée.

3.2 La situation professionnelle et surtout les charges du chef de ménage comme fait explicatif des difficultés de scolarisation des orphelins

Dans cette partie, il s'agit d'analyser les relations qui existent entre un certain nombre de variables. D'une part, voir l'influence de la situation professionnelle du chef de ménage sur les difficultés de scolarisation, et d'autre part, la variation que subi ses difficultés en fonction des charges relatives au revenu du ménage notamment le nombre d'enfants à scolariser.

Cependant, il convient d'abord de vérifier si le lieu de résidence de l'orphelin répond à ses aspirations.

3.2.1 Le lieu de résidence des orphelins en fonction du sentiment d'appartenance au ménage

La résidence de l'orphelin a son importance pour mieux appréhender les difficultés rencontrées. La nature du lien entre l'orphelin et le chef de ménage peut influencer positivement ou négativement les sentiments d'appartenance.

Tableau n° 14 : Type de filiation et sentiment d'appartenance au ménage

Sentiment d'appartenance Filiation

Oui

Non

Totaux

Fils/fille

20

-

20

Frère/soeur

3

1

4

Neveu/nièce

16

3

19

Petit fils/fille

27

7

35

Autre lien

-

2

2

Totaux

67

13

80

Pour 83,75% des cas, les orphelins se plaisent dans leurs ménages respectifs. Au delà de cet état de faits illustré par le tableau, force est de reconnaître que les dires des enquêtés (orphelins) ont caché certaines réalités. D'abord, il faut noter que dans nos sociétés, très rarement les enfants sont consultés quand il s'agit du choix de leur résidence. A ce sujet, David KABORE et al.54 (2003) signalent que pour « la participation aux décisions qui les concernent, les enfants vivant bien dans les ménages, dans les structures d'accueil ou pris en charge par les institutions (ONG, Associations), sont très peu consultés (...) ni pour le partage de l'héritage, ni pour la séparation avec la fratrie, ni pour le placement dans une famille d'accueil ». Aussi, notre présence en elle-même, c'est-à-dire en tant que personne étrangère à la famille a

54 KABORE David et al. : Analyse de la situation des OEV : Volet Santé, Alimentation, Nutrition, Juridique, Psychosocial Ouagadougou, 2003, p41

été un grand obstacle pour beaucoup d'enfants. Cette situation a contribué à faire peser la balance d'un coté, et ce malgré les précautions prises pour permettre une liberté d'opinion et d'expression de ces derniers. Si à l'exemple de P.L.55 qui souhaite « partir chez ses grands-parents paternels », certains se sont exprimés librement, force est de reconnaître que beaucoup ont été réduis au mutisme et ne se sont contentés de ne voir les choses que dans leurs meilleurs aspects. Jeune âge, peur de représailles (malgré les assurances données), méfiance vis-à-vis de l'enquêté etc. ont contribués à biaiser les résultats.

3.2.2 La profession des chefs de ménages et les difficultés de scolarisation

Les professions, par soucis de simplicité et de meilleure appréhension ont été regroupées en plusieurs catégories. N'a été retenue que l'activité principale menée par le chef de ménage même si l'on doit de reconnaître que beaucoup d'entre eux associent à la fois une multitude d'activités en fonction des périodes de l'année.

Le tableau suivant nous présente l'ensemble des résultats recueillis auprès des enquêtés.

55 Fille de seize (16) ans, classe de 5ème

Tableau n°15: Relation entre profession du chef de ménage et difficultés de scolarisation rencontrées.

Profession du chef de ménage

Difficultés

de scolarisation

Culti- vateurs/ éleveurs

Ménagères

Employés

Retraités
/
inactifs

Commer
-çants

Totaux

Peu
nombreuses

4

-

3

2

9

18

Très
nombreuses

47

8

1

3

3

62

Totaux

51

8

4

5

12

80

L'agriculture est la principale activité menée par les enquêtés. Elle est exercée par 63,75% des enquêtés. Nous avons émis l'hypothèse que la situation professionnelle du chef de ménage a une influence capitale sur la scolarisation des enfants. C'est ce que Rémi CLIGNET56 (1994) soutient en disant que « la profession des parents exerce des effets sur la scolarisation : tout d'abord elle induit le volume des moyens financiers mobilisables en faveur de la descendance ». Pour Toussaint SOMDA57 (2006), « l'éducation ayant un coût est un facteur qui limite les chances d'accès des enfants en âge d'aller à l'école, notamment les enfants qui appartiennent aux couches sociales défavorisées pauvres ». Plus les enfants seront sous la tutelle de personnes aux faibles revenus, plus les chances pour eux de poursuivre une scolarisation dans de meilleures conditions s'amenuisent. C'est pourquoi pour 92,15% des cultivateurs, les difficultés rencontrées sont très nombreuses. Elles le sont aussi pour toutes les ménagères. On comprend mieux cette réalité quand on sait que dans la commune de Toma le

56 CLIGNET Remi, La demande d'éducation : aspects sociologiques. Afrique contemporaine (FRA), 1994, N° spécial, p114

57 SOMDA Sakûmê Toussaint, Impact de la situation socio-économique des parents sur la scolarisation des filles en milieu rural: cas de la société dagara du département de Koper dans la province du Loba, Mémoire de Maitrise, Ouagadougou, mai 2006, p58

revenu moyen des ménages est faible, et est de 212 113 F CFA par an58. Pour les employés et les commerçants, ces difficultés sont plus atténuées. Seulement 25% des employés et un quart (1/4) des commerçants estiment rencontrer plus de difficultés pour subvenir aux besoins scolaires des orphelins.

3.2.3 Les charges des chefs de ménages

Le ménage (ou la famille) est l'unité de base au sein de laquelle différents membres apparentés ou non, vivant ensemble dans la même concession, « mettent en commun leurs ressources et satisfont ensemble aux besoins de la famille » (Jean-François KOBIANE, 2002). La moyenne des ménages de la commune est de 6,1759. La moyenne des ménages selon les données de terrain est de 9,860. Cependant, de grands écarts existent. Si le plus petit des ménages est constitué de trois (03) personnes, le plus grand enregistré comptait jusqu'à quarante et une (41) personnes. La taille du ménage même si elle permet de se faire une idée sur la charge de la famille, elle traduit moins les besoins de scolarisation pour le ménage. Il parait alors plus judicieux de voir en termes concrets le nombre d'enfants à scolariser.

58 SAGEDEC, monographie de la commune de Toma, rapport définitif, DREP/BM, juillet 2000, p 36

59 idem

60 Cette moyenne a été obtenue en additionnant le nombre de personnes par ménage, divisé par le nombre total de ménages.

Tableau n° 16 : Rapport entre le nombre d'enfants à scolariser et les difficultés de scolarisation rencontrées

Nombre d'enfants du ménage Difficultés

de scolarisation

rencontrées

] 0 ; 5]

] 5 ; 10]

] 10 ; 15]

] 15 ; 20]

Totaux

Peu nombreuses

15

2

1

-

18

Très nombreuses

12

40

7

3

62

Totaux

27

42

8

3

80

La majorité des orphelins se retrouve dans des ménages oü le nombre d'enfants est compris entre cinq (05) et dix (10) enfants (52,5% de l'effectif). Selon l'analyse de Komla LOKPO61 (1999), « les parents en charge de grandes familles doivent tout particulièrement s'occuper de la scolarisation des enfants. Ceci apparaît plus difficile qu'on a un nombre élevé d'enfants à scolariser, surtout avec un revenu laissé aux caprices de la pluviométrie et de la nature ». Les résultats auxquels nous avons abouti corroborent cette réflexion. Plus la taille du ménage est grande, plus accrues sont les difficultés. Ces difficultés sont très nombreuses pour 44,44% des ménages de moins de cinq (05) enfants à scolariser, 95,23% pour les ménages dont le nombre d'enfants est compris entre cinq (05) et dix (10), et de 100% quand il y a plus de quinze (15) enfants à scolariser. Pour T.S.62, « ce n'est pas que c'est la scolarité d'un enfant qui me dérange. J'en ai en tout sept (7). Certains sont au primaire, d'autres au collège. Dans ces conditions comment à moi seul je peux assurer la scolarisation de tout ce monde ? »

Conclusion partielle : que retenir de la situation professionnelle des chefs de ménages
des orphelins ? Cultivateurs pour la majorité (63,75%), les ménages oü vivent les

61 LOKPO komla, Conditions socio-économiques et rendement scolaire des élèves sous tutorat à Ouagadougou: une approche des relations entre la famille "tutorale" et les résultats à l'école. Université de Ouagadougou, Mémoire de Maitrise, FLASHS, 1999, p79

62 Homme, Chef de ménage ayant sept (07) enfants à scolariser

orphelins sont constitués pour 66,25% des cas de grandes proportions d'enfants (plus de 5), rendant ainsi les charges des chefs de ménages dans bien des cas au delà de leurs capacités. La faiblesse des revenus des ménages63 rend difficile la situation de scolarisation des orphelins. Les chefs de ménages se retrouvent souvent submergés à telle enseigne que certains n'ont pas hésité à nous confier regretter d'avoir ces orphelins à leur charge parce qu'ils représentent une charge supplémentaire. Par ailleurs, le lien de sang les oblige à cette prise en charge. Pour K.E64 « si je dis que je ne regrette pas d'avoir cet enfant à ma charge, j'ai menti, (...) mais, un proverbe samo dit qu'on ne se lasse jamais de sa grand-mère maternelle »

3.3 Le coût de la scolarisation : une influence certaine sur le devenir scolaire des orphelins.

La scolarisation, avions nous dit, est un concept dont il n'est pas toujours aisé de saisir les contours tant il s'imbrique et entretient des similitudes avec des concepts voisins tels que l'éducation. Au delà de ce fait, la compréhension la plus simpliste revient à penser qu'il regroupe l'ensemble des moyens mis en oeuvre pour permettre à un enfant de pouvoir fréquenter une institution scolaire. Cette nécessité, si elle a une forte connotation économique, demeure aussi ancrée dans son aspect social qui s'appréhende par le regard que l'on se fait d'abord de l'institution, des profits que l'on entend en tirer, en somme, de la vision que l'on s'en fait.

3.3.1 La vision de l'école.

L'école est de nos jours perçue comme une bonne chose. Ce point de vue est unanime
pour l'ensemble des enquêtés. C'est aussi le constat fait par PALENFO A.A65 (2006)

63 Selon les résultats de l'Enquête Prioritaire sur les conditions de vie des ménages, le revenu moyen annuel d'un ménage de 7,8 personnes en moyenne est estimé à 532.045 F CFA, soit un revenu moyen annuel de 68.210 F CFA par tête. A Toma où la taille moyenne des ménages est de 6,17 personnes, ce revenu moyen annuel est de 420.861 F CFA (source: SAGEDEC, monographie de la commune de Toma, rapport définitif, DREP/BM, juillet 2000, 136p)

64 Femme ménagère de 41 ans

65 PALENFO Akpéba Annabelle: stratégie de scolarisation et représentation de l'école chez les familles lobi et birifor vivant à Ouagadougou, mémoire de Maitrise, Université de Ouagadougou, UFR/SH, 2006, p47

pour qui « l'école est importante pour l'avenir des enfants dans la mesure où elle permet d'une part d'avoir une promotion et d'autre part, d'acquérir des connaissances permettant d'éviter l'analphabétisme et d'avoir une ouverture sur le monde» Certains enquêtés n'hésitent pas à parler d'obligation. Obligation pour eux parents d'y envoyer leurs enfants, obligation pour les enfants d'y aller. Des divergences de point de vue n'apparaissent que quand l'on se met dans la dynamique de son utilité, c'est-à-dire ce à quoi elle doit servir.

Tableau n° 17 : Vision de l'école des chefs de ménages en fonction de leur niveau d'instruction

Utilité de

l'école niveau

d'instruction

Comprendre
le français

Avoir des
connaissances

S'ouvrir
au monde

Travailler

Totaux

Aucun

6

2

3

18

29

Primaire

2

11

4

17

34

Secondaire

-

1

14

2

17

Totaux

8

14

21

37

80

L'entendement premier que les enquêtés ont de l'école est qu'à long terme, elle doit conduire à l'emploi. Tout niveau scolaire confondu, c'est près de la moitié des enquêtés (46,25% soit 37 personnes) qui s'inscrivent dans cette logique, avec cependant de légères différences selon toujours le niveau d'instruction. En effet, plus le niveau s'élève (c'est-à-dire que quand l'on passe d'un sans niveau à un niveau secondaire), moins l'on attribut cette tache à l'école. Pour ceux qui pensent que l'école à pour but l'insertion professionnelle, plus de la moitié (48,64% soit 18 personnes) n'ont aucun niveau, et seulement 5,4% (soit 02 personnes) ont un niveau secondaire.

Aussi, l'école représente toujours une fascination qui semble être l'apanage des
personnes sans niveau d'instruction. 75% des personnes qui n'ont aucun niveau
pensent que l'école a pour objectif de permettre à l'enfant de comprendre le français, à

l'image de T.I.A.66, pour qui : au moins, on peut avoir des enfants qui comprennent français, lisent et écrivent nos lettres (...) comme nous on n'a pas eu cette chance d'aller à l'école >. Pour beaucoup de personnes, tout se résume aujourd'hui à l'école. A ce propos, T.F.67, dira : un enfant qui est allé à l'école vaut toujours mieux qu'un enfant qui n'y est pas allé >. K.E.68, pour nous prouver combien pour elle l'école est d'une importance, ira jusqu'à nous raconter son anecdote : un jour je suis allée à l'hôpital pour voir un malade. Comme je ne connaissais pas où était la chambre du malade, je suis rentrée par hasard dans le bureau d'un médecin. Cela ne lui a pas plu et il m'a dit : c'est bête ça ! Ne sachant pas ce qu'il a dit j'ai répondu oui oui ! Celui qui était avec lui m'a alors expliqué qu'en fait il m'a insulté. Si j'avais été à l'école, j'aurai compris ce qu'il a dit ! >

Enfin, pour 17,5% des personnes qui ont majoritairement un niveau primaire (78,57%), l'école permet aux enfants d'avoir des connaissances alors que 26,25% d'entre eux voient en elle le moyen pour l'enfant de s'ouvrir au monde. Cette dernière categorie est dominée par ceux qui ont un niveau secondaire (66,66%).

En somme, on constate une vision à dominance positive de l'école. Cela devrait influencer positivement la décision des ménages d'y envoyer leurs enfants. C'est l'avis aussi de F.J.69, quand il affirme : c'est un problème de moyens, sinon personne ne doit laisser son enfant sans le mettre à l'école >. L'expression «manque de moyens» confirme la variante économique de la demande d'éducation. On est tenté de se poser la question suivante : combien coûte la scolarisation d'un enfant?

3.3.2 Coût de la scolarisation.

Parler de coût de la scolarisation revient à faire allusion à toute dépense engagée pour
permettre à un enfant d'aller à l'école. Cela regroupe aussi bien les frais de scolarité

66 Femme, âgée de soixante (60) ans et sans niveau d'instruction

67 Femme de trente deux (32) ans

68 Femme de cinquante un (51) ans et sans niveau d'instruction

69 Homme de trente deux (32) ans

(ou la cotisation des parents d'élèves), les tenues scolaires (s'il y`en a), et aussi l'ensemble du matériel didactique (cahiers, bics, matériel de géométrie, livre, sac d'école, etc.)

On ne peut pas évaluer avec exactitude les coûts de ces différents facteurs. Si les scolarités ou les cotisations des APE sont fixées pour l'année scolaire, il est cependant difficile d`avoir une idée exacte des fournitures. Anselme YARO70 (1999) rappelle qu' « au Burkina Faso, les prix des fournitures varient : il ya les prix officiels, mais ce sont surtout les prix chez les commerçants qui comptent ». Néanmoins, nous avons essayé d'évaluer de façon approximative le coût des différents facteurs indispensables pour un élève. Pour ce faire, nous y sommes allés par étapes :

> la première étape a consisté à se renseigner auprès des établissements aussi bien privés que publics pour faire le point sur le matériel didactique exigé pour chaque classe allant de la classe de CP1 à la classe de 3ème.

> à la deuxième étape, pour chaque classe, nous avons pris attache avec deux (02) librairies de la place où nous avons pu avoir le coût de chaque élément afin de pouvoir évaluer non pas de façon exacte, mais approximative, le prix à payer pour acquérir la totalité des fournitures scolaires par classe.

A ces fournitures scolaires, il faut ajouter la cotisation de l'APE et la tenue scolaire, pour avoir une idée nette du coût global

70 Anselme YARO, Représentations de l'école par les parents au Burkina Faso, Colloque (la recherche face au défis de l'éducation), Ouagadougou 19-22 novembre 2002, p22

Tableau n° 18: Evaluation du coût approximatif des besoins scolaires en fonction du type d'établissement fréquenté et du niveau d'étude

 
 
 

Public

Privé

Coût total

 

Tenue
scolaire

Fournitures
scolaires

APE

Frais de
scolarité

Public

Privé

CP

-

1000

1000

15000

2000

16000

CE

-

1000

1000

15000

2000

16000

CM

-

2000

1000

15000

3000

17000

1er cycle

4000

5000

10000

53000 à
58000

19000

62000 à
67000

En termes beaucoup plus concrets, un parent dépense entre deux mille (2000) et soixante sept mille (67000) par an pour chaque enfant qu'il envoie à l'école, sans y avoir comptabilisé l'achat de livres71 pour chaque classe. A ce coût minimum de deux mille (2000) et maximum de soixante sept mille (67000) francs, il faudrait encore ajouter celui du sac d'école qui n'est pas souvent abordé par les parents d'élèves.

Pour faire face aux besoins scolaires des orphelins, deux (02) situations se présentent :

- soit le chef de ménage reçoit de la part des associations/structures un appui pour le payement des frais de scolarité et de l'achat du matériel didactique.

- soit il ne reçoit aucune aide et doit lui-même avec ses ressources faire face aux besoins de scolarisation de l'orphelin.

Dans le cas de notre échantillon, seulement vingt quatre (24) chefs de ménages (soit 30%) bénéficient d'un appui.

71. Ce volet a été exclu parce que de plus en plus dans les écoles, aussi bien privées que publiques, les élèves reçoivent gratuitement des manuels scolaires, cependant, à la Direction de l'Inspection Primaire, on reconnaît les offres insuffisantes par rapport à la demande.

Le tableau suivant permet de faire les constats :

Tableau n° 19 : Rapport entre apport des associations/structures en fonction de la profession des chefs de ménages

Aide reçu de la part
d'une association

Oui

Non

Totaux

Valeur évaluée Profession des

chefs de ménages

Moins de
5000

[5000-
17000[

17000 et +

 
 

Cultivateurs/éleveurs

3

6

1

41

51

Ménagères

1

1

3

3

8

Employés

-

-

-

4

4

Retraités/ inactifs

-

2

2

1

5

Commerçants

-

4

1

7

12

Totaux

4

13

7

56

80

Les chefs de ménages cultivateurs sont les plus durement touchés par l'absence d'appui à la scolarisation des orphelins qu'ils ont à leur charge. 80,39% d'entre eux n'ont pas d'appui. Cela peut s'expliquer d'une part par l'insuffisance de ressources au niveau des associations qui viennent en aide aux enfants, et d'autre part par la situation d'ignorance de l'existence de ces structures par les chefs de ménages. Quand bien même les structures existent, très peu de chefs de ménages les connaissent et les fréquentent.

Or, l'apport de ces associations auraient un temps soit peu permis de pallier aux difficultés de scolarisation des orphelins si nous convenons avec P.R.72 que : « la situation est difficile surtout pour les orphelins complets, le manque de moyens faisant que les enfants ne peuvent pas poursuivre leur scolarité ». Néanmoins, les associations

72Président de l'ASSEMERTOM

se satisfont des acquis enregistrés. Pour K.R.73, « S'il n'y avait pas notre association, je crois que certains enfants ne seraient pas allés à l'école ».

Cependant, les associations n'ont pas caché leur mécontentement dû au fait que certains chefs de ménages usent de stratagèmes pour permettre à certains enfants de bénéficier d'un double parrainage. Désarroi aussi face à certaines dérives où le matériel donné aux orphelins est confisqué par le tuteur au profit de ses propres enfants. « Nous avons vu des cas où des sacs d'école ont été retirés entre les mains des orphelins et remis aux propres enfants du tuteur (...). Certains tuteurs viennent nous voir, et dès que nous leur remettons le matériel, ils s'en vont le remettre à leurs propres enfants laissant ainsi les vrais bénéficiaires » : soutient O.A.74 C'est en toute légitimité que les associations ont un sentiment de résultats souvent mitigés de leurs actions. Les résultats scolaires sont bien en deçà de leurs attentes, posant du même coup le véritable problème du suivi des enfants. « Nous intervenons depuis 1992 dans la localité. En quinze (15) ans d'existence, si nous nous devions de faire un bilan, nos meilleurs résultats sont de vingt (20) brevetés et quatre (04) bacheliers », amertume de K.R.75, pour qui beaucoup d'argent a été investi pour rien.

Pour mieux appréhender ce que peut avoir comme implication les coûts ci-dessus pour les parents, nous nous sommes intéressés au kit scolaire des enfants interrogés. Certes, l'enquête s'est déroulée à une période de rentrée scolaire (mois d'octobre), et donc à un moment où certains enfants n'avaient pas encore reçu la totalité du matériel scolaire, mais les chiffres auxquels nous avons abouti sont porteurs de sens : sur les quatre vingt (80) enfants interrogés, seulement quatre (04) soit 5% disposaient du nécessaire pour aller à l'école et 95% étaient toujours dans l'attente soit du complément, soit de la totalité des fournitures scolaires. Et, certains de se poser de véritables inquiétudes sur la gratuité de l'école comme le soutient explicitement B.D.76, « on dit que l'école est gratuite (...) ; nous en tout cas on ne voit pas cette

73 Président du CLJT

74 Présidente de l'AED

75 Président du CLJT

76 Retraité de soixante sept (67) ans

gratuité de l'école77 là ! ». Au regard de ces chiffres, l'on pourrait aisément mieux comprendre les difficultés vécues par les chefs de ménages, surtout quand ceux-ci affirment avoir du mal à honorer leurs engagements pour ce qui est de la scolarisation des enfants. D'ailleurs, à ce sujet, Komla LOKPO78 (1999) rappelle qu' « un tuteur sur deux ne paye ni la scolarité, ni la cotisation de leurs filleuls »

3.3.3 Coût de la scolarisation et devenir scolaire

Le devenir scolaire des orphelins est fortement lié aux moyens financiers à mobiliser pour assurer leur scolarisation. Plus les coûts seront élevés, moins les personnes responsables des enfants seront en mesure de les maintenir à l'école, et surtout si le chef de ménage ne reçoit pas de la part des associations/structures un appui pour le payement des frais de scolarité et l'achat du matériel didactique

Pour ce faire, nous avons croisé deux (2) variables: la profession des chefs de ménage et les raisons possibles d'une déscolarisons précoce de l'orphelin. Les résultats sont consignés dans le tableau ci-dessous :

77 Des voies s'élèvent déjà pour remettre en cause cette gratuité de l'école qui considère qu'elle conduira à la construire un système à double vitesse : l'un bon et performant pour ceux qui comprennent et qui ont les moyens et l'autre inefficace et moribond pour le reste. Sources: Eugène Ilboudo, observateur n°7008 du 09 au 11 Novembre 2007

78 LOKPO komla, Conditions socio-économiques et rendement scolaire des élèves sous tutorat à Ouagadougou: une approche des relations entre la famille "tutorale" et les résultats à l'école. Université de Ouagadougou, Mémoire de Maitrise, FLASHS, 1999, p 64

Tableau n° 20 : Relation entre la profession chefs de ménages et la raison susceptible de pousser à une déscolarisation de l'orphelin

Raison

Profession

Manque de
moyens financiers
ou absence
d'appui de
structure

Mauvaises
performances/
abandon scolaires

Totaux

Cultivateurs

47

4

51

Ménagères

7

1

8

Employés

1

3

4

Retraités

3

2

5

Commerçants

8

4

12

Totaux

66

15

80

Le tableau nous fait ressortir que pour 82,25% des cas, la présence de moyens financiers demeure une condition sine qua non pour que les enfants puissent aller à l'école. Des diversités apparaissent cependant au sein des différentes catégories de profession. Si le manque de moyens pourrait être la cause d'une déscolarisation pour 92,15% des cultivateurs ou 87,5% des ménagères, cette raison est évoquée par seulement un tiers (1/3) des employés.

Conclusion partielle : la demande d'éducation s'imbrique dans un ensemble de perceptions que l'on a vis-à-vis de l'institution scolaire. Ces perceptions sont ancrées dans les retombées sociales que les populations attendent de leurs efforts de scolarisation. Cependant, arriver à scolariser un enfant requiert un investissement qui a un coût. Pour 82,25% des personnes interrogées (toutes professions confondues) la question de moyens financiers pourrait constituer la cause de déscolarisation, les familles comportant plusieurs enfants étant encore plus défavorisées.

En effet, force est de reconnaître que les personnes en charge des orphelins pourraient
être contraints à des choix dictés par la limite des moyens. Face au nombre élevé

d'enfants à scolariser, ils devront envoyer seulement une partie à l'école. Même s'il nous parait difficile de prévoir les critères de sélection des chefs de ménages, trois (03) schémas pourraient s'offrir à eux : une sélection par les performances scolaires, « en ne scolarisant que les enfants les plus aptes à aller à l'école » (Rémi CLIGNET)79, une sélection par les coûts (c'est-à-dire que seulement les enfants dont les frais de scolarité sont les moins chers iront à l'école), ou une sélection par filiation. Si ce dernier cas se devait d'être la base du choix de celui qui a l'orphelin à sa charge, avec dix neuf (19) vivant chez l'un des parents géniteurs, c'est un pourcentage de 23,75% qui pourraient être mieux lotis, contre la grande majorité de 76,25% qui ne sera pas considérée comme choix prioritaire.

En somme, la capacité financière de la plupart des chefs de ménages n'est pas en mesure de leur permettre de répondre aux besoins de scolarisation des orphelins. Cet état de fait, les chefs de ménages en ont pleine conscience et certains essayent de trouver les solutions palliatives auprès des structures et autres associations d'aide à l'enfance.

79 CLIGNET Remi, La demande d'éducation : aspects sociologiques. Afrique contemporaine (FRA), 1994, N° spécial, p112

Conclusion générale

La scolarisation pour tous d'ici 2015 est un des Objectifs phares du Millénaire pour le Développement. Cette scolarisation s'inscrit d'abord dans une volonté politique, celle pour un Etat de réunir les moyens les mieux adaptées pour atteindre les résultats escomptés. Ces moyens mis en oeuvre par l'Etat n'ont de sens que si l'offre d'éducation trouve un écho favorable au niveau des populations à travers une demande d'éducation qui réponde pleinement à cette offre. Or, la demande d'éducation des populations est fortement ancrée dans son aspect social tel que les bénéfices que l'on attend de l'école, et son aspect économique tel que le prix à payer pour la scolarisation. Aussi bien la revue de la littérature que l'enquête de terrain proprement dite ont fortement été imprégnées de ces aspects.

Pour ce qui est des résultats de l'étude menée auprès de l'échantillon, plusieurs informations découlent :

> les orphelins rencontrent effectivement des difficultés pour leur scolarisation, difficultés qui peuvent se résumer en termes d'incapacité des ménages à faire face aux frais de scolarité et aux besoins matériels indispensables à l'école.

> Les parents défunts exerçaient des activités diverses. Cependant, plus de la moitié des parents décédés ne possédaient aucun bien (61,25%), ce qui n'a pas permis aux orphelins d'être dotés d'un héritage conséquent à même de procurer des ressources susceptibles de faire face à leur scolarisation. Pour les parents défunts qui possédaient des biens, leur mauvaise répartition a contribué a rendre nul leurs apports dans la scolarisation des orphelins. Cela a pour conséquence l'entière dépendance des enfants de la personne qui en assure la garde actuellement.

> 43,75% des orphelins se retrouvent actuellement avec leurs grands-parents (maternels ou paternels), et 23,75% d'entre eux (les orphelins) sont chez l'un

des parents géniteurs toujours vivants. C'est dire que dans une acceptation un peu plus large, 67,5% des orphelins se retrouvent en famille et se frottent à des personnes déjà connues avec lesquelles il y a un lien de sang certain. Ce qui devrait redynamiser le sentiment d'appartenance et aplanir les divergences de traitements entre les différents enfants de la cour. Cependant, l'occupation principale des chefs de ménages est l'agriculture, qui est exercée par plus de la moitié des enquêtés, soit 63,75%. Par ailleurs, 66,25% des ménages ont plus de cinq (05) enfants à scolariser. Cela implique que le nombre d'enfants à scolariser est peut être au-delà des capacités des ménages et peut les conduire à faire des choix, en scolarisant seulement une partie des enfants.

> Même si certains orphelins sont aidés, force est de reconnaître que la grande majorité ne l'est pas. Ils sont 70% les enfants qui ne sont pas pris en charge par les associations qui interviennent dans la localité. Cela ne saurait dénoter d'une inefficacité des structures mais plutôt d'une offre nettement en deçà de la demande de plus en plus en croissante.

En somme, au terme de cette étude, force est de reconnaître que de nombreuses difficultés notamment financières font obstacle au bon déroulement de la scolarisation des orphelins. Même si les chefs de ménages mettent tout en oeuvre pour permettre aux enfants dont ils ont la charge de partir à l'école, le risque de déscolarisations qu'ils (les enfants) courent est bien grand, malgré l'apport non négligeable apporté par certaines structures et associations.

Bibliographie

Ouvrages généraux

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Ministère de l'Enseignement de Base et de l'Alphabétisation, Plan Décennal de Développement de l'Enseignement de Base, 2001-2010, Ouagadougou, Burkina Faso, 56p

Ministère de l'Action Sociale et de la Solidarité Nationale : Cadre Stratégique de Prise en Charge des OEV, Ouagadougou, mars 2005, 61p

SAGEDEC, monographie de la commune de Toma, rapport définitif, DREP/BM, juillet 2000, pdf

Ministère de l'Enseignement de Base et de l'Alphabétisation, statistiques de l'éducation de base 2005/2006, Direction des Etudes et de la Planification (DEP), Ouagadougou, Burkina Faso, Mai 2006, 389p

Ouvrages spécifiques

CLIGNET Remi : La demande d'éducation : aspects sociologiques. Afrique contemporaine (FRA) 1994 N° spécial, p108-118

COMPAORE Maxime, Ecole: Ziniaré et famille au BF, étude de cas et Guiloungou. L'Harmattan Paris (FRA) 1996, p155-174

De VERGER Philippe : La demande d'éducation : déterminants économiques. Afrique contemporaine (FRA), 1994 N° spécial p92-107

DE VREYER Philippe, une analyse économétrique de la demande d'éducation en côte d'ivoire, Revue d'économie du développement, vol1

PILON Marc et WAYACK Madeleine, la démocratisation de l'enseignement au Burkina-Faso: que peut-on en dire aujourd'hui ? EHESS, (FRA), Cahier d'études africaines, 2003, vol.43, n°169-170. p63-86

TAVERNE Bernard, La dimension occultée : le statut social de l'enfant orphelin. Société d'Afrique et SIDA (FRA), 1997, No 17,18 p7-8

Ouvrages méthodologiques

Raymond QUIVY et Luc Van CAMPENHOUDT, manuel de recherche en sciences sociales, Dunod, Paris, 1995, 287p

BERTHIER Nicole, les techniques d'enquête en sciences sociales, Armand Colin, Paris, 2006, 352p

DE SINGLY François, l'enquête et ses méthodes ; le questionnaire, 2ème édition refondue, Armand Colin, Paris, 2006,128p

Mémoires, thèses et articles

KOBIANE Jean-François, Ménages et scolarisation des enfants au Burkina-Faso: à la recherche des déterminants de la demande scolaire, Université Catholique de Louvain, Département des Sciences de la Population et du Développement, Institut de Démographie, 2002, 306p

LOKPO komla, Conditions socio-économiques et rendement scolaire des élèves sous
tutorat à Ouagadougou : une approche des relations entre la famille "tutorale" et les

résultats à l'école. Université de Ouagadougou, Mémoire de Maitrise, FLASHS, 1999, 121 p.

PALENFO Akpéba Annabelle, stratégie de scolarisation et représentation de l'école chez les familles lobi et birifor vivant à Ouagadougou, mémoire de Maitrise, Université de Ouagadougou, UFR/SH, 2006, 101p

UNICEF : les générations orphelines d'Afrique, 2005

UNICEF : Le SIDA : un désastre imminent, 2005

TOUGMA née KABORE Béatrice, les conséquences sociales et scolaires du VIH/SIDA sur les orphelins et enfants vulnérables : cas de la ville de Bobo Dioulasso, mémoire de fin de formation à la fonction d'inspecteur du 1er degré, 2003/2004, 127p

SOMDA Sakûmê Toussaint, Impact de la situation socio-économique des parents sur la scolarisation des filles en milieu rural: cas de la société dagara du département de Koper dans la province du Loba, Mémoire de Maitrise, Ouagadougou, mai 2006, 78p

Rapports

DABIRET Christophe N., OUEDRAOGO Moussa, Plan de développement de la commune de Toma 2001-2005, Rapport définitif, Octobre 2002

KABORE David et Al. : Analyse de la situation des OEV : Volet Santé, Alimentation, Nutrition, Juridique, Psychosocial Ouagadougou, 2003

Ministère de la Santé, Rapport final de l'atelier sur la prise en charge des orphelins du sida. Ouagadougou du 28 au 31 octobre 1996, Ouagadougou, 1997, 47p

YARO Anselme, Représentations de l'école par les parents au Burkina Faso, Colloque (la recherche face au défis de l'éducation), Ouagadougou 19-22 novembre 2002

Site Web

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REDDY Sanjay et HEUTY Antoine, réalisation des OMD : critique et stratégie, www.columbia.eddu/-sr793/AchievingtheMDGs.french.pdf

YARO Yacouba, Sida et éducation au Burkina Faso : que sait-on ? colloque (la recherche face aux défis de l'éducation au Burkina Faso), Ouagadougou, 19-22 novembre 2002. www.ird.bf/prog/areb/annuaire

SANGA Boureima, BARTHES David, Recensement General de la Population: le Burkina Faso compte près de 14 millions d'habitants, ed. SIDWAYA /Société/Burkina Faso, 25 Juillet 2007

www.mediaf.org/fr/medias/fiche.php

LAKIN Michael, Conférence mondiale sur l'éducation pour tous, Jomtein (Thailande), Mars 1990, Fev 1996.

http// : solidarites.info/conference-mondiale-ééducation.php

Annexes

Annexe1 : tableaux non utilisés.
Tableau n°1
: Représentation des ménages selon le nombre d'orphelins qui s'y trouve

Nombre d'orphelin Sexe

Un

Deux

Trois

Quatre

Totaux

Masculin

18

6

1

7

32

Féminin

31

13

4

-

48

Totaux

49

19

5

7

80

Tableau n°2 : Matériel reçu par les enfants à la date de l'enquête.

Matériel

reçu

Classe

Kit complet

Quelques
cahiers

Aucun
cahier

Sans objet

Totaux

CP

1

8

6

-

15

CE

-

11

-

-

11

CM

3

19

2

-

24

1ER cycle

-

14

5

-

19

Déscolarisés

-

-

-

11

11

Totaux

4

52

13

11

80

Tableau n°3 : Représentation des orphelins en fonction de l'âge et de la classe fréquentée

Classe Age

CP

CE

CM

1er
cycle

Déscolarisés

Non
scolarisés

totaux

6-8

9

-

-

-

-

-

9

8-10

4

3

-

-

-

-

7

10-12

2

3

13

-

-

2

20

12-14

-

-

7

-

2

-

9

14-16

-

5

4

19

5

2

35

totaux

15

11

24

19

7

4

80

Tableau n°4 : Répartition des parents défunts selon leur profession

Professi on

Parent

Cultivateu rs

Ménagèr es

Employ és

Indépenda nts

NS P

Retrait és

Totau x

Père

20

-

23

19

2

2

66

Mère

1

11

-

1

-

-

14

Totaux

21

11

23

20

2

2

80

Annexe N°2

Questionnaire réservé au chef de ménage et à l'orphelin.

Ce questionnaire a été élaboré dans le cadre d'une étude sur la scolarisation des Orphelins de la ville de TOMA (province du Nayala).Il vise comme objectif principal l'analyse des difficultés de scolarisation qui se posent aux orphelins

Ménage N° Secteur

I Partie réservée au chef de Ménage.

A. Caractéristiques sociodémographiques du chef de ménage.

A1. Nom . Prénom (s)

A2. Age (ou date de naissance)

A3.

Sexe : M F
A4.Religion :

1. Musulman (e) 2.Catholique

3. Protestant (e) 4.Animiste

5. Autre

A5. Situation matrimoniale.

1.

Célibataire sans enfant

2. Célibataire avec enfant

3. Marié Monogame

4. Marié Polygame

5. Séparé

6. Divorcé

7. Veuf/Veuve

A6.

Nombre d'enfants

A7. Nombre d'enfants scolarisés

A8. Nombre d'enfants non scolarisés

A9. Niveau d'instruction.

1.

Aucun niveau

2. Primaire

3. Secondaire

4. Supérieur

5. Coranique

6. Alphabétisé

B. Caractéristiques Socioéconomiques de l'enquête.

B1.

Profession

B2. Principaux biens et valeurs.

1. Habitats en dur

2. Habitats en tôle ou banco

3. Champs

4. Moyens de déplacement (Enumérer les)

5. Autres biens (énumérer les)

6.

Aucun bien.

B3.A combien pouvez-vous évaluer vos dépenses mensuelles ?

B4. A combien estimez-vous vos gains annuels ?

B5. Quelle appréciation faites-vous de votre niveau de revenu ?

B6. Recevez-vous de l'aide pour atténuer vos dépenses annuelles ?

Oui Non

B7. Si oui avec quelle périodicité ? Régulièrement Quelque fois

Rarement Sans objet

B8. Qui sont vos donateurs ?

Amis Parents

Etat/ONG Sans Objet

B9. Quelle est la nature de l'aide reçue ?

Vivres Quantité

Argent Quantité

Médicaments Quantité

Autres Quantité
Sans Objet

C Situation Sociodémographique de l'orphelin ?

C1 Combien de personnes en tout compte votre ménage ?

.Combien d'enfants en tout compte votre ménage ?

C3.Combien d'enfants ont entre six (06) et seize (16) ans ?

C4 Combien d'entre eux sont orphelins ?

C5 quel est l'âge de chaque orphelin ? Lequel des parents est décédé ?

Parent décédé Numéro

d'ordre

Age

Le père décédé

La mère

décédée

Les deux

parents

décédés

Orphelin 1

 
 
 
 

Orphelin 2

 
 
 
 

Orphelin 3

 
 
 
 

Orphelin 4

C6. Après le décès du parent (ou des parents), l'orphelin a-t-il changé de résidence? Oui Non

C7. Quel est le lien de parenté entre vous et l'orphelin ? Fils/Fille Frère/Soeur

Petit fils/fille Neveu/Nièce
Cousin/Cousine

Aucun Lien

Autre lien (à préciser)

C8. Qui a pris la décision de mettre l'orphelin à votre charge?

Décision familiale Décision personnelle

Volonté de l'enfant Décision des parents défunts
Autre

D Situation Socioéconomique du parent (ou des parents) défunt(s).

D1. A quand remonte le décès du parent (ou des parents défunts) de l'orphelin ?

- le père .

- la mère

D2. Connaissez-vous la cause de leurs décès ?

- le père .

- la mère

D3-Quel était la profession des parents?

-Le père

-La mère

D4 Quels sont les biens qu'ils possédaient ?

Parcelle(s) Argent Somme Moyens de déplacement Autres biens (à énumérer si possible)

D5. A qui ont profité les biens ?

D6. comment ont été repartis ces biens ?

D7. quelle évaluation faites-vous aujourd'hui de la gestion de ces biens ?

D8. Quel apport ces biens représentent dans la scolarisation des orphelins ?

E Scolarisation des orphelins ?

E1 Quelle est votre vision de l'école ?

Bonne chose Mauvais chose Sans avis

argumenter

E2- Parmi les orphelins à votre charge combien vont à l'école ? Quel est leur niveau de scolarisation ? Combien dépensez-vous environ annuellement pour chaque enfant? Quelle appréciation faites-vous des coûts pour chaque élève ?

N° d'ordre

Age

Niveau scolaire

Dépense
annuelle

Appréciation

Orphelin 1

 
 
 
 

Orphelin2

 
 
 
 

Orphelin3

 
 
 
 

Orphelin4

 
 
 
 

etc.

 
 
 
 

E3 quelle sont les difficultés que vous rencontrez pour leur scolarisation ?

E4 Pour vous quelle situation pourrait vous amener à déscolariser l'enfant à votre charge ?

F Actions menées en faveur des orphelins

F1 Existe-t-il dans votre localité des structures qui viennent en aide aux orphelins ? Oui Non

Si oui lesquelles ?

F2-Ces structures vous viennent-elle en aide?

Oui Non

F3-Si oui quelle est la nature de l'aide reçue ?
Vivre Quantité

Argent Quantité

Fourniture Quantité

F4- quelle appréciation faites vous de cette aide?

G Perspectives

G1 Si c'était à reprendre, auriez vous accepté de prendre cet (ces) enfant(s) chez vous ?

Oui Non

Justifiez

G2 Quelles propositions de solution avez-vous à donné pour faciliter la scolarisation des orphelins ?

I.

1-A l'endroit de l'état ?

2-A l' endroit des ONG ou des associations?

3-A l' endroit de votre communauté ?

4-A l' endroit des orphelins eux-mêmes?

II Partie réservée à orphelin lui-même

II1-Nom Prénom(s)

II2-Age (ou date de naissance)

II3-Sexe M F
II4-connaissais-tu tes tuteurs avant le décès de tes parents? Oui Non

II5-Sais-tu qui a décidé que tu loges là-bas ?

Oui Non

Si oui sais-tu pourquoi ?

II6-Es-tu content de loger là-bas ?

Oui Non

II6-Si non Pourquoi ?

II 7-Aurais-tu voulu loger ailleurs ?

Oui Non

II8-Pars- tu à l'école ?

Oui Non

(Si oui poser les questions en II8.1, si non passer à la question en II8.2)

II8.1

- Quelle classe fais-tu et dans quelle école ?

- As-tu déjà redoublé une classe ?

Oui Non

Si oui quelle(s) classe(s) ?

-As-tu reçu tes fournitures scolaires pour cette année ?

Oui Non (si non sauter la question suivante)

- Quantités ?

Sac d'école

Nombre de livres

Nombre de cahiers

Nombre de bics

- Qui a payé ces fournitures pour toi ?
II8 .2 Si non pourquoi ?

II9 Comment sont les relations entre ton tuteur et toi ?

Très bonnes Passables

Mauvaises Très Mauvaises

II10 Comment sont tes rapports avec les autres enfants de la cours ? Très bonnes Passables

Mauvaises Très Mauvaises II10-Te sens-tu comme membre à part entière de cette famille ? Oui Non

Si non pourquoi ?

Annexe N° 3

Guide d'entretien réservé aux structures administratives, ONG ou Associations.

Ce guide d'entretien a été élaboré dans le cadre d'une étude sur la scolarisation des orphelins de la ville de TOMA (province du Nayala). Il vise comme objectif principal l'analyse des difficultés de scolarisation qui se posent aux orphelins

Numéro d'ordre

I. Présentation de la structure.

1. Nom de la structure

2.

Date de création:

3. But Poursuivi

4. Nombre de membres

5. Objectif général

6. objectifs spécifiques .

7. Quels sont les activités que vous menez ?

II Interventions dans le domaine des orphelins

1. Pour vous quelle est la situation de scolarisation des orphelins de la commune ?-

2. Quelles ont été les actions entreprises par votre structure pour ces orphelins ?----

Quelle évaluation faites-vous de ces actions?

3. Pour votre structure qu'est ce qui parait primordial comme action à mener aujourd'hui pour les orphelins ?

III. Difficultés rencontrées.

1. Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans vos actions?

2. Comment faites-vous pour surmonter ces difficultés ?

IV. Proposition de Solutions

1. Au regard des difficultés qu'auriez-vous souhaité ?

2. Pour la bonne marche de votre structure et de vos actions à l'endroit des orphelins, qu'attendez- vous de :

- L'Etat ?

- De la communauté ?

- Des orphelins et de leurs familles ?

- Des ONG ou associations?

V. Relations avec les autres intervenants.

1. En dehors de votre Structure, quelles autres structures interviennent dans le même domaine ?

2. Quelle est la nature des relations que vous entretenez avec elles ?

3. Quelle appréciation faites-vous de votre cohabitation?

4. Comment voyez - vous les actions menées par les autres structures?

5. En dehors de votre structure quelle autre structure voyez - vous comme structure de référence dans la scolarisation des orphelins ?

6. Comment vous expliquez - vous leurs performances?

7. Comment sont vos rapports avec l'Action Sociale ?

VI. Autocritique

1. Pour vous qu'est- ce qui fait aujourd'hui la force de votre structure?

2. Pensez-vous avoir des faiblesses ?

Oui Non

Si oui lesquelles ?

Comment voyez-vous aujourd'hui le devenir de ces orphelins ?

Annexe N° 4

Guide d'entretien réservé aux autorités coutumières et religieuses

Ce guide d'entretien a été élaboré dans le cadre d'une étude sur la scolarisation des orphelins de la ville de TOMA (province du Nayala). Il vise comme objectif principal l'analyse des difficultés de scolarisation qui se posent aux orphelins

N° d'ordre

Nom du répondant Prénom(s)

-

1. Pour vous qu'est-ce qu'un orphelin ?

2. Qu'est ce qui peut le différencier d'un autre enfant?

3. D'un point de vue culturel, existe-t-il des rites particuliers à faire lorsqu' un enfant devient orphelin ?

Oui Non

Si oui lesquels ?

4. Selon les règles coutumières à qui revient la charge d'un enfant qui a perdu ses parents ?

5. quels sont les devoirs de cet enfant vis-à-vis de ce tuteur ?

6. Quels sont les droits et les obligations de ce tuteur envers cet enfant?

7. Au cas ou l'un des deux enfreint à ses devoirs ou obligations quelles sont les nouvelles dispositions à prendre ?

Cas où c'est l'enfant

Cas où c'est le tuteur

Arrive t-il que soient portés devant vos instances des cas de différends entre tuteurs et orphelins ?

Oui Non

9. Comment les résolviez vous ?

TABLE DES MATIERES

Dédicaces

.....ii

Remerciements

....iii

Sommaire .

vi

Sigles et abréviations

. v

Introduction générale

.1

PARTIE1 : CADRE THEORIQUE ET MÉTHODOLOGIE

4

CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE .

...5

1.1- Problème général de recherche

5

1.2- Question générale de recherche

.5

1.3- Revue de littérature

6

1.4- Problème spécifique

.17

1.5- Questions spécifiques

17

- Questions annexe

.17

1.6- Objectifs de la recherche

..18

1.6.1- Objectif général

18

1.6.2- Objectifs Spécifiques

18

1.7- Hypothèses

18

1.7.1- Hypothèse principale

.19

1.7.2- Hypothèses secondaires

19

1.8- Définition des concepts

19

1.9-Variables et indicateurs

24

CHAPITRE II : METHODOLOGIE

27

2.1- Justification du choix du site et du terrain

27

2.2- Description de la population cible

28

2.3- Technique d'échantillonnage

29

2.4- Outils et techniques de collecte de données 31

2.5- Techniques d'analyse et de traitement des données ...32

2.6- Déroulement du travail de terrain 33

2.7- Difficultés rencontrées et limites de l'étude 34

PARTIE 2 PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES DONNEES

CHAPITRE I : PRESENRATION DU MILIEU D'ETUDE

36

. 37

1.1-

Historique

.. 37

1.2-

Situation géographique....

38

1.3-

Milieu physique

38

1.4-

Données démographiques et socioéconomiques

. 39

1.5-

Données scolaires .

40

1.6-

Présentation des structures

41

CHAPITRE II : CARACTERISTIQUES GENERALES DES ENQUETES

2.1- Caractéristiques des orphelin

..44

44

2.1.1- L'âge

44

2.1.2- La classe fréquenté

45

2.1.3- Le type d'orphelin

.47

2..2- Caractéristiques des chefs de ménages

...48

2.2.1- L'âge

.....48

2.2.2- La situation matrimoniale .

.49

2.2.3- Le niveau d'instruction

.51

CHAPITRE III : ANALYSE DE LA SITUATION DES ORPHELINS

.53

3.1- L'importance de l'héritage et son utilisation: une donnée qui conditionne la

scolarisation de l'orphelin 53

3.1.1- Les causes du décès ...53

3.1.2- Les biens hérités et leur utilisation ..55

3.1.3- Apport de l'héritage dans la scolarisation des orphelins .58

3.2- La situation professionnelle et surtout les charges du chef de ménage comme fait
explicatif des difficultés de scolarisation des orphelins ..59

3.2.1- Le lieu de résidence des orphelins en fonction du sentiment d'appartenance au ménage . .59

3.2.2- La profession des chefs de ménage et les difficultés de scolarisation......60

3.2.3- Les charges des chefs de ménage 62
3.3- Le coût de la scolarisation : une influence certaine sur le devenir scolaire des

orphelins .. 64

3.3.1- La vision de l'école 64

3.3.2- Coût de la scolarisation .. 66

3.3.3- Coût de la scolarisation et devenir scolaire 71

Conclusion générale 73

Bibliographie ... 75

Annexes ... 79






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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand