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Analyse de la situation de scolarisation des orphelins de six à  seize ans de la ville de Toma (Province du Nayala )

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par Steve Dimitri PARE
Université de Ouagadougou - Maà®trise 2009
  

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3.3 Le coût de la scolarisation : une influence certaine sur le devenir scolaire des orphelins.

La scolarisation, avions nous dit, est un concept dont il n'est pas toujours aisé de saisir les contours tant il s'imbrique et entretient des similitudes avec des concepts voisins tels que l'éducation. Au delà de ce fait, la compréhension la plus simpliste revient à penser qu'il regroupe l'ensemble des moyens mis en oeuvre pour permettre à un enfant de pouvoir fréquenter une institution scolaire. Cette nécessité, si elle a une forte connotation économique, demeure aussi ancrée dans son aspect social qui s'appréhende par le regard que l'on se fait d'abord de l'institution, des profits que l'on entend en tirer, en somme, de la vision que l'on s'en fait.

3.3.1 La vision de l'école.

L'école est de nos jours perçue comme une bonne chose. Ce point de vue est unanime
pour l'ensemble des enquêtés. C'est aussi le constat fait par PALENFO A.A65 (2006)

63 Selon les résultats de l'Enquête Prioritaire sur les conditions de vie des ménages, le revenu moyen annuel d'un ménage de 7,8 personnes en moyenne est estimé à 532.045 F CFA, soit un revenu moyen annuel de 68.210 F CFA par tête. A Toma où la taille moyenne des ménages est de 6,17 personnes, ce revenu moyen annuel est de 420.861 F CFA (source: SAGEDEC, monographie de la commune de Toma, rapport définitif, DREP/BM, juillet 2000, 136p)

64 Femme ménagère de 41 ans

65 PALENFO Akpéba Annabelle: stratégie de scolarisation et représentation de l'école chez les familles lobi et birifor vivant à Ouagadougou, mémoire de Maitrise, Université de Ouagadougou, UFR/SH, 2006, p47

pour qui « l'école est importante pour l'avenir des enfants dans la mesure où elle permet d'une part d'avoir une promotion et d'autre part, d'acquérir des connaissances permettant d'éviter l'analphabétisme et d'avoir une ouverture sur le monde» Certains enquêtés n'hésitent pas à parler d'obligation. Obligation pour eux parents d'y envoyer leurs enfants, obligation pour les enfants d'y aller. Des divergences de point de vue n'apparaissent que quand l'on se met dans la dynamique de son utilité, c'est-à-dire ce à quoi elle doit servir.

Tableau n° 17 : Vision de l'école des chefs de ménages en fonction de leur niveau d'instruction

Utilité de

l'école niveau

d'instruction

Comprendre
le français

Avoir des
connaissances

S'ouvrir
au monde

Travailler

Totaux

Aucun

6

2

3

18

29

Primaire

2

11

4

17

34

Secondaire

-

1

14

2

17

Totaux

8

14

21

37

80

L'entendement premier que les enquêtés ont de l'école est qu'à long terme, elle doit conduire à l'emploi. Tout niveau scolaire confondu, c'est près de la moitié des enquêtés (46,25% soit 37 personnes) qui s'inscrivent dans cette logique, avec cependant de légères différences selon toujours le niveau d'instruction. En effet, plus le niveau s'élève (c'est-à-dire que quand l'on passe d'un sans niveau à un niveau secondaire), moins l'on attribut cette tache à l'école. Pour ceux qui pensent que l'école à pour but l'insertion professionnelle, plus de la moitié (48,64% soit 18 personnes) n'ont aucun niveau, et seulement 5,4% (soit 02 personnes) ont un niveau secondaire.

Aussi, l'école représente toujours une fascination qui semble être l'apanage des
personnes sans niveau d'instruction. 75% des personnes qui n'ont aucun niveau
pensent que l'école a pour objectif de permettre à l'enfant de comprendre le français, à

l'image de T.I.A.66, pour qui : au moins, on peut avoir des enfants qui comprennent français, lisent et écrivent nos lettres (...) comme nous on n'a pas eu cette chance d'aller à l'école >. Pour beaucoup de personnes, tout se résume aujourd'hui à l'école. A ce propos, T.F.67, dira : un enfant qui est allé à l'école vaut toujours mieux qu'un enfant qui n'y est pas allé >. K.E.68, pour nous prouver combien pour elle l'école est d'une importance, ira jusqu'à nous raconter son anecdote : un jour je suis allée à l'hôpital pour voir un malade. Comme je ne connaissais pas où était la chambre du malade, je suis rentrée par hasard dans le bureau d'un médecin. Cela ne lui a pas plu et il m'a dit : c'est bête ça ! Ne sachant pas ce qu'il a dit j'ai répondu oui oui ! Celui qui était avec lui m'a alors expliqué qu'en fait il m'a insulté. Si j'avais été à l'école, j'aurai compris ce qu'il a dit ! >

Enfin, pour 17,5% des personnes qui ont majoritairement un niveau primaire (78,57%), l'école permet aux enfants d'avoir des connaissances alors que 26,25% d'entre eux voient en elle le moyen pour l'enfant de s'ouvrir au monde. Cette dernière categorie est dominée par ceux qui ont un niveau secondaire (66,66%).

En somme, on constate une vision à dominance positive de l'école. Cela devrait influencer positivement la décision des ménages d'y envoyer leurs enfants. C'est l'avis aussi de F.J.69, quand il affirme : c'est un problème de moyens, sinon personne ne doit laisser son enfant sans le mettre à l'école >. L'expression «manque de moyens» confirme la variante économique de la demande d'éducation. On est tenté de se poser la question suivante : combien coûte la scolarisation d'un enfant?

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