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Rapport de stage post maà®trise es-sciences agronomiques réalisé au Laboratoire d'Ecologie Appliquée (LEA ) du Bénin

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par Félicien Tosso
Université d'Abomey- Calavi Bénin - Agronomie générale 2008
  

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6. RESULTATS

6.1. SYNTHESE DE LA THESE D'INGENIEUR DU DR. OROU GANDE

GAOUE

Le travail de fin de formation à la Faculté des Sciences Agronomiques (FSA) dans l'option Aménagement et Gestion des Ressources Naturelles, sur le thème « Facteurs déterminants pour le zonage de la zone cynégétique de la Pendjari comme base de gestion intégrée » a été soutenu par Orou Gandé GAOUE sous la supervision du Prof. Dr. Ir. Brice SINSIN en Décembre 2000. Ce travail d'une valeur qui n'est plus à démontrer, est écrit dans un document de cent-six (106) pages que nous avons lu afin d'en produire une synthèse qui est la suivante :

Problématique

Le problème de conservation des ressources naturelles en Afrique occidentale comme partout dans le monde se pose avec acuité. Au Bénin, la Zone Cynégétique de la Pendjari (ZCP), une des composantes de la réserve de biosphère de la Pendjari, classé dans le patrimoine de l'UNESCO, fait l'objet d'énormes pressions de la part des populations riveraines handicapées par leur faible pouvoir d'achat. L'intérêt de la présente étude est d'établir les bases techniques et socio-économiques de l'aménagement et la gestion rationnelle de la ZCP. Spécifiquement, cette étude vise à : (i) identifier les cas de sur/sous exploitation des potentialités alimentaires disponibles ; (ii) définir les différents types d'aménagement convenables pour chaque type de pâturage (iii) dégager les éléments de gestion différentielle adéquates pour la strate ligneuse de chaque type de pâturage ; (iv) se prononcer sur la validité du zonage et des ajustements éventuels à apporter ; (v) relever les facteurs ethnique et géographique ainsi que les implications pour une bonne gestion du terroir.

Site

D'une superficie de 175.000 ha, la ZCP est localisée au Nord-Bénin, dans le département de l'Atacora entre les latitudes 10°40' et 11°15' Nord et les longitudes 1° et 1°35' Est. La ZCP est située dans le domaine soudanien septentrional caractérisé par une saison de pluies avec une température moyenne annuelle de 28,2°C et une humidité relative variant entre 23 et 82%. Ce site a été choisi en fonction de la topographie et des formations végétales existantes. Il est relativement arrosé par la rivière Pendjari et ses affluents : Magou, Bori et Yapipi. Dans la ZCP, deux grands types de sols peuvent être distingués à savoir les sols peu évolués, d'érosion ou d'apports et les sols de types ferrugineux tropicaux lessivés. La végétation de la ZCP présente un aspect savane arbustive/arborée avec çà et là quelques faciès plus denses constitués de savanes boisées, de forêts claires et rayées de quelques galeries forestières le long des cours d'eau. On y retrouve autour une population constituée majoritairement de trois groupes éthiques : les berbas, les wama et les peuls qui s'adonnent aux activités comme l'agriculture, l'élevage, la chasse, la pêche et le commerce.

Méthodes

Pour atteindre les objectifs, l'analyse des données de densité, d'abondance et de distribution spatiale des espèces de faune sauvage, a été faite en se basant sur les données de dénombrement de la faune sauvage par la méthode du « line transect » réalisé par Sinsin et al (2000) dans la zone d'étude. Le logiciel distance a permis de calculer pour chacune des huit (08) zones définies, les paramètres recherchés. Ensuite les relevés phytosociologiques selon la méthode stigmatiste de Braun Blanquet (1932), la typologie des pâturages et les coupes de phytomasse ainsi que la détermination de la capacité de charge ont permis de comprendre la structure et le fonctionnement des phytocénoses de la ZCP. Aussi, la structure de la végétation et des caractéristiques dendrométriques les différents groupements étudiés par la technique de l'inventaire forestier ont-il permis l'étude du milieu. Enfin, grâce aux statistiques disponibles au projet Pendjari GTZ, au logiciel Arc-view, à la technique d'enquête par entretiens semi structurés sur un échantillon de 131 personnes, à la technique d'analyse factorielle des correspondances, à l'analyse de variance et de test de comparaison des moyennes, l'étude sur les utilisations concurrentes de la ZCP a été faite.

Résultats

· Cinq (5) types de pâturage à caractéristiques phytoécologiques et structurales différentes ont été identifiés dans la ZCP. Ces pâturages ont phytomasse moyenne de 5,16 t MS/ha. Production de phytomasse qui varie de 3,8 tMS/ha dans les pâturages à Hyparrhenia involucrata faciès à Loudetia togoensis et Cochlospermum tinctorium à 6,8 tMS/ha dans les pâturages à Hyparrhenia involucrata, faciès à Hyparrhenia smithiana et Indigofera bracteolata. Les pâturages de la ZCP sont dominés par les graminées annuelles, principalement l'espèce Hyparrhenia involucrata.

· La ZCP a une capacité de charge saisonnière de 0,13 UBT/ha soit 7,7 ha/UBT pour une population d'espèces d'ongulées sauvages de 10.597 UBT sans l'éléphant et le waterbuck qui ont régime fortement composé par le fourrage ligneux, soit 47% d'exploitation des potentialités pastorales. Cependant, des cas de surcharge ont été décelés dans deux (2) zones (les Zones Cynégétiques 7 et 3) caractérisées par une relative bonne disponibilité en eau.

· La valeur moyenne de la surface terrière dans la zone d'étude est de 4,4 m2/ha en considérant les forêts claires et de 3,1#177;1,6 m2/ha dans le cas contraire. Le groupement des forêts claires et savanes boisées a la surface terrière la plus élevée (12,5 m2/ha) alors que le groupement des savanes arbustives à Terminalia avicennioides et Combretum glutinosum a la plus faible surface terrière (1,3 m2/ha). La moyenne pour la zone d'étude en densité de tiges de diamètre < 5 cm, est de 1461#177;729 tiges/ha.

· L'autorisation à la chasse sportive est subordonnée au paiement d'un permis de chasse. On distingue trois grands types de permis qui varie selon la taille du gibier désiré : les permis de grande chasse, les permis de moyenne chasse et ceux de petite chasse. Aussi, chacune de ces catégories comporte-elle trois (3) variantes selon l'origine du chasseur : les types A, B et C respectivement réservés aux nationaux, aux expatriés non résidents et aux expatriés non résidents.

· La chasse sportive dans le ZCP est surtout celle de gros gibier. La forte proportion des chasseurs expatriés non résidents (84,4%) principalement les français à côté des nationaux

(6,3%) informe sur le fait que les expatriés non résidents s'adonnent à une chasse aux espèces de grande taille qui possèdent de gros et beaux trophées.

· La chasse sportive du point de vue quantitatif est caractérisée par un faible taux de réalisation du plan de tir (37%). Ce taux est plus faible dans la zone de chasse de Batia (31,2%) que dans celle de Porga (42,6%). Batia, qui est la zone où l'on chasse moins de cob de buffon et d'hippopotames est également par excellence une zone de chasse au lion, au bubale et oureli. De l'autre côté, les meilleurs effectifs de waterbuck, hippotrague, cob de biffon et cynocéphale sont retrouvés dans la zone de chasse de Porga.

· La chasse traditionnelle illégale qui se pratique en saison sèche où les traces des braconniers se confondent avec ceux des chasseurs sportifs, est une chasse intensive (à fréquence comprise entre 1 à 2 fois/semaine et 1 à 2 fois/mois). Cependant, il est pratiqué une chasse pendant la saison des pluies, chasse essentiellement réservée aux spécialistes (13%) qui ne vivent presque que de la chasse.

· Les préférences des chasseurs illégaux et des chasseurs sportifs sont semblables et portent sur les espèces comme l'hippotrague, le bubale, le cob de buffon et le phacochère. Quant à la consommation de viande de brousse par les populations riveraines, l'hippotrague, le cob de buffon et le petit gibier en général sont des plus préférés. Le waterbuck, le guib harnarché et le damalisque qui sont en faible proportion et pour lesquels les populations lient des caractères mystiques, ne sont préférés ni pour la chasse, ni pour la consommation donc naturellement conservés.

· En pays Berba, l'utilisation des fusils de type calibre 12 (50%) est dominante alors que chez les Goumantché et les Wama, c'est respectivement les fusils de traite (57,1%) et les pièges (50%) qui sont qui sont utilisés.

· Le parc arboré en pays Wama et Goumantché est dominé par le Vitellaria paradoxa (60%) et Parkia biglobosa (25,3%) tandis qu'en pays Berba, vitellaria paradoxa (19%), Lannae microcarpa (15,2%), Ficus gnaphocarpa (15,2%) et Parkia biglobosa (10%) codominent. L'étude révèle aussi que les espèces sont épargnées dans les champs surtout pour leurs fruits (38,9% des cas en pays Berba et 70,6% des cas en pays Wama et Gourmantché). En pays Berba, ces espèces sont : Lannea microcarpa (19,1%), le karité (17,6%), le néré (13,2%) et le baobab (10,3%) tandis que chez les WAma et les Goumantché, c'est surtout le Karité (14,19%), le néré (38,7%) et le baobab (9,7%).

Conclusion

L'écosystème de la Zone Cynégétique de la Pendjari subit des menaces effectives dont l'intensité varie suivant le degré de proximité des champs des habitations situées autour de la réserve, les ethnies, la distribution des points d'eau et suivant les facteurs pédologiques et topographiques. Ces différents facteurs, sans oublier les types biologiques et l'utilisation rationnelle du feu, constituent des éléments déterminants à prendre en compte dans l'aménagement et la gestion intégrée de la Zone Cynégétique de la Pendjari.

Mots clés : Faune sauvage - pâturages - préférences - zonage et gestion intégrée - feu - zone cynégétique de la Pendjari - Nord Bénin.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery