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Contribution de la gestion des Réserves de biosphère au développement économique local: cas de la Réserve de biosphère de la Pendjari au Bénin

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par Alassane OSSENI INOUSSA
Université d'Abomey- Calavi Bénin - DESS gestion des projets et développement local 2009
  

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REPUBLIQUE DU BENIN

UNIVERSITE D'ABOMEY
CALAVI (UAC)

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES
ET DE GESTION (FASEG)

MEMOIRE DE DESS GESTION DES PROJETS ET
DEVELOPPEMENT LOCAL

THEME :

CONTRIBUTION DE LA GESTION DES RESERVES DE

BIOSPHERE AU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE

LOCAL : CAS DE LA RESERVE DE BIOSPHERE DE LA

PENDJARI. (RBP)

Présenté par :
OSSENI INOUSSA Alassane

Sous la Direction de :
TIOMOKO ALI Djafarou
Directeur du Parc National de la
Pendjari

Promotion: 2008-2009

TABLE DES .MATIERES

LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES 4

LISTE DES TABLEAUX 5

LISTE DES GRAPHIQUES 6

RESUME 7

INTRODUCTION 9

PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU MILIEU ET CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE 10

1.1. . Présentation du milieu d'étude 10

1.1.1. Caractéristiques générales du milieu 10

1.1.1.1. Démographie et Géographie 10

1.1.1.2. Activités productives de la zone 12

1.1.1.3. Ressources de base et moyens d'existence dans la zone 12

1.1.2. Présentation de la Réserve de Biosphère de la Pendjari 12

1.1.2.1. La flore 13

1.1.2.2. La faune 13

1.1.2.3. Le milieu humain 13

1.1.2.4. Les activités de valorisation 14

1.1.2.5. Le tourisme 14

1.1.2.6. La chasse sportive 15

1.1.3. Le cadre réglementaire de la gestion des ressources naturelles 15

1.1.4. Cadre institutionnel et organisationnel de la gestion des ressources naturelles 16

1.1.4.1. LE CENAGREF (Centre National de Gestion des Réserves de Faune) 16

1.1.4.2. Les autres institutions 17

1.1.4.2.1. Au niveau local : les AVIGREF 17

1.1.4.2.2. Au niveau de la coopération internationale 17

1.2. CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE ET METHODOLOGIE DE RECHERCHE 18

1.2.1. CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE 18

1.2.1.1. Problématique 18

1.2.1.2. INTERÊT DE L'ETUDE 21

1.2.1.3. REVUE DE LITTERATURE 22
1.2.1.3.1. La gestion des aires protégées : un outil de protection et de conservation de

l'environnement mais aussi de développement économique 22

1.2.1.3.2. La décentralisation : état des lieux et perspectives au Bénin 27

1.2.1.3.3. Le développement local 29

1.2.1.4. OBJECTIFS ET HYPOTHESES DE RECHERCHE 31

1.2.1.4.1. Objectif général 31

1.2.1.4.2. Objectifs spécifiques 31

1.2.1.4.3. HYPOTHESES DE L'ETUDE 32

1.2.2. METHODOLOGIE DE RECHERCHE 32

1.2.2.1. Les outils 32

1.2.2.1.1. Outils de collecte d'informations secondaires 32

1.2.2.1.2. Techniques de collecte d'informations primaires 33

1.2.2.1.2.1. L'enquête par guide d'entretien 33

1.2.2.1.2.2. L'observation directe 33

1.2.2.1.3. Echantillonnage de la population cible et collecte de données 34

1.2.2.1.4. Le traitement des données 34

1.2.2.1.5. L'analyse des données 35

1.2.2.1.6. Difficultés rencontrées et limites des données recueillies 35

1.2.2.1.6.1. Difficultés rencontrées 35

1.2.2.1.6.2. Limites des données recueillies (envisageable) 35

DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION, ANALYSE DES RESULTATS DE L'ETUDE ET VERIFICATION DES HYPOTHESES 36

2.1. Présentation et analyse des résultats de l'étude 36

2.1.1. Evolution et perspectives des activités internes et externes de la RBP 36

2.1.1.1. Les activités internes à la RBP, sources de revenus et leurs impacts 36

2.1.1.1.1. Le tourisme de vision : évolution et aspect économique 36

2.1.1.1.2. La chasse sportive : évolution et retombées 40

2.1.1.1.3. La pêche : monopole étrangère 46

2.1.2. Les recettes de la DPNP et leur évolution 47

2.1.2.1. Les activités externes à la RBP et leurs impacts 48

2.1.2.1.1. L'agriculture, source d'alimentation et de revenus des populations 48

2.1.2.1.2. Le commerce 54

2.1.3. Intermédiation sociale des AVIGREF et des Autorités communales : les retombées

de la cogestion 55

2.1.3.1. Intermédiation sociale des AVIGREF et leurs retombées 55

2.1.3.1.1. Les retombées financières de la gestion de la RBP 56

2.1.3.1.2. Les retombées non financières et leur importance i

2.1.3.1.3. Alternatives à la réduction de la pression des populations sur la RBP iii

2.1.3.1.3.1. Les initiatives des acteurs traditionnels de la RBP iii

2.1.3.1.3.2. Les collectivités territoriales iv

2.2. Vérification des hypothèses de recherche et recommandations vi

2.2.1. Vérification des hypothèses de recherche vi

2.2.2. Recommandations viii

CONCLUSION xi

ANNEXE : OUTILS DE COLLECTE DE DONNEES xiv

LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES

AFD : Agence Française de Développement

AVIGREF : Association Villageoise de Gestion des Réserves de Faune BRS : Banque Régionale de Solidarité

CeCPA : Centre Communal de Promotion Agricole

CENAGREF : Centre National de Gestion des Réserves de Faune DPNP : Direction du Parc National de la Pendjari

FEM : Fonds pour l'Environnement Mondial

GTZ : Agence de Coopération Technique Allemande

IMF : Institution de Microfinance

INSAE : Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique KFW : Coopération Financière Allemande

MAB : Programme su l'homme et la biosphère de l'UNESCO (Man and Biosphere) MEHU : Ministère de l'Environnement de l'Habitat et de l'Urbanisme

MEPN: Ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature ONASA : Office National pour la Sécurité Alimentaire

ONG: Organisation Non Gouvernementale

PGRN: Projet de Gestion des Ressources Naturelles

PIB: Produit Intérieur Brut

PNP: Parc National de la Pendjari

PUASA : Programme d'Urgence d'Appui pour la Sécurité Alimentaire RBP : Réserve de Biosphère de la Pendjari

U-AVIGREF : Union des Associations Villageoises de Gestion des Réserves de Faune UICN : Union Mondiale pour la Nature

UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture ZCP : Zone Cynégétique de la Pendjari

ZOC : Zone d'Occupation Contrôlée

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Le système des tarifs en vigueur (FCFA) 38

Tableau 2 : Point des ouvertures et entretien de pistes 39

Tableau 3 : Point des infractions 44

Tableau 4 : Point des arrêts de justice rendus 44

Tableau 5 : Point financier des infractions 45

Tableau 6 : Point des permis de chasse 46

Tableau 7 : Récapitulatif population agricole 53

Tableau 8: Distribution viande campagne 2008-2009 58

Tableau 9 : Synthèse des retombées (30%) de 2001 à 2009 i

Tableau 10 : Situation des crédits mis en place de 2001 à 2004 iii

LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique 1: Point des nationalités/tourisme de vision 37

Graphique 2: Point des enregistrements 38

Graphique 3: Effectif estimé des principaux animaux (2006 à 2009) 42

Graphique 4: Point des animaux abattus 43

Graphique 5: Point récapitulatif des recettes de la DPNP 47

Graphique 6: Superficies emblavées (ha) des principales cultures 49

Graphique 7: Production (en Tonnes) des principales cultures 50

Graphique 8: Prix moyens annuels en FCFA/kg de 2006 a 2008 54

Graphique 9: Effectifs des membres AVIGREF (Aout 2009) 56

RESUME

La gestion de la Réserve de Biosphère de la Pendjari (RBP) s'articule avec les pratiques locales dont le caractère durable a été reconnu, et qui peuvent alors constituer un véritable outil de conservation. Des études ont montré que la conservation de la biodiversité peut se faire en même temps que le développement économique, en coopération avec l'ensemble des acteurs concernés.

Les réserves de biosphère sont destinées à remplir trois fonctions complémentaires :

· une fonction de conservation ;

· une fonction de développement ;

· une fonction de support logistique.

Selon le rapport d'étude UNESCO (1996) cité par Amadou (2008), concrètement, chaque réserve de biosphère devrait contenir trois éléments :

? une aire centrale bénéficiant d'une protection à long terme et permettant de conserver la diversité biologique ;

? une zone tampon, bien identifiée, qui normalement entoure l'aire centrale, utilisée pour des

activités de coopération compatibles avec des pratiques écologiquement viables ;

? une aire de transition flexible, qui peut comprendre un certain nombre d'activités agricoles,

d'établissements humains ou autres exploitations.

Ce nouveau schéma d'aménagement du territoire admet de facto l'implication des populations dont les besoins sont pris en compte en vue d'une meilleure protection de la biodiversité.

Ainsi, dans la zone périphérique de la RBP, les populations s'adonnent à leurs activités productives habituelles. Ces populations sont soutenues par l'administration à travers les AVIGREF, notamment pour les activités d'intérêts économiques visant à gérer et à développer durablement les ressources locales.

On note une tendance baissière de la production agricole qui s'explique par l'installation tardive des cultures due au retard des pluies, ce qui réduit considérablement la disponibilité de la main d'oeuvre agricole locale pour le défrichement d'espaces plus grandes.

Cependant, avec l'appauvrissement des sols et l'accroissement des besoins alimentaires,
apparaissent des demandes de plus en plus fortes dans les aires de transition. Ces demandes
s'expriment sous forme d'incursion illégale dans les aires centrales et de prélèvements de

différentes ressources. Les fortes pressions qui ont été observées concernent essentiellement le défrichement d'espace agricole, le braconnage et la pêche frauduleuse.

Des efforts sont consentis par l'administration de la DPNP appuyée par l'U-AVIGREF et certains partenaires au développement pour la réduction des infractions mais ils sont limités par le faible niveau des ressources humaines et matérielles affectées aux activités de surveillance. L'implication des populations riveraines par le biais des AVIGREF d'une part, et celle progressive des Autorités communales, d'autre part, constituent un outil efficace de la conservation car les anciens braconniers de la localité sont intégrés au système même s'il demeure, dans leur rang, des récidivistes.

En conséquence, on note une tendance baissière des infractions enregistrées. Toutefois, la pression doit être maintenue sur les auteurs de ces actes à travers une surveillance réciproque de proximité avec des moyens appropriés.

Des projets économiques autres qu'agricoles ont été initiés par l'U-AVIGREF au profit de ses membres avec des appuis financiers appropriés. Mais les résultats de ces projets sont peu satisfaisants comme en témoigne leur taux d'échec en corrélation avec le taux d'impayé des crédits mis en place dans ce cadre.

Les retombées financières issues des recettes de la DPNP contribuent significativement à la mise en place d'infrastructures communautaires. La tendance plus ou moins haussière du niveau des recettes est indicative de la valorisation de cette destination peu connue des nationaux.

Chaque saison touristique constitue des opportunités d'offre d'emplois pour les jeunes et de vente d'objets artisanaux ; ce qui améliore le niveau de revenu des populations, donc leur pouvoir d'achat, gage de leur bien être.

INTRODUCTION

Le développement économique mondial est, de plus en plus, mis à mal du fait des impacts liés aux activités humaines sur l'environnement et dont les lourdes conséquences affectent, dans une grande mesure, les populations des pays sous-développés.

Cette situation suscite moult débats aussi bien au plan interne, sous-régional, qu'international en vue de la définition de stratégies adéquates qui garantissent le développement humain durable au point où certaines nations émergentes considèrent cette préoccupation comme un frein à leur essor économique ; ce qui renforcerait leur dépendance vis-à-vis des grandes puissances.

Au Bénin, les stratégies sont mises en oeuvre à travers différents projets qui, tout en concourant au bien-être socio-économique des populations, sont sensés réduire les impacts négatifs qu'impliqueraient les activités de ces dernières sur leur environnement immédiat. Ainsi, le souci de la conservation de la diversité biologique a donné lieu à des mesures de restructuration au niveau de l'administration publique et des organisations dans les localités.

Dans le secteur de la foresterie, le Bénin, ne dispose pas de vastes formations forestières. Soumis à la pression des populations à la recherche de bois de feu, de bois d'oeuvre, de produits alimentaires de cueillette et surtout de terre pour les activités agricoles qui constituent les sources de revenus, le patrimoine forestier se consume à un rythme effréné.

Ainsi, les impacts liés aux activités économiques sont très grands car la pression des populations humaines s'est accrue. Les impacts directs des changements climatiques sur l'agriculture portent sur les comportements des cultures, les modifications pédologiques et les baisses de rendements. En conséquence, au plan alimentaire, de grandes disparités sont apparues entre les départements avec des déficits plus ou moins importants au niveau des régions les plus soumises aux variations climatiques, notamment les départements du nord ouest, dans un contexte de croissance démographique.

Pour y remédier, la gestion participative a été adoptée pour servir de fil conducteur de la politique de l'Etat béninois en matière de préservation des habitats naturels et des espèces fauniques. Cette politique est basée sur le principe de la conservation au bénéfice des populations locales et de toute la nation.

Le Rapport du Bénin sur la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements
Climatiques (MEPN, 2008) indique que : « il est clair que l'existence même et l'abondance des
ressources fauniques actuellement confinées aux aires protégées sont dues à la vieille politique

protectionniste de l'administration forestière ». Mais cela n'est pas sans conséquence sur les activités économiques susceptibles de se développer, particulièrement celle agricole dont le potentiel « terre » se trouve du coup réduit, dans la zone.

En outre, selon le Rapport National sur la Diversité Biologique au Bénin (MEHU, 1998), il a été reconnu que I' Etat n'a plus suffisamment de moyens pour protéger la faune sauvage même à l'intérieur des aires protégées et il est, de plus en plus, admis que la gestion des aires protégées doit viser l'autofinancement.

Les bénéficiaires de cette politique sont, d'une part, les populations locales qui pourront discuter de la conservation des aires protégées et du partage des bénéfices qui en découlent, et d'autre part, I' Etat qui pourra consacrer moins de moyens sur la protection de la nature sans que la diversité biologique des aires protégées soit compromise.

Le développement durable étant basé sur la nature et surtout la qualité des interrelations entre les questions de développement des activités économiques et celles de la protection et de la conservation des ressources naturelles, le présent travail vise à contribuer à l'identification des atouts de développement local que constitue l'existence de la RBP.

La présente étude s'articulera autour de deux (02) parties :

? La première partie sera consacrée à la présentation du milieu d'étude, du cadre théorique et de la méthodologie de recherche ;

? La deuxième partie présentera les résultats, les interprétations et analyses puis les recommandations et suggestions qui en découlent.

PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU MILIEU ET CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE

1.1. . Présentation du milieu d'étude

1.1.1. Caractéristiques générales du milieu

1.1.1.1. Démographie et Géographie

Les principales Communes riveraines de la Réserve de Biosphère de la Pendjari (RBP) sont Tanguiéta et Matéri . Selon le Rapport du Bénin sur la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements climatiques (MEPN, 2008), ces communes font partie de la zone agro écologique 04 (ouest-Atacora / nord-Donga) qui couvre les Communes de Tanguiéta, Matéri,

Cobly, Boukoumbé, Natitingou, Toukountouna (Département de l'Atacora), Copargo, Ouaké et Djougou (Département de la Donga) dont les traits généraux sont :

n Superficie totale : 16 936 km2

n Climat de type soudanais avec une forte disparité de la pluviométrie moyenne, allant de 800 à 1500 mm ;

n Plusieurs types de sols : sols peu profonds souvent dégradés et peu fertiles, sols colluviaux assez pauvres et souvent concrétionnés, sols fertiles à Djougou et sols inondables de bas-fonds ;

n Végétation composée de savane arborée, de savane arbustive, ou de savane herbeuse menacée de dégradation par les feux de brousse et la pression démographique ;

n Principaux cours d'eau : Pendjari, Ouémé supérieur, Yéripao, Sinaïciré et Donga;

n Population totale en 2002 : 629 973 habitants dont 311 056 hommes et 318 917 femmes n Densité de population : 38 habitants / km2.

n Population rurale : 75% de la population totale ;

n Technique de culture : houe et attelage ;

n Production agricole : sorgho, mil, fonio, voandzou, manioc, igname, maïs et coton ; n Autres activités : élevage, chasse, commerce ;

n Atouts économiques : le bitumage des routes Parakou - Djougou, Savalou Djougou et Djougou - Natitingou - Porga a offert des possibilités de développement dont la zone ne disposait pas ;

n Contraintes : réduction des jachères et faiblesse des restitutions organiques ; forte pression démographique ; insuffisance des pistes d'accès ;

n Organisations sociales : groupement villageois ; groupements de jeunes ; groupements de femmes ; groupement de tontine ; groupes d'entraide mutuelle ;

n Incidence de la pauvreté 29% ;

n Contribution à la pauvreté nationale 10% ;

n Poids démographique 11% ;

n Zone vulnérable à la pauvreté conjoncturelle mais une pauvreté structurelle faible.

1.1.1.2. Activités productives de la zone

Les activités productives développées, sources de revenus des populations de la localité, sont : l'agriculture vivrière et l'agriculture de rente, le petit élevage et l'élevage transhumant, la chasse, la pêche, le travail saisonnier et le commerce.

Les petits exploitants agricoles constituent le groupe social le plus représenté dans la zone. La dégradation des bassins versants constitue un risque particulier associé à cette zone avec pour conséquence l'amplification des changements climatiques.

Les groupes sociaux économiquement vulnérables sont constitués de petits éleveurs, de petits exploitants agricoles, d'éleveurs transhumants, de commerçants et transporteurs.

Les petits exploitants agricoles sont vulnérables aux activités des éleveurs. Ces derniers à leur tour sont vulnérables aux ressources en eau en raison des bassins versants. D'une manière globale, petits éleveurs et petits agriculteurs semblent se gêner mutuellement dans la mise en oeuvre de leurs activités économiques.

1.1.1.3. Ressources de base et moyens d'existence dans la zone

Pour mener à bien les activités ci-dessus citées, les populations disposent des ressources telles que : les terres et bassins versants, les ressources en eau, les cultures vivrières, de rente et ressources financières, le bétail, la biodiversité, la main-d'oeuvre qualifiée ou saisonnière, les Organisations communautaires (réseaux sociaux et relationnels), les services sociaux (santé, éducation, énergie), les habitations, routes et autres infrastructures physiques.

1.1.2. Présentation de la Réserve de Biosphère de la Pendjari

La Réserve de Biosphère de la Pendjari (RBP)1 , souvent appelée « Parc National de la Pendjari » (PNP) est située à l'extrême Nord-Ouest de la République du Bénin. Ses limites géographiques sont comprises entre 10' degrés 30' et 11 degrés 30' latitude Nord, 0 degré 50' et 2 degrés 00' longitude Est. Elle fait partie du plus grand ensemble d'Aires Protégées de l'Afrique de l'Ouest, à savoir, l'écosystème WArly-Pendjari. Ce grand ensemble regroupe outre la RBP, la Réserve de Biosphère Transfrontalière « W », partagée par le Bénin, le Niger et le Burkina Faso ainsi que les Aires Protégées de statuts divers au Burkina Faso (Pama, Arly, Singou), voire du Togo (Oti, Kéran, Mandouri.)

1 Plan d'Aménagement et de Gestion Participative de la Réserve de Biosphère de la Pendjari, 2005

Au total, ces aires occupent une superficie d'environ 50.000 km2, dont 12.500 km2 au Bénin. Un 10ème de cette superficie soit environ 5000 km2 est constitué par la RBP.

1.1.2.1. La flore

La végétation est caractéristique pour la zone soudanienne avec une mosaïque de savanes herbeuses, arbustives, arborées et boisées ainsi que des forêts claires abritant une strate herbacée dominée par les graminées. A ces formations bien réparties sur l'ensemble de la Réserve viennent s'ajouter deux formations strictement limitées à la proximité de la rivière Pendjari (la galerie forestière et la forêt ripicole de Bondjagou, à l'Est du parc). La végétation de la RBP est fortement marquée par l'utilisation du feu.

1.1.2.2. La faune

La faune de la RBP représente la plupart des espèces de grands mammifères typiques pour cette région de l'Afrique de l'Ouest. On y retrouve dix (10) différentes espèces d'antilopes ainsi que des espèces déjà disparues ou menacées dans une grande partie de la région, comme l'éléphant, le buffle, etc. En dehors des grands mammifères, on note la présence des carnivores (lion, guépard, hyène tachetée, léopard) qui présentent un intérêt particulier pour les touristes. Il existe également la petite faune non mammifère constituée d'oiseaux, de poissons, de reptiles et amphibiens puis d'insectes. Toutes ces espèces confèrent au parc sa beauté remarquable.

1.1.2.3. Le milieu humain

La zone riveraine est définie comme l'espace périphérique de la Réserve où résident les populations dont les activités ont une influence sur la Réserve, notamment dans l'exploitation des ressources naturelles. Cette « aire de transition », selon la terminologie de MAB-UNESCO est alors constituée de l'ensemble des villages limitrophes, élargi aux localités voisines si des raisons d'ordre historique, culturel et politique leur confèrent également des droits sur les ressources.

La zone riveraine abrite les villages suivants, juste en bordure de la Réserve :

? Axe Tanguiéta - Batia : Tanguiéta, Bourniessou, Nanébou, Tchanwassaga, Pessagou, Tanougou, Tchafarga, Sangou, Kolégou et Batia

? Axe Tanguiéta - Porga : Sépounga, Tiélé, Mamoussa, Toumséga, Dassari, Nagasséga, Pouri, Firihiun, Daga et Porga

D'autres villages et hameaux sont plus éloignés mais exercent également une influence sur les ressources naturelles de la réserve : Tétonga, Tantéga, Tankouari, Setchéndiga, Pingou (Nouriahoun et Mounsahou), Tchatingou.

Trois principaux groupes ethniques vivent dans la zone riveraine:

? Les Bialbe (65%), qui parlent le Biali, sont installés dans le bassin de l'Oti dans les communes de Tanguiéta et Matéri, le long de la piste Tanguiéta-Porga;

? Les Gourmantchés (23 %) à Tanougou dans la commune de Tanguiéta et le long de la piste Tanguiéta-Batia, ainsi qu'à Kaobagou dans la commune de Kérou située à l'est de la chaîne de l'Atacora

? Les Wama (7 %) dans la commune de Tanguiéta et dans la zone de Siri.

A ces principaux groupes s'ajoutent les éleveurs Peulh, plus ou moins sédentaires, auxquels les autres ethnies confient leurs bovins pour gardiennage. Tanongou est un centre majeur d'échanges entre les Peulhs et les autres ethnies. A Tanguiéta et d'autres centres ruraux, on trouve en plus des commerçants yoruba et surtout Dendi, dont la langue devient de plus en plus la langue vernaculaire de la zone.

1.1.2.4. Les activités de valorisation

Les activités, sources de revenus de la Direction du Parc National de la Pendjari (DPNP) découlent de sa vision à savoir : << l'existence de la réserve induit le développement durable de la région où s'établit un équilibre entre l'homme et la nature ». Pour réaliser cette vision, les missions suivantes sont assignées au PNP << la réserve de la Pendjari conserve la diversité biologique à l'intérieur de ses aires classiques. Elle intègre les aspirations de la population riveraine dans sa gestion ».

1.1.2.5. Le tourisme

Les activités touristiques à savoir : le tourisme de chasse, les circuits classiques de vision de la faune, la découverte pédestre de la faune, les visites nocturnes, les circuits en bateaux aménagés sur la rivière Pendjari, les circuits flore, les circuits ornithologiques, la découverte des environs du Parc et l'amélioration de la capacité d'hébergement permettent au Parc de remplir sa fonction récréative et constituent surtout sa principale source de recettes. Le nombre de touristes de vision a régulièrement augmenté au cours des dernières années et se situe maintenant autour de 5 000

visiteurs (Plan d'affaires, 2ème Edition : 2007-2011). Selon la même source, le tourisme de vision concourt à hauteur de 35% aux recettes du Parc.

Cette mise en valeur touristique a des retombées économiques positives pour les populations riveraines par le biais de créations d'emplois.

1.1.2.6. La chasse sportive

La dénomination « sportive » se rapporte à une chasse qui a pour principal objet la quête du gibier pour le plaisir de marcher en brousse, pour le plaisir de traquer un gibier, ou pour la récolte d'un trophée, mais sans recherche particulière de la viande pour l'alimentation. On peut aussi l'appeler chasse touristique ou chasse safari. Elle est souvent considérée comme la chasse des touristes étrangers fortunés. Elle peut également concerner des chasseurs nationaux ou des étrangers résidant dans le pays.

A cette activité s'associe celle de la pêche qui se développe dans les différents plans d'eau, notamment la rivière Pendjari. Elles contribuent à hauteur de 56% aux recettes globales de la DPNP et elles sont susceptibles d'évolution.

1.1.3. Le cadre réglementaire de la gestion des ressources naturelles

L'Etat, par le biais de lois, a réglementé l'utilisation des ressources naturelles. Les services techniques à divers niveaux surtout l'administration forestière et celle agricole ont reçu mandat de faire appliquer ces lois. Des dispositions législatives et réglementaires viennent en appui aux actions, notamment :

? La loi n° 98-030 du 12 février 1999 portant Loi Cadre sur l'environnement en République du Bénin ;

? La loi du 14 août 1965 portant régime de la propriété foncière en République du Bénin ; ? La loi n° 93-009 du 2 juillet 1993 portant régime des forêts en République du Bénin ;

? Le décret n° 82-435 du 30 décembre 1982 portant interdiction des feux de brousse et

incendies de plantations en République Populaire du Bénin ;

? La loi 2002-16 du 18 Octobre 2004 portant régime de la faune en République du Bénin ; Cinq lois régissent le cadre légal de la décentralisation :

? La loi n°97-028 du 15 janvier 1999 portant organisation de l'administration territoriale en République du Bénin. Elle détermine la dénomination et le ressort territorial des Départements et Communes ;

? La loi n° 97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation des communes en République du Bénin. Il s'agit de la Loi de décentralisation qui répartit les compétences entre l'Etat et les Communes en définissant la nature de leurs nouveaux rapports ;

? La loi n° 98-005 du 15 janvier 1999 portant organisation des communes à statut particulier ;

? La loi n° 98-006 du 09 mars 2000 portant régime électoral communal et municipal en République du Bénin ;

? La loi n° 98-007 du 15 janvier 1999 portant régime financier des communes en République du Bénin.

1.1.4. Cadre institutionnel et organisationnel de la gestion des ressources naturelles

Les projets/programmes et différentes structures de gestion ont été mis sur pied comme moyen de mise en application de la convention sur la Diversité Biologique.

1.1.4.1. LE CENAGREF (Centre National de Gestion des Réserves de Faune)

Entre 1996 et 1998, le Gouvernement a modifié positivement le cadre institutionnel de gestion des aires protégées en créant le CENAGREF. Cette structure jouit d'une autonomie financière, donc d'une flexibilité accrue dans la gestion des aires protégées. Il a pour mission de coordonner la politique nationale pour une meilleure conservation de la faune dans les Parcs Nationaux, dont entre autres le Parc National de la Pendjari.

A travers le CENAGREF, l'Etat garde le contrôle de la gestion des ressources fauniques et responsabilise progressivement la société civile et les populations riveraines dans la prise en main de la conduite des modalités d'exploitation et de valorisation des ressources naturelles sises à l'intérieur des aires protégées et de leurs zones tampons.

L'objectif visé est que des actions soient mises en oeuvre pour freiner dans les zones limitrophes aux aires protégées les déboisements intensifs, la surexploitation des terres par des pratiques culturales inadaptées et le braconnage. II s'agit de créer les conditions nécessaires pour que les populations animales puissent atteindre leur équilibre naturel et que les rendements de chasse

autorisée dans les Zones Cynégétiques soient augmentés à travers la réorganisation du système de surveillance, la gestion des ressources naturelles et le développement communautaire.

1.1.4.2. Les autres institutions

1.1.4.2.1. Au niveau local : les AVIGREF

Les AVIGREF (Associations Villageoises de Gestion des Réserves de Faune) sont des organisations des villages riverains et partenaires directs du CENAGREF dans la gestion de la Réserve de Biosphère de la Pendjari (RBP). Elles ont été créées en 1996 par les villages riverains de la Zone Cynégétique de la Pendjari à partir de la capitalisation des actions des anciennes Associations Villageoises de Chasse instituées par le PGRN (Projet de Gestion des Ressources Naturelles). L'initiative était née dans le contexte de la profonde dégradation anthropogène dont était victime la RBP du fait du braconnage, du défrichement, des feux de brousse non contrôlés et du pastoralisme sauvage.

Les AVIGREF exercent leurs activités autour et à l'intérieur de la ZCP en étroite collaboration avec le CENAGREF. Ces tâches sont définies conformément à leurs statuts à savoir :

? sensibiliser les populations riveraines sur la nécessité de préserver la faune et son habitat ;

? aider les services compétents de l'Etat à assurer la surveillance de la Zone Cynégétique de la

Pendjari ;

? promouvoir une gestion durable de la faune qui soit profitable aux communautés riveraines ; ? participer à la gestion durable de la Zone d'Occupation Contrôlée et de la Zone Tampon.

1.1.4.2.2. Au niveau de la coopération internationale

La gestion de la diversité biologique est reconnue par la communauté internationale comme étant une question relevant de la souveraineté nationale. Toutefois, le bénéfice d'une bonne valorisation de la diversité biologique profite généralement à la communauté internationale comme c'est le cas pour les banques de ressources génétiques, les aires protégées et autres monuments naturels.

Les moyens pour assurer une conservation durable des ressources biologiques dépassent généralement les capacités de financement du Bénin. C'est pourquoi l'Etat doit développer davantage une politique de coopération bilatérale et multilatérale voire internationale pour répondre aux objectifs de la Convention sur la Diversité Biologique.

Les principaux organismes et institutions partenaires intervenant au niveau de la RBP sont : GTZ, KFW, AFD, FME et UNESCO. Ils apportent leurs appuis à travers des contributions financières et techniques en vue de sa gestion durable.

1.2. CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE ET METHODOLOGIE DE RECHERCHE

1.2.1. CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE

1.2.1.1. Problématique

Depuis l'avènement du renouveau démocratique (en février 1990), le Bénin s'est engagé dans un régime politique qui a touché les domaines de la vie sociale et économique. Depuis lors, des notions telles que le libéralisme économique, la décentralisation, la déconcentration, le développement économique local, le développement humain durable, font partie des discours et débats entre différents acteurs sociaux, économiques et politiques.

En effet, le libéralisme économique amorcé par le Bénin n'a pas modifié, jusqu'à présent, les fondamentaux de son économie qui reste tributaire, dans une large proportion, du secteur agricole. Ce secteur emploie 75% des actifs, réalise 80% des recettes d'exportation et contribue pour 38% au Produit Intérieur Brut (PIB) juste derrière le secteur tertiaire pour 49% du PIB mais loin devant le secteur secondaire pour 13% du PIB, (INSAE, 2007). Ainsi, les différentes stratégies de développement définies ces dernières années placent le secteur agricole au coeur de la croissance économique et du développement socio-économique, et partant de la réduction de la pauvreté.

Or, comme l'économie de la majorité des pays en développement, l'économie béninoise repose essentiellement sur l'exploitation et la valorisation économique de ses ressources naturelles, principalement les sols, les forêts, l'eau, la faune et la flore. Cette situation est renforcée par des facteurs tels que : la pression démographique, les mauvaises pratiques de gestion et d'exploitation des ressources naturelles, l'absence ou l'inefficacité des outils de planification et de gestion et l'existence de conflits quant à la possession et l'utilisation de ces ressources qui constituent des menaces sérieuses pour le milieu naturel dans son ensemble et, en conséquence, pour les populations qui en dépendent.

Dans le contexte de la décentralisation, c'est au niveau local c'est-à-dire dans les communes, les
villages que se vivent les lourds défis posés par le développement du levier économique qu'est le
secteur agricole, par la gouvernance à l'écoute des citoyens et par l'implantation de services et

infrastructures à la disposition de tous. Le développement économique au niveau de chacune de ces communautés de base offre une voie privilégiée pour une variété de stratégies et d'initiatives porteuses et durables.

Mais il reste conditionné par l'existence de potentialités et de capacités des différents acteurs locaux à cerner les opportunités disponibles et à définir des stratégies efficaces de mise en oeuvre. Ainsi, les processus de développement économique au niveau local peuvent difficilement être laissés à des mécanismes spontanés de croissance. Ils doivent être soutenus par certains éléments de base comme : l'orientation vers les productions qui valorisent les potentialités locales ; la création des conditions d'accès au financement ; l'amélioration des qualifications du marché du travail et la génération d'un système d'infrastructure de soutien.

Si l'agriculture est un utilisateur important de ressources en sol et en eau, il lui est indispensable de préserver la quantité et la qualité de ces ressources afin de rester viable. Cette utilisation est d'autant plus accrue dans le contexte d'intensification agricole qui implique l'utilisation, à grande échelle, d'intrants agricoles et de superficies exploitables.

En effet, il convient de souligner qu'il subsiste une relation fondamentalement paradoxale entre le développement agricole et la préservation de l'environnement car il est difficile de concilier ces deux contraintes majeures renforcées par la pression démographique qui engendre davantage de bouches à nourrir dont les besoins ne se limitent pas seulement à l'alimentation. D'où la nécessité d'une croissance économique fondée, en milieu rural, sur le secteur primaire tributaire d'un patrimoine foncier disponible et sécurisé.

Selon BEHANZIN (2007), << au plan foncier, le Bénin dispose des ressources en terres importantes pour son agriculture. Cet avantage en dotation naturelle à l'échelle du pays cache cependant beaucoup de disparités qui sont relevés entre les départements et à l'intérieur de ceuxci. Dans les départements du Nord il existe encore d'énormes potentialités en terre à l'exception de certaines communes de l'Atacora et de la Donga où le seuil critique de charge agrodémographique des terres est dépassé ».

Cette situation est renforcée, dans la commune de Tanguiéta, par l'existence de l'aire protégée réduisant, du coup, le facteur de production primordial qu'est la terre pour, non seulement, les activités agricoles, mais aussi, de pâturage pour les éleveurs. Cet état de chose engendre des conflits réguliers entre agriculteurs et éleveurs dont la cohabitation s'avère complexe du fait des pratiques peu conciliantes. Or, << accompli dans le seul but du profit, l'élevage est destructeur

pour l'homme et son environnement ; mais accompli avec passion et sensibilité, il fournit des aliments de haute valeur nutritive et contribue à maintenir l'équilibre naturel » (BRUSCHWEILER et al., 2007)

La demande alimentaire croissante en vue de répondre aux questions de la sécurité alimentaire et aux besoins d'exportation favorisés par les changements technologiques et économiques ont pour conséquence l'intensification de l'activité agricole occasionnant l'exploitation de terres écologiquement fragiles, d'où les effets dommageables sur l'environnement.

L'insuffisance ou la non disponibilité du facteur << terre » constitue, d'une part, une source d'insécurité alimentaire du fait du niveau faible de la productivité agricole et, d'autre part, réduit le niveau de revenus des ménages agricoles, en l'absence des revenus extra-agricoles susceptibles d'induire le développement économique du milieu.

Ainsi, il se pose une question du bien-être des populations et donc du développement économique local. Selon BRUSCHWEILER et al. (2007), << la faim est un phénomène essentiellement rural qui touche les petits exploitants ou les paysans sans terre en situation politique ou géographique précaire, dont l`accès à des ressources productives est limité ou qui ne possèdent pas les connaissances et les moyens nécessaires pour utiliser les ressources disponibles ».

La volonté de l'Etat béninois de développer son économie est clairement affichée à travers les grands objectifs assignés au secteur agricole dans la Lettre de la Déclaration de Politique de Développement Rural (1991), réaffirmés dans la Table Ronde du Secteur Rural de 1995 et repris dans la Déclaration de Politique de Développement Rural qui constituent la contribution aux objectifs nationaux.

Mais à quel prix ? On note, de plus en plus, une forte agression des producteurs agricoles sur leur environnement immédiat à la quête de grandes superficies cultivables renforcée par le souci d'accroître leur productivité à travers l'usage des engrais et des pesticides qui ne sont pas sans impact sur cet environnement. Ce comportement s'observe même dans les zones qualifiées d'aires protégées par l'Etat dans le contexte de responsabilisation des acteurs à la base.

C'est ce qui justifie le choix de notre thème intitulé : Contribution de la gestion des réserves de Biosphère au développement économique local : Cas de la Réserve de Biosphère de la Pendjari.

Il s'agira d'identifier les véritables interrelations qui existent entre le développement des activités économiques majoritairement agricoles, moteur du développement économique local et la sauvegarde des ressources naturelles du Parc.

Au vu de tout ce qui précède, il convient de souligner que des difficultés se posent quant à la gestion des ressources naturelles et le développement du secteur agricole qui constitue la clé de voûte de l'économie aussi bien locale que nationale. Dès lors il y a lieu de s'interroger.

1. Est-il possible de développer les activités agricoles dans la zone tout en préservant de façon optimale les ressources naturelles de la RBP ?

2. Quels sont les avantages et les inconvénients engendrés par l'existence et la gestion de la RBP ?

3. Comment les différents acteurs conçoivent-ils la gestion de la RBP et quels sont leurs degrés d'implication et leurs rôles ?

4. Quelles sont les solutions alternatives mises en oeuvre et envisageables, au profit des populations riveraines, pour pallier au manque à gagner qu'occasionnerait la restriction induite par l'existence de la RBP ?

1.2.1.2. INTERÊT DE L'ETUDE

La perception apparemment « gratuite » des ressources naturelles amène les populations à adopter des comportements assimilables à leur gaspillage sans penser aux conséquences néfastes susceptibles d'en découler. Ce qui nécessite un changement de comportement devant contribuer au développement humain durable.

Pour y parvenir, les normes aussi bien nationales qu'internationales imposent, dans le cadre de l'élaboration des projets, la réalisation d'étude d'impact environnemental en vue de la préservation des ressources naturelles bénéfiques pour les générations aussi bien présentes que futures.

Dans les pays sous-développés, en vue d'assurer la viabilité du facteur de production « terre », il est nécessaire d'adopter des comportements qui engendrent les effets bénéfiques sur l'environnement et réduisent les effets néfastes afin de garantir son utilisation durable.

L'atteinte de cet objectif passe par une prise de conscience des différents acteurs à travers des réflexions susceptibles d'aboutir à la mise en oeuvre de mécanismes et politiques permettant de

rentabiliser la gestion des ressources naturelles surtout celles des aires protégées au profit des populations riveraines capables de s'investir dans d'autres secteurs économiques.

C'est ce à quoi nous tenterons de répondre à travers la présente étude.

1.2.1.3. REVUE DE LITTERATURE

Cette revue de littérature porte sur les notions essentielles qu'aborde la présente étude à travers une synthèse des résultats des différentes réflexions menées dans ce domaine. Il s'agit de :

? la notion de la gestion des aires protégées comme outil de protection et de conservation de

l'environnement mais aussi de développement économique ;

? la décentralisation état des lieux et perspectives au Bénin ;

? la notion de développement local.

1.2.1.3.1. La gestion des aires protégées : un outil de protection et de conservation de l'environnement mais aussi de développement économique

Beaucoup d'études ont montré le danger que court l'humanité toute entière si rien n'est fait quant à la protection de l'environnement d'où la nécessité de mettre en place des outils appropriés pour garantir un cadre de vie agréable aussi bien pour les générations présentes que futures.

Pour y parvenir, l'un des moyens est la conservation qui constitue un outil important en ce sens que l'importance de l'intérêt à elle accordé se manifeste par le nombre de plus en plus grandissant des Organisations Non Gouvernementales (ONG) locales et d'autres structures dont l'influence sur les politiques nationales de conservation s'est souvent avérée positive.

Les aires protégées d'Afrique avec leurs faunes et flores sauvages sont des produits à haute valeur commerciale. Ces ressources renouvelables sont une source de revenus à travers les activités touristiques et commerciales puis la production des biens de consommation et d'autres produits utiles aux communautés rurales.

Cependant, précise MENGUE-MEDOU << la protection de plusieurs aires protégées est compromise à cause principalement de l'augmentation de la population ». La croissance démographique impacte directement l'environnement, en raison des besoins vitaux à satisfaire. Aussi ajoute-t-elle, << plusieurs autres facteurs menacent la gestion des aires protégées, notamment le manque de ressources financières pour assurer leur conservation à long terme ».

Selon certaines études, les mécanismes de création des aires protégées ne sont pas exempts de problèmes en raison des critères de choix des zones. De nombreux aires protégées ont été désignées comme telles sur la base de critères non liés à leur importance pour la diversité biologique, mais plutôt en vertu de leur intérêt touristique, récréatif, historique ou culturel ou simplement parce que les terres qui les composent ne présentent guère d'intérêt pour d'autres utilisations.

Or, la taille, la forme et l'emplacement de nombreuses aires protégées n'offrent pas les conditions les plus adaptées à la conservation d'où leur vulnérabilité à des influences négatives telles que la chasse illicite et les empiétements de l'agriculture, etc.

La création des aires protégées a souvent conduit à l'expropriation de populations vivant sur ces territoires. Cette situation engendre beaucoup d'incompréhension, de révolte et de comportements prédateurs liés à un très fort sentiment de confiscation de la ressource. SOURNIA (1990) indique que « Les espaces protégées ont ainsi fait l'objet de multiples convoitises de la part des braconniers, des défricheurs, voire des mouvements rebelles et des forces armées ».

Les aires protégées demeurent aux yeux des villageois les seules bonnes terres pour le développement de leurs activités agricoles et les considèrent comme la seule solution à leurs besoins fonciers. On note donc une certaine privation des peuples qui ne cherchent qu'à survivre par la satisfaction de leurs besoins quotidiens.

En général, les classements des aires protégées ne tiennent pas, souvent, compte du partage rationnel entre espace à protéger et l'espace cultivable nécessaire pour une population en expansion, ce qui induit des manques à gagner. Pourtant, les politiques de conservation sont censées être non seulement des actions de protection physique du territoire mais elles devraient aussi tendre à améliorer les conditions naturelles favorables à la survie des populations locales. Malheureusement, la mise en place des aires protégées n'est pas précédée et suivie de mesures d'accompagnement telles que l'amélioration des terres cultivables, l'évaluation des besoins des populations, l'évaluation de leurs modes alimentaires....., qui devraient permettre aux aires protégées de jouer pleinement leur rôle, qui est, à la fois, écologique, économique et social. C'est ce qui amène Badiane et al. (1996), cité par MENGUE-MEDOU, à affirmer que « les arrêtés de classement mettent l'accent sur la protection des terres comme seule et unique finalité ». Ainsi, au lieu d'être un moteur du développement économique des régions qui sont rurales à plus de

90%, les aires protégées sont devenues, << des garde-manger entourés par la faim » (Sournia, 1990).

En dehors des problèmes d'installation engendrés aux populations, par la création des aires protégées dans une zone, on note que lorsqu'elles ne sont pas exclues des zones classées, ces populations sont confrontées à de multiples autres problèmes liés à l'augmentation des troupeaux d'animaux dans ces réserves, troupeaux qui ne sont pas contrôlés par les administrations locales. Ainsi, les villageois se plaignent régulièrement de la destruction de leurs cultures agricoles par les éléphants, les phacochères et les singes, qu'ils n'ont même pas le droit de chasser. Parfois, cela appelle des réactions de la part des villageois qui répondent à ces attaques par l'organisation de façon clandestine des battues dans le but de s'approvisionner en protéines animale et pour réduire l'impact des animaux sur leurs plantations. Pour MENGUE-MEDOU << Des populations victimes des expropriations se manifestent par des coupes anarchiques de bois, des défrichements illicites, une réinstallation illégale des villages jadis déplacés et la destruction massive de la faune sauvage ».

Ce genre de destruction délibérée par les villageois des ressources naturelles au sein des aires protégées illustre qu'il existe dans les pays africains un conflit entre les programmes de conservation initiés par les Etats et les besoins de la population locale. Ce qui met en danger les aires protégées.

Un autre aspect de l'hostilité des populations à l'égard des parcs nationaux et des aires protégées est la revendication visant la réduction ou même l'élimination des aires protégées, afin de libérer des terres pour leurs besoins. Selon MENGUE-MEDOU, ces revendications suivent deux grandes orientations à savoir :

? le déclassement pur et simple des aires protégées, attitude qui traduit un rejet catégorique de l'existence du domaine réservé ;

? et une tendance plus modérée qui reste favorable à l'existence des zones protégées, tout en laissant les populations continuer à exercer leur droit d'usage des terres.

Puis elle conclut que << la conservation des aires protégées est compromise non seulement dans les zones à forte densité de la population mais aussi lorsque la surveillance n'est pas accrue ».

Le financement des aires protégées est assuré par des apports gouvernementaux, de bailleurs de fonds et des recettes propres découlant des activités touristiques. Un grand nombre de gouvernements estiment que les zones protégées doivent couvrir leurs propres charges. Certaines

d'entre elles sont hautement rentables et rapportent des recettes élevées grâce au tourisme. D'une façon plus générale, les zones protégées jouent un rôle économique important.

Ainsi, en Afrique, il existe une grande disparité entre les budgets alloués, par chaque pays, pour la gestion des aires protégées, ce qui reflète l'importance que les gouvernements accordent à ce secteur. Le manque chronique de ressources financières pour couvrir le coût des mesures requises pour la conservation représente un des principaux facteurs qui limitent l'efficacité de la conservation de la biodiversité dans la plupart de ces pays. La nécessité d'améliorer le financement national des aires protégées et d'obtenir des sources de financements extérieurs fait l'objet de débat et de réflexion permanents et mêmes d'initiatives novatrices de la part des responsables chargés de les gérer.

Outre le problème de sous financement, les organismes gouvernementaux sont fortement handicapés par leur fréquente incapacité à conserver les fonds collectés dans les aires protégées. Leur manque d'autonomie financière limite souvent les initiatives visant à établir des liens avec le secteur privé. Une modification des structures institutionnelles pourrait être un autre moyen d'apporter des changements importants aux modes de financement et de gestion des aires protégées car il est nécessaire de pouvoir compter sur un soutien systématique et constant pour assurer la conservation de façon efficace et durable, dans un cadre institutionnel approprié.

Au Bénin, le cadre institutionnel des aires protégées indique que leur gestion ne se fait pas de manière autonome. Elle est souvent associée avec une structure dominante comme les Ministères de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche ou de l'Environnement et de la Protection de la Nature. Seuls quelques pays ont des structures indépendantes qui gèrent les aires protégées. Ainsi, les structures qui gèrent les aires protégées sont associées avec les services forestiers dont l'administration varie à l'intérieur du pays d'un gouvernement à l'autre. Il peut arriver que la gestion des aires protégées soit sous la supervision de plusieurs départements ministériels, ce qui complique davantage leur administration et crée des problèmes supplémentaires.

Dans certains pays surtout anglophones, il existe des incitations pour le secteur privé à posséder leurs propres aires protégées, c'est le cas en Afrique du Sud. Pour ce qui concerne les capacités humaines à gérer les aires protégées, les écoles formant des spécialistes dans le domaine de la gestion des réserves de faune sont insuffisantes en Afrique malgré les énormes atouts dont regorgent ses aires protégées.

Les aires protégées, lorsqu'elles fonctionnent correctement, remplissent trois rôles principaux à savoir :

n la conservation in situ de la diversité des écosystèmes et des paysages naturels et semi naturels ;

n la création de zones de démonstration écologiquement durables des terres et des ressources ;

n et la fourniture d'un appui logistique à la recherche, au suivi, à l'enseignement et à la formation en matière de conservation et de durabilité.

Ces fonctions sont liées grâce à un système de zonage consistant à définir :

n une ou plusieurs zones centrales, où l'ingérence humaine est minimale ;

n une zone concentrique qui sert de tampon et accueille davantage d'activités humaines, comme la recherche, l'éducation à l'environnement et la formation, ainsi que des activités de tourisme et de loisirs ;

n et une zone de transition située vers l'extérieur sert de lien avec le reste de la région dans laquelle se trouve la réserve et permet de promouvoir notamment des activités de développement, par exemple la recherche expérimentale, les établissements humains et l'agriculture.

Pour rendre plus efficace la gestion des aires protégées, il est essentiel que la qualité de cette gestion soit encore plus importante que leur étendue, c'est-à-dire que quelque soit la taille la gestion doit être rigoureuse en vu de son efficacité.

Diverses publications font état des menaces qui pèsent sur les aires protégées du fait des problèmes concernant leur gestion. Il est établi une liste des menaces et des facteurs qui compromettent fortement l'efficacité de la gestion des aires protégées à savoir : le manque de fonds ; la pénurie du personnel qualifié ; la faiblesse institutionnelle ; l'absence d'appui politique ; la faiblesse du cadre juridique et de l'application de la réglementation ; l'insuffisance de la communication avec les résidents locaux et de leur participation à la planification de la gestion ; le manque de coordination entre les organisations participant à cette gestion ; l'absence de plans d'utilisation des sols de portée générale et la délimitation inadéquate des zones à protéger.

Contrairement au mode de gestion caractérisée, autrefois, par le monopole du gouvernement
central en matière de contrôle à travers le protectionnisme, l'exclusion des populations locales, et
fréquemment, l'interdiction des utilisations traditionnelles de la faune et de la flore, il est mis en

oeuvre de nouvelles approches fondées sur l'implication des populations, donc la gestion participative.

La reconnaissance de l'importance de faire en sorte que les populations rurales vivant dans les aires protégées ou à proximité de celles-ci se sentent directement concernées par la biodiversité s'est manifestée à travers les projets intégrés de développement et de conservation dont le CENAGREF au Bénin.

L'Etat reconnaît le droit aux populations locales de s'organiser pour assurer progressivement des responsabilités dans la gestion des ressources naturelles. Dans les localités où il existe déjà des structures organisées, la nouvelle politique recommande leur renforcement. La création de structures organisées dans les localités où il n'en existe plus permet de disposer d'un cadre de concertation pour élaborer les plans d'aménagement et d'exploitation rationnelle des ressources naturelles.

1.2.1.3.2. La décentralisation : état des lieux et perspectives au Bénin

Comme le définit le dictionnaire Larousse (2008), la décentralisation est « un système d'organisation de structures administratives de l'Etat qui accorde des pouvoirs de décision et de gestion à des organisations autonomes régionaux ou locaux (collectivités locales, établissements publics) ».

La loi N°97-028 du 15 janvier 1999 portant organisation de l'administration territoriale de la République du Bénin stipule en son article premier que : « l'administration territoriale de la République est assurée par les autorités et services déconcentrés de l'Etat et par les collectivités territoriales décentralisées dans le cadre défini par la loi ; les circonscriptions administratives sont les départements ; il est créé une collectivité décentralisée qu'est la commune. D'autres collectivités décentralisées peuvent être créées par la loi. ». La décentralisation engendre une nouvelle forme de gestion publique et la transformation des citoyens en acteurs de leur propre développement.

Les acteurs clés dans la décentralisation sont : l'Etat, les collectivités territoriales, la société civile, les partenaires techniques et financiers. Selon ACACHA (2009) « il faudrait connaître certaines propriétés telles que : le statut, la territorialité, la structure organisationnelle, le financement, la mission, les fonctions exercées, les objectifs poursuivis, le processus décisionnel afin de localiser chaque acteur au bon endroit ».

Les enjeux liés aux actions des acteurs sont :

- la satisfaction des besoins fondamentaux des populations ;

- l'amélioration et la préparation d'un environnement propice à l'épanouissement des populations présentes et de leur descendance ;

- la participation des populations à la gestion des affaires locales et à l'élaboration et la mise

en oeuvre du programme de développement communal ;

- la participation des populations à l'aménagement et à la gestion durable de l'espace et des

ressources naturelles communales de façon équitable et la mobilisation des ressources.

Au Bénin, les capacités humaines des acteurs locaux sont caractérisées par leur faiblesse. Plusieurs contraintes objectives limitent l'impact des actions entreprises en leur faveur à savoir :

- Capacités d'acquisition limitée ;

- Hétérogénéité des niveaux de formation ;

- Dispersion géographique ;

- Manque de suivi et même de politique de renforcement des capacités.

Le personnel des collectivités territoriales est peu nombreux et les conditions actuelles qui le régissent ne contribuent pas à sa motivation. Ce qui constitue un frein au décollage de bon nombre de communes.

L'exercice de la tutelle met en exergue les relations nécessaires entre les collectivités territoriales et le pouvoir central. L'Etat continue d'assurer sur l'ensemble du territoire ses fonctions de souveraineté.

Le transfert des compétences et des ressources consacre le principe de la gestion par les collectivités décentralisées des affaires qui leur sont dévolues par la loi. Mais il n'existe toujours pas un cadre exhaustif permettant de préciser l'ensemble des compétences et moyens transférés, les conditions de ces transferts ou encore les nouvelles collaborations qui doivent s'établir entre les collectivités et les services de l'Etat.

Toutefois, ce transfert de compétences peine à prendre corps en raison du manque de volonté politique qui se matérialise à travers l'état des lieux sur la déconcentration au Bénin. Notons que, dans le contexte de la réforme de l'administration territoriale en cours au Bénin, la déconcentration apparaît comme le corollaire incontournable de la décentralisation en raison de l'expertise dont ont besoin les communes pour leur développement.

L'efficacité des élus locaux dépendra du degré de déconcentration de l'administration étatique. Il est souhaitable que les moyens soient mis à disposition pour l'accompagnement des communes, gage d'un véritable développement à la base. La déconcentration passe par la réalisation des mutations nécessaires par l'administration centrale afin d'être plus proche des populations à la base.

Le cadre retenu pour le découpage territorial crée des situations de conflit qui bloquent l'initiative des communes, avec un impact direct notamment sur le degré d'adhésion aux décisions communales ainsi que la mobilisation des recettes fiscales.

La lenteur ou l'absence de transfert des ressources et des biens de l'Etat aux collectivités territoriales constitue un obstacle majeur à la mise en oeuvre de la décentralisation.

1.2.1.3.3. Le développement local

Couramment, on confond croissance et développement. Or, ce ne sont pas des synonymes. Le développement implique accroissement de bien-être et changement dans la structure économique et sociale. Il engage une société sous tous ses aspects. La croissance est une notion plus simple. Elle se réfère à un accroissement des activités de production de biens et services mais n'implique pas nécessairement des changements dans la structure, ni n'engage une société sous tous ses aspects.

Le concept de développement contiendrait donc l'idée de croissance. Ainsi, la notion de développement englobe une multitude de composantes économiques, sociales et politiques et doit tenir compte des valeurs et attitudes d'une population.

Le développement local est un processus de prise en charge du développement par la société, donc par les hommes et les femmes qui y vivent d'où le rôle d'acteur de développement. Pour DEJARDIN et al. (1998), << le développement local n'est pas un processus de fermeture sur soi, mais plutôt une manière de tirer avantage de ses possibilités pour façonner sa réalité ». Il est par essence endogène.

Selon DEJARDIN et al. (1998), << le développement économique n'est pas un phénomène spatialement homogène ». Des différenciations apparaissent, qu'elles soient internationales ou qu'elles résultent de comparaisons entre entités territoriales plus restreintes.

C'est ce qui amène COURLET et al. (1998) à affirmer que <<un modèle de développement
endogène est basé sur l'utilisation des ressources locales, la capacité de contrôle au niveau local

du processus d'accumulation, le contrôle de l'innovation, la capacité de réaction aux pressions extérieures et la capacité d'introduire des formes spécifiques de régulation sociale au niveau local favorisant les éléments précédents».

Ainsi, le développement local se rapporte à des actions territoriales conscientes qui influencent l'émergence d'activités économiques. L'expansion économique du territoire s'en ressent ; contrairement au développement exogène où, le territoire concerné est considéré comme passif. Un territoire doit chercher à transformer les caractéristiques qui sont les siennes et à créer un certain nombre d'avantages qui lui sont spécifiques. Cette démarche volontaire est susceptible de renforcer l'attractivité du territoire. Les acteurs politiques et socio-économiques du territoire s'engagent alors dans un processus de développement qui prend en comptes leurs spécificités.

Le développement local se caractérise à travers des éléments ci-après :

n il n'y a pas de modèle unique de développement local;

n le développement local comporte une dimension territoriale;

n le développement local s'appuie sur une force endogène;

n le développement local fait appel à une volonté de concertation et la mise en place de mécanismes de partenariat et de réseaux ;

n il intègre des dimensions sociales aussi bien qu'économiques ;

n il implique aussi une stratégie participative et une responsabilisation des citoyens envers la collectivité.

Pour mieux comprendre le concept de développement local, il faut introduire quelques notions nouvelles telles que : communauté locale, autorités locales et sa dimension humaine.

La communauté locale est un regroupement organisé sur un territoire naturellement et historiquement constitué. Elle est composée de valeurs, de personnes, d'institutions, d'entreprises, d'activités et de ressources. Ce territoire forme une zone à l'intérieur de laquelle la majorité des travailleurs peuvent changer d'emplois sans avoir à déménager ; ce que d'aucuns appellent « une zone d'emplois », COURLET et al. (1998). On peut affiner la définition en y ajoutant un critère de « cohérence économique et sociale », COURLET et al. (1998). La communauté locale est capable de générer ses propres objectifs ou projets et de se définir par rapport au cadre régional, au cadre national et aux autres communautés.

Le niveau local est caractérisé par la présence d'autorités locales. Ce sont des pouvoirs politiques
responsables devant la population ; des pouvoirs qui bien qu'encadrés par des niveaux politiques

supérieurs peuvent lever des taxes et initier ainsi des actions originales au niveau des communautés locales. C'est une caractéristique intéressante qui peut se transformer en véritable levier de développement. Un autre aspect important du niveau local est la dimension humaine de son organisation, de ses initiatives et de ses actions. Pour DEJARDIN et al. « Le niveau local est l'environnement immédiat dans lequel la plupart des entreprises et en particulier les petites se créent et se développent, trouvent des services et des ressources, dont dépend leur dynamisme et dans lequel elles se raccordent à des réseaux d'échange d'information et de relations techniques ou commerciales ».

Le développement économique local est celui qui émerge des initiatives et du dynamisme des communautés locales. Il valorise aussi des pratiques très imaginatives, les ressources humaines, financières et matérielles locales et, il suscite des comportements novateurs axés sur la prise en charge, la créativité et l'esprit d'entreprise.

1.2.1.4. OBJECTIFS ET HYPOTHESES DE RECHERCHE

Les objectifs de notre étude se décomposent en un objectif général et en trois (03) objectifs spécifiques.

1.2.1.4.1. Objectif général

Le présent travail vise à étudier l'importance de la gestion des aires protégées dans le développement économique local et ce, dans le contexte de la décentralisation.

1.2.1.4.2. Objectifs spécifiques

Ils sont au nombre de trois (03) à savoir :

Objectif spécifique 1 : Analyser l'impact de l'approche participative mis en oeuvre dans la gestion de la RBP ;

Objectif spécifique 2 : Identifier et analyser les goulots d'étranglements qui freinent le développement, par les populations, d'autres activités induites par l'existence de la RBP ; Objectif spécifique 3 : Analyser la place qu'occupe la RBP protégée dans la stratégie de développement des Communes riveraines à travers sa prise en compte dans leur Plan de Développement Communal.

1.2.1.4.3. HYPOTHESES DE L'ETUDE

Pour atteindre les objectifs spécifiques énumérés ci-dessus, nous nous proposons de vérifier les hypothèses ci-après :

Hypothèse 1 : L'implication des populations dans la gestion de la RBP contribue à la réduction des actes illégaux enregistrés.

Hypothèse 2 : L'existence de la RBP favorise l'émergence d'autres activités et le développement d'autres sources de revenus autres qu'agricoles.

Hypothèse 3: La non implication des Autorités Communales dans la gestion de la RBP entraîne des pertes de ressources financières pour la mise en oeuvre de leurs projets de développement.

La problématique posée, les objectifs de l'étude fixés et les hypothèses formulées, il importe pour nous d'adopter une démarche méthodologique.

1.2.2. METHODOLOGIE DE RECHERCHE

La méthodologie retenue dans le cadre de notre recherche est celle relative aux techniques de collectes de données quantitatives et qualitatives. L'échantillonnage et les techniques de traitement ont été choisis en conséquence pour assurer la qualité des informations recueillies auprès des groupes cibles.

1.2.2.1. Les outils

Les techniques de collecte d'informations utilisées pour l'atteinte des objectifs que nous nous sommes fixés dans le cadre de notre étude sont :

? Outils de collecte d'informations secondaires ;

? Outils de collecte d'informations primaires.

1.2.2.1.1. Outils de collecte d'informations secondaires

Nous avons effectué des recherches documentaires dans les centres de documentation de la GTZ, du CENAGREF et de la DPNP dans le but de recueillir des informations qui présentent un intérêt pour nos travaux de recherche. Mais également.

Au niveau de la DPNP, nous nous sommes intéressés aux données relatives à ses activités mais aussi à la structure organisationnelle qui le met en relation avec les partenaires sociaux et financiers (AVIGREF, Autorités communales et bailleurs de fonds).

Nous avons également exploré des sources externes à savoir des ouvrages, mémoires, supports de cours, publications et sites Internet ayant rapport avec notre thème.

1.2.2.1.2. Techniques de collecte d'informations primaires

La présente étude étant à caractère d'abord qualitatif, les techniques de collecte se résument aux questionnaires devant servir de bases d'entretien structuré auprès de chacun des responsables de structures de gestion (DPNP, AVIGREF) ; mais également d'entretien non structuré avec les Autorités Communales.

1.2.2.1.2.1. L'enquête par guide d'entretien

Elle a consisté à administrer un guide d'entretien aux Responsables de la Direction du Parc National de la Pendjari et aux Responsables exécutifs des AVIGREF. Des entretiens non structurés ont été menés avec les Autorités Communales, les membres d'Organisations Paysannes et autres organisations professionnelles (commerçants, hôteliers, artisans et transporteurs).

Cette enquête a permis de collecter des informations portant sur les relations entre acteurs et surtout d'identifier les intérêts respectifs, les conflits et leur mode de règlement. Quant aux populations non membres des AVIGREF, il s'est agi d'apprécier leur perception des activités du parc et ses impacts sur leurs activités propres.

D'autres informations recueillies sont relatives à la gestion stratégique et opérationnelle du parc garantissant non seulement sa pérennité mais aussi et surtout le bien-être des populations riveraines.

1.2.2.1.2.2. L'observation directe

Elle a consisté à recueillir des informations à travers l'observation des riverains qui, pour des problèmes précis se présentent au siège de la DPNP soit sur convocation des autorités ou soit librement ; mais également sur le terrain lors de nos descentes dans le Parc.

2.4.2. Echantillonnage, traitement et analyse des données

Les outils d'analyse utilisés se résument aux tableaux et graphiques confectionnés à partir des
informations collectées portant sur les résultats de la recherche documentaire (Rapports

d'activités, états financiers et autres) d'une part, et des entretiens avec les acteurs de la RBP, d'autre part.

1.2.2.1.3. Echantillonnage de la population cible et collecte de données

L'échantillonnage concerne tous les acteurs liés, de façon directe ou indirecte, à la gestion de la RBP. Il s'agit des structures techniques (DPNP, CeCPA Tanguiéta et le personnel de Helvetas), administratives (Autorités communales) et sociales (AVIGREF).

? Les structures techniques et administratives sont composées de l'équipe de gestion de la

DPNP, du Responsable du CeCPA et du Maire de la Commune de Tanguiéta.

A ce niveau, tous les Responsables de la DPNP (Directeur du Parc National de la Pendjari, le Chef Service Surveillance, le Conseiller à la Promotion Touristique et le Documentaliste de la DPNP) et les autres acteurs précités ont été, systématiquement, interviewés sur la base d'un guide d'entretien.

? Les structures sociales sont composées des responsables du Secrétariat Exécutif de l'U-

AVIGREF, des membres des AVIGREF et des responsables d'autres organisations professionnelles (hôteliers/restaurateurs et transporteurs).

Concernant ces acteurs, le personnel technique de l'U-AVIGREF a été interviewé sur la base d'un guide d'entretien, du fait de leur meilleure compréhension des questions liées à la gestion de la RBP.

Quant aux autres acteurs à savoir les membres d'AVIGREF et d'autres structures, nous avons procédé aux entretiens, fondés sur un sondage aléatoire élémentaire. Aussi avons-nous procédé à l'observation directe des membres d'AVIGREF.

Les différents guides d'entretien utilisés ont permis, exclusivement, de collecter des données qualitatives.

1.2.2.1.4. Le traitement des données

Le traitement des données a consisté à :

? Présenter les données collectées sous forme exploitables à partir des tableaux et

graphiques ;

? Faire le dépouillement des guides d'entretien, ce qui a permis d'extraire les données et de

les regrouper par centre d'intérêt.

1.2.2.1.5. L'analyse des données

L'analyse des données s'est fait sur la base des résultats obtenus du traitement des données. Elle a permis de faire ressortir les liens entre les différentes données pour servir de base à la vérification des hypothèses de recherche.

L'analyse qualitative a consisté à interpréter les données collectées au regard de la théorie.

1.2.2.1.6. Difficultés rencontrées et limites des données recueillies

La collecte d'informations dans le cadre de tous travaux de recherche fait appel à des difficultés qui confèrent certaines limites aux données recueillies.

1.2.2.1.6.1. Difficultés rencontrées

Deux difficultés majeures sont à mentionnées à savoir :

? La très grande occupation des Responsables de la DPNP et du Secrétariat Exécutif de l'U-

AVIGREF n'a pas permis l'approfondissement des discussions à chaud (face à face) ;

? Nos limites financières ont réduit notre ambition d'exploration de l'environnement global
de la RBP et les villages riverains.

1.2.2.1.6.2. Limites des données recueillies (envisageable)

La limite principale est relative aux informations obtenues auprès des populations riveraines interrogées (majoritairement analphabètes) qui pourraient contenir des défaillances du fait des difficultés de traduction des termes techniques du français en nos langues locales.

DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION, ANALYSE DES RESULTATS DE L'ETUDE ET VERIFICATION DES HYPOTHESES

Cette partie permettra, d'analyser les données et de faire quelques suggestions et recommandations au regard des résultats de la recherche.

2.1. Présentation et analyse des résultats de l'étude

2.1.1. Evolution et perspectives des activités internes et externes de la RBP

Il s'agit de faire le point des activités qui ont un impact direct sur le bien-être des populations riveraines de la RBP. Ces activités sont relatives à la dimension économique de la RBP et aux rôles des populations riveraines en tant qu'agent économique.

2.1.1.1. Les activités internes à la RBP, sources de revenus et leurs impacts

Les réserves de faune et parcs créés ne pouvaient demeurer une simple curiosité de naturalistes. Il importait de chercher les meilleurs moyens d'exploiter ce capital. Les parcs et les réserves offrent d'importantes possibilités économiques surtout par l'exploitation touristique et dans une certaine mesure par la chasse et la pêche.

Au Bénin, comme dans d'autres pays africains, des statistiques ont été tenues régulièrement sur le tourisme dominé par les étrangers issus des pays occidentaux tels que la France, l'Allemagne, l'Italie, les Etats-Unis, etc. L'importance des retombées financières liées à cette activité a amené les autorités de la DPNP à réviser le calendrier de la saison touristique et cynégétique.

En effet, avant 2007, la saison touristique et cynégétique s'étalait sur une période d'environ six (06) mois, du 15 Décembre année (n) au 30 juin année (n+1). Elle est consacrée, principalement, aux activités traditionnelles du parc. Mais, depuis lors, cette période a été étendue sur presque toute l'année à la seule différence que la saison des pluies est consacrée uniquement au tourisme de vision et cela aussi dans une moindre mesure, du fait de l'impraticabilité des pistes au cours de cette période.

2.1.1.1.1. Le tourisme de vision : évolution et aspect économique

Le choix stratégique de l'annualité de la saison touristique et cynégétique a légèrement amélioré l'enregistrement des touristes dont la prédominance occidentale reste de mise. Le point des enregistrements se présentent comme ci-après :

Graphique 1: Point des nationalités/tourisme de vision

2005-2006 2006-2007 2007-2008 2008-2009

3000

2500

2000

1500

MONTANT

1000

500

0

NATIONALITE BENINOISE FRANCAISE ALLEMANDE

AMERICAINE CANADIENNE HOLLANDAISE SUISSE

PERO

ITALIENNE BELGE

On note une progression régulière du nombre de visiteurs même si elle reste faible. Les actions promotionnelles aussi bien au plan national qu'international et de diversification de produits en vue de mieux positionner la destination Pendjari sur le marché restent limitées.

L'objectif de 10.000 touristes de vision projeté par les autorités de la DPNP (Plan d'aménagement et de gestion participative de la RBP, 2005) conditionné par certains aménagements et dispositions est réaliste en raison des atouts touristiques non négligeables de la RBP.

L'accès du parc au niveau des différents points d'entrée (Batia, Porga, Arly, Konkombri) et à la caisse de la DPNP est basé sur un système tarifaire très compétitif en vigueur depuis des années. Ce système se présente comme suit :

Tableau 1: Le système des tarifs en vigueur (FCFA)

CATEGORIE

BENINOIS

 

ETRANGER

ADULTE

3 000

 
 

10 000

ELEVE ET ETUDIANT

1 000

 
 

10 000

ENFANT DE MOINS DE 7 ANS

1 000

 
 

1 000

RIVERAINS

500

 
 
 

VEHICULE = 9 PLACES

3

000

 

Source : DPNP, 2009.

Les potentialités qualitatives et quantitatives (faune et paysage) de la RBP, sources de satisfaction de la curiosité des touristes constituent un argument qui permet de conclure que les droits d'entrée sont abordables. Mais malgré cela, on note encore la persistance de la tendance gratuite entretenue par certains touristes provenant de l'administration, comme l'indique la figure cidessous :

Graphique 2: Point des enregistrements

 

7000
6000
5000
4000
3000
2000
1000
0

 
 
 

NOM BRE

 

NOMBRE D'ENTREE PAYE

GRATUIT

 
 
 

2005-2006 2006-2007 2007-2008 2008-2009

PERIODE/SAISON

Cette gratuité constitue un manque à gagner pour l'administration de la DPNP et amenuise, en
conséquence, les retombées financières au profit des populations riveraines (AVIGREF). Le prix

étant l'élément de valorisation de tout produit, toute gratuité peut être assimilable à une moindre importance de ce dernier.

La circulation dans la RBP est facilitée par l'entretien des pistes et la satisfaction des touristiques est favorisée par l'installation de certaines infrastructures tels que les miradors. Ainsi, les investissements relativement importants sont parfois nécessaires à l'exploitation des parcs. Selon KIDJO (1986), << il faut souvent développer les infrastructures hôtelières et routières dans ces zones pour favoriser un bon tourisme ».

Tableau 2 : Point des ouvertures et entretien de pistes

ELEMENTS

PERIODE

2005-2006

2006-2007

2007-2008

2008-2009

DISTANCE (Km)

611,25

535,25

511,031

511

COUT (FCFA)

6 856 200

4 469 075

3 612 805

ND

Source : Rapport d'activité de la DPNP

Les recettes issues de la vente des billets pour la circulation des véhicules sont destinées à l'entretien des pistes. Un important projet d'ouverture et de réfection de pistes et de réalisation d'autres infrastructures est en cours de finalisation sur financement de la KFW et son démarrage est prévu au cours de l'année 2010.

Dans ce cadre, il est prévu << la réhabilitation et/ou construction d'environ 600Km de pistes, dont plusieurs sont carrossables toute l'année permettant ainsi la prolongation de la saison ; la réfection et/ou construction de 10 miradors ; l'aménagement des postes d'entrée à Batia, Porga, Konkombri et ArlyArly ; l'aménagement de 5 points d'eau en vue de la création de nouveaux points d'observation et enfin, la mise en place de signalisations thématiques sur toutes les pistes » (Plan d'aménagement et de gestion participative de la RBP, 2005).

Mais en attendant la réalisation de ce projet, l'exploitation se poursuit avec les infrastructures disponibles avec une clientèle en quête de nouveauté. Ce qui pourrait constituer une limite à la promotion de la destination Pendjari.

Les activités touristiques permettent à bon nombre de jeunes déscolarisés de la région de gagner de l'argent à chaque saison touristique en servant de guides touristiques. Ce corps de métier qui renforce les gains individuels, source de motivation, des populations riveraines, pour une meilleure structuration devrait s'inscrire dans un cadre formel.

Ce gain des populations riveraines pourrait s'améliorer substantiellement si la plan de développement de l'écotourisme dans la RBP parvenait à être, en partie ou intégralement mis en oeuvre. Il consiste à : << améliorer les produits existants ; développer des nouveaux produits (circuits pédestres, circuits nocturnes, circuits fluviaux, circuits << flore », circuits ornithologiques et les circuits ethno anthropologiques) puis améliorer la capacité d'hébergement » (Plan d'aménagement et de gestion participative de la RBP, 2005).

Les ambitions favorables à une meilleure attraction des clients potentiels de la RBP ne manquent pas au niveau des autorités de la DPNP mais il reste à les traduire sous forme de projets et à mobiliser les ressources financières nécessaires en vue de leur concrétisation.

Toutefois, les objectifs des différents projets ne seront atteints que lorsque << les nattes de concertations » (AMADOU, 2008) mises en place et qui définissent les accords entre les différentes parties (acteurs de la réserve) et les ententes portant sur l'ensemble des points objets de convoitise et de dégradation fonctionnent efficacement.

Enfin, le nombre et la qualité des infrastructures hôtelières s'améliorent au fil du temps mais elles sont concentrées au niveau de la ville de Tanguiéta ; la seule installée au sein de la réserve est en voie de dégradation avancée, ce qui oblige les touristes désireux de passer la nuit à l'intérieur d'écourter leur séjour.

Pour les propriétaires d'hôtels, la RBP constitue un atout important de développement de leurs activités car l'ouverture de la saison touristique et cynégétique est synonyme de prospérité aussi bien pour eux-mêmes que pour leurs employés. Ceci est valable pour les restaurateurs, les tenanciers d'agence de voyage, les transporteurs de touristes et les revendeurs d'objets d'art. Mais cette dernière catégorie est prédominée par les étrangers majoritairement de nationalité sénégalaise.

Dans le sens de la captation des ressources financières, les autorités communales envisagent la création d'un Centre d'Information et d'Orientation des touristes en vue de l'amélioration des prestations de services par les acteurs impliqués.

2.1.1.1.2. La chasse sportive : évolution et retombées

Depuis le classement des Réserves dans notre pays, toute activité non officielle de l'homme dans ces endroits touchant la faune ou la flore est devenue illégale. D'où tout contrevenant s'expose à des peines et sanctions de la part de l'autorité.

La chasse traditionnelle de subsistance considérée, depuis lors, comme du braconnage a désormais laissé place au braconnage commercial. Cette activité illégale, de plus en plus, transfrontalière est une pratique dangereuse pour la faune parce que très destructrice. Selon les membres de l'organe d'exécution des AVIGREF, son ampleur, ces derniers temps, est la conséquence de la valorisation de la viande de chasse (amélioration nette des prix des brochettes passant de 300FCFA à 1 250FCFA).

Or, ce type d'exploitation de la faune sauvage est anarchique car le braconnier ne distingue souvent pas, et ceci volontairement, les femelles des mâles encore moins les adultes des jeunes. La surveillance conjointe, regroupant les éco-gardes de la DPNP et les auxiliaires villageois membres des AVIGREF, entreprise depuis des années n'est toujours pas venu à bout de ce phénomène.

Une nouvelle expérience est entreprise ces derniers temps et elle consiste en la reconversion des braconniers potentiels en auxiliaires villageois en vue du renforcement des équipes de surveillance mais surtout de la canalisation de ces derniers.

Mais, malgré ce dispositif nouveau, au cours de notre séjour, un groupe d'une trentaine de braconniers a été appréhendé à l'intérieur du Parc et il a fallu trois jours d'intenses actions pour parvenir à les repousser au-delà des frontières béninoises et l'information a été portée aux autorités du Burkina-Faso. Selon le Chef Service Surveillance de la DPNP, « ces groupes de braconniers développent de nouvelles formes d'organisation et sont, de plus en plus, lourdement armés ».

En effet, l'exercice de cette activité illégale nécessite la parfaite connaissance de la réserve ; on pourrait conclure à une complicité de certains riverains qui au-delà de leur participation active constituent les portes d'entrée de la réserve et ne peuvent ignorer le passage des braconniers. Ces actes ne sont pas sans conséquence sur l'effectif des populations animales qui constituent le facteur d'attrait de la RBP.

L'estimation des effectifs des animaux ces dernières années se présentent comme suit :

Graphique 3: Effectif estimé des principaux animaux (2006 à 2009)

NOMBRE

4000

6000

5000

3000

2000

1000

0

1 2 3 4

ANNEE

BUFFLE HIPPOTRAGUE BUBALE

LION

COB DE BUFFON ELEPHANT PHACOCHERE CYNOCEPHALE COB DE FASSA OUREBI

GUIB HARNACHE REDUNCA

Or la mise en place officielle de la chasse sportive permet aux populations de s'approvisionner en protéines de manière très organisée par les dispositifs mis sur pied par l'U-AVIGREF et la DPNP. Elle constitue également des sources de recettes pour l'animation et le fonctionnement des différentes associations.

Cette activité a favorisé également la naissance du corps de métier des pisteurs qui, à l'occasion de la saison cynégétique, leur procure des revenus substantiels pour la satisfaction de leurs besoins. La valorisation et la viabilité de ce corps de métier sont conditionnées par le potentiel faunique de la RBP d'où l'intérêt des acteurs de veiller à une meilleure sauvegarde de ce patrimoine. Cette motivation individuelle qui, dans une certaine mesure, impacte les ménages auxquels appartiennent ces pisteurs (la communauté) couplée à celle collective matérialisée par la mise à disposition de la viande de chasse devraient constituer un motif fédérateur pour la protection de la faune par ces populations. Mais, ces éléments de motivation semblent ne pas être suffisants.

Dans le cadre de la chasse sportive, le point des animaux abattus se présente comme ci-après : Graphique 4: Point des animaux abattus

NOMBRE

45

40

50

35

30

25

20

15

10

5

0

2005-2006 2006-2007 2007-2008 2008-2009

PERIODE/SAISON

ESPECES ABATTUES BUFFLE

HIPPOTRAGUE

BUBALE LION

COB DE BUFFON

COB DE FASSA

GUIB HARNACHE REDUNCA PHACOCHERE CEPHALOPHE DE GRIM

CEPHALOPHE A FLANC ROUX

OUREBI

CYNOCEPHALE

HIPPOPOTAME

De l'analyse de cette figure, il ressort que l'évolution des abattages officiels d'animaux est sous contrôle au niveau de la DPNP ; les plans de tirs élaborés chaque saison ne sont pas entièrement exécutés. Toutefois, la population faunique est menacée par le comportement des prédateurs de la RBP.

Or, il a été démontré que « la conservation de la biodiversité peut se faire en même temps que le développement économique, en coopération avec l'ensemble des acteurs concernés » (AMADOU, 2008).

Afin de parvenir à juguler la survenance des activités illégales dans la RBP, les autorités de la DPNP ont procédé à la qualification juridique des actes susceptibles de sanction, allant d'une simple amende à une peine d'emprisonnement, en fonction de l'impact dégradant de l'acte sur le patrimoine de la RBP.

L'évolution de ces infractions au cours de ces dernières années se présente comme suit :

Tableau 3 : Point des infractions

TYPE D'INFRACTION

PERIODE

2005-2006

2006-2007

2007-2008

2008-2009

TOTAL

BRACONNAGE

28

29

11

16

84

TRANSHUMANCE

17

14

11

10

52

PECHE FRAUDULEUSE

17

16

21

20

74

AUTRES

9

0

0

1

10

TOTAL

71

59

43

47

220

Source : Rapport d'activité de la DPNP

De l'analyse de ce tableau, il ressort une évolution, plus ou moins, stationnaire des différents types d'infraction. Ce qui pourrait être interprété comme l'absence d'impact des efforts consentis à travers la cogestion et la dissuasion recherchée par le biais des sanctions administrées aux contrevenants. Certaines infractions font l'objet de poursuite judiciaire et le point des arrêts de justice se présentent comme suit :

Tableau 4 : Point des arrêts de justice rendus

TYPE DE SANCTION

PERIODE

2005-2006

2006-2007

2007-2008

2008-2009

TOTAL

EMPRISONNEMENT FERME

15

29

0

2

46

EMPRISONNEMENT ASSORTI DE SURSIS

6

5

7

6

24

AMENDE

15

0

0

0

15

TOTAL

36

34

7

8

85

Source : Rapport d'activité de la DPNP

De l'analyse de ce tableau, il ressort une tendance nettement baissière, d'année en année, des types de sanction les plus importants relatifs aux arrêts de justices rendus. Cela pourrait témoigner d'une réduction, plus ou moins, satisfaisante des actes illégaux exercés par les populations au sein de la RBP.

Mais le rapprochement de ces données à celles du tableau N°3 pose un problème de cohérence du
fait que les deux activités préjudiciables à la conservation (braconnage et pêche frauduleuse) et

susceptibles de sanctions exemplaires pour leur éradication se sont accrues. Il y a deux explications possibles de cette situation à savoir :

? La mauvaise appréciation ou qualification des types d'infractions enregistrées par les agents de la DPNP et/ou les auxiliaires villageois ;

? La conséquence des pressions sociales qui inhibent la volonté de sanctionner les auteurs de ces actes illégaux par l'administration de la DPNP, ce qui aboutit à des sanctions moins lourdes que sont les amendes versées par les contrevenants.

Ainsi, les amendes perçues par la DPNP au titre des diverses infractions renforcent ses recettes mais il est préférable de les éradiquer en vue du développement sain des activités traditionnelles qui garantissent la pérennisation des acquis de la RBP.

Le point financier des différentes infractions se présente dans le tableau ci-dessous : Tableau 5 : Point financier des infractions

TYPE D'INFRACTION

PERIODE

2005-2006

2006-2007

2007-2008

2008-2009

TOTAL

BRACONNAGE

160 000

0

365 000

320 000

845 000

TRANSHUMANCE

792 000

164 000

547 000

440 000

1 943 000

PECHE FRAUDULEUSE

140 000

264 000

0

708 000

1 112 000

TOTAL

1 092 000

428 000

912 000

1 468 000

3 900 000

Source : Rapport d'activité de la DPNP

L'analyse des données de ce tableau indique un niveau non négligeable des amendes perçues par l'administration de la DPNP. Mais cette forme de sanction comporte une insuffisance car elle est moins dissuasive.

Les acteurs indélicats étant des agents économiques, la réalisation d'une marge « bénéficiaire », entre les retombées financières de l'acte et l'amende susceptible d'être versée, constituerait une source de motivation.

Dans le contexte de promotion de la chasse sportive, les autorités de la DPNP en association avec
les AVIGREF sont en lutte permanente contre les braconniers et les pêcheurs illégaux dont le
sens d'organisation confère encore de beaux jours à cette pratique illégale. Ce qui n'est pas sans

conséquence sur le patrimoine faunique de la réserve et par ricochet sur le bien-être, à terme, de ces populations riveraines.

L'accès à la chasse sportive est subordonné à la délivrance d'un permis de chasse aux chasseurs professionnels, selon la catégorie. Le point des permis délivrés au cours des quatre dernières saisons se présente comme suit :

Tableau 6 : Point des permis de chasse

TYPE DE PERMIS

PERIODE

2005-2006

2006-2007

2007-2008

2008-2009

TOTAL

PERMIS "A" (120000FCFA)

0

0

1

2

3

PERMIS "C" (300000FCFA)

44

59

66

65

234

PERMIS "B" (160000FCFA)

1

0

0

0

1

TOTAL

45

59

67

67

238

Source : Rapport d'activité de la DPNP

Les données de ce tableau indiquent une prédominance de la catégorie « C » de permis de chasse délivrée aux chasseurs occidentaux (majoritairement français) ; les nationaux sont presque absents au niveau de cette activité.

L'évolution stationnaire de l'effectif des chasseurs témoigne de leur fidélité même si des potentialités existent encore car les différents plans de tir sont exécutés, chaque saison touristique, à environ 50%.

La promotion, au plan national, de cette activité n'est pas développée or elle pourrait constituer une alternative au braconnage et surtout susciter la culture de la chasse sportive au sein des populations.

2.1.1.1.3. La pêche : monopole étrangère

La pêche constitue une activité très peu développée dans les terroirs villageois car utilisant des techniques rudimentaires dans des cours d'eau saisonniers alimentés par les chutes de Tanougou et les eaux de pluies.

Dans la RBP, la pêche est plus développée et mieux organisée. Elle est traditionnelle et pratiquée
par des étrangers ressortissants des pays voisins comme le Ghana, la Mali, le Burkina-Faso et le

Togo mais également quelques autochtones. Elle a lieu surtout sur la rivière Pendjari, la Magou et la Bori sous le contrôle des autorités de la DPNP.

Les micro-projets mis en place en vue de la promotion de cette activité par les membres d'AVIGREF ont échoué et les crédits mis en place à ce titre sont en impayé.

Nous avons pu observer des pêcheurs du Burkina Faso, du Mali et du Niger en pleine activité aux abords de la rivière Pendjari. Des bénéfices socioéconomiques sont tirés de cette pêche. Toutes ces activités ci-dessus énumérées génèrent des ressources financières à la DPNP qui consacre une partie aux populations riveraines à travers les AVIGREF.

2.1.2. Les recettes de la DPNP et leur évolution

Le point récapitulatif des recettes et leur évolution se présente comme ci-après : Graphique 5: Point récapitulatif des recettes de la DPNP

MONTANT

45 000 000

40 000 000

50 000 000

35 000 000

30 000 000

25 000 000

20 000 000

15 000 000

10 000 000

5 000 000

RECETTES VISION

TAXES CIRCULATION VEHICULE AMODIATION

PERMIS DE CHASSE REDEVANCES D'ABATTAGE

PERMIS DE PECHE PERMIS MAREYEURS

P

PERMIS DE REVENDEUR TRANSACTIONS

0

2005-2006 2006-2007 2007-2008 2008-2009

L'analyse de cette graphique indique une tendance haussière régulière des différentes sources de recettes de la DPNP, mais le niveau reste encore faible quant aux potentialités dont regorge la RBP.

Les recettes issues de la vente des produits touristiques et divers, constituent un fonds de roulement pour la commande des produits touristiques dans le cadre de la promotion du tourisme.

Les stratégies de gestion mises en place par les autorités de la DPNP et leurs partenaires sociaux produisent des résultats susceptibles d'amélioration.

2.1.2.1. Les activités externes à la REP et leurs impacts

Chaque réserve dispose d'une aire de coopération ou zone périphérique au sein de laquelle, normalement, les populations s'adonnent à leurs activités productives habituelles.

Ainsi, la gestion des espaces doit, désormais, s'articuler avec les pratiques locales dont le caractère durable a été reconnu, et qui peuvent alors constituer un véritable outil de conservation. L'activité prédominante exercée par les populations riveraines de la RBP est l'agriculture, ensuite le commerce dans une certaine mesure et accessoirement l'artisanat.

2.1.2.1.1. L'agriculture, source d'alimentation et de revenus des populations

Les principaux produits cultivés sont : le maïs, le fonio, le petit mil, le sorgho, le niébé, le voandzou, l'igname, le riz, le manioc, l'arachide, le sésame, le tabac et le coton qui est une culture consommatrice d'espace. Mais à côté de ces cultures, des produits maraîchers tels que le gombo, la tomate et le piment connaissent un essor non négligeable.

Les acteurs locaux, du fait de la raréfaction progressive des ressources naturelles dans les espaces déjà occupés, se tournent vers les aires de transition des réserves de biosphère en exerçant une forte pression à leur périphérie ou en effectuant des incursions illégales à l'intérieur des aires centrales.

L'évolution des superficies emblavées, au cours des quatre dernières campagnes agricoles se présente comme suit :

Graphique 6: Superficies emblavées (ha) des principales cultures

SUPERFICIE (en Ha)

4000

6000

5000

3000

2000

1000

0

CULTURES MAIS LOCAL MAIS AMELIORE MAIS

SORGHO PETIT MIL RIZ IGNAME

NIEBE / HARICOT VOUANDZOU TOMATE GOMBO

/CAMPAG OLE

COTON ARACHIDE TABAC

2006-2007 2007-2008 2008-2009 2009-2010

De l'analyse de ce tableau, il ressort une tendance baissière de l'évolution des superficies emblavées, d'une campagne agricole à une autre. Cette tendance est beaucoup plus accentuée au niveau des cultures principales que sont les produits céréaliers et les cultures de rentes.

Le Responsable de la CeCPA explique cette situation par l'impact des changements climatiques qui ont provoqué un dérèglement significatif du calendrier des semis avec une alternance de pluies précoces et tardives que la recherche peine à maîtriser.

Ce qui explique la non atteinte permanente des prévisions de superficies à emblaver au cours de chaque campagne agricole en raison de la précipitation des travaux champêtres qu'engendre ce phénomène occasionnant la rareté de la main d'oeuvre agricole ou lorsqu'elle existe est chère et à la portée de peu d'agriculteurs.

A cela s'ajoute, pendant les phases de floraison et de fructification, la pluviométrie excessive qui rend inefficace les traitements phytosanitaires et l'utilisation des engrais avec pour conséquence la baisse de la production.

L'évolution des productions par culture, au cours des quatre dernières campagnes agricoles se présente comme suit :

Graphique 7: Production (en Tonnes) des principales cultures

PRODUCTION (en Tonnes)

45000

40000

25000

20000

35000

30000

15000

10000

5000

0

CULTURES MAIS LOCAL MAIS AMELIORE MAIS

SORGHO PETIT MIL RIZ IGNAME

NIEBE / HARICOT VOUANDZOU TOMATE GOMBO

ODE/CAM RICOLE

COTON ARACHIDE TABAC

2006-2007 2007-2008 2008-2009 2009-2010

Il ressort de l'analyse de cette graphique, une baisse significative de la production dans son ensemble, en dehors de l'igname, du riz et de quelques produits maraîchers qui ont connu une amélioration significative. Le coton et le maïs ont subi une baisse drastique au cours de la campagne 2009-2010 contre l'émergence d'autres cultures telles que le soja et le riz.

Or, la filière coton n'a pas manqué de volonté politique susceptible d'induire son développement. Mais on note, de plus en plus, la réticence des agriculteurs qui, en tant qu'agent économique, sont tentés de se retourner vers des spéculations plus porteuses telles que le riz, le maïs, le soja et ceci dans le contexte de la crise alimentaire.

Avec le Programme d'Urgence d'Appui à la Sécurité Alimentaire (PUASA), l'Etat a procédé à la
mise en place gratuite des semences améliorées et des engrais vivriers au profit des producteurs.

Ce qui a constitué une échappatoire pour le producteur de coton. Les excédents céréaliers relevés, ces deux dernières années, ont été obtenus, semble-t-il au détriment du coton.

Aussi avons-nous noté la suprématie de la production du maïs amélioré sur celle du maïs local du fait de l'introduction d'innovations. Mais, l'introduction de variétés améliorées, la gestion de la fertilité des sols, l'octroi de crédits agricoles et le contact avec certains projets de développement agricole qui sont quelques unes des technologies ne sont pas sans conséquence car << cette offre de technologies modernes porteuse de développement ne constitue toujours pas des gages de durabilité pour les sociétés rurales » (. BACO et al, 2007). Ils précisent que << l'introduction des variétés améliorées de maïs a conduit à l'abandon des variétés locales à Tchaourou et à N'dali », dans le Département du Borgou.

En effet, la livraison des semences, gratuitement, aux producteurs par les services publics d'encadrement ou par les projets de développement enlève à cette ressource toute valeur monétaire et on assiste à son utilisation irrationnelle (pourritures, vente illicite, mauvais entretien, etc.). C'est le cas, par exemple, du coton qui reste la seule culture bénéficiant, au Bénin, d'un système semencier formel.

La recherche des terres fertiles implique la mise en oeuvre des techniques culturales extensives et itinérante sur brûlis ; dans un contexte de limitation de la zone d'exploitation agricole imposée par l'existence de la réserve de la biosphère. Les outils utilisés pour la préparation des sols sont rudimentaires. Il s'agit essentiellement de la houe. Toutefois, l'U-AVIGREF s'atèle à la mise à disposition des villages riverains des tracteurs afin de réduire la pénibilité du travail manuel.

Les paysans installent leurs champs dans la zone d'occupation protégée (ZOC) et sur les berges des cours d'eau. Ce dernier conduit à la destruction de la forêt galerie et donc le comblement des cours d'eaux.

Ainsi, pour y remédier, l'autorité a procédé à la soustraction d'une bande de deux (02) Kilomètres (Km) de la zone cynégétique de la Pendjari (Zone d'Occupation Contrôlée) sur l'axe Tanguiéta-Porga et d'une bande de trois (03) kilomètres (Km) sur l'axe Tanguiéta-Batia. Cependant, << le constat est que les champs sont à des profondeurs supérieures à celles citées et qui sont de 5,9 Km à Dassari, 4,4 Km à Pouri et 4,2 Km à Tiélé » (Sokpon et al, 2001 ; cité par AYIHOUENOU, 2005).

Sous la pression démographique, les superficies emblavées augmentent à un taux inquiétant. Une
analyse de cette situation indique l'utilisation peu rationnelle des superficies qui sont gérées de

façon inefficiente. Selon AMADOU (2008), << la pression à la périphérie des réserves de biosphère est l'expression d'une régression progressive des ressources naturelles et productives des populations riveraines qui est malheureusement doublée d'un accroissement des effectifs des personnes et du bétail ». D'où, les ressources naturelles que renferme la réserve de biosphère deviennent alors des ressources rares et nécessaires pour les usages multiples des populations.

Selon les membres d'AVIGREF, ce mode opératoire induit des problèmes de manque de terre d'où les occupations frauduleuses de terres dans la zone protégée. Mais l'argument du manque de terre est rejeté par les autorités de la DPNP qui préconisent l'intégration des techniques culturales intensives et l'introduction d'autres cultures à forte valeur ajoutée telles que le coton biologique et les produits maraîchers.

Appuyée par la GTZ et HELVETAS en collaboration avec le CENAGREF et la DPNP, l'expérimentation du coton biologique dénommé << ALAFIA » (coton biologique et équitable) a démarré en 2008 dans les villages riverains de la RBP. Selon les Responsables locaux de ces structures, cette phase a enregistré un effectif de 220 Paysans volontaires à raison de 1/4 d'hectare par paysan avec une production globale d'environ 15 Tonnes. Cette initiative est portée par les AVIGREF d'où la nécessité d'être membre avant toute adhésion au programme.

La campagne suivante a enregistré 310 Paysans avec une possibilité d'extension des surfaces cultivées et la production s'élève à 37 Tonnes. Cette culture est caractérisée par sa pénibilité et le rendement faible de la production. Mais ces facteurs sont compensés par la valeur du produit dont les questions de débouchés sont réglées par les partenaires stratégiques, dans un élan de solidarité avec ceux des pays voisins. Ce qui explique les initiatives d'élargissement de la culture biologique à d'autres produits comme le sésame et le soja, dont les débouchés sont déjà identifiés, selon les Responsables.

Toutefois, ils ont déploré la moindre implication des techniciens de la CeCPA, ce qui ne faciliterait pas, à terme, l'appropriation du projet et son extension dans toute la zone à travers la maîtrise de l'itinéraire technique de production.

Il est envisagé la mise en place de mesures d'accompagnement au profit des paysans volontaires telles que l'octroi de crédits de campagne à compter de la prochaine campagne agricole par le biais d'une IMF professionnel identifié.

Les impacts attendus de ce projet sont :

? La biodiversité dans la RBP et la santé humaine sont épargnées des effets néfastes des pesticides et autres produits chimiques de synthèse ;

? Les producteurs de coton biologique et équitable (y inclus les produits de rotation) augmentent leurs revenus et améliorent leur cadre de vie par rapport à la production du coton conventionnel dans la ZOC.

La pertinence de toutes les actions mises en oeuvre dans le cadre de la conservation se justifie davantage par la taille de la population agricole dont les activités ont un impact direct sur la RBP. L'évolution de la population agricole se présente comme suit :

Tableau 7 : Récapitulatif population agricole

 

Année

1992

2002

Divisions administratives

Nombre Ménages

Population

Nombre Ménages

Population

Commune Matéri

8 168

56 954

11 060

79 719

Commune Tanguiéta

5 216

36 120

6 877

46 621

Total Communes

13 384

93 074

17 937

126 340

Arrondissement Dassari

1 716

12 319

2 535

18 969

Arrondissement Tanougou

533

4 798

793

6 833

Arrondissement Tanguiéta

1 455

10 360

1 815

12 583

Total Arrondissements

3 704

27 477

5 143

38 385

Villages Riverains Matéri

1 275

9 108

1 931

14 397

Villages Riverains Tanguiéta

1 166

9 218

1 638

12 540

Total Villages Riverains

2 441

18 326

3 569

26 937

Source : INSAE, 2002

Malgré toutes ces dispositions, il demeure que l'accès et l'appropriation des ressources naturelles de la RBP se heurtent à une législation rigoureuse et inflexible malgré l'impérieuse nécessité des populations riveraines. Ce jeu d'acteurs se matérialise à travers des oppositions, voire des conflits incessants mais aussi des avancées non négligeables dans la prise de conscience locale de ces populations.

PRIX MOYENS

400

600

200

800

700

500

300

100

maïs sorgho riz local voandzou haricot Arachide igname tomate

0

Dantokpa

Malanville

2006

Natitingou

Tanguieta

MARCHES

Dantokpa

Malanville

2007

Natitingou

Tanguieta

Dantokpa

Malanville

2008

Natitingou

Tanguieta

2.1.2.1.2. Le commerce

Ce secteur d'activité implique une grande partie de la population féminine. Les villages riverains à la RBP sont tous dotés d'un marché qui s'anime une fois par semaine. Les produits agricoles y sont commercialisés et les acheteurs proviennent du chef lieu de la Commune ou d'autres villes plus éloignées, à des fins spéculatives.

En effet, on assiste, lors des périodes de récoltes, à un bradage systématique des productions, ce qui expose les populations à l'insécurité alimentaire. De ce fait, ces populations se retournent vers ces commerçants véreux, au cours de la période de soudure, pour s'approvisionner en ces mêmes produits à des prix très élevés, souvent à crédit remboursable à partir des récoltes futures. En conséquence, cette pratique renforce la paupérisation des producteurs en faveur des commerçants qui, de mieux en mieux, avec l'appui des institutions de micro finance plus tournées vers le financement des activités d'achat/vente, s'organisent pour disposer de ressources financières nécessaires à la conduite de leurs activités.

Le comportement des prix au niveau des différents marchés illustre l'attitude rationnelle des commerçants qui juste après les récoltes envahissent les villages aux fins spéculatives.

Selon les Responsables de la CeCPA, cette situation est renforcée par le retard qu'accuse la mise en place des fonds destinés au programme de constitution du stock de sécurité de l'ONASA démarré depuis l'avènement de la crise alimentaire.

L'évolution des prix des produits sur le marché local et les marchés d'écoulement se présente comme suit :

Graphique 8: Prix moyens annuels en FCFA/kg de 2006 a 2008

De l'analyse de cette figure, on observe une amélioration des prix, d'année en année, de bon nombre de produits aussi bien au plan local que national. La tendance haussière des prix entre le marché local et les autres ci-dessus présentés constitue un élément motivateur des commerçants qui sont préoccupés par la réalisation du profit. Il est important de préciser que le comportement du prix de la tomate, au niveau local, témoigne de sa rareté alors que les possibilités de développement de la filière maraîchère existent.

Le petit commerce au sein des villages riverains n'est pas du tout développé. Ces petits marchés servent surtout dans la vente de la bière locale à base de sorgho communément appelée « Tchoucoutou ». Les produits de base tels que les condiments, les produits de toilette et autres proviennent, majoritairement, des villes principales. Le principal marché de la région est celui de Tanguiéta. Les produits issus du braconnage qui tend à devenir transfrontalière sont prisés et ils sont écoulées de façon clandestine dans les villes ou destinées parfois à la consommation domestique.

2.1.3. Intermédiation sociale des AVIGREF et des Autorités communales : les retombées de la cogestion

Les autorités de la DPNP, avec l'appui des bailleurs de fonds ont mis en place un dispositif de gestion axé sur une bonne organisation des acteurs locaux dans les aires périphériques. Ainsi, ces populations pratiquent par le biais des dynamiques associatives des activités génératives de revenus ou alors tirent des revenus substantiels du tourisme et des activités de chasse dans les zones cynégétiques. Ces revenus sont répartis entre toutes les parties prenantes.

2.1.3.1. Intermédiation sociale des AVIGREF et leurs retombées

Les populations locales, par le biais des AVIGREF, appuient les gestionnaires de la RBP dans la surveillance et le contrôle. Elles ont à leur actif la mise en place d'une dynamique associative sans précédent mais aussi l'appropriation progressive de la gestion de leur patrimoine.

Les AVIGREF réclament une plus grande implication des acteurs locaux dans les différentes décisions prises concernant la RBP mais aussi une clé de répartition concernant les revenus générés. Elles comptent en leur sein des femmes et des hommes qui s'impliquent dans la gestion de la réserve qui leur procure des retombées aussi bien financières que non financières.

2.1.3.1.1. Les retombées financières de la gestion de la RBP

Elles découlent des droits d'adhésion, des cotisations, des activités de tourisme, de chasse, de pêche mais aussi des appuis financiers des bailleurs de fonds. L'effectif des différentes AVIGREF se présente comme suit à fin Août 2009 :

Graphique 9: Effectifs des membres AVIGREF (Aout 2009)

EFFECTIFS

250

200

150

100

50

0

Membres inscrits Août 2009 Effectif total Membres inscrits Août 2009 Femmes

Membres à jour Août 2009 Effectif total Membres à jour Août 2009 Femmes

VILLAGES RIVERAS

De l'analyse de cette figure, on note plus d'effort de dynamisme associatif au niveau des femmes inscrites qui respectent au mieux leurs cotisations comparativement aux hommes plus nombreux et concernés par les activités illégales qui s'opèrent dans la RBP.

Au niveau de la RBP, les AVIGREF s'investissent pour que les populations se sentent davantage concernées par la conservation et la gestion de la réserve de biosphère. Les recettes issues des activités traditionnelles de la RBP sont réparties entre la DPNP et les populations riveraines. En dehors de la quotte part (30% des recettes des activités de chasse et de pêche de la DPNP) perçue par ces dernières, la viande de chasse est vendue aux populations et les recettes de cette opération renforcent les ressources destinées à la réalisation d'infrastructures communautaires et à leur fonctionnement. Rappelons qu'elles bénéficient également des appuis financiers des bailleurs de fonds qui s'investissent pour un ancrage qualitatif de la cogestion en vigueur.

Le point des recettes issues de la distribution de viande de chasse pour la saison 2008-2009 se présente comme suit :

Tableau 8: Distribution viande campagne 2008-2009

Villages

Total poids

Estimation des ventes (70%)

Estimation des recettes

Prix de vente du kilo

1

Batia

586

410

123 000

300 F le kg

2

Collégou

390

273

81 900

300 F le kg

3

Sangou

637

446

133 800

300 F le kg

4

Tchafarga

430

301

90 300

300 F le kg

5

Tanongou

504

353

105 900

300 F le kg

6

Tchatingou

518

362

108 600

300 F le kg

7

Pessagou

518

363

108 900

300 F le kg

8

Tchanwassaga

589

412

123 600

300 F le kg

9

Nanèbou

510

357

107 100

300 F le kg

10

Bourgniessou

590

413

123 900

300 F le kg

11

Kaobagou

436

305

91 500

300 F le kg

12

Porga 6

382

267

80 100

300 F le kg

13

Porga 7

545

382

114 600

300 F le kg

14

Daga

586

410

123 000

300 F le kg

15

Sétchendiga

550

385

115 500

300 F le kg

16

Pouri

400

280

84 000

300 F le kg

17

Nagasséga

307

215

64 500

300 F le kg

18

Dassari

483

338

101 400

300 F le kg

19

Wantéhoun

591

414

124 200

300 F le kg

20

Kani

428

300

90 000

300 F le kg

21

Mamoussa

355

249

74 700

300 F le kg

22

Tiélé

436

305

91 500

300 F le kg

23

Sépounga

539

377

113 100

300 F le kg

24

DPNP

599

419

251 400

600 F le kg

25

Mairie de Tanguiéta

210

147

88 200

600 F le kg

26

Mairie de Matéri

150

105

63 000

600 F le kg

27

Tribunal Natitingou

72

0

 

Viande non vendue

 

Totaux

12 341

8 588

2 777 700

 

Source : Rapport AVIGREF, 2009.

La gestion des réserves de biosphère renferme un aspect alimentaire car lorsqu'elle est rationnelle, elle offre aux populations riveraines une quantité non négligeable de protéines issues des produits de la chasse sportive. Des études ont montré que, pour la RBP la redistribution des bénéfices issus de la chasse aux AVIGREF a eu un impact réel sur l'accroissement des revenus des communautés locales.

L'évolution de la quotte part des recettes de la DPNP perçue par les AVIGREF se présente comme ci-après :

Tableau 9 : Synthèse des retombées (30%) de 2001 à 2009

ANNEE

MONTANT

2001-

2002

15

551

500

2002-

2003

22

549

800

2003-

2004

16

813

500

2004-

2005

22

203

000

2005-

2006

22

101

000

2006-

2007

27

891

000

2007-

2008

28

146

000

2008-

2009

28

990

500

TOTAL GLOBAL

184

246

300

Source : Rapport AVIGREF, 2009

On note une amélioration progressive des retombées financières issues des activités de la DPNP. Cette tendance peut être renforcée mais nécessite l'implication totale des populations dont les intérêts parfois contradictoires aux objectifs de la conversation se traduisent par des actes illégaux, réducteurs de leur bien-être.

2.1.3.1.2. Les retombées non financières et leur importance

Les retombées issues des activités de la RBP sont également non financières. Les
populations riveraines exploitent les produits végétaux issus de la cueillette (feuilles et
fruits), du ramassage de bois mort, du fauchage de l'herbe et de la paille. Ces produits

rentrent dans la consommation alimentaire et le traitement sanitaire de ces communautés rurales. Leurs usages se diversifient ce qui favorise leur valorisation. Mais, en dehors des besoins vitaux dont ils sont l'objet, ces produits deviennent progressivement un fonds de commerce pour les communautés locales.

Selon le Chef Service Surveillance les prélèvements importants s'opèrent au niveau des villages riverains et concernent principalement la paille et les espèces ligneuses comme le Karité. Elles rentrent dans l'alimentation humaine et animale, servent de produits médicaux et s'utilisent comme produits cosmétiques. L'huile extraite du karité est consommée, soigne les maladies de peau et est fortement demandé en période d'harmattan.

Le prélèvement de paille permet le renouvellement des cases. Les cases en paille constituent l'essentiel de l'habitat dans ces villages. Nous avons observé plusieurs toitures de cases renouvelées et il faut, selon un villageois interrogé une quantité non négligeable de paille pour la construction d'une case. Selon les Responsables de l'UAVIGREF, il faut pour une case moyenne « environ six à dix fagots de paille pour la construction et le prix unitaire varie entre 1 000 et 1 200 FCFA ».

Ainsi, les zones périphériques ne peuvent pas fournir toute cette quantité de paille d'où le prélèvement clandestin, de plus en plus, important dans la RBP. Il faut signaler qu'en plus des besoins pour la construction des cases il y a le renouvellement des greniers et la commercialisation de la paille dans d'autres villages, notamment ceux éloignés de la réserve.

Les éleveurs opèrent également des prélèvements de fourrage dans l'aire centrale à défaut de faire paître directement le bétail dans les zones humides. Il y a enfin des prélèvements en produits de cueillette pour la satisfaction des besoins immédiats des populations, notamment en période de soudure. Ces prélèvements peuvent concerner, de façon plus restreinte, les tradithérapeutes. Ceux-ci, dans le cadre de leur profession, opèrent des prélèvements clandestins d'espèces végétales diverses au niveau de l'aire centrale.

Ces activités de cueillette constituent une source importante de la pression exercée sur la réserve. Les villages contigus à la réserve de biosphère ont le même profil et par conséquent les mêmes formes de pression notamment le prélèvement de ressources végétales.

Dans la RBP, les prélèvements en bois, en fourrage, en produits de cueillette et en pharmacopée se font de manière non négligeable et le plus souvent sans autorisation de l'administration forestière. Ce comportement alimente l'antagonisme entre populations locales et autorités de la DPNP.

2.1.3.1.3. Alternatives à la réduction de la pression des populations sur la RBP

2.1.3.1.3.1. Les initiatives des acteurs traditionnels de la RBP

En vue de réduire la pression des populations riveraines sur le patrimoine de la RBP à la quête de moyens de survie, des initiatives ont été prises par les AVIGREF appuyées par la DPNP et les bailleurs de fonds principalement la GTZ pour le développement d'activités alternatives qui à terme réduiraient les impacts négatifs de l'agriculture.

Ces initiatives fondées sur le développement de micro-projets agricoles, de pêche et de transformation ont bénéficié de mesures d'accompagnement telles que : la mise en place de micro crédits et la constitution d'un fonds pour le dédommagement des paysans en cas de destruction de leurs cultures par les animaux.

De 2001 à 2004, des efforts importants ont été consentis pour le développement d'autres activités susceptibles de renforcer les revenus des populations. Au nombre de ces efforts figurent les appuis financiers au profit de groupements de femmes, d'hommes ou mixtes pour la mise en oeuvre de leurs microprojets. Pour la mise en oeuvre de ce programme, la Cellule d'Action Villageoise a été mise en place par la GTZ. Elle s'occupe du montage des dossiers et du suivi des prêts octroyés.

Les types de prêts octroyés sont les crédits de campagne, de stockage, de production maraîchère, de transformation, d'élevage d'aulacode et de porcs, d'apiculture, d'équipements pour la culture attelée, d'équipements pour la pêche puis la restauration. La situation des crédits mis en place se présente comme suit à fin 2009 :

Tableau 10 : Situation des crédits mis en place de 2001 à 2004

Rubriques

Montant
des crédits

Montant
échu

Montant
remboursé

Taux de
remboursement

Encours de crédits
en des impayés

Indicateurs

113 279 345

123 387 464

50 083 285

40,59%

73 304 179

Source : Rapport d'activité U-AVIGREF, 2009.

Ces indicateurs témoignent clairement de l'échec du programme. De plus, le rapport indique que des actions ont été menées pour le recouvrement des créances sans succès. Aussi avons-nous relevé des décisions prises par le Comité d'Orientation et de Décision relatives à l'annulation de certains crédits. Au titre des raisons évoquées nous pouvons citer << la pêche n'a pas été productive pour les zones ou sites choisies et le matériel est complètement détérioré » ou << le cheptel d'aulacode complètement détruit » ou << le rendement au niveau des bas fond est souvent insignifiant malgré l'aménagement ».

Ce type de décision annule le sens de la responsabilité qui constitue un élément clé de l'efficacité de l'activité de crédit. Car les emprunteurs doivent savoir qu'ils sont tenus de rembourser, et ce indépendamment de l'emploi fructueux ou infructueux du crédit dont ils sont bénéficiaires.

Pour y remédier, un partenariat a été conclu avec une institution de financement professionnel, la Banque Régionale de Solidarité (BRS) sur la base d'un fonds de garantie de 20 000 000FCFA. Mais aucun crédit n'a pu être mis en place par cette institution ; la raison évoquée par les responsables des AVIGREF est la question des garanties matérielles demandées par l'institution aux promoteurs qui n'en disposent pas. Un nouveau partenariat est en cours d'étude avec une autre IMF pour la poursuite du programme.

Concernant le fonds de soutien, son montant s'élève à 1 500 000FCFA constitué par l'UAVIGREF et la DPNP. Il est nécessaire de réfléchir à son renforcement.

2.1.3.1.3.2. Les collectivités territoriales

Le processus de décentralisation amorcé avec la mise en place des Communes confère des compétences à ces entités décentralisées. Au nombre de ces compétences, on peut noter que :

? La commune concourt avec l'Etat et les autres collectivités à l'administration et à l'aménagement du territoire, au développement économique, social, sanitaire, culturel et scientifique ainsi qu'à la protection de l'environnement et à l'amélioration du cadre de vie » (Article 82 de la loi 97-029) ;

? Au nombre des 3 commissions obligatoires chargées de la gestion des affaires communales, instituées par l'article 36 de la loi 97-029, figure la commission des affaires domaniales et environnementales.

A ce titre, la décentralisation impose un rééquilibrage des Conseils d'Administration des différentes structures à charge de la gestion de la RBP. Cela justifie la place de l'administration territoriale dans le système de gestion aussi bien en termes d'actions que de retombées perçues. Ainsi, les Maires des communes riveraines de la RBP sont membres des instances d'orientation et de décisions des AVIGREF où ils participent à la définition de la politique de gestion mise en oeuvre par le Secrétariat Exécutif qui leur rend compte.

De l'entretien avec le Maire de la Commune de Tanguiéta, il ressort que « les collectivités territoriales ont vocation à devenir des acteurs privilégiés par leur implication directe ». Or la cogestion entreprise avec les AVIGREF, qui sont des associations, a démarré bien avant la réforme de l'administration territoriale et les résultats obtenus sont non négligeables. Il faut souligner que les collectivités territoriales ont la responsabilité de dynamiser la vie associative d'où l'intérêt de la recherche d'une symbiose entre les Mairies, la DPNP et les AVIGREF.

Les communes riveraines bénéficient des retombées financières issues des activités de la DPNP. L'U-AVIGREF attribue 20% du montant obtenu de la DPNP aux collectivités territoriales riveraines à savoir les Communes de Tanguiéta et de Matéri. Ces fonds permettent de renforcer les ressources destinées à la réalisation d'infrastructures communautaires. Ainsi, un accord de partenariat a été signé entre la Mairie de Matéri et l'U-AVIGREF, ce qui lui a permis d'encaisser chaque année sa quotte part.

Quant à la Commune de Tanguiéta, cet accord demeure encore à l'étape de discussion car le problème central réside au niveau de la justification des fonds perçus. Les autorités communales perçoivent leur inclusion dans ce partenariat, beaucoup plus, comme une recherche de soutien politique que d'engagement au même titre que les AVIGREF. Or l'implication insuffisante des populations et des collectivités locales dans la gestion engendrerait les pressions de plus en plus grandissantes sur la RBP.

La Commune de Tanguiéta a entrepris un projet touristique dénommé « la case de
l'habitat » dans le village de Tanougou. Il consiste à recevoir les touristes qui séjournent

dans les habitats traditionnels tout en s'intégrant dans leur milieu d'accueil. D'autres activités telles que le circuit pédestre et l'observation des plongeurs au niveau des chutes sont menées. Ce projet attire un certain nombre de touristes et génère des retombées financières reparties entre la Mairie et les populations locales.

A ce titre la Mairie a été récompensée aux Trophées de la décentralisation << Prix meilleur initiative de développement économique local » par << le Municipal ». Mais cette initiative ne s'est pas opérée dans un cadre intégratif qui favoriserait sa plus grande visibilité car la plus grande porte d'entrée des touristes demeure la DPNP.

2.2. Vérification des hypothèses de recherche et recommandations

2.2.1. Vérification des hypothèses de recherche

Au regard de l'analyse des résultats de notre étude, nous sommes, à présent, en mesure de procéder à la vérification des hypothèses.

Hypothèse 1 : L'implication des populations dans la gestion de la RBP a contribué à la réduction des actes illégaux enregistrés.

Cette hypothèse est vérifiée par les éléments ci-après :

? Les relations entre la DPNP et les AVIGREF s'opèrent dans un contexte de partenariat qui favorise le jeu d'acteurs sur la base des éléments de motivation propres à chaque partie prenante ;

? Les objectifs de conservation des autorités de la DPNP intègrent le gain des populations riveraines dont leur prise de conscience, à travers l'intermédiation sociale des AVIGREF favorise la richesse de la RBP qui fait de la destination Pendjari, une des plus prisée de notre pays ;

? La quête permanente de l'amélioration de leurs interventions (définition de nouveaux critères d'appréciation) à travers les différents organes des AVIGREF témoigne de la volonté du Conseil d'Administration de l'U-AVIGREF de renforcer les responsabilités des membres et par conséquent leur implication ;

? Les acquis du partenariat (retombées financières et non financières), source de motivation des bailleurs de fonds, favorisent la perception du grand intérêt que représente l'existence de ce patrimoine dans la localité ;

n Les interventions sociocommunautaires (infrastructures scolaires, paiement des enseignants communautaires et autres) mises en oeuvre par les AVIGREF au profit des populations, pour leur bien-être, progressent d'année en année ;

n La réduction significative des infractions et leur prompte détection en collaboration avec les membres d'AVIGREF témoignent de l'efficacité des actions et augurent de la viabilité de la RBP.

Hypothèse 2 : L'existence de la RBP favorise l'émergence d'autres activités et le développement d'autres sources de revenus autres qu'agricoles.

Cette hypothèse n'est pas vérifiée du fait des éléments ci-après :

n La fixation de la majeure partie des populations, surtout celles de villages riverains
plus nombreux, dans le secteur agricole qui demeure pour eux la seule alternative ;

n Les alternatives au renforcement des activités agricoles et par ricochet, les revenus des populations peinent à se développer malgré les mesures d'accompagnement mis en place. Il s'agit du maraîchage, des activités d'élevage et de pêche ;

n L'occupation du créneau de la vente des objets d'art par les populations étrangères ;

n La faible représentativité des produits artisanaux locaux dans les points de vente des objets d'art, ce qui témoigne de la faiblesse de ce secteur dans la zone ;

n L'absence d'unité de production ou de transformation industrielle dans la zone, source d'emplois et de revenus ;

n Le manque de ressources financières limite les prises d'initiatives des populations riveraines qui ne disposent pas de garantie matérielle pour répondre aux conditions des IMF présentes dans la zone.

Hypothèse 3: La non implication des Autorités Communales dans la gestion de la RBP entraîne des pertes de ressources financières pour la mise en oeuvre de leurs projets de développement.

Cette hypothèse est vérifiée par les éléments ci-après :

n D'apparition récente, l'implication des Communes dans les différentes structures locales est en cours ;

n Les Maires des Communes riveraines sont, présentement, représentés dans le Conseil d'Administration du CENAGREF et dans des instances d'orientation et de décisions

des AVIGREF, mais il leur faut du temps et de la compétence pour l'appropriation de la cogestion comme les intermédiaires sociaux que sont les AVIGREF ;

? La définition des rôles et responsabilités des Collectivités Locales n'est pas ébauchée du fait du dynamisme associatif engagé depuis le démarrage du projet avec les AVIGREF. Or les Autorités communales manifestent leur volonté d'être associées au partage des retombées de la RBP sans contre partie clairement fixée ;

? La signature de l'accord de partenariat entre la Commune de Tanguiéta et l'UAVIGREF est toujours en cours d'étude, ce qui retarde le reversement à son profit des 20% de retombées financières mises à la disposition des partenaires sociaux ;

? Les Autorités locales conscients des atouts touristiques locaux et soucieux de renforcer leurs ressources financières ont initié des projets mais pas dans un cadre intégratif qui prend en compte la destination phare qu'est la RBP.

Toutefois, la loi de finance 2010 a prévu une taxe de développement local (5 à 10% des recettes touristiques brutes).

2.2.2. Recommandations

Au terme des travaux, il convient de formuler des recommandations et suggestions à l'endroit des différents acteurs en vue de l'amélioration des activités de la RBP pour une meilleure contribution au bien-être des populations riveraines, en particulier, et la nation, en général.

Il s'agit des acteurs ci-après :


· Les partenaires sociaux de la RBP (AVIGREF)

? Poursuivre les actions de sensibilisation des populations riveraines afin de mieux faire prendre conscience à ces dernières de la nécessité de la sauvegarde de ce. La finalité est la progression de l'effectif des membres des AVIGREF et leur implication réelle dans les actions de protection de la RBP.

? Dénoncer les prédateurs et surtout les récidivistes concernant les activités de braconnage qui deviennent, de plus en plus, transfrontalières avec la complicité des autochtones afin que des sanctions exemplaires soient prises à leur encontre pour décourager ces pratiques destructrices de ce patrimoine.

n Initier et mettre en oeuvre des projets de développement communautaires fondés sur l'existence de la RBP en tenant compte des besoins réels des populations et dont les effets permettront aux uns et autres de s'impliquer davantage dans sa protection.

n Adopter l'approche gestion par objectif, avec des critères d'évaluation clairs et précis qui serviront de boussole pour le suivi évaluation des actions.

· La Direction du Parc National de la Pendjari (DPNP)

n La recherche permanente de l'amélioration du cadre de la gestion participative, instituée comme mode de gestion, par la prise en compte du contexte de la décentralisation qui fait des autorités communales les représentants légales des populations à la base. Ce qui implique la définition de nouvelles règles et rôles qui requièrent leur engagement.

n La mise à disposition au profit des gardes faune de moyens adéquats de lutte contre le braconnage et la quête d'une présence permanente dans les zones à risque à travers le renforcement de leur effectif.

n L'élaboration et la mise en oeuvre d'une stratégie marketing, renforcé par des projets touristiques, qui favorise l'accroissement du nombre de visiteurs, donc des recettes et par ricochet des retombées au profit des populations riveraines.

n La gestion de la RBP suivant les normes d'une entreprise qui concilie la performance sociale et celle économique en vue de sa viabilité et de sa pérennité.

· Les Communes et l'Etat

n L'implication réelle des autorités communales dans la gestion de la RBP. Elles doivent intégrer dans leur Plan de Développement Communal, la dimension de la RBP en vue de la cohérence des différentes initiatives de développement.

n La mise en place d'infrastructures sociocommunautaires favorables à l'épanouissement des populations et le développement de projets agricoles novateurs à moindre consommation du facteur de production « terre » et à forte rentabilité.

n Le renforcement du fonds de soutien aux agriculteurs de la zone pour le dédommagement des victimes d'agressions de leurs cultures par les animaux.

n La fidélisation des anciens bailleurs de fonds et la mobilisation de nouveaux autour des projets de développement spécifiques à la zone en vue d'une meilleure prise en

compte des populations riveraines dans le processus de développement économique local et national.

? Le renforcement des capacités des différents acteurs directs de la RBP en vue d'une meilleure gestion et appropriation du patrimoine. Il est vital que les donateurs favorisent une viabilité financière à long terme.

CONCLUSION

La protection de la nature est une nécessité, car sa dégradation à des effets néfastes sur la vie de l'homme qui fait partie intégrante de celle-ci et dont il tire profit. Les cas de destruction des ressources naturelles et d'hostilité latente face à la conservation sont la manifestation que les plans de gestion des aires protégées ont été réalisés sans tenir compte des préoccupations et besoins des communautés locales.

Dès lors, pour éviter les situations conflictuelles, l'aménagement et la gestion des aires protégées sont fondés sur une approche participative qui prend en compte les besoins exprimés par les communautés, partie intégrante du devenir de ces patrimoines. C'est le cas de la RBP dont le mode de gestion offre une place prépondérante aux partenaires sociaux que sont les AVIGREF et l'implication progressive des Autorités communales. Toutefois, le système de gestion participative n'a pas permis de régler définitivement les problèmes qui opposent souvent l'administration de la DPNP et les populations riveraines aux besoins contradictoires à harmoniser. Ceci implique l'adaptation permanente du mode de gestion aux nouvelles situations locales, en particulier lorsque la croissance démographique, l'apparition de nouveaux acteurs locaux et les nouveaux paramètres économiques émergent.

La persistance des actes de destruction volontaire de la RBP opérée par les populations riveraines elles mêmes, mais également, par des celles étrangères avec la complicité des autochtones à travers l'occupation des terres à l'intérieur de la zone protégée, le braconnage et la pêche frauduleuse est illustratif de la non satisfaction des besoins de ces populations et de la nécessité de poursuivre les actions de sensibilisation et de répression. La RBP offre d'importantes possibilités économiques surtout par l'exploitation touristique, par la chasse et la pêche. Les potentialités de la ZOC sont suffisantes pour le développement des activités agricoles. Mais, tous ces atouts doivent être davantage valorisés pour l'accroissement des recettes de la RBP et des retombées puis celui des revenus des populations pour leur mieux être. Ce qui suppose le développement de projets touristiques pertinents par la DPNP avec l'appui des différents partenaires et acteurs touristiques, d'une part, et la maîtrise des techniques culturales appropriées et la mise en oeuvre d'initiatives autres qu'agricoles par les populations, d'autre part.

BIBLIOGRAPHIE

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17. SOURNIA, G. : Les aires de conservation en Afrique francophone : aujourd'hui et demain espaces à protéger ou espaces à partager? 1990 Cahier d'Outre-mer, 42 (172) Pages.

18. U-AVIGREF : Rapports d'activités 2009.

ANNEXE : OUTILS DE COLLECTE DE DONNEES

GUIDE D'ENTRETIEN DES RESPONSABLES DE LA DPNP

1. Que représente pour vous la Réserve de Biosphère de la Pendjari ?

2. Comment évaluez-vous l'efficacité de la gestion participative fondée sur l'implication des AVIGREF ?

3. Comment évaluez-vous l'impact de ce mode de gestion sur le patrimoine du PNP en particulier, et son environnement global, en général ?

4. Quelles sont les activités agricoles et/ou extra agricoles développées par vos services au profit de ces populations ? .

5. Y-a-t-il des mesures d'accompagnement y afférentes ? Lesquels (micro-projets, financements) ?

6. Comment appréciez-vous l'accès aux ressources (financières et non financières) du parc par les populations

riveraines ?

7. Réalisez-vous des infrastructures communautaires et autres oeuvres sociales au profit des populations ? .

8. Quelles sont les mesures mises en oeuvre, au profit des agriculteurs en cas de destruction de leurs cultures par les animaux ? .

9. Que pensez-vous de la restriction des terres cultivables imposée par l'existence du parc face à la croissance démographique et la question de l'insécurité alimentaire ? .

10. Comment envisagez-vous l'avenir de la Réserve de Biosphère de la Pendjari et quelle en est la boussole ?

GUIDE D'ENTRETIEN DES RESPONSABLES D'AVIGREF

1. Que représente pour vous la Réserve de Biosphère de la Pendjari ?

2. Comment évaluez-vous l'efficacité de la gestion participative mise en place par les Autorités en charge de la gestion du parc ? .

3. Quels sont les bénéfices que vous en tirer ?

4. Quels sont les types de micro-projets mis en oeuvre par les membres des AVIGREF ?

5. Sont-ils susceptibles de se substituer aux activités agricoles traditionnelles ?

6. Bénéficiez-vous des appuis techniques et financiers des Autorités de la DPNP ? Lesquels ?

7. Avez-vous bénéficié des prêts pour la mise en oeuvre de vos micro-projets ? Quelle est la qualité de remboursement de ces appuis financiers ?

8. Quelle est votre contribution à la gestion de la RBP en vue de sa viabilité et de sa pérennité ?

9. Que pensez-vous de la restriction des terres cultivables imposée par l'existence du parc face à la croissance démographique et la question de l'insécurité alimentaire ? .

10. Que pensez-vous des mesures d'accompagnement mises en place par les Autorités de la DPNP en cas de destruction de vos cultures par les animaux ?

11. Avez-vous des doléances à formuler à l'endroit des Autorités de la DPNP ?






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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault